Sanctoral
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Re: Sanctoral
Désolée, cher Robert, mais Saint François n'est pas un Docteur de l'Église, il est confesseur.
On le nomme le Séraphique François, en raison de son amour pour Dieu.
On le nomme le Séraphique François, en raison de son amour pour Dieu.
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Sanctoral
gabrielle a écrit:Désolée, cher Robert, mais Saint François n'est pas un Docteur de l'Église, il est confesseur.
On le nomme le Séraphique François, en raison de son amour pour Dieu.
Le Docteur Séraphique est Saint Bonaventure, si je ne fais pas erreur
Benjamin- Nombre de messages : 6869
Date d'inscription : 26/07/2011
Re: Sanctoral
Le 5 octobre
Saint Placide et ses compagnons, martyrs
Saint Placide et ses compagnons, martyrs
Dom Guéranger, Année Liturgique a écrit:Quelle alliance de force et de grâce offre à nos yeux ravis le premier martyr de l'Ordre bénédictin! C'était le temps où l'empire ayant succombé, le joug des Goths ariens pesait sur l'Italie. Rome échappait à l'influence des races illustres qui avaient fait sa grandeur; celles-ci toutefois ne s'abandonnaient pas. Grande leçon réservée, pour l'heure des révolutions de l'avenir, à d'autres descendants de non moins nobles familles: en place du drapeau de l'honneur civique, confié jadis à leurs pères, les survivants du vieux patriciat curent à cœur de tenir plus haut encore l'étendard du seul héroïsme et des seules vertus qui demeurent pour l'éternité. Ce que faisant, Benoit de Nursie, dans sa fuite au désert, avait mieux qu'aucun triomphateur servi Rome et ses immortelles destinées. Le monde l'eut bientôt compris ; et alors commença, dit saint Grégoire, historien de Benoît, « le concours des nobles romains donnant leurs enfants au patriarche des moines, afin qu'il les nourrit pour le Dieu tout-puissant (1). »
Placide était le premier-né du patrice Tertullus. Digne d'un tel fils, les aimables qualités révélées en celui-ci dès le plus jeune âge furent pour le père un motif d'offrir à Dieu, sans tarder plus, ces prémices très chères de sa paternité. Ainsi aimait-on dans ces temps, non pour le monde qui passe, mais pour la vie sans fin, non pour soi, mais pour le Seigneur. Vingt ans après, le Seigneur reconnaissait dignement la foi de Tertullus, en prenant, avec l'aîné, ses deux autres fils et leur sœur dans l'holocauste du martyre. Holocauste non nouveau du reste en l'héroïque famille, s'il est vrai qu'elle fût l'alliée parle sang, l'héritière des biens comme de la vertu du saint martyr Eustache, immolé quatre siècles plus tôt avec les siens pour le Christ (1).
Parmi les enfants de grande espérance que les vaincus de l'ancien empire amenaient à l'école de milice nouvelle qui s'ouvrait pour eux dans la Vallée sainte, Sublac voyait aussi le fils d'Equitius, Maur, plus âgé que Placide de quelques années. Maur et Placide, aux noms inséparables éternellement de celui de Benoît, dont l'auréole se complète de leur gloire, aux rayons si concordants, si distincts pourtant.
Egaux dans leur amour du Maître et du Père, eux-mêmes également aimés pour leur égale fidélité dans les œuvres bonnes (2), ils expérimentent à l'envi cette délectation des vertus qui fait de la pratique du bien une seconde nature (3). Mais tout pareil que soit leur zèle à manier au service du Christ roi les très fortes et très belles armes de l'obéissance (4), c'est merveille de voir le Maître se conformer à l'âge des disciples, s'adapter de telle sorte aux nuances de leurs âmes (5), que rien de précipité ou de contraint n'apparaît dans cette éducation qui discipline la nature sans l'étouffer, qui suit l'Esprit-Saint et ne le dirige pas. Maur retracera surtout l'austère gravité de Benoît, Placide sa simplicité, sa douceur. Benoît prend Maur pour témoin du châtiment infligé au moine vagabond qui ne pouvait rester à la prière (1) ; c'est Placide qu'il veut près de lui sur la montagne où sa supplication obtient l'eau vive, grâce à laquelle péril et fatigue seront épargnés aux Frères habitant les rochers qui dominent l'Anio (2). Mais lorsque, dans ses promenades au bord du fleuve, tenant Placide par la main et appuyé sur Maur, le législateur des moines explique à tous deux les règles du code de perfection dont ils seront les apôtres, le ciel ne sait qu'admirer le plus, de la candeur du premier qui lui vaut les tendresses du Père, ou de la précoce maturité du second justifiant la confiance du patriarche et partageant déjà son fardeau (3).
Qui n'a présente à la pensée l'admirable scène où Maur marcha sur les eaux, pour arracher Placide au lac qui allait l'engloutir? le retentissement s'en est prolongé dans tous les siècles monastiques et religieux, exaltant l'obéissance de Maur, l'humilité de Benoît, la clairvoyante simplicité de l'enfant sauvé des eaux et prononçant entre les deux comme juge du prodige (4). C'est de tels enfants que le Maître a pu dire en connaissance de cause : « Le Seigneur révèle souvent au plus jeune ce qui est le meilleur (5). » Et l'on peut croire que les souvenirs de la sainte Vallée dirigèrent sa plume, quand plus tard il formula pour toujours cette prescription : « En aucun lieu, lorsqu'il s'agira du rang, on ne tiendra compte de l'âge, pas plus qu'il ne portera préjudice ; car Samuel et Daniel enfants ont jugé les vieillards (1). »
Les Leçons suivantes, qui sont celles du Bréviaire monastique, achèveront pour nous le récit de la vie de Placide et raconteront sa mort. En 1588. la découverte à Messine des reliques du Martyr et de ses compagnons de victoire est venue confirmer la véracité des Actes de leur glorieuse Passion. Ce fut à cette occasion que le Pape Sixte-Quint étendit la célébration de leur fête à toute l'Eglise sous le rite simple.
Placide, né à Rome, eut pour père Tertullus, de la très noble famille des Anicii. Il fut, encore enfant, offert à Dieu et confié à saint Benoît. D'une admirable innocence, tels furent ses progrès dans la vie monastique, qu'il compta parmi les principaux disciples du Maître. Il était présent, lorsqu'une source miraculeuse jaillit, à la prière de celui-ci, au désert de Sublac. Un autre prodige est celui dont il fut l'objet lorsque, tout jeune encore, étant allé puiser au lac il y tomba et fut sauvé, au commandement du bienheureux Père, par le moine Maur courant à pied sec sur les eaux. Il accompagna Benoît lors de sa retraite en Campanie et, dans sa vingt-deuxième année, fut envoyé en Sicile pour y défendre contre d'injustes déprédations les possessions et droits assurés par son père au monastère du Mont-Cassin. De grands et nombreux prodiges marquèrent sa route, et ce fut précédé de la renommée de sa sainteté qu'il parvint à Messine. Il lut le premier qui introduisit dans l'île la discipline monastique, en construisant non loin du port, sur le domaine paternel, un monastère où trente moines furent rassemblés.
Rien qui l'emportât sur lui en placidité douce, en humilité ; en prudence, gravité, miséricorde, perpétuelle tranquillité d'âme, il surpassait tout le monde. La contemplation des choses célestes absorbait le plus souvent ses nuits, ne s'asseyant un peu que lorsque s'imposait la nécessité du sommeil. Combien grand n'était pas son amour du silence ! fallait-il parler, tout son discours était du mépris du monde et de l'imitation de Jésus-Christ. Son zèle pour le jeûne était tel, qu'il s'abstenait toute l'année de chair et de laitage ; pendant le Carême, les mardi, jeudi et Dimanche, il se contentait de pain et d'eau fraîche, se passant les autres jours de toute nourriture. Il ne but jamais de vin, porta perpétuellement le cilice. Cependant si grands, si nombreux étaient les miracles de Placide, que leur éclat lui amenait en foule, implorant guérison, les malades non seulement du voisinage, mais encore de l'Etrurie et de l'Afrique ; toutefois il avait pris, dans son insigne humilité, l'habitude d'opérer au nom de saint Benoît ces divers miracles et de lui en attribuer le mérite.
Sa sainteté, ses prodiges favorisaient grandement les progrès de la religion chrétienne, quand, la cinquième année depuis sa venue en Sicile, eut lieu une irruption subite de Sarrasins. Or, il se trouva que dans ces mêmes jours Eutychius et Victorinus, frères de Placide, avec sa sœur la vierge Flavia, étaient arrivés de Rome pour lui faire visite ; les barbares, surprenant l'église du monastère pendant l'office de nuit, s'emparèrent d'eux, ainsi que de Donat, de Fauste, du diacre Firmat et des trente moines. Donat eut aussitôt la tête tranchée. Les autres, amenés devant Manucha le chef des pirates, furent sommés d'adorer ses idoles ; ce qu'ayant sans faiblir refusé de faire, on les jeta pieds et poings liés en prison sans aucune nourriture, après les avoir frappés de verges, et avec ordre de les frapper tous les jours. Mais Dieu les soutint ; lorsque après beaucoup de jours on les ramena au tyran, leur constance dans la foi fut la même ; de nouveau flagellés à plusieurs reprises, on les suspendit nus la tête en bas au-dessus d'une fumée épaisse, pour les étouffer. Chacun les croyait morts ; le lendemain, ils reparaissaient pleins de vie, miraculeusement guéris, sans aucune blessure.
Alors le tyran s'en prit séparément à la vierge Flavia, et ne pouvant rien sur elle par menaces, il la fit suspendre nue par les pieds à une haute poutre Mais comme il lui imputait à infamie cette épreuve : L'homme et la femme, dit la vierge, ont un seul Dieu pour créateur et auteur ; c'est pourquoi mon sexe ne me sera pas imputé près de lui à démérite, ni davantage cette nudité que je supporte pour son amour à lui qui, pour moi, ne voulut pas être seulement dépouillé de ses vêtements, mais encore attaché aune croix. Sur cette réponse Manucha furieux, après avoir repris contre elle le supplice des verges et de la fumée, ordonne qu'on la livre à la prostitution. Mais la vierge priait ; Dieu paralysa ceux qui voulurent l'approcher, et les punit de douleurs subites en tous leurs membres. Après la vierge, ce fut au frère de soutenir l'assaut. Comme il dénonçait la vanité des idoles, Manucha lui fit briser à coups de pierres la bouche et les dents, puis commanda qu'on lui coupât la langue jusqu'à la racine ; mais le martyr n'en parlait pas avec moins de netteté et d'aisance. La colère du barbare s'accrut à ce prodige ; sur Placide, sa sœur et ses frères, renversés à terre, il ordonne qu'on entasse en poids énorme des ancres et des meules, sans pourtant arriver davantage a leur nuire. Enfin, de la seule famille de Placide trente-six martyrs eurent la tète tranchée' avec leur chef, sur le rivage du port de Messine ; ils remportèrent la palme avec beaucoup d'autres, le trois des nones d'octobre, l'an du salut cinq cent trente-neuf. Quelques jours plus tard, Gordien, moine de ce même monastère échappé par la fuite, retrouva tous les corps intacts et les ensevelit avec larmes. Quant aux barbares, ils furent peu après engloutis par les ondes vengeresses de la mer en punition de leur cruauté.
