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Message  gabrielle Sam 30 Aoû 2014, 8:13 am

Le 30 août

Sainte Rose de Lima, vierge
Dom Guéranger, l’Année Liturgique a écrit:
Quel parfum d’au delà de l’Océan nous apporte aujourd’hui la brise ! L’ancien monde renouvelle sa jeunesse à ces senteurs du ciel ; le nouveau se concilie par elles la terre et les cieux.

Cent ans ont passé depuis les jours où l’Europe étonnée apprit qu’un continent nouveau se révélait par delà les flots de la mer Ténébreuse, effroi des navigateurs. L’Espagne venait d’expulser le Croissant de ses propres terres ; comme récompense, elle reçut la mission de planter la Croix sur ces plages immenses. Ni héros, ni apôtres, ne firent défaut dans cette œuvre au royaume Catholique ; ni non plus, pour son malheur, les aventuriers dont la soif de l’or fit le fléau des Indiens qu’il s’agissait d’amener au vrai Dieu. La décadence si prompte de l’illustre nation qui avait triomphé du Maure, montrera bientôt jusqu’à quel point les peuples prévenus des plus hautes bénédictions restent pourtant solidaires des crimes commis, sous le couvert de leur nom, par quiconque porte le drapeau du pays. On sait comment finit au Pérou l’empire des Incas : malgré les protestations indignées des missionnaires, malgré les ordres venus de la mère patrie, quelques années suffirent aux compagnons de Pizarre pour exterminer le tiers des habitants de ces florissantes contrées ; un autre tiers achevait de périr dans la misère d’une servitude pire que la mort immédiate ; le reste fuyait vers les montagnes, emportant au fond des forêts la haine de l’envahisseur, et trop souvent, hélas ! de l’Évangile, responsable à ses yeux des atrocités accomplies par les baptisés. La cupidité des vainqueurs donnait entrée à tous les vices dans ces âmes en lesquelles cependant la foi restait vive : Lima, fondée au pied des Cordillères comme métropole des provinces conquises, semblait bâtie sur la triple concupiscence ; avant la fin du siècle, Jonas nouveau d’une nouvelle Ninive, saint François Solano la menaçait du courroux de Dieu.

Mais déjà la miséricorde avait pris les devants ; la justice et la paix s’étaient rencontrées [2] dans l’âme d’une enfant prête à toutes les expiations, insatiable d’amour. Combien nous voudrions nous arrêter à contempler la vierge péruvienne dans son héroïsme qui s’ignora toujours, dans sa grâce si candide et si pure ! Rose qui n’eut pour ceux qui l’approchaient que des suavités embaumées, et garda pour elle le secret des épines sans lesquelles ne vont point les roses ici-bas ! Éclose du sourire de Marie, elle ravit l’Enfant-Dieu qui la veut sur son cœur. Les fleurs la reconnaissent pour reine, et toute saison les voit répondre à son désir ; à son invitation, les plantes s’agitent joyeuses, les arbres inclinent leurs rameaux, toute la nature tressaille, eux-mêmes les insectes organisent des chœurs, les oiseaux rivalisent avec elle d’harmonies pour célébrer leur auteur commun. Et elle chante, au souvenir des noms de son père et de sa mère, Gaspard des Fleurs et Marie d’Olive : « O mon Jésus, que vous êtes beau entre les olives et les fleurs ; et vous ne dédaignez pas votre Rose ! »

Cependant l’éternelle Sagesse se révélait dans les jeux de l’Enfant divin et de sa bien-aimée [3]. C’est Clément X qui, dans la bulle de canonisation, nous rappelle qu’un jour où elle était plus souffrante, le tout aimable fils de la Vierge bénie l’invita pour une partie mystérieuse où l’enjeu serait laissé au libre choix du vainqueur. Rose gagne, et réclame sa guérison, aussitôt accordée. Mais Jésus demande la revanche, et l’emportant au second tour, il rend son mal, accompagné du don de patience, à la perdante toute joyeuse ; car elle avait compris qu’elle gagnait plus à la seconde partie qu’à la première.

Réservons à l’Église de raconter, en la Légende, jusqu’où notre Sainte fut amenée par l’efficacité de ces divines leçons touchant la souffrance. Dans les tortures surhumaines de sa dernière maladie, elle répondait à qui l’exhortait au courage : « Ce que je demande à mon Époux, c’est qu’il ne cesse point de me brûler des ardeurs les plus cuisantes, jusqu’à ce que je sois pour lui le fruit mûr qu’il daigne recevoir de cette terre à sa table des deux ». Et comme on s’étonnait alors de sa sécurité, de sa certitude d’aller directement au paradis, elle dit avec feu cette autre parole qui montre aussi tout un aspect de son âme : « Moi, j’ai un Époux qui peut ce qu’il y a de plus grand, qui possède ce qu’il y a de plus rare ; et je ne me vois pas n’espérant de lui que de petites choses ».

Confiance bien justifiée par l’infinie bonté, les assurances et les prévenances du Seigneur à l’égard de Rose. Elle n’avait que trente et un ans, lorsque, au milieu de la nuit qui ouvrait la fête de saint Barthélémy de l’année 1617, elle entendit le cri : Voici l’Époux [4] ! Dans Lima, dans tout le Pérou, dans l’Amérique entière, des prodiges de conversion et de grâce signalèrent le trépas de l’humble vierge, inconnue jusque-là du grand nombre. « Il fut attesté juridiquement, dit le Pontife suprême [5], que, depuis la découverte du Pérou, aucun missionnaire ne s’était rencontré qui eût produit pareil ébranlement d’universelle pénitence ». Cinq ans plus tard, était dédié ce monastère de Sainte-Catherine-de-Sienne qui devait continuer au milieu de Lima l’œuvre de sanctification, d’assainissement, de défense sociale, et qu’on appelait le monastère de Rose, parce qu’elle en était en effet devant Dieu la fondatrice et la mère. Ses prières en avaient obtenu l’érection qu’elle avait prédite pour après sa mort, désignant d’avance le plan, les religieuses futures, la première supérieure, qu’elle investit un jour prophétiquement de son esprit dans un embrassement plein de mystère.

Patronne de votre patrie de ce monde, veillez sur elle toujours. Justifiez sa confiance, dans l’ordre même de la vie présente, en la défendant des tremblements de terre dont les secousses promènent l’effroi sur ses rivages, des commotions politiques dont sa récente indépendance s’est vue si cruellement éprouvée. Étendez votre action tutélaire aux jeunes républiques qui l’avoisinent, et qui elles aussi vous honorent ; ainsi que votre terre natale, protégez-les contre le mirage des utopies venues de notre vieux monde, contre les entraînements, les illusions de leur propre jeunesse, contre les sectes condamnées qui finiraient par ébranler jusqu’à leur foi toujours vive. Enfin, Rose aimée du Seigneur, souriez à l’Église entière que ravissent aujourd’hui vos charmes célestes. Comme elle, nous voulons tous courir à l’odeur de vos parfums [6].

[2] Psalm. LXXXIV, 11.

[3] Prov. VIII, 30-31.

[4] Matth. XXV, 6.

[5] Bulle de canonisation.

[6] Collecte de la fête, ex Cant. I, 3.


http://deojuvante.forumactif.org/t320-sainte-rose-de-lima

Le même jour

Saints Félix et Adauctus, martyrs (vers 303)

Missel a écrit:Félix et Adauctus sont deux martyrs de la persécution de Dioclétien; ils sont enterrés au cimetière de Commodille, sur la Voie d'Ostie aux portes de Rome.

The Acts, first published in Ado's Martyrology, relate as follows: Felix, a Roman priest, and brother of another priest, also named Felix, being ordered to offer sacrifice to the gods, was brought by the prefect Dracus to the temples of Serapis, Mercury, and Diana. But at the prayer of the saint the idols fell shattered to the ground. He was then led to execution. On the way an unknown person joined him, professed himself a Christian, and also received the crown of martyrdom. The Christians gave him the name Adauctus (the Latin word for "added"). They were both beheaded.

http://deojuvante.forumactif.org/t967-saints-felix-et-adauctus-martyrs
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Message  gabrielle Dim 31 Aoû 2014, 6:40 am

Le 31 août

Saint Raymond Nonnat, confesseur

Leçons des Matines avant 1960. a écrit:Raymond a été surnommé Nonnat, en raison d’un fait contraire aux lois ordinaires de la nature : sa mère étant morte avant de le mettre au monde, il fallut lui ouvrir le sein pour amener l’enfant à la lumière. Issu d’une pieuse et illustre famille, il vit le jour à Portel en Catalogne. Dès son enfance, il donna des marques de sa future sainteté. Étranger aux divertissements de son âge, insensible aux attraits du monde, il se donnait tellement à la piété, que tous admiraient dans cet enfant une vertu déjà mûre. En avançant en âge, il s’appliqua à l’étude des lettres ; mais bientôt, sur l’ordre de son père, il se retira à la campagne, où il visitait souvent une petite chapelle dédiée à saint Nicolas, aux environs de Portel, pour y vénérer une image de la sainte Vierge ; image que les fidèles continuent d’entourer encore aujourd’hui d’une très grande vénération. Là, se répandant en prières, il suppliait constamment la Mère de Dieu de l’adopter pour son fils, de daigner lui enseigner la voie du salut et la science des Saints.

La Vierge très clémente ne repoussa point sa demande ; car elle fit comprendre à Raymond, qu’il lui serait très agréable de le voir entrer dans l’ordre de la Merci ou du rachat des captifs, récemment fondé d’après son inspiration. Aussitôt cet avertissement reçu, il se rendit à Barcelone et embrassa cet institut, voué à une œuvre si excellente de charité envers le prochain. Enrôlé dans cette sainte milice, il garda toujours la virginité, qu’il avait déjà consacrée à Marie. Il se signala également par la pratique des autres vertus et surtout par sa charité envers les Chrétiens qui, tombés au pouvoir des païens, traînaient une vie misérable dans la captivité. Envoyé en Afrique pour racheter ces malheureux, il en délivra un grand nombre, et se constitua comme otage pour ne pas voir ceux qui restaient, faute de rançon, courir le risque d’apostasier. Mais comme, enflammé du zèle le plus ardent pour le salut des âmes, il réussit, par ses prédications à convertir à Jésus Christ un certain nombre de Musulmans, les barbares le jetèrent dans un étroit cachot, et le soumirent à différents supplices : il endura notamment le cruel martyre d’avoir les lèvres percées et tenues fermées par un cadenas de fer.

Ces choses, et d’autres actions pleines de courage, lui firent de tous côtés la réputation d’un saint et portèrent Grégoire IX à lui donner une place dans le sacré Collège des Cardinaux de la sainte Église romaine ; mais l’homme de Dieu, conservant dans cette dignité l’horreur qu’il avait de la pompe et du luxe, ne cessa de pratiquer strictement l’humilité religieuse. Il se mit en route pour aller à Rome, mais à peine arrivé à Cordoue il tomba dangereusement malade, et demanda instamment à être muni des sacrements de l’Église. La maladie s’aggravant et le Prêtre tardant à venir, Raymond reçut le saint viatique par le ministère des Anges, qui lui apparurent sous l’aspect de religieux de son Ordre. L’ayant reçu, il rendit grâces à Dieu, et s’en alla au Seigneur le dernier dimanche d’août, l’an douze cent quarante. Une discussion s’étant élevée au sujet du lieu de sa sépulture, son corps, enfermé dans un cercueil, fut placé sur une mule aveugle, qui le transporta, non sans une permission de Dieu à la chapelle de saint Nicolas, pour qu’il fût enseveli au lieu même où Raymond avait jeté les premiers fondements de sa très sainte vie. Un couvent de son Ordre, fut bâti en cet endroit et les fidèles y affluent de toutes les parties de la Catalogne, pour s’acquitter de leurs vœux en venant honorer le Saint, dont la gloire y est manifestée par différentes sortes de miracles et de choses merveilleuses.

http://deojuvante.forumactif.org/t28-saint-raymond-nonnat-cardinal-1204-1240-31-aout#97
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Message  gabrielle Lun 01 Sep 2014, 7:58 am

Le Ier septembre

Saint Gilles, abbé

http://deojuvante.forumactif.org/t29-saint-gilles-ou-egide-abbe-640-720-1er-septembre ( vous y trouverez sa biographie )

et

Les douze frères martyrs de Bénévent.

Dom Guéranger a écrit:Bénévent nous présente douze frères martyrs, originaires de la terre africaine, et qui triomphèrent en divers lieux, mais dont la réunion dans ses murs fait aujourd'hui sa gloire. Unissons-nous à la prière que l'Eglise fait monter vers Dieu en l'honneur de cet admirable groupe de héros.
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Message  gabrielle Mar 02 Sep 2014, 6:52 am

Le 2 septembre

Saint Etienne, roi, confesseur



Leçons des Matines avant 1960 a écrit:Etienne introduisit en Hongrie la foi chrétienne et le titre de roi. Après avoir obtenu du souverain Pontife la couronne royale, et avoir été sacré par son ordre, il fit hommage de son royaume au Siège apostolique. Sous l’inspiration d’une piété, et avec une munificence admirables, il fonda à Rome, à Jérusalem et à Constantinople, divers établissements hospitaliers ; en Hongrie, l’archevêché de Strigonie et dix évêchés. Vénérant le Christ lui-même dans les pauvres, Etienne était également plein d’amour et de libéralité pour eux, et jamais il n’en renvoya un seul sans l’avoir consolé et secouru. Bien plus, après d’immenses sommes distribuées pour soulager leur indigence, on le vit souvent donner aussi, avec une bénignité extrême, le mobilier de son palais Il avait coutume de laver de ses mains les pieds aux pauvres, d’aller la nuit, seul et sans se faire connaître, visiter les hôpitaux, servir les malades et accomplir tous les autres devoirs de la charité ; c’est en témoignage de ses vertus que sa main demeura sans corruption, lorsque son cadavre fut tombé en poussière.

