L'honneur de la Sainte Église et du Pape Pie VII vengé

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Message  gabrielle Sam 22 Aoû 2009, 1:27 pm

Suite note 4

Buonaparte par le même motif, les protégea lors du Concordat. Il y était surtout porté par l'influence d'un ministre fort en crédit, qui avait des liaisons avec ce parti. Fouchet avait été d'une congrégation qui fournit plusieurs membres an Clergé constitutionnel, et il avait procuré des places à quelques-uns. Ce fut lui surtout qui se déclara le patron de ce parti et le même homme qui, en 1793, avait fait proscrire

dans plusieurs départements tout exercice de culte; guidé en 1801 , par le même esprit, s'attacha à fomenter les divisions de l'Église. Il représenta le Clergé constitutionnel comme redoutable, et il fit en sorte qu'on le mit sur la même ligne que la partie infiniment plus nombreuse du Clergé qui avait suivi une autre conduite. Ce fut d'a près ce plan que le Gouvernement agit à l'époque du Concordat.

Le souverain Pontife , dans le temps même qu'il avait demandé aux Evêques de France leur démission , avait aussi écrit à M. Spina, archevêque de Corinthe et qui se trouvait à Paris, pour les négociations, Il le chargeait , dans le Bref post multos labores , du i5 août 1801 , d'exhorter les Evêques constitutionnels à revenir prompt tentent à l'unité ; à donner chacun par écrit leur profession d'obéissance et de soumission au Pontife romain de manifester leur acquiescement sincère et leur entière soumission aux jugements émanés du Saint Siège sur les affaires ecclésiastiques de France , et à renoncer aussitôt aux sièges épiscopaux dont ils s'étaient emparés sans l'institution du Siège apostolique.

Ce langage annonçait assez que Pie VII ne voulait pas sortir des règles tracées par Pie VI pour la réconciliation des Constitutionnels, et qu'il entendait que ceux-ci donnassent des témoignages de soumission et de respect. M. Spina exhorta donc ces Evêques à écrire dans ce sens au Pape et leur présenta un modèle de lettres , par lequel , en remettant leur démission entre les mains du Saint Père , ils renonçaient an schisme et adhéraient aux juge-mens du Saint Siège. Ils se refusèrent à cet acte de soumission, et pour se dispenser d'écrire au Pape , ils remirent leurs démissions au Gouvernement.

On sait que le cardinal Caprara, évêque d'Iesi y fut envoyé en France comme légat , pour l'exécution du Concordat.


Ses instructions portaient aussi qu'il devait demander aux Evêques constitutionnels des preuves d'obéissance au St. Siège , et de soumission à ses jugements. On se flattait que ces Evêques ne seraient pas nommés à de nouveaux sièges. C'était, dit-on l'avis de Portalis, conseiller d'état, chargé des cultes , et le premier Consul n'y était pas fort opposé ; mais Fouché , toujours partisan des fusions , prétendit qu'il n'y avait pas d'autre moyen d'éteindre le schisme , et il fit décider que douze des Evêques constitutionnels entreraient dans l'épiscopat qu'on allait former.

Ces douze Evêques furent MM. Charrier, Lecoz, Primat, Beaulieu, Lacombe, Perier, Bècherel, Montault, Saurine, Raimond, Berdolet et Belmas. Il ne pouvait y avoir de difficultés pour MM. Charrier et Montault , qui avaient écrit d'eux-mêmes à Rome , et rempli les conditions exigées MM. Becherel et Berdolet paraissent aussi avoir fait quelque satisfaction, et s'abstinrent de tout éclat ; mais les huit autres n'étaient pas disposés à se soumettre, s'encourageant mutuellement à la résistance , animés par les provocations de tout leur parti, sûrs de la protection de Fouché ils mirent dans leurs rapports avec le Légat une hauteur, que redoublait sans doute la faiblesse et la complaisance connues de ce Cardinal.

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Message  gabrielle Ven 04 Sep 2009, 4:55 pm

Note de gabrielle: la fin de la note 4 est illisible.

3e Point. Maintenant est-il vrai, comme le soutient notre adversaire , que le Clergé catholique se soit réuni aux Constitutionnels non rétractés ?