1. Gregor. Dialog. Lib. Il, cap. III.
1. V. plus haut, XX septembre, p. 282.— 2. S. P. Benedict. Reg. cap. II.— 3. Ibid. cap. VII. — 4. Ibid Prolog. — b. Ibid. cap. II.
1. Gregor. Dialog. Lib. II, cap. IV. — 2. Ibid. cap. V. — 3. Ibid. cap. III. — 4. Ibid. cap. VII. — 5. S. P. Benedict. Reg. cap. III.
1. S. P. Benedict. Reg. cap. LXIII.
@ Benjamin
Vous avez raison, Saint Bonaventure porte ce nom ou titre.
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Sanctoral
gabrielle a écrit:Désolée, cher Robert, mais Saint François n'est pas un Docteur de l'Église, il est confesseur.
On le nomme le Séraphique François, en raison de son amour pour Dieu.
Correction effectuée, chère amie.
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Sanctoral
Benjamin a écrit:gabrielle a écrit:Désolée, cher Robert, mais Saint François n'est pas un Docteur de l'Église, il est confesseur.
On le nomme le Séraphique François, en raison de son amour pour Dieu.
Le Docteur Séraphique est Saint Bonaventure, si je ne fais pas erreur
Merci Benjamin et j'ai corrigé le Docteur Séraphique que j'attribuais faussement à Saint François d'Assise.
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Sanctoral
Le 6 octobre
Saint Bruno, confesseur
Saint Bruno, confesseur
Voici la Légende que lui consacre aujourd'hui la sainte Liturgie. ( Dom Guéranger)
Bruno, fondateur de la famille religieuse des Chartreux, naquit à Cologne. Il donna dès le berceau des marques de sa future sainteté. Avec l'aide de la grâce divine, la gravité de ses mœurs lui fit éviter les légèretés du jeune âge ; et telle était déjà sa vertu qu'on pouvait deviner en lui le père des moines et le restaurateur futur de la vie des anachorètes. Ses parents dont la vertu égalait la noblesse l'envoyèrent a Paris, où ses progrès furent tels en philosophie et en théologie, qu'il obtint le titre de maître et de docteur dans l'une et l'autre faculté. Peu après, ses rares qualités lui firent conférer un canonicat dans l'église de Reims.
Quelques années s'écoulèrent et, renonçant au monde avec six compagnons, il vint trouver l’évêque de Grenoble, saint Hugues. A l'exposé du motif de leur arrivée, celui-ci reconnut en eux les sept étoiles que dans son sommeil, la nuit précédente, il avait vues tomber à ses pieds; il leur donna pour retraite dans son diocèse les montagnes sauvages qu'on appelait la Chartreuse, et voulut lui-même les y conduire. Or, après plusieurs années de vie érémitique en ce lieu, Bruno fut mandé à Rome par Urbain II, son ancien disciple. Dans les épreuves si nombreuses de l'Eglise en ces temps, ses conseils et sa science furent grandement utiles au Pontife durant plusieurs autres années ; mais l'archevêché de Reggio lui avant été offert, il le refusa et obtint l'autorisation de se retirer.
L'amour de la solitude le conduisit dans un désert de Calabre situé au territoire de Squillace. Roger, comte de Calabre, l'y découvrit, un jour que, chassant, les aboiements de ses chiens l'amenèrent à la grotte où Bruno était en prières. Frappé de la sainteté du serviteur de Dieu, il l'entoura dès ce jour d'honneur lui et ses compagnons et pourvut à leurs besoins. Libéralité qui ne fut pas sans récompense. Comme, en effet, Roger assiégeait Capoue, un officier de garde, nommé Sergius, avait résolu de le trahir ; mais Bruno, qui vivait encore dans le même disert, apparut au comte qui dormait, lui découvrit tout et le délivra du péril imminent. Enfin, plein de vertus et de mérites, non moins illustre par sa sainteté que par la renommée de si science, le bienheureux s'endormit dans le Seigneur, et on l'ensevelit dans le monastère de saint Etienne construit par Roger lui-même. C'est là qu'on l'honore encore aujourd'hui.
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Sanctoral
Le 7 octobre
Notre-Dame du Rosaire.
Notre-Dame du Rosaire.
Lecture du saint Évangile selon saint Luc.
En ce temps-là : L’Ange Gabriel fut envoyé de Dieu dans la ville de Galilée appelée Nazareth, à une vierge qu’avait épousée un homme nommé Joseph, de la maison de David ; et le nom de la vierge était Marie. Et le reste.
Homélie de saint Bernard, Abbé.
Voulant faire apprécier sa grâce et confondre la sagesse humaine, Dieu daigna prendre chair d’une femme, mais d’une vierge, afin de restituer la ressemblance par un semblable, de guérir le contraire par un contraire, d’arracher l’épine vénéneuse et d’effacer, avec une souveraine puissance, la cédule du péché. Eve a été l’épine, en blessant, et Marie, la rose, en gagnant l’affection de tous. Eve a été l’épine inoculant la mort à tous, et Marie la rose qui nous a tous guéris. Marie fut une rose blanche par la virginité, et rouge par la charité ; blanche par la chasteté de son corps, rouge par la ferveur de son esprit ; blanche en recherchant la vertu, rouge en foulant aux pieds les vices ; blanche par la pureté des affections, rouge par la mortification de la chair ; blanche en aimant Dieu, rouge en compatissant au prochain.
« Le Verbe s’est fait chair, » et déjà il habite en nous. Il habite dans notre mémoire, il habite dans notre pensée, car il descend jusque dans notre imagination elle-même. Comment cela, dites-vous ? En gisant sur la paille de la crèche, en reposant sur un sein virginal, en prêchant sur la montagne, en passant la nuit en prières, en se laissant suspendre à la croix et défigurer par le trépas, en se montrant « libre entre les morts » et en commandant à l’enfer ; en ressuscitant le troisième jour, en montrant à ses Apôtres, dans les traces des clous, les signes de sa victoire, enfin en s’élevant devant eux au plus haut du ciel.
Est-ce que chacun de ces faits n’inspire pas des pensées vraies, pieuses, saintes ? Quand je les repasse dans mon esprit, c’est à Dieu que je pense, et dans ces mystères, je trouve mon Dieu. Méditer ces choses, selon moi, c’est sagesse, et, à mon jugement, c’est prudence que d’en ramener le souvenir, souvenir dont la douceur est comme l’amande du fruit produit en abondance par la verge d’Aaron, et que Marie est allée cueillir dans les hauteurs des cieux, pour le répandre sur nous à profusion. Oui, c’est bien au plus haut des cieux qu’elle est allée le prendre, et par delà les Anges, quand elle a reçu le Verbe du sein de Dieu même, pour nous enrichir. C’est dans les hauteurs et plus haut que les Anges, que Marie a reçu le Verbe, du sein même du Père.
Le même jour
Saint Marc, pape et confesseur et les saints Serge, Bacq, Marcel et Apulée, martyrs.
Dom Guéranger, Année Liturgique a écrit:
Successeur de Silvestre. le Pontife de la Paix, Marc est honoré de temps immémorial en ce jour. Au témoignage de Damase, ses vertus ne rappelèrent pas moins que son nom lui-même le second des Evangélistes (1). Il occupa huit mois seulement le premier Siège, continuant d'organiser la victoire récente de l'Eglise. Rome lui dut deux sanctuaires nouveaux L'évêque d'Ostie, consécrateur attitré des Pontifes romains, reçut de lui, pour relever un si haut privilège, l'usage du Pallium, dont c'est ici la première mention dans l'histoire.
Ce pontificat vit la mort d'Arius. Constantin abusé venait d'ordonner la réhabilitation de l'homme par qui l'enfer, au lendemain du triomphe sur l'idolâtrie, prétendit convaincre l'Eglise de n'adorer dans le Verbe qu'une créature. L'hérésiarque, suivi de ses partisans, parcourait en vainqueur les rues de Constantinople ; il s'apprêtait à forcer les portes de la basilique où, jeûnant et pleurant avec l'évêque saint Alexandre, les fidèles suppliaient Dieu d'écarter la profanation. Soudain, saisi d'un tremblement ignominieux, Arius est contraint de gagner un lieu secret où ses adulateurs le trouvent peu après étendu à terre, les entrailles répandues Mort de Judas ! n'avait-il pas lui aussi livré le Fils de Dieu aux discussions de la foule, aux moqueries des superbes, aux contradictions du prétoire ?
Entre les Martyrs dont la mémoire revient aujourd'hui chaque année, Marcel et Apulée rappellent le souvenir du premier des Papes. Disciples d'abord de Simon le Magicien, les miracles du Prince des Apôtres arrachèrent leur bonne foi aux tromperies des prestiges de son vil antagoniste; c'est jusqu'au sang qu'ils restèrent fidèles au seul vrai Dieu qu'annonçait Simon Pierre.
Saint Serge compte en Orient parmi les plus glorieux témoins du Seigneur. Il souffrit dans la dixième et dernière persécution avec son compagnon, saint Bacq, soldat comme lui des armées romaines en Syrie. Telle fut la gloire de son tombeau, qu'une ville, devenue bientôt épiscopale et métropolitaine, s'éleva à l'entour sous le nom de Sergiopolis. La voix de l'Occident s'unit de bonne heure au concert d'hommages qui montait vers les saints Martyrs. Rome leur dédia une église. Saint-Serge d'Angers, fondé par Clovis II, continue d'attester la vénération pour eux des Francs nos pères.
1. De Rossi, Inscript, christ. II, 108.
http://deojuvante.forumactif.org/t778-notre-dame-du-rosaire#11097
http://deojuvante.forumactif.org/t982-saint-marc-pape-et-confesseur#13372
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Sanctoral
Le 7 octobre
Saint Marc, pape et confesseur et les saints Serge, Bacq, Marcel et Apulée, martyrs.Dom Guéranger, Année Liturgique a écrit:
Arius.(...) Mort de Judas ! n'avait-il pas lui aussi livré le Fils de Dieu aux discussions de la foule, aux moqueries des superbes, aux contradictions du prétoire ?
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https://messe.forumactif.org/t5561p165-sanctoral#110106 (texte)
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http://deojuvante.forumactif.org/t778-notre-dame-du-rosaire#11097 (illustration)
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http://deojuvante.forumactif.org/t982-saint-marc-pape-et-confesseur#13372 (illustration)
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Les Intrus font la même chose depuis 50 ans…
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Sanctoral
Le 8 octobre
Sainte Brigitte, veuve
Sainte Brigitte, veuve
Dom Guéranger, Année Liturgique a écrit:« Seigneur, qui vous a ainsi traité ? — Ceux qui me méprisent et oublient mon amour. » Première révélation du Fils de Dieu à Brigitte de Suède. François d'Assise, levant l'étendard de la Croix sur le monde, avait annoncé la rentrée du Christ en la voie douloureuse : du Christ, non par lui-même, mais dans l'Eglise, chair de sa chair (1). Combien l'annonce était justifiée, Brigitte l'éprouva dès l'aurore de ce fatal siècle quatorzième avec lequel elle devait grandir, et où tous les désastres, amenés par tous les crimes, fondirent à la fois sur notre Occident.