Son amour de la prière l’amenait à veiller des nuits presque entières ; et pendant qu’il avait l’esprit fixé dans la contemplation des choses célestes, il advint qu’on le vit ravi en extase et élevé de terre. Par le secours de l’oraison, il échappa plus d’une fois miraculeusement aux conspirations des méchants et aux attaques d’ennemis puissants. De son mariage avec Gisèle de Bavière, sœur de l’empereur saint Henri, il eut un fils nommé Emeric, qu’il éleva avec tant de vigilance et une si solide piété, que, dans la suite, la sainteté remarquable de ce prince en fut la conséquence et la preuve. Etienne sut si bien conduire les affaires de son royaume, qu’il s’entoura d’hommes d’une prudence et d’une sainteté consommées, et ne décida jamais rien sans leur avis. Sous la cendre et le cilice il demandait à Dieu, par de très humbles prières, la grâce de voir, avant de mourir, la Hongrie tout entière acquise à la foi catholique. Son grand zèle à propager la foi lui valut d’être appelé l’apôtre de cette nation et le souverain Pontife l’autorisa, ainsi que ses successeurs, à faire porter la croix devant eux.

Animé d’une ardente dévotion envers la Mère de Dieu, il construisit une vaste église en son honneur, et l’établit patronne de la Hongrie. En retour, la Vierge Marie l’introduisit au ciel le jour même de son Assomption, que les Hongrois appellent le jour de la Grande Souveraine, d’après une institution de ce saint roi. Quand il fut mort, son corps répandit une odeur suave et une liqueur céleste. Le Pontife romain voulut qu’on le transférât dans un lieu plus digne de lui, où on l’ensevelit avec beaucoup d’honneur. Cette translation fut accompagnée de nombreux miracles de tous genres. Le jour de sa fête a été fixé, par le souverain Pontife Innocent XI, au quatre des nones de septembre, en mémoire d’une victoire éclatante : celle que l’armée de Léopold, empereur des Romains et roi de Hongrie, remporta à la même date sur les Turcs, leur reprenant, avec le secours de Dieu, la ville de Budapest.

http://deojuvante.forumactif.org/t31-saint-etienne-istvan-roi-de-hongrie-977-1038-2-septembre#102
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Message  gabrielle Mer 03 Sep 2014, 8:03 am

Le 3 septembre

Saint Pie X, pape

Le Pape Pie X, nommé auparavant Joseph Sarto, naquit dans un village de Vénétie, appelé Riese. Il fut admis comme élève au séminaire de Padoue et ordonné prêtre ; vicaire à Tombolo, puis curé de Salzano, ensuite chanoine à Trévise et chancelier de la Curie épiscopale, il se distingua par une telle sainteté que Léon XIII le mit à la tête de l’Église de Mantoue. Ne négligeant aucun des devoirs du bon pasteur, il se préoccupa vivement de la bonne formation de la jeunesse appelée à l’héritage du Seigneur ; il favorisa la splendeur du culte divin et le développement des associations pieuses ; il soulagea l’indigence des pauvres par une charité débordante. Recommandé par tant de mérites, il fut mis au nombre des cardinaux et créé patriarche de Venise. Après la mort de Léon XIII, malgré une vaine résistance, il dut accepter, comme une croix, le Souverain Pontificat. Placé sur la chaire de saint Pierre, il ne changea rien à son genre de vie antérieur. Il resplendit surtout par l’humilité, la simplicité et la pauvreté. Il gouverna l’Église avec fermeté et la fortifia par des initiatives remarquables. Gardien très vigilant de la foi, il condamna et détruisit le modernisme, rendez-vous de toutes les hérésies ; ardent défenseur de la liberté de l’Église, il résista courageusement à ceux qui voulaient y porter atteinte ; il veilla à une solide formation du clergé ; il rassembla les lois de l’Église en un seul corps ; il développa beaucoup le culte de l’Eucharistie et la communion fréquente. Épuisé par les travaux et accablé de douleur à cause de la guerre qui avait éclaté en Europe, il s’envola vers la patrie céleste, le 20 août 1914. Pie XII le mit au nombre des saints.

http://deojuvante.forumactif.org/t84-saint-pie-x#564
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Message  gabrielle Ven 05 Sep 2014, 6:55 am

Le 5 septembre

Saint Laurent Justinien, évêque et confesseur

Leçons à Matines, avant 1960

Laurent, né à Venise de l’illustre famille des Justinien, montra dès son enfance une très grande gravité de mœurs. Les pratiques d’une piété fervente sanctifièrent son adolescence, et l’appel de la Sagesse divine ayant convié son âme aux chastes fiançailles du Christ, il s’appliqua à connaître dans quel institut religieux il se consacrerait à Dieu. Voulant donc se préparer en secret à cette nouvelle milice, il se mit, entre autres mortifications, à coucher sur des planches nues. Un jour qu’il considérait, d’une part les plaisirs du monde et une alliance négociée par sa mère à son intention, et d’autre part les rudes austérités du cloître, il jeta les yeux sur la croix du Christ souffrant et s’écria : « C’est vous, Seigneur, qui êtes mon espérance, et c’est en vous que se trouve la consolation et la force. » Laurent dirigea ses pas vers la communauté des Chanoines de Saint-Georges in Alga, où, ingénieux à trouver de nouveaux moyens de se mortifier, il engagea contre lui-même le plus opiniâtre des combats, comme s’il se fût agi de son ennemi le plus redoutable. Ne s’accordant aucune satisfaction, il s’interdit même l’entrée du jardin de la maison paternelle, et ne franchit jamais le seuil de cette demeure, si ce n’est pour remplir auprès de sa mère mourante les derniers devoirs de la piété, ce qu’il fit sans verser de larmes. Égal à son esprit de pénitence se montrait son zèle pour la pratique de l’obéissance, de la douceur et surtout de l’humilité, qui lui faisait rechercher les emplois les plus abjects du monastère, mendier dans les endroits les plus fréquentés de la ville, en y recueillant moins de vivres que de moqueries, et supporter, impassible et silencieux, les injures ainsi que les calomnies. C’était principalement dans une oraison assidue, où souvent l’extase le ravissait en Dieu, que s’enflammait la grande ardeur dont son cœur brûlait, ardeur telle qu’elle excitait à la persévérance les frères chancelants et les embrasait d’amour pour Jésus-Christ

Désigné par Eugène IV pour occuper le siège épiscopal de Venise, Laurent fit tous ses efforts pour décliner cette dignité, dont il remplit les devoirs d’une manière digne des plus grands éloges. Il ne changea absolument rien à son genre de vie accoutumé ; conserva dans ses repas, ses meubles et son coucher, la même pauvreté qu’il avait toujours pratiquée et ne prit qu’un petit nombre de domestiques, disant qu’il possédait une grande famille, les pauvres du Christ. A quelque heure du jour qu’on l’abordât, il était tout à tous, prodiguant à chacun sa charité paternelle et n’hésitant même pas à se charger de dettes pour venir en aide à l’indigence du prochain. Quand on lui demandait sur quoi il comptait : « Sur mon Seigneur, qui pourra facilement acquitter mes dettes, répondait-il. » Sa confiance n’avait jamais été trompée par la divine Providence, comme le montraient les secours inespérés qui lui arrivaient. Il construisit plusieurs monastères de vierges, qu’il forma par sa vigilance à la pratique de la vie parfaite, s’appliqua avec grand soin à arracher les dames aux pompes du siècle et à la vanité des parures, et n’apporta pas moins d’ardeur à la réforme de la discipline et des mœurs dans le clergé, se montrant digne assurément d’être proclamé par le Pape Eugène III, devant les Cardinaux, la gloire et l’honneur de l’épiscopat, et d’être nommé par Nicolas V, son successeur, le premier Patriarche de Venise, quand ce titre eut été transféré de Grado dans cette cité.

Favorisé du don des larmes, Laurent offrait chaque jour au Dieu tout-puissant l’hostie de propitiation. Une fois même, la nuit de la Nativité du Seigneur, en accomplissant les saints Mystères, il mérita de contempler Jésus-Christ sous la forme d’un gracieux petit enfant. Si grande était l’efficacité de ses prières pour le troupeau confié à ses soins, que la République devait son salut à l’intercession et au mérite de son Pontife, d’après un témoignage qu’en a rendu le ciel. Doué de l’esprit prophétique, il prédit plusieurs fois des événements qu’on ne pouvait humainement prévoir. Ses prières eurent souvent pour effet de guérir les malades et de chasser les démons. Il composa des ouvrages remplis d’une doctrine toute céleste et respirant la piété, bien qu’il sût à peine les règles du style. Enfin une maladie mortelle étant venue l’atteindre, comme ses domestiques lui préparaient un lit plus commode pour un vieillard et pour un malade, il refusa des soulagements qui lui semblaient trop contraster avec la très dure croix sur laquelle avait expiré son Seigneur, et voulut qu’on le déposât sur sa couche habituelle. Puis voyant sa fin approcher, il leva les yeux au ciel, et dit ces paroles : « Je vais à vous, ô bon Jésus. » Et le huitième jour du mois de janvier, il s’endormit dans le Seigneur. Sa mort fut précieuse devant Dieu. Ce qui le prouve ce sont les concerts angéliques entendus par des religieux Chartreux ; c’est aussi la conservation de son saint corps, qui demeura dans toute son intégrité et sans trace de corruption, exhalant une odeur suave, conservant un visage vermeil, durant plus de deux mois qu’il resta sans sépulture ; ce sont enfin les nouveaux miracles qui suivirent cette mort. En considération de ces prodiges, le souverain Pontife Alexandre VIII l’inscrivit au nombre des Saints, et Innocent XII fixa la célébration de sa Fête au cinq septembre, jour où le Saint était monté sur la chaire épiscopale.

http://deojuvante.forumactif.org/t562-saint-laurent-justinien-5-septembre
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Message  gabrielle Lun 08 Sep 2014, 7:22 am

Le 8 septembre

Nativité de la Vierge Marie

Sermon de S. Augustin, Evêque.

Nous voici, mes très chers frères, au jour désiré, le jour de la bienheureuse et vénérable Marie, toujours vierge. Que notre terre, illustrée par la naissance d’une telle Vierge, se livre donc aux plus joyeux transports. Car elle est cette fleur des champs, d’où est sorti le précieux lis des vallées ; et c’est par son enfantement que le sort de nos premiers parents a été changé, et leur faute effacée. La sentence de malédiction prononcée contre Eve : « C’est dans la douleur que tu mettras au monde tes enfants, » Marie ne l’a point subie, puisque c’est dans la joie qu’elle a enfanté le Seigneur.

Eve a gémi, Marie a tressailli d’allégresse ; Eve a porté dans son sein un fruit de larmes, et Marie un fruit de joie, attendu que l’une a enfanté un pécheur, et l’autre l’Innocent. La mère du genre humain a introduit le châtiment dans le monde, la Mère de notre Seigneur a apporté le salut. Eve a été la source du péché, et Marie, la source du mérite. Eve nous a été funeste, elle nous a donné la mort ; Marie nous a fait du bien, elle nous a rendu la vie. Celle-là nous a blessés, celle-ci nous a guéris. La désobéissance a été remplacée par l’obéissance, et l’incrédulité par la foi.

Que Marie touche maintenant les instruments d’harmonie, et que les doigts agiles de la Vierge-Mère frappent les tambourins sonores. Que nos chœurs joyeux lui répondent, et que le doux concert de nos voix alterne avec ses mélodieux cantiques. Écoutez donc ce que chanta notre musicienne inspirée : « Mon âme glorifie le Seigneur, et mon esprit a tressailli d’allégresse en Dieu mon Sauveur ; parce qu’il a regardé l’humilité de sa servante ; et voici que toutes les générations me diront bienheureuse ; car celui qui est puissant m’a fait de grandes choses. » Ainsi donc le prodige d’un enfantement tout nouveau a remédié à une faute qui nous avait perdus, et le chant de Marie a mis fin aux lamentations d’Eve.

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Message  gabrielle Mar 09 Sep 2014, 7:45 am

Hier, 8 septembre, j'ai oublié

St Adrien, martyr


Leçon des Matines avant 1960 a écrit:
Adrien, persécutant les Chrétiens à Nicomédie, sur l’ordre de l’empereur Maximien, avait souvent admiré avec quelle constance ils confessaient leur foi et enduraient les tourments ; vivement ému par ce spectacle, il se convertit au christianisme. Ayant été pour cette raison jeté en prison avec vingt-trois autres Chrétiens, il y reçut la visite de son épouse Natalie, qui était déjà chrétienne et qui l’enflamma de l’ardent désir du martyre. Tiré de sa prison, il fut flagellé jusqu’à ce que ses entrailles se répandissent au dehors. Enfin, après avoir eu les jambes rompues, les mains et les pieds coupés, il termina heureusement son combat, en compagnie d’un grand nombre de ses frères.

9 septembre

Saint Gorgon, martyr


Leçon des Matines, avant 1960 a écrit: Gorgon était né à Nicomédie. Officier de la maison de l’empereur Dioclétien, il convertit à la foi du Christ, avec l’aide de Dorothée son collègue, tous les autres serviteurs du palais impérial. Un jour qu’ils assistaient l’un et l’autre aux tortures cruelles infligées à un Martyr en présence de Dioclétien, ils sentirent s’allumer en leur cœur le désir du martyre. Et tous deux s’adressant à l’empereur : « Pourquoi, lui dirent-ils, ne punir que celui-là, puisque nous méritons d’être condamnés comme lui ? Sa foi est aussi la nôtre et nous imiterons sa constance. » Aussitôt l’empereur ordonne qu’on les charge de chaînes, qu’on les flagelle jusqu’à ce que tout leur corps ne soit plus qu’une plaie, et que l’on répande sur leurs blessures du vinaigre mêlé de sel. Puis il commande de les attacher sur un gril et de les placer sur des charbons ardents. Enfin, après des tourments variés, ils moururent sur le gibet. Plus tard, le corps de saint Gorgon fut transporté à Rome et enseveli entre les deux Lauriers, sur la voie Latine ; mais on le transféra dans la basilique du prince des Apôtres, sous le pontificat de Grégoire IV.

http://deojuvante.forumactif.org/t968-saint-gorgon-martyr#13344
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Message  gabrielle Mer 10 Sep 2014, 6:32 am

Le 10 septembre

Saint Nicolas de Tolentino, confesseur

Né vers 1245, mort en 1310, canonisé en 1446, fête au calendrier universel en 1585.


