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Message  gabrielle Dim 03 Aoû 2014, 6:56 am

Le 3 août

Invention de Saint Etienne, premier martyr

Bréviaire a écrit:Les corps des saints Étienne, premier Martyr, de Gamaliel, de Nicodème et d’Abibos restèrent longtemps cachés dans un lieu obscur et indigne d’eux. Sur une indication céleste donnée au Prêtre Lucien, ils furent enfin trouvés près de Jérusalem, sous l’empereur Honorius. Gamaliel apparut en songe au Prêtre Lucien, sous la figure d’un vieillard à l’aspect grave et majestueux, et lui montrant où gisaient les corps, il lui ordonna d’aller trouver Jean, Évêque de Jérusalem, et de traiter avec lui des moyens de donner une sépulture plus honorable à leurs dépouilles.

A cette information, l’Évêque de Jérusalem convoqua les Évêques et les Prêtres des villes voisines et se rendit sur les lieux. Il découvrit et fit ouvrir les sépulcres, d’où s’exhala une odeur très suave. Le bruit de cet événement s’étant répandu, une grande foule se rassembla, et beaucoup des assistants, qui étaient affligés de diverses maladies, retournèrent chez eux complètement guéris. Le corps sacré de saint Étienne fut alors déposé avec la plus grande pompe dans la sainte église de Sion, d’où on le transporta à Constantinople, sous Théodose le Jeune. Apporté à Rome, au temps du souverain Pontife Pelage Ier, il fut placé dans le sépulcre de saint Laurent, Martyr, dans l’Agro Verano.

Du livre de saint Augustin, Évêque : De la cité de Dieu.
Liber 22, cap. 8 circa medium

Lorsque l’Évêque Project apportait à Tibilis des reliques du très glorieux Martyr Étienne, il y eut un grand concours de peuple sur le passage de la châsse. C’est alors qu’une femme aveugle, ayant demandé qu’on la fît approcher de l’Évêque qui portait les restes sacrés, donna des fleurs qu’elle tenait à la main, pour les faire toucher aux reliques ; et quand on les lui eut rendues, elle se les appliqua sur les yeux, et aussitôt elle recouvra la vue. A la stupéfaction de ceux qui étaient présents, elle se mit à marcher toute joyeuse en avant du cortège, alerte et n’ayant plus besoin de guide. Une autre châsse renfermant des reliques du même Martyr était en vénération tout près d’Hippone, au bourg de Sinite ; Lucillus, Évêque de ce lieu, qui la portait solennellement, précédé et suivi de la population, fut soudainement guéri, par la vertu de ce précieux fardeau, d’une fistule dont il était incommodé depuis longtemps et qu’il était prêt à faire ouvrir par un médecin de ses amis.
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Message  gabrielle Lun 04 Aoû 2014, 8:32 am

Le 4 août

Saint Dominique, confesseur

Dom Guéranger, l’Année Liturgique a écrit:Aux lieux où protégée par le Lion de Castille est assise l’heureuse Callaroga, naquit l’amant passionné de la foi chrétienne, le saint athlète, doux aux siens et dur aux ennemis. A peine créée, son âme fut remplie d’une vertu si vive que, dans sa mère encore, il prophétisa. Quand sur les fonts sacrés furent conclues entre lui et la foi les fiançailles, la répondante qui pour lui donna consentement vit en songe le fruit merveilleux qui devait sortir de lui et de sa race. Dominique il fut appelé, étant tout au Seigneur ; ô bien nommé aussi son père Félix, ô bien nommée Jeanne sa mère, si ces noms signifient ce qu’on dit [1] ! Plein de doctrine et aussi d’énergie, sous l’impulsion apostolique, il fut le torrent qui s’échappe d’une veine profonde ; plus impétueux là où plus forte était la résistance, il s’élançait déracinant les hérésies ; puis il se partagea en plusieurs ruisseaux qui arrosent le jardin catholique et ravivent ses plantes » [2].

Éloge vraiment digne des cieux, placé par Dante, au paradis, sur les lèvres du plus illustre fils du pauvre d’Assise. Dans le voyage du grand poète à travers l’empyrée, il convenait que Bonaventure exaltât le patriarche des Prêcheurs, comme, au chant précédent, Thomas d’Aquin, fils de Dominique, avait célébré le père de la famille à l’humble cordon. François et Dominique donnés pour guides au monde « afin que s’approchât du Bien-Aimé, plus confiante et plus fidèle, l’Épouse de celui qui, jetant un grand cri vers son Père, s’unit à elle dans son sang béni ! parler de l’un, c’est célébrer les deux, tant leurs œuvres allèrent à même fin ; l’un fut tout séraphique en son ardeur, l’autre parut un rayonnement de la lumière des chérubins » [3]. Sagesse du Père, vous fûtes à tous deux leur amour ; pauvreté de François, vrai trésor de l’âme, foi de Dominique, incomparable splendeur de l’exil : deux aspects d’ici-bas traduisant, pour le temps de l’épreuve et de l’ombre, votre adorable unité.

En effet, dit avec non moins de profondeur et une autorité plus grande l’immortel Pontife Grégoire IX, « la source de la Sagesse, le Verbe du Père, notre Seigneur Jésus-Christ, dont la nature est bonté, dont l’œuvre est miséricorde, n’abandonne point dans la traversée des siècles la vigne qu’il a tirée de l’Égypte ; il subvient par des signes nouveaux à l’instabilité des âmes, il adapte ses merveilles aux défaillances de l’incrédulité. Lors donc que le jour penchait déjà vers le soir et que, l’abondance du mal glaçant la charité, le rayon de la justice inclinait au couchant, le Père de famille voulut rassembler les ouvriers propres aux travaux de la onzième heure ; pour dégager sa vigne des ronces qui l’avaient envahie et en chasser la multitude funeste des petits renards qui travaillaient à la détruire [4], il suscita les bataillons des Frères Prêcheurs et Mineurs avec leurs chefs armés pour le combat » [5].

Or, dans cette expédition du Dieu des armées, Dominique fut « le coursier de sa gloire, poussant intrépide, dans le feu de la foi, le hennissement de la divine prédication » [6]. Octobre dira la très large part qu’eut au combat le compagnon que lui donna le ciel, apparaissant comme l’étendard vivant du Christ en croix, au milieu d’une société où la triple concupiscence prêtait la main à toute erreur pour battre en brèche sur tous les points le christianisme même.

Comme François, Dominique, rencontrant partout cette complicité de la cupidité avec l’hérésie qui sera désormais la principale force des faux prédicants, prescrivit aux siens la plus absolue désappropriation des biens de ce monde et se fit lui aussi mendiant pour le Christ. Le temps n’était plus où les peuples, acclamant toutes les conséquences de la divine Incarnation, constituaient à l’Homme-Dieu le plus immense domaine territorial qui fut jamais, en même temps qu’ils plaçaient son vicaire à la tête des rois. Après avoir tenté vainement d’humilier l’Épouse en soumettant le sacerdoce à l’empire, les descendants indignes des fiers chrétiens d’autrefois reprochaient à l’Église la possession de ces biens dont elle n’était que la dépositaire au nom du Seigneur ; pour la Colombe du saint Cantique, l’heure avait sonné de commencer par l’abandon du sol son mouvement de retraite vers les cieux.

Mais si les deux princes de la lutte mémorable qui enraya un temps le progrès de l’ennemi se rencontrèrent dans l’accueil fait par eux à la sainte pauvreté, celle-ci pourtant resta plus spécialement la souveraine aimée du patriarche d’Assise, Dominique, qui comme lui n’avait en vue que l’honneur de Dieu et le salut des âmes, reçut à cette fin en partage plus direct la science ; partage excellent [7], plus fertile que celui de la fille de Caleb [8] : moins de cinquante ans après que Dominique en eut transmis l’héritage à sa descendance, l’irrigation sagement combinée des eaux inférieures et supérieures de la raison et de la foi y amenait à plein développement l’arbre de la science théologique, aux racines puissantes, aux rameaux plus élevés que tout nuage montant de la terre, où les oiseaux de toutes les tribus qui sont sous le ciel aiment à venir se poser sans crainte et fixer le soleil.

Ce fut bien « sur la lumière », dit Dieu à sainte Catherine de Sienne, « que le père des Prêcheurs établit son principe, en en faisant son objet propre et son arme de combat ; il prit pour lui l’office du Verbe mon Fils, semant ma parole, dissipant les ténèbres, éclairant la terre ; Marie, par qui je le présentai au monde, en fit l’extirpateur des hérésies » [9]. Ainsi, nous l’avons vu, disait de son côté un demi-siècle plus tôt le poète florentin ; l’Ordre appelé à devenir le principal appui du Pontife suprême dans la poursuite des doctrines subversives devait, s’il se peut, justifier l’expression mieux encore que son patriarche : le premier des tribunaux de la sainte Église, la sainte Inquisition romaine universelle, le Saint-Office, investi en toute vérité de l’office du Verbe au glaive à deux tranchants [10]) pour convertir ou châtier, n’eut pas d’instrument plus fidèle et plus sûr.

Pas plus que la vierge de Sienne, l’illustre auteur de la Divine Comédie n’eût soupçonné qu’un temps dût venir, où le premier titre de la famille dominicaine à l’amour reconnaissant des peuples serait discuté en certaine école apologétique, et là écarté comme une insulte ou dissimulé comme une gêne. Le siècle présent met sa gloire dans un libéralisme qui a fait ses preuves en multipliant les ruines et, philosophiquement, ne repose que sur l’étrange confusion de la licence avec la liberté ; il ne fallait rien moins que cet affaissement intellectuel de nos tristes temps, pour ne plus comprendre que, dans une société où la foi est la base des institutions comme elle est le principe du salut de tous, nul crime n’égale celui d’ébranler le fondement sur lequel repose ainsi avec l’intérêt social le bien le plus précieux des particuliers. Ni l’idéal de la justice, ni davantage celui de la liberté, ne consiste à laisser à la merci du mal ou du mauvais le faible qui ne peut se garder lui-même : la chevalerie fit de cette vérité son axiome, et ce fut sa gloire ; les frères de Pierre Martyr dévouèrent leur vie à protéger contre les surprises du fort armé [11] et la contagion qui se glisse dans la nuit [12] la sécurité des enfants de Dieu : ce fut l’honneur « de la troupe sainte que Dominique conduit par un chemin où l’on profite, si l’on ne s’égare pas » [13].

Et quels plus vrais chevaliers que ces athlètes de la foi [14], prenant leur engagement sacré sous forme d’hommage lige [15], et choisissant pour Dame celle qui, puissante comme une armée [16], extermine seule les hérésies dans le monde entier [17] ? Au bouclier de la vérité [18]) au glaive de la parole [19], celle qui garde en Sion les armures des forts [20] joignait pour ses dévoués féaux le Rosaire, signe plus spécial de sa propre milice ; elle leur assignait l’habit de son choix comme étant leur vrai chef de guerre, et les oignait de ses mains pour la lutte dans la personne du Bienheureux Réginald. Elle-même encore veillait au recrutement de la sainte phalange, prélevant pour elle dans la jeunesse d’élite des universités les âmes les plus pures, les plus généreux dévouements, les plus nobles intelligences ; Paris, la capitale de la théologie, Bologne, celle de la jurisprudence et du droit, voyaient maîtres, écoliers, disciples de toute science, poursuivis et atteints par la douce souveraine au milieu d’incidents plus du ciel que de la terre.

Que de grâce dans ces origines où la sérénité virginale de Dominique semblait entourer tous ses fils ! C’était bien dans cet Ordre de la lumière qu’apparaissait la vérité de la parole évangélique : Heureux les purs de cœur, car ils verront Dieu [21]. Des yeux éclairés d’en haut apercevaient sous la figure de champs de lis les fondations des Prêcheurs ; aussi Marie, par qui nous est venue la splendeur de la lumière éternelle [22], se faisait leur céleste maîtresse et, de toute science, les conduisait à la Sagesse, amie des cœurs non souillés [23].

En la compagnie de Cécile et de Catherine, elle descendait pour bénir leur repos de la nuit, mais ne partageait avec aucune de ses nobles suivantes le soin de les couvrir de son royal manteau près du trône du Seigneur. Comment dès lors s’étonner de la limpidité suave qui après Dominique, et durant les généralats des Jourdain de Saxe, Raymond de Pegnafort, Jean le Teutonique, Humbert de Romans, continue de régner dans ces Vies des Frères et ces Vies des Sœurs dont des plumes heureuses ont transmis jusqu’à nous les récits d’une exquise fraîcheur ? Discrète leçon, en même temps que secours puissant pour les Frères : dans la famille dominicaine vouée à l’apostolat par essence, les Sœurs furent de dix ans les aînées, comme pour marquer que, dans l’Église de Dieu, l’action ne peut être féconde, si elle n’est précédée et ne demeure accompagnée de la contemplation qui lui vaut bénédiction et toute grâce.

Notre-Dame de Prouille, au pied des Pyrénées, ne fut pas seulement par ce droit de primogéniture le principe de tout l’Ordre ; c’est à son ombre protectrice que les premiers compagnons de Dominique arrêtèrent avec lui le choix de leur Règle et se partagèrent le monde, allant de là fonder Saint-Romain de Toulouse, puis Saint-Jacques de Paris, Saint-Nicolas de Bologne, Saint-Sixte et Sainte-Sabine dans la Ville éternelle. Vers la même époque, l’établissement de la Milice de Jésus-Christ plaçait sous la direction des Prêcheurs les séculiers qui, en face de l’hérésie militante, s’engageaient à défendre par tous les moyens en leur pouvoir les biens de l’Église et sa liberté ; quand les sectaires eurent posé les armes, laissant la paix au monde pour un temps, l’association ne disparut pas : elle porta le combat sur le terrain de la lutte spirituelle, et changea son nom en celui de Tiers-Ordre des Frères et Sœurs de la Pénitence de saint Dominique.

Quel cortège est celui que vous forment vos fils et vos filles sur le Cycle sacré ! Accompagné en ce mois même de Rose de Lima et d’Hyacinthe, voilà que dès longtemps vous annonçaient au ciel de la Liturgie les Raymond de Pegnafort, les Thomas d’Aquin, les Vincent Ferrier, les Pierre Martyr, les Catherine de Sienne, les Pie V, les Antonin. Enfin brille au firmament l’astre nouveau dont la splendeur écarte l’ignorance, confond l’hérésie, accroît la foi des croyants. O Dominique, votre bienheureuse mère d’ici-bas, qui vous a devancé dans les cieux, pénètre maintenant dans sa plénitude le sens fortuné de la vision mystérieuse qui jadis excitait ses craintes ; et cet autre Dominique, gloire de l’antique Silos, au tombeau duquel elle reçut la promesse de votre bénie naissance, applaudit à l’éclat décuplé dont ce beau nom qu’il vous transmit resplendira par vous dans les siècles éternels. Mais quel accueil surtout vous est fait par la Mère de toute grâce, elle qui naguère, embrassant les pieds du Seigneur irrité, se portait garante que vous ramèneriez le monde à son Sauveur ! à peine quelques années ont passé : et partout l’erreur en déroute pressent qu’une lutte à mort est engagée entre elle et les vôtres ; et l’Église du Latran, maîtresse et mère, a vu ses murs menaçant ruine raffermis pour un temps ; et les deux princes des Apôtres, qui vous avaient dit Va et prêche, applaudissent à la Parole qui de nouveau parcourt la terre et retentit sur toute plage [24].

Frappées déjà de stérilité, les nations, que l’Apocalypse assimile aux grandes eaux [25], semblaient se corrompre pour toujours ; la prostituée de Babylone, devançant l’heure, y dressait son trône : lorsqu’à l’imitation d’Élisée [26], mettant le sel de la Sagesse dans le vase neuf de l’Ordre par vous fondé, vous avez répandu dans les eaux malades ce sel divin, neutralisé les poisons de la bête de blasphème si tôt reparue, et, en dépit d’embûches qui ne cesseront plus, rendu de nouveau la terre habitable. Mais comme, une fois de plus, votre exemple nous montre que ceux-là seuls sont puissants pour Dieu sur les peuples, qui se livrent à lui sans chercher rien autre et ne donnent à autrui que de leur plénitude ! Dédaignant toute rencontre et toute science où ne se montrait pas l’éternelle Sagesse, nous disent vos historiens, ce fut d’elle uniquement que s’éprit votre adolescence [27] ; elle qui prévient ceux qui la désirent [28] vous inonda dès ces premiers ans de la lumière et des suavités anticipées de la patrie. C’était d’elle que s’écoulait sur vous la sérénité radieuse qui frappait vos contemporains et qu’aucun événement n’altéra jamais. Dans une paix des cieux, vous buviez à longs traits l’eau de ce puits sans fond qui rejaillit à la vie éternelle [29] ; mais en même temps qu’au plus intime secret de l’âme vous abreuvait ainsi son amour, une fécondité merveilleuse se déclarait dans la source divine, et ses ruisseaux devenus vôtres s’échappaient au dehors et les places publiques bénéficiaient des flots de votre surabondance [30].

[1] Dominique, qui appartient au Seigneur ; Félix, heureux ; Jeanne, grâce.

[2] Dante, la Divine Comédie, Paradis, chant XII.

