L'incinération.

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Message  gabrielle Mer 21 Mai 2014, 8:48 am

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Une coutume païenne de retour en force.
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Message  Roger Boivin Mer 21 Mai 2014, 9:49 am


ROME SOUTERRAINE - Giovanni Battista de Rossi - 1874 :

https://archive.org/stream/a606743700rossuoft#page/n7/mode/2up

Page 88 : https://archive.org/stream/a606743700rossuoft#page/88/mode/2up


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Message  Roger Boivin Mer 21 Mai 2014, 9:53 am


La crémation, interdite par l'Église, est de retour grâce à la secte :

https://messe.forumactif.org/t4561-la-cremation-interdite-par-l-eglise-est-de-retour-grace-a-la-secte


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Message  ROBERT. Sam 15 Nov 2014, 7:32 pm

Louis a écrit:.
LIVRE  PREMIER
ORIGINE DES CATACOMBES.
CHAPITRE  IV.
Commencement des catacombes.
(SUITE]


Il n'est pas douteux que les chrétiens rejetèrent entièrement l'usage païen de brûler les cadavres, et qu'ils le considérèrent de tout temps comme un sacrilège, comme un mode peu conforme à leur respect pour des corps destinés à ressusciter, et à la tradition historique que leur avait léguée le sépulcre de Jésus-Christ. « Ils exècrent les bûchers et condamnent la mise en cendres des cadavres, » dit Minucius Félix. « Nous enterrons nos morts, dit-il plus loin, selon la coutume des anciens et des meilleurs (1). »  
.
(1). Minuc. Fel., Octavius, 10, 11.

https://messe.forumactif.org/t5957p45-rome-souterraine#111417
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Message  Roger Boivin Mer 10 Fév 2016, 7:27 pm


XXXV

PAS DE CRÉMATION

Il est un outrage que l'on a voulu infliger au corps de nos soldats, mais que le sentiment public a réprouvé et repoussé, c'est l'incinération ou la crémation. Sans doute, du point de vue philosophique , il indiffère que la carcasse humaine soit dissoute par la terre ou par le feu : l'outrage est le même, et l'âme n'en est pas atteinte. Du point de vue religieux, il n'y a pas non plus d'opposition essentielle entrel'incinération et le dogme de la résurrection ; car Dieu saurait aussi bien rassembler les cendres obtenues par la combustion que les molécules produites et dispersées par la putréfaction, pour en reconstituer les corps.

Mais la crémation n'en est pas moins une action mauvaise. En voici les raisons.

1° D'abord elle semble participer de la nature du meurtre. La décomposition des corps est une œuvre terrible, qui est comme la continuation de la mort. Dieu seul adroit sur la vie humaine ; lui seul peut séparer l'âme du corps, première étape du trépas ; mais de même il semble que lui seul a le droit de désagréger le corps inerte, seconde étape : c'est là un domaine qui lui est réserve. Un sentimenl naturel nous en avertit. Il nous semble que brûler un cadavre, d'où la vie vient de se retirer, c'est un acte qui dépasse notre droit et qui confine à l'homicide. Laissons la nature opérer son œuvre sombre, sans nous y associer, sans l'activer. Laissons passer les fléaux sans être leurs complices.

2° L'incinération semble aussi confiner au sacrilège. Le corps a été associé comme un instrument vivant à la vie intellectuelle, morale et religieuse de l'âme, et il en a reçu une sorte de consécration. C'est la base même du culte des reliques. Ceux qui ont eu une vertu exceptionnelle, la sainteté, l'ont en quelque sorte communiquée à leur corps. Il y reste comme un parfum divin. Toucher à ce cadavre, le consumer par le feu . semble une profanation d'un objet sacré. Depuis des milliers d'années l'humanité ne cesse de nous crier : « Respect aux morts ! » L'inhumation est triste sans doute, mais ne va pas sans quelques adoucissements, tandis que la crémation est sinistre. Ceux qui ont vu brûler des cadavres nous disent que rien n'est macabre comme ce spectacle de chair qui grésille, de graisse qui fond, de membres qui se tordent, d'odeur acre qui vous prend à la gorge.

3° La crémation a un relent d'incroyance et d'impiété. Si elle n'empêche pas le fait de la résurrection, elle trouble, elle ébranle Vidée que nous en avons. En enfet, l'inhumation évoque la pensée d'une renaissance, elle éveille les espérances de l'au delà. Elle rappelle les semailles. Le corps enseveli ressemble au grain de blé confié à la terre et qui doit en sortir un jour avec une vie nouvelle ; il est semé, dit saint Paul. seminatur. L'Apôtre n'aurait même pas eu l'idée de cette comparaison avec l'inci- nération. On ne jette pas la semence au feu, mais en terre. Brûlez le blé : peut-il renaître ?

Une autre comparaison, également consacrée par l'Eglise, relie naturellement l'inhumation à l'idée et à l'espérance de la vie : c'est celle du sommeil dont le Christ s'est plusieurs fois servi dans l'Evangile pour désigner la mort. Le mot cimetière signifie dortoir. Mais si le cercueil est un lit de repos où l'on étend le mort, on ne saurait en dire autant de l'urne où l'on recueille ses cendres. La crémation, c'est l'anéantissement du corps qui, par une association instinctive, incline à croire à l'anéantissement de L'âme. La tombe est spiritual iste, l'urne est matérialiste et païenne.