Née l'année même où, valet d'un nouveau Pilate, Sciarra Colonna souffletait le Vicaire de l'Homme-Dieu, son enfance voit se multiplier les défaillances livrant l'Epouse aux mépris de ceux qui oublient l'Epoux. La chrétienté n'a plus de Saints qu'on puisse comparer à leurs grands devanciers ; on dirait qu'au siècle précédent, les races latines ont épuisé leur sève en fleurs : où sont les fruits que promettait la terre ? La vieille Europe n'a plus qu'affronts pour le Verbe ; cette fête, apparition de Jésus dans la froide Scandinavie, marque-t-elle donc la fuite de l'Epoux loin du centre habituel de ses prédilections ? C'est en la dixième année de Brigitte, que le divin chef de l'Eglise sollicite sous les traits de l'homme des douleurs asile en son âme ; et c'est dans le même temps, que la mort de Clément V et l'élection de Jean XXII en terre étrangère vont consommer pour soixante-dix ans l'exil de la papauté.
Rome cependant, veuve de ses Pontifes, apparaît la plus misérable des cités dont elle fut la reine. Ses rues sont en pleurs ; car personne ne vient plus à ses Solennités (1). Mise à sac par ses fils, elle perd quotidiennement quelque débris de son antique gloire ; le meurtre ensanglante ses carrefours; la solitude s'étend parmi les ruines de ses basiliques effondrées ; les troupeaux paissent au pied des autels de Saint-Pierre et du Latran. Des sept collines l'anarchie a gagné l'Italie, transformant ses villes en repaires de brigands, ses campagnes en déserts. La France va expier dans les atrocités d'une guerre de cent ans la captivité du Pontife suprême.
Hélas ! captivité trop aimée : la cour d'Avignon ne redit pas le cantique des Hébreux sur les fleuves de Babylone (2). Heureuse si, plus riche d'or que de vertus, elle n'ébranlait pour longtemps au milieu des nations le prestige du premier Siège. L'empire germanique, avec Louis de Bavière, a beau jeu pour refuser l'obéissance au protégé des Valois ; les Fratricelles accusent d'hérésie le successeur de Pierre, tandis que, soutenu par les légistes du temps, Marsille de Padoue s'attaque au principe même du pontificat. Benoît XII néanmoins, découragé par les troubles d'Italie, abandonne la pensée qu'il avait eue de rentrer dans ia Ville éternelle ; il fonde sur le rocher des Doms le château fameux, forteresse et palais, qui semble fixer pour jamais aux bords du Rhône le séjour du chef de la chrétienté. Le deuil de Rome, la splendeur d'Avignon sont au comble sous Clément VI, dont le contrat passé avec Jeanne de Naples, comtesse de Provence, acquiert définitivement à l'Eglise la possession de l'usurpatrice capitale. A cette heure, l'entourage du Pontife égale en luxe, en mondanité, toutes les cours du monde.
La justice de Dieu déchaîne sur les nations le fléau de la peste noire. Sa miséricorde fait parvenir au Pape Clément les avertissements du ciel :
« Lève-toi ; fais la paix entre les rois de France et d'Angleterre, et viens en Italie prêcher l'année du salut, visiter les lieux arrosés du sang des Saints. Songe que, dans le passé, tu as provoqué ma colère, faisant ta volonté, non ton devoir ; et je me suis tu. Mais mon temps est proche. Si tu n'obéis, je te demanderai compte de l'indignité avec laquelle tu as franchi tous les degrés par lesquels j'ai permis que tu fusses exalté en gloire. Tu me rendras raison de la cupidité, de l'ambition qui, de ton temps, ont fleuri dans l'Eglise : tu pouvais beaucoup pour la réforme ; ami de la chair, tu ne l'as pas voulu. Répare ton passé par le zèle de tes derniers jours. Si ma patience ne t'avait gardé, tu serais descendu plus bas qu'aucun de tes prédécesseurs. Interroge ta conscience, et vois si je dis la vérité (1). »
L'austère message venait de cette terre d'aquilon où, depuis un demi-siècle, la sainteté semblait réfugiée. Brigitte de Suède, en qui la lumière prophétique croissait au milieu des honneurs que lui attirait sa naissance, l'avait écrit sous la dictée du Fils de Dieu. Malgré tant de reproches encourus, la foi du Pape était grande ; elle s'unit à la courtoisie du grand seigneur qu'était resté Pierre Roger sous la tiare, pour ménager près de sa personne un accueil plein d'égards aux mandataires de la princesse de Néricie. Mais, s'il promulgua le jubilé célèbre qui devait marquer ce milieu de siècle, Clément VI laissa lui-même passer l'année sainte,sans qu'on le vît prosterné devant ces tombeaux des Apôtres à la visite desquels il convoquait l'univers. La patience divine était lassée : Brigitte connut le jugement de cette âme ; elle vit son châtiment terrible, qui pourtant n'était pas celui de l'abîme, et que tempérait l'espérance (1).
Toute jusque-là aux intérêts surnaturels de son pays, Brigitte subitement voyait sa mission embrasser le monde. Vainement, par ses prières à Dieu, par ses avertissements aux princes, la grande maîtresse du palais de Stockholm avait tenté d'arracher la Suède aux épreuves qui devaient aboutir à l'union de Calmar. Ni Magnus II, ni Blanche de Dampierre qui partageait son trône, ne s'étaient appliqué les menaces de leur illustre parente : « J'ai vu le soleil briller avec la lune dans les cieux, jusqu'à ce que l'un et l'autre ayant donné au dragon leur puissance, le ciel pâlit, les reptiles remplirent la terre, le soleil glissa dans l'abîme et la lune disparut sans laisser nulles traces (2). »
O Nord, la froideur criminelle du Midi t'avait valu d'augustes avances; dans ces jours qui te furent donnés, tu n'as point su mettre à profit la visite de l'Epoux (3). Brigitte va te quitter pour toujours. Elle fut à l'Homme-Dieu sa cité de refuge ;visitant Rome et l'habitant désormais, elle doit, en y ramenant la sainteté, préparer la rentrée du Vicaire du Christ en ses murs.
Labeur de vingt ans, où personnifiant la Ville éternelle, elle en subira les misères poignantes, en connaîtra toutes les ruines morales, en présentera les prières et les larmes au Seigneur. Apôtres, martyrs romains, titulaires des sanctuaires fameux de la péninsule, la veulent sans cesse à leurs autels trop longtemps délaissés ; tandis que, sous la dictée d'en haut, sa plume continue de transmettre aux pontifes et aux rois les missives de Dieu.
Mais l'horizon a semblé s'éclaircir enfin. Pendant que l'inflexible et juste Innocent VI réformait l'entourage du successeur de Pierre, Albornoz pacifiait l'Italie. En 1367, Brigitte transportée s'incline au Vatican sous la bénédiction d'Urbain V. Hélas ! trois ans n'étaient pas écoulés que, regrettant sa patrie terrestre, Urbain derechef abandonnait les tombeaux des Apôtres. La Sainte l'avait prédit : il ne revoyait Avignon que pour y mourir. Roger de Beaufort, neveu de Clément VI, lui succéda et s'appela Grégoire XI ; c'était lui qui devait mettre fin sans retour à l'exil et briser les chaînes de la papauté.
Cependant le temps de Brigitte va finir. Une autre moissonnera dans la joie ce qu'elle a semé dans les larmes ; Catherine de Sienne, lorsqu'elle n'y sera plus, ramènera dans la Cité sainte le Vicaire de l'Epoux. Quant à la vaillante Scandinave, toujours déçue dans ses missions sans que jamais ait fléchi son courage ou vacillé sa foi, l'Epoux, finissant avec elle en la manière qu'il commença, la conduit aux saints Lieux, témoins de sa passion douloureuse ; et c'est au retour de ce pèlerinage suprême que, loin de la terre de sa naissance, en cette Rome désolée dont elle n'a pu faire cesser le veuvage, il lui redemandera son âme. Fille de la Sainte, et sainte comme elle, une autre Catherine ramènera aux rivages de Scandinavie le corps de la descendante des seigneurs de Finstad.
Il fut déposé au monastère encore inachevé de Vadstena, chef-lieu projeté de cet Ordre du Sauveur dont le dessein, comme toutes les entreprises imposées à Brigitte de par Dieu, ne devait parvenir à terme qu'après sa mort. Presque simultanément, vingt-cinq ans plus tôt, elle avait reçu l'ordre de fonder et celui d'abandonner le pieux asile; comme si le Seigneur n'en voulait évoquer à ses yeux la sereine tranquillité, que pour la crucifier d'autant mieux dans la voie si différente où il entendait l'introduire à l'heure même. Rigueur de Dieu pour les siens ! souveraine indépendance de ses dons : ainsi déjà laissant la Sainte s'éprendre en ses premières années du beau lis, attribut des vierges, lui avait-il soudainement signifié que la fleur de ses prédilections était pour d'autres. En vain j'ai crié vers lui, disait le prophète au temps de la captivité qui figurait celle dont Brigitte avait à savourer toutes les amertumes; en vain j'ai crié vers lui, et je l'ai supplié : il a repoussé ma prière ; il m'a barré la route avec des pierres de taille, il a renversé mes sentiers (1).
En prélude au récit liturgique de l'Eglise, rappelons que Brigitte s'envola vers la vraie patrie le 23 juillet 1373 ; le VIII octobre est l'anniversaire du jour où pour la première fois, au endemain de la canonisation, la Messe de sainte Brigitte fut célébrée par Boniface IX (1). Martin V confirma depuis les actes de Boniface IX en son honneur ; il approuva comme lui ses Révélations ; vivement attaquées aux conciles de Constance et de Bâle, elles n'en sortirent que mieux recommandées à la piété des fidèles. On connaît également les indulgences précieuses attachées au chapelet qui porte le nom de la Sainte ; par la faveur du Siège apostolique, elles sont fréquemment appliquées de nos jours aux chapelets ordinaires; mais il est bon de rappeler que le vrai chapelet de sainte Brigitte se composait pour elle de soixante-trois Ave Maria, sept Pater et sept Credo, en l'honneur des années présumées de Notre-Dame ici-bas, de ses allégresses et de ses douleurs. C'est cette même pensée d'honorer Marie qui lui fit déférer la supériorité à l'Abbesse, dans les monastères doubles de son Ordre du Sauveur.
Brigitte, née en Suède d'illustres et pieux parents, eut une vie très sainte. Comme sa mère la portait encore, elle fut à cause de son enfant sauvée d'un naufrage. Brigitte était dans sa dixième année, lorsqu'ayant entendu prêcher sur la passion du Seigneur, elle vit, la nuit suivante, Jésus en croix, couvert d'un sang fraîchement répandu, et qui s'entretenait avec elle de cette même passion. Depuis lors, la méditation des souffrances du Sauveur l'affectait tellement, qu'elle n'y pouvait penser sans verser des larmes.