[3] Dante, la Divine Comédie, Paradis, chant XI.

[4] Cant. II, 15.

[5] Bulla Fons Sapientiae, de canonizatione S. Dominici.

[6] Ibid.

[7] Psalm. XV, 5-7.

[8] Jos. XV, 16-19.

[9] Dialogue, CLVIII.

[10] Apoc. XIX, 11-16.

[11] Luc, XI, 21.

[12] Psalm. XC, 6.

[13] Dante, Paradis, chant X.

[14] Honorius III, Diploma confirmans Ordinem.

[15] Promitto obedientiam Deo et B. Mariæ. Constitutiones Fratr. Ord. Prædicat Ia distinctio, cap. XV de Professione.

[16] Cant. VI, 3,9.

[17] Ant. festorum B. M.V. in IIIo Nocturno.

[18] Psalm. XC, 5.

[19] Eph. VI, 17.

[20] Cant. IV, 4.

[21] Matth. V, 8.

[22] Sap. VII, 26.

[23] Ibid. VIII.

[24] Psalm. XVIII.

[25] Apoc. XVII.

[26] IV Reg. II, 19-22.

[27] Sap. VIII, 2.

[28] Ibid. VI, 74.

[29] Johan. IV, 14.

[30] Prov. V, 15-19.
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Message  gabrielle Mar 05 Aoû 2014, 7:13 am

Le 5 août

Dédicace de Sainte-Marie-aux-Neiges

Leçons des Matines avant 1960. a écrit:Sous le pontificat de Libère, le patricien romain Jean et sa noble épouse, n’ayant point d’enfants pour hériter de leurs biens, vouèrent leurs possessions à la très sainte Vierge Mère de Dieu, et ils lui demandèrent instamment, par des prières multipliées, de leur faire connaître, d’une manière ou d’une autre, à quelle œuvre pie elle voulait que ces richesses fussent employées. La bienheureuse Vierge Marie écouta favorablement des supplications et des vœux si sincères et y répondit par un miracle.

Aux nones d’août, époque où les chaleurs sont très grandes à Rome, une partie du mont Esquilin fut couverte de neige pendant la nuit. Cette nuit même, tandis que Jean et son épouse dormaient, la Mère de Dieu les avertit séparément d’élever une église à l’endroit qu’ils verraient couvert de neige, et de dédier cette église sous le nom de la Vierge Marie ; c’est ainsi qu’elle voulait être instituée leur héritière. Jean rapporta la chose au Pontife Libère, qui affirma avoir eu la même vision pendant son sommeil.

En conséquence, Libère, accompagné de son clergé et de son peuple, vint, au chant des litanies, à la colline couverte de neige, et il y marqua l’emplacement de l’église, qui fut construite aux frais de Jean et de son épouse. Sixte III restaura plus tard cette église. On la désigna d’abord sous divers noms : basilique de Libère, Sainte-Marie-de-la Crèche. Mais comme il existait déjà à Rome beaucoup d’églises consacrées à la sainte Vierge, on finit par l’appeler église de Sainte-Marie-Majeure, pour que, venant s’ajouter à la nouveauté du miracle et à l’importance de la basilique, cette qualification même de majeure la mît au-dessus de toutes les autres ayant le même vocable. L’anniversaire de la dédicace de cette église, rappelant la neige qui tomba miraculeusement en ce jour, est célébré solennellement chaque année.

Lecture du saint Évangile selon saint Luc.

En ce temps-là : En ce temps-là : Jésus parlait au milieu de la foule et une femme s’écria : « Comme elle est heureuse, la Mère qui t’a mis au monde ».

Homélie de saint Bède le Vénérable. Lib. 4, cap. 49 in Luc. 11

Cette femme fit bien voir la grandeur de sa dévotion et de sa foi. Tandis que les Scribes et les Pharisiens tentent le Seigneur et blasphèment contre lui, elle reconnaît avec tant de sincérité son incarnation, elle la proclame avec tant d’assurance qu’elle confond tout à la fois la calomnie dont les principaux d’entre les Juifs tâchaient alors de noircir le Fils de Dieu, et la perfidie des hérétiques qui devaient s’élever dans la suite des temps. De même qu’à cette époque les Juifs, blasphémant contre l’ouvrage du Saint-Esprit, niaient que Jésus-Christ fût le vrai Fils de Dieu, consubstantiel au Père ; ainsi les hérétiques devaient-ils plus tard, en niant que Marie, toujours Vierge, eût par l’opération du Saint-Esprit, fourni de sa propre chair au Fils de Dieu la matière de ses membres humains, prétendre qu’il ne faut pas le reconnaître pour le vrai fils de l’homme et de la même substance que sa mère.

Mais si la chair que le Verbe de Dieu a prise en s’incarnant, n’est pas formée de celle de la Vierge sa Mère, c’est sans motif qu’on appelle heureux le sein qui l’a porté et les mamelles qui l’ont allaité. L’Apôtre a dit : « Dieu a envoyé son Fils, formé d’une femme, soumis à la loi ». Il ne faut pas écouter ceux qui pensent qu’il faut lire : Né d’une femme, assujetti à la loi ; mais on doit lire : « Formé d’une femme », parce qu’ayant été conçu dans le sein d’une Vierge, il n’a pas tiré sa chair de rien ; mais de la chair de sa mère. Autrement il ne serait pas appelé avec vérité, fils de l’homme puisqu’il ne tirerait pas son origine de l’humanité. Élevons donc, nous aussi, la voix contre Eutychès, avec l’Église catholique, dont cette femme était la figure, élevons aussi notre esprit au-dessus de la foule, et disons au Sauveur : « Heureux le sein qui vous a porté, et les mamelles que vous avez sucées ». Car elle est vraiment une Mère heureuse, celle qui, selon l’expression d’un auteur, « a enfanté le Roi qui gouverne dans tous les siècles le ciel et la terre ».

« Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent ! » Le Sauveur approuve éminemment ce qu’avait dit cette femme, quand il affirme que non seulement celle qui a mérité d’engendrer corporellement le Verbe de Dieu, mais aussi tous ceux qui s’efforcent de concevoir spirituellement le même Verbe par l’audition de la foi, de l’enfanter et de le nourrir par la pratique des bonnes œuvres, soit dans leur cœur, soit en celui de leur prochain, sont véritablement heureux. Certes, la Mère de Dieu est bienheureuse d’avoir servi dans le temps, et contribué à l’incarnation du Verbe ; mais elle est encore plus heureuse d’avoir mérité, en l’aimant toujours, de le garder en elle éternellement.


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Message  gabrielle Mer 06 Aoû 2014, 7:03 am

Le 6 août

Transfiguration de Notre-Seigneur

Lecture du saint Évangile selon saint Matthieu.

En ce temps-là : Jésus prit Pierre, Jacques et Jean son frère, et les conduisit sur une haute montagne à l’écart
: et il fut transfiguré devant eux.

Homélie de saint Jean Chrysostome.
57 in Matth., in init.


Le Seigneur avait beaucoup parlé de périls à ses disciples, beaucoup aussi de sa passion et de sa mort : il leur avait souvent prédit qu’on les ferait mourir eux-mêmes, et leur avait enjoint bien des choses austères et difficiles. Or ces maux étaient pour la vie présente, et pour un temps déjà tout proche ; tandis qu’au contraire, ce qu’il leur annonçait d’heureux, à savoir, qu’en perdant leur vie ils sauveraient leurs âmes ; que lui-même viendrait en la gloire de son Père leur décerner des récompenses : tout cela n’était qu’en espérance et en expectative. Voulant donc affermir leur certitude au moyen de la vue, et leur montrer ce qu’est la gloire avec laquelle il doit revenir, il leur découvre et leur manifeste cette gloire, autant qu’ils sont capables de la contempler en ce monde, de manière à les empêcher, tous, et surtout Pierre, de s’attrister trop de leur mort et de celle de leur Maître.

Jésus-Christ a fait allusion, et au royaume et à la géhenne. Après donc avoir ainsi parlé de l’un et de l’autre, il permet de jeter les yeux sur le royaume, mais il ne fait point voir la géhenne, parce que cela n’eût été nécessaire qu’à l’égard des hommes très grossiers et des plus ignorants ; tandis que pour les Apôtres qui étaient vertueux et perspicaces, il suffisait de les affermir par la vue de choses meilleures. Cela convenait aussi beaucoup mieux au Seigneur lui-même. Toutefois il n’a pas absolument écarté l’autre moyen, et quelquefois il met, on peut dire, devant les yeux, l’horrible tableau de la géhenne, comme en retraçant l’histoire de Lazare, et en nous parlant du créancier qui réclame cent deniers.

Quant à vous, remarquez la philosophie de saint Matthieu, qui n’a point passé sous silence les noms des Apôtres qui lui furent préférés. Saint Jean a agi de même ; car très souvent, il raconte avec beaucoup de fidélité et de soin ce qui est spécialement à la gloire de Pierre. C’est que, dans cette communauté des Apôtres, la jalousie et la vaine gloire n’avaient aucune place. Jésus donc prit à part les premiers d’entre les Apôtres. Pourquoi n’emmena-t-il qu’eux seuls ? Apparemment parce qu’ils se distinguaient de tous les autres. Et pourquoi n’a-t-il fait cela qu’au bout de six jours et non point sur-le-champ ? Afin que les autres disciples ne fussent pas agités de sentiments humains ; c’est pourquoi il n’a pas non plus nommé ceux qu’il devait prendre avec lui.

Le même jour

Saint Sixte II, pape, et les Saints Félicissime et Agapit, martyrs

Dom Guéranger, l’Année Liturgique a écrit:« Xistum in cimiterio animadversum sciatis octavo iduum augustarum die. Apprenez que Sixte a été décapité dans le cimetière le huit des ides d’août » [5]. Ces paroles de saint Cyprien marquent le début d’une période glorieuse pour le Cycle et l’histoire. Du Pontife souverain à Cyprien lui-même en passant par le diacre Laurent, que d’holocaustes en quelques semaines la terre va présenter au Dieu très haut ! On dirait l’Église, en cette fête de la Transfiguration du Seigneur, impatiente de joindre son témoignage d’Épouse à celui des Prophètes, des Apôtres et de Dieu. Le Bien-Aimé, proclamé tel dans les deux [6], voit pour lui la terre attester elle aussi son amour : témoignage du sang et de tous les héroïsmes, écho sublime éveillé par la voix du Père en toutes les vallées de notre humble monde, et qui se répercutera dans les siècles !

Saluons aujourd’hui le très noble Pontife descendu le premier dans l’arène que Valérien ouvre toute grande aux combattants du Christ. Entre les vaillants chefs qui, de Pierre à Melchiade, menèrent la lutte où Rome fut vaincue et sauvée, il n’en est pas de plus illustre au titre du martyre. Saisi dans les souterrains de la gauche de l’Appienne, sur la chaire même où il présidait malgré les édits récents l’assemblée des frères, il fut après sentence du juge ramené à la crypte sacrée. Là, spectacle nouveau ! Sur cette même chaire de son enseignement, au milieu des martyrs dormant dans les tombeaux voisins leur sommeil de paix, le bon et pacifique Pontife [7] reçut le coup de la mort. Des sept diacres de l’Église romaine six mouraient avec lui [8] ; Laurent restait seul, inconsolable d’avoir cette fois manqué la palme, mais confiant dans la parole qui lui donnait rendez-vous après trois jours à l’autel des cieux.

Deux des diacres compagnons du Pontife étaient ensevelis au cimetière de Prétextat où avait eu lieu la sublime scène. Sixte et sa chaire empourprée, transportés de l’autre côté de l’Appienne à la crypte des Papes, y devenaient pour de longs siècles le principal objet de la vénération des pèlerins. Tandis que Damase, aux jours de la paix, illustrait de ses nobles inscriptions les sépultures des Saints, le cimetière tout entier de Calliste, dont la salle funéraire des Pontifes faisait partie, recevait l’appellation « de Cécile et de Sixte » ; glorieux noms que Rome inscrivait également dans les diptyques augustes du Sacrifice. Deux fois, à la date de ce jour, l’Action sacrée rassemblait les chrétiens pour célébrer, sur les deux côtés de la reine des voies qui conduisent à la Ville éternelle, les victimes triomphantes du vin des ides d’août [9].

[5] Cyprian. Epist. LXXXII.

[6] Matth. XVII, 5.

[7] Pontius Diac. De vita et passione S. Cypriani, XIV.

[8] Liber pontific. in Sixt. II.

[9] Sacramentaria Leon et Gregor.
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Message  gabrielle Jeu 07 Aoû 2014, 8:05 am

Le 7 août

Saint Gaétan, confesseur

Leçons des Matines avant 1960. a écrit: Gaétan naquit à Vicence, de la noble famille de Thienne. Aussitôt qu’elle lui eut donné le jour, sa mère l’offrit à la sainte Vierge, Mère de Dieu. L’innocence brilla tellement en lui dès ses tendres années, que tout le monde le nommait le Saint. Après avoir obtenu à Padoue le grade de docteur dans l’un et l’autre droit, il partit pour Rome, où le Pape Jules II le mit au rang des Prélats. Ordonné Prêtre, il fut si ardemment embrasé de l’amour de Dieu que, se dérobant à la cour, il se voua tout entier à Dieu. Ayant fondé des hôpitaux à ses propres frais, il y servait lui-même les pauvres pestiférés. Le zèle qu’il ne cessa de déployer pour le salut du prochain le fit surnommer le Chasseur d’âmes.

Les mœurs du clergé étaient alors devenues moins régulières ; voulant les ramener à la forme de vie apostolique, il institua un ordre de Clercs réguliers, qui, se déchargeant de toute préoccupation quant aux biens terrestres, devaient ne posséder aucun revenu, ni demander aux fidèles de quoi subsister, mais se contenter, pour vivre, d’aumônes spontanément offertes. Ayant obtenu l’approbation de Clément VII, Gaétan, accompagné de Jean-Pierre Caraffa, Évêque de Chiéti [4] depuis souverain Pontife sous le nom de Paul IV, et de deux autres personnages d’une grande piété, émit solennellement ses vœux devant l’autel majeur de la basilique du Vatican. Lors du sac de Rome, des soldats le brutalisèrent afin de lui extorquer l’argent qu’il avait déjà placé dans les trésors célestes par la main des pauvres. Les coups, les tortures, la prison, il supporta tout avec une patience invincible. Se confiant à la seule providence de Dieu, qui ne lui fit jamais défaut, ainsi que l’attestent plusieurs prodiges, il persévéra avec une constance inébranlable dans la règle de vie qu’il avait embrassée.

L’amour du culte divin, le zèle pour entretenir la maison de Dieu, l’observance des rites sacrés, une participation plus fréquente à l’adorable Eucharistie, furent les choses qu’il s’appliqua le plus à encourager. Plus d’une fois il découvrit et confondit à néant les embûches et les erreurs de l’hérésie. Il prolongeait son oraison pendant huit heures environ, et l’accompagnait de larmes, souvent ravi en extase. Le don de prophétie l’a rendu célèbre. Étant, la nuit de Noël, près de la crèche du Seigneur, à Rome, il mérita de recevoir dans ses bras l’enfant Jésus, des mains de la Vierge Mère. Quelquefois Gaétan passait des nuits entières à châtier son corps à coups de discipline ; jamais on ne put l’amener à adoucir l’austérité de sa vie, et il témoigna souvent le désir qu’il avait de mourir couché sur la cendre et revêtu d’un cilice. Enfin la douleur qu’il ressentit de voir le peuple offenser Dieu par une sédition le fit tomber malade et, réconforté par une vision céleste, son âme passa de la terre au ciel. C’est à Naples qu’il mourut, et l’on y conserve très religieusement son corps dans l’église de Saint-Paul. Les miracles qu’il opéra pendant sa vie et après sa mort l’ont rendu glorieux, et le souverain Pontife Clément X l’a inscrit au nombre des Saints.

[4] Chieti, en latin Theate, d’où le nom de Théatins.


Le même jour
Saint Donat, évêque et martyr

Leçons des Matines avant 1960. a écrit: Donat, après que ses parents eurent été martyrisés pour la foi de Jésus-Christ, se retira fugitif, avec un moine nommé Hilarin, à Arezzo en Toscane, et devint Évêque de cette ville. Dans la persécution suscitée par Julien, le préfet Quadratien ayant commandé à l’un et à l’autre d’adorer les idoles, ils se refusèrent à commettre un crime si détestable. Par ordre et en présence de Quadratien, on frappa Hilarin à coups de bâtons, jusqu’à ce qu’il rendît l’âme. Donat fut aussi tourmenté cruellement, et eut enfin la tête tranchée. Les Chrétiens ensevelirent honorablement leurs corps près de la même ville.

Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique a écrit: — « A Arezzo, en Toscane, mort de saint Donat, évêque et martyr. Entre autres miracles, d’après le témoignage de Grégoire 1er, il répara par une simple prière un calice qui avait été brisé par les païens. Sous Julien l’Apostat, il eut la tête tranchée ». (Martyrologe). Il mourut vers 363.
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Message  gabrielle Ven 08 Aoû 2014, 8:30 am

Le 8 août

Saints Cyriaque, Large et Smaragde, martyrs

Pierre Jounel, Le Culte des Saints dans les Basiliques du Latran et du Vatican au douzième siècle, École Française de Rome, Palais Farnèse, 1977. a écrit:« La Depositio Martyrum de 354 et le martyrologe hiéronymien annoncent au 7e mille de la via Ostiense un groupe de six martyrs parmi lequels Cyriaque, Large et Smaragde. Or l’évangéliaire de 645, le sacramentaire grégorien, les Gélasiens du VIIIe, ainsi que tous les témoins de la liturgie locale de Rome jusqu’à la fin du XIIe, ne mentionnent que saint Cyriaque. Le fait trouve peut-être son explication dans une précision que donne le Liber Pontificalis. Celui-ci note que le pape Honorius (625-638) érigea au lieu même de leur martyre une église beato Cyriaco a solo. Or les premiers témoins de la fête de ce jour dans la liturgie papale sont à peu près contemporains de la dédicace de Saint-Cyriaque.

Selon la Passio du pape Marcel, saint Cyriaque aurait été enseveli sur la via Salaria le 16 mars et transféré ensuite sur la via Ostiense le 8 août avec les martyrs Large et Smaragde. Or Bède et tous ses successeurs inversent les dates : ils font mention des trois martyrs le 16 mars et du seul Cyriaque le 8 août. Le martyrologe de Saint-Pierre mentionne les six martyrs de la Depositio Martyrum à la fois le 16 mars et le 8 août. La double tradition se retrouve dans les livres liturgiques du Latran et du Vatican à la fin du XIIe siècle : tandis que l’antiphonaire de Saint-Pierre ne connaît que saint Cyriaque, pour lequel il a deux antiennes propres tirées de sa Passio, les documents du Latran et le calendrier du Vatican lui-même célèbrent Cyriaque, Large et Smaragde »


Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique a écrit:1. Saint Cyriaque. — Jour de mort.. 16 mars, vers 305 ( ?) Tombeau : ses restes furent ensevelis par le prêtre Jean près de la voie Salaria. Le saint pape Marcel les fit transporter dans la propriété de Lucina, proche de la voie qui conduit à Ostie. Plus tard, on les ramena à Rome, où ils furent déposés dans l’église Sainte Praxède et dans d’autres églises ; et finalement on les transféra à Neuhausen, près de Worms. Image : celle d’un diacre, un dragon à ses pieds. Vie : Nous faisons aujourd’hui mémoire de plusieurs martyrs. Voici ce qu’en dit la légende du bréviaire : « Le diacre Cyriaque, qui souffrit longtemps dans les cachots avec ses compagnons Sisinius, Large et Smaragde, accomplit de nombreux miracles. C’est ainsi qu’il délivra du démon Arthémia, fille de l’empereur Dioclétien. Envoyé à Sapor, roi des Perses, il délivra également sa fille Jobia d’un esprit mauvais, puis, après avoir baptisé le roi avec 430 de ses sujets, revint à Rome où l’empereur le fit saisir et traîner, chargé de chaînes, devant son char. Quatre jours plus tard, il fut tiré de prison, arrosé de poix bouillante et étendu sur le chevalet ; enfin on le frappa de la hache, ainsi que Large, Smaragde et vingt autres, sur la voie Salaria, auprès des jardins de Salluste ». Saint Cyriaque est l’un des « quatorze saints Auxiliaires ».
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Message  gabrielle Sam 09 Aoû 2014, 8:21 am

Le 9 août

Saint Jean-Marie Vianney, confesseur

Leçons des Matines avant 1960. a écrit: Jean-Marie Vianney, né au bourg de Dardilly dans le diocèse de Lyon d’une famille de pieux cultivateurs, donna, dès son enfance, de nombreux indices de sainteté. Quand, âgé de huit ans il gardait les brebis, il avait coutume, tantôt d’apprendre à d’autres enfants par sa parole et son exemple à réciter le Rosaire agenouillés devant l’image de la Mère de Dieu, tantôt de confier le troupeau à sa sœur ou à quelque autre et de se rendre dans un lieu solitaire où il vaquait plus librement à l’oraison devant une statue de la sainte Vierge. Chérissant les pauvres, il faisait ses délices de les amener par groupes dans la maison de son père et de les aider en toutes manières. Il fut confié au curé du bourg d’Écully pour recevoir l’enseignement littéraire ; mais comme ses dispositions pour l’étude étaient encore peu développées, il y rencontra des difficultés presque insurmontables. Implorant le secours divin dans le jeûne et l’oraison, il se rendit en mendiant au tombeau de saint François Régis pour demander plus de facilité à s’instruire. Après avoir suivi avec effort et peine le cours de théologie, il fut trouvé suffisamment capable pour recevoir les saints ordres.

Nommé vicaire du bourg d’Écully, Jean-Marie s’appliqua de toutes ses forces sous la direction et à l’exemple de son curé, à atteindre les degrés les plus élevés de la perfection pastorale. Trois ans plus tard il fut envoyé au village d’Ars qui devait être rattaché peu de temps après au diocèse de Belley et, comme un ange venu du ciel, il renouvela la face de sa paroisse, la rendant florissante de toute négligée et abandonnée qu’elle était devenue. Assidu de nombreuses heures chaque jour au saint tribunal et à la direction des consciences, il établit l’usage fréquent de la sainte Communion, fonda de pieuses associations et inculqua d’une manière admirable aux âmes une tendre piété envers la Vierge Immaculée. Convaincu qu’un devoir du pasteur est d’expier les fautes du peuple à lui confié, il n’épargnait à cette fin ni prières, ni veilles, ni macérations et jeûnait continuellement. Comme Satan ne pouvait souffrir une si grande vertu de l’homme de Dieu, il le tourmenta d’abord par diverses vexations et le combattit ensuite ouvertement ; mais Jean-Marie souffrait patiemment les afflictions les plus pénibles.

Souvent invité par les curés voisins à venir, comme le font les missionnaires, pourvoir au salut des âmes en prêchant et en entendant les confessions, il était toujours prêt à rendre service à tous. Enflammé de zèle pour la gloire de Dieu, il réussit à établir les missions avec les exercices pieux qu’elles comportent, en plus de cent paroisses et à les assurer par des fondations. Entretemps Dieu faisait éclater le mérite de son serviteur par des miracles et des dons surnaturels. Telle fut l’origine de ce célèbre pèlerinage qui durant vingt ans fit affluer à Ars près de cent mille hommes de toute condition et de tout âge venus, non seulement de la France et de l’Europe mais même des régions les plus éloignées de l’Amérique. Épuisé moins par la vieillesse que par les labeurs, il mourut au jour qu’il avait prédit, le 4 août de l’an mil huit cent cinquante - neuf, dans le baiser du Seigneur étant âgé de soixante-treize ans. Beaucoup de miracles l’ayant signalé, il fut béatifié par Pie X et canonisé par Pie XI en l’année jubilaire mil neuf cent vingt-cinq. Le même Pape étendit sa fête à l’Église universelle.

Le même jour

Vigile de Saint Laurent, martyr

Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique a écrit:La Vigile. — L’Église s’apprête à fêter dignement l’entrée dans la gloire d’un de ses plus grands héros, vrai type du martyr du Christ. Tous ceux qui s’associent véritablement à la vie de l’Église romaine connaissent fort bien ce jeune diacre ; il est le patron des catéchumènes, et, à ce titre, il nous accompagne dans l’arène du carême : dès le début (station de la Septuagésime), nous le trouvons à nos côtés.

Nous pouvons considérer son martyre sur le gril comme le symbole de la lutte contre les passions ; aussi demandons-nous tous les jours, après la sainte messe, a que Dieu daigne éteindre en nous l’ardeur de nos vices, comme le bienheureux Laurent a surmonté le feu qui le tourmentait ».

Il nous est assez difficile désormais de bien comprendre ce qu’était une vigile dans la primitive Église. Vers le soir, la veille de la fête du saint, on s’assemblait dans le sanctuaire qui enfermait ses reliques en y amenant les malades. La vigile romaine consistait surtout en leçons, en répons et en oraisons récitées par l’évêque, comme cela se pratique encore à la cérémonie du Samedi-Saint. La vue de la châsse, la lecture des Actes des Martyrs, la grande ferveur de l’assistance, tout contribuait à ranimer les restes du saint dans l’esprit des fidèles.

Vers l’aurore, ils assistaient à la célébration de la messe et partageaient l’ « agape funéraire » eucharistique, s’unissant ainsi mystiquement au Christ et au saint martyr. Si la vigile n’est plus guère qu’un souvenir, essayons néanmoins de lui rendre sa signification primitive. C’est un jour de pénitence. Que les fidèles qui se confessent assez régulièrement le fassent de préférence aux vigiles et aux Quatre-Temps. C’est aussi un jour de jeûne dans le sens large du mot, un jour donc qu’il convient de sanctifier particulièrement par la pratique de la mortification et de l’aumône. C’est enfin un jour de prière. (Il est fait mention de la vigile de saint Laurent dès le IVe siècle, dans la « vie de sainte Mélanie »).

ainsi que la mémoire

Saint Romain, martyr

Pierre Jounel, Le Culte des Saints dans les Basiliques du Latran et du Vatican au douzième siècle, École Française de Rome, Palais Farnèse, 1977. a écrit:« Saint Romain est un martyr de la via Tiburtina, dont les Itinéraires indiquent la tombe près de Saint-Laurent. Selon sa Passion, qui en fait un soldat converti par saint Laurent, il fut mis à mort le 9 août. Pour le Liber Pontificalis, le portier Romain mourut en compagnie de l’archidiacre Laurent avec un prêtre, un sous-diacre et un lecteur. Le martyrologe de Bède et les martyrologes du IXe siècle, ainsi que celui de Saint-Pierre, se conforment à la version donnée par la Passio et ils annoncent : sancti Romani, militis. Le culte de saint Romain est abondamment attesté à Saint-Gall dès le Xe siècle, tandis qu’il n’apparait en France qu’au XIIe siècle et qu’il se développe très peu en Italie. A Rome, avant d’entrer dans le sanctoral du Latran et dans celui du Vatican, la fête de saint Romain n’est attestée que par le sacramentaire de Saint-Tryphon, et encore son formulaire y est-il copié en marge » .
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Message  gabrielle Dim 10 Aoû 2014, 7:40 am

Le 10 août

Saint Laurent, martyr

Sermon de saint Léon, Pape.
In Natali S. Laurentii, post init.

Alors que les puissances publiques des Gentils poursuivaient dans leur fureur l’élite des membres du Christ, et s’attaquaient de préférence à l’ordre sacerdotal, l’impie persécuteur s’enflamma contre le Diacre Laurent, préposé non seulement au sacré ministère, mais aussi à l’administration du bien de l’Église. Il se promettait une double proie par la prise d’un seul homme, et s’il le faisait traditeur du trésor sacré, il le ferait en même temps apostat de la vraie religion. Cet homme, avide de richesses et ennemi de la vérité, est armé comme de deux torches ardentes : son avarice, pour lui prendre l’or de l’Église ; son impiété, pour lui ravir le Christ. Il demande à ce gardien sans tache du sanctuaire de lui livrer les richesses de l’Église, auxquelles aspire son avidité. Le Diacre très chaste, lui montrant alors le dépôt qu’il en a fait, lui présente les troupes nombreuses des pauvres serviteurs de Dieu. Dans leur nourriture et leur vêtement, il avait comme enseveli ces richesses désormais inamissibles : d’autant mieux à l’abri de toute atteinte, que le saint emploi en avait été plus assuré.

Le magistrat frémit, voleur frustré dans son dessein de rapine, et, dans la haine ardente d’une religion qui a institué un tel emploi des richesses, n’ayant rien trouvé en Laurent des biens terrestres, il entreprend de lui enlever un trésor plus excellent et de lui ravir le dépôt qui était pour lui la plus sacrée des richesses. Il lui ordonne de renoncer au Christ, et il se dispose à attaquer le courage intrépide de ce cœur de Diacre par de cruels supplices. A l’impuissance des premiers, il en fait succéder de plus violents. Il commande que ces membres déchirés et ces chairs où les coups ont ouvert tant de plaies, soient placés sur un feu qui les rôtisse ; sur un gril de fer, qui lui-même a emprunté longuement au feu la vertu de brûler, changeant tour à tour la situation de ce corps que retournent les bourreaux, il veut tout ensemble augmenter la douleur des tortures et prolonger le supplice.

Tu ne peux rien, tu ne gagnes rien, sauvage cruauté. L’élément mortel se dérobe à la fin à tes tortures : Laurent monte au ciel et te laisse tes flammes impuissantes. Les flammes n’ont pu vaincre la charité du Christ : et ce feu qui brûlait au dehors a été plus faible que celui qui, au dedans, embrasait le cœur du Martyr. Tu as exercé, ô persécuteur, ta cruauté sur ce Martyr, tu lui as donné libre cours et tu as grandi la gloire de ses palmes en accumulant les supplices. Toutes tes inventions ne servent-elles pas à glorifier sa victoire, alors que les instruments de son supplice deviennent l’honneur de son triomphe ? Réjouissons-nous donc, mes frères bien-aimés, d’une joie spirituelle : et dans la mort bienheureuse de cet illustre héros, glorifions le Seigneur, qui est admirable dans ses saints, et nous donne en eux tout ensemble le secours et l’exemple : il a fait éclater sa gloire d’une extrémité à l’autre de l’univers, alors que de l’orient jusqu’à l’occident resplendissent les flambeaux du diaconat, et que Rome est autant illustrée par Laurent, que Jérusalem l’a été par Étienne.

Lecture du saint Évangile selon saint Jean.

En ce temps-là : En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il demeure seul. Et le reste.

Homélie de saint Augustin, Évêque.

Le Seigneur Jésus était lui-même ce grain qui devait mourir et se multiplier : mourir victime de l’infidélité des Juifs, se multiplier par la foi des peuples. Or, exhortant déjà à suivre les traces de sa passion : « Celui, dit-il, qui aime son âme, la perdra » . Ces paroles peuvent s’entendre de deux manières. « Celui qui l’aime, la perdra », c’est-à-dire : Si tu l’aimes, perds-la. Si tu désires conserver la vie dans le Christ, ne crains pas de mourir pour le Christ. On peut les entendre également d’une autre façon : « Celui qui aime son âme, la perdra » ; ne l’aime pas, de peur que tu ne la perdes ; ne l’aime pas en cette vie, pour ne pas la perdre dans la vie éternelle.

La dernière explication que j’ai donnée semble être davantage le sens de l’Évangile. Car on y lit ensuite : « Et celui qui hait son âme en ce monde, la conserve pour la vie éternelle » . Donc, quand il est dit plus haut : « Celui qui aime son âme », il faut sous-entendre : en ce monde, celui-là la perdra assurément. Mais celui qui hait son âme en ce monde, celui-là la garde pour la vie éternelle. Grande et étonnante sentence : d’où il ressort que l’homme a pour son âme un amour qui cause sa perte, et une haine qui l’empêche de périr. Si vous l’aimez mal, vous la haïssez ; si vous la haïssez bien, vous l’aimez. Heureux ceux qui haïssent pour conserver, de crainte de perdre en aimant.

Mais veille à ce que ne s’insinue pas dans ton esprit la pensée de vouloir te tuer, en comprenant ainsi le devoir de haïr ton âme en ce monde ; de là vient que certains hommes méchants et pervers, cruels et impies, homicides d’eux-mêmes, se livrent aux flammes, se noient, se jettent dans les précipices, et périssent. Ce n’est pas là ce que le Christ a enseigné : au contraire, il a même répondu au diable qui lui suggérait de se précipiter du haut du temple : « Retire-toi, Satan, car il est écrit : Tu ne tenteras point le Seigneur ton Dieu » . De même le Seigneur dit à Pierre, « indiquant par quelle mort il devait glorifier Dieu : Quand tu étais jeune, tu te ceignais toi-même, et tu allais où tu voulais ; mais quand tu seras vieux, un autre te ceindra et te conduira où tu ne voudras pas » . Paroles qui nous enseignent assez clairement que celui qui marche à la suite de Jésus-Christ doit, non point se donner la mort, mais la recevoir d’un autre.
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Message  gabrielle Lun 11 Aoû 2014, 5:52 am

Le 11 août

Saint Tiburce et Sainte Suzanne, vierge, martyrs



Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique a écrit:1. Saint Tiburce et sainte Suzanne. — Jour de mort : le 11 août, vers 303. Tombeaux : le corps de saint Tiburce fut déposé dans le cimetière proche de la voie de Lavicum ; Grégoire IV le fit plus tard transporter à Saint-Pierre. Les reliques de sainte Suzanne sont à Rome, dans l’église qui porte son nom. Vie : Nous éprouvons toujours une profonde vénération pour les martyrs des anciens temps de l’Église. Quand bien même nous les connaissons fort peu, nous voyons toujours en eux des représentants de la « glorieuse armée des martyrs », des témoins du Christ. Le martyrologe relate : « A Rome, « entre les deux lauriers », fête de saint Tiburce, martyr. Sous le juge Fabien, durant la persécution de Dioclétien, il fut condamné à marcher nu-pieds sur des charbons ardents. Comme il confessait sa foi avec d’autant plus de constance, on le conduisit à trois milles de la ville où il eut la tête tranchée ». D’après les Actes, Tiburce était le fils du préfet Cromatius. — « A Rome, sainte Suzanne, vierge de haute naissance et nièce du pape Caïus, décapitée ; elle mérita ainsi la palme du martyre ».
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Message  gabrielle Mar 12 Aoû 2014, 6:59 am

Le 12 août

Sainte Claire, vierge

Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique a écrit:Sainte Claire. — Jour de mort : le 12 août 1253. Tombeau : son corps reposa pendant six cents ans profondément enfoui sous l’église d’Assise. En 1850, Pie IX en ayant permis l’exhumation, on le trouva parfaitement conservé (en particulier, la tête et toutes les dents). Image : une religieuse, avec un ciboire dans la main.

