L'honneur de la Sainte Église et du Pape Pie VII vengé

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Message  gabrielle Mar 23 Juin 2009, 1:05 pm

LETTRE AU CLERGÉ DU DIOCÈSE D'ANGOULÊME,
ET A l''EGLISE DE FRANCE.UN PRÊTRE DU PÉRIGORD, PASTEUR DE PAROISSE.


À ses respectables Confrères de la Dordogne et de la Charente, diocèse d'Angoulême, et à tout le Clergé de France. SALUT en N.S.J.C.
Messieurs

UN Ecrit plein de mensonges et de calomnies contre N. S. P. le Page et l'Eglise de France circule dans ce diocèse. Il est armé d'une fausse science et rédigé avec un art perfide.

L'audace, l'exagération et l'hypocrisie rendent la lecture de cet ouvrage très-dangereuse pour une foule d'hommes qui ne sont pas suffisamment instruits dans les choses de la Religion.

RÉTRACTATION PUBLIQUE DU CONCORDAT , PAR M. DE GEILH , PRÊTRE CHANOINE , etc. , suivie D'UN COMMENTAIRE ; PAR UN- PRETRE FRANÇAIS EXILE POUR LA FOI DE JESUS-CHRIST.

Tel est le titre de cette brochure, véritable tison de discorde , allumé par ce qu'on appelle la Petite Eglise, pour introduire dans le sanctuaire la dévorante anarchie et détruire dans tous les cœurs tes précieuses semences de foi, d'obéissance et de charité que votre sollicitude pastorale a fait germer jusqu'ici au milieu de tant d'obstacles et de contradictions..


La séduction de quelques hommes, marquants a réveillé notre zèle. Nous avons entrepris la réfutation de cet Ecrit...

Des circonstances particulières et délicates nous empêchent dans ce moment de mettre notre nom à cet écrit. Nous ne pouvions pas faire la présente réfutation sans parler de notre Evêque, dont il est beaucoup question dans l'ouvrage de nos adversaires; Nous avons essayé de présenter les choses sous leur véritable jour, en conservant le respect que nous devons à la dignité de notre supérieur.


Il trouvera, sans doute, que notre manière de nous exprimer sur sa personne et sur ses écrits est plus décente que celle de nos adversaires, et il nous pardonnera d'avoir parlé des faits en véridique historien, et de la doctrine en bon catholique.

Si notre correspondance avec ce prélat prouve que notre zèle a été vif, le même respect et la même décence l'ont toujours accompagné ; et l'on conviendra que la matière était importante et le but désirable.

L'Avis à la Petite Eglise, que nous publions aujourd'hui, a certainement aussi le but fort bon de venger en général l'honneur de l'Eglise et de son auguste chef, indignement outragé ; mais il a plus particulièrement celui d'écarter les odieux nuages que de pareilles calomnies chercheraient à faire planer sur le malheureux et vénérable Clergé de nos deux départements.

Il est des temps où l'amour de la paix, la charité chrétienne et l'espoir d'un heureux retour commandent le silence; mais lorsque les amateurs du bruit et de la discorde lèvent leur funeste étendard et irritent des plaies qu'on espérait fermer peu à peu, alors il est du devoir des vrais et loyaux soldats de Jésus-Christ de se présenter dans l'arène , pour démasquer les faux frères et combattre tous les ennemis de l'ordre et de la vérité.


Le Clergé du département de la Dordogne a particulièrement souffert dans ces derniers temps. Sa science , sa prudence et sa piété l'ont éloigné de toutes les divisions qui se sont manifestées dans quelques parties du vaste diocèse d'Angoulême , mais il en a profondément gémi ; et nous ne doutons pas, nous avons même la certitude que beaucoup de membres de ce respectable Clergé ont fait secrètement les plus grands efforts pour arrêter le scandaleux éclat de ces divisions , et anéantir l'effet de certains principes erronés dont ils ne pou-valent empêcher la dangereuse émission.


Le voile qui couvre encore de si généreux efforts sera, nous osons l'espérer, bientôt levé.

L'exécution du Concordat fera reculer l'anarchie qui semble prête encore à envahir le sanctuaire ; les enfants de l'Eglise respireront un air plus pur et verront des jours plus prospères….

L'esprit de secte et d'incrédulité fait dans ce moment les plus grands efforts pour éloigner le moment de notre entière restauration religieuse, ou pour éteindre le clair flambeau de la foi: les mauvais écrits se pressent, se poussent comme des flots avec une étrange fureur. Connaissons notre force et montrons-nous ! Si Deus nobiscum, quis contra nos ?

Nous vous saluons en Jésus Christ avec beaucoup de respect, et vous demandons humblement et avec instance le secours de vos prières.


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DU CONCORDAT DE 1801
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Message  gabrielle Mar 23 Juin 2009, 5:41 pm

Le sieur de Geilh, prêtre desservant la succursale de Biest, diocèse de Couserans, comme il s'intitule, commence sa rétractation par une supposition sur laquelle seule repose tout l'échafaudage de cet écrit téméraire, plein de mensonges et de calomnies : « Séduit, dit-il , par la multitude des Evêque» et Prêtres , jadis catholiques , qui se sont réunis aux Constitutionnels y etc. » (Notes, n.° 1.)

Tout homme de bonne foi ne peut voir dans cette assertion qu'un mensonge absurde et que détruisent les faits les plus authentiques.

Pour appuyer ce premier mensonge,. M. de Geilh et son commentateur affirment avec la même témérité que le Concordat de 1801 renferme les mêmes vices-que la Constitution civile du Clergé.

Or, nous prétendons prouver ici, et démontrer avec la dernière évidence, que le Clergé qu'il plaît à M. de Geilh d'appeler concordataire, a constamment combattu les principes de la Constitution civile du Clergé, a constamment montré la soumission la plus entière aux décisions dogmatiques de Pie VI sur cette matière, et cru de bonne foi, comme il le croit encore, que l'a doctrine de Pie VII, son digne successeur, est dans un parfait accord avec celle de ce saint Pape dans tout ce qui concerne la foi et les mœurs, seuls points sur lesquels il ne peut être permis de varier dans la Sainte Eglise catholique, apostolique et romaine.

Pour parvenir à notre but, et renverser de fond en comble tout le système de l'auteur, nous prouverons que le Concordat de 1801 diffère essentiellement de la Constitution civile du Clergé, qu'il abroge et anéantit, et qu'il ne renferme en lui-même aucune erreur contre la Foi ou contre les mœurs.

Ensuite il s'agira de savoir si , dans la position vraiment extraordinaire où se trouvait l'Eglise de France au moment où fut fait le Concordat, le Pape avait le droit de faire ce qu'il fit alors , c'est-à-dire, anéantir tous les titres anciens et en recréer de nouveaux.

Il me semble que la question est posée d'une manière claire et sans aucune espèce d'ambiguïté.