On vient de prouver que tous les Evêques constitutionnels admis sur de nouveaux siéges par Pie VII s'étaient rétractés, que s'il y avait eu des difficultés ou des tromperies, c'était la faute seule des négociateurs qui auraient eu trop de faiblesse , mais que les bulles d'institution canonique n'avaient été données, ni n'avaient pu l'être que dans cette supposition , que les schismatiques avaient fait au St. Siège, et par conséquent à l'Eglise , une satisfaction convenable. C'est donc une noire calomnie de supposer que le Clergé catholique s'est réuni sciemment aux schismatiques non rétractés. Il a reçu avec confiance et charité les Evêques et les Pasteurs que Pierre lui a envoyé, et il ne s'est pas avisé de dire au Chef de tout le troupeau ; Vous êtes un prévaricateur, vous n'avez pas fait votre devoir. Pie VII a dit: ils se sont soumis, ils ont satis-fait. Quel est celui qui osera proférer le blasphême et dire avec la Petite Eglise, vous en avez menti : nous savions mieux que vous ce que vous deviez faire , et vous ne l'avez pas fait.

« Mais enfin , nous dit-on , ils ont nié eux-mêmes leur rétractation , donc ils sont toujours schismatiques et hérétiques notoires , donc on ne peut communiquer avec eux , sans participer à leur schisme et à leur erreur. »

Ce serait une bien malheureuse condition chez les Chrétiens et une hiérarchie de pouvoirs bien incertaine! et bien pal constituée , si une fois qu'un Evêque ou un Pasteur a reçut ses pouvoirs spirituels et est devenu par conséquent le ministre reconnu de l'Eglise, ses inférieurs, ses subordonnés pouvaient lui dire au moindre-mot : vous êtes un hérétique ,je m'éloigne de vous ; je ne reconnais plus-vos pouvoirs ; je serais criminel et hérétique comme vous , si je ne me retranchais de votre société ; si je ne vous refusais toute obéissance : il y aurait bientôt autant de schismes que de paroisses et peut-être que de chrétiens.

Il n'en est pas, il ne peut pas en être ainsi : une fois entré dans la Bergerie , par là porte du bercail, le pasteur a la direction de son troupeau, jusqu'à ce qu'il en soit éloigné par un pouvoir supérieur. Ainsi lorsque M. Lacombe, par exemple, qui avait été suivant la Constitution civile du Clergé métropolitain de Bordeaux , c'est-à-dire , archevêque intrus ou schismatique , fut choisi et institué évêque d'Angoulême par l'autorité légitime du souverain Pontife Pie VII, le Clergé catholique de l'Angoumois et du Périgord crut et dut croire de bonne foi que M. Lacombe s'était rétracté , ou , ce qui est la même chose , était rentré dans le sein de l'Eglise : toute autre supposition eut été contraire à la charité, injurieuse à l'Eglise et un acte de rébellion envers son Chef.

Laissons donc là les actes ou les erreurs des Constitutionnels : personne n'ignore combien de fois , en corps ou en particulier, on fit des tentatives pour remédier à ce scandale. Au surplus ce scandale , tel qu'on voudra le supposer, était leur oeuvre leur fait personnel. Chacun de ces Messieurs, canoniquement institué, n'en est pas moins Evêque de tel ou tel diocèse ; il distribue donc toujours les grâces et les pouvoirs de l'Eglise ; il en est le ministre reconnu. Donc toute personne qui, sous prétexte d'erreur ou de schisme de sa part, se séparerait de sa communion, serait par là même dans un état de rébellion et de schisme ; il anticiperait sur le jugement de l'Eglise qui seule peut lui ôter la qualité de son ministre, comme elle a pu seule la lui donner...

. C'est la conduite sage qu'a tenue la majorité, je dis plus , tout le Clergé catholique qui n'a jamais fléchi le genoux devant Baal.


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Message  gabrielle Sam 03 Oct 2009, 9:54 am

Notre adversaire nous dit, que le Pape, dans son allocution du 25 juin 1806 , reconnaît qu'il avait trouvé les Constitutionnels non rétractés ; donc, conclut-il , jusqu'à cette époque (en 1804 ) il régnait dans votre Eglise concordataire un désordre qui ne peut être que le schisme. Vous avez donc, de votre aveu été schismatiques pendant trois ans .