Vie : La vie de collaboratrice de saint François d’Assise est comme enveloppée d’un voile de tendre charité divine. L’Ordre des Clarisses, branche féminine de la famille franciscaine, lui doit l’existence. A l’exemple de saint François, dit le bréviaire, elle distribua tous ses biens aux pauvres. Fuyant le tumulte du siècle, elle se réfugia à la campagne, dans une église. Là, saint François lui coupa les cheveux et lui imposa un habit de pénitence (18 mars 1212). Puis, elle se rendit à l’église Saint-Damien, où le Seigneur lui envoya plusieurs compagnes avec lesquelles elle institua une communauté dont elle accepta le gouvernement sur les instances de saint François. Pendant quarante-deux ans sa direction fut admirable de sollicitude et de prudence ; et sa vie tout entière, un enseignement et une lumière pour ses sœurs. Elle obtint du pape Innocent IV, pour elle et pour ses compagnes, le privilège de vivre dans la pauvreté parfaite. Elle fut la très fidèle imitatrice du saint d’Assise.

Comme les Sarrasins assiégeaient Assise et s’efforçaient d’envahir son couvent, bien que malade, sainte Claire se fit transporter à la porte de la maison, tenant elle-même le vase où était renfermé le Très Saint Sacrement. « Seigneur, implora-t-elle, ne livrez pas aux bêtes sauvages les âmes qui, vous louent (Ps LXXIII). Protégez vos servantes que vous avez rachetées de votre sang précieux ! » On entendit alors une voix qui disait : « Je vous garderai toujours ! » Et, en effet, les Sarrasins prirent la fuite.

Claire d’Assise fut proclamée sainte deux ans seulement après sa mort. On connaît l’ingénieuse trouvaille de Thomas de Celano : Clara nomine, vita clarior, clarissima moribus.

Dom Guéranger, l’Année Liturgique a écrit:L’année même où, préalablement à tout projet de réunir des fils, saint Dominique fondait le premier établissement des Sœurs de son Ordre, le compagnon destiné du ciel au père des Prêcheurs recevait du Crucifix de Saint-Damien sa mission par ces mots : « Va, François, réparer ma maison qui tombe en ruines ». Et le nouveau patriarche inaugurait son œuvre en préparant, comme Dominique, à ses futures filles l’asile sacré où leur immolation obtiendrait toute grâce à l’Ordre puissant qu’il devait fonder. Sainte-Marie de la Portioncule, berceau des Mineurs, ne devait qu’après Saint-Damien, maison des Pauvres-Dames, occuper la pensée du séraphin d’Assise. Ainsi une deuxième fois dans ce mois [2], l’éternelle Sagesse veut-elle nous montrer que tout fruit de salut, qu’il semble provenir de la parole ou de l’action, procède premièrement de la contemplation silencieuse.

Claire fut pour François l’aide semblable à lui-même [3] dont la maternité engendra au Seigneur cette multitude d’héroïques vierges, d’illustres pénitentes, que l’Ordre séraphique compta bientôt sous toutes les latitudes, venant à lui des plus humbles conditions comme des marches du trône.

Dans la nouvelle chevalerie du Christ, la Pauvreté, que le père des Mineurs avait choisie pour Dame, était aussi la souveraine de celle que Dieu lui avait donnée pour émule et pour fille. Suivant jusqu’aux dernières extrémités l’Homme-Dieu humilié et dénué pour nous, elle-même pourtant déjà se sentait reine avec ses sœurs au royaume des cieux [4]. Dans le petit nid de son dénuement, répétait-elle avec amour, quel joyau d’épouse égalerait jamais la conformité avec le Dieu sans nul bien que la plus pauvre des mères enserra tout petit de vils langes en une crèche étroite [5] ! Aussi la vit-on défendre intrépidement, contre les plus hautes interventions, ce privilège de la pauvreté absolue dont la demande avait fait tressaillir le grand Pape Innocent III, dont la confirmation définitive, obtenue l’avant-veille de la mort de la sainte, apparut comme la récompense ambitionnée de quarante années de prières et de souffrances pour l’Église de Dieu.

La noble fille d’Assise avait justifié la prophétie qui, soixante ans plus tôt, l’annonçait à sa pieuse mère Hortulana comme devant éclairer le monde ; bien inspiré avait été le choix du nom qu’on lui donnait à sa naissance [6]. « Oh ! comme puissante fut cette clarté de la vierge, s’écrie dans la bulle de sa canonisation le Pontife suprême ! comme pénétrants furent ses rayons ! Elle se cachait au plus profond du cloître, et son éclat, transperçant tout, remplissait la maison de Dieu » [7]. De sa pauvre solitude qu’elle ne quitta jamais, le nom seul de Claire semblait porter partout la grâce avec la lumière, et fécondait au loin pour Dieu et son père saint François les cités.

Vaste comme le monde, où se multipliait l’admirable lignée de sa virginité, son cœur de mère débordait d’ineffable tendresse pour ces filles qu’elle n’avait jamais vues. A ceux qui croient que l’austérité embrassée pour Dieu dessèche l’âme, citons ces lignes de sa correspondance avec la Bienheureuse Agnès de Bohême. Fille d’Ottocare Ier, Agnès avait répudié pour la bure d’impériales fiançailles et renouvelait à Prague les merveilles de Saint-Damien : « O ma Mère et ma fille, lui disait notre sainte, si je ne vous ai pas écrit aussi souvent que l’eût désiré mon âme et la vôtre, n’en soyez point surprise : comme vous aimaient les entrailles de votre mère, ainsi je vous chéris ; mais rares sont les messagers, grands les périls des routes. Aujourd’hui que l’occasion m’en est présentée, mon allégresse est entière, et je me conjouis avec vous dans la joie du Saint-Esprit. Comme la première Agnès s’unit à l’Agneau immaculé, ainsi donc vous est-il donné, ô fortunée, de jouir de cette union, étonnement des cieux, avec Celui dont le désir ravit toute âme, dont la bonté est toute douceur, dont la vision fait les bienheureux, lui la lumière de l’éternelle lumière, le miroir sans nulle tache ! Regardez-vous dans ce miroir, ô Reine, ô Épouse ! Sans cesse, à son reflet, relevez vos charmes ; au dehors, au dedans, ornez-vous des vertus, parez comme il convient la fille et l’épouse du Roi suprême : ô bien-aimée, les yeux sur ce miroir, de quelles délices il vous sera donné de jouir en la divine grâce !... Souvenez-vous cependant de votre pauvre Mère, et sachez que pour moi j’ai gravé à jamais votre bienheureux souvenir en mon cœur » [8]. La famille franciscaine n’était pas seule à bénéficier d’une charité qui s’étendait à tous les nobles intérêts de ce monde. Assise, délivrée des lieutenants de Frédéric II et de la horde sarrasine à la solde de l’excommunié, comprenait quel rempart est une sainte pour sa patrie de la terre. Mais c’étaient surtout les princes de la sainte Église, c’était le Vicaire du Christ, que le ciel aimait à voir éprouver la puissance toute d’humilité, l’ascendant mystérieux dont il plaisait au Seigneur de douer son élue. François, le premier, ne lui avait-il pas, dans un jour de crise comme en connaissent les saints, demandé direction et lumière pour son âme séraphique ? De la part des anciens d’Israël arrivaient à la vierge, qui n’avait pas trente ans alors, des messages de cette sorte : « A sa très chère sœur en Jésus-Christ, à sa mère, Dame Claire servante du Christ, Hugolin d’Ostie, évêque indigne et pécheur. Depuis l’heure où il a fallu me priver de vos saints entretiens, m’arracher à cette joie du ciel, une telle amertume de cœur fait couler mes larmes que, si je ne trouvais aux pieds de Jésus la consolation que ne refuse jamais son amour, mon esprit en arriverait à défaillir et mon âme à se fondre. Où est la glorieuse allégresse de cette Pâque célébrée en votre compagnie et en celle des autres servantes du Christ ?... Je me savais pécheur ; mais au souvenir de la suréminence de votre vertu, ma misère m’accable, et je me crois indigne de retrouver jamais cette conversation des saints, si vos larmes et vos prières n’obtiennent grâce pour mes péchés. Je vous remets donc mon âme ; à vous je confie mon esprit, pour que vous m’en répondiez au jour du jugement. Le Seigneur Pape doit venir prochainement à Assise ; puissé-je l’accompagner et vous revoir ! Saluez ma sœur Agnès (c’était la sœur même de Claire et sa première fille en Dieu) ; saluez toutes vos sœurs dans le Christ » [9].

Le grand cardinal Hugolin, âgé de plus de quatre-vingts ans, devenait peu après Grégoire IX. Durant son pontificat de quatorze années, qui fut l’un des plus glorieux et des plus laborieux du XIIIe siècle, il ne cessa point d’intéresser Claire aux périls de l’Église et aux immenses soucis dont la charge menaçait d’écraser sa faiblesse. Car, dit l’historien contemporain de notre sainte, « il savait pertinemment ce que peut l’amour, et que l’accès du palais sacré est toujours libre aux vierges : à qui le Roi des cieux se donne lui-même, quelle demande pourrait être refusée [10] ? »

L’exil, qui après la mort de François s’était prolongé vingt-sept ans pour la sainte, devait pourtant finir enfin. Des ailes de feu, aperçues par ses filles au-dessus de sa tête et couvrant ses épaules, indiquaient qu’en elle aussi la formation séraphique était à son terme. A la nouvelle de l’imminence d’un tel départ intéressant toute l’Église, le Souverain Pontife d’alors, Innocent IV, était venu de Pérouse avec les cardinaux de sa suite. Il imposa une dernière épreuve à l’humilité de la sainte, en lui ordonnant de bénir devant lui les pains qu’on avait présentés à la bénédiction du Pontife suprême [11]) ; le ciel, ratifiant l’invitation du Pontife et l’obéissance de Claire au sujet de ces pains, fit qu’à la bénédiction de la vierge, ils parurent tous marqués d’une croix.

La prédiction que Claire ne devait pas mourir sans avoir reçu la visite du Seigneur entouré de ses disciples, était accomplie. Le Vicaire de Jésus-Christ présida les solennelles funérailles qu’Assise voulut faire à celle qui était sa seconde gloire devant les hommes et devant Dieu. Déjà on commençait les chants ordinaires pour les morts, lorsqu’Innocent voulut prescrire qu’on substituât à l’Office des défunts celui des saintes vierges ; sur l’observation cependant qu’une canonisation semblable, avant que le corps n’eût même été confié à la terre, courrait risque de sembler prématurée, le Pontife laissa reprendre les chants accoutumés. L’insertion de la vierge au catalogue des Saints ne fut au reste différée que de deux ans.

O Claire, le reflet de l’Époux dont l’Église se pare en ce monde ne vous suffit plus ; c’est directement que vous vient la lumière. La clarté du Seigneur se joue avec délices dans le cristal de votre âme si pure, accroissant l’allégresse du ciel, donnant joie en ce jour à la vallée d’exil. Céleste phare dont l’éclat est si doux, éclairez nos ténèbres. Puissions nous avec vous, par la netteté du cœur, parla droiture de la pensée, par la simplicité du regard, affermir sur nous le rayon divin qui vacille dans l’âme hésitante et s’obscurcit de nos troubles, qu’écarte ou brise la duplicité d’une vie partagée entre Dieu et la terre.

Votre vie, ô vierge, ne fut pas ainsi divisée. La très haute pauvreté, que vous eûtes pour maîtresse et pour guide, préservait votre esprit de cette fascination de la frivolité qui ternit l’éclat des vrais biens pour nous mortels [12]. Le détachement de tout ce qui passe maintenait votre œil fixé vers les éternelles réalités ; il ouvrait votre âme aux ardeurs séraphiques qui devaient achever de faire de vous l’émule de François votre père. Aussi, comme celle des Séraphins qui n’ont que pour Dieu de regards, votre action sur terre était immense ; et Saint-Damien, tandis que vous vécûtes, fut une des fermes bases sur lesquelles le monde vieilli put étayer ses ruines.

[2] Il est fait allusion ici à la fête franciscaine de la Dédicace de la Portioncule le 2 août.

[3] Gen. II, 18.

[4] Regula Damianitarum, VIII.

[5] Regula, II ;Vita S. Clarae coeva, II.

[6] Clara claris praeclara meritis, magnas in cœlo claritate glorias ac in terra splendore miraculorum sublimium, clare claret, Bulla canonizationis.

[7] Ibid.

[8] S. Clarae ad B. Agnetem, Epist. IV.

[9] Wadding, ad an. 1221.

[10] Vita S. Clarae coaeva, III.

[11] Wadding, ad an. 1253, bien que le fait soit rapporté par d’autres au pontificat de Grégoire IX.

[12] Sap. IV, 12.
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Message  gabrielle Mer 13 Aoû 2014, 6:19 am

Le 13 août

Saints Hippolyte et Cassien, martyrs


Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique a écrit:1. Saint Hippolyte. — La véritable physionomie de saint Hippolyte a été considérablement altérée par la légende, qui en a fait un soldat chargé de garder saint Laurent dans sa prison, puis un martyr. En réalité, Hippolyte était prêtre, disciple de saint Irénée, et maître réputé de l’Église de Rome. Auteur de nombreux ouvrages, il fait aussi autorité dans l’Église d’Orient. Il fut aussi le premier antipape, mais il racheta généreusement cette faute par le martyre. Heureusement le schisme dura peu de temps. Avec son rival, le pape Pontien, Hippolyte fut condamné aux mines de Sardaigne, « l’île meurtrière », où tous deux moururent en 236. On déposa son corps dans un cimetière particulier sur la voie Tiburtine, près de celui de saint Laurent. Plus tard ses reliques furent transférées au monastère du Rédempteur sur le mont Latenano, près de Rieti.

2. Saint Cassien. — Le même jour, à Imola, martyre de saint Cassien. Les mains liées derrière le dos, il fut livré par le persécuteur aux enfants dont il était le maître pour être déchiré par eux à coups de stylets. Ce supplice fut d’autant plus douloureux que les coups portés par des mains trop faibles, ne pouvant lui ôter la vie, ne faisaient que prolonger ses tourments. (Il souffrit durant la persécution de Dioclétien 303-304). (On conserve à Ravenne, dans la chapelle de l’évêché, une statue de ce saint datant du Ve siècle).
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Message  gabrielle Jeu 14 Aoû 2014, 6:38 am

Le 14 août

Vigile de l'Assomption de Marie

Dom Guéranger, l’Année Liturgique a écrit:Quelle aurore fait pâlir au Cycle sacré l’éclat des plus nobles constellations ? Laurent, qui brillait au ciel d’août comme un astre incomparable, s’efface lui-même et n’est plus que l’humble satellite de la Reine des Saints, dont le triomphe s’apprête par delà l’empyrée.

Demeurée sur terre après l’Ascension pour donner le jour à l’Église de son Fils, Marie ne pouvait voir éterniser son exil ; elle ne devait cependant gagner à son tour les cieux, que lorsque ce nouveau fruit de sa maternité aurait pris d’elle la croissance et l’affermissement qui relèvent d’une mère. Dépendance d’ineffable suavité pour l’Église, et dont le divin Chef, en en faisant sa propre loi, avait assuré le bienheureux privilège à ses membres [1] ! Comme nous vîmes, au temps de Noël, le Dieu fait homme porté le premier dans les bras de celle qui l’avait mis au monde, puisant ses forces, alimentant sa vie au sein virginal : ainsi donc le corps mystique de cet Homme-Dieu, la sainte Église, fut pour Marie dans ses premières années l’objet des mêmes soins dont elle avait entouré l’enfance de l’Emmanuel.

Comme autrefois Joseph à Nazareth, Pierre maintenant gouvernait la maison de Dieu ; mais Notre-Dame n’en était pas moins pour l’assemblée fidèle la source de la vie dans l’ordre du salut, comme jadis elle l’était pour Jésus dans son être humain. Au jour de la Pentecôte féconde, nul don de l’Esprit-Saint qui, comme l’Esprit lui-même, ne se fût reposé en elle premièrement et dans la plénitude ; nulle grâce communiquée aux privilégiés du cénacle, qui ne demeurât plus éminente, plus abondante au béni réservoir. Le fleuve sacré inonde comme un torrent la cité de Dieu ; mais c’est que le Très-Haut a d’abord sanctifié celle qui fut son temple [2], et qu’il en a fait le puits des eaux vives qui coulent avec impétuosité du Liban [3].

