Quas Primas : Le Christ-Roi
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Re: Quas Primas : Le Christ-Roi
III. Moyens d’étendre la Royauté du Christ
3. La fête du Christ-Roi (suite)
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En conséquence, en vertu de Notre autorité apostolique, Nous instituons la fête de Notre-Seigneur Jésus-Christ-Roi. Nous ordonnons qu'elle soit célébrée dans le monde entier, chaque année, le dernier dimanche d'octobre, c'est-à-dire celui qui précède immédiatement la solennité de la Toussaint. Nous prescrivons également que, chaque année, en ce même jour, on renouvelle la consécration du genre humain au Sacré Cœur de Jésus, consécration dont Notre prédécesseur Pie X, de sainte mémoire, avait déjà ordonné le renouvellement annuel. Toutefois, pour cette année, Nous voulons que cette rénovation soit faite le 31 de ce mois. En ce jour, Nous célébrerons la messe pontificale en l'honneur du Christ-Roi, et Nous ferons prononcer en Notre présence cette consécration. Nous ne croyons pas pouvoir mieux et plus heureusement terminer l'Année Sainte, ni témoigner plus éloquemment au Christ, « Roi immortel des siècles », Notre reconnaissance, comme celle de tout l'univers catholique, dont Nous Nous faisons aussi l'interprète, pour les bienfaits accordés en cette période de grâce à Nous-même, à l'Eglise et à toute la catholicité.
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Il est inutile, Vénérables Frères, de vous expliquer longuement les motifs d'une fête distincte du Christ-Roi, alors que d'autres solennités font ressortir et glorifient, dans une certaine mesure, sa dignité royale. Il suffit pourtant d'observer que, si toutes les fêtes de Notre-Seigneur ont le Christ, suivant l'expression consacrée par les théologiens, comme objet matériel, cependant leur objet formel n'est en aucune façon la puissance et l'appellation royale du Christ.
En fixant la fête un dimanche…
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
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Re: Quas Primas : Le Christ-Roi
III. Moyens d’étendre la Royauté du Christ
3. La fête du Christ-Roi (suite)
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En fixant la fête un dimanche, Nous avons voulu que le clergé ne fût pas seul à rendre ses hommages au divin Roi par la célébration du Saint Sacrifice et la psalmodie de l'Office, mais que le peuple, dégagé de ses occupations habituelles et animé d'une joie sainte, pût donner un témoignage éclatant de son obéissance au Christ comme à son maître et à son Souverain. Enfin, plus que tout autre, le dernier dimanche d'octobre Nous a paru désigné pour cette solennité : il clôt à peu près le cycle de l'année liturgique ; de la sorte, les mystères de la vie de Jésus-Christ, commémorés au cours de l'année, trouveront dans la solennité du Christ-Roi comme leur achèvement et leur couronnement, et, avant de célébrer la gloire de tous les saints, la liturgie proclamera et exaltera la gloire de Celui qui triomphe en tous les saints et tous les élus.
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Il est de votre devoir, Vénérables Frères, comme de votre ressort de faire précéder la fête annuelle par une série d'instructions données, en des jours déterminés, dans chaque paroisse. Le peuple sera instruit et exactement renseigné sur la nature, la signification et l'importance de cette fête ; les fidèles régleront dès lors et organiseront leur vie de manière à la rendre digne de sujets royalement et amoureusement soumis à la souveraineté du divin Roi.
Au terme de cette lettre…
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Re: Quas Primas : Le Christ-Roi
Conclusion.
Heureux effets du culte public :
1. Pour l’Église,
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Au terme de cette lettre, Nous voudrions encore, Vénérables Frères, vous exposer brièvement les fruits que Nous Nous promettons et que Nous espérons fermement, tant pour l'Eglise et la société civile que pour chacun des fidèles, de ce culte public rendu au Christ-Roi.
L'obligation d'offrir les hommages que Nous venons de dire à l'autorité souveraine de notre Maître ne peut manquer de rappeler aux hommes les droits de l'Eglise. Instituée par le Christ, sous la forme organique d'une société parfaite, elle réclame, en vertu de ce droit originel qu'elle ne peut abdiquer, une pleine liberté et l'indépendance complète à l'égard du pouvoir civil. Elle ne peut dépendre d'une volonté étrangère dans l'accomplissement de sa mission divine d'enseigner, de gouverner et de conduire au bonheur éternel tous les membres du royaume du Christ.