Qu'on nous permette cependant de ne pas nous astreindre à l'ordre méthodique que semblerait annoncer notre début : nous allons suivre notre auteur pas à pas, et nous prévenons le lecteur qu'il nous forcera souvent à revenir sur les mêmes idées, sur les mêmes démonstrations, afin de détruire les fâcheuses-impressions que son ouvrage pourrait produire sur des âmes simples et timorées ou sur des esprits peu exercés dans les discussions théologiques.


Voyons donc maintenant s'il est vrai que le Clergé de France, jadis exilé et souffrant, pour la Foi, réuni sous les bannières de Pie VII, avec la confiance d'enfants dociles qui marchent avec zèle pour cultiver la vigne du Seigneur, cette vigne si longtemps ravagée ou battue par la tempête, sont en effet des déserteurs de la doctrine de Pie VI , des voleurs et des loups, comme le prétendent M de Geilh et son savant commentateur ? Ces Messieurs disent donc que le Concordat n'est que la résurrection de la Constitution civile du Clergé et sa parfaite exécution (page 7).

Nous leur demanderons d'abord quel était le vice essentiel de la Constitution civile du Clergé ? C'était, à nôtre avis, le défaut de coopération de la seule puissance qui put opérer ou valider les changements projetés pour une nouvelle circonscription des diocèses et des cures. Les adversaires de cette loi disaient : On ne peut pas donner ce qu'on n'a pas ; la puissance civile ne peut ni donner, ni ôter, ni augmenter, ni diminuer un pouvoir spirituel qui lui est étranger de sa nature.

On ne peut nier que tout roulait sur ce point, et que les antres questions sur la forme des élections, sur le recours au Pape, sur la surveillance de l'autorité civile, etc., etc., n'étaient que des questions incidentes, qui se rattachaient toutes, de près ou de loin, à cette première et grande question : La puissance civile a-t-elle le droit de s'immiscer dans un pouvoir ou dans une juridiction qui lui est essentiellement étrangère ?

Non : sur ce point capital nous sommes parfaitement d'accord avec M. de Geilh et Compagnie, nous condamnons et abhorrons ce principe d'usurpation, et disons, avec Pie VI et toute l'Eglise, que c'est une source impure de toutes sortes d'erreurs. Le vice radical de la Constitution civile était donc tout entier dans cette usurpation.


Qu'a fait le Concordat ?


Il a fait rentrer le Chef de l'Eglise dans son droit primitif et essentiel de conférer les pouvoirs spirituels ; il a restreint la puissance civile dans les bornes d'une simple présentation ; il a fait revivre, autant que possible, le Concordat de Léon X et de François Ier, que la Constitution civile avait abrogé : et on appelle cela ressusciter la constitution civile du Clergé!


Il faut avoir l'esprit bien prévenu pour donner dans une pareille méprise. Disons-le franchement, on veut en imposer aux simples ; il est impossible que des théologiens de bonne foi se laissent ainsi séduire. Mais des esprits inquiets et farouches, qui aiment le trouble et les divisions, qui sont désolés de ne pouvoir plus faire un parti, s'étudient à tout présenter sous un faux aspect, afin de surprendre les hommes peu instruits sur ces matières et les entraîner dans le schisme et la rébellion contre la vénérable et sainte autorité de l'Eglise, qui réside dans le Pape et dans les Evêques.

Avant d'expliquer ce faux aspect, sous lequel ils nous montrent le Concordat, que ces Messieurs me permettent de leur demander où est le fanal qui doit guider le fidèle à travers tant de disputes qu'on soulève sans cesse contre l'autorité.

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Message  ROBERT. Mar 23 Juin 2009, 5:59 pm

.

Texte simple et solide qui rétablit les faits en disant la vérité et foudroyant le mensonge... J'ai hâte de lire la suite chère amie... Wink
ROBERT.
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Message  gabrielle Lun 29 Juin 2009, 10:50 am

Convient-il de placer ainsi les simples et les petits au milieu d'une mer orageuse et couverte d'épaisses ténèbres ? Ils disent : la montagne sainte d'où partaient, depuis tant de siècles, ces nombreux rayons qui éclairaient l'Univers chrétien, est dépouillée de sa gloire ! Le Pontife suprême a lui-même éteint ce flambeau; tous les Evêques de la terre ont pris part à sa défection, ou par leur conduite en acceptant des titres usurpés, ou par un coupable silence dans une affaire d'une si grande importance.

Ainsi l'Eglise est détruite, sa perpétuité interrompue, son unité un problème et sa catholicité une illusion, à moins que nous ne puissions trouver tous ces caractères de la véritable Eglise de Jésus-Christ dans M. le desservant de Biest et autres canonistes ou théologiens de cette force.


O honte de l'esprit humain ! Serait-il donc possible que des hommes accoutumés à réfléchir, des magistrats respectables, des pères de famille éclairés ou simplement capables de connaître les liens et les devoirs de la société chrétienne, pussent se laisser surprendre par des raisonnements si pitoyables ? Serait-ce parce qu'ils paraissent revêtus d'une science mal appliquée ou d'une apparence de zèle pour la religion et le royalisme?

Qu'on ne s'y trompe pas, tout ce beau zèle n'empêche pas ces téméraires prédicants d'insulter tour-à-tour et le Roi, et les Chambres, et le Pape et tous les Evêques.

Voyons actuellement sur quoi se fondent nos adversaires, pour prétendre que le Concordat de 1801 renouvelle les erreurs de la Constitution civile du Clergé.

Il consacre, disent-ils , la nouvelle démarcation des Evêchés et des Cures établis par cette Constitution; l'extinction des titres, etc. etc. Oui, mais c'est une concession de l'autorité spirituelle : c'est elle qui agit, qui décide, qui opère ces changements : ce n'est plus l'autorité civile seule , comme sous l'assemblée constituante; Le vice radical de cette Constitution est donc détruit, par cela seul que la puissance civile a reconnu son incompétence et a provoqué le concours de l'autorité pontificale. Mais, me dira-t-on, vous n'en êtes pas plus avancé: ce n'est plus, il est vrai, l'autorité civile seule qui provoque et introduit l'erreur; cette erreur se retrouve et se renouvelle dans les actes et les décisions de Pie VII et de ses adhérents ; les anciens canons sont violés, le droit d'inamovibilité des Evêques méconnu.

Pour résoudre cette difficulté ou cette objection de nos adversaires, il faut remonter à l'essence du droit et du pouvoir épiscopal. à la Constitution mémo de l'Eglise. L'ordination de l'Evêque lui donne le pouvoir essentiel de prêcher , d'administrer les sacrements, etc. L'Eglise , par l'organe du Supérieur, lui assigne les sujets sur lesquels il doit exercer ce pouvoir. Le premier article est un dogme , c'est l'ordre ; le second tient à la discipline, c'est la mission. Une des grandes erreurs des constitutionnels et des jansénistes était de confondre l'un avec l'autre, et de prétendre que l'Evêque une fois ordonné avait essentiellement la mission , la juridiction, et n'avait pas besoin, par conséquent de l'approbation du Supérieur, organe de l'Eglise, pour exercer son ministère. De là ils concluaient qu'on n'avait que faire du Pape et de ses bulles ; il était primus inter pares et voilà tout ; du reste, les prétentions de la cour de Rome n'étaient que des inventions humaines.