Leçons des Matines avant, 1960 a écrit:Nicolas, dit de Tolentino, à cause de son long séjour dans cette localité, naquit à Saint-Ange, ville de la Marche d’Ancône, de parents recommandables par leur piété. Ceux-ci, dans un voyage qu’ils avaient fait à Bari, pour accomplir un vœu en vue d’obtenir des enfants, avaient reçu de saint Nicolas l’assurance qu’il leur naîtrait un fils ; et ce fils leur ayant été accordé, ils lui imposèrent le nom du Saint. Dès l’âge le plus tendre, l’enfant donna l’exemple de vertus nombreuses, et surtout d’abstinence, car à peine âgé de sept ans, à l’imitation du bienheureux Nicolas lui-même, il commença à jeûner plusieurs fois la semaine, coutume qu’il conserva dans la suite, en se contentant de pain et d’eau.

N’étant encore qu’adolescent, il s’enrôla dans la milice ecclésiastique et fut pourvu d’un canonicat. Un jour qu’il assistait au sermon qu’un prédicateur de l’Ordre des Ermites de saint Augustin faisait sur le mépris du monde, il en fut touché, et sur-le-champ il entra dans cet Ordre. Il y observa les préceptes de la vie religieuse dans leur plus rigoureuse exactitude, portant des habits grossiers, domptant son corps par des disciplines et des chaînes de fer, s’abstenant de viande et presque de toute nourriture, pratiquant dans un degré éminent la charité, l’humilité, la pénitence et toutes les vertus.

Bien que Satan le fatiguât de ses ruses jusqu’à le frapper, l’assiduité de son application à la prière ne connut pas de défaillance. Toutes les nuits, durant les six derniers mois de son existence, il entendit des concerts angéliques dont la suavité lui faisait pressentir les joies du paradis et l’amenait à répéter fréquemment ces paroles de l’Apôtre : « Il me tarde de mourir pour être réuni au Christ. » Il prédit à ses frères le jour de sa mort, qui fut le quatre des ides de septembre. Des miracles nombreux, même après sa mort, rendirent son nom illustre. Ces miracles ayant été judiciairement et régulièrement constatés, le Pape Eugène IV le plaça au nombre des Saints.

http://deojuvante.forumactif.org/t969-saint-nicolas-de-tolentino#13345
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Message  gabrielle Jeu 11 Sep 2014, 8:47 am

Le 11 septembre

Saint Prote, saint Hyacinthe , martyrs

Légende dorée de Jacques de Voragine a écrit:Prote et Hyacinthe furent, en raison de leur illustre noblesse chez les Romains, attachés à la maison de la fille de Philippe, nommée Eugénie (qui est fêtée au 25 décembre, jour de son martyre), et ses émules dans l’étude de la philosophie. Le sénat avait confié à ce Philippe la préfecture d'Alexandrie où il conduisit avec lui Claudia, sa femme, Avitus et Sergius, ses fils, et Eugénie, sa fille.

Or, Eugénie avait atteint la perfection dans la science des lettres et des arts libéraux ; Prote et Hyacinthe, qui avaient étudié avec elle, possédaient aussi toutes les sciences dans le plus haut degré. Parvenue à l’âge de quinze ans Eugénie fut demandée en mariage par Aquilin, fils du consul Aquilin. Eugénie lui dit : " Quand on doit faire choix d'un mari, il faut moins s'attacher à la naissance qu'à la bonne conduite."

Les livres qui renferment la doctrine de saint Paul lui étant tombés entre les mains, elle commença à devenir chrétienne au fond du coeur.

Il était à cette époque permis aux chrétiens d'habiter dans les environs d'Alexandrie, et il arriva que Eugénie, allant à une maison de campagne comme pour se délasser, entendit les chrétiens qui chantaient :
" Omnes du gentium daemonia, Dominas autem caelos fecit " (Ps. XCV). (" Tous les dieux des nations sont des démons ; mais le Seigneur est le créateur des cieux ").

Alors elle dit aux jeunes Prote et Hyacinthe qui avaient étudié avec elle :

" Nous nous sommes livrés à une étude scrupuleuse des syllogismes des philosophes, mais les arguments d'Aristote, les idées de Platon, les avis de Socrate, en un mot, les chants des poètes, les maximes des orateurs et des philosophes sont effacés par cette sentence ; je ne dois qu'à une puissance usurpée le titre de votre maîtresse, mais la science m’a faite votre sœur, soyons donc frères et suivons Jésus-Christ."

Cette résolution leur plaît ; elle prend alors des habits d'homme, et vient au monastère dont le chef Hélénus ne permettait l’entrée à aucune femme. Cet Igélénus, dans une discussion avec un hérétique, n'ayant pu détruire la force des arguments qu'on lui opposait, fit allumer un grand feu afin que celui qui ne serait pas brûlé fût reconnu comme ayant la croyance véritable. Ce qui fut fait ; Hélénus entra le premier dans le feu d'où il sortit sain et entier ; mais l’hérétique ne voulant pas y entrer fut chassé par tous.

Or, Eugénie s'étant présentée à Hélénus et ayant dit qu'elle était un homme : " Tu as raison, lui répondit Hélénus, de te dire homme, car bien que tu sois une femme, tu te comportes comme un homme ".

Dieu en effet lui avait révélé son sexe. Elle reçut donc de ses mains, avec Prote et Hyacinthe, l’habit monastique et se fit appeler frère Eugène. Quand le père et la mère d'Eugénie virent son char revenir vide à la maison, ils en furent contristés et firent partout chercher leur fille, sans pouvoir la trouver. Ils interrogent des devins pour savoir ce qu'elle était devenue ; ceux-ci leur répondent qu'elle est transportée par les dieux parmi les astres. En conséquence son père fit élever une statue à sa fille qu'il commanda à tous d'adorer. Quant à Eugénie, elle persévéra avec ses compagnons dans la crainte de Dieu, et fut choisie pour gouverner la communauté après la mort du supérieur.

Il se trouvait alors à Alexandrie une matrone riche et noble du nom de Mélancie (Mélas, veut dire noir) que sainte Eugénie avait délivrée de la fièvre quarte en lui faisant des onctions avec de l’huile au nom de Jésus-Christ. Pour cette raison, Mélancie envoya beaucoup de présents à Eugénie qui ne les accepta point. Or, cette matrone, dans la conviction que frère Eugène était un homme, lui faisait de trop fréquentes visites. En voyant sa bonne grâce, sa jeunesse et la beauté de son extérieur, elle brûla d'amour pour lui et se tourmenta l’esprit pour trouver le moyen d'avoir commerce ensemble. Alors feignant une maladie, elle envoya le prier de venir chez elle pour la voir. Quand il fut arrivé, elle lui déclara comment elle était éprise d'amour pour lui, elle lui exposa ses désirs et le pria d'avoir commerce avec elle.

Aussitôt elle le saisit, l’embrasse, le baise et l’exhorte à commettre le crime. Frère Eugène, rempli d'horreur de ces avances, lui dit : " C'est à juste titre que tu portes le nom de Mélancie : tu es remplie de noirceur et de perfidie ; tu es une noire et obscure fille des ténèbres, une amie du diable, un foyer de débauche, une soeur d'angoisses sans fin et une fille de mort éternelle ".

Mélancie se voyant déçue, dans la crainte qu'Eugène ne publiât le crime, voulut le découvrir la première et se mit à crier qu'Eugène a voulu la violer. Elle alla trouver le préfet Philippe et elle porta plainte en ces termes : " Un jeune homme perfide qui se dit Chrétien est venu chez moi pour me guérir ; il entre, se jette sur moi et veut me faire violence : si je n'avais été délivrée par le moyen d'une servante qui était dans l’intérieur de ma chambre, il m’eût fait partager sa débauche ".

Le préfet, à ce récit, fut enflammé de colère, et avait envoyé une multitude d'appariteurs, il fit prendre Eugène et les autres serviteurs de Jésus-Christ, qu'on avait chargés de chaînes : il fixa un jour où ils devaient tous être livrés aux morsures des bêtes.

Puis les ayant fait venir devant lui, il dit à Eugènie :

" Dis-moi, infâme scélérat, si votre Christ vous a enseigné, pour doctrine, de vous livrer à la corruption et d'oser attenter avec une impudente rage à la vertu des matrones ?"

Eugénie, qui conservait la tète baissée pour ne pas être reconnue, répondit :

" Notre-Seigneur a enseigné la chasteté et a promis la vie éternelle à ceux qui gardent la virginité. Nous pouvons montrer que cette Mélancie commet un faux témoignage ; mais il vaut mieux que nous souffrions, plutôt qu'elle soit punie après avoir été convaincue ; nous perdrions alors le fruit de notre patience. Toutefois qu'elle amène la servante qu'elle dit avoir été témoin de notre crime afin que par ses aveux les mensonges puissent être réfutés."

Cette femme fut amenée, et comme elle avait été endoctrinée par sa maîtresse, elle ne cessait de prétendre contre Eugène qu'il avait voulu violer sa dame. Tous les gens de la maison, qui avaient été également corrompus, attestaient qu'il en était ainsi ; alors Eugénie dit: " Le temps de se taire est passé et le temps de parler est arrivé : je ne veux pas qu'une impudique charge d'un crime les serviteurs de Jésus-Christ et que la fausseté soit glorifiée. Or, afin que la vérité l’emporte et que la sagesse triomphe de la malice, je démontrerai la vérité sans être mue par la vanité mais par la gloire de Dieu."

En disant ces mots, elle déchira sa tunique depuis sa tète jusqu'à la ceinture, et alors on vit qu'elle était une femme, puis elle dit au préfet : " Tu es mon père, Claudia est ma mère ; ces deux jeunes gens qui sont assis avec toi, Avitus et Sergius, ce sont mes frères ; je suis Eugènie ta fille ; ces deux-ci, c'est Prote et Hyacinthe." A ces mots, le père qui commençait à reconnaître sa fille se jeta dans ses bras pour l’embrasser ainsi que la mère, en versant un torrent de larmes.

Eugènie est aussitôt revêtue de ses habits couverts d'or et portée aux nues. Le feu du ciel tomba sur Mélancie et la consuma avec les siens. Ce fut ainsi qu'Eugénie convertit à la foi de Jésus-Christ. son père, sa mère, ses frères et toute sa famille ; de telle sorte que le père, ayant été cassé de sa dignité, fut ordonné évêque par les chrétiens, et fut tué par les infidèles après avoir persévéré dans le bien; Claudia retourna à Rome avec ses deux fils et Eugénie et ils y convertirent beaucoup de personnes à Jésus-Christ. Or, Eugénie, par l’ordre de l’empereur, fut attachée à une grosse pierre et précipitée dans le Tibre ; mais la pierre s'étant brisée, Eugénie marchait saine et sauve sur les eaux. Alors elle est jetée dans une fournaise ardente ; mais la fournaise s'éteignit et devenait pour la martyre un lieu de rafraîchissement. Ensuite elle est renfermée dans un cachot obscur, mais une lumière toute resplendissante rayonnait pour elle ; et après avoir été laissée dix jours sans nourriture, le Sauveur lui apparut et lui dit eu lui présentant un pain très blanc : " Reçois cette nourriture de Ma main ; Je suis ton Sauveur, que tu as aimé de toute l’étendue de ton esprit ; le jour que Je suis descendu sur la terre, Je te prendrai moi-même ".

En effet, au jour de la naissance du Seigneur, un bourreau est envoyé lui couper la tête. Elle apparut ensuite à sa, mère et lui prédit qu'elle la suivrait. le dimanche après. Quand arriva le dimanche, Claudia s'étant mise en prières, rendit l’esprit.

Prote et Hyacinthe ayant été traînés au temple des idoles, brisèrent la statue en faisant une prière, et comme ils ne voulaient pas sacrifier, ils accomplirent dans la suite leur martyre en ayant la tête coupée. Or, ils pâtirent sous Valérien et Gallien, vers l’an du Seigneur 256 (262 selon les découvertes ultérieures à la rédaction de la Légende dorée de Jacques de Voragine et exposées dans les Petits bollandistes).

http://deojuvante.forumactif.org/t970-saints-prote-et-hyacinthe-martyrs#13347

Leur histoire est entrecoupée avec celle de Sainte Eugénie, je ne la connais pas, sans doute est-elle mentionnée dans les Brévaires d'avant ou les Bollandistes
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Message  gabrielle Ven 12 Sep 2014, 6:51 am

Le 12 septembre

Le Très Saint Nom de Marie.

Sermon de Saint Bernard,. a écrit: « Et le nom de la Vierge était Marie, » dit l’Évangile. Parlons aussi un peu de ce nom que l’on dit signifier étoile de la mer et qui convient parfaitement à la Vierge Mère. Celle-ci est fort à propos comparée à l’étoile ; car, de même que l’astre émet son rayon sans en éprouver aucune altération, ainsi la Vierge a enfanté un fils sans dommage pour sa virginité. Le rayon n’amoindrit pas l’éclat de l’astre et le fils de la Vierge n’ôte rien à l’intégrité de sa mère. Marie est donc l’illustre étoile qui s’est levée de Jacob et dont le rayonnement illumine tout l’univers ; sa splendeur brille dans les cieux et pénètre les abîmes, luit partout sur la terre fait sentir sa chaleur aux âmes plutôt qu’aux corps, favorise l’épanouissement des vertus et réduit les vices. Elle est, dis-je, la très brillante et remarquable étoile qu’il était nécessaire d’élever au-dessus cette mer profonde et vaste, étoile étincelante par ses mérites, lumineuse en ses exemples.