Elle-même, en effet, l’éternelle Sagesse se compare dans l’Écriture aux eaux débordantes [4] ; à cette heure, la voix de ses messagers parcourt le monde pleine de magnificence comme la voix du Seigneur sur les grandes eaux, comme le tonnerre qui révèle sa force et sa majesté [5] : déluge nouveau renversant les remparts de la fausse science, réduisant toute hauteur qui s’élève contre Dieu [6], fertilisant le désert [7]. O fontaine des jardins [8], qui dans le même temps vous cachez en Sion si calme et si pure, le silence qui vous garde ignorée des profanes [9] voile à leurs yeux souillés la dérivation de ces flots portant le salut aux plus lointaines plages de la gentilité. A vous pourtant, comme à la Sagesse sortie de vous elle-même, s’applique l’oracle où elle dit : C’est de moi que sortent les fleuves [10]. A vous s’abreuve l’Église naissante, altérée du Verbe. Fontaine et soleil, disait l’Esprit-Saint parlant d’Esther votre figure, fleuve qui se transforme en lumière sans cesser de répandre ses eaux [11] ! les Apôtres, à l’âme inondée de la divine science, reconnaissent en vous la source plus riche qu’eux tous, qui, ayant donné une fois au monde le Seigneur Dieu, continue d’être pour eux-mêmes le canal de sa grâce et de sa vérité.

Comme une montagne élargit sa base en raison de l’altitude où se perd son sommet, l’incomparable dignité de Marie s’élevait sur une humilité chaque jour croissante. Ne croyons pas pourtant que le rôle d’intermédiaire silencieux des faveurs du ciel fût le seul alors de cette mère des Églises. L’heure était venue pour elle de communiquer aux amis de l’Époux les ineffables secrets que son âme virginale avait seule connus ; et quant aux faits publics de l’histoire du Sauveur, quelle mémoire plus sûre, plus complète que la sienne, quelle intelligence plus profonde des mystères du salut, pouvait fournir aux évangélistes du Dieu fait chair l’inspiration et la trame de leurs sublimes récits ? Comment au reste, en toute entreprise, les chefs du peuple chrétien n’eussent-ils point consulté la céleste prudence de celle dont nulle erreur ne pouvait obscurcir le jugement, pas plus qu’aucune faute n’en pouvait ternir l’âme ? Aussi, bien que sa douce voix [12] ne retentît jamais au dehors [13], bien qu’elle se complût dans l’ombre de la dernière place aux assemblées [14], Marie fut-elle vraiment dès lors, ainsi qu’observent les docteurs, le fléau de l’hérésie, la maîtresse des Apôtres et leur inspiratrice aimée.

« Si l’Esprit instruisait les Apôtres, on ne doit pas en conclure qu’ils n’eussent point à recourir au très suave magistère de Marie, dit Rupert [15]. Bien plutôt, déclare-t-il, sa parole était pour eux la parole de l’Esprit lui-même ; elle complétait et confirmait les inspirations reçues par chacun de Celui qui divise ses dons comme il veut [16] ». Et l’illustre évêque de Milan, saint Ambroise, rappelant le privilège du disciple bien-aimé à la Cène, n’hésite pas à reconnaître aussi dans l’intimité plus persévérante de Jean avec Notre-Dame, qui lui fut confiée, la raison de l’élévation plus grande de ses enseignements : « Ce bien-aimé du Seigneur, qui sur sa poitrine avait puisé aux profondeurs de la Sagesse, je ne m’étonne pas qu’il se soit expliqué des mystères divins mieux que tous autres, lui pour qui demeurait toujours ouvert en Marie le trésor des secrets célestes » [17].

Heureux les fidèles admis à contempler dans ces temps l’arche de l’alliance où, mieux que sur des tables de pierre, résidait et vivait la plénitude de la loi d’amour ! Tandis que la verge du nouvel Aaron, le sceptre de Simon Pierre, gardait près d’elle sa force verdoyante, à son ombre aussi la vraie manne des cieux restait accessible aux élus du désert de ce monde. Denys d’Athènes, Hiérothée, que nous retrouverons bientôt de compagnie près de l’arche sainte, combien d’autres, venaient aux pieds de Marie se reposer du chemin, s’affermir en l’amour, consulter le propitiatoire auguste où la Divinité s’était reposée ! Des lèvres de la divine Mère ils recueillaient ces oracles plus doux que le lait et le miel [18], pacifiant l’âme, ordonnant toute vie, rassasiant leurs très nobles intelligences des clartés des cieux. C’est bien à ces privilégiés du premier âge, que s’applique la parole de l’Époux achevant dans ces années bénies la moisson du jardin fermé qui fut Notre-Dame : J’ai moissonné ma myrrhe et mes parfums, j ’ai mangé le miel avec son rayon, j’ai bu le vin avec le lait ; mangez, mes amis, et buvez ; enivrez-vous, mes très chers [19].

Comment s’étonner que Jérusalem, favorisée d’une si auguste présence, ait vu l’assemblée des premiers fidèles s’élever unanimement par delà l’observation des préceptes à la perfection des conseils ? Ils persévéraient d’une seule âme en la prière, louant Dieu en toute simplicité de cœur et allégresse, aimables à tous [20]. Communauté fortunée, qui ne pouvait que présenter l’image du ciel sur la terre, ayant pour membre la Reine des cieux ; le spectacle de sa vie, son intercession toute-puissante, ses mérites plus vastes que tous les trésors réunis des saintetés créées, étaient la part de contribution que Marie apportait à cette famille bénie où tout était commun à tous, dit l’Esprit-Saint. De la colline de Sion, cependant, l’Église a étendu ses rameaux sur toute montagne et sur toute mer [21] ; la vigne du Roi pacifique est en plein rapport au milieu des nations [22] : l’heure est venue de la laisser pour la durée des siècles aux vignerons qui doivent la garder pour l’Époux [23]. Instant solennel, où va s’ouvrir une nouvelle phase dans l’histoire du salut. O vous qui habitez dans les jardins, les amis en suspens prêtent l’oreille ; faites-moi entendre votre voix [24]. C’est l’Époux, c’est l’Église de la terre et celle des cieux, attendant de la céleste jardinière à qui la vigne doit d’avoir affermi ses racines un signal semblable à celui qui autrefois fit descendre l’Époux. Mais les cieux vont l’emporter aujourd’hui sur la terre. Fuyez, mon bien-aimé [25] ; c’est la voix de Marie qui va suivre les traces embaumées du Seigneur son Fils, pour gagner les montagnes éternelles où l’ont précédée ses propres parfums.

Entrons dans les sentiments de la sainte Église, qui se dispose, par l’abstinence et le jeûne de ce jour de Vigile, à célébrer le triomphe de Marie. L’homme ne peut trouver quelque assurance à s’unir d’ici-bas aux joies de la patrie, qu’en se rappelant d’abord qu’il est pécheur et débiteur à la justice de Dieu. La tâche bien légère qui nous est imposée aujourd’hui le paraîtra plus encore, si nous la rapprochons du Carême par lequel les Grecs se préparent depuis le premier de ce mois à fêter Notre-Dame.

[1] Carnalia in te Christus ubera suxit, ut per te nobis spiritualia fluerent. Richard, a S. Victore, in Cant. cap. XXIII. Le Christ a sucé votre sein charnel pour que par vous coule le spirituel.

[2] Psalm.XLV, 5.

[3] Cant. IV, 15.

[4] Eccli. XXIV, 35-46.

[5] Psalm. XXVIII.

[6] II Cor. X, 4-6.

[7] Isai. XXXV.

[8] Cant. IV, 15.

[9] Isai. VIII, 6.

[10] Eccli. XXIV, 40.

[11] Esth. X, 6.

[12] Cant. IV, 3.

[13] Isai. XLII, 2.

[14] Act. I, 14.

[15] Rupert. in Cant. I.

[16] I Cor. XII, 11.

[17] Ambr. De instit. virg. VII.

[18] Cant. IV, 11.

[19] Cant. V, 1.

[20] Act. II, 42-47, IV, 32-35.

[21] Psalm. LXXIX, 10-12.

[22] Cant. VIII, 1 1.

[23] Ibid. 11-12.

[24] Cant. VIII, 13.

[25] Ibid 14.


Le même jour

Saint Eusèbe, confesseur


Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique a écrit:Saint Eusèbe. — Jour de mort : 14 août, vers l’an 350. Tombeau : à Rome, dans le cimetière de Calixte, et, plus tard, dans l’église qui lui est dédiée. Vie : « Emprisonné à Rome, pour la foi, dans une chambre de sa propre maison, par ordre de l’empereur arien Constance II, le prêtre Eusèbe y persévéra sept mois en oraison, jusqu’à sa mort » (vers 350) (Martyrologe). — La station du vendredi de la quatrième semaine de carême se fait dans l’ancienne église qui porte son nom.
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Message  gabrielle Ven 15 Aoû 2014, 6:56 am

Le 15 août
Assomption de la très Sainte Vierge

Sermon de saint Jean Damascène.

L’arche sainte et animée du Dieu vivant, qui conçut et renferma en elle son Créateur, repose aujourd’hui dans le temple du Seigneur, qui n’a été bâti par aucune main. David, son aïeul, a des transports de joie ; avec lui les Anges chantent des hymnes, les Archanges la célèbrent, les Vertus la glorifient, les Principautés tressaillent, les Puissances se réjouissent à l’envi, les Dominations font éclater leur allégresse, les Trônes lui font fête, les Chérubins répètent ses louanges et les Séraphins publient sa gloire. Aujourd’hui le céleste Éden reçoit le paradis animé du nouvel Adam, où notre condamnation a été révoquée, l’arbre de vie planté, notre nudité couverte.

Aujourd’hui la Vierge immaculée, étrangère à toutes les affections terrestres et habituée aux pensées du ciel, n’est pas retournée en terre ; mais comme elle était un ciel vivant, elle a été placée dans les célestes tabernacles. Car, étant la source d’où la vraie vie s’est épanchée pour tous les hommes, comment aurait-elle connu les ignominies de la mort ? Il est vrai, elle fut assujettie à la loi portée par celui qu’elle engendra, et comme fille du vieil Adam, elle dut subir l’ancien arrêt. Car son Fils, lui qui est la vie par essence, ne l’a pas même évité ; mais sa qualité de Mère du Dieu vivant lui a justement valu d’être élevée jusqu’auprès de lui.

L’Ève qui avait consenti aux suggestions du serpent, fut condamnée aux douleurs de l’enfantement et à la peine de mort, et demeura ensevelie dans le sein de la terre. Mais cette Ève réellement bienheureuse, qui prêta une oreille docile au langage de Dieu, que le Saint-Esprit a fécondée par son opération, qui, à la chaste salutation d’un Archange, conçut en dehors des lois humaines, le Fils de Dieu et qui l’a enfanté sans aucune douleur ; qui s’est enfin consacrée tout entière à Dieu, comment la mort l’aurait-elle en proie à dévorer ? Comment aurait-elle été enfouie au sein de la terre ? Comment la corruption envahirait-elle ce corps où la vie est venue s’incarner ? A cette Ève là, Dieu a frayé une voie droite, plane et facile pour monter au ciel. Car si Jésus-Christ, la vie et la vérité, a dit : « Là où je suis, sera aussi mon serviteur » , à combien plus forte raison sa Mère devra-t-elle être avec lui ?

Des Actes du pape Pie XII.

Pie XII proclama de sa parole infaillible l’assomption corporelle de la bienheureuse vierge Marie au ciel en ces termes :

« Après avoir maintes fois adressé à Dieu nos prières suppliantes, après avoir invoqué la lumière de l’Esprit de vérité, pour la gloire du Dieu tout puissant qui a daigné accorder à la vierge Marie les largesses de sa particulière bienveillance, pour l’honneur de son Fils, roi immortel des siècles et vainqueur du péché et de la mort, pour augmenter la gloire de son auguste Mère et pour la joie et l’allégresse de toute l’Église, par l’autorité de notre Seigneur Jésus-Christ, des bienheureux apôtres Pierre et Paul et par la Nôtre, Nous le proclamons, déclarons et définissons : l’assomption en corps et en âme dans la gloire céleste de l’immaculée Mère de Dieu, toujours vierge, Marie, à la fin du cours de sa vie terrestre, est un dogme divinement révélé ».

https://messe.forumactif.org/t5132-dogme-de-l-assomption-de-la-bv-marie#98137
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Message  Roger Boivin Ven 15 Aoû 2014, 11:53 am


Dans mon missel Dom Gaspar Lefebvre, 1952, dans le commentaire qui précède la Messe pour l'Assomption, on y lit entre autre :


« Pour éviter toute donnée incertaine, le Pape s'est abstenu de préciser d'aucune façon la manière et les circonstances de temps et de lieu où l'Assomption a dû se faire : seul le fait de l'Assomption, corps et âme, dans la gloire du ciel, fait l'objet de la définition. »
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Message  gabrielle Sam 16 Aoû 2014, 7:50 am

Le 16 août

Saint Joachim, père de la Sainte Vierge

Dom Guéranger, l’Année Liturgique a écrit:C’est au lendemain de la Nativité de Marie que les Grecs célèbrent, de temps immémorial, la fête de saint Joachim. Les Maronites la fixèrent au lendemain de la Présentation en novembre, les Arméniens au mardi après l’Octave de l’Assomption de la Mère de Dieu. Chez les Latins, qui ne l’admirent que plus tard, il y eut d’abord partage pour sa célébration entre le lendemain de l’Octave de la Nativité, 16 septembre, et le lendemain de la Conception delà Bienheureuse Vierge, 9 décembre. L’Orient et l’Occident s’accordaient, pour honorer le père, a le rapprocher de son illustre fille.

Vers l’an 1510, Jules II statua que l’aïeul du Messie prendrait place au calendrier romain sous le rit double-majeur ; toujours au souvenir de ces liens d’une famille où l’ordre de la nature et celui de la grâce se rencontrent en si pleine harmonie, il fixa la fête de Joachim au 20 mars, lendemain de celle de son gendre Joseph. On eût dit que le glorieux patriarche dût après sa mort continuer, sur le Cycle sacré, les pérégrinations de ces premiers pères du peuple hébreu dont sa noble vie retraça les mœurs. Cinquante années s’étaient à peine écoulées depuis le pontificat de Jules II, que la critique du temps ramenait l’ombre sur son histoire et faisait disparaître son nom du Bréviaire romain. Grégoire XV l’y rétablissait en 1622 sous le rit double, et sa fête restait désormais acquise à l’Église. La piété à l’égard du père de Marie s’accrut même à ce point que des instances eurent lieu pour qu’elle fût rangée parmi les solennités de précepte, comme l’était déjà celle de son épouse sainte Anne. Ce fut afin de répondre à cette dévotion populaire sans augmenter pourtant le nombre des jours chômés, que Clément XII (1738) transféra la fête de saint Joachim au dimanche après l’Assomption de la Bienheureuse Vierge sa fille ; il lui rendait en même temps le degré de double-majeur.

Le Souverain Pontife Léon XIII, honoré au baptême du nom de Joachim, devait, le 1er août 1879, élever au rang des doubles de seconde classe la solennité de son auguste patron et celle de sainte Anne.

« L’Ecclésiastique enseigne qu’il faut louer ceux dont une descendance glorieuse est issue [3], dit le décret notifiant cette décision dernière à la Ville et au monde ; on doit donc rendre l’honneur d’une vénération toute particulière aux saints Joachim et Anne, puisque, ayant engendré l’Immaculée Vierge Mère de Dieu, ils sont dès lors glorieux par-dessus tous. On vous connaît à votre fruit [4], leur dit Damascène : vous avez mis au monde une fille supérieure aux Anges, et maintenant leur reine [5]...Or, la divine miséricorde ayant fait qu’en nos temps malheureux, les honneurs rendus à la Bienheureuse Vierge et son culte prissent des accroissements en rapport avec les besoins grandissants du peuple chrétien, il fallait que cette splendeur et cette gloire nouvelle, dont leur bienheureuse fille est environnée, rejaillît sur les fortunés parents. Puisse leur culte ainsi accru faire éprouver plus puissamment leur secours à l’Église [6] ! »

[3] Eccli. XLIV, 1.

[4] Matth. VII, 20.

[5] J. Damasc. Oratio I de V. M. Nativit.

[6] Decret. Urbis et Orbis, 1 Aug. 1879.
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Message  gabrielle Dim 17 Aoû 2014, 6:52 am

Le 17 août

Saint Hyacinte, confesseur

Leçons des Matines avant 1960. a écrit:Hyacinthe était Polonais ; il naquit de parents nobles et chrétiens au château de Kamin, dans le diocèse de Breslau. Instruit dès l’enfance dans les lettres, il étudia plus tard la sainte Écriture. Mis au nombre des Chanoines de Cracovie, il brilla plus que tous les autres par l’insigne piété de sa vie et sa profonde érudition. Reçu à Rome dans l’Ordre des Frères Prêcheurs par le fondateur même, saint Dominique, il pratiqua avec la plus grande sainteté, jusqu’à la fin de sa vie, la règle parfaite qu’il en avait reçue. Il conserva une perpétuelle chasteté, fit ses délices de la modestie, de la patience, de l’humilité, de l’abstinence et des autres vertus, comme du patrimoine assuré d’un religieux.