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Message  ROBERT. Lun 29 Juin 2009, 5:57 pm

.

« Les ministres (des hérétiques) tâchent tant qu'ils peuvent de troubler si finement la claire fontaine de l'Évangile,

que Saint Pierre n'y puisse plus trouver ses Clefs, et font leur possible pour nous dégoûter d'y boire l'eau de la sainte

obéissance qu'on doit au Vicaire de Notre-Seigneur. Mais qu'ont-ils fait? Ils se sont avisés de dire que Saint Pierre

avait reçu cette promesse de Notre-Seigneur au nom de toute l'Église, sans qu'il ait reçu aucun privilège particulier en

sa personne. Or, si ceci n'est pas violer l'Ecriture, jamais homme ne la violera¹. »


( ¹ Saint François de Sales in Controverserses, disc.32 )
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Message  gabrielle Mar 30 Juin 2009, 6:37 pm

Nos adversaires admettent, comme nous, cette distinction : ils croient que c'est à l'Eglise à assigner le territoire sur lequel chaque Evêque ou Pasteur doit exercer son ministère. Cette assignation de territoire peut être plus ou moins étendue, plus ou moins restreinte, suivant le besoin de l'Eglise. Il est reconnu que celui à qui N. S. Jésus-Christ a dit : Paissez mes agneaux, paissez mes brebis , a seul le droit de fixer à chacun ses limites , qu'il peut augmenter ou restreindre le nombre des Evêchés dans telles ou belles provinces. De tout temps on a vu les Papes ériger de nouveaux Evêchés, en réunir d'autres : on ne s'était jamais avisé de dire qu'ils outrepassaient leurs pouvoirs. En effet, le Pape est le souverain administrateur de l'Eglise au spirituel ; c'est à lui et à lui seul qu'il appartient de savoir et de juger si telle ou telle érection ou suppression est bonne et utile à l'Eglise, ou si elle ne l'est pas.

Les Evêques de France étaient tellement persuadés de ces vérités, qu'on les vit tous, ou au moins ceux qui craignaient des suppressions, faire des réclamations auprès de l'assemblée constituante pour conserver leurs sièges et faire connaître les raisons de préférence ou d'utilité qui militaient en leur faveur ; non qu'ils crussent, comme l'événement l'a prouvé, que l'assemblée seule eût le pouvoir de les supprimer, mais parce qu'ils étaient dans la ferme persuasion que la puissance de l'Eglise interviendrait pour légitimer ces changements , et qu'alors ils seraient obligés de céder leurs droits pour le bien général de la société et de l'Eglise, Ils pensaient donc qu'il est des circonstances où, pour le bien de la Religion, il faut céder ses droits, et qu'à défaut d'un consentement que réclament l'amour même de la Religion et la charité chrétienne , en un mot la paix publique et le bien général, l'autorité suprême de l'Eglise peut suppléer à ce consentement dans des cas rares et extrêmes, qui sont des exceptions au droit commun.

Il résulte de cette conduite des Evêques, qui n'était alors dictée ni par esprit de parti, haine ou souvenirs fâcheux, mais bien certainement par ce sentiment noble et juste qui saisit toutes les âmes bien nées , savoir : qu'il faut, dans les grandes occasions, sacrifier ses intérêts particuliers au bien général ; qu'ils étaient bien persuadés que la réunion des deux puissances pourrait commander ces sacrifices ; c'est-à-dire que leurs sièges pourraient être supprimé ou, en d'autres termes, qu'il pourraient être destitués, perdre leurs titres, leurs revenus, leur juridiction spirituelle, sans avoir forfait ni subi aucun jugement canonique, suivant le droit commun établi par les lois ordinaires de l'Eglise.

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Message  gabrielle Mer 01 Juil 2009, 6:43 pm

Ainsi, quoiqu'on lise dans les brefs de Pie VI, que la suppression de tant de sièges était une innovation dangereuse contraire au droit des Evêques, aux lois de la justice, dès-lors au-dessus des pouvoirs de son siège , ce langage était conforme au droit commun, et surtout convenable à la circonstance.

Le Saint Père devait opposer une forte digue au torrent dévastateur; il ne pouvait prêter ses mains à la destruction de cette belle Eglise de France, une des plus brillantes et des plus fortes colonnes de l'Eglise universelle; mais Pie VI n'a pas prétendu, ni enseigné ni décidé, que le mal étant une fois opéré par la violence la plus inouïe son successeur resterait sans pouvoirs pour le réparer. On sait que quelques Evêques avaient l'espoir de concilier; les principes avec certains changement; et depuis la mort de l'infortuné Louis XVI, on a trouvé plusieurs papiers documents qui prouvent qu'on négociait encore, afin d'obtenir le consentement du St. Père pour légitimer ces changements et arranger les affaires de l'Eglise d'une manière supportable.

Quel homme raisonnable peut douter en effet, que si l'assemblée constituante eût dit à Pie VI : La nouvelle division des provinces de France pour l'administration civile exige une autre démarcation des diocèses ; mais nous reconnaissons qu'à vous seul, comme Chef de l'Eglise, appartient le droit de fixer ces limites de l'autorité spirituelle, etc. ? qui peut douter, dis-je, que ce saint Pape n'eût fait, de concert avec les Evêques de France, ce qu'a fait son successeur ?

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Message  gabrielle Ven 03 Juil 2009, 6:30 pm

Je dis, de concert avec les Evêques de France, car l'histoire de l'Eglise fait foi, que les Papes n'ont jamais prétendu gouverner despotiquement et sans le concours de leurs Frères dans l'épiscopat.

Lors donc que Pie VII a demandé le consentement des Evêques, il a rendu hommage à leurs droits et à cette pratique constante ; mais il n'a pas cru, sans doute, que dans une circonstance aussi grave , le refus de quelques Evêques dût empêcher le rétablissement du culte catholique en France.

C'était le cas d'appliquer cette maxime : Salus populi suprema lex esto. La perte de tant d'âmes sollicitait puissamment le Pasteur universel , et l'avidité avec laquelle l'immense majorité des Pasteurs du second ordre s'est précipitée à travers la première porte ouverte à leur zèle pour venir au secours de leurs brebis , depuis si longtemps privées de bons pâturages, prouve évidemment que l'Eglise catholique était-là ; que l'Esprit Saint soufflait là ; et que ce grand coup d'autorité, en même temps qu'il était commandé par une impérieuse nécessité, était aussi le fruit d'une profonde sagesse.


Mais il est des esprits qui ne veulent rien voir comme les autres, qui aiment à se jeter dans les écarts d'un faux zèle, à faire des partis en flattant les passions des hommes exagérés ou aigris : c'est cet esprit de contention et d'orgueil qui a toujours fait les sectes.