Mariée à Ulf prince de Néricie, elle l'amena à imiter la piété de sa vie par ses exemples et la persuasion de ses discours. Elle mit tout son cœur à élever ses enfants, tout son zèle à secourir les pauvres et surtout les malades, qu'elle servait dans une maison destinée à cette fin, ayant coutume de laver et de baiser leurs pieds. Comme elle revenait avec son mari de Compostelle, où ils avaient visité le tombeau de l'Apôtre saint Jacques, Ulf tomba gravement malade à Arras ; saint Denys apparut alors une nuit a Brigitte, lui prédit le retour en santé du malade et d'autres événements à venir.
Ulf, s'étant fait moine sous la règle de Cîteaux, mourut peu après, et Brigitte entendit en songe le Christ qui lui demandait d'embrasser un genre de vie plus austère. Sa fidélité fut récompensée d'en haut par de nombreuses révélations. Elle fonda le monastère de Vadstena, sous la règle du saint Sauveur que le Seigneur lui-même lui avait dictée. Elle vint à Rome par l'ordre de Dieu, et y embrasa beaucoup de monde des ardeurs de l'amour divin. Elle fit aussi le pèlerinage de Jérusalem ; et ce fut dans son voyage de retour à Rome que la fièvre la saisit. Après avoir supporté durant un an des souffrances aiguës, elle passa au ciel comblée de mérites, au jour qu'elle avait prédit. Son corps fut porté au monastère de Vadstena ; ses miracles déterminèrent Boniface IX à la mettre au nombre des Saints.
Femme forte, appui de l'Eglise en des temps malheureux, soyez bénie par tous les peuples à cette heure. Quand la terre, appauvrie de vertus, n'acquittait plus ses redevances au Seigneur suprême, vous fûtes le trésor dont la découverte aux extrêmes frontières (1), ainsi que dit l'Ecriture, compensa l'indigence de plusieurs. Par vous, jadis suspect et délaissé (2), le septentrion connut les complaisances du ciel. Bientôt l'Esprit, sollicité par les Apôtres et les saints Martyrs, vous amenait aux plages que leur sang ne suffisait plus à féconder pour l'Epoux ; vous apparûtes alors comme le navire apportant des lointains horizons nourriture et vie (3) aux contrées que désole la stérilité. A votre voix, Rome épuisée retrouva l'espérance ; à votre exemple, elle expia les fautes d'où provenait son abandon ; vos communes supplications lui ramenèrent, avec le cœur de l'Epoux, celui de son Vicaire ici-bas.
1. Eph. V, 28-32.
1. Thren. I, 4. — 2. Psalm. CXXXVI.
1. Birgitt. Revelat. Lib. VI, cap. LXIII.
1. Birgitt. Revelat. Lib. IV, cap. CXLIV. — 2. Ibid. Lib. VIII, cap. XXXI. — 3. LUC. XIX, 42, 44.
1. Thren. III, 8, 9.
1. 7 et 8 octobre 1391.
1. Prov. XXXI, 10. — 2. Isai. XIV, 13 ; Jerem. I, 14; etc. — 3. Prov. XXXI, 14.
gabrielle- Nombre de messages : 19796
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Re: Sanctoral
Le 9 octobre
Saint Jean Léonardi, confesseur
Saint Jean Léonardi, confesseur
Jean Léonardi naquit près de Lucques, en Italie. A vingt-six ans il commença les études préparatoires à la prêtrise. Ordonné prêtre, il fonda la congrégation des Clercs réguliers de la Mère de Dieu, qui ramenèrent par leur activité apostolique, toute la contrée à une ardente vie religieuse. Beaucoup d'évêques invoquaient ses conseils dans les questions les plus difficiles. Le pape le chargea de la réforme des ordres religieux. Le sort des païens l'émouvait profondément ; c'est pourquoi il forma des missionnaires pour aller les évangéliser. Après une vie de labeurs ininterrompus et de luttes pour le bien, il mourut à Rome en l'an mil six cent neuf. Il fut canonisé par le Pape Pie XI, le jour de Pâques mil neuf cent trente huit.
SAINT DENYS, ÉVÊQUE ET MARTYR, ET LES SS. RUSTIQUE ET ELEUTHÈRE, MARTYRS.
Denys était d'Athènes, et l'un des juges de l'Aréopage. Son instruction était complète en tout genre de science. Encore païen, on raconte que témoin de la miraculeuse éclipse de soleil arrivée le jour où fut crucifié le Seigneur, il s'écria: Ou le Dieu de la nature souffre, ou le système du monde se détruit. Paul étant donc venu à Athènes, et ayant rendu compte de la doctrine qu'il prêchait dans l'Aréopage où on l'avait conduit, Denys et beaucoup d'autres crurent au Christ dont l'Apôtre annonçait la résurrection comme prémices de celle de tous les morts.
Saint Paul le baptisa et lui remit le gouvernement de l'église d'Athènes. Venu plus tard à Rome, il reçut du Pontife Clément la mission d'aller prêcher l'Evangile en Gaule et pénétra jusqu'à Lutèce, ville des Parisiens, en la compagnie du prêtre Rustique et du diacre Eleuthère. Il y convertit beaucoup de monde à la religion chrétienne, en suite de quoi le préfet Fescennius le fit battre de verges avec ses compagnons. Sa constance a prêcher la foi n'en étant nullement ébranlée, ils passèrent ensemble par le supplice du gril ardent et beaucoup d'autres.
Mais comme ils affrontaient avec courage et joie tous ces tourments, Denys, âgé de cent un ans, fut avec les autres frappé de la hache le sept des ides d'octobre. On rapporte de lui que prenant dans ses mains sa tête tranchée, il la porta l'espace de deux milles. Il a écrit des livres admirables et tout célestes, sur les Noms divins, la Hiérarchie céleste, la Hiérarchie ecclésiastique, la Théologie mystique, et quelques autres.
http://deojuvante.forumactif.org/t983-saint-jean-leonardi-confesseur#13374
http://deojuvante.forumactif.org/t984-saints-denis-rustique-et-eleuthere#13375
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Re: Sanctoral
Le 9 octobre
Saint Jean Léonardi, confesseurLe sort des païens l'émouvait profondément; c'est pourquoi il forma des missionnaires pour aller les évangéliser.
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https://messe.forumactif.org/t5561p165-sanctoral#110175 (texte)
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http://deojuvante.forumactif.org/t983-saint-jean-leonardi-confesseur#13374 (illustration)
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Saint Jean Léonardi doit se r’virer dans sa tombe lorsqu’il entend les Intrus parler d’inculturation !!!
https://messe.forumactif.org/t4595p75-l-union-des-conciliaires-et-des-mahometans#110065
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Re: Sanctoral
Le 10 octobre
Saint François Borgia
Saint François Borgia
Dom Guéranger a écrit:Vanité des vanités, tout n'est que vanité (1) ! Il n'eut besoin d'aucun discours pour s'en convaincre, le descendant des rois célébré en ce jour, lorsqu'à l'ouverture du cercueil où l'on disait qu'était endormi ce que l'Espagne renfermait de jeunesse et de grâces, la mort lui révéla soudain ses réalités. Beautés de tous les temps, la mort seule ne meurt pas ; sinistre importune qui s'invite de vos danses et de vos plaisirs, elle assiste à tous les triomphes, elle entend les serments qui se disent éternels. Combien vite elle saura disperser vos adorateurs ! Quelques années, sinon quelques jours, peut-être moins, séparent vos parfums d'emprunt de la pourriture de la tombe.
« Assez des vains fantômes ; assez servi les rois mortels ; éveille-toi, mon âme. » C'est la réponse de François de Borgia aux enseignements du trépas. L'ami de Charles-Quint, le grand seigneur dont la noblesse, la fortune, les brillantes qualités ne sont dépassées par aucun, abandonne dès qu'il peut la cour. Ignace, l'ancien soldat du siège de Pampelune, voit le vice-roi de Catalogne se jeter à ses pieds, lui demandant de le protéger contre les honneurs qui le poursuivent jusque sous le pauvre habit de jésuite où il a mis sa gloire.
L'Eglise emploie les lignes suivantes à raconter sa vie.
François, quatrième duc de Gandie, naquit de Jean de Borgia et de Jeanne d'Aragon, petite-fille de Ferdinand le Catholique. Admirable avait été parmi les siens l'innocence et la piété de son enfance ; plus admirable fut-il encore dans les exemples de vertu chrétienne et d'austérité qu'il donna par la suite, à la cour d'abord de l'empereur Charles-Quint, plus tard comme vice-roi de Catalogne. Ayant dû conduire le corps de l'impératrice Isabelle à Grenade pour l'y remettre aux sépultures royales, l'affreux changement des traits de la défunte le pénétra tellement de la fragilité de ce qui doit mourir, qu'il s'engagea par vœu à laisser tout dès qu'il le pourrait pour servir uniquement le Roi des rois. Si grands furent dès lors ses progrès, qu'il retraçait au milieu du tourbillon des affaires une très fidèle image de la perfection religieuse, et qu'on l'appelait la merveille des princes.
A la mort d'Eléonore de Castro son épouse, il entra dans la Compagnie de Jésus. Son but était de s'y cacher plus sûrement, et de se fermer la route aux dignités par le voeu qu'on y fait à l’encontre. Nombre de personnages princiers s'honorèrent de marcher après lui sur le chemin du renoncement, et Charles-Quint lui-même ne fit pas difficulté de reconnaître que c'étaient son exemple et ses conseils qui l'avaient porté à abdiquer l'empire. Tel était le zèle de François dans la voie étroite, que ses jeûnes, l'usage qu'il s'imposait des chaînes de fer et du plus rude cilice, ses sanglantes et longues flagellations, ses privations de sommeil réduisirent à la dernière maigreur son corps; ce pendant qu'il n'épargnait aucun labeur pour se vaincre lui-même et sauver les âmes. Tant de vertu porta saint Ignace à le nommer son vicaire général pour l'Espagne, et peu après la Compagnie entière l'élisait pour troisième Général malgré ses résistances. Sa prudence, sa sainteté le rendirent particulièrement cher en cette charge aux Souverains Pontifes et aux princes. Beaucoup de maisons furent augmentées ou fondées par lui en tous lieux ; il introduisit la Compagnie en Pologne, dans les îles de l'Océan, au Mexique, au Pérou ; il envoya en d'autres contrées des missionnaires dont la prédication, les sueurs, le sang propagèrent la foi catholique romaine.