Bien plus, l'Etat doit procurer une liberté semblable aux Ordres et aux Congrégations des deux sexes. Ce sont les auxiliaires les plus fermes des pasteurs de l'Eglise ; ceux qui travaillent le plus efficacement à étendre et à affermir le royaume du Christ : d'abord en engageant la lutte contre le monde et ses trois concupiscences par la profession des trois vœux de religion ; ensuite, du fait d'avoir embrassé un état de vie plus parfait, en faisant resplendir aux yeux de tous, avec un éclat continu et chaque jour grandissant, cette sainteté dont le divin Fondateur a voulu faire une note distinctive de l'Eglise légitime.
Les Etats, à leur tour…
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Re: Quas Primas : Le Christ-Roi
Conclusion.
Heureux effets du culte public :
2. Pour l’État
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Les Etats, à leur tour, apprendront par la célébration annuelle de cette fête que les gouvernants et les magistrats ont l'obligation, aussi bien que les particuliers, de rendre au Christ un culte public et d'obéir à ses lois. Les chefs de la société civile se rappelleront, de leur côté, le jugement final où le Christ accusera ceux qui l'ont expulsé de la vie publique, mais aussi ceux qui l'ont dédaigneusement mis de côté ou ignoré, et tirera de pareils outrages la plus terrible vengeance ; car sa dignité royale exige que l'Etat tout entier se règle sur les commandements de Dieu et les principes chrétiens dans l'établissement des lois, dans l'administration de la justice, dans la formation intellectuelle et morale de la jeunesse, qui doit respecter la saine doctrine et la pureté des mœurs.
Quelle énergie, quelle vertu les fidèles…
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Re: Quas Primas : Le Christ-Roi
Conclusion.
Heureux effets du culte public :
3. Pour les fidèles
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Quelle énergie, quelle vertu les fidèles pourront encore puiser dans la méditation de ces vérités pour modeler leurs esprits selon les véritables principes de la vie chrétienne ! Si tout pouvoir a été donné au Christ-Seigneur dans le ciel et sur la terre ; si les hommes, rachetés par son sang très précieux, deviennent à un nouveau titre les sujets de son empire, si enfin cette puissance embrasse la nature humaine tout entière, on doit évidemment conclure qu'aucune de nos facultés ne peut se soustraire à cette souveraineté.
Il faut donc qu'il règne sur nos intelligences : nous devons croire, avec une complète soumission, d'une adhésion ferme et constante, les vérités révélées et les enseignements du Christ. Il faut qu'il règne sur nos volontés : nous devons observer les lois et les commandements de Dieu. Il faut qu'il règne sur nos cœurs : nous devons sacrifier nos affections naturelles et aimer Dieu par-dessus toutes choses et nous attacher à lui seul. Il faut qu'il règne sur nos corps et sur nos membres : nous devons les faire servir d'instruments ou, pour emprunter le langage de l'apôtre saint Paul, d'armes de justice offertes à Dieu (1) pour entretenir la sainteté intérieure de nos âmes. Voilà des pensées qui, proposées à la réflexion des fidèles et considérées attentivement, les entraîneront aisément vers la perfection la plus élevée.
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Plaise à Dieu, Vénérables Frères, que les hommes qui vivent hors de l'Eglise recherchent et acceptent pour leur salut le joug suave du Christ ! Quant à nous tous qui, par un dessein de la divine Miséricorde, habitons sa maison, fasse le Ciel que nous portions ce joug non pas à contrecœur, mais avec beaucoup d'ardeur, d'amour et de sainteté ! Ainsi, nous récolterons avec joie, au cours d'une vie conforme aux lois du royaume divin, une abondance de bons fruits ; reconnus par le Christ pour de bons et fidèles serviteurs de son royaume terrestre, nous participerons ensuite avec lui à la félicité et à la gloire sans fin de son royaume céleste.
Agréez, Vénérables Frères, à l'approche de la fête de Noël, ce présage et ce vœu comme un témoignage de Notre paternelle affection, et recevez la Bénédiction Apostolique, gage des faveurs divines, que Nous vous accordons de grand cœur, que Nous vous accordons à vous, Vénérables Frères, à votre clergé et à votre peuple.
Donné à Rome, près St-Pierre, le 11 décembre de l'Année Sainte 1925, la quatrième de Notre pontificat.PIE XI, PAPE.
(1) Rom., VI, 13.
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