Ainsi l'on peut voir sur toutes les pages de l'histoire ecclésiastique l'erreur naître de l'erreur opposée, et l'Eglise, toujours supérieure aux passions, se faire jour à travers tous ces nuages, et les dissiper, tour à tour, par l'éclat de sa divine lumière….


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Message  gabrielle Dim 05 Juil 2009, 6:17 pm

le zèle trop ardent contre une erreur, conduit presque toujours à une autre erreur, souvent aussi dangereuse, et qu'on doit se défier de tous ces disputeurs qui ne trouvent jamais qu'on soit assez sévère contre leurs adversaires.

La passion qu'ils ont de les confondre, leur fait souffrir impatiemment tous les moyens de conciliation que la charité commande et que l'autorité emploie pour ramener à l'unité ceux qui se sont égarés ; de là vient qu'ils tombent eux-mêmes dans la révolte contre l'autorité suprême de l'Eglise, et que, pour soutenir cette révolte, ils sont forcés d'admettre les suppositions les plus absurdes, et finissent par se laisser entraîner dans des erreurs capitales.

C'est ce qui arrive à la Petite Eglise, comme nous l'établirons dans suite de cet ouvrage
.

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Message  gabrielle Lun 06 Juil 2009, 4:54 pm

Mais pour revenir à la question qui nous occupe, c'est-à-dire à la bulle qui anéantit les anciens titres et en établit de nouveaux, nous disons qu'elle est contraire au droit commun qui veut : qu'un Evêque ne puisse être privé de son titre qu'en vertu d'un jugement canonique ; mais qu'elle n'en est pas moins dans les attributions du souverain pouvoir de l'Eglise qu'elle exerce par son Chef, savoir: qu'elle peut changer l'ordre établi, lorsque le bien de la Religion et l'intérêt général de la société l'exigent.

De ce que ces sortes d'actes sont rares, il ne faut pas en conclure qu'ils sont hors du pouvoir essentielle l'autorité.

Il suffit que des cas arrivent où l'exercice de ce pouvoir soit nécessaire, ou seulement d'une grande utilité, pour croire que l'Eglise le possède.

Car il serait absurde de supposer que son divin fondateur lui a donné une constitution imparfaite, de manière qu'il puisse arriver des circonstances où elle ne puisse remédier à ses maux, et pourvoir à son gouvernement d'une manière stable et conforme au bien général de ses enfants Il suit de ce principe de suprême juridiction, que l'Eglise ou son Chef a le droit souverain de changer l'ordre établi dans sa discipline, par conséquent d'ériger, de restreindre ou de supprimer des Sièges.

Personne n'ignore qu'elle a de tout temps exercé ce droit On connaît l'adage : qui peut le plus peut le moins ; nous disons ici, en fait de droit et de justice, qui peut le moins peut aussi le plus, car il est évident que si le Pape peut m'enlever une partie de mon diocèse sans aucune indemnité et contre mon consentement , ce qui est arrivé bien des fois, il est hors de doute qu'il a le même pouvoir sur le reste de mon territoire ou de ma juridiction, et que par conséquent il peut arriver des circonstances ou le bien de la Religion l'autorise de même à m'enlever toute ma juridiction épiscopale.

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Message  gabrielle Mer 08 Juil 2009, 8:57 am

Il est également hors de doute que ce qu'il peut faire au sujet d'un seul Evêché et d'un seul Evêque, il peut aussi le faire sur plusieurs , et par conséquent sur tous ceux d'un grand royaume.

Dire que le Pape ne peut pas faire cela sans le consentement de tous les Evêques et de chaque Evêque en particulier ; supposer que dans le cas actuel, l'opposition de quelques titulaires devait ou pouvait arrêter l'exercice de ce souverain pouvoir , serait sans doute la plus grande absurdité, puisqu'il rendrait nul ce pouvoir si nécessaire, si essentiel.

Avouons-le donc de bonne foi et que nos adversaires ne craignent pas de revenir sur leurs pas, le Pape dans cette grande occasion a usé de tout son droit, mais il ne l'a pas dépassé.

Vous prétendez cependant qu'il est dans ce cas, qu'il a prévariqué, et c'est là votre grand cheval de bataille. Mais qui êtes-vous M. de Geilh, simple desservant de succursale ( pour parler le langage des loi organiques que nous n'aimons pas plus que votre commentateur), qui êtes-vous? qui sommes- nous, Prêtres ou Pasteurs , qui formons à peine l'avant-dernier anneau de la chaîne hiérarchique de l'Eglise, pour oser élever la voix contre le premier vicaire de Jésus-Christ, contre le prince des Prêtres, le Pasteur des Pasteurs , le souverain Pontife de l'Eglise universelle?

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Message  gabrielle Jeu 09 Juil 2009, 8:25 am

Vous dites qu'il n'est pas infaillible; mais outre qu'il vous sied peu de soulever une pareille question , perpétuel et faible bouclier de tous les sectaires, entr'autres des Constitutionnels, vous savez bien et vous établissez en principe, tout comme nous, que les décisions du souverain Pontife deviennent irréfragables par le consentement de l'Eglise, soit qu'elle soit assemblée ou dispersée ; qu'il n'est pas nécessaire que ce consentement soit exprimé par toutes les parties qui y auraient droit, parce que cela est souvent impossible; qu'il suffit donc d'un consentement ou d'une adhésion tacite , et que cette adhésion se suppose nécessairement toutes les fois qu'il n'y a pas de solides réclamations.

Or, je n'appelle pas solides réclamations celles qui, quoique respectables quant à la qualité des personnes et à la pureté de leurs motifs , finissent néanmoins par être abandonnées par leurs propres auteurs.

Elles ne seraient pas solides non plus dès qu'elles ne partiraient que du plus petit nombre des Evêques lésés , si elles n'étaient appuyées par d'autres Evêques non impliqués dans ces changements , et par conséquent juges plus impartiaux entre le souverain Pontife et ses Frères dans l'épiscopat.

En un mot, il faut que ces réclamations soient tellement imposantes et par le nombre et par la qualité des personnes, qu'on puisse supposer que c'est la voix de l'Eglise et de l'Eglise universelle.

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Message  gabrielle Ven 10 Juil 2009, 10:34 am

Mais où trouvera-t-on ces caractères ? Sera-ce dans la rétractation de M. de Geilh, dans l'adresse aux deux Chambres, ou dans le Concordat expliqué de l'abbé Vinson ?

Sera-ce dans les écrits des sieurs Blanchard, Guachet, Clément, et antres moins connus, quoiqu'ils s'efforcent de l'être? Et certes ils n'oseraient le prétendre ces Messieurs.

Leur petit nombre, leur isolement les effraient : en vain nous disent-ils qu'ils n'ont pas changé, qu'ils suivent la doctrine de Pie VI ; mais nous aussi, nous suivons la doctrine de Pie VI, quoiqu'en disent ces nouveaux docteurs, et nous ne prétendons pas que l'Eglise ait péri avec ce Pape.