Si humbles étaient ses sentiments de lui-même, qu'il se nommait le pécheur. Souvent la pourpre romaine lui fut offerte par les Souverains Pontifes ; son invincible humilité la refusa toujours. Balayer les ordures, mendier de porte en porte, servir les malades dans les hôpitaux, étaient les délices de ce contempteur du monde et de lui-même. Chaque jour, il donnait de nombreuses heures ininterrompues, souvent huit, quelquefois dix, à la contemplation des choses célestes. Cent fois le jour, il fléchissait le genou, adorant Dieu. Jamais il n'omit de célébrer le saint Sacrifice, et l'ardeur divine qui l'embrasait se trahissait alors sur son visage ; parfois, quand il offrait la divine Hostie ou quand il prêchait, on le voyait entouré de rayons. Un instinct du ciel lui révélait les lieux où l'on gardait le très saint corps du Christ caché dans l'Eucharistie. Saint Pie V l'ayant donné comme compagnon au cardinal Alexandrini dans la légation qui avait pour but d'unir les princes chrétiens contre les Turcs, il entreprit par obéissance ce pénible voyage, les forces déjà presque épuisées ; ce fut ainsi que, dans l'obéissance, et pourtant selon son désir à Rome où il était de retour, il acheva heureusement la course de la vie, dans la soixante-deuxième année de son âge, l'an du salut mil cinq cent soixante-douze. Sainte Thérèse qui recourait à ses conseils l'appelait un saint, Grégoire XIII un serviteur fidèle. Clément X, à la suite de ses grands et nombreux miracles, l'inscrivit parmi les Saints.
1. Ecclc. I, 1.
http://deojuvante.forumactif.org/t173-saint-francois-borgia#13376
gabrielle- Nombre de messages : 19796
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Re: Sanctoral
« Un instinct du ciel lui révélait les lieux où l'on gardait le très saint corps du Christ caché dans l'Eucharistie. »
Roger Boivin- Nombre de messages : 13222
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Re: Sanctoral
Le 11 octobre
Maternité de la Vierge Marie
Lecture du saint Évangile selon saint Luc
En ce temps-là, tandis que ses parents s’en retournaient, l’enfant Jésus resta à Jérusalem, et ses parents ne s’en aperçurent pas. Et la suite.
Homélie de saint Bernard, abbé
Maternité de la Vierge Marie
Lecture du saint Évangile selon saint Luc
En ce temps-là, tandis que ses parents s’en retournaient, l’enfant Jésus resta à Jérusalem, et ses parents ne s’en aperçurent pas. Et la suite.
Homélie de saint Bernard, abbé
Marie donne au Dieu et Seigneur des anges le nom de "fils" : "Mon fils, pourquoi nous as-tu fait cela ?" Quel est l’ange qui oserait en dire autant ? Il leur suffit, et ils le tiennent déjà pour un grand honneur, d’être promus et appelés "anges" par grâce, alors qu’ils sont par nature des esprits, au témoignage de David : "des esprits, le Seigneur fait ses anges". Mais Marie sait qu’elle est sa mère et, en toute simplicité, elle appelle son fils celui que les anges servent avec respect. Quant à Dieu, il ne dédaigne pas de recevoir le titre de ce qu’il a daigné être. Peu après, l’évangéliste ajoute : "Et il leur était soumis". Qui ? — A qui ? — Dieu à des hommes ! Dieu, dis-je, dont les anges sont les sujets, à qui obéissent Principautés et Puissances, c’est à Marie qu’il se soumet !
Des deux merveilles, laquelle faut-il admirer davantage ? La condescendance toute d’amour du Fils ou la dignité si remarquable de sa Mère ? Toutes deux provoquent la stupeur car elles sont toutes deux un prodige. Dieu obéit à une femme : humilité sans exemple ! Une femme commande à Dieu : sublimité sans pareille ! Comme un privilège des vierges, le Cantique assure qu’« elles suivent l’Agneau partout où il va ». De quelles louanges, pensez-vous sera digne celle qui même le précède ? Apprends, homme, l’obéissance ! Apprends, limon, la soumission ! Apprends, poussière, l’humble dépendance ! C’est en parlant de ton Créateur que l’évangéliste dit : "Et il leur était soumis". Rougis, cendre imbibée d’orgueil ! Dieu s’abaisse pendant que tu t’élèves ! Dieu se soumet aux hommes et toi, n’aspirant qu’à les dominer, tu veux prendre rang au-dessus de ton Créateur !
Heureuse Marie à qui n’ont manqué ni l’humilité ni la virginité ! Singulière virginité que la fécondité, au lieu d’y apporter atteinte, a magnifiée ! Humilité non moins notable, que cette féconde virginité, au lieu de l’éteindre, a exaltée ! Incomparable fécondité enfin qu’accompagnent la virginité et l’humilité ! Tout n’est-il pas ici admirable, inégalable, inouï ? Il serait étonnant que vous n’hésitiez pas pour savoir ce qui vous paraît le plus digne d’admiration : la fécondité chez une vierge ou la virginité chez une mère, l’élévation que cause un tel enfantement ou l’humilité qui lui est jointe ? A moins que, sans doute, tout cela ne vous semble en même temps préférable et que vous ne pensiez incomparablement meilleur et heureux de recevoir à la fois tous ces bienfaits. D’ailleurs, quoi d’étonnant à ce que Dieu qui, nous le lisons, "est admirable dans ses saints", se montrât plus admirable encore en sa Mère ? Vénérez donc, épouses, l’intégrité de sa chair dans une chair corruptible et vous, vierges consacrées, vénérez la fécondité dans une vierge. Vous tous, qui que vous soyez, imitez l’humilité de la Mère de Dieu.
gabrielle- Nombre de messages : 19796
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Maternité de la Bienheureuse Vierge Marie (11 octobre 2014)
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La MATERNITÉ DIVINE de MARIE
La MATERNITÉ DIVINE de MARIE
SAINTE MÈRE DE DIEU, PRIEZ POUR NOUS, PAUVRES PÉCHEURS.
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ROBERT.- Nombre de messages : 34713
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Roger Boivin- Nombre de messages : 13222
Date d'inscription : 15/02/2009
Marie, Mère de Dieu et notre Mère.
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
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Re: Sanctoral
Le 13 octobre
Saint Edouard, roi et confesseur
Saint Edouard, roi et confesseur
Mort le 5 janvier 1066 : le 13 octobre est l’anniversaire de sa translation à l’abbaye de Westminster.
Canonisé en 1161, fête en 1680.
Leçon des Matines, avant 1960 a écrit:Édouard surnommé le Confesseur, était petit-fils de S. Édouard, roi et Martyr, et fut le dernier souverain des Anglo-Saxons. Le Seigneur fit voir dans une extase, à un homme de très grande sainteté nommé Brithuald, qu’Édouard serait roi. Il n’avait que dix ans lorsque les Danois, qui alors dévastaient l’Angleterre le cherchant pour le faire mourir, il fut contraint de s’exiler, et se réfugia chez son oncle, le duc de Normandie. Là, au milieu des séductions du vice, il fit paraître une telle intégrité de vie et une si grande innocence de mœurs, qu’il fut un sujet d’admiration pour tous. On vit même alors éclater en lui une piété admirable envers Dieu et pour les choses divines. Il était d’un caractère très doux et sans aucune ambition du pouvoir ; on rapporte de lui cette parole, qu’il aimait mieux se passer de la royauté, s’il ne pouvait l’obtenir sans carnage et effusion de sang.
Après la mort des tyrans qui avaient enlevé à ses frères la vie avec la couronne, il fut rappelé dans sa patrie et mis en possession du trône, d’après les vœux et aux applaudissements de tous. Il s’appliqua tout entier à faire disparaître les traces de ressentiments et d’inimitiés. Commençant par les choses saintes et par les églises, dont il réédifia ou restaura les unes, enrichit les autres de revenus et de faveurs, il mit ses plus grands soins à relever et faire refleurir la religion. Poussé par les grands du royaume à se marier, il conserva avec son épouse la virginité dans l’état du mariage : les écrivains sont d’accord pour l’affirmer. Il avait tant de foi et d’amour envers Jésus-Christ que plusieurs fois, pendant la célébration des saints Mystères, il mérita de le voir apparaître, le visage empreint de douceur divine. Partout on l’appelait le père des orphelins et des indigents, et jamais il n’était plus joyeux que lorsqu’il avait épuisé les trésors royaux à soulager les pauvres.
Doué du don de prophétie, il prévit surnaturellement plusieurs faits à venir concernant l’état de l’Angleterre, et, chose remarquable entre toutes, il connut par inspiration divine, au moment même où elle arrivait, la mort de Suénon, roi des Danois, qui fut submergé en s’embarquant pour aller faire invasion en Angleterre. Édouard eut pour saint Jean l’Évangéliste un culte particulier, et il avait coutume de ne rien refuser de ce qu’on sollicitait de lui en son nom. Saint Jean, sous les haillons d’un pauvre, lui ayant un jour demandé l’aumône, le roi, dépourvu d’argent, prit l’anneau qu’il portait au doigt et le lui donna ; mais peu de temps après, le saint Apôtre le lui rendit en l’avertissant de sa fin prochaine. Le roi demanda donc aussitôt des prières, et le jour des nones de janvier, jour qu’avait prédit l’Évangéliste, il mourut très saintement, l’an du Seigneur mil soixante-six. Des miracles ayant jeté sur lui de l’éclat, le Pape Alexandre III, au cours du siècle suivant, le mit au nombre des Saints. Innocent XI ordonna d’honorer sa mémoire dans toute l’Église par un Office public, et cela, au jour même où, trente-six ans après sa mort, son corps, dans la translation qu’on en fit, fut trouvé exempt de corruption et exhalant une suave odeur.
gabrielle- Nombre de messages : 19796
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Re: Sanctoral
Le 14 octobre
Saint Calixte Ier, pape et martyr
Saint Calixte Ier, pape et martyr
Leçons des Matines, avant 1960 a écrit:Calixte, Romain d’origine, gouverna l’Église, Antonin Héliogabale étant empereur. Ce fut ce Pape qui établit les Quatre-Temps et qui ordonna qu’en ces jours, le jeûne reçu dans l’Église de tradition apostolique, serait obligatoire pour tous. Il construisit la basilique de Sainte Marie du Transtévère et agrandit un ancien cimetière sur la voie Appienne, où beaucoup de saints Prêtres et Martyrs avaient été ensevelis, et qu’on appela depuis cimetière de Calixte.
Ce fut aussi par une inspiration de sa piété, qu’il eut soin de faire rechercher le corps du Prêtre et Martyr Callépode, qui avait été jeté dans le Tibre, et, quand on l’eut trouvé, de le faire ensevelir avec honneur. Ayant baptisé Palmatius, personnage consulaire, et Simplicius, illustre sénateur, ainsi que Félix et Blanda, qui, plus tard, subirent tous le martyre, il fut incarcéré, et, dans sa prison, guérit d’une manière merveilleuse le soldat Privatus, qui était couvert d’ulcères, et le gagna au Christ. Bientôt après, ce soldat frappé jusqu’à la mort à coups de fouets plombés, succomba pour Celui dont il venait de recevoir la foi.