Ô vous, qui que vous soyez, qui vous sentez ici-bas ballotté au milieu des orages et des tempêtes, et non placé sur une terre ferme, ne détournez point vos yeux de cet astre plein d’éclat, si vous ne voulez pas être englouti par les flots. Si le vent des tentations se lève, si vous touchez les écueils des tribulations, regardez l’étoile, invoquez Marie. Si vous êtes secoué par les vagues de l’orgueil, de l’ambition, de la médisance, de la jalousie, regardez l’étoile, invoquez Marie. Si la colère, ou l’avarice, ou les séductions de la chair agitent le frêle esquif de votre âme, jetez un regard vers Marie. Si, troublé par l’énormité de vos crimes, confus de la laideur de votre conscience, effrayé des sévérités du jugement, vous vous sentez entraîné dans le gouffre de la tristesse, dans l’abîme du désespoir, pensez à Marie.


Dans les périls, dans les angoisses, dans les perplexités, songez à Marie, invoquez Marie. Qu’elle soit constamment sur vos lèvres, qu’elle soit constamment dans votre cœur, et pour obtenir l’appui de ses prières, ne perdez jamais de vue les exemples de sa vie. En suivant Marie, on ne s’égare point ; en la priant, on ne tombe pas dans le désespoir ; en pensant à elle, on n’erre point. Si elle vous soutient, vous ne tomberez pas ; si elle vous protège, vous n’aurez rien à craindre ; si elle vous accompagne, vous ne connaîtrez pas la fatigue ; sa protection vous conduira au terme et vous expérimenterez ainsi en vous-même avec quelle vérité il a été dit : « Et le nom de la Vierge était Marie ».

Note historique: Ce nom vénérable était déjà honoré depuis longtemps par un culte spécial dans quelques parties du monde chrétien ; lorsqu’une insigne victoire fut remportée à Vienne en Autriche, par le secours de la sainte Vierge Marie, sur le cruel sultan des Turcs, qui menaçait avec insulte de soumettre les peuples chrétiens à sa tyrannie. Le Pape Innocent XI, voulant donc perpétuer la mémoire d’un tel bienfait, ordonna que cette Fête serait célébrée chaque année dans l’Église universelle.

http://deojuvante.forumactif.org/t971-saint-nom-de-marie#13348
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Message  gabrielle Dim 14 Sep 2014, 7:54 am

Le 14 septembre
Exaltation de la sainte Croix
Homélie de saint Léon, Pape.

A la vue du Christ élevé en croix, il ne faut pas, mes bien-aimés, que votre pensée s’arrête à ce seul aspect extérieur qui frappa les yeux des impies, auxquels il a été dit par Moïse : « Ta vie sera comme en suspens devant tes yeux, et tu craindras jour et nuit, et tu ne croiras pas à ta vie. » En effet, à la vue du Seigneur en Croix, les impies ne pouvaient apercevoir en lui autre chose que leur crime ; ils tremblèrent de crainte, non pas de la crainte qui justifie dans la vraie foi, mais de celle qui torture une conscience coupable. Pour nous, ayant l’intelligence éclairée par l’esprit de vérité, embrassons d’un cœur pur et libre la Croix dont la gloire resplendit au ciel et sur la terre, et appliquons toute l’attention de notre âme à pénétrer le mystère que le Seigneur, parlant de sa passion prochaine, annonçait ainsi : « C’est maintenant le jugement du monde, maintenant le prince de ce monde sera jeté dehors. Et moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai tout à moi. »

O vertu admirable de la Croix ! ô gloire ineffable de la passion ! où l’on voit, et le tribunal du Seigneur, et le jugement du monde, et la puissance du Crucifié. Oui, Seigneur, vous avez attiré tout à vous, lorsque, ayant « vos mains tout le jour étendues vers un peuple incrédule et rebelle, » l’univers entier comprit qu’il devait rendre hommage à votre majesté. Vous avez, Seigneur, attiré tout à vous, lorsque tous les éléments n’eurent qu’une seule voix pour exécrer le forfait des Juifs ; lorsque les astres étant obscurcis, la clarté du jour changée en ténèbres, la terre fut à son tour ébranlée par des secousses extraordinaires et la création tout entière se refusa à servir des impies. Vous avez, Seigneur, attiré tout à vous, parce que le voile du temple s’étant déchiré, le saint des saints rejeta ses indignes pontifes, pour montrer que la figure se transformait en réalité, la prophétie en déclarations manifestes, la loi en Évangile.

Vous avez, Seigneur, attiré tout à vous, afin que la piété de toutes les nations qui peuplent la terre célébrât, comme un mystère plein de réalité et dégagé de tout voile, ce que vous teniez caché dans un temple de la Judée, sous l’ombre des figures. Maintenant, en effet, l’ordre des Lévites a plus d’éclat, la dignité des Prêtres plus de grandeur, et l’onction qui sacre les Pontifes plus de sainteté. *Et cela, parce que la source de toute bénédiction et le principe de toutes les grâces se trouvent en votre Croix, laquelle fait passer les croyants de la faiblesse à la force, de l’opprobre à la gloire, de la mort à la vie. C’est maintenant aussi que les divers sacrifices d’animaux charnels étant abolis, la seule oblation de votre corps et de votre sang tient lieu de toutes les différentes victimes qui la représentaient. Car vous êtes le véritable « Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde, » et tous les mystères s’accomplissent tellement en vous, que, de même que toutes les hosties qui vous sont offertes ne font qu’un seul sacrifice, ainsi toutes les nations de la terre ne font plus qu’un seul royaume.

* A méditer

28 Car vous avez rendu des jugements équitables; dans tous les maux que vous avez fait venir sur nous; et sur la ville sainte de nos pères, Jérusalem; c'est par un juste jugement que vous avez fait tout cela, à cause de nos péchés.

29 Car nous avons péché et commis l'iniquité en nous retirant de vous, et nous avons manqué en toutes choses.

30 Nous n'avons pas écouté vos commandements et nous ne les avons pas observés, et nous n'avons pas agi selon que vous nous l'aviez commandé, afin que nous fussions heureux.

31 Tout ce que vous avez fait venir sur nous, tout ce que vous nous avez fait, c'est par un juste jugement que vous l'avez fait.

32 Vous nous avez livrés aux mains d'ennemis injustes, d'apostats acharnés contre nous, et d'un roi injuste, le plus méchant de toute la terre.

33 Et maintenant nous n'osons ouvrir la bouche ; la honte et l'opprobre sont à vos serviteurs, et à tous ceux qui vous adorent.

34 Ne nous livrez pas pour toujours; à cause de votre nom, et ne détruisez pas votre alliance.

35 Ne retirez pas de nous votre miséricorde, à cause d'Abraham votre ami, d'Isaac votre serviteur, et d'Israël votre saint,

36 auxquels vous avez promis de multiplier leur postérité; comme les étoiles du ciel, et comme le sable qui est sur le rivage de la mer.

37 Car, Seigneur, nous sommes devenus la plus petite de  toutes les nations, et nous sommes aujourd'hui humiliés par toute ta terre, à cause de nos péchés.

38 Il n'y a plus en ce temps pour nous ni prince, ni chef, ni prophète, ni holocauste, ni sacrifice, ni oblation, ni encens ; ni endroit pour apporter devant vous les prémices et trouver grâce.

39 Mais, Seigneur, puissions-nous être reçus, le coeur contrit et l'esprit humilié,

41 Maintenant, nous vous suivons de tout notre coeur, nous vous craignons et nous cherchons votre visage.

42 Ne nous confondez pas, mais traitez-nous selon votre douceur, et selon l'abondance de votre miséricorde.

43 Délivrez-nous par vos prodiges, et donnez, Seigneur, gloire à votre nom.

Daniel III, Crampon 1923
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Message  gabrielle Lun 15 Sep 2014, 8:17 am

Le 15 septembre
Notre- Dame des Douleurs.


Cette fête, à l’origine propre à l’Ordre des Servites, trouve son origine dans la dévotion du XVIIème siècle ; elle fut étendue à toute l’Église par le pape Pie VII en 1817, afin de rappeler les souffrances que venait de traverser l’Épouse du Christ, et d’abord célébrée comme fête mobile le 3ème dimanche de septembre, puis fixée au 15 septembre, jour octave de la Nativité de la Sainte Vierge, par la réforme de Saint Pie X en 1914.

Sermon de saint Bernard

Le martyre de la Vierge nous est révélé tant par la prophétie de Siméon que par l’histoire même de la passion du Seigneur. « Celui-ci, dit le saint vieillard, en parlant de l’enfant Jésus, a été établi en signe que l’on contredira ; et un glaive traversera votre âme, » ajoutait-il en s’adressant à Marie. Oui, ô bienheureuse Mère, un glaive a vraiment percé votre âme, car ce n’est qu’en passant par votre cœur, qu’il a pu pénétrer la chair de votre Fils. Et même, quand ce Jésus, qui est vôtre, eut rendu l’esprit, la lance cruelle n’atteignit pas son âme, c’est votre âme qu’elle traversa l’âme de Jésus n’était déjà plus là, mais la vôtre ne pouvait s’en détacher.


La violence de la douleur a donc transpercé votre âme, et ce n’est pas sans raison que nous vous proclamons plus que martyre, puisque le sentiment de la compassion a surpassé en vous toutes les souffrances que peut endurer le corps. Ne fut-elle pas pour vous plus qu’un glaive, cette parole qui traversa réellement votre âme et « atteignit jusqu’à la division de l’âme et de l’esprit » : « Femme, voilà votre fils ? » Quel échange ! Jean vous est donné à la place de Jésus, le serviteur au lieu du Seigneur, le disciple au lieu du Maître, le fils de Zébédée pour le Fils de Dieu, un homme à la place du vrai Dieu ! À cette parole, comment votre âme si aimante n’aurait-elle pas été transpercée, quand son souvenir seul déchire nos cœurs, bien qu’ils soient de pierre et d’airain ?


Ne soyez donc pas surpris, mes frères, d’entendre que Marie a été martyre dans son âme. Celui-là seul peut s’en étonner, qui ne se souvient pas d’avoir entendu Paul compter entre les plus grands crimes des Gentils d’avoir été « sans affection. » Un tel défaut est resté loin du cœur de Marie, qu’il soit loin de ses serviteurs. Mais quelqu’un dira peut-être : Marie ne savait-elle pas d’avance que son Fils devait mourir ? Elle le savait sans aucun doute. N’espérait-elle pas qu’il ressusciterait bientôt ? Elle l’espérait avec confiance. Et cependant elle a été affligée de le voir crucifier ? Oui, profondément affligée. Mais qui êtes-vous, mon frère, et à quelle source puisez-vous votre sagesse, pour vous étonner davantage de voir Marie compatir que de voir le Fils de Marie pâtir ? Il aurait pu mourir de la mort du corps, et elle n’aurait pu ressentir celle du cœur ? Jésus est mort par une charité qu’on ne surpasse pas : et le martyre de Marie a eu son principe dans cette charité qui, après celle de Jésus n’a point d’égale.

Lecture du saint Évangile selon saint Jean.
En ce temps-là : Étaient debout près de la croix de Jésus, sa mère, et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie-Madeleine. Et le reste.
Homélie de saint Ambroise, Évêque.

La Mère de Jésus était debout près de la croix ; et quand les hommes s’enfuyaient, elle restait là, intrépide. Voyez si la Mère de Jésus a pu devenir timide, n’ayant point changé de sentiments ? Ses yeux pleins de tendresse contemplaient les blessures de son Fils, qu’elle savait être la rédemption de tous. Elle n’était pas indigne d’assister à ce spectacle, cette Mère qui n’aurait pas craint pour sa propre vie. Le Fils était suspendu en croix, la Mère s’offrait aux bourreaux.

En face de la croix de son Fils, Marie, la Mère du Seigneur, se tenait debout. De tous les Évangélistes, saint Jean est le seul à m’apprendre ce détail. Les autres nous ont raconté comment, durant la passion, la terre avait tremblé, le ciel s’était couvert de nuages, le larron avait obtenu le paradis après l’humble aveu de ses fautes. Mais Jean m’a enseigné ce que je ne trouve dans nul autre : la manière dont le Sauveur crucifié adressa la parole à Marie. Il semble attacher plus d’importance aux pieux devoirs que Jésus, vainqueur des supplices, rendait à sa Mère, qu’à la promesse même du royaume des cieux. Le pardon que reçut le larron doit, il est vrai, exciter notre piété, mais il y a encore une douceur plus abondante à contempler le Christ honorant sa Mère d’une si grande affection.

« Voici, dit-il, ton fils ; voici ta mère. » Le Christ, du haut de la croix, faisait son testament ; il partageait entre sa mère et son disciple les devoirs de la piété. Le Seigneur établissait non seulement un testament général, mais encore un testament dans sa propre famille et, ce testament, Jean le signait en digne témoin d’un tel testateur. Testament excellent, où il s’agit non d’argent, mais de vie éternelle ; testament écrit non avec de l’encre, mais par l’Esprit du Dieu vivant, qui dit : « Ma langue est celle d’un écrivain qui écrit avec rapidité. »

http://deojuvante.forumactif.org/t657-mater-dolorosa#8918


Le même jour

Saint Nicomède, martyr

Au temps où l’empereur Domitien persécutait les Chrétiens, le Prêtre Nicomède fut arrêté parce qu’il avait enseveli le corps de la Vierge Félicule, mise à mort sur l’ordre du comte Flaccus, pour avoir confessé la foi chrétienne. Amené devant les statues des faux dieux, Nicomède refusa d’obtempérer aux injonctions qui lui furent faites de leur sacrifier, l’hommage du sacrifice n’étant dû qu’au seul vrai Dieu qui règne dans les cieux. Alors on le frappa avec des fouets garnis de plomb, et il rendit son âme à Dieu au milieu de ce supplice. Le même comte Flaccus ordonna de jeter son corps dans le Tibre. Mais Just, élève de Nicomède, s’étant mis à sa recherche, le recueillit et l’ensevelit honorablement dans un sépulcre situé près des murailles de Rome, sur la voie Momentané.