Puissant raisonnement ! le plus faible des écoliers, aux premiers jours de sa logique, oserait-il le produire Quoi! parce que le Pape qui n'était pas présent, qui agissait par ambassadeurs, parce que le Clergé catholique qui était encore moins à portée d'être instruit des minutieux détails de cette négociation, ont été trompés sur le fait de la rétractation de cinq ou six individus ; parce que le Pape , sur l'assurance fausse si l'on veut, que cette rétractation existait, aura donné ses bulles d'institution à des hérétiques opiniâtres , il s'ensuivra que le Clergé catholique induit en erreur, d'une manière invincible, par le seul fait de la délivrance de ces bulles, sera devenu, sans le savoir et sans le vouloir , hérétique et schismatique !

C'est ce qui ne peut être, Messieurs ; vous avez beau entasser les faits vrais ou faux, brouiller les circonstances et multiplier les fausses conséquences, vous ne ferez adopter à personne de semblables raisonnements, ni de si absurdes accusations ; votre témérité retombera sur vous-mêmes, et vous vous plongerez dans le schisme que vous dites vouloir nous faire éviter.

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Message  gabrielle Dim 04 Oct 2009, 5:49 pm

Oui, les faits que nous venons de détailler, justifient notre conduite et montrent la faiblesse de votre cause ; oui, l'allocution du Pape du 25 juin est notre boussole ou l'étoile qui nous conduit : en marchant à sa lumière nous ne craignons ni d'errer dans les ténèbres, ni de tomber dans le précipice de l'hérésie, ni de nous briser-contre les écueils d'une fausse science et d'un vain orgueil. Nous sommes, et nous serons toujours des enfants soumis. Nous croyons fermement qu'il existe une Eglise catholique, grande , visible, infaillible, sous Pie VII comme sous Pie VI; qu'elles existera ainsi jusqu'à la fin des. siècles , au lieu que; la Petite Eglise périra., parce qu'elle n'a pas sa racine dans l'autorité, parce qu'elle s'affaiblit chaque jour et qu'on ne peut plus l'apercevoir ou soupçonner son existence, qu'à l'aide de quelques misérables pamphlets qui circulent dans la société comme des enfants perdus. Certain parti, ardent, à tout brouiller, s'en sert avec une maligne persévérance pour venir, à bout des projets les plus sinistres.

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Message  ROBERT. Dim 04 Oct 2009, 6:25 pm

(...) il s'ensuivra que le Clergé catholique induit en erreur, d'une manière invincible, par le seul fait de la délivrance de ces bulles, sera devenu, sans le savoir et sans le vouloir , hérétique et schismatique !

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J'ai déjà lu semblable raisonnement il n'y a pas si longtemps.
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Message  gabrielle Lun 07 Déc 2009, 9:26 am

Notre auteur insiste : " La décla ration ou rétractation des Constitutionnels publiée à Rome, ne l'a pas été en France ; les conditions exigées par Pie VI n'ont pas été observées, sur tout la reconnaissance solennelle des Evêques légitimes. On a rompu avec eux, on est donc dans le schisme. »

Nous répondons: la France catho lique s'est reposée avec la plus entière confiance sur là sagesse de son chef le souverain Pontife : si la déclaration des Constitutionnels en 1804 n'a pas été publiée aussi solennellement qu'on aurait pu le désirer pour la plus grande édification des fidèles , cela provient sans doute de la crainte d'offusquer un gouvernement ombrageux, de réveiller des disputes assoupies , etc.

Ces ménagements , qui sont loin d'être condamnables lorsqu'ils ont pour but principal de ramener doucement à l'unité des esprits prévenus ou aigris par la contradiction, étaient d'ailleurs, je pense , absolument nécessaires du côté du gouvernement, et il suffisait, pour la tranquillité des consciences de savoir que la communion spirituelle existait avec le centre de l'unité de la part des Evêques. C'est ce que, jusqu'aux plus simples des Chrétiens, personne n'a pu ignorer, pas-même la Petite Eglise , qui croit y trouver un sujet d'accusation contre-nous.