Calixte occupa le Saint-Siège cinq ans, un mois et douze jours. En cinq ordinations, au mois de décembre, il ordonna seize Prêtres, quatre Diacres et sacra huit Évêques. Après lui avoir fait endurer la faim et subir de nombreuses fustigations, on le précipita dans un puits. Ainsi couronné du martyre, sous l’empereur Alexandre, il fut déposé, le premier jour des ides d’octobre, dans le cimetière de Callépode, sur la voie Aurélia, au troisième mille au sortir de Rome. Plus tard, on transporta son corps dans la basilique de Sainte-Marie du Transtévère, bâtie par lui, et on le plaça sous le maître autel, où il est l’objet d’une très grande vénération.
http://deojuvante.forumactif.org/t985-saint-calixte-ier-pape-et-martyr#13377
gabrielle- Nombre de messages : 19796
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Re: Sanctoral
Le 15 octobre
Sainte Thérèse d'Avila, vierge
L'Eglise résume ainsi qu'il suit la vie de la réformatrice du Carmel. ( Dom Guéranger)
Sainte Thérèse d'Avila, vierge
L'Eglise résume ainsi qu'il suit la vie de la réformatrice du Carmel. ( Dom Guéranger)
La vierge Thérèse naquit à Avila en Espagne, de parents illustres par leur piété comme par leur noblesse. Nourrie par eux du lait de la crainte du Seigneur, elle fournit dès le plus jeune âge un indice admirable de sa sainteté future. Comme, en effet, elle lisait les actes des saints Martyrs, le feu du Saint-Esprit embrasa son âme au point que, s'étant échappée de la maison paternelle, elle voulait gagner l'Afrique afin d'y donner sa vie pour la gloire de Jésus-Christ et le salut des âmes. Ramenée par un de ses oncles, elle chercha dans l'exercice de l'aumône et autres œuvres pies une compensation à son désir ardent du martyre ; mais ses larmes ne cessaient plus, de s'être vu enlever la meilleure part. A la mort de sa mère, la bienheureuse Vierge, suppliée par Thérèse de lui en tenir lieu, exauça le désir de son cœur; toujours dès lors elle éprouva comme sa vraie fille la protection de la Mère de Dieu. Elle entra, dans sa vingtième année, chez les religieuses de Sainte-Marie du Mont Carmel; dix-huit années durant, sous le faix de graves maladies et d'épreuves de toutes sortes, elle y soutint dans la foi les combats de la pénitence, sans ressentir le réconfort d'aucune de ces consolations du ciel dont l'abondance est, sur terre même, l'habituel partage de la sainteté.
Ses vertus étaient angéliques; le zèle de sa charité la poussait, à travailler au salut, non d'elle seule, mais de tous. Ce fut ainsi que, sous l'inspiration de Dieu et avec l'approbation de Pie IV, elle entreprit de ramener la règle du Carmel à sa sévérité première, en s'adressant d abord aux femmes, aux hommes ensuite. Entreprise sur laquelle resplendit la bénédiction toute-puissante du Dieu de bonté ; car, dans sa pauvreté, dénuée de tout secours humain, bien plus, presque toujours malgré l'hostilité des puissants , l'humble vierge put édifier jusqu'à trente-deux monastères. Ses larmes coulaient sans trêve à la pensée des ténèbres où infidèles et hérétiques étaient plongés; et dans le but d'apaiser la divine colère qu'ils avaient encourue, elle offrait à Dieu pour leur salut les tortures qu'elle s'imposait dans sa chair. Tel était l'incendie d'amour divin dont brûlait son cœur, qu'elle mérita de voir un Ange transpercer ce cœur en sa poitrine d'un dard enflammé, et qu'elle entendit le Christ, prenant sa main droite en la sienne, lui adresser ces mots : C'est à titre d'épouse que désormais tu prendras soin de mon honneur. Par son conseil, elle émit le difficile vœu de faire toujours ce qui lui semblerait le plus parfait. Elle a laissé beaucoup d'ouvrages remplis d'une sagesse céleste ; en les lisant, l'âme fidèle se sent grandement excitée au désir de l'éternelle patrie.
Tandis qu'elle ne donnait que des exemples de vertus, telle était l'ardeur du désir qui la pressait de châtier son corps, qu'en dépit des maladies dont elle se voyait affligée, elle joignait à l'usage du cilice et des chaînes de fer celui de se flageller souvent avec des orties ou de dures disciplines, quelquefois de se rouler parmi les épines. Sa parole habituelle était : Seigneur, ou souffrir, ou mourir; car cette vie qui prolongeait son exil loin de la patrie éternelle et de la vie sans fin, lui paraissait la pire des morts. Elle possédait le don de prophétie ; et si grande était la prodigalité du Seigneur à l'enrichir de ses dons gratuits, que souvent elle le suppliait à grands cris de modérer ses bienfaits, de ne point perdre de vue si promptement la mémoire de ses fautes. Aussi fût-ce moins de maladie que de l'irrésistible ardeur de son amour pour Dieu qu'elle mourut a Albe, au jour prédit par elle, munie des sacrements de l'Eglise, et après avoir exhorté ses disciples à la paix, à la charité, à l'observance régulière. Ce fut sous la forme d'une colombe qu'elle rendit son âme très pure à Dieu, âgée de soixante-sept ans, l'an mil cinq cent quatre-vingt-deux , aux ides d'octobre selon le calendrier romain réformé (1). On vit Jésus-Christ assister, entouré des phalanges angéliques, à cette mort; un arbre desséché, voisin de la cellule mortuaire, se couvrit de fleurs au moment même qu'elle arriva. Le corps de Thérèse, demeuré jusqu'à ce jour sans corruption et imprégné d'une liqueur parfumée, est l'objet de la vénération des fidèles. Les miracles qu'elle opérait durant sa vie continuèrent après sa mort, et Grégoire XV la mit au nombre des Saints.
1. Grégoire XIII avait arrêté que, pour opérer cette réforme, on supprimerait dix jours de l'année 1582, et que le lendemain du 4 octobre s'appellerait le 15 du même mois; ce fut dans cette nuit historique du 4 au 15 que mourut sainte Thérèse.
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gabrielle- Nombre de messages : 19796
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Sainte Thérèse d'Avila. (15 0ctobre)
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SAINTE THÉRÈSE D'AVILA, PRIEZ POUR NOUS.
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
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Re: Sanctoral
Le 16 octobre
Sainte Hedwige, veuve
Sainte Hedwige, veuve
Dom Guéranger, Année Liturgique a écrit:« Au commencement du XIII° siècle, les plateaux de la Haute-Asie vomirent un nouveau flot de barbares, plus redoutables que tous leurs devanciers. L'unique et fragile barrière que la civilisation gréco-slave pouvait opposer à la barbarie mongole avait été emportée par le premier flot de l'invasion ; aucun des états formés sous la tutelle de l'Eglise byzantine n'avait la promesse de l'avenir. Mais derrière cette Ruthénie tombée en dissolution avant d'avoir vécu, l'Eglise romaine avait eu le temps de former un peuple généreux et fort ; quand son heure fut venue, la Pologne se trouva prête. Les Mongols inondaient déjà la Silésie, lorsqu'ils trouvèrent devant eux, dans les plaines de Liegnitza, une armée de trente mille combattants, à la tête de laquelle était le duc de Silésie, Henri le Pieux (1). Le choc fut terrible, et la victoire longtemps indécise. L'odieuse trahison de quelques princes ruthènes l'assura enfin aux barbares. Le duc Henri resta sur le champ de bataille, avec l'élite des chevaliers polonais. Ils avaient été vaincus ; mais cette défaite équivalait à une victoire. Les Mongols épuisés reculèrent. Ils venaient de se mesurer avec les soldats de la chrétienté latine.
« La Pologne a cette heureuse fortune, qu'à chaque époque décisive de son histoire, un saint apparaît pour lui tracer la voie qui la conduira à l'accomplissement de sa glorieuse destinée. Sur le champ de bataille de Liegnitza plane la douce image de sainte Hedwige. Mère du duc Henri le Pieux, elle s'était retirée depuis son veuvage au monastère cistercien de Trebnitz, qu'elle avait fondé. Trois années avant l'arrivée des barbares, elle eut révélation du sort qui attendait son fils. Elle offrit silencieusement son sacrifice, et, bien loin d'arrêter le courage du jeune duc, elle fut la première à l'animer à la résistance.
« La nuit qui suivit la bataille, elle éveilla une de ses compagnes et lui dit : « Demundis, sachez que j'ai perdu mon fils. Mon fils chéri s'est éloigné de moi comme un oiseau qui fuit à tire d'aile; je ne verrai plus mon fils en cette vie. » Demundis essaya de la consoler. Aucun courrier n'était arrivé de l'armée, et ces inquiétudes étaient vaines. « Ce n'est que trop vrai, lui répondit la duchesse, mais n'en parlez à personne. »
« Trois jours après, la fatale nouvelle était confirmée. C'est la volonté de Dieu, dit Hedwige; ce que Dieu veut et ce qui lui plaît doit aussi nous plaire. » Et tressaillant dans le Seigneur : « Je vous rends grâces, ô mon Dieu, dit-elle en levant les yeux et les mains au ciel, de ce que vous m'aviez donné un tel fils. Il m'a aimée toujours durant sa vie, il m'eut toujours en « grand respect, jamais il ne m'a affligée. J'aurais beaucoup désiré l'avoir avec moi sur la terre; mais je le félicite, de toute mon âme, de ce que par l'effusion de son sang il vous est uni au ciel, à vous son créateur. Je vous recommande son âme, ô Seigneur mon Dieu. » Il ne fallait pas moins qu'un tel exemple pour soutenir la Pologne en face des nouveaux devoirs qu'elle venait d'accepter.
« A Liegnitza, elle avait relevé le glaive de la chrétienté, tombé des mains défaillantes de la Ruthénie, et elle se tenait désormais comme une sentinelle vigilante, prête à défendre l'Europe contre les barbares. Quatre-vingt-treize fois les Tartares s'élancèrent sur la chrétienté, toujours avides de sang et de pillage; quatre-vingt-treize fois la Pologne les repoussa de vive force, ou eut la douleur de les voir saccager ses campagnes, incendier ses villes, emmener en captivité la fleur de ses enfants. Par ces sacrifices, elle amortissait au profit de l'Europe le coup de l'invasion. Tant qu'il fallut du sang, des larmes et des victimes, la Pologne en donna sans compter, pendant que les nations européennes jouissaient de la sécurité, achetée par cette continuelle immolation (1). »
Le récit de l'Eglise complétera cette page touchante, où le rôle de la sainte duchesse que nous fêtons en ce jour est si bien mis en lumière.
Hedwige, née de sang royal, fut de beaucoup plus illustre encore par l'innocence de sa vie. Tante maternelle de sainte Elisabeth fille du roi de Hongrie, elle eut pour parents Berthold et Agnès, marquis de Moravie. Sa sagesse parut dès le plus jeune âge : tout enfant, elle s'éloignait des puérilités de l'enfance. Elle n'avait que douze ans,quand ses parents la marièrent à Henri, duc de Pologne. Ce mariage fut saint ; elle en eut des en fants qu'elle éleva dans la crainte de Dieu ; et pour vaquer plus librement au Seigneur, elle amena son époux à vouer de concert avec elle la continence. Lorsqu'il mourut, Dieu exauça les instantes prières de la Sainte et lui inspira de prendre l'habit de Cîteaux dans le monastère de Trebnitz ; son pieux désir accompli, tout adonnée à la contemplation, elle persévérait du lever du soleil à son midi dans l'assistance aux divins Offices et aux Messes qui se célébraient ; l'ancien ennemi du genre humain n'obtenait de cette femme forte que le mépris.