Dernière édition par gabrielle le Jeu 22 Jan 2015, 8:00 am, édité 1 fois
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Message  Louis Lun 15 Sep 2014, 10:37 am

Gabrielle.

Pour la méditation à la Fête de l'Exaltation de la Sainte Croix : merci !...

_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
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Message  gabrielle Mar 16 Sep 2014, 8:45 am

Le 16 septembre

Saint Corneille, pape et martyr, Saint Cyprien, évêque et martyr,
Sainte Euphémie, Sainte Lucie et Saint Géminien, martyrs


Dom Guéranger, Année Liturgique a écrit:Rencontre à laquelle sourient les Anges ! L'enfer voulut un jour, dans une querelle fameuse (1), opposer Cyprien au Siège suprême ; or voici que, représailles dignes d'elle, la Sagesse présente en une même fête au commun hommage de la terre et des cieux l'évêque de Carthage et l'un des plus nobles successeurs de Pierre.

Noble entre tous, Corneille le fut par la naissance, comme en témoigne son tombeau, retrouvé naguère dans la crypte de famille où les plus beaux noms de l'ancien patriciat lui formaient un cortège d'honneur. L'élévation au pontificat souverain d'un héritier des Scipions reliait dans Rome les grandeurs du passé à celles de l'avenir. C'était le temps où Dèce, redoutant plus d'apprendre l'élection d'un Pape que de voir se lever un compétiteur à l'empire (2), avait lancé l'édit de la septième persécution générale. Mais le césar qu'un bourg de Pannonie vient de donner à la capitale du monde n'arrêtera pas les destinées de la Ville éternelle. En face du sanguinaire empereur et de ses pareils passés ou futurs, dont la cité reine ne connut les pères qu'à titre d'esclaves  ou d'ennemis vaincus, le  Romain  authentique,  le descendant des Cornelii, se révèle à la simplicité native qu'on nous décrit en  lui, au  calme accompagnant sa force d'âme, à l'intrépide fermeté de sa race  qui le fait triompher le premier de l'usurpateur que la flèche des Goths attend sur les bords des marais Danubiens (1). O saint Pontife, plus grand pourtant étes-vous encore par l'humilité qu'admirait en vous Cyprien, votre illustre ami, par cette pureté de votre âme virginale qui selon  lui vous rendit l'élu de Dieu et de son Christ (2).

Près de vous, quelle n'est  pas la  grandeur de Cyprien lui-même ! Quel sillon de lumière a tracé dans  le ciel de l'Eglise le converti  du  prêtre Cœcilius ! Dans la générosité de son âme conquise au Christ, il abandonne et les richesses et les honneurs, héritage de famille, et la gloire acquise dans les joutes de l'éloquence. A l'admiration de tous on dirait que, selon  le mot de  son historien, la moisson des vertus précède en lui les semailles (3). Par une exception justifiée, néophyte encore il est déjà pontife. Il  lésera dix ans, durant lesquels Carthage, l'Afrique, le monde,  auront les yeux fixés sur lui  ; les païens,  criant: Cyprien au lion ! les chrétiens, attendant son mot d'ordre. Dix années qui représenteront une  des périodes les  plus troublées de l'histoire :  dans l'empire, anarchie au sommet, invasions sur toutes les frontières, peste  promenant partout l'épouvante ; dans l'Eglise, après une longue paix qui avait endormi les âmes, les persécutions de Dèce, de Gallus, de Valérien, dont la première, éclatant comme la foudre, multipliera les défaillances de la première heure et causera les schismes du lendemain, par la trop hâtive indulgence de plusieurs ou l'excessive rigueur  de  quelques autres envers les tombés.

Or, qui donc (1) enseignera à ceux-ci la pénitence (2), aux hérétiques la vérité, aux schismatiques l'unité (3), aux fils de  Dieu la prière  et la paix (4)? Qui ramènera les vierges aux règles de  leur vie sainte (5) ? Qui retournera contre les gentils leurs sophismes blasphématoires (6) ?  Sous la  mort séparant et frappant, qui rappellera les biens futurs et consolera les âmes (7) ? De qui apprendront-elles et la miséricorde (8), et la patience (9), et le secret de changer en douceur de salut les poisons provenant des morsures de l'envie (10) ? Qui enfin élèvera les martyrs à la hauteur de l'appel de Dieu ? qui soutiendra les confesseurs sous la torture, au fond des cachots, dans l'exil ? qui  préservera des embûches de la liberté retrouvée les survivants du
Martyre (11) ?

Dans son calme incomparable, Cyprien, toujours prêt, semble défier les puissances de l'enfer, de la terre et des cieux. Jamais troupeau n'aura eu main plus sûre pour le rallier sous l'irruption soudaine et déconcerter le sanglier de la forêt. Et quelle fierté inspire au pasteur la dignité de cette famille chrétienne dont Dieu l'a fait le guide et le rempart! L'amour de l'Eglise, si l'on peut ainsi parler, est la note toute spéciale de l'évêque de Carthage ; en d'immortels épanchements avec ses très forts et très heureux frères, confesseurs du Christ, honneur de la Mère commune, il s'écrie : « O bienheureuse notre Eglise, qu'illumine des plus purs rayons la divine condescendance, qu'illustre en nos temps le glorieux sang des martyrs ! Elle était blanche autrefois des oeuvres de nos frères ; la voilà maintenant empourprée du suc sorti des veines de ses héros. Ni les lis, ni les roses ne manquent à ses fleurs (1). »

Etrange infirmité des plus fermes esprits d'ici-bas ! Ce fut cet amour même, ce fut, bien légitime, mais faussement appliqué, son exclusivisme jaloux pour la très noble Epouse du Sauveur, qui fit dévier Cyprien dans la grave question de la validité du baptême conféré par les sectes dissidentes. « Seule l’unique, disait-il, a les clefs, la puissance de l'Epoux ; c'est son honneur que nous défendons, en repoussant l'eau adultère de l'hérésie (2). » C'était oublier que si, grâce à la miséricordieuse libéralité du Sauveur, le plus indispensable des Sacrements ne perd pas sa vertu, quel qu'en soit le ministre, étranger à l'Eglise ou son ennemi, il n'a de fécondité pourtant même alors que pour et par l'Epouse, ne valant qu'en union de ce qu'elle fait elle-même. Mais il est donc bien vrai : sainteté ou science ne donnent pas à l'homme l'infaillibilité, que la divine promesse assure au seul successeur de Pierre.

Pareille démonstration pouvait avoir son prix ; et sans doute ce fut la raison pour laquelle Dieu permit dans la haute intelligence du primat de l'Afrique romaine une éclipse passagère. Le péril ne pouvait être grave, ni définitive l'erreur, en celui dont la pensée maîtresse est toute dans ces mots que rappellent moins volontiers les adversaires de nos dogmes : « Celui qui ne garde pas l'unité de l'Eglise, croit-il qu'il garde la foi ? Celui qui abandonne la Chaire de Pierre sur laquelle est fondée l'Eglise, peut-il se flatter d'être encore dans l'Eglise (1)? »

Grande avait été la vie de Cyprien ; plus grande fut sa mort. Valérien venait d'ordonner l'extermination des chefs des Eglises. A Rome, Sixte II, suivi de Laurent trois jours plus tard, reprenait le premier le chemin du martyre. Galérius Maximus, proconsul d'Afrique, tenait dans ces jours-là ses assises à Utique ; il ordonna d'y amener Thascius Cyprien. Mais l'évêque refusa de laisser « mutiler l'honneur de son Eglise », en consentant à mourir sur un territoire autre que celui de sa ville (2). Il attendit que le proconsul rentrât dans Carthage pour se livrer, en y rentrant publiquement lui-même.

Dans la maison qui lui servit de prison quelques heures, Cyprien, toujours égal et l'âme tranquille, réunit une dernière fois à sa table ses familiers ordinaires. Au dehors, les chrétiens accourus ne voulurent pas de toute la nuit s'éloigner du maître et du père ; c'était, lui vivant, la première veille de la fête qui chaque année devait célébrer son triomphe. Conduit au matin chez le proconsul, il se trouva qu'on lui donna pour siège un fauteuil paré comme les chaires épiscopales. C'était bien, en effet, une fonction épiscopale qui commençait, l'office pontifical par excellence de donner sa vie pour l'Eglise en union du Pontife éternel. L'interrogatoire fut court, on n'espérait pas ébranler Cyprien. Le juge rendit sa sentence : elle portait que Thascius  Cyprien serait frappé du glaive. On gagna le lieu où elle devait s'accomplir. Les soldats semblaient former à l'évêque un cortège d'honneur ; lui s'avançait paisible, entouré de ses clercs comme aux jours des solennités. Une émotion profonde régnait dans la foule immense d'amis et d'ennemis venus pour assister au sacrifice. L'heure était arrivée. Le pontife pria, prosterné en terre. Puis, se relevant, il fit donner vingt-cinq pièces d'or à l'exécuteur,  et enleva sa tunique qu'il remit aux diacres ;  lui-même se banda les yeux ; un prêtre aidé  d'un sous-diacre lui lia  les mains, tandis que  le peuple étendait autour de lui des linges pour recueillir son sang. Ce fut seulement  à  la demande  de l'évêque, et comme sur son ordre, que le bourreau tremblant abattit son glaive. Le soir, les fidèles vinrent avec des flambeaux et des hymnes ensevelir Cyprien. On était au 14 septembre de l'année 258.

Lisons d'abord les lignes consacrées parla sainte Liturgie à l'évêque de l'Eglise mère.

Corneille, romain d'origine, fut souverain pontife au temps des empereurs Gallus et Volusien. De concert avec une très sainte matrone du nom de Lucine, il transporta des catacombes en un lieu plus convenable les corps des Apôtres Pierre et Paul. Celui de Paul lut placé par Lucine dans un terrain qu'elle possédait sur la voie d'Ostie, près du lieu où il avait été frappé du glaive ; Corneille déposa celui du Prince des Apôtres non loin également de l'endroit où on l'avait crucifié. Ce fait, comme celui de la conversion d'un grand nombre de personnes au Christ par ses soins, étant dénoncé aux empereurs, on l'envoya en exil à Centumcelles, où vinrent le consoler les lettres de saint Cyprien, évêque de Carthage.

Le commerce de charité chrétienne qui s'établit entre eux de cette manière ayant par sa fréquence irrité les empereurs, Corneille fut rappelé à Rome. On le frappa comme criminel de lèse-majesté avec des fouets armés de plomb, et on l'entraîna pour sacrifier à l'idole de Mars. Sur son refus de se prêter à une impiété aussi détestable, il fut décapité le dix-huit des calendes d'octobre. La bienheureuse Lucine, aidée des clercs, ensevelit son corps dans un arénaire qui lui appartenait près du cimetière de Calliste. Son pontificat fut environ de deux années.

L'Eglise emprunte à saint Jérôme l'éloge qu'elle fait aujourd'hui de saint Cyprien.

Du livre de saint Jérôme, Prêtre, sur les Ecrivains ecclésiastiques.

Cyprien enseigna d'abord la rhétorique avec gloire dans l'Afrique, sa patrie. Le prêtre Caecilius, dont il prit son surnom, l'ayant ensuite persuadé de se faire chrétien, il distribua tous ses biens aux pauvres. Bientôt appelé au presbytérat, il fut aussi fait évêque de Carthage. Il serait superflu de relever son génie ou d'en énumérer les fruits, ses œuvres étant plus éclatantes que le soleil. Il souffrit sous les empereurs Valérien et Gallien, dans la huitième persécution, le même jour que Corneille à Rome, non cependant la même année.

Saints Pontifes, unis dans la gloire comme vous le fûtes par l'amitié et le martyre, gardez en nous le fruit de vos exemples et de votre enseignement. Votre vie nous montre à mépriser pour le Christ la fortune et les honneurs, à réserver pour son Eglise un dévouement dont le monde n'est pas digne. Puissent-ils le comprendre, ces descendants de tant de races illustres qu'écarte comme en vos temps la défiance d'une société dévoyée ; puissent-ils comme vous déjouer la conjuration qui s'est promis de les éteindre dans l'ignominieux oubli d'une oisiveté inféconde. Si bien méritants de l'humanité qu'aient été leurs pères, des mérites nouveaux s'offrent à eux dans une sphère plus haute où la déchéance est inconnue, où le bien produit dure toujours.

Aux plus petits comme aux premiers de la cité sainte, rappelez que la paix et la guerre  ont également leurs fleurs, dont se forme le diadème glorieux du soldat du Christ : la blanche couronne des œuvres s'offre à quiconque ne saurait espérer la couronne empourprée du martyre (1).

(...)

Entre les vierges, Euphémie de Chalcédoine eut l'honneur de voir assembler le quatrième concile œcuménique dans l'église dédiée à son nom ; c'est sur sa tombe que fut promulguée la condamnation de l'impie Eutychès, et vengée l'intégralité de la double nature de l'Epoux, homme et Dieu. La grande martyre sembla conserver d'un si auguste souvenir une prédilection poulies hautes études concernant la doctrine sacrée ; à Paris, la faculté de théologie l'honorait comme patronne spéciale, et Euphémie avait comme élu domicile dans l'antique Sorbonne, où l'on gardait en singulière vénération une part importante de ses reliques saintes. Recommandons-nous de son puissant crédit auprès du Seigneur, sans oublier la sainte veuve Lucie, ni le noble personnage du nom de Géminien que Rome honore avec elle en ce jour.