D'ailleurs il est faux de dire qu'elle n'a pas été connue en France : tous les journaux ont fait mention dans le temps de l'allocution du 25 juin 1805 , que le Pape fit à son retour du Sacre de l'empereur en France ; plusieurs même en donnèrent la traduction au long , comme on peut s'en convaincre, en consultant les journaux de cette époque, et nous ne serions pas étonnés que notre auteur y eût puisé ses renseignemens sur ce point et notamment cette déclaration qu'il transcrit ainsi :

« Ces Evêques déclarèrent de vive voix et par des écrits que nous avons apportés avec nous , qu'ils adhéraient fermement et de cœur et se soumettaient aux jugements du Siège apostolique sur les affaires ecclésiastiques de France. »

Notre auteur ajoute : A cette époque il y avait les jugemens de Pie VI et ceux de Pie VII : auxquels les Constitutionnels adhéraient-ils ? on ne le dit pas, etc. Qui dit tout n'excepte rien, Messieurs, et c'est ici une véritable chicane à faire lever les épaules aux plus hardis dis-puteurs ; mais nous voyons votre malice : vous voulez toujours nous persuader, qu'il y a une différence essentielle entre les jugemens de Pie VI et ceux de Pie VII. Mais nous vous demandons à notre tour quels sont les jugemens de Pie VII qui se trouvent en opposition avec ceux de Pie VI ? Pie VII a-t-il rendu des jugemens dogmatiques sur les affaires de France? a-t-il remis en question ce qui avait été décidé par son prédécesseur avec l'assentiment et l'aprobation de l'Eglise universelle ? Nous ne le pensons pas et nous aurions une véritable obligation à M. de Geilh et à son commentateur de nous les faire connaître : car il serait curieux de savoir que ce Pape demandât l'adhésion à ses propres décisions et non à celles de ses prédécesseurs , en fait de doctrine.

Mais je vois bien votre erreur, vous voudriez nous persuader que des changement de discipline sont des décisions dogmatiques , et en cela vous êtes de mauvaise foi ou bien ignorants. Si vous êtes de mauvaise foi, je vous plains ; on guérit difficilement de cette maladie ; il faut un miracle de la grâce : si vous êtes ignorants, regardez l'Eglise , non pas la Petite, mais la Grande Église ; voyez quelle est sa conduite dans ce moment si décisif et si important pour elle et pour son sort à venir y faites ce qu'elle fera ;suivez enfin cette boussole dont vous n'auriez jamais dû vous écarter, et vous verrez alors que vous avez fait une fausse application; que vous avez pris pour dogme ce qui n'était que discipline, et alors toute dispute sera finie ; nous serons parfaitement d'acoprd et la sainte Eglise de Jésus - Christ nous comprendra tous dans ses étreintes maternelles.
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Message  ROBERT. Lun 07 Déc 2009, 5:48 pm

.

Merci de poursuivre ce dossier chère amie...
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Message  gabrielle Mer 09 Déc 2009, 4:42 pm

Pour Robert: Wink

Autre objection de nos adversaires : Les conditions de la rétractation imposées par Pie VI n'ont pas été observées : particulièrement la reconnaissance solennelle des Evêques légitimes , mise au premier rang avec un inébranlable fondement.

Nous avons déjà prouvé que les conditions d'un retour à l'unité pouvaient être adoucies et modifiées par le Supérieur, et qu'il y en avait plusieurs exemples dans l'Eglise ; nous ajoutons qu'ôter au premier Vicaire de Jesus-Christ le droit de faire grâce et d'user d'indulgence envers les pécheurs même publics, envers les hé-rétiques et les schismatiques , serait attaquer le pouvoir des clefs et tomber dans l'abîme des hérésies de Luther et de Calvin.

La différence des temps emmène quelquefois la nécessité de cette condescendance. Les conditions imposées par Pie VI dans les premiers temps de l'explosion de ces nouveaux systèmes, pouvaient donc être modifiées par Pie VII dans un temps où il s'agissait de terminer l'extinction d'un schisme qui touchait à sa fin , mais qui aurait pu se prolonger par trop de rigueur. On dut remarquer dans le temps que le Pape n'écrivit point aux Constitutionnels pour qu'ils donnassent leurs démissions, afin qu'on ne crût pas qu'il les mettait sur la même ligne que les Evêques légitimes . D'autre part, ces Messieurs se jugèrent eux-mêmes. Ils donnèrent leur démission entre les mains de l'autorité civile, de laquelle seule ils tenaient leurs places et leurs prétendus pouvoir ; puis enfin, par des considérations que nous ne voulons pas analyser, ils admirent le Concordat et renoncèrent à la Constitution civile. Par cet acte, ces Evêques reconnurent donc l'illégitimité de leurs titres et, par une conséquence nécessaire, la légitimité des Evêques qu'ils avaient indûment remplacés. Ce principe une fois admis, il était inutile, au fond, d'insister sur une reconnaissance plus explicite, puisque le Pape ayant jugé nécessaire d'anéantir tous les anciens titres, il ne pouvait plus être question de reconnaître d'autres Evêques légitimes que ceux qui recevraient une nouvelle institution.