4° L'incinération est contraire au culte des morts, et par là elle blesse la délicatesse naturelle et nos sentiments les plus intimes. L'amour que nous avons pour nos semblables nous pousse à combattre la mort, à l'éloigner de leurs chevets quand ils sont malades, et, quand elle l'a emporté, à essayer du moins de ralentir son œuvre. C'est ainsi que les Egyptiens embaumaient leurs morts pour garder le plus longtemps possible leurs dépouilles funèbres. Si la famille chrétienne ne va pas jusque-là, elle aime du moin à prier sur les tombes de ses morts. Elle les entretient avec un tendre respect. Elle visite pieusement les cimetières le 2 novembre. Mais, avec la crémation, plus de tombes surmontées de la croix ! Une urne seulement, une potiche à mettre sur une cheminée ! Ironie un peu grotesque dont on comprend que les cœurs aient été blessés.

Maurice Barrès parle aussi du culte rendu à nos soldats :

« Quel spectacle pour l'âme, quelle beauté pure ! Un village en ruines, quelques prairies silencieuses, les grandes forêts tout autour, et une poignée d'enfants sérieuses s'en allant avec des fleurs, des croix de bois et des petits drapeaux tricolores, à la recherche des cadavres. Devant ce culte rendu par ces pauvres villages à leurs défenseurs, quel cœur n'eût été bouleversé ! Je voyais flotter au-dessus de cette fidèle cohorte les plus grandes pensées de notre race. La poésie française accompagnait ces choréphores rustiques. Le vent du soir dans les feuillages murmurait le mot de la bonne vieille : « J'ai mon gars soldat comme toi. » Tout l'immense orchestre de la forêt chantait : a morts pour mon pays, je suis votre envieux! » Supprimez de tels spectacles, chassez des cœurs ces grandes piétés, et je ne suis plus en France. »

Le même écrivain cite une lettre d'un soldat du front : « Nous nous ferons tuer quand on voudra, où l'on voudra, le sourire aux lèvres. Mais qu'au moins un camarade puisse encore prier sur notre tombe.

« Au bord des routes, on ne verrait donc plus ces tombes ni ces croix devant lesquelles nous défilons les jours de relève. En les voyant cependant, un courage nouveau entre en nous ; nous voulons venger les camarades tombés dans cette reconquête pied à pied de notre France. »

5° Pour toutes ces raisons, l'Eglise a adopté l'inhumation et l'a rendue obligatoire. Elle en a tiré des images, des symboles, dont sa langue scripturaire et théologique est toute imprégnée et qui a profondément pénétré la mentalité des peuples chrétiens. Et de là surgit une cinquième raison de repousser la crémation. Renoncer à la sépulture traditionnelle de l'Eglise serait bouleverser sa langue et sa liturgie ; il lui faudrait remanier tout son office des morts. On ne peut exiger d'elle et elle ne peut consentir une pareille révolution pour le plaisir de chanter avec le vent qui passe et qui pourrait faire entendre demain une autre chanson.

6° C'est un fait que, précisément pour combattre l'idée spiritualiste et chrétienne, et pour contrecarrer l'Eglise, la Franc-maçonnerie a multiplié, ces dernières années, les fours crématoires ; elle en a fait des machines de guerre contre la religion. C'était dicter à l'Eglise sa conduite. Elle a répondu en 1886, en 1892 et en 1911 par une condamnation formelle de l'incinération.

Pendant cette guerre, sous prétexte d'éviter des épidémies, mais en réalité pour acclimater dans les esprits l'idée de la crémation, un projet de loi a été présenté au Parlement,
qui rendait obligatoire l'incinération des corps des soldats non identifiés. Mais si la Chambre l'a voté, le Sénat, voyant la répugnance et l'indignation universelles du pays, l'a rejeté. Et ce fut une victoire du bon sens et du cœur, de la dignité humaine et de la religion sur un retour à la sauvagerie païenne.

La science a d'ailleurs conspiré ici avec le sentiment populaire et la religion. Elle a démontré que les cadavres enterrés en très grand nombre ne constituaient pas un danger pour la santé publique.

Une des scènes les plus sublimes de l'Iliade est celle où Priam, agenouillé devant Achille, lui demande le corps de son fils Hector pour lui donner la sépulture. Achille a tué le héros troyen et en a traîné trois fois le cadavre, attaché à son char, autour des murs de Troie.

Aujourd'hui une barbarie plus atroce que celle d'Achille a voulu brûler les corps de nos frères. Mais la France, plus noble et plus douloureuse que le vieux Priam, a protesté contre ce suprême outrage. La barbarie n'a pas osé passer outre. La mère a triomphé : ses fils dormiront dans leurs tombes fleuries de croix, de tendresse et d'espérance.



DU CHAMPS DE BATAILLE AU CIEL - Chanoine Coubé - 1916 :

https://archive.org/stream/duchampdebataill00coub#page/308/mode/2up


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