1. Sur la question de la validité du baptême donné par les hérétiques. — 2. Cyprian. Epist. X, ad Antonianum. IX,

1. Cyprian. Epist. X, ad Antonianum, vm. IX,— 2. Ibid. VIII. — 3. Pontius Diac. De vita et pass. Cypr.  11.

1. Pontius Diac. De vita et pass. Cypr. VII. — 2. Cypr. De lapsis.— 3. De unitate Ecclesiae. — 4. De oratione Dominica. — 5. De habitu virginis. — 6. Lib. ad Demetria-num, et De idolorum vanitate. — 7. De mortalitate. — 8. De opere  et eleemosynis. — 9. De bono patientiae. — 10. De zelo et livore. —  11. De exhortatione martyrii,  et Epistolae ad confessores.

1. Epist. VIII, Ad martyres et confessores. — 2. Epist. ad Jubaianum, I, XI.

1. De unitate Ecclesiae, IV. —  2. Epist. ultima, LXXXIII, Ad clerum et plebem.

1. Cypr. Epist. VIII, Ad martyres et confessores.

http://deojuvante.forumactif.org/t974-saint-cyprien-eveque-et-martyr#13354

http://deojuvante.forumactif.org/t972-saint-corneille-pape-et-martyr#13351

http://deojuvante.forumactif.org/t323-sainte-lucie#2443
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Message  gabrielle Mer 17 Sep 2014, 7:17 am

Le 17 septembre

Impression des Saints Stigmates de Saint François, confesseur

Matines, avant 1960 a écrit:François, ce serviteur et ministre vraiment fidèle du Christ, deux ans avant de rendre son âme au ciel, se retira en un lieu élevé appelé mont Alverne, où il commença un jeûne de quarante jours, en l’honneur de saint Michel Archange. Il advint alors, qu’inondé plus abondamment des douceurs spirituelles de la contemplation surnaturelle dont il était habituellement favorisé, et embrasé plus ardemment par la flamme des célestes désirs, il commença à sentir une affluence extraordinaire de tous les dons surnaturels. Alors donc que la séraphique ardeur de ses élans le transportait jusqu’en Dieu, et qu’un vif sentiment de tendre compassion le transformait en Celui qui voulut, par excès d’amour, être crucifié, se trouvant un matin en oraison sur le flanc de la montagne (c’était vers la fête de l’Exaltation de la sainte Croix), l’homme de Dieu vit comme l’apparence d’un Séraphin, ayant six ailes aussi resplendissantes qu’enflammées, descendre du haut du ciel et arriver d’un vol extrêmement rapide à une place de l’air, à sa proximité, où il lui parut non seulement muni d’ailes, mais aussi crucifié, ayant les mains et les pieds étendus et cloués à une croix, et les ailes disposées de chaque côté d’une manière admirable, en sorte qu’il en élevait deux au-dessus de sa tête, en déployait deux autres pour voler, et voilait tout son corps en l’enveloppant des deux dernières. Cette vision étonna grandement François, et répandit en son âme une joie mêlée de douleur ; car, tandis qu’il concevait une extrême allégresse de la vue bienfaisante de l’Ange qui lui apparaissait d’une façon si prodigieuse et si familière, le cruel spectacle du crucifiement lui transperça l’âme d’un glaive de compassion douloureuse.

François savait bien que l’état d’infirmité et de souffrance est incompatible avec l’immortalité d’un esprit séraphique ; mais intérieurement éclairé par celui qui se montrait au dehors, il comprit qu’une vision de ce genre avait été présentée à ses regards pour lui apprendre que c’était l’embrasement du cœur, et non le martyre du corps, qui devait transformer tout entier l’ami de Jésus Christ, en une parfaite ressemblance à ce Jésus crucifié. Disparaissant donc après un entretien secret et familier, la vision laissa François, l’âme enflammée d’une ardeur séraphique et le corps marqué de blessures semblables à celles d’un crucifiement ; comme si, fondue et amollie d’abord par l’action du feu, sa chair avait ensuite reçu l’impression d’un cachet. Aussitôt en effet, à ses mains et à ses pieds, commencèrent à paraître des marques de clous, ayant leurs têtes dans le creux des mains et sur le dessus des pieds, et leurs pointes à l’opposé. En outre, son côté droit présentait une cicatrice rouge, comme s’il eût été transpercé par une lance ; et bien des fois il en coula un sang sacré, qui trempait sa tunique et ses autres vêtements.

Devenu donc un nouvel homme, grâce à la distinction glorieuse de ce prodige nouveau et surprenant (puisque, par un privilège singulier dont personne encore n’avait joui avant ce jour, il se trouva marqué, je dirai mieux, orné des sacrés stigmates). François descendit de la montagne, portant avec lui l’image du Crucifié non point tracée d’une main d’artisan sur des tables de pierre ou de bois, mais gravée sur sa propre chair par le doigt du Dieu vivant. Comme il savait très bien « qu’il est bon de tenir caché le secret d’un roi, » cet homme séraphique, conscient de l’œuvre mystérieuse, opérée en lui par le Roi [divin], s’efforçait de dissimuler ces marques sacrées. Mais parce que c’est à Dieu de révéler pour sa gloire les grandes choses qu’il fait, le Seigneur lui-même qui avait secrètement imprimé ces signes, les fit ouvertement découvrir par des miracles, en sorte que, la vertu cachée et merveilleuse des stigmates, devint manifeste par l’éclat des prodiges. Ce fait digne d’admiration, si bien constaté, et exalté par les bulles pontificales avec de grandes louanges et la publication de faveurs spéciales, le Pape Benoît XI voulut qu’on en célébrât l’anniversaire par une solennité que le souverain Pontife Paul V étendit à l’Église universelle, dans le but d’enflammer les cœurs des fidèles, d’amour pour le Christ crucifié.

http://deojuvante.forumactif.org/t172-saint-francois-d-assise#1553
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Message  gabrielle Jeu 18 Sep 2014, 8:11 am

Le 18 septembre

Diane a écrit:
SAINT JOSEPH de CUPERTINO
Frère mineur, conventuel
(1603-1663)


Joseph, dit de Cupertino, petite ville des environs de Salente, diocèse de Nardo, naquit de parents pieux, l´an de grâce 1603. Prévenu de l´amour de Dieu, il passa son enfance et sa jeunesse dans une grande simplicité et innocence de moeurs.

Délivré d'une cruelle maladie, par sa bonne Mère du ciel, Joseph s'appliqua avec une nouvelle ardeur aux oeuvres de la piété et à la pratique des vertus; et, pour s'unir plus intimement à Dieu, qui l'appelait à une perfection plus élevée, il voulut revêtir les livrées du Séraphin d'Assise. Après bien des difficultés, il parvint enfin à la réalisation de ses désirs et entra chez les Pères Capucins, où, vu son ignorance des lettres humaines, il fut d'abord reçu parmi les Frères-lais. Toujours ravi en Dieu, il mettait un temps si considérable à exécuter des travaux de peu d'importance que les supérieurs, le jugeant incapable de rendre aucun service à la communauté, le renvoyèrent dans le siècle.

Il se trouva alors dans une bien triste position. Aucun de ses parents ne voulait lui donner asile, sa mère le maltraitait, et tous le considéraient comme un paresseux et un insensé. Enfin, sur les instances de sa mère, les Frères Mineurs Conventuels consentirent à lui donner l'habit de saint François, en le chargeant de soigner la mule du couvent.

Dans cet humble emploi, il se distingua tellement par la sainteté de sa vie, et par son zèle pour la conversion des pécheurs, que ses supérieurs s'aperçurent bientôt la valeur de cette âme extraordinaire. Ils conçurent pour lui la plus haute estime, et le reçurent enfin dans 1a communauté sous le nom de Frère Joseph.

Mais notre Saint n'était pas encore satisfait. Il ne lui suffisait pas d'être religieux, il aspirait au sacerdoce. Ambition étrange, et, selon toute apparence, présomptueuse et insensée! à peine savait-il lire, et de toute l'Écriture, il ne put jamais expliquer qu'un texte : l'Évangile des messes de la Sainte Vierge : “heureuses entrailles qui Vous ont porté.” Marie cependant, contente de l'amour de Son serviteur, le seconda dans ses desseins. Car, par une disposition merveilleuse de la Providence, dans tous ses examens, il ne fut jamais interrogé que sur cet évangile, qu'il avait si bien approfondi, et sur lequel il répondit de manière à satisfaire pleinement les examinateurs les plus exigeants.

Ordonné prêtre, au mois de mars 1628, Joseph se sépara complètement du monde. Il recherchait les emplois les plus humbles du couvent, il pratiquait des austérités inouïes, ne mangeait que tous les 3 ou 4 jours, et cela avec tant de modération, qu'il était facile de voir que son corps même vivait d'une nourriture cachée, que les hommes ne connaissaient pas. En effet, son corps, aussi bien que son âme, était soutenu par la sainte Eucharistie; et après la messe qu'il célébrait tous les jours, avec une grande dévotion, l'augmentation de force qu'il avait puisée dans la sainte communion se manifestait par l'animation de ses traits et la vigueur de sa démarche. Comme à saint François, les animaux lui obéissaient, les éléments étaient dociles à sa voix; à son attouchement, les malades étaient guéris. En un mot, la nature semblait n'avoir plus de lois en présence des désirs de Joseph.

Pour lui, les lois de la pesanteur étaient suspendues, ou plutôt le centre qui l'attirait, ce n'était pas, comme pour nous pauvres misérables, la terre, mais le ciel. Aussi était-il souvent élevé, à la vue de ses Frères, à une distance considérable au sol, et là, il demeurait en contemplation, tout absorbé en Dieu. Chaque fois qu'on récitait en sa présence les Litanies de la Sainte Vierge, il s'élevait en l'air et allait embrasser l'image de la Mère de Dieu.

Ces transports aériens, ces vols dans l'espace furent si habituels à notre Saint que les actes du procès de canonisation en rapportent plus de soixante-dix survenus dans le seul territoire de Cupertino, aussi peut-on affirmer sans crante, que durant la moitié peut-être de sa vie, ses pieds n'ont point touché le sol.

Il mourut à Osimo, d'une mort digne de sa vie, le 18 septembre 1663, à l'âge de 60 ans et fut canonisé par Clément XIII en 1766.

D´après Nos Saints, par un Frère Mineur, p. 221-222.

http://deojuvante.forumactif.org/t439-saint-joseph-de-cupertino#4896
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Message  Roger Boivin Jeu 18 Sep 2014, 9:39 am



Vu que cette courte biographie, de saint Josepf de Cupertino, est tirée du livre NOS SAINTS ou abrégé de la vie des saints et des Bienheureux des trois Ordres de notre Séraphique Père saint François .. par un Frère Mineur - 1899, en voici le lien :

https://archive.org/stream/nossaintsouabr00fr#page/220/mode/2up
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Message  gabrielle Jeu 18 Sep 2014, 9:48 am

Merci Roger... Wink
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Message  gabrielle Ven 19 Sep 2014, 7:13 am

Le 19 septembre

Saint Janvier, évêque et martyr et ses compagnons, martyrs

Dom Guéranger, Année liturgique a écrit:JANVIER ne cesse pas d'annoncer l'Evangile à toute créature; son sang miraculeux perpétue le témoignage qu'il rendit au Christ. Où sont tant d'hommes qui  pour croire, disent qu'ils voudraient avoir vu ? Naples aujourd'hui les appelle ! ils y verront le sang du martyr, mis en présence de sa tête tranchée pour Dieu il y a seize cents ans, bouillonner comme à l'heure où il s'échappa de ses veines sacrées.

Non; les miracles ne font pas défaut en nos temps à l'Eglise. Dieu, sans doute, ne saurait se prêter aux exigences fantaisistes d'un orgueil prétendant dicter les conditions des prodiges qu'il réclame pour s'incliner devant la Majesté infinie. Mais l'intervention du Seigneur, se manifestant par l'interruption des lois de nature que lui-même a posées, que lui seul peut suspendre, n'a manqué pour nul homme de bonne foi à aucune époque de l'histoire; elle manque aujourd'hui moins que jamais.

Au temps où Dioclétien et Maximien persécutaient les chrétiens, Janvier, évêque de  Bénévent, fut conduit à Nole pour y répondre de sa foi devant Timothée, préfet de Campanie. Là, sa constance eut à subir divers assauts. Jeté dans une fournaise ardente, il  en  sortit sans nul dommage, sans même  que  la  flamme eût consumé  ses  vêtements  ni un seul de ses cheveux. En suite de quoi, le préfet  furieux commanda  que  l'on disloquât  le   Martyr,  de telle sorte que les nerfs par tout son corps fussent arrachés de leurs jointures. Cependant  on avait saisi son diacre  Festus et  le lecteur Didier ; on les  charge de chaînes, et on  les traîne avec l’évêque devant le char du préfet jusqu'à Pouzzoles. Ils y sont jetés dans le même cachot où  se  trouvaient déjà  Sosie et  Proculus, diacres, le premier de Misène, le  second  de Pouzzoles, ainsi que les  laïques Eutychés et Acutius,comme eux condamnés  aux  bêtes.

Le lendemain, tous furent exposés dans l'amphithéâtre ; mais les bêtes, oubliant leur férocité naturelle, se couchèrent aux pieds de Janvier. Ce qu'attribuant à des enchantements magiques, Timothée condamna les Martyrs à la décapitation ; mais soudain il perdit la vue, pour ne la recouvrer peu après qu'à la prière du bienheureux Janvier. A ce miracle, environ cinq mille hommes crurent au Christ. Un tel bienfait eût dû adoucir le juge ; mais mis en rage par la conversion d'une telle multitude, et craignant par-dessus tout les édits des princes, il fit frapper du glaive le saint évêque avec ses compagnons.