Donc la rupture des Constitutionnels avec l'Eglise ou, ce qui est la même chose, avec les anciens Evêques légitimes, cessa dès ce moment ; ils rentrèrent dans l'unité, au moins extérieurement, et les Prêtres catholiques purent communiquer avec eux in divinis , ce qui en effet fut exécuté par tout, dans tous les diocèses, avec une édifiante soumission. Cette uniformité remarquable de conduite dans tout le Clergé du second ordre et sur toute l'étendue du vaste royaume de France, est un de ces grands traits par lesquels l'esprit divin marque son influence, et en même-temps il forme contre la Petite Eglise l'argument le plus fort et la démonstration la plus inébranlable de sa révolte et de son schisme.
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Message  gabrielle Jeu 10 Déc 2009, 6:55 am

Que quelques Prêtres constitutionnels dans les diocèses où les Evêques de leur bord n'étaient pas de bonne foi dans leur Conversion , ayent été admis , sans aucune rétractation ni déclaration préalable, à gouverner des cures, ou à exercer les fonctions du saint ministère sous d'autres titres cela est possible et très-déplorable sans doute; mais s'ensuit-il de là que leurs pouvoirs fussent nuls et que ce fût un schisme de communiquer avec eux ? mon sans doute ; l'Eveque institué ca-noniquement, les instituait à son tour dans les diverses fonctions de leur ministère.

C'était à lui et à lui seul qu'il appartenait de juger de la dignité ou de l'indignité des sujets et de fixer les
conditions de leur admission , sauf sa responsabilité envers Dieu et envers l'Eglise ; les autres Prêtres et les Fidèles qui communiquaient avec eux n'encouraient donc aucune tache de schisme ou d'hérésie quelques fussent d'ailleurs leurs craintes sur la sincérité de la convention de ces nouveaux admis et l'orthodoxie de leur doctrine.

« Enfin , nous dit-on , le Pape a renversé les canons fondamentaux. C'est de cette violation que provient l'impossibilité d'obtenir une solide rétrac tation et la reconnaissance des Evêques légitimes. Eh ! qui pourrait souffrir que le renversement même de l'ordre servît de raison canonique pour ne pas se soumettre à un commandement pré cis de l'Eglise , à un devoir dont l'autorité même de l'Eglise ne peut dispenser , parce qu'il repose sur le droit divin ! »

Messieurs de la Petite Eglise raisonnent toujours dans la supposition que le Pape a fait ce qu'il ne pouvait pas faire. C'est eux seuls qui le disent , et leur autorité est bien petite : je crois avoir déjà détruit cette vaine accusation. Mais , ce qu'ils appellent le renversement de l'ordre, ne serait-il pas au contraire le rétablissement d'un ordre malheureusement détruit par les impies et par les sectaires , et qu'il fallait rétablir à quelque, prix que ce fût ? Les canons fondamentaux n'ont-ils pas reçu, par ce grand acte , une nouvelle existence tout aussi solide qu'elle l'était auparavant ? De ce moment , à jamais célèbre dans les Annales de la France chrétienne , le passé et l'avenir ont renoué leur chaîne in terrompue ; la Foi a été replantée dans le beau royaume des Francs ; les anciens principes ont peu à peu repris le dessus , et les doctrines nouvelles si malheureusement, si cruellement introduites n'ont pu soutenir les rayons de cette lumière divine que des nuages peuvent obscurcir momentanément à certains yeux , mais qui finit toujours par triompher de tous les obstacles que lui opposent les pas sions humaines. Dès ce moment l'on a vu l'opinion publique s'épurer , se fortifier, reprendre insensiblement son influence naturelle, et nous conduire par un chemin dont la plupart des esprits n'apercevaient pas le terme de la légitimité religieuse à la légitimité politique, de la thiare au trône, du. Pape aux Bourbons.