Nous pratiquons sa doctrine en obéissant à son successeur et à toute l'Eglise, qui l'honore et lui obéit comme à son Chef.

Nous suivons les conseils que nous et ces Messieurs, qui se croient plus parfaits que nous avons donné aux constitutionnels, savoir : de ne pas chicaner ainsi sur les bulles et les décisions de la Cour de Rome et de nous montrer enfants obéissants de l'Eglise notre mère, parce que l'orgueil, parce que l'entêtement, parce que la science même trompent, au lieu que l'obéissance ne trompe jamais; parce que, suivant saint Augustin , il ne peut pas y avoir de bonne raison de rompre l'unité ; que quiconque rompt l'unité, rompt aussi la charité ; que loin de la charité il n'y a plus de salut : qui non diligit, manet in morte.

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Message  gabrielle Mar 14 Juil 2009, 10:39 am

Or qu'est-ce que c'est que rompre l'unité, si ce n'est se séparer de son Pasteur , de son Evêque, et du Pape même ?

Et que fait autre chose la Petite Eglise si ce n'est cela ?

D'où vient-elle ?

d'où tient-elle ses pouvoirs?

Oh ! qu'elle est bien nommée la Petite Eglise! car elle porte un tel caractère de petitesse, de nihilité , si ce mot est permis , qu'il n'y eut jamais d'exemple d'un pareil commencement de secte.

Des prêtres obscurs , sans caractère et sans dignité dans le gouvernement de l'Eglise , aucun Evêque à leur tête , pas un seul ! chose étonnante et inoui ! combattent pour des Evêques qui les désavouent ; ils soutiennent une cause que les parties intéressées regardent comme perdue et qu'ils ont abandonnée, depuis qu'ils ont mieux connu les faits sur lesquels ils étaient mal informés.

Ils opposent à Pie VII des Evêques qui pensent comme Pie VII ; ils disent que la doctrine de Pie VII est en opposition avec celle de Pie VI, et tous les Evêques qui ont provoqué et approuvées les décisions de ce saint Pape , approuvent aussi et se soumettent aux règlements de son successeur.

Fut-il jamais , je le répète, un entêtement plus inouï , une absence plus complète de sens et de raison ?

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Message  gabrielle Mer 15 Juil 2009, 10:13 am

Ils veulent que nous ayons adopté, avec Pie VII et tous les Evêques, les erreurs des Constitutionnels ; que nous soyons unis avec eux de sentiments et de doctrine ; et voici que les Constitutionnels eux-mêmes ne le croient pas !


Tous les jours ils se rétractent , et c'est entre les mains des concordataires qu'ils déposent leur repentir ! C'est aux Pasteurs institués par Pie VII qu'ils demandent la grâce de la réconciliation et qu'ils protestent de leur soumission aux décisions dogmatiques de Pie VI.

Il faut que ces pauvres Constitutionnels repentants entendent bien mal leur affaire, de ne pas consulter M. de Geilh pour faire une bonne rétractation! Pourquoi ne pas aller trouver cette Petite Eglise qui se cache et qui pourtant voudrait bien être visible ! qui se dit la véritable Eglise, c'est-à-dire l'Eglise universelle et catholique et que personne ne connaît ! qui crie au schisme et qui se sépare de tout le monde! En vérité c'est pourtant trop fort, et un pareil excès ne prouva jamais mieux la grande faiblesse de l'esprit humain , lorsqu'il s'abandonne à ses propres forces, après s'être soustrait à l'autorité légitime.

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Message  gabrielle Sam 18 Juil 2009, 10:44 am

On a été étonné pendant quelque temps de voir se multiplier les écrits de cette Petite Eglise, sans que personne ne prît la peine de leur répondre.

Mais ils portaient sur des bases si vacillantes, si contradictoires ; ils posaient des principes si faux ; s'ils en posaient quelques-uns de vrais, ils en tiraient des conséquences si exagérées, pour ne pas dire si absurdes, qu'ils semblaient nous dire : mais écoutez-nous donc; nous faisons bien assez de bruit, nous vous disons bien assez d'injures, pour vous émouvoir un peu ; à tort ou à travers nous voulons vous mordre : défendez-vous.

Mais, disaient quelques esprits sages ;

« Ce parti est si peu redoutable ! Ses écrits si peu persuasifs ! ramènerait- on par la raison des gens si fort pré- venus ! la controverse ne ferait que les aigrir. Ils voulaient de l'éclat ; le plus grand supplice qu'on pût leur faire subir serait de les oublier. Ils périraient d'eux - mêmes et se dissiperaient comme des fantômes, au retour de la clarté du jour ».


Toutefois il nous semble qu'il y avait de l'inconvénient à ne faire absolument aucune réponse à des gens qui avaient toujours la plume à la main, et à ne pas discuter au moins sommairement leurs principes. Peut-être parviendrait-on à éclairer si non les chefs, au moins quelques-uns de ceux qu'ils ont entraînés.

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Message  gabrielle Dim 19 Juil 2009, 9:45 am

On ne peut se dissimuler qu'il n'y ait dans cette dernière classe des personnes respectables et égarées dans l'origine par de spacieuses apparences : leur éloignement pour l'usurpateur s'étendit à tout ce qui se faisait sous lui et aux Evêques institués sur sa demande.

Elles s'imaginèrent que leur mission était aussi illégitime que son autorité, et confondant le spirituel avec le civil, elles ne virent pas que les besoins de l'Eglise et l'autorité du St. Siège justifiaient des mesures extraordinaires.

Fallait-il laisser périr la Religion, parce que la monarchie paraissait renversée, et devait-on priver les fidèles de Pasteurs parce qu'ils étaient privés déjà de leurs Princes ?

Les peuples n'étaient-ils pas déjà assez malheureux par la tyrannie, sans les rendre plus malheureux encore par l'absence de tout secours religieux?

Et l'intérêt même du Souverain légitime n'était-il pas qu'on entretînt toujours ses sujets dans les principes et dans les pratiques du christianisme, qui pouvaient les rappeler tôt ou tard à sa cause ? C'est ce que sentit la portion la plus considérable du Clergé et ceux même qui avaient quelque répugnance à s'attacher au nouvel ordre de choses, se gardèrent bien de blâmer ceux que leur zèle portait à entrer dans le ministère.


D'ailleurs, si la délicatesse de conscience des opposants était excusable dans l'origine, elle n'a plus aujourd'hui de prétexte. Toute l'Eglise reconnaît les Pasteurs qui exercent en France depuis quinze ans : ils tiennent leurs pouvoirs de la même source que tous les Evêques du Monde ; ils sont en communion avec le reste de la chrétienté ; ils sont avoués par le Souverain ; on ne peut plus refuser de communiquer avec eux sans rompre avec l'Eglise, qui les regarde comme étant dans son sein.