Dans le désir de s'assurer parmi eux des patrons près de Dieu, les villes voisines eurent soin de leur sépulture. Les Napolitains, avertis d'en haut, prirent le corps de Janvier, qui, porté d'abord à Bénévent, puis au monastère du Mont-Vierge, fut enfin transféré à Naples et placé dans la principale église. Il y brilla par beaucoup de miracles. L'un des plus mémorables est celui par lequel il éteignit dans une éruption les flammes du Vésuve, dont les tourbillons menaçaient de ruine, non seulement les alentours, mais encore de lointaines contrées. Célèbre encore est celui-ci : le sang coagulé du Martyr est conservé dans une fiole de verre ; or, quand on le met en présence de la tête de Janvier, on le voit se liquéfier et bouillonner d'une manière merveilleuse comme s'il venait d'être répandu ; ce prodige continue de nos jours.

note de gabrielle: Les miracles, comme celui de Saint Janvier et du Saint Suaire seront au jour du jugement les accusateurs des incrédules

http://deojuvante.forumactif.org/t975-saint-janvier-eveque-et-martyr#13356
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Message  gabrielle Sam 20 Sep 2014, 7:52 am

Le 20 septembre

Saint Eustache et ses compagnons, martyrs

Leçons des Matines avant 1960 a écrit: Eustache, qui portait aussi le nom de Placide, et que sa naissance, ses richesses et sa gloire militaire distinguaient parmi les Romains, mérita, sous l’empereur Trajan, le titre de maître de la milice. Un jour que, se livrant à l’exercice de la chasse, il poursuivait un cerf d’une taille prodigieuse qui fuyait devant lui, cet animal s’arrêta tout à coup et Eustache put voir, entre ses bois, une image grandiose et resplendissante de notre Seigneur Jésus-Christ attaché en croix. Sur l’invitation que le Sauveur lui fit entendre de prendre pour but de ses poursuites la vie immortelle, il s’enrôla dans la milice chrétienne avec son épouse Théopista, et leurs deux enfants en bas âge, Agapit et Théopiste.

Étant retourné bientôt, comme le Seigneur le lui avait ordonné, au lieu même où la vision s’était produite, il l’entendit lui prédire tout ce qu’il aurait à supporter dans la suite pour sa gloire. Peu après il souffrit avec une patience admirable d’incroyables calamités, et se vit bientôt réduit à la plus profonde misère. Obligé de fuir en secret, il se vit enlever dans la suite, son épouse d’abord, puis ses enfants, malheureusement arrachés à son affection. Le cœur déchiré par tant d’épreuves.il demeura longtemps caché dans une région lointaine, cultivant la terre, jusqu’à ce que, réconforté par une voix céleste et repris par Trajan pour une nouvelle guerre, il fût de nouveau placé à la tête des troupes.

Durant l’expédition qu’il dirigea, il eut la joie inespérée de recouvrer ses enfants et son épouse. Vainqueur, il entra dans Rome au milieu des acclamations de tous. Mais peu après, ayant reçu l’ordre de sacrifier aux faux dieux pour les remercier de sa victoire, il s’y refusa énergiquement. En vain essaya-t-on par divers moyens de lui faire renier la foi du Christ. On l’exposa aux lions avec sa femme et ses enfants ; la douceur que ces animaux montrèrent à leur égard ayant irrité l’Empereur, celui-ci ordonna d’enfermer les saints Confesseurs dans un taureau d’airain, rougi par le feu qui brûlait au-dessous. Consommant ainsi leur martyre et chantant les louanges divines, ils s’envolèrent vers la félicité éternelle, le douze des calendes d’octobre. Leurs corps, retrouvés intacts, furent religieusement ensevelis par les fidèles, puis transférés avec honneur dans l’église édifiée sous leur vocable.

Vigile de Saint Matthieu, Apôtre, Évangéliste et martyr

En ce temps-là : Jésus vit un publicain nommé Lévi, assis au bureau des impôts, et il lui dit : Suis-moi. Et le reste.

Homélie de saint Ambroise, Évêque.


Elle est tout mystère, cette vocation du publicain que Jésus invite à le suivre, moins par la marche du corps que par le mouvement de l’âme. Ainsi cet homme, dont l’avarice et la dureté faisaient auparavant tourner à son profit le salaire des mercenaires, la peine et le danger des matelots, cet homme, appelé d’une seule parole, abandonne son propre bien, lui qui ravissait le bien d’autrui ; et quittant ce misérable bureau où on le voyait assis, il marche, du pas ferme de sa volonté, à la suite du Seigneur, et même il se met en frais pour lui préparer un grand festin. C’est ainsi que celui qui reçoit le Christ dans la maison spirituelle de son cœur est nourri de ce qu’il y a de plus délicat et pleinement rassasié de délices.
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Message  gabrielle Dim 21 Sep 2014, 8:05 am

Le 21 septembre

Saint Matthieu, apôtre, évangéliste

Leçons à Matines, avant 1960 a écrit: L’apôtre et Évangéliste Matthieu, appelé aussi Lévi, était assis à son comptoir, lorsque le Christ lui fit entendre son appel. Il le suivit sans tarder et le reçut à sa table, lui et les autres disciples. Après la résurrection du Christ, avant de quitter la Judée pour la contrée qui lui était échue à évangéliser, il écrivit le premier, en hébreu, l’Évangile de Jésus-Christ, pour les Juifs convertis. Puis il partit pour l’Éthiopie, où il prêcha la bonne nouvelle, confirmant sa doctrine par de nombreux miracles.

On doit citer en première ligne le miracle qu’il opéra en ressuscitant la fille du roi ; ce prodige convertit à la foi du Christ le roi, père de la jeune fille, la reine, et toute la contrée. A la mort du roi, Hirtacus, son successeur, voulut épouser la princesse Iphigénie, de race royale. Mais comme celle-ci avait voué à Dieu sa virginité, sur le conseil de Matthieu, et qu’elle persistait dans son pieux dessein, Hirtacus donna l’ordre de tuer l’Apôtre, tandis qu’il célébrait à l’autel les saints Mystères. La gloire du martyre couronna sa carrière apostolique, le onze des calendes d’octobre. Son corps fut transporté à Salerne, et déposé peu après, Grégoire VII étant souverain Pontife, dans l’église consacrée sous son vocable, et il y reçoit de la part de nombreux fidèles, un culte de pieuse vénération.

Lecture du saint Évangile selon saint Matthieu.

En ce temps-là : Jésus vit un homme nommé Matthieu assis au bureau des impôts, et lui dit : Suis-moi. Et le reste.

Homélie de saint Jérôme, Prêtre.

Les autres Évangélistes, par respect et honneur pour Matthieu, se sont abstenus de lui donner son nom populaire et ils l’ont appelé Lévi ; il eut en effet ces deux noms. Quant à lui, suivant ce que dit Salomon : « Le juste est le premier accusateur de lui-même ; » et : « Confesse tes péchés, afin d’être justifié, » il s’appelle Matthieu et se déclare publicain, pour montrer à ceux qui le liront que nul ne doit désespérer du salut, pourvu qu’il embrasse une vie meilleure, puisqu’on voit en sa personne un publicain tout à coup changé en Apôtre.

Porphyre et l’empereur Julien relèvent ici sous forme d’accusation, ou l’ignorance d’un historien inexact ou la folie de ceux qui suivirent immédiatement le Sauveur, comme s’ils avaient inconsidérément obéi à l’appel du premier venu ; tandis qu’au contraire, Jésus avait déjà opéré beaucoup de miracles et de grands prodiges, que les Apôtres avaient certainement vus avant de croire. D’ailleurs l’éclat et la majesté de la divinité cachée en lui reflétés jusque sur sa face, pouvaient dès le premier aspect, attirer à lui ceux qui le voyaient ; car si l’on dit que l’aimant et l’ambre ont la propriété d’attirer les anneaux de fer, les tiges de blé, les brins de paille, combien plus le Seigneur de toutes choses pouvait-il attirer à lui ceux qu’il appelait ?

« Or il arriva que Jésus étant à table dans la maison, beaucoup de publicains et de pécheurs vinrent s’y asseoir avec lui. » Ils voient que ce publicain, passé d’un état de péché à une vie meilleure, avait été admis à la pénitence ; et c’est pour cela qu’eux-mêmes ne désespèrent pas de leur salut. Mais ce n’est pas en demeurant dans leurs mauvaises habitudes qu’ils viennent à Jésus, ainsi que les Pharisiens et les Scribes le disent avec murmure. C’est en faisant pénitence, comme le marque le Seigneur dans la réponse qui suit : « Je veux la miséricorde et non le sacrifice ; car je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs. » Aussi le Seigneur allait-il aux repas des pécheurs, pour avoir l’occasion de les instruire et de servir à ceux qui l’invitaient, des aliments spirituels.


Dernière édition par gabrielle le Ven 23 Jan 2015, 7:25 am, édité 1 fois
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Message  gabrielle Lun 22 Sep 2014, 7:03 am

Le 22 septembre

Saint Thomas de Villeneuve, évêque et confesseur

Né en 1488, mort en 1555. Canonisé en 1658, fête en 1694. Ce même 22 septembre, l’Eglise commémore St Maurice et ses compagnons.

Leçons des Matines,avant 1960 a écrit: Thomas naquit en Espagne dans la ville de Font-Plain (Fuenllana), au diocèse de Tolède, l’an du Seigneur mil quatre cent quatre-vingt-huit, d’une famille très distinguée. Dès l’âge le plus tendre, il conçut pour les pauvres des sentiments tout particuliers d’affection et de miséricorde, et tout jeune encore, il en donna bon nombre de preuves ; celle-ci, entre autres, que plus d’une fois il se dépouilla de ses vêtements pour couvrir ceux qui n’en avaient pas. Au sortir de l’enfance, il fut envoyé à Alcala pour y étudier les lettres, comme élève du grand collège de saint Ildefonse. Rappelé par la mort de son père, il consacra toute sa fortune à l’entretien de jeunes filles indigentes ; puis, sans tarder, il revint à Alcala pour achever son cours de théologie et il se fit tellement remarquer par sa science, qu’on l’obligea d’occuper l’une des chaires de l’Université ; il y traita avec un très grand succès les questions de philosophie et de théologie. En même temps, il ne cessait de demander à Dieu avec beaucoup d’instance dans ses prières, de lui révéler la science des saints et de lui faire connaître une règle de conduite pour diriger sagement sa vie et ses mœurs. Ce fut donc sur l’inspiration de Dieu, qu’il embrassa l’institut des Ermites de saint Augustin.

Devenu profès, il excella dans toutes les vertus, dans tout ce qui t’ait l’ornement de la vie religieuse ; il se fit surtout remarquer par son humilité, sa patience, sa continence et sa très ardente charité, Au milieu d’occupations variées et multiples, il tenait son esprit fortement appliqué à l’oraison et à la méditation des choses de Dieu. Forcé d’accepter le fardeau de la prédication, qu’on lui imposa à cause de l’éminence de sa sainteté et de sa doctrine, il retira, la grâce divine aidant, quantité de pécheurs de la fange du vice pour les faire entrer dans la voie du salut. Placé comme supérieur à la tête de ses frères, il sut allier, dans une juste mesure, la prudence, la justice et la douceur à la sollicitude et la sévérité, si bien qu’il raffermit ou rétablit l’ancienne discipline de son Ordre dans un grand nombre de maisons.


Désigné pour occuper le siège archiépiscopal de Grenade, il rejeta cette dignité avec une humilité et une persistance admirables. Peu après cependant, sur l’ordre de ses supérieurs, il accepta le gouvernement de l’Église de Valence Pendant onze années environ, il l’administra avec tant de soin, qu’il accomplit tous les devoirs d’un très saint et très vigilant pasteur, sans rien changer à son genre de vie habituel. Son inépuisable charité s’exerça plus généreusement encore, prodiguant aux pauvres les revenus considérables de son Église et ne gardant même pas un lit en sa possession ; car celui sur lequel il était couché au moment où le Christ l’appela au ciel, lui fut prêté par l’indigent à qui il l’avait donné peu auparavant à titre d’aumône. Il s’endormit dans le Seigneur le six des ides de septembre, à l’âge de soixante-huit ans. Pendant sa vie et après sa mort, Dieu voulut manifester par des miracles la sainteté de son serviteur. Ainsi un grenier dont tout le froment avait été distribué aux pauvres, se trouva tout à coup rempli ; et un enfant mort revint à la vie auprès de son tombeau. En raison de ces miracles et de beaucoup d’autres encore qui le glorifièrent, il fut inscrit au nombre des Saints par le souverain Pontife Alexandre III.

http://deojuvante.forumactif.org/t977-saint-thomas-de-villeneuve-eveque-et-confesseur#13359

Bréviaire a écrit:Le récit de la passion de St Maurice date de 449 au plus tard. La fête se répandit suite à l’importance prise par l’abbaye de St-Maurice, fondée en 515. Elle fut adoptée à Rome au XIème siècle. Les saints Martyrs ne sont plus que commémorés depuis l’inscription de la fête de St Thomas de Villeneuve au calendrier (1694).