Son brûlant amour pour Dieu le portait souvent à passer des nuits entières à prier et à châtier son corps, auquel il n’accordait d’autre soulagement que l’appui d’une pierre et d’autre couche que la terre nue. Renvoyé dans sa patrie, il fonda à Frisac d’abord, un très grand couvent de son Ordre, puis un second à Cracovie. Après en avoir élevé quatre dans les autres provinces du royaume de Pologne, il y fit d’incroyables fruits de salut par la prédication de la parole divine et la pureté de sa vie. Il ne passa pas de jour sans donner quelque preuve éclatante de sa foi, de sa piété et de sa sainteté.

Le zèle de ce très saint homme pour le salut du prochain fut divinement signalé par les plus grands miracles. L’un des plus éclatants eut lieu lorsque, près de Wisgrade, il traversa sans bateau la Vistule débordée et fit passer ses compagnons sur les flots en y étendant son manteau. Ayant persévéré, depuis sa profession, près de quarante années dans un genre de vie admirable et annoncé d’avance à ses frères le jour de sa mort, il rendit son âme à Dieu en la fête même de l’Assomption de la Vierge, après avoir récité les Heures canoniales, et reçu avec le plus profond respect, les sacrements de l’Église. Ce fut en prononçant ces paroles : « Entre vos mains, Seigneur, je remets mon esprit », l’an du salut douze cent cinquante-sept. De nouveaux miracles le rendirent illustre après sa mort, et le Pape Clément VIII le mit au nombre des saints.
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Message  gabrielle Lun 18 Aoû 2014, 8:16 am

Le 18 août

Saint Agapit, martyr

Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique a écrit:Saint Agapit. — Jour de mort : 18 août 257 environ. Tombeau : A Préneste (Italie) ; transféré plus tard à Corneto. Vie : La prière des Heures rapporte ceci : Agapit de Préneste n’avait que 15 ans, mais il aspirait déjà ardemment au martyre. Sur l’ordre de l’empereur Aurélien (vers 257) il fut, à cause de son intrépidité à confesser la foi, cruellement frappé de fouets armés de plomb, puis jeté dans une cave obscure et laissé pendant quatre jours sans nourriture. Il fut alors de nouveau battu de verges et pendu la tête en bas au-dessus d’un feu dégageant une abondante fumée afin qu’il pérît asphyxié ; on versa encore sur lui de l’eau bouillante et on lui brisa les mâchoires. Les fauves lâchés contre lui ne lui firent aucun mal ; il fut enfin décapité à Préneste.

Pratique : Un enfant de 15 ans, un vrai héros ! Que dit-il à la jeunesse d’aujourd’hui ? Le Christ ne vous demande pas de pareilles souffrances, ni votre sang, ni la mort ; mais il vous demande une volonté forte, capable de dire non aux attraits du péché, capable de se soumettre à l’obéissance. Ainsi vous avez l’occasion d’être de jeunes héros.

Un petit spécial, l'iconographie était trop belle.

Sanctoral - Page 5 0818ag10
Décollation de St Agapit - Caravage
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Message  gabrielle Mar 19 Aoû 2014, 8:52 am

Le 19 août

Saint Jean Eudes, confesseur


Leçons des Matines avant 1960. a écrit:Jean naquit de parents pieux et honnêtes en l’an mil six cent un au village de Ri dans le diocèse de Séez. Encore enfant ayant été nourri du pain des anges, il fit joyeusement le vœu de chasteté. Reçu au collège des Pères Jésuites de Caen, il s’y signala par sa rare piété et se mit sous’la protection de la Vierge Marie..Quoique à peine adolescent, il signa de son sang le pacte qui le consacrait à elle. Ayant suivi avec grande distinction les cours de lettres et de philosophie et rejeté des propositions de mariage, s’enrôla dans la congrégation de l’Oratoire fondée par le Cardinal de Bérulle et fut ordonné prêtre à Paris. Sa charité envers le prochain était admirablement ardente, car la peste s’étant répandue d’Asie en plusieurs lieux, il s’empressa d’apporter tous ses soins à la guérison des corps et des âmes. Nommé recteur de l’Oratoire de Caen, il songea longtemps à fonder un institut où des jeunes gens capables deviendraient de dignes ministres de l’Église et, ayant imploré le secours divin, il se sépara courageusement bien qu’avec peine de ses confrères de l’Oratoire après vingt ans de vie commune.

S’adjoignant donc en ce but cinq prêtres, il institua en l’an mil six cent quarante trois, au jour de l’Annonciation de la Bienheureuse Vierge Marie une congrégation de clercs réguliers qu’il plaça sous le vocable des très saints noms de Jésus et de Marie et ouvrit à Caen le premier de ses séminaires. Il en établit d’autres ensuite en Normandie et en Bretagne. En faveur des pécheresses à rappeler à la vie chrétienne, il fonda peu après l’Ordre de Notre-Dame de Charité, arbre illustre qui a comme rameau la congrégation du Bon Pasteur à Angers. Jean Eudes fonda aussi la société du Cœur admirable de la Mère de Dieu et d’autres œuvres de charité. Ses écrits sont nombreux et excellents. Jusqu’à l’âge le plus avancé il sema, comme missionnaire apostolique, la bonne parole dans quantité de villages, de bourgs et de villes et jusque dans le palais des rois.

Le zèle de Jean Eudes brilla spécialement dans son ardeur à promouvoir une salutaire dévotion envers les Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie. Il fut le premier à songer, non sans quelque inspiration divine, au culte liturgique qu’il leur faut rendre. Aussi le tient-on pour le père, l’apôtre et le docteur de cette dévotion. Vigoureux adversaire du Jansénisme, il garda toujours à l’égard de la Chaire de St-Pierre, un inflexible respect, et pria Dieu assidûment pour ses ennemis comme pour ses frères. Brisé par tant de travaux plus que par l’âge et désirant la dissolution de son corps pour être avec le Christ, il mourut paisiblement le dix-neuf août de l’an mil six cent quatre-vingt après avoir dit et redit les noms suaves de Jésus et de Marie. Plusieurs miracles ayant signalé sa sainteté, Pie X l’inscrivit au catalogue des Bienheureux et, à la suite de nouveaux miracles, Pie XI le mit au nombre des saints en l’année sainte, le dimanche de la Pentecôte et il étendit son office et sa messe à l’Église universelle.
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Message  gabrielle Mer 20 Aoû 2014, 8:09 am

Le 20 août

Saint Bernard, abbé et docteur

Dom Guéranger, l’Année Liturgique a écrit:Le val d’absinthe a perdu ses poisons. Devenu Clairvaux, la claire vallée, il illumine le monde ; de tous les points de l’horizon, les abeilles vigilantes y sont attirées par le miel du rocher [1] qui déborde en sa solitude. Le regard de Marie s’est abaissé sur ces collines sauvages ; avec son sourire, la lumière et la grâce y sont descendues. Une voix harmonieuse, celle de Bernard, l’élu de son amour, s’est élevée du désert ; elle disait : « Connais, ô homme, le conseil de Dieu ; admire les vues de la Sagesse, le dessein de l’amour. Avant que d’arroser toute l’aire, il inonde la toison [2] ; voulant racheter le genre humain, il amasse en Marie la rançon entière. O Adam, ne dis plus : La femme que vous m’avez donnée m’a présenté du fruit défendu [3] ; dis plutôt : La femme que vous m’avez donnée m’a nourri d’un fruit de bénédiction. De quelle ardeur faut-il que nous honorions Marie, en qui la plénitude de tout bien fut déposée ! S’il est en nous quelque espérance, quelque grâce de salut, sachons qu’elle déborde de celle qui aujourd’hui s’élève inondée d’amour : jardin de délices, que le divin Auster n’effleure pas seulement d’un souffle rapide, mais sur lequel il fond des hauteurs et qu’il agite sans fin de la céleste brise, pour qu’en tous lieux s’en répandent les parfums [4], qui sont les dons des diverses grâces. Ôtez ce soleil matériel qui éclaire le monde : où sera le jour ? Ôtez Marie, l’étoile de la vaste mer : que restera-t-il, qu’obscurité enveloppant tout, nuit de mort, glaciales ténèbres ? Donc, par toutes les fibres de nos cœurs, par tous les amours de notre âme, par tout l’élan de nos aspirations, vénérons Marie ; car c’est la volonté de Celui qui a voulu que nous eussions tout par elle » [5].

Ainsi parlait ce moine dont l’éloquence, nourrie, comme il le disait, parmi les hêtres et les chênes des forêts [6], ne savait que répandre sur les plaies de son temps le vin et l’huile des Écritures. En 1113, âgé de vingt-deux ans, Bernard abordait Cîteaux dans la beauté de son adolescence mûrie déjà pour les grands combats. Quinze ans s’étaient écoulés depuis le 21 mars 1098, où Robert de Molesmes avait créé entre Dijon et Beaune le désert nouveau. Issue du passé en la fête même du patriarche des moines, la fondation récente ne se réclamait que de l’observance littérale de la Règle précieuse donnée par lui au monde. Pourtant l’infirmité du siècle se refusait à reconnaître, dans l’effrayante austérité des derniers venus de la grande famille, l’inspiration du très saint code où la discrétion règne en souveraine [7], le caractère de l’école accessible à tous, où Benoît « espérait ne rien établir de rigoureux ni de trop pénible au service du Seigneur » [8]. Sous le gouvernement d’Étienne Harding, successeur d’Albéric qui lui-même avait remplacé Robert, la petite communauté partie de Molesmes allait s’éteignant, sans espoir humain de remplir ses vides, quand l’arrivée du descendant des seigneurs de Fontaines, entouré des trente compagnons sa première conquête, fit éclater la vie où déjà s’étendait la mort.

Réjouis-toi, stérile qui n’enfantais pas ; voilà que vont se multiplier les fils de la délaissée [9]. La Ferté, fondée cette année même dans le Châlonnais, voit après elle Pontigny s’établir près d’Auxerre, en attendant qu’au diocèse de Langres Clairvaux et Morimond viennent compléter, dans l’année 1115, le quaternaire glorieux des filles de Cîteaux qui, avec leur mère, produiront partout des rejetons sans nombre. Bientôt (1119) la Charte de charité va consacrer l’existence de l’Ordre Cistercien dans l’Église ; l’arbre planté six siècles plus tôt au sommet du Cassin, montre une fois de plus au monde qu’à tous les âges il sait s’orner de nouvelles branches qui, sans être la tige, vivent de sa sève et sont la gloire de l’arbre entier.

Durant les mois de son noviciat cependant, Bernard a tellement dompté la nature, que l’homme intérieur vit seul en lui ; les sens de son propre corps lui demeurent comme étrangers. Par un excès toutefois qu’il se reprochera [10], la rigueur déployée dans le but d’obtenir un résultat si désirable a ruiné ce corps, indispensable auxiliaire de tout mortel dans le service de ses frères et de Dieu. Heureux coupable, que le ciel se chargera d’excuser lui-même magnifiquement ! Mais le miracle, sur lequel tous ne peuvent ni ne doivent compter, pourra seul le soutenir désormais dans l’accomplissement de la mission qui l’attend.

Bernard est ardent pour Dieu comme d’autres le sont pour leurs passions. « Vous voulez apprendre de moi, s’écrie-t-il dans un de ses premiers ouvrages, pourquoi et comment il faut aimer Dieu. Et moi, je vous réponds : La raison d’aimer Dieu, c’est Dieu même ; la mesure de l’aimer, c’est de l’aimer sans mesure » [11]. Quelles délices furent les siennes à Cîteaux, dans le secret de la face du Seigneur [12] ! Lorsque, après deux ans, il quitta ce séjour béni pour fonder Clairvaux, ce fut la sortie du paradis. Moins fait pour converser avec les hommes qu’avec les Anges, il commença, nous dit son historien, par être l’épreuve de ceux qu’il devait conduire : tant son langage était d’en haut, tant ses exigences de perfection dépassaient la force même de ces forts d’Israël, tant son étonnement se manifestait douloureux à la révélation des infirmités qui sont la part de toute chair [13].

Outrance de l’amour, eussent dit nos anciens, qui lui réservait d’autres surprises. Mais l’Esprit-Saint veillait sur le vase d’élection appelé à porter devant les peuples et les rois le nom du Seigneur [14] ; la divine charité qui consumait cette âme, lui fit comprendre, avec leurs durs contrastes, les deux objets inséparables de l’amour : Dieu, dont la bonté en fournit le motif, l’homme, dont la misère en est l’exercice éprouvant. Selon la remarque naïve de Guillaume de Saint-Thierry, son disciple et ami, Bernard réapprit l’art de vivre avec les humains [15] ; il se pénétra des admirables recommandations du législateur des moines, quand il dit de l’Abbé établi sur ses frères : « Dans les corrections même, qu’il agisse avec prudence et sans excès, de crainte qu’en voulant trop racler la rouille, le vase ne se brise. En imposant les travaux, qu’il use de discernement et de modération, se rappelant la discrétion du saint patriarche Jacob, qui disait : Si je fatigue mes troupeaux en les faisant trop marcher, ils périront tous en un jour [16]. Faisant donc son profit de cet exemple et autres semblables sur la discrétion, qui est la mère des vertus, qu’il tempère tellement toutes choses que les forts désirent faire davantage, et que les faibles ne se découragent pas » [17].

En recevant ce que le Psalmiste appelle l’intelligence de la misère du pauvre [18], Bernard sentit son cœur déborder de la tendresse de Dieu pour les rachetés du sang divin. Il n’effraya plus les humbles. Près des petits qu’attirait la grâce de ses discours, vinrent se ranger les sages, les puissants, les riches du siècle, abandonnant leurs vanités, devenus eux-mêmes petits et pauvres à l’école de celui qui savait les conduire tous des premiers éléments de l’amour à ses sommets. Au milieu des sept cents moines recevant de lui chaque jour la doctrine du salut, l’Abbé de Clairvaux pouvait s’écrier avec la noble fierté des saints : « Celui qui est puissant a fait en nous de grandes choses, et c’est à bon droit que notre âme magnifie le Seigneur. Voici que nous avons tout quitté pour vous suivre [19] : grande résolution, gloire des grands Apôtres ; mais nous aussi, par sa grande grâce, nous l’avons prise magnifiquement. Et peut-être même qu’en cela encore, si je veux me glorifier, ce ne sera pas folie ; car je dirai la vérité : il y en a ici qui ont laissé plus qu’une barque et des filets » [20].

Et dans une autre circonstance : « Quoi de plus admirable, disait-il, que de voir celui qui autrefois pouvait deux jours à peine s’abstenir du péché, s’en garder des années et sa vie entière ? Quel plus grand miracle que celui de tant de jeunes hommes, d’adolescents, de nobles personnages, de tous ceux enfin que j’aperçois ici, retenus sans liens dans une prison ouverte, captifs de la seule crainte de Dieu, et qui persévèrent dans les macérations d’une pénitence au delà des forces humaines, au-dessus de la nature, contraire à la coutume ? Que de merveilles nous pourrions trouver, vous le savez bien, s’il nous était permis de rechercher par le détail ce que furent pour chacun la sortie de l’Égypte, la route au désert, l’entrée au monastère, la vie dans ses murs [21] ! »

Mais d’autres merveilles que celles dont le cloître garde le secret au Roi des siècles, éclataient déjà de toutes parts. La voix qui peuplait les solitudes, avait par delà d’incomparables échos. Le monde, pour l’écouter, s’arrêta sur la pente qui conduit aux abîmes. Assourdie des mille bruits discordants de l’erreur, du schisme et des passions, on vit l’humanité se taire une heure aux accents nouveaux dont la mystérieuse puissance l’enlevait à son égoïsme, et lui rendait pour les combats de Dieu l’unité des beaux jours. Suivrons-nous dans ses triomphes le vengeur du sanctuaire, l’arbitre des rois, le thaumaturge acclamé des peuples ? Mais c’est ailleurs que Bernard a placé son ambition et son trésor [22] ; c’est au dedans qu’est la vraie gloire [23]. Ni la sainteté, ni le mérite, ne se mesurent devant Dieu au succès ; et cent miracles ne valent pas, pour la récompense, un seul acte d’amour. Tous les sceptres inclinés devant lui, l’enivrement des foules, la confiance illimitée des Pontifes, il n’est rien, dans ces années de son historique grandeur, qui captive la pensée de Bernard, bien plutôt qui n’irrite la blessure profonde de sa vie, celle qu’il reçut au plus intime de l’âme, quand il lui fallut quitter cette solitude à laquelle il avait donné son cœur.

A l’apogée de cet éclat inouï éclipsant toute grandeur d’alors, quand, docile à ses pieds, une première fois soumis par lui au Christ en son vicaire, l’Occident tout entier est jeté par Bernard sur l’infidèle Orient dans une lutte suprême, entendons ce qu’il dit : « Il est bien temps que je ne m’oublie pas moi-même. Ayez pitié de ma conscience angoissée : quelle vie monstrueuse que la mienne ! Chimère de mon siècle, ni clerc ni laïque, je porte l’habit d’un moine et n’en ai plus les observances. Dans les périls qui m’assiègent, au bord des précipices qui m’attirent, secourez-moi de vos conseils, priez pour moi » [24].