Voilà ce qu'on ne peut trop dire aux âmes scrupuleuses qui croient leurs consciences blessées, en se soumettent à ce qui a été établi par le Vicaire de Jésus-Christ , et consenti par un grand nombre d'Evêques.

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Message  gabrielle Mar 21 Juil 2009, 11:47 am

Voilà ce qui doit tôt ou tard ramener ceux qui sont de bonne foi. Qui prétendra être plus infaillible que l'Eglise, plus pur que son Chef éprouvé par tant de traverses, plus difficile que le Roi très-chrétien, plus sage que la masse des Pasteurs et des Fidèles ? Qui aimera mieux appartenir à une Eglise Petite, cachée, qu'à l'Eglise mère, qu'à l'Eglise universelle et visible a laquelle les promesses ont été faites ? Il n'est pas sûr, aux yeux de la Foi, d'être à Apollo ou à Cephas ; c'est à Jésus-Christ qu'il faut être , c'est au corps de l'Eglise qu'il faut s'attacher. » Qu'on nous pardonne cette citation un peu longue d'un de nos plus estimables journalistes ( l'Ami de la Religion et du Roi , n° 229, tom. 9 3.e année, p. 3o5, ) On éprouve quelque satisfaction de se rencontrer dans ses idées avec de pareils écrivains, et l'on craint peu de paraître faible dans son style, lorsqu'on se trouve ainsi d'accord sur le fond des choses.

« Le Concordat, dit notre profond théologien, p. 28, n'est que le renouvellement de la Constitution civile du Clergé, principalement si on y joint les articles organiques.... Un seul point fondamental, qui est commun aux deux actes et qui en est la base, j'entends l'asservissement de l'Eglise à la puissance séculière, en est une preuve invincible. »

Nous avons déjà prouvé que le Concordat en lui-même détruit l'erreur capitale de cette Constitution, en ce qu'il fait rentrer chaque puissance dans ses attributions sur la nomination et l'institution canonique des Evêques ; il est donc bien absurde de dire que l'asservissement de l'Eglise est un point fondamental commun aux deux actes. Mais admirons ici la bonne foi de notre auteur : principalement, dit-il, si on y joint les articles, organiques ; mais si ces articles n'ont jamais obtenu l'assentiment ni du St. Père, ni de l'Eglise de France, que devient l'accusation de notre adversaire ?

Cependant c'est un fait si notoire, que les articles organiques sont l'œuvre seule d'un gouvernement ombrageux et tyrannique, que non seulement le St. Père n'y a jamais acquiescé, mais que c'est de son opposition et de ses réclamations que date le commencement de sa brouillerie avec le Gouvernement français , d'où suivit une persécution qui fit ressortir toute la vertu du Pontife et tout le machiavélisme de l'usurpateur.

Quelle logique de présenter comme objet d'accusation un code de chicane et de persécution , fait par l'ennemi avec une perfide adresse et contre lequel nous n'avons cessé de réclamer! Mais, me dira-t-on , vous étiez sujets à ces lois, vous les exécutiez ; donc vous avez consenti à l'asservissement qu'elles vous imposaient : je réponds que ces articles organiques , dans ce qu'ils avaient de répréhensible , étaient uniquement des lois prohibitives et non des commandements ; c'était des en traves mises à la liberté de notre saint ministère, que nous écartions avec prudence, ou que nous bravions avec la généreuse liberté des enfants de Dieu ; à l'exemple des Apôtres : obedire oportet Deo plusquam homimbus ; il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes, Semblables à ces laborieux cultivateurs qui ne se rebutent pas des fatigués et des difficultés, et qui n'abandonnent point un champ parce qu'il est couvert de ronces et d'épines. Il serait certes bien étrange qu'on nous fît un crime de notre patience et un sujet d'accusation des maux que nous ayons soufferts

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Message  gabrielle Jeu 23 Juil 2009, 8:20 am

Mais voici un passage de notre auteur où nous allons trouver réunis tous ses griefs contre Pie VII et contre son Eglise : c'est toujours à la page 28.

« Pie VII a révoqué les brefs de son prédécesseur par la formation de la nouvelle Eglise : la preuve est évidente , car il l'a formée, cette Eglise nouvelle, sur les mêmes bases que les brefs de Pie VI avaient condamnées, par la suppression des Sièges, par la destitution des Pasteurs, par la cession des biens des ecclésiastiques, par l'acceptation du joug humain , par l'institution des Constitutionnels sans rétractation ; en sorte qu'il n'est pas un article anathématisé par Pie VI qui ne soit devenu entre les mains de Pie VII, un des éléments de l'Eglise concordataire. »

« C'est ici le point capital et la grande preuve du schisme actuel en France. Elle consiste en trois principes tous également certains. Les Constitutionnels hérétiques et schismatiques étaient obligés de se rétracter. Les Constitutionnels ne se sont pas rétractés. Et vous, Clergé catholique, vous vous êtes réuni aux Constitutionnels non rétractés. »

Il y a dans ce passage, comme on voit, presqu'autant de mensonges que de mots : car j'appelle mensonge tout ce qui est exagéré, parce que l'exagération sort de la vérité et que tout ce qui sort de la vérité est nécessairement mensonge.

Pie VII n'a jamais révoqué les brefs de son prédécesseur, ses allocutions en font foi ; et ses efforts, sa persévérance pour obtenir la rétractation du petit nombre d'Evêques jadis intrus et constitutionnels est une chose si notoire dans toute l'Eglise de France , qu'on ne peut s'empêcher d'être étonné qu'on puisse encore imprimer de pareilles calomnies. ( Notes no 3. ) ( je la cherche encore!)

Pie VI, comme nous l'avons déjà observé, avait condamné l'usurpation de la puissance civile qui voulait augmenter , restreindre ou anéantir la mission spirituelle des Evêques ; il avait en conséquence anathématisé les Evêques constitutionnels qui n'avaient pas reçu de lui leur mission ; mais VI n'avait pas dit, ni pu dire que le concours des deux puissances ne pourrait jamais opérer des changements de cette nature , si le malheur des temps ou la gravité des circonstances l'exigeaient impérieusement. Croit-on que si Bonaparte seul avait voulu faire ce qu'il a fait de concert avec Pie VII, il eût jamais réussi à former une Eglise, malgré toute sa puissance ? Non assurément. Mais,
nous dit-on enfin, les Constitutionnel étaient obligés de se rétracter.

Nous accordons ce premier point ; mais avant d'aller plus loin, entendons-nous sur les mots

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Message  gabrielle Lun 27 Juil 2009, 9:47 am

Qu'est-ce qu'une rétractation ? C'est le renoncement à une erreur que l'on avait professée ; c'est l'obéissance à une autorité que jusqu'alors on avait bravée. D'ailleurs la forme et les circonstances de la rétractation peuvent varier, c'est-à-dire que l'autorité qui doit la recevoir peut user de plus ou de moins d'indulgence , donner à la rétractation plus ou moins d'éclat et de solennité.