O providence ! ce sont là de tes traits d'autant plus admirables qu'ils ne sont aperçus que par le bien qu'ils produisent, et que ce bien ne nous arrive que par le concours en apparence fortuit, d'éléments hétérogènes qui semblaient devoir nous éloigner d'un but si désirable et si fortuné ! Il me semble donc voir un grand et habile architecte , qui arrive sur un ierrain jadis occupé par nn édifice immense et parfaitement disposé. Des tremblements de terre horribles , des inondations, de sinistres ouragans l'ont renversé de fond en comble; les pierres fondamentales même sont dispersées et confondues; à peine si l'œil étonné aperçoit ça et là quelques blocs épars, quelques tronçons de colonnes jadis élégantes et superbes : tout porte le caractère de la destruction ! Cependant il faut construire de nouveau cet édifice, les anciens matériaux doivent être soigneusement et habilement employés ; mais quelques-uns sont absolument détruits ou jetés au loin par la tempête ; aucun moyen ne se présente pour les replacer dans leur lieu et dans leur ordre primitif.

Que doit donc faire l'architecte économe autant qu'habile? il rassemblera, s'il est possible, ces pierres éparses ; il en disposera de nouvelles ; il fortifiera son édifice par un heureux mélange de matériaux anciens et nouveaux, et le curieux citadin sera tout émerveillé de voir se relever si vite un monument qu'il croyait perdu, et qui va réunir sous ses yeux les plus touchants souvenirs aux espérances les plus douces, les plus riches et les plus consolantes.

Oui , Messieurs, c'est là l'image fidèle des opérations de Pie VII et des admirables événemens qui l'ont suivi dans cette époque à jamais mémorable.
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Message  ROBERT. Jeu 10 Déc 2009, 12:55 pm

gabrielle a écrit:
Messieurs de la Petite Eglise raisonnent toujours dans la supposition que le Pape a fait ce qu'il ne pouvait pas faire. .

Voilà un des points où le raisonnement de la petite église sonne faux...
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Message  gabrielle Jeu 10 Déc 2009, 2:39 pm

Exact Robert.

Ce point est très important, car il enlève au Pape un pouvoir de juridiction
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Message  gabrielle Sam 12 Déc 2009, 8:21 am

Nous sommes affligés que Messieurs de la Petite Eglise ne soient pas frap pés, comme nous , de tant de merveilleux traits qui porteraient la consolation dans leur âme et la paix dans leurs consciences. Ils veulent, à toute force , non seulement que nous ayons adopté les erreurs des Constitutionnels , mais encore que nous ayons rompu l'unité Catholique , en nous séparant de nos Evêques légitimes. Nous avons suffisamment prouvé la fausseté de cette première accusation ; l'Univers chrétien nous rend , à cet égard , une pleine et entière justice. La seconde accusation n'est pas plus juste, et nous en appelons au témoignage même des savants et respectables Evêques qui sont restés hors de France pendant le règne de l'usurpateur, et qui même ont signé les réclamations canoniques , dont Messieurs de la Petite Eglise font tant de bruit. On n'a jamais su, on n'a jamais connu qu'ils se soient opposés à la rentrée des Pasteurs du second ordre.

Ils sentaient eux-mêmes que dans la position des choses en France , le Pape avait le droit de pourvoir au gouvernement de leurs églises qu'ils avaient été forcés d'abandonner. Alors ils ne pou vaient blâmer les ouvriers évangeliques de saisir la première voie qui s'offrait à leur charitable zèle pour le salut des âmes. Aussi presque tous ont gardé là dessus un profond et respectueux silence ; et la conduite qu'ils tiennent aujourd'hui , leurs protestations, de n'avoir jamais entendu se séparer du centre de l'unité catholique , prouve suffisamment que ces prélats si intéressants dans leurs malheurs n'avaient d'autre but, dans ces réclamations, que de conserver leurs droits , dans l'espoir de circonstances plus favorables. D'ailleurs , quand on voudrait arguer de quelques expressions de la correspondance d'un petit nombre d'en-tre eux, par exemple, de la lettre citée de Mgr. l'évêque de la Rochelle , et mieux encore de celle de Mgr. l'évêque de Rodez , qu'en résulterait-il ? que ces Evêques, mal informés du véritable état des choses en France , ont donné de mauvaises décisions ; mais que loin d'en avoir pressé les conséquences , ils ont eu horreur d'un schisme , et ont donné au souverain Pontife toute sorte de preuves de respect et d'obéissance, en cessant de gouverner leurs anciens diocèses.