L’empereur Maximien ayant conduit son armée en Gaule, s’arrêta sur les confins du territoire de Sion, pour offrir un sacrifice. Mais la légion thébaine, ne voulant pas se souiller en participant à des cérémonies sacrilèges, se tint à l’écart du reste des troupes L’empereur leur envoya des soldats les avertir en son nom que, s’ils voulaient avoir vie sauve, ils devaient se rendre au camp pour les sacrifices. Ils répondirent que la religion chrétienne le leur défendait. Indigné par cette réponse et encore plus irrité qu’auparavant, Maximien envoya une partie de ses troupes contre les Thébains, avec ordre de les décimer. Mais eux, de leur propre mouvement et animés surtout par les exhortations de Maurice, préférèrent se soumettre au martyre plutôt qu’aux injonctions impies de l’empereur ; celui-ci fit donc massacrer par son armée entière tous ceux de la légion, unanimes à confesser inébranlablement le nom du Christ. Ils moururent le dix des calendes d’octobre.

http://deojuvante.forumactif.org/t978-saint-maurice-et-ses-compagnons-martyrs#13360
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Message  gabrielle Mar 23 Sep 2014, 6:42 am

Le 23 septembre

Saint Lin, pape et martyr, mémoire de sainte Thècle,vierge et martyre.
Année Liturgique, Dom Guéranger a écrit:
Une obscurité mystérieuse entoure la vie des premiers Vicaires de l'Homme-Dieu; ainsi se dérobent aux yeux les premières assises d'un monument fait pour défier la durée. Porter l'Eglise éternelle, est assez pour leur gloire ; assez pour justifier notre confiance, animer notre gratitude. Laissons disserter les doctes sur tel ou tel point de la courte Légende qui va suivre; cette fête était réclamée par le cœur de l'Epouse: elle est le témoignage de sa vénération émue pour l'humble et doux Pontife qui, le premier, rejoignit Pierre aux cryptes Vaticanes.

Lin, Pape, né en Toscane à Volterra, gouverna le premier l'Eglise à la suite de Pierre. Si grandes étaient sa foi et sa sainteté que non seulement il chassait les démons, mais ressuscitait aussi les morts. Il écrivit les actes du bienheureux Pierre, et spécialement ce qu'il avait fait contre Simon le magicien II décréta qu'aucune femme n'entrerait dans l'église sans voile sur sa tête. La constance de sa foi chrétienne valut au Pontife une sentence de décapitation de la part de Saturninus, consulaire impie et ingrat, dont il avait délivré la fille que tourmentaient les démons. On l'ensevelit au Vatican près du tombeau du prince des Apôtres, le neuf des calendes d'octobre. Il siégea onze ans, deux mois, vingt-trois jours ; en deux fois, au mois de décembre, il créa quinze évêques et dix-huit prêtres.

Ce fut personnellement et à la vue de tous, que le Seigneur investit Simon fils de Jean du pontificat suprême ; non moins directement, bienheureux Pontife, mais invisiblement, vous reçûtes de Jésus les clefs du royaume des cieux. A vous commence ce règne complet de la foi pure où l'Eglise, sans ouïr derechef l'Homme-Dieu dire à Pierre : Pais mes brebis, s'incline pourtant devant la permanence de son autorité en l'homme dûment désigné comme représentant de l'Epoux. Obtenez que les ombres d'ici-bas ne rendent jamais incertaine notre obéissance; faites qu'au jour de l'éternité, nous méritions de contempler avec vous le Chef divin dans la lumière.

Rome associe aux honneurs du premier successeur de Pierre la mémoire sainte de Thècle la proto-martyre. Faisons comme elle écho en ce jour au concert unanime des Pères de l'Orient et de l'Occident. Lorsque, sur la fin du III° siècle de notre ère, Méthodius, le Pontife Martyr, donnait à l'Eglise son Banquet des vierges, il plaçait au front  de la vierge d'Icône la plus belle des couronnes distribuées aux convives de l'Epoux (1). C'était justice pour celle que Paul avait formée, la rendant plus supérieure encore dans l'Evangile qu'elle ne l'était dans la philosophie et toute science (2). L'héroïsme avait en elle suivi la lumière ; la force de l'âme y soutint la magnanimité des résolutions ; la gloire d'un multiple martyre fut acquise à celle dont le corps, aussi ferme que l'âme en sa blancheur virginale (3), triompha du feu, des fauves, des monstres marins.
C'est elle qui triomphe encore au Banquet mystérieux. La Sagesse est en elle, cithare divine harmonisant son âme, résonnant sur ses lèvres en accents d'admirable éloquence *, en sublime poésie. Quand, le festin achevé, les vierges debout rendent grâces au Seigneur, c'est elle qui préside le choeur, et elle chante :

« Pour vous, Epoux, je me garde pure ; je viens à vous, ma lampe allumée.

« J'ai fui les délices de la vie, l'amère félicité des humains; j'aspire à voir toujours votre beauté. — Pour vous, Epoux, je me garde pure; je viens à vous, ma lampe allumée.

« J'ai dédaigné l'union d'un mortel, j'ai quitté la maison remplie d'or; recevez-moi au bienheureux secret de votre amour.—Pour vous, Epoux, je me garde pure ; je  viens à vous, ma lampe allumée.

« Du dragon j'ai déjoué les ruses, du feu j'ai bravé la flamme, des animaux féroces j'ai subi les assauts; je vous attends des cieux. — Pour vous, Epoux, je me garde pure ; je viens à vous, ma lampe allumée.

« O Verbe, éprise de vous, j'ai oublié la terre de ma naissance, j'ai oublié les jeux des compagnes de mon âge, et ma mère, et mes nobles aïeux ; car vous m'êtes tout, ô Christ. — Pour vous, Epoux, je me garde pure ; je  viens à vous, ma lampe allumée (1).  »

1. METHOD. Conviv. dec. virg. XI, i. — 2. Ibid. VII. IX, — 3. Ibid. VIII, XVII. — 4. Ibid. VII, IX; VIII.

1. Method. Conviv. dec. virg. XI, II.

http://deojuvante.forumactif.org/t461-saint-lin#5311

http://deojuvante.forumactif.org/t979-sainte-thecle-vierge-et-martyre#13361
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Message  gabrielle Mer 24 Sep 2014, 7:38 am

Le 24 septembre

Notre-Dame de la Merci

Dom Guéranger, Année Liturgique a écrit:Septembre se termine avec la lecture du livre de Judith et de celui d'Esther en l'Office du Temps. Libératrices glorieuses, qui figurèrent Marie dont la naissance illumine ce mois d'un éclat si pur, dont, sans plus tarder, le secours est acquis au monde.

Adonaï, Seigneur, vous êtes grand ; nous vous admirons, Dieu qui remettez le salut aux mains de la femme (1) : ainsi l'Eglise ouvre l'histoire de l'héroïne qui sauva Béthulie par le glaive, tandis que, pour arracher son peuple à la mort, la nièce de Mardochée n'employa qu'attraits et prières. Douceur de l'une, vaillance de l'autre, beauté des deux, la Reine que s'est choisie le Roi des rois éclipse tout dans sa perfection sans rivale ; or, la fête présente est un monument de la puissance qu'elle déploie pour délivrer, elle aussi, les siens.

Le Croissant ne grandissait plus. Refoulé sur la terre des Espagnes, contenu en Orient par le royaume latin de Jérusalem, on le vit, dans le cours du XIIe siècle, demander plus que jamais à la piraterie les esclaves que la conquête avait cessé de lui fournir. Moins inquiétée par les croisés d'alors, l'Afrique sarrasine courut la mer pour alimenter le marché musulman. L'âme frémit à la pensée des innombrables infortunés de toute condition, de tout sexe, de tout âge, enlevés sur les côtes des pays chrétiens ou capturés sur les flots, et subitement distribués entre le harem ou le bagne. Il y eut là pourtant, sous l'affreux secret de geôles sans histoire, d'admirables héroïsmes où Dieu ne fut pas moins honoré que dans les luttes des anciens martyrs remplissant à bon droit le monde de leur renommée ; sous l'œil surpris des Anges, après douze siècles, il y eut là pour Marie l'occasion d'ouvrir, dans le domaine de la charité, des horizons nouveaux où les chrétiens restés libres, se dévouant à sauver leurs frères, feraient preuve eux-mêmes d'héroïsmes encore inconnus. Et n'est-ce point là, amplement justifiée, la raison qui permet le mal passager de cette terre ? sans lui, le ciel, qui doit durer toujours, eût été moins beau à jamais.

Lorsque, en 1696, Innocent XII étendit la fête de ce jour à l'Eglise entière, il ne fit qu'offrir à la reconnaissance du monde le moyen de s'exprimer dans un témoignage aussi universel que l'était le bienfait.

A la différence de l'Ordre de la Très Sainte Trinité qui l'avait précédé de vingt ans, celui de la Merci, fondé pour ainsi dire en plein champ de bataille contre les Maures, compta plus de chevaliers que de clercs à son origine. On le nomma l'Ordre royal, militaire et religieux de Notre-Dame de la Merci pour la rédemption des captifs. Ses clercs vaquaient plus spécialement à l'accomplissement de l'Office du chœur dans les commanderies ; les chevaliers surveillaient les côtes, et s'acquittaient de la mission périlleuse du rachat des prisonniers chrétiens. Saint Pierre Nolasque fut le premier Commandeur ou grand Maître de l'Ordre; on le retrouva, lors de l'invention de ses précieux restes, armé encore de la cuirasse et de l'épée.

Lisons les lignes suivantes où l'Eglise, rappelant des faits déjà connus (1), nous donne aujourd'hui sa pensée.

1. Fêtes des SS. Pierre Nolasque  et Raymond de Pegnafort, 31 et 23 janvier.

Au temps où le joug du Sarrasin pesait de tout son poids sur la plus grande et la plus fortunée partie des Espagnes, lorsqu'innombrables étaient les malheureux fidèles exposés sous une affreuse servitude au danger imminent de renier la foi et d'oublier leur salut éternel, la Reine bienheureuse des cieux, subvenant dans sa bonté à tant de maux, montra sa grande chanté pour racheter les siens. Elle apparut à saint Pierre Nolasque, dont la piété égalait la fortune et qui, dans ses méditations devant Dieu, songeait sans cesse au moyen de secourir tant d'infortunés chrétiens prisonniers des Maures ; douce et propice, la Vierge bienheureuse daigna dire qu'elle aurait pour très agréable, ainsi que son unique Fils, que fut fondé en son honneur un Ordre religieux auquel incomberait la tâche de délivrer les captifs de la tyrannie des Turcs. Animé par cette vision du ciel, on ne saurait dire de quelle ardeur de charité ne fut pas embrasé l'homme de Dieu ;  il  n'eut plus qu'une pensée au cœur : se dévouer, lui et l'Ordre qu'il devait établir, à la pratique de cette très haute charité qui consiste à livrer sa vie pour ses amis et son prochain.

Or, en cette même nuit, la Vierge très sainte s'était révélée au bienheureux Raymond de Pegnafort et au roi Jacques d'Aragon, leur signifiant également son désir au sujet desdits religieux et les priant de s'employer pour une oeuvre de telle importance. Pierre donc étant de suite accouru aux pieds de Raymond, qui était son confesseur, pour lui raconter toute chose, le trouva lui-même instruit d'en haut, et se soumit humblement à sa direction. Le roi Jacques survint alors, honoré lui aussi des révélations de la bienheureuse Vierge, et résolu de leur donner suite. C'est pourquoi, après en avoir conféré entre eux, d'un commun accord, ils entreprirent d'instituer en l'honneur de la Vierge Mère l'Ordre auquel serait donné le nom de Sainte-Marie de la Merci pour la Rédemption des captifs.

Le dix août donc de l'an du Seigneur douze cent dix-huit, le roi Jacques exécuta le dessein précédemment mûri par ces saints personnages ; par un quatrième vœu, les nouveaux religieux s'obligeaient à rester en gage sous puissance des païens, s'il était nécessaire pour la délivrance des chrétiens. Le roi leur accorda de porter sur la poitrine ses propres armes ; il prit soin d'obtenir de Grégoire IX la confirmation d'un institut religieux que recommandait une charité si éminente envers le prochain. Mais lui aussi Dieu même, par la Vierge Mère, donna tels accroissements à l'œuvre, qu'elle fut bientôt heureusement connue dans le monde entier ; elle compta nombre de sujets remarquables en sainteté, piété, charité, recueillant les aumônes des fidèles du Christ et les employant au rachat du prochain, se livrant eux-mêmes plus d'une fois pour la délivrance d'un grand nombre. Il convenait que pour une telle institution, pour tant de bienfaits, de dignes actions de grâces fussent rendues à Dieu et à la Vierge Mère ; et c'est pourquoi le Siège apostolique, après mille autres privilèges dont il avait comblé cet Ordre, accorda la célébration de cette fête particulière et de son Office.

Soyez bénie, ô vous, l'honneur de votre peuple et notre joie (1) ! Au jour de votre Assomption glorieuse, c'était bien pour nous que vous montiez prendre possession de votre titre de Reine (2) ; les annales de l'humanité sont pleines de vos interventions miséricordieuses. Ils se comptent par millions ceux dont vous fîtes tomber les chaînes, les captifs arrachés par vous à l'enfer du Sarrasin, vestibule de celui de Satan. En ce monde qui tressaille au souvenir récemment renouvelé de votre bénie naissance, votre sourire a suffi toujours pour dissiper les nuages, pour sécher les pleurs. Que de douleurs encore cependant sur cette terre où, dans les jours de votre mortalité, vous-même voulûtes goûter à si longs traits au calice des souffrances ! Douleurs sanctifiantes pour quelques-uns, douleurs fécondes ; hélas ! aussi, douleurs stériles et pernicieuses d'infortunés qu'aigrit l'injustice sociale, pour qui l'asservissement de l'usine, l'exploitation aux mille formes du faible par le fort, apparaît bientôt pire que n'eût été l'esclavage d'Alger ou de Tunis. Vous seule, ô Marie, pouvez dénouer ces inextricables liens dont l'ironie du prince du monde enserre une société qu'il a dévoyée au nom des grands mots d'égalité et de liberté. Daignez intervenir ; montrez que vous êtes Reine. La terre entière, l'humanité vous dit comme Mardochée à celle qu'il avait nourrie : Parler au Roi pour nous, et délivrez-nous de la mort (3).

1. Ant. ad Magnificat in Iis Vesp. Dom. IV septembr.

. Judith, XV, 10. — 2. Esther, IV, 14.— 3. Ibid. XV, 1-3.


http://deojuvante.forumactif.org/t980-notre-dame-de-la-merci#13362


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