Absent de Clairvaux, il écrit à ses moines : « Mon âme est triste ; elle ne sera point consolée qu’elle ne vous retrouve. Faut-il, hélas ! que mon exil d’ici-bas, si longtemps prolongé, s’aggrave encore ? Véritablement ils ont ajouté douleur sur douleur à mes maux, ceux qui nous ont séparés. Ils m’ont enlevé le seul remède qui me fit supporter d’être sans le Christ ; en attendant de contempler sa face glorieuse, il m’était donné du moins de vous voir, vous son saint temple De ce temple, le passage me semblait facile à l’éternelle patrie. Combien souvent cette consolation m’est ôtée ! C’est la troisième fois, si je ne me trompe, qu’on m’arrache mes entrailles. Mes enfants sont sevrés avant le temps ; je les avais engendrés par l’Évangile, et je ne puis les nourrir. Contraint de négliger ce qui m’est cher, de m’occuper d’intérêts étrangers, je ne sais presque ce qui m’est le plus dur, ou d’être enlevé aux uns, ou d’être mêlé aux autres. Jésus, ma vie doit-elle donc tout entière s’écouler dans les gémissements ? Il m’est meilleur de mourir que de vivre ; mais je voudrais ne mourir qu’au milieu des miens ; j’y trouverais plus de douceur, plus de sûreté. Plaise à mon Seigneur que les yeux d’un père, si indigne qu’il se reconnaisse de porter ce nom, soient fermés de la main de ses fils ; qu’ils l’assistent dans le dernier passage : que leurs désirs, si vous l’en jugez digne, élèvent son âme au séjour bienheureux ; qu’ils ensevelissent le corps d’un pauvre avec les corps de ceux qui furent pauvres comme lui. Par la prière, par le mérite de mes frères, si j’ai trouvé grâce devant vous, accordez-moi ce vœu ardent de mon cœur. Et pourtant, que votre volonté se fasse, et non la mienne ; car je ne veux ni vivre ni mourir pour moi » [25].

Plus grand dans son abbaye qu’au milieu des plus nobles cours, saint Bernard en effet devait y mourir à l’heure voulue de Dieu, non sans avoir vu l’épreuve publique [26] et privée [27] préparer son âme à la purification suprême. Une dernière fois il reprit sans les achever ses entretiens de dix-huit années sur le Cantique, conférences familières recueillies pieusement par la plume de ses fils, et où se révèlent d’une manière si touchante le zèle des enfants pour la divine science, le cœur du père et sa sainteté, les incidents de la vie de chaque jour à Clairvaux [28]. Arrivé au premier verset du troisième chapitre, il décrivait la recherche du Verbe par l’âme dans l’infirmité de cette vie, dans la nuit de ce monde [29], quand son discours interrompu le laissa dans l’éternel face à face, où cessent toute énigme, toute figure et toute ombre.

Il convenait que l’on vît le héraut de la Mère de Dieu suivre de près son char de triomphe ; et c’est avec délices qu’entrant au ciel en l’Octave radieuse, vous vous perdez dans la gloire de celle dont vous proclamiez ici-bas les grandeurs...

Mais en ce jour, vous nous conviez, plutôt que de vous implorer vous-même, à la chanter, à la prier avec vous ; l’hommage que vous agréez le plus volontiers, ô Bernard, est de nous voir mettre à profit vos écrits sublimes pour admirer « celle qui monte aujourd’hui glorieuse, et porte au comble le bonheur des habitants des cieux. Si brillant déjà, le ciel resplendit d’un éclat nouveau à la lumière du flambeau virginal. Aussi, dans les hauteurs, retentissent l’action de grâces et la louange. Ne faut-il pas faire nôtres, en notre exil, ces allégresses de la patrie ? Sans demeure permanente, nous cherchons la cité où la Vierge bénie parvient à cette heure. Citoyens de Jérusalem, il est bien juste que, de la rive des fleuves de Babylone, nous en ayons souvenir et dilations nos cœurs au débordement du fleuve de félicité dont les gouttelettes rejaillissent aujourd’hui jusqu’à la terre. Notre Reine a pris les devants ; la réception qui lui est faite nous donne confiance à nous sa suite et ses serviteurs. Notre caravane, précédée de la Mère de miséricorde, à titre d’avocate près du Juge son Fils, aura bon accueil dans l’affaire du salut [30].

« Qu’il taise votre miséricorde, Vierge bienheureuse, celui qui se rappelle vous avoir invoquée en vain dans ses nécessités ! Pour nous, vos petits serviteurs, nous applaudissons à vos autres vertus ; mais de celle-ci, c’est nous que nous félicitons. Nous louons en vous la virginité, nous admirons votre humilité ; mais la miséricorde a pour les malheureux plus de douceur, nous l’embrassons plus chèrement, nous la rappelons plus fréquemment, nous l’invoquons sans trêve. Qui dira, ô bénie, la longueur, la largeur, la hauteur, la profondeur de la vôtre ? Sa longueur, elle s’étend jusqu’au dernier jour ; sa largeur, elle couvre la terre ; sa hauteur et sa profondeur, elle a rempli le ciel et vidé l’enfer. Aussi puissante que miséricordieuse, ayant maintenant recouvré votre Fils, manifestez au monde la grâce que vous avez trouvée devant Dieu : obtenez le pardon au pécheur, la santé à l’infirme, force pour les pusillanimes, consolation pour les affligés, secours et délivrance pour ceux que menace un péril quelconque [31],ô clémente, ô miséricordieuse, ô douce Vierge Marie [32] ! »

[1] Deut. XXXII, 13.

[2] Judic. VI, 37-40.

[3] Gen. III, 12.

[4] Cant. IV, 16.

[5] Bernard. Sermo in Nativ. B. M.

[6] Vita Bernardi, I, IV, 23.

[7] Greg. Dialog. II, XXXVI.

[8] S. P. Benedict. in Reg. Prolog.

[9] Isai. LIV, 1.

[10] Vita, I, VIII, 41.

[11] De diligendo Deo, I, 1.

[12] Psalm. XXX, 13.

[13] Vita, I, VI, 27-30.

[14] Act. IX, 15.

[15] Vita, I, VI, 30.

[16] Gen. XXXIII, 13.

[17] S. P. Benedict. Reg. LXIV.

[18] Psalm. XL, 2.

[19] Matth. XIX, 27.

[20] Bern. De Diversis, Sermo XXXVII, 7.

[21] In Dedicat. Eccl. Sermo 1, 2.

[22] Matth. VI, 21.

[23] Psalm. XLIV, 14.

[24] Epist. CCL.

[25] Epist. CXLI.

[26] De Consideratione, II, I, 1-4.

[27] Epist. CCXCVIII, etc.

[28] In Cantica, Sermon. I, 1 ; III, 6 ; XXVI, 3-14 ; XXXVI, 7 ; XLIV, 8 ; LXXIV, 1-7 ; etc.

[29] Ibid. Sermo LXXXVI, 4.

[30] Bernard. In Assumpt B. V. M. Sermo 1.

[31] Bernard. In Assumpt. B. M. V. Sermo IV.

[32] On sait que la tradition de la cathédrale de Spire attribue à saint Bernard l’addition de ces trois cris du cœur au Salve Regina.
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Message  gabrielle Jeu 21 Aoû 2014, 7:48 am

Le 21 août

Sainte Jeanne-Françoise Frémiot de Chantal, veuve


Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique a écrit:Sainte Jeanne de Chantal. — Jour de mort : 15 décembre 1641. Tombeau : dans le couvent des Visitandines d’Annecy. Vie : Jeanne-Françoise Frémiot de Chantal, fondatrice de l’Ordre de la Visitation, naquit en 1572 d’une illustre famille. Son père la donna en mariage au baron de Chantal ; épouse et mère, elle se dévoua entièrement à la formation morale et religieuse de ses enfants, de ses serviteurs et de ceux qui étaient sous sa dépendance. D’une très grande libéralité envers les pauvres, elle vit plus d’une fois la divine Providence multiplier ses modestes ressources ; aussi fit-elle vœu de ne jamais rien refuser à qui lui demanderait l’aumône au nom de Jésus-Christ. Son mari ayant été tué accidentellement à la chasse, elle supporta chrétiennement son deuil et voulut encore donner au meurtrier une marque publique de pardon en devenant la marraine de son fils. Une pieuse affection l’unissait à saint François de Sales, son directeur, et c’est avec son approbation qu’elle dit adieu à son père et à ses enfants, et fonda l’Ordre de la Visitation. — Messe « Cognovi » du commun des non Vierges.

La force et la douceur, l’énergie et la tendresse ; l’union de ces qualités est un des traits essentiels du caractère chrétien. De cette union le Sauveur lui-même donne le plus magnifique exemple : d’une énergie étonnante en certaines circonstances, et cependant toujours plein d’aménité et de bonté. Lorsqu’il s’arme d’un fouet pour chasser les vendeurs du temple, lorsqu’il déclare à saint Pierre, immédiatement après lui avoir promis les clefs du royaume des cieux : « Retire-toi de moi, Satan, tu m’es un scandale », il semble, oserions-nous dire, que nous ne comprenons plus le Sauveur ; mais il montre ailleurs une telle tendresse à l’égard des pécheurs, à l’égard de Marie-Madeleine, de la femme adultère, du bon larron, à l’égard de saint Pierre après son reniement ! Ainsi, devons-nous user de force et de douceur quand et comme il convient. Sachons être énergiques sans rigueur excessive, sans cesser d’être aimables ; et que notre bonté ne dégénère pas en faiblesse et en apathie. S’agit-il de nos principes, le dogme et la morale sont-ils en cause ? Alors soyons fermes et inébranlables ; point de tolérance admissible en pareille circonstance ; mais, dans nos rapports avec les hommes, ayons assez de douceur et de condescendance pour les comprendre, les excuser, ou leur pardonner. Un chrétien doit être ferme et rigide comme un père, compatissant et tendre comme une mère ! Telles sont les qualités que nous admirons aujourd’hui en sainte Jeanne de Chantal.

Un trait de la vie de sainte Jeanne de Chantal. — Un des moments les plus pénibles de sa vie fut celui où elle se sépara des siens : « Le 19 mars 1610, jour fixé pour les adieux, les parents et les amis de la sainte se réunirent chez M. Frémiot. L’assemblée était nombreuse. Tout le monde fondait en larmes. Mme de Chantal, seule, conservait un calme apparent ; mais ses yeux nageaient dans l’eau, et témoignaient de la violence qu’elle était obligée d’employer pour se contenir. Elle allait de l’un à l’autre, embrassant ses parents, leur demandant pardon, les conjurant de prier pour elle, essayant de ne pas pleurer, et pleurant plus fort. Quand elle arriva à ses enfants, elle n’y put tenir. Son fils, Celse-Bénigne, se pendit à son cou et essaya par mille caresses de la détourner de son projet. Mme de Chantal, penchée sur lui, le couvrait de baisers et répondait à toutes ses raisons avec une force admirable. Nul cœur, si insensible qu’il fût, n’était capable de retenir ses sanglots en entendant « ce discours filial et maternel si douloureusement amoureux ». Après que les cœurs eurent été épuisés de tendresse, Mme de Chantal, pour mettre fin à une scène qui l’accablait, se dégagea vivement des bras de son fils et voulut passer outre. Ce fut alors que Celse-Bénigne, désespéré de ne pouvoir retenir sa mère, se coucha en travers de la porte en disant : « Eh bien ! Ma mère, si je ne puis vous retenir, du moins vous passerez sur le corps de votre fils ». A ces mots, Mme de Chantal sentit son cœur se briser, et, ne pouvant plus soutenir le poids de sa douleur, elle s’arrêta et laissa couler librement ses larmes. Le bon M. Robert, qui assistait à cette scène déchirante, craignant que Mme de Chantal ne faiblît au moment suprême : « Eh quoi ! Madame, lui dit-il, les pleurs d’un enfant vous pourront ébranler ? – Non ! reprit la sainte en souriant à travers ses larmes ; mais que voulez-vous, je suis mère ! — Et, les yeux au ciel, nouvel Abraham elle passa sur le corps de son fils » [41].

[41] Mgr BOUGAUD. — Histoire de Sainte Chantal. Tome premier, p. 411-413.
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Message  gabrielle Ven 22 Aoû 2014, 7:39 am

Le 22 août

Coeur Immaculée de Marie

Sermon de saint Bernardin de Sienne a écrit:Quel mortel, s’il ne s’appuie sur la parole divine, osera célébrer peu ou prou, de ses lèvres non purifiées ou même souillées, cette véritable Mère de Dieu et des hommes, que Dieu le Père, avant tous les siècles, a prédestinée à rester perpétuellement vierge, que le Fils a choisie pour sa très digne Mère, en qui le Saint-Esprit a préparé le séjour de toute grâce ? Par quelles paroles le pauvre homme que je suis osera-t-il exalter les sentiments si profonds conçus par ce Cœur très pur et exprimés par cette bouche très sainte, alors que la langue de tous les Anges en est incapable ? Car le Seigneur a dit : « L’homme bon tire de bonnes choses du bon trésor du cœur » : et cette parole aussi peut-être un trésor. Peut-on concevoir, parmi les simples hommes, quelqu’un de meilleur que celle-là, qui mérita de devenir la Mère de Dieu, qui pendant neuf mois a abrité Dieu lui-même dans son cœur et dans ses entrailles ? Quel trésor est meilleur que cet amour divin lui-même, dont le Cœur de la Vierge était l’ardente fournaise ?

De ce Cœur donc, comme de la fournaise du feu divin, la bienheureuse Vierge a tiré de bonnes paroles, c’est-à-dire les paroles d’une très ardente charité. De même que d’un vase plein d’un vin souverain et excellent ne peut sortir que du très bon vin ; ou comme d’une fournaise très ardente ne peut sortir qu’un feu brûlant ; ainsi, de la Mère du Christ n’a pu sortir qu’une parole d’amour et de zèle souverains et souverainement divins. C’est le fait d’une maîtresse et d’une dame sage que de proférer des paroles peu nombreuses, mais solides et pleines de sens. Ainsi nous trouvons dans l’Évangile, à sept reprises, sept paroles seulement, d’une sagesse et d’une force étonnantes, prononcées par la très bénie Mère du Christ : il est ainsi montré mystiquement qu’elle fut pleine de la grâce septiforme. Avec l’Ange elle n’a prononcé que deux paroles. Avec Élisabeth deux encore. Avec son Fils deux également, la première fois au Temple, la seconde fois aux Noces. Avec les serviteurs des noces, une seule parole. Et dans tous les cas, elle a fort peu parlé. Mais elle s’est dilatée davantage dans la louange de Dieu et dans l’action de grâces, lorsqu’elle a dit : « Mon âme magnifie le Seigneur… » Là, ce n’est pas avec l’homme, mais avec Dieu qu’elle a parlé. Ces sept paroles, elles les a prononcées selon les sept progrès et actions de l’amour, en observant une progression et un ordre admirable : ce sont là comme sept flammes de son Cœur embrasé.