En effet, on pourrait peut-être tolérer l'idée d'une pareille séparation, si le Pape était seul ou presque seul de son avis pour ce grand coup d'autorité ; mais ici l'on voit tout le contraire. Il est évident et très-connu que plus de la moitié des Evêques de France ont admis les actes de Pie VII, et que cette décision, prise avec la plus grande solennité, au milieu du Sacré-Collège, au vu et su de toute l'Eglise de Rome, la reine et m aitresse de toutes les Eglises, comme parle la vénérable antiquité, ne peut être entachée de schisme ou d'hérésie, sans mettre en péril, aux yeux des peuples, la Foi même catholique.

Gardons-nous donc de nous jeter dans de pareilles extrémités, et croyons simplement que le St. Esprit n'a pas ainsi abandonné l'Eglise de Jésus-Christ et manqué à sa divine promesse : ecce ego vobiscum sum omnibus diebus usque ad consommationem sæculi.
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Message  ROBERT. Sam 12 Déc 2009, 3:17 pm

ROBERT. a écrit:
gabrielle a écrit:
Messieurs de la Petite Eglise raisonnent toujours dans la supposition que le Pape a fait ce qu'il ne pouvait pas faire. .

Voilà un des points où le raisonnement de la petite église sonne faux...

gabrielle a écrit:Exact Robert.

Ce point est très important, car il enlève au Pape un pouvoir de juridiction


C'est pour cela qu'on se retrouve avec des "évêques" sans juridiction, des "prêtres" sans juridiction, et cætera....

.
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Message  gabrielle Mer 16 Déc 2009, 11:59 am

Le Clergé français, ou souffrant dans l'intérieur, ou exilé pour la Foi, ne s'est donc point, comme on le prétend, lassé de sa noble constance ; il n'a point abandonné ses Evêques légitimes : il les a suivis jusqu'au moment où ils ont été privés de leurs pouvoirs spiritaels, non pas par l'usurpateur de la puissance civile, mais par le chef suprême de l'Eglise, par le souverain dépositaire de la toute puissance du divin fondateur, qui lui a dit : pasce agnos, pasce oves.

Et je dirai à mon tour, que ce fait est si notoire qu'il n'a pas besoin de preuves. Ainsi donc , les Prêtres et Pasteurs du second ordre, en cessant leurs relations avec leurs anciens Evê ques, bien loin de rompre l'unité, ont conservé l'unité ; puisqu'il est très-vrai que ces Evêques n'avaient plus aucune autorité, aucune juridiction sur eux, et que c'eût été une absurdité de conserver obéissance à des hommes qui n'avaient plus rien à commander et qui ne le prétendaient même plus, ainsi que le prouve la conduite bien connue du plus grand nombre de ces Evêques opposants. Il fallait donc, ou que ces Pasteurs et ces Prêtres cessassent toutes fonctions ecclésiastiques, ou qu'ils reçussent des pouvoirs de ceux qui en étaient devenus seuls dépositaires.

Qu'on chicane tant qu'on voudra sur la déposition de ces Evêques, il n'en restera pas moins toujours vrai que leurs pouvoirs pouvaient cesser, et qu'ils ont cessé ; que quand même on voudrait supposer que c'est injustement, ce n'est point aux inférieurs à juger leurs supérieurs et leurs maîtres dans la Foi, comme le fait la Petite Eglise : nolite judicare ut non judicemini, nous dit l'Evangile ; ne jugeas pas, de peur d'être jugés. Ceci voua regarde, Petite Eglise. Vous jugez vos maîtres avec bien de la hauteur, bien de la témérité, pour ne dire rien de plus ; mais, prenez-y garde : eadem mensurâ quâ mensi fueritis, remetietur vobis y on se servira contre vous de la même mesure dont vous aurez mesuré les autres. Il nous revient de toutes parts qu'on vous désavoue, que yous n'êtes que des avocats maladroits et imposteurs, qui vous ingérez de plaider sur une cause qui n'existe plus, sur laquelle on a transigé, et pour laquelle votre ministère est plus qu'inutile; et que c'est bien à vous qu'on pourrait appliquer ce passage de saint Paul: Sunt quidam qui volunt evertere animas vestras, quibus non manda vimus.