La faute, nous dit-on, a été publique, il faut que la réparation le soit aussi : nous dirons à ces délateurs ardents, ce que Notre Seigneur répondit aux accusateurs de la femme adultère: que celui d'entre vous qui est exempt de fautes , lui jette la première pierre. Il est des temps où, pour un plus grand bien, on accorde quelque chose à la faiblesse humaine, Charitas operit multitudinem peccatorum.

Au fond, on fit déclarer à tous les Constitutionnels qu'ils renonçaient à la Constitution civile du Clergé , qui n'était plus loi de l'Etat. On exigea d'eux qu'ils fussent soumis au Pape comme à leur Chef dans toutes les choses de la Religion ; on leur fit souscrire une lettre dans ce sens, qui fut rédigée par l'abbé Bernier , nouvel évêque d'Orléans.

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Message  gabrielle Mer 29 Juil 2009, 6:06 pm

Ici se présenterait l'occasion de parler d'un écrit attribué à M. Lacombe , évêque d'Angoulême.

C'est une lettre à l'abbé Binos, son intime confident. Avant de parler de la teneur de cette lettre, nous devons déclarer que nous n'entendons ni en garantir, ni en contes- ter l'authenticité : il n'est point venu à notre connaissance que M. Lacombe l'ait jamais avouée ni désavouée, quoi qu'elle ait circulé dans le diocèse, dès les premières années de son épiscopat sur le siège d'Angoulême.

Néanmoins, comme depuis M. Lacombe a fait d'autres démarches pour se réconcilier avec le St. Siège, et que malgré qu'il se soit glissé quelques erreurs dans certains de ses écrits, il n'en est pas moins vrai que dans ces derniers temps, il a cherché à les corriger, et qu'il s'est toujours montré jaloux de prouver qu'il était en communion avec le St. Siège, par une correspondance suivie et même volumineuse ; nous aimons à croire qu'il a entièrement abandonné le système des novateurs , et dans cette supposition , il nous pardonnera de parler des faits contenus dans cette lettre en fidèle historien et comme s'ils lui étaient étrangers ; enfin d'y joindre les réflexions que demande la matière que nous traitons.

M. le correspondant de l'abbé Binos rapporte donc tous les faits relatifs à la soumission des Constitutionnels et à leur institution canonique , et répond à la question s'il s'est rétracté : je dirai oui ; je dirai non. Il prétend ensuite qu'en renonçant à ladite Constitution, parce qu'elle n'est plus loi de l'Etat, il n'en chérissait pas moins les principes et qu'il n'a fléchi que pour le bien de la paix.

De quelque manière qu'on envisage les faits et les réflexions contenues dans cette lettre ( notes , n. 5 ), on ne peut s'empêcher de voir une conduite vacillante et un grand fond d'opiniâtreté pour l'erreur condamnée, Sentiments bien éloignés de la candeur, de l'humilité et du courage qui doivent toujours reluire dans le caractère des Evêques, défenseurs nés de la Foi catholique et des vérités chrétiennes.

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Message  gabrielle Sam 01 Aoû 2009, 6:24 pm

Aussi le gouvernement philosophique d'alors favorisait-il cette conduite équivoque , il ne voulut pas que les Constitutionnels fussent humiliés ; il espéra , au moyen de cette division mal recouverte et toujours prête à renaître , contenir les Prêtres et les Evêques dans de certaines bornes, et empêcher ceux qui auraient le plus de zèle pour les anciennes maximes et pour la pureté de la Foi, à se livrer a la sainte liberté de leur ministère. De là ces lettres écrites par le Ministre des cultes, pour défendre toute rétractation.

Mais, de bonne foi, peut-on imputer au Clergé de France ces actes tyranniques, qui ne sont pas de son fait, contre lesquels il a toujours protesté , dont il a toujours gémi ; et parce qu'il se trouva parmi les douze Constitutionnels alors admis et qui la plupart se réunirent franchement aux anciens principes, quatre ou cinq individus encore aigris et récalcitrants qui prétendirent n'avoir pas fait de rétractation véritable et persistèrent dans leur doctrine, une fois qu'ils eurent reçu leur mission canonique , faut-il entacher d'erreur et de schisme tant de respectables Prêtres, tant d'illustres et savants Evêques , tous confesseurs de la Foi, qui jugèrent alors devoir mettre leur entière confiance dans l'autorité du Saint Siège?

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Message  gabrielle Sam 08 Aoû 2009, 9:39 am

Certes ! c'est là une de ces supposions, une de ces inculpations qui passent toute croyance, car enfin l'auteur de l'écrit que nous combattons cite en preuve contre les Constitutionnels, ce mot de St. Augustin Rome a parlé, la cause est finie.

. Eh bien ! nous respectons aussi beaucoup cet adage ; mais nous vous l'appliquons très-justement: Rome a parlé; la cause est finie Rome a jugé que l'Eglise de France, toute couverte de ruines, avait besoin d'être reconstruite ; elle a fait cette construction , elle nous a donné des Pasteurs et des Evêques, et nous a dit ; Obéissez à la voix de Pierre, parce qu'il est chargé de paître les brebis et les agneaux : c'est la voix de l'Eglise ; c'est l'ordre de Dieu ; Rome a parlé , la cause est finie. Petite Eglise où étiez-vous cachée pour ne pas avoir entendu ces paroles?

Vous nous direz peut-être qu'il n'y a plus de Pierre, qu'il n'y a plus de Pape, qu'il n'y a plus d'Eglise depuis Pie VI ? O portentum ! o prodige d'entêtement et d'orgueil ! dans quel abyme sans fond se roulent nos malheureux adversaires ! Àbyssus abyssum invocat : c'est un abyme qui appelle un autre abyme !

Il résulte évidemment de ce que nous venons de dire que nous sommes cependant d'accord sur ce point : les Constitutionnels étaient obligés de se rétracter.

AVIS
A LA PETITE ÉGLISE
ET AUX ENNEMIS DE PIE VII,
ou
RÉFLEXIONS
SUR UN ÉCRIT AYANT POUR TITRE
RÉTRACTATION PUBLIQUE
DU CONCORDAT DE 1801
Suivies de Notes où se trouve une Correspondance de l'Auteur avec M. l'Evêque d'Angoulême.
PAR un Ecclésiastique du département de la Dordogne (Périgord).
abyssus abyssum invocat.
A PÉRIGUEUX,
DE L'IMPRIMERIE DE J. DANÈE
M DCCC, XIX
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Message  gabrielle Mer 12 Aoû 2009, 10:18 am

Mais, 2° point , les Constitutionnels se sont-ils rétractés ? Nous disons oui, et nous venons de le prouver. La Petite Eglise dit : Non. Qui jugera de ce fait ? Nous l'ayons déjà dit : ce fait résulte de leurs aveux , de leur conduite et des déclarations et allocutions de notre St. Père le Pape.