Homélie de saint Robert Bellarmin, évêque, confesseur et docteur a écrit:Le fardeau et le joug que le Seigneur imposa à saint Jean, en lui confiant le soin de la Vierge Mère, furent vraiment un joug suave et un fardeau léger. Qui donc ne partagerait très volontiers la demeure de cette Mère, qui porta neuf mois dans son sein le Verbe incarné et vécut avec lui, très doucement et dévotement, pendant trente années ? Qui ne porterait envie au disciple bien-aimé du Seigneur qui, en l’absence du Fils de Dieu, obtint la présence de la Mère de Dieu ? Mais, si je ne m’abuse, nous pouvons, nous aussi, obtenir par nos prières de la bonté du Verbe, incarné à cause de nous et crucifié à cause de son grand amour pour nous, qu’il nous dise à nous aussi : « Voici ta Mère. » Et qu’il dise de nous à sa Mère : « Voici ton fils. »

Le doux Seigneur n’est pas avare de ses dons, pourvu que « nous approchions du trône de sa grâce avec » foi et « confiance », avec un cœur non pas hypocrite, mais véritable et sincère. Celui qui a voulu nous faire cohéritiers du royaume de son Père ne dédaignera certes pas de nous avoir pour cohéritiers de l’amour de sa Mère. Quant à cette Vierge très bonne, elle ne sera pas accablée par la multitude de ses enfants, car elle a un cœur immense, et elle désire vivement éviter la perte d’aucun de ceux que son Fils a rachetés par un sang si précieux et une mort d’un si grand prix. « Approchons donc avec confiance du trône de la grâce » du Christ ; humblement et avec larmes, demandons-lui qu’il dise à sa Mère, de chacun de nous : « Voici ton fils. » Et qu’il dise de sa Mère, à chacun de nous : « Voici ta Mère. »

Quel bonheur ce sera pour nous de vivre sous l’égide d’une pareille Mère ! Qui osera nous arracher de son sein ? Quelle tentation pourra nous vaincre, si nous mettons notre confiance dans le patronage de la Mère de Dieu, qui est aussi la nôtre ? Et nous ne serons pas les premiers à avoir reçu un tel bienfait. Beaucoup nous ont précédés ; oui, beaucoup ont accédé à ce patronage unique et tout maternel de cette Vierge, et aucun n’en est revenu déçu ou triste : tous, soutenus par le patronage d’une telle Mère, tout joyeux et contents. Car c’est d’elle qu’il est écrit : « Elle broiera ta tête ». Ils ont donc confiance, grâce à elle, qu’eux aussi marcheront hardiment « sur l’aspic et le basilic, fouleront aux pieds le lion et le dragon ». Car il semble impossible qu’il se perde, celui dont le Christ a dit à la Vierge : « Voici ton fils », pourvu que lui-même ne fasse pas la sourde oreille à ce que le Christ lui dit : « Voici ta mère. »

Le même jour

Saints Timothée, Hippolyte et Symphorien, martyrs


Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique a écrit:Saint Timothée et ses Compagnons. — Jour de mort : 22 août. Tombeau : celui de saint Timothée, à Rome, près de celui de saint Paul ; celui de saint Hippolyte, à Ostie ; celui de saint Symphorien, à Autun. Vie : Saint Timothée vint d’Antioche à Rome où il prêcha l’Évangile, sous le pape Melchiade (311-34). « Tarquin, préfet de la ville, le fit arrêter, et, après une longue détention, le fit flageller jusqu’à trois fois parce qu’il refusait de sacrifier aux idoles. Après avoir souffert les plus cruels supplices, il eut enfin la tête tranchée ». — A Porto, près de Rome, saint Hippolyte, évêque et homme de grande culture. Sous l’empereur Alexandre, ce champion de la foi fut jeté, les pieds et les mains liés, dans une fosse remplie d’eau et reçut aussi la couronne du martyre. Les chrétiens ensevelirent ses restes à proximité de cet endroit ». — Le même jour, on exécuta à Autun, sous l’empereur Aurélien (270-275), saint Symphorien, encore adolescent. Tandis qu’il se rendait au supplice, sa mère l’exhortait à persévérer : « Mon fils, mon fils, lui disait-elle, souviens-toi de la vie éternelle ; regarde le ciel et vois le Roi éternel qui y règne ! La vie ne t’est pas enlevée, elle est changée en une meilleure ».
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Message  gabrielle Sam 23 Aoû 2014, 8:12 am

Le 23 août

Saint Philipe Béniti, confesseur

Dom Guéranger, l’Année Liturgique a écrit:Notre-Dame règne maintenant dans les cieux. Son triomphe sur la mort a été sans labeur ; comme Jésus pourtant, c’est par la souffrance qu’elle a mérité d’entrer dans sa gloire [4]. Nous n’arriverons pas autrement que le Fils et la Mère au bonheur sans fin. Ayons souvenir des joies si douces goûtées durant ces huit jours ; mais n’oublions pas que le chemin n’est point achevé pour nous encore. Que restez-vous à regarder le ciel ? disaient aux disciples les Anges de l’Ascension, de la part du Seigneur monté dans la nue [5] ; car les disciples, devant qui s’étaient révélés un instant les horizons de la patrie, ne se résignaient pas à reporter leurs yeux vers la vallée des larmes. Comme le Seigneur, Marie, aujourd’hui, nous envoie son message des hauteurs radieuses où nous la suivrons, mais plus tard, où nous l’entourerons, mais après avoir dans les peines de l’exil mérité de former sa cour ; sans distraire d’elle notre âme, l’apôtre de ses douleurs, Philippe Benizi, nous rappelle au vrai sentiment de notre situation d’étrangers et de pèlerins sur la terre [6].

Luttes au dehors, au dedans craintes [7] : pour une large part, ce fut la vie de Philippe, comme l’histoire de sa patrie, Florence, l’histoire de l’Italie et du monde au XIIIe siècle. Né à l’heure où une admirable efflorescence de sainteté conspirait à faire de la cité des fleurs un paradis nouveau, il trouvait au même temps sa ville natale en butte aux factions sanglantes, aux assauts de l’hérésie, à tout l’excès des misères qui montrent que Jérusalem et Babylone se pénètrent partout ici-bas. Nulle part l’enfer n’est si près, que là où le ciel se manifeste avec une intensité plus grande ; par l’assistance de Marie, on le vit bien dans ce siècle où se rencontrèrent en voisinage plus immédiat que jamais la tête du serpent et le talon de la femme. L’ancien ennemi, multipliant les sectes, avait ébranlé la foi au centre même des provinces enserrant la Ville éternelle. Tandis qu’en Orient l’Islam refoulait les derniers croisés, en Occident la papauté se débattait contre l’empire, devenu comme un fief de Satan aux mains de Frédéric II. Partout, dans la chrétienté dont l’unité sociale apparaissait dissoute, se révélait, à l’affaiblissement des croyances, au refroidissement de l’amour, le progrès du poison dont l’humanité doit mourir.

Mais le prince du mal allait connaître la vertu des réactifs que le ciel tenait en réserve pour soutenir la sénilité du monde. C’est alors que Notre-Dame présente à son Fils irrité Dominique et François, pour réduire, par l’accord de la science et de tous les renoncements, les ignorances et les cupidités de la terre : alors aussi que Philippe Benizi, le Servite de la Mère de Dieu, reçoit d’elle la mission de prêcher par l’Italie, la France et la Germanie, les indicibles souffrances qui firent d’elle la corédemptrice du genre humain.

Déjà les fêtes des Sept saints fondateurs et de Julienne Falconiéri nous ont dit les origines, le but du pieux Ordre des Servites, la part prépondérante qu’eurent dans sa propagation les travaux, les épreuves, la foi du Saint de ce jour.

Approche, Philippe, et monte sur ce char [8]. Vous l’entendîtes, cette parole, dans les jours où le monde souriait à votre jeunesse et vous offrait sa renommée ou ses plaisirs ; c’était l’invitation que vous faisait Marie, alors qu’assise sur le char d’or figurant la vie religieuse à laquelle vous étiez convié, elle était vers vous descendue : un manteau de deuil enveloppait de ses plis la souveraine des cieux ; une colombe voltigeait autour de sa tête ; un lion et une brebis traînaient son char, entre des précipices d’où montaient les sifflements de l’abîme. C’était l’avenir qui se dévoilait : vous deviez parcourir la terre en la compagnie de la Mère des douleurs, et ce monde que déjà l’enfer avait miné de toutes parts n’aurait pour vous nul péril ; car la douceur et la force y seraient vos guides, la simplicité votre inspiratrice. Heureux les doux, car ils posséderont la terre [9] !

Mais c’est contre le ciel surtout que devait vous servir l’aimable vertu qui a cette promesse d’empire ; contre le ciel qui lutte lui-même avec les forts, et vous réservait l’épreuve du suprême abandon devant lequel avait tremblé l’Homme-Dieu : après des années de prières, de travaux, d’héroïque dévouement, pour récompense vous connûtes le rejet apparent du Seigneur, le désaveu de son Église, l’imminence d’une ruine menaçant par delà votre tête tous ceux que Marie vous avait confiés. Contre l’existence de vos fils les Servîtes, nonobstant les paroles de la Mère de Dieu, ne se dressait rien moins que l’autorité de deux conciles généraux, dont le Vicaire du Christ avait arrêté de laisser les résolutions suivre leur cours. Notre-Dame vous donnait de puiser au calice de ses souffrances. Vous ne vîtes point le triomphe d’une cause qui était la sienne autant que la vôtre ; mais comme les patriarches saluant de loin l’accomplissement des promesses, la mort ne put ébranler votre confiance sereine et soumise : vous laissiez à votre fille Julienne Falconieri le soin d’obtenir, par ses prières devant la face du Seigneur, ce que n’avaient pu gagner vos démarches auprès des puissants.

La puissance suprême ici-bas, un jour l’Esprit-Saint parut la mettre à vos pieds : comme le demande l’Église au souvenir de l’humilité qui vous fit redouter la tiare, obtenez-nous de mépriser les faveurs du temps pour ne rechercher que le ciel [10]. Les fidèles cependant n’ont point oublié que vous fûtes le médecin des corps, avant d’être celui des âmes ; leur confiance est grande dans l’eau et les pains que vos fils bénissent en cette fête, et qui rappellent les faveurs miraculeuses dont fut illustrée la vie de leur père : ayez égard toujours à la foi des peuples ; répondez au culte spécial dont les médecins chrétiens vous honorent. Aujourd’hui enfin que le char mystérieux de la première heure est devenu le char de triomphe où Notre-Dame vous associe à la félicité de son entrée dans les cieux, apprenez-nous à compatir comme vous de telle sorte à ses douleurs, que nous méritions d’être avec vous dans l’éternité participants de sa gloire.

[4] Luc. XXIV, 26.

[5] Act. I, 11.

[6] Heb. XI, 13.

[7] II Cor. VII, 5.

[8] Act. VIII, 29.

[9] Matth. V, 4.

[10] Collecta diei.


Le même jour

Vigile de Saint Barthélémy, apôtre

Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique a écrit:La vigile. — Nous nous préparons à la fête de demain. La messe est celle du commun (Ego autem). Conformément à la pensée de l’Église, étudions de près l’Évangile. Pensée très ancienne, semble-t-il, puisque c’est à l’Évangile que la liturgie emprunte les antiennes des premières Vêpres et de Laudes (premier et troisième nocturne de l’ancienne vigile). Le passage est extrait du Discours après la Cène où le Seigneur manifeste aux siens le plus profond et le plus intime de son Cœur. Nous découvrons quatre pensées bien distinctes dans les lignes qui nous occupent plus spécialement ici : le précepte de l’amour du prochain, l’amitié de Jésus pour nous, une exhortation, et une prière. Cet Évangile est une leçon que nous donne le Sauveur en montrant à la fois comment saint Barthélemy en a lui-même fidèlement suivi tous les points.

a) Le grand précepte de la charité — « ceci est mon commandement », proclame-t-il avec insistance — est le premier signe distinctif du disciple du Christ. Grave obligation ; toute la mesure et l’étendue de notre amour du prochain doit être celle de l’amour du Christ pour nous, du Christ qui nous a aimés jusqu’à la mort. « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » ; ces mots ont une résonance plus profonde à la messe ; plus que des mots, ils y deviennent un fait et une réalité, et c’est pourquoi aussi nous devrions être embrasés de charité fraternelle pendant le Saint-Sacrifice. Mais le Seigneur nous rappelle en même temps l’exemple de son Apôtre dont la brûlante charité a été scellée par le martyre ; il est mort pour ses amis ; c’est en faveur du corps entier de l’Église qu’il a souffert, pour vous et pour moi ; par le sacrifice de la messe nous recevons, aujourd’hui et demain, le fruit de son amour, de son amour jusqu’à la mort.

b) « Vous êtes mes amis ! » Quelle consolante parole ! Le chrétien n’est plus un esclave comme autrefois le juif, mais l’ami du Christ qui nous a tout confié. Nous sommes de la famille, nous sommes des amis du Sauveur. Le Christ entretenait la plus étroite amitié avec ses Apôtres (le Commun des Apôtres est plein de cette pensée). Or, saint Paul nous affirme aussi que nous ne sommes pas « des étrangers, ni des hôtes de passage, mais des concitoyens des saints et des membres de la famille de Dieu », précisément parce que nous sommes « édifiés sur le fondement des Apôtres ». Combien notre vie de foi serait plus intime et plus profonde si nous conservions toujours le vif sentiment de cette grande vérité !

c) « Je vous ai choisis pour que vous portiez du fruit ». Comprenons donc notre foi qui vient moins des hommes que de Dieu. Ayons profondément conscience de notre vocation, et alors, si nous gardons l’humilité, la force et la confiance en l’efficacité de la grâce ne nous feront jamais défaut. Considérons les Apôtres ; ils étaient des ignorants et des faibles, absolument impropres à devenir les fondateurs et les colonnes de l’Église universelle. Le Christ les a appelés, il leur a donné la force d’exécuter leur grande tâche, « de porter du fruit, et du fruit qui demeure ». Voilà une pensée qui réconforte !

d) Enfin le Seigneur parle de la prière faite en son nom ; aujourd’hui encore, nous en éprouvons, à la messe, la bienfaisante efficacité.


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Message  gabrielle Dim 24 Aoû 2014, 7:52 am

Le 24 août
Saint Barthélemy, apôtre


Leçons à Matines avant 1960 a écrit:L’Apôtre Barthélémy était Galiléen. Il parcourut la partie des Indes située en deçà du Gange, contrée que le sort lui avait assignée, quand les Apôtres s’étaient partagé le monde pour y prêcher l’Évangile de Jésus-Christ. Il annonça à ces peuples l’avènement du Seigneur Jésus, en suivant l’Évangile de saint Matthieu. Après avoir obtenu de nombreuses conversions à la foi chrétienne dans ces contrées, et supporté beaucoup de travaux et d’épreuves, il se dirigea vers la grande Arménie.

Là, il convertit à la foi chrétienne le roi Polymius, la reine son épouse, et douze villes entières. Ce succès suscita contre lui une grande jalousie de la part des prêtres de cette nation. Ils allèrent jusqu’à exciter la haine d’Astyage, frère du roi Polymius, au point que le prince ordonna d’écorcher vif Barthélémy et, après cette cruauté, de lui trancher la tête. Ce fut dans ce supplice que l’Apôtre rendit son âme à Dieu.

Son corps, enseveli à Albanopoli, ville de la grande Arménie et lieu de son martyre, fut, dans la suite, transporté d’abord à Lipari, puis à Bénévent, et enfin à Rome, par, l’Empereur Othon III. On le plaça dans une église consacrée sous son patronage, dans l’île du Tibre. Sa Fête se fait à Rome le huitième jour des calendes de septembre, et elle est célébrée pendant huit jours consécutifs dans cette basilique, par un grand concours de peuple.

Homélie de saint Ambroise, Évêque.

Ce sont les grandes âmes, les âmes sublimes qui gravissent la montagne. Car le Prophète ne dit pas au premier venu : « Monte sur une haute montagne, toi qui évangélises Sion ; élève ta voix avec force, toi qui évangélises Jérusalem. » Efforcez-vous, non de vos pieds corporels, mais par de grandes actions, de gravir cette montagne et de suivre Jésus-Christ, afin de pouvoir être aussi vous-même une montagne. Car, parcourez l’Évangile, et vous trouverez que les disciples furent les seuls à monter avec lui sur la montagne. Le Seigneur prie donc, non pour lui, mais pour moi. Car bien que le Père ait tout remis en la puissance du Fils, néanmoins le Fils, pour remplir son rôle d’homme, juge qu’il doit prier pour nous son Père, parce qu’il est notre avocat.

« Et il passa, dit le texte, toute la nuit à prier Dieu. » C’est un exemple qui vous est donné, ô Chrétien, c’est un modèle qu’on vous prescrit d’imiter. Car, que ne devez-vous pas faire pour votre salut, quand le Christ passa toute la nuit à prier pour vous ? Qu’est-il convenable que vous fassiez, ayant quelque œuvre de piété à entreprendre, puisque le Christ, avant que d’envoyer en mission ses Apôtres, se mit en prière, et pria seul ? Et on ne voit pas ailleurs, ce me semble, qu’il ait prié avec ses Apôtres. Partout il est seul à prier.

C’est que les désirs des hommes ne comprennent pas les desseins de Dieu, et personne ne peut pénétrer dans l’intérieur de Jésus-Christ.  « Il appela ses disciples, dit le texte, et il choisit douze d’entre eux, » qu’il destinait à procurer aux hommes le secours du salut dans tout l’univers, en y répandant la semence de la foi. Remarquez en même temps l’économie du plan céleste. Ce ne sont ni des savants, ni des riches, ni des nobles, mais des pêcheurs et des publicains qu’il a choisis pour cette mission : de peur qu’il ne semblât avoir usé auprès de quelques âmes, soit des artifices de la prudence pour les séduire, soit des richesses pour les acheter, soit de l’autorité du pouvoir et du prestige de la noblesse pour les amener à sa grâce : le Sauveur voulait que ce soit l’empire de la vérité, et non la force de l’éloquence, qui triomphât des esprits.
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Message  gabrielle Dim 24 Aoû 2014, 8:12 am

ROBERT. a écrit:
Le 23 août

Le même jour

Vigile de Saint Barthélémy, apôtre

Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique a écrit:  
...b) « Vous êtes mes amis ! » Quelle consolante parole ! ...Nous sommes de la famille, nous sommes des amis du Sauveur.  ...Combien notre vie de foi serait plus intime et plus profonde si nous conservions toujours le vif sentiment de cette grande vérité !

...d) Enfin le Seigneur parle de la prière faite en son nom ; aujourd’hui encore, nous en éprouvons, à la messe, la bienfaisante efficacité.


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https://messe.forumactif.org/t5561p105-sanctoral#108692
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La consolation du Sauveur précède la tribulation actuelle.

Saint Jean Chrysostôme, in Actes XXII, 6-30 a écrit:

c'est toujours dans les tribulations que Dieu console, c'est alors que sa présence est la plus désirée, et il nous exerce dans les périls.
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https://messe.forumactif.org/t5380p630-suite-du-commentaire-des-actes-des-apotres-par-saint-jean-chrysostome#108581
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Merci Robert!
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Message  Javier Dim 24 Aoû 2014, 12:23 pm

Un travail impressionnant votre sanctoral, ma très chère Gabrielle. Je voudrais tout lire !

DIEU VOUS BÉNISSE ET VOUS GARDE TOUJOURS, MA SOEUR !
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