Résumons-nous : Il n'y a point eu renversement d'ordre, mais bien plutôt restauration, réédification. L'obéissance aux Evêques légitimes est de droit divin ; mais les Evêques peuvent perdre leur juridiction, et alors ils ne peuvent exiger l'obéissance de personne : c'est le cas où se sont trouvés les Evêques opposants; et la majeure partie d'entre eux ont reconnu cette vérité et ont cessé tout acte de juridiction et toute correspondance, à cet effet, avec leurs anciens diocèses.
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Message  gabrielle Jeu 11 Mar 2010, 9:23 am

Maintenant que notre auteur nous a accablés de sa science, pour nous prouver que nous avons adopté les erreurs des Constitutionnels, et qu'eux et nous sommes sortie de l'unité et couverts du même anathème, il va s'attacher à ré futer les objections que nous sommes en droit de lui faire : il avoue quelque part que la séduction a été grande, et que les entrailles de sa charité en sont fortement émues. Nous devons donc nous attendre à une logique saine dans cette partie de son ouvrage : il convient d'abord de lui rendre grâce de ce qu'il ne dissimule point ces difficultés :

« Vous êtes, dites-vous, avec l'Eglise universelle, qui n'a pas réclamé ; mais Saurine, Perrier, Belmas, etc. sont aussi avec l'Eglise universelle, qui garde un égal silence sur eux et sur vous, qui communique avec eux comme avec vous ».

Bien , Messieurs, parfaitement raisonné! Cet argument doit terminer tout le procès. Tout dépend donc de cette supposition : l'Eglise communique avec nous si ce fait est établi, tout est fini. Cependant ou toutes les notions du sens commun se sont évanouies et toute évidence est bannie de dessus la terre, ou il est vrai de dire que l'Eglise actuelle de France communique avec toute l'Eglise catholique ; mais elle communique aussi avec Raimond, Belmas, etc.

ela est très-vrai ; mais que s'ensuit-il de là? qu'elle les a reçus au nombre de ses ministres, d'après une déclaration qui supposait un retour, du repentir, une conversion. Eh bien ! si tout cela n'est pas sincère; s'ils ont manifesté, par des écrits ou par des discours publics une doctrine erronnée ; s'ils ont fait des actes de schisme, ils sont relaps, qu'on les juge ! mais jusqu'au jugement, ils sont dans la barque ; ils sont ministres de l'Eglise; leur juridiction épiscopale existe dans toute sa force ; tous leurs subordonnés leur doivent donc respect et obéissance canoniques. Il en est à cet égard des ministres de la Religion comme de tous les autres chrétiens : on appartient à l'Eglise, par cela seul qu'on est baptisé suivant la forme voulue par l'Eglise; on est ministre de l'Eglise, par cela seul qu'on a reçu une mission de celui qui a droit de la donner. On cesse d'être dans l'Eglise, au moment où cette mère indignée vous répudie , vous chasse de sa société à cause de vos crimes ou de vos erreurs. Si ensuite elle vous fait grâce, si elle vous reçoit dans son sein, quels que soient vos torts précédens, vous êtes dans son unité. Vous retombez ensuite dans les mêmes fautes, les mêmes erreurs..... c'est un grand malheur, un déplorable scandale : l'Eglise alors peut juger de nouveau le criminel et le retrancher de sa communion, si elle le croit bon , et utile pour le bien de la société chrétienne; mais jusqu'à ce que ce nouveau jugement soit prononcé, le ministre ou le chrétien coupable jouissent de la plénitude de leurs droits ; ils sont dans le sein de l'Eglise et dans sa communion catholique.

C'est le cas de tous les Constitutionnels réintégrés; leurs écrits, leurs discours, leurs actions ont beau être répréhensibles , ils n'en sont pas moins ministres de l'Eglise catholique ; et tant que l'Eglise catholique les tolérera , nous devons les tolérer de même en commupiquant avec eux. Cela ne nous ôte pas le droit, sans doute, de combattre leurs erreurs, de les dénoncer même à l'autorité supérieure, si le bien de la Religion l'exige ; mais, jusqu'à son jugement, nous devons conserver l'unité dans le lien de la charité, comme dit St. Paul. Loin de nous donc la conclusion de notre adversaire, que la communion de l'Eglise universelle ne sert de rien à notre justification ; et voici le raisonnement qu'il nous fait pour appuyer le premier :

« L'Eglise ne peut pas communiquer avec des hérétiques et des schismatiques notoires, condamnés comme tels, sans tomber elle-même dans le schisme et dans l'hérésie, supposition impossible; donc , de deux choses l'une, ou l'Eglise universelle ne communique pas avec vous et avec les Constitutionnels, ou, si elle le fait, c'est uniquement parce qu'elle ignore ce qui s'est passe ».
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