Elle ne souffrait pas de parer ou d'entendre parler des affaires du siècle, à moins qu'elles n'intéressassent Dieu ou le salut des âmes. Dans ses actions paraissait une telle prudence qu'on n'y eût pu relever rien d'excessif ni de désordonné; elle n'avait pour le prochain que mansuétude et douceur. Les jeûnes, les veilles, l'austère àpreté des vêtements macérant eux aussi sa chair, l'aidèrent à remporter sur elle-même un triomphe éclatant. Toujours plus sublimes étaient ses vertus dans le Christ Le sérieux de ses conseils, en même temps que la candeur tranquille de son âme, en firent bientôt un modèle admirable de perfection religieuse. Se mettre au-dessous de toutes spontanément, s'attribuer joyeusement entre les autres moniales les emplois les plus vils, servir les pauvres et les servira genoux, laver et baiser les pieds des lépreux, lui était habituel ; victorieuse d'elle-même, les ulcères et le pus de ces derniers n'arrivaient pas à la repousser.
Elle était admirable de patience, de force d'âme; elle le fut surtout à la mort d'Henri, duc de Silésie, son fils maternellement aimé, tué dans la guerre contre les Tartares ; car elle eut alors plus d'actions de grâces pour Dieu que de larmes pour son fils. La gloire des miracles lui fut donnée ; un enfant tombé à l'eau sous les roues d'un moulin,tout brisé et broyé, revint à la vie quand'on eut invoqué la bienheureuse ; ce ne fut pas le seul des prodiges qu'elle accomplit, et Clément IV, les ayant reconnus canoniquement, l'inscrivit au nombre des Saints. Il accorda à la Pologne, où on l'honore comme Patronne avec une vénération singulière, d'en célébrer la fête le quinzième jour d'octobre ; par la suite, Innocent XI étendit cette concession à toute l'Eglise pour le dix-septième jour du même mois.
1. 8 avril 1241.
1. Dom Guépin, S. Josaphat et l'Eglise grecque unie en Pologne, Introduction.
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Re: Sanctoral
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Sainte Hedwidge, priez pour nous.
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
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Re: Sanctoral
Le 17 octobre
Sainte Marguerite-Marie Alacoque, vierge
Sainte Marguerite-Marie Alacoque, vierge
Leçons des Matines, avant 1960 a écrit: Marguerite-Marie Alacoque, née d’une famille honorable dans un bourg du diocèse d’Autun, donna dès son enfance des signes de sa sainteté future. Brûlant d’amour pour la Vierge Mère de Dieu et pour l’auguste sacrement de l’Eucharistie, la jeune adolescente voua à Dieu sa virginité ; Avant toute chose, elle s’efforce de réaliser dans sa vie l’exercice des vertus chrétiennes. Elle a le plaisir de dépenser des heures dans les prières et dans la méditation sur les choses du ciel. Elle était humble et patiente dans l’adversité. Elle a exercé la pénitence physique. Elle a montré sa charité envers son prochain, en particulier les pauvres. Par tous les moyens dans les limites de son pouvoir, elle s’employa avec diligence à imiter les plus saints exemple a laissé par notre divin Rédempteur.
Cinquième leçon.Entrée dans l’Ordre de la Visitation, elle commença aussitôt à resplendir du rayonnement de la vie religieuse. Elle fut gratifiée par Dieu d’un don d’oraison très élevée, d’autres faveurs spirituelles et de visions fréquentes. La plus célèbre fut celle où, tandis qu’elle priait devant le Saint-Sacrement, Jésus se présenta lui-même à sa vue, lui montra, sur sa poitrine ouverte, son Divin Cœur tout embrasé et entouré d’épines et lui ordonna de faire en sorte, en raison d’un tel amour et pour réparer les outrages des hommes ingrats, qu’un culte public fût institué en l’honneur de son Cœur ; il promettait en retour de grandes récompenses puisées dans le trésor céleste. Lorsque, par l’humilité, elle a hésité d’entreprendre une telle tâche, son Sauveur très aimant l’a encouragé. En même temps, il a désigné Claude de la Colombière, un homme de grande sainteté, comme celui qui pourrait la guider et l’aider. Notre Seigneur l’a également conforté avec l’assurance qu’une très grande bénédiction s’étendrait sur l’Eglise grâce au culte de son divin Coeur.
Marguerite s’est ardemment dépensée à accomplir l’ordre du Rédempteur. Vexations, insultes ne lui manquèrent pas de la part de certains qui maintenaient qu’elle faisait l’objet d’aberrations mentales. Elle a non seulement porté ces souffrances patiemment, elle a même tiré profit, s’offrant elle-même dans l’angoisse et les douleurs comme une victime agréable à Dieu, supportant toute ces choses comme un moyen plus sûr de réaliser son but. Très estimée pour la perfection de sa vie religieuse et chaque jour plus unie au céleste Époux par la contemplation des réalités éternelles, elle s’envola vers lui, en la quarante-troisième année de son âge, l’an 1690 de la Rédemption. Elle fut glorifiée par des miracles ; Benoît XV l’inscrivit parmi les saints et Pie XI étendit son Office à l’Église universelle.
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Re: Sanctoral
Le 18 octobre
Saint Luc, Évangéliste.
Saint Luc, Évangéliste.
1. Tit. II, II ; III, 4. — 2. LUC. II, 31, 32. — 3. Matth. XVI, 16. — 4 Marc. I, 1.— 5. Matth. I, 1. — 6. LUC. III, 38. — 7. Ibid II, 7.Dom Guéranger, Année Liturgique a écrit:Voici qu'est apparue à tous les hommes la bénignité et l'humanité de notre Dieu Sauveur (1). Disciple de saint Paul, on dirait que le troisième Evangéliste s'est proposé de mettre en lumière la parole du Docteur des nations ; si toutefois ce n'est pas l'Apôtre lui-même qui caractérise par ce trait l'Evangile où son disciple nous montre le Sauveur exposé aux regards de tous les peuples, pour être la lumière des nations non moins que la gloire d'Israël (2). L'œuvre de l'Evangéliste et la parole citée de l'Apôtre sont, à peu d'années près en effet, du même temps, sans qu'on puisse établir l'antériorité de l'une ou de l'autre.
Admirable harmonie : sous l'œil de Simon Pierre, à qui fut révélé d'en haut le Fils du Dieu vivant (3), Marc eut l'honneur de donner à l'Eglise l'Evangile de Jésus, Fils de Dieu (4); avant lui, Matthieu rédigea pour Sion l'Evangile du Messie, fils de David, fils d'Abraham (5) ; près de saint Paul, Luc écrira pour les nations l'Évangile de Jésus, fils d'Adam par Marie (6). Aussi loin remonte la généalogie de ce premier-né de, sa mère (7), aussi étendue doit être la bénédiction qu'il répandra sur ses frères de nature, en les rachetant de la malédiction transmise à tous par le premier père.
Car c'est bien l'un de nous, l'homme conversant avec les hommes et vivant de leur vie (1). Il a été vu sur terre au temps d'Auguste (2) ; les préfets de l'empire ont enregistré la naissance de ce nouveau sujet de César dans la cité de ses aïeux (3). Comme nous, il a connu les langes du nourrisson (4) ; comme ceux de sa race, il fut circoncis (5), offert au Seigneur et racheté selon le rit de son peuple (6). Enfant, il obéit à ses parents (7) ; il grandit sous leurs yeux (8) ; pour lui comme pour tous, la maturité sera le fruit des développements progressifs de l'adolescence (9). Homme fait, dans sa vie publique, en toute rencontre il prie prosterné le Dieu de toute créature (10) ; il pleure sur sa patrie (11); l'angoisse étreint son cœur, il sue jusqu'au sang à la veille des tourments où sa vie doit finir, et dans cette agonie ne refuse point le secours d'un ange (12). Telle se révèle, au troisième Evangile, l'humanité de notre Dieu Sauveur.
Quelles n'y sont pas sa grâce et sa bénignité ! Entre les fils des hommes, c'est bien celui qui mérita d'être l'attente des nations (13) et leur désir (14), lui qu'une vierge a conçu dans son humilité (15), qu'elle met au jour en une étable où les bergers forment sa cour, tandis que les anges chantent en chœur dans la nuit profonde: Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et sur la terre paix aux hommes de bonne volonté (16). Aux accords angéliques avait préludé la terre : le tressaillement du Précurseur au sein d'Elisabeth avait, comme dit l'Eglise (1), manifesté le Roi qui reposait encore en sa couche nuptiale (2) ; à l'allégresse de l'Ami de l'Epoux la Vierge-Mère avait répondu par le plus beau des chants de la terre et des cieux (3), en attendant que Zacharie (4), puis Siméon (5), vinssent compléter le recueil des cantiques inspirés du peuple nouveau qu'Israël annonçait dans ses Psaumes (6). Tout chante autour du nouveau-né ; et Marie conserve toutes choses en son cœur (7), afin de les confier pour nous, qui étions loin alors, au bienheureux Evangéliste chargé de dissiper nos ténèbres mortelles.
Il a grandi en âge, en sagesse et en grâce, devant les hommes et devant Dieu (8), l'enfant divin dont les attraits humains doivent captiver les hommes dans ces liens de l'amour de charité qui atteint jusqu'à Dieu (9). Près de lui, la gentilité, la fille de Tyr (10), devenue mieux que l'égale de Sion, trouvera bon accueil. Qu'elle ne craigne pas, l'infortunée dont Madeleine était la figure : le scandale qu'y prendra l'orgueil du judaïsme expirant n'empêchera pas Jésus d'agréer ses pleurs et ses parfums ; il lui sera beaucoup pardonné pour son amour (11). Qu'il se reprenne à l'espérance, le prodigue épuisé par sa longue misère sur toutes les routes où l'erreur entraîna les nations : la plainte envieuse du frère aîné, l'irritation d'Israël, n'arrêtera pas les effusions du Cœur sacré célébrant le retour du fugitif, lui rendant ses honneurs de fils, replaçant à son doigt l'anneau de l'alliance primitivement offerte en Eden à l'humanité entière (12). Quant à Juda, malheur à lui s'il se refuse à comprendre !