Nous ne sommes pas assez instruits de la conduite de tous les Evêques constitutionnels réintégrés pour prendre acte ici des aveux de chacun d'eux ; mais la correspondance , soi-disant, de M. Lacombe avec le prêtre Binos , dont nous avons déjà parlé, contient à cet égard tout ce qu'on peut désirer pour prouver ces deux points , que le Pape l'exigeait et qu'elle a été faite, quoique mal faite, quoique désavouée et démentie et travestie par eux : que ce n'est même qu'à cette condition qu'ils ont été institués canoniquement.

Si cette pièce, n'est pas authentique, elle ne prouve rien ni pour ni contre nous, aussi ne l'aurions-nous pas citée des premiers. Elle ne prouve rien aussi dans le système de nos adversaires, si ce n'est un défaut de bonne foi de la part des Constitutionnels, faute qui leur est absolument personnelle. D'ailleurs, des témoignages authentiques nous prouvent qu'à l'époque du Sacre de l'empereur, le Saint Père, instruit de cette mauvaise foi des Constitutionnels opiniâtres et de leur jactance, exigea, avant qu'ils fussent admis à assister au Sacre, qu'ils vinssent à ses pieds faire une rétractation formelle et précise qu'ils prononcèrent par son ordre et comme sous sa dictée. C'est un fait notoire, que le Gouvernement n'ignora pas, auquel même il prit part ; puisque le Ministre déclara aux opposants qu'ils eussent à obéir au Pape , faute de quoi ils ne seraient pas admis à la cérémonie du Sacre.

Alors ils obéirent, plus par crainte peut-être que par conviction ; mais enfin ils firent cette rétractation , et le Pape, à son retour à Rome, en fit part au Sacré Collège dans une allocution. Il est donc vrai de dire que les Constitutionnels réintégrés et institués par Pie VII, se sont rétractés
.

AVIS
A LA PETITE ÉGLISE
ET AUX ENNEMIS DE PIE VII,
ou
RÉFLEXIONS
SUR UN ÉCRIT AYANT POUR TITRE
RÉTRACTATION PUBLIQUE
DU CONCORDAT DE 1801
Suivies de Notes où se trouve une Correspondance de l'Auteur avec M. l'Evêque d'Angoulême.
PAR un Ecclésiastique du département de la Dordogne (Périgord).
abyssus abyssum invocat.
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DE L'IMPRIMERIE DE J. DANÈE
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Message  gabrielle Sam 15 Aoû 2009, 10:42 am

Leurs dénégations sur ce point, s'ils en ont fait depuis, et nous n'en connaissons pas, n'empêcheraient pas le fait d'avoir existé ; elles prouveraient seulement qu'ils sont des fourbes et des hypocrites, ce qu'à Dieu ne plaise ! Mais quels qu'ils soient, ils ont reçu des pouvoirs canoniques ; ils ont cessé, au moins extérieurement, d'être schismatiques, et la communication in divinis ne peut plus être un crime. Elle devient nécessaire et légitime.

Pour là plus grande conviction de nos lecteurs nous transcrirons en forme de note, un article fort sage du Journal ecclésiastique déjà cité, t. x, n.° 33 (Notes , n.° 4 ) ; on y trouvera un détail très précis et très-judicieux sur toute cette affaire. Une circonstance particulière et dont nous fûmes instruits dans le temps, c'est que M. Lacombe lui-même fit l'acte de soumission dont j'ai parlé, à l'époque du Sacre en 1804, aux pieds du Pape, en présence de plusieurs ecclésiastiques , dont un surtout de son diocèse qui voulut assister à cette rétractation pour pouvoir en rendre témoignage aux ecclésiastiques de tout le diocèse et surtout du Périgord (Dordogne), où les esprits étaient peu favorablement disposés sur la doctrine de M. Lacombe, leur nouvel évêque. Les bons ecclésiastiques de tous les diocèses qui ont eu le malheur d'avoir a leur tête de ces sortes d'Evêques, n'ont pas manqué sans doute de recueillir de pareils faits , et ce qui vient de se passer tout à l'heure dans celui de Strasbourg, devenu sous M. Saurine la citadelle du parti, est une preuve bien convaincante que le Clergé catholique ne s'est jamais laissé entraîner aux erreurs des Constitutionnels. Ceux-ci se sont tous rétractés depuis la mort de cet Evêque, et leur nombre grand, si on le compare aux autre* diocèses, mais très-petit en lui-même, prouve combien ils avaient besoin de cet appui. C'est ainsi que la providence fait peu à peu disparaître les éléments de discorde et prépare le triomphe de son Eglise, C'est un sort que vous ne pouvez éviter, Messieurs, et que nous vous prédisons avec une entière confiance.

Note 4

Extrait du N° 238, vol. X 3.e année p. 35 du Journal ecclésiastique l'Ami de la Religion et du Roi;

De la conduite du Saint Siège envers les Evêques constitutionnels en 1802. « L'Eglise constitutionnelle , frappée dès son origine par l'autorité du Saint Siège , abandonnée peu après par le pouvoir qui l'avait créée , déshonorée par l'apostasie de plusieurs de ses Evêques et d'un grand nombre de ses Prêtres, semblait ne devoir plus se relever de son abjection et de sa ruine , quand quelques hommes ardents entreprirent e la ressusciter après la terreur. Ils rassemblèrent les débris épars de ce Clergé expirant, reçurent sans façon ceux même qui avaient donné le scandale de la défection , encouragèrent les faibles , retinrent par toute sorte de moyens ceux qui hésitaient encore , remplirent les sièges vacants, et parvinrent à former un simulacre d'Eglise et à donner au schisme une nouvelle consistance.

Un trentième d'Evêques nommés par eux semblait éloigner plus que ja mais la fin de ces dissensions. Quelques-uns à la vérité s'étaient réconciliés avec le Saint Siège... M. Panisset, évêque du Mont-Blanc, doublement coupable pour son intrusion et son apostasie, avait fait une pénitence éclatante. Fauchet , Lamourette, Gobel , tous évêques constitutionnels , avaient reconnu leurs erreurs à la mort.et avaient témoigné leur repentir , autant que les circonstances le leur avait permis. MM, Charrier et Montault avaient abandonné leurs sièges , et n'entretenaient plus aucune communication avec le partie. Mais, malgré ces heureux exemples, la masse persévérait dans le schisme.

Les Constitutionnels tenaient des conciles , sacraient des Evêques, occupaient les Eglises, et profitaient de l'absence des Evêques légitimes et de la plus grande partie du Clergé, pour attirer à eux les fidèles et perpétuer leur parti. Quoique les divers gouvernements qui se succédèrent pendant la révolution eussent en horreur la Religion en général, et les prêtres quoiqu'ils fussent, cependant ils avaient moins de répugnance pour ceux qui s'étaient prêtés à tout ce qu'on désirait d'eux, et ils favorisaient assez souvent les; Constitutionnels, ne fut-ce que par esprit de contradiction et pour humilier ceux qui n'avaient pas fait successivement les serments demandés.


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