Malheur au riche dont l'opulence négligea si longtemps le pauvre Lazare (1) ! Les privilèges de race n'existent plus. Des dix lépreux guéris dans leurs corps, l'étranger seul est sauvé dans son âme, parce que lui seul croit au libérateur et lui rend grâces (2). Du bon Samaritain, ou du lévite et du prêtre mis en scène dans les défilés de Jéricho, qui mérita, sinon le premier, l'éloge du Sauveur (3) ? Il se trompe étrangement, le pharisien dont l'arrogante prière écrase de ses mépris le publicain frappant sa poitrine et criant miséricorde (4). Le fils de l'homme n'écoute pas plus la prière des superbes, qu'il n'a d'égard à leurs indignations ; il s'invite chez Zachée malgré leurs murmures, et le salut et l'allégresse entrent avec lui dans cette maison devenue dès lors, il le déclare, celle d'un véritable fils d'Abraham (5). Tant de bonté, d'universelle miséricorde, lui fermera les cœurs étroits de ses concitoyens ; ils refuseront de le laisser régner sur leur terre (6) ; mais l'éternelle Sagesse aura retrouvé sa drachme perdue, et la joie sera grande parmi les Puissances des cieux (7). Au jour des noces sacrées, les humbles méprisés, les pécheurs repentants, rempliront la salle du festin préparé pour d'autres (8). Je vous le dis en vérité : il y avait beaucoup de veuves aux jours d'Elie dans Israël, et le prophète ne fut envoyé à aucune, mais à la veuve de Sarepta dans le pays de Sidon ; il y avait beaucoup de lépreux en Israël au temps d'Elisée, et ce fut Naaman le Syrien qui guérit (9).
O Jésus, votre Evangéliste a conquis nos cœurs. Nous vous aimons pour avoir pris en pitié notre misère ; en face de Sion, la remise de nos dettes immenses, à nous gentils, vous crée sur nous un titre à plus grand amour (1). Nous vous aimons, parce que vos grâces de choix sont pour Madeleine, comme nous pécheresse, et cependant appelée à la meilleure part (2). Nous vous aimons, parce que vous ne savez pas résister aux larmes des mères, et leur rendez, comme à Naïm, ceux qui déjà étaient morts (3). Au jour des trahisons, des abandons, des reniements, vous oubliez votre injure pour regarder Pierre, et faire jaillir ses larmes (4). Vous détournez de vous les pleurs de ces humbles et vraies filles de Jérusalem, qui s'attachent à vos pas douloureux sur les rampes du Calvaire (5). Cloué à la croix, on vous entend implorer grâce pour vos bourreaux (6). Comme Dieu, à cette heure suprême, vous assurez le paradis au voleur repentant (7); comme homme, vous remettez votre esprit au Père (8). Véritablement, c'est jusqu'à la fin que nous apparaissent, au troisième Evangile, votre bénignité et votre humanité, ô Dieu Sauveur !
Du même style châtié qu'il avait écrit l'Evangile des nations, Luc compléta son œuvre en donnant aux gentils l'histoire des premiers temps du christianisme, qui amenait celle de leur introduction dans l'Eglise et des grands travaux de Paul leur Apôtre. Au dire de la tradition, il fut artiste non moins que littérateur, et, l'âme ouverte à toutes les délicates inspirations, il voulut consacrer ses pinceaux à nous garder les traits de la Mère de Dieu : illustration digne de l'Evangile où nous est racontée la divine Enfance ; nouveau titre à la reconnaissance de ceux qui ne virent jamais Jésus ni Marie dans la chair. Le patronage de l'art chrétien lui revenait dès lors, sans nuire à celui des carrières médicales qui a son fondement dans l'Ecriture même, comme on le verra par le récit de l'Eglise. Saint Luc avait puisé dans Antioche, sa patrie, tous les genres de connaissances ; la brillante capitale de l'Orient pouvait être hère de son illustre fils.
L'Eglise emprunte à saint Jérôme les lectures historiques de la fête. La juste critique qui s'y rencontre de certain livre apocryphe, où l'on avait prétendu relever par des procédés de roman l'histoire de sainte Thècle, n'atteint en rien la vénération unanime de l'Orient comme de l'Occident pour la glorieuse fille du Docteur des nations.
Du livre de saint Jérôme, Prêtre, sur les Ecrivains ecclésiastiques.
Originaire d'Antioche, Luc était médecin, et ses écrits montrent la connaissance qu'il avait de la langue grecque. Devenu disciple de l'Apôtre Paul, il l'accompagna dans tous ses voyages. Il a écrit un Evangile, et c'est de lui que l'Apôtre disait aux Corinthiens : Nous vous envoyons avec Tite le frère dont l'éloge est dans toutes les églises à cause de l'Evangile. Luc, le très cher médecin, vous salue, disait de même Paul aux Colossiens. Et à Timothée : Luc seul est avec moi. Nous lui devons un autre livre sans prix, les Actes des Apôtres, dont le récit va jusqu'aux deux années du séjour de Paul à Rome et à la quatrième de Néron; ce qui donne à entendre que l'ouvrage fut lui-même composé dans cette ville.
En conséquence, nous reléguons parmi les écrits apocryphes les Voyages de Paul et de Thècle, avec l'histoire fabuleuse du baptême de Léon. Comment croire, en effet, que de tous les faits concernant l'Apôtre, son inséparable compagnon n'ait ignoré que ceux-là ? De plus Tertullien, voisin encore de ces temps, rapporte que cette fable eut pour auteur un certain prêtre d'Asie, enthousiaste de Paul ; Jean l'amena à confesser qu'il n'avait écrit le livre que dans le but de relever l'Apôtre, et il le déposa pour ce fait. Plusieurs pensent que toutes les fois qu'en ses lettres Paul use de cette expression : Selon mon Evangile, c'est du travail de Luc qu'il veut parler.
Cependant l'Apôtre Paul, qui n'avait point vécu avec le Seigneur, ne fut pas le seul à renseigner l'évangéliste Luc ; mais les autres Apôtres y eurent aussi leur part, selon la déclaration que lui-même place en tête de son Evangile : Nous avons mis en œuvre les témoignages de ceux qui ont tout vu dès le commencement et qui furent les ministres de la parole. Il écrivit donc l'Evangile d'après ce qu'il avait entendu, et composa les Actes des Apôtres d après ce qu'il avait vu lui-même. Sa vie se prolongea quatre-vingt-quatre ans, dans la continence ; ses ossements furent transportés d'Achaïe à Constantinople, avec les reliques de l'apôtre André, en la vingtième année de Constantin.
e Taureau symbolique resplendit au ciel, rappelant les immolations figuratives et annonçant leur fin. Joignant sa force à la puissance de l'Homme, de l'Aigle et du Lion, il s'attelle au char de lumière qui porte en son triomphe l'Agneau vainqueur. Evangéliste des gentils, soyez béni d'avoir mis fin à la longue nuit qui nous tenait captifs, et réchauffé nos cœurs glacés. Confident de la Mère de Dieu, votre âme retint de ces relations fortunées le parfum de saveur virginale que respirent vos écrits et votre vie entière. Discrète tendresse et dévouement silencieux furent votre part en la grande œuvre où, trop souvent délaissé et trahi,l'Apôtre des nations vous trouva non moins fidèle au temps du naufrage (1) et de la captivité (2) que dans les beaux jours. C'est donc à bon droit que l'Eglise (3) vous fait application de la parole où Paul disait de lui-même : Sans cesse angoissés, persécutés, abattus, nous promenons tout vivants la mort de Jésus dans nos corps ; mais cette mort sans fin manifeste aussi la vie du Seigneur en notre chair mortelle (1). Ce fils de l'homme que votre plume inspirée nous fit aimer dans son Evangile, que votre pinceau nous montra dans les bras de sa Mère, vous le révélez une troisième fois au monde par la reproduction en vous-même de sa propre sainteté.
Gardez en nous le fruit de vos multiples enseignements. Si les peintres chrétiens vous honorent à bon droit spécialement, s'il est bon qu'ils apprennent de vous que l'idéal de toute beauté réside dans le Fils et la Mère, il est un art pourtant autrement sublime que celui des lignes et des couleurs : l'art de produire en nous la divine ressemblance. C'est en ce dernier que nous voulons exceller à votre école; car nous savons de saint Paul, votre maître, que la conformité d'image avec le Fils de Dieu est le titre unique de la prédestination des élus (2).
Protégez les médecins fidèles ; ils s'honorent de marcher à votre suite ; ils s'appuient, dans leur ministère de dévouement et de charité, sur le crédit dont vous jouissez près de l'auteur de la vie. Aidez leurs soins pour guérir ou soulager la souffrance ; inspirez leur zèle, quand s'annonce le moment du redoutable passage.
Hélas ! aujourd'hui, le monde lui-même réclame pour sa sénile débilité les soins de quiconque est en mesure par la prière ou l'action de conjurer ses crises. Quand le fils de l'homme reviendra, pensez-vous qu'il trouve encore de la foi sur la terre (3) ? C'était la parole du Seigneur en votre Evangile. Mais il disait encore qu'il faut prier toujours et ne se jamais lasser (1); ajoutant pour l'Eglise de nos jours et de tous les temps, cette parabole de la veuve dont les importunités finissent par l'emporter sur le mauvais vouloir du juge inique entre les mains duquel est sa cause. Et Dieu ne fera pas justice à ses élus, s'ils crient vers lui jour et nuit? et il tolérera qu'on les opprime sans fin ? Je vous le dis : il les vengera bientôt (2).
1. BARUCH. III, 38. —2. LUC. II, I. — 3. Ibid. 3-6. — 4. Ibid 7. — 5. Ibid. 21. — 6. Ibid 22, 24.— 7. Ibid. 51. — 8. Ibid. 40. — 9. Ibid. 52. — 10. Ibid. III, 21 ; IX, 28, 29; XI, 1; XXII, 32, 41, 43, 45. — 11. Ibid. XIX, 41. — 12. Ibid. XXII, 42. 44. — 13. Gen XLIX, 10 — 14. Agg. II, 8. — 15. LUC. I, 26-38. — 16. Ibid. II, 7-20.
1. Hymn. Vesp. in festo S. Joh Baptistae. — 2. LUC. I, 39 45. — 3. Ibid. 46-55. — 4 Ibid. 67-79. — 5. Ibid. II, 29-32.— 6. Psalm. XXI, 32. — 7. LUC. II, 18-20. — 8. Ibid. 52. — 9. Ose. XI, 4. — 10 Psalm, XLIV, 13. — 11. LUC. vu, 36-5o. — 12. Ibid. XV, II, 32.
1. LUC. XVI, 19-31. — 2. Ibid. XVII, 11-19. — 3. Ibid. X, 3o-37 — 4. Ibid. XVIII, 9-14. — 5. Ibid. XIX, 1-10 — 6. Ibid. 14. — 7. Ibid. XV, 8-10. — 8. Ibid XIV, 21-24. — 9. Ibid. IV, 25-27.
1. LUC. VII, 40-43. — 2. Ibid. X, 38-42. — 3. Ibid. VII, 11-15,— 4. Ibid. XXII, 61-62. — 5. Ibid. XXIII, 27-31. — 6. Ibid. 34. — 7. Ibid. 43. — 8. Ibid. 46.
1. Act. XXVII.— 2. II Tim. IV, II. — 3. Collecte de la fête.
1. II Cor. IV, 8-11. — 2 Rom. VIII, 29, — 3. LUC. XVIII, 8.
1. LUC. XVIII, 1. — 2. Ibid. 2-8.
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gabrielle- Nombre de messages : 19796
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