L’Église, son institution, son unité.
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Re: L’Église, son institution, son unité.
Introduction
669
Aspiration des hommes vers l’unité
Jamais peut-être dans le passé, les âmes n'ont éprouvé aussi vivement qu'elles le semblent à notre époque le désir de fortifier et d'étendre pour le bien commun de la société humaine les relations fraternelles que noue étroitement entre elles la communauté d'origine et de nature.
En effet, les nations ne jouissent pas encore pleinement des bienfaits de la paix ; çà et là les discordes anciennes et de nouvelles divisions provoquent des séditions et des luttes intestines ; de multiples controverses, qui mettent en cause la tranquillité et la prospérité des peuples, ne peuvent recevoir de solution sans l'action commune et les efforts des chefs d'Etat ou de ceux qui dirigent ou administrent les intérêts de la Cité ; aussi comprend-on aisément, d'autant plus que tous connaissent l'unité du genre humain, les vœux d'un grand nombre, de voir, au nom de cette fraternité universelle, les diverses nations conclure une union de plus en plus étroite.
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
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Re: L’Église, son institution, son unité.
Introduction
Fausse orientation : syncrétisme
670
Au sujet de la religion fondée par Notre-Seigneur Jésus-Christ, quelques esprits s'efforcent d'introduire une semblable manière d'agir. Ils savent qu'il est rare de trouver des hommes dénués de tout sens religieux ; aussi, semblent-ils nourrir l'espoir d'amener sans grande difficulté les nations, divisées sur la vérité de la religion, à une entente fraternelle sur la profession de certaines doctrines considérées comme un fondement commun de la vie spirituelle. C'est pourquoi ils tiennent des congrès, des assemblées, des conférences ; ils y attirent des auditeurs en assez grand nombre, et ils invitent à leurs discussions indifféremment les infidèles de toute espèce, les fidèles, ceux qui ont misérablement abandonné le Christ comme ceux qui nient avec obstination la divinité de sa nature et de sa mission.
671
Les catholiques ne peuvent en aucune manière approuver ces tentatives basées sur la fausse théorie que toutes les religions sont plus ou moins bonnes ou louables, en ce sens qu'elles manifestent et signifient toutes également, encore que d'une manière diverse, le sentiment naturel, inné qui nous porte vers Dieu et nous pousse à reconnaître avec respect sa puissance. Or, les partisans de cette théorie sont dans la plus profonde erreur ; bien plus, en rejetant la vraie religion et en en faussant la juste notion, ils versent graduellement dans le naturalisme et l'athéisme ; il est donc clair que c'est s'éloigner de la religion divinement révélée que de s'unir aux tenants de ces doctrines et à leurs tentatives.
Une fausse apparence du bien séduit aisément certains esprits…
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Re: L’Église, son institution, son unité.
Introduction
Fausse orientation : syncrétisme (suite)
672
Une fausse apparence du bien séduit aisément certains esprits touchant l'unité à établir entre tous les chrétiens. N'est-il pas juste, répète-t-on, n'est-ce pas même un devoir pour tous ceux qui invoquent le nom du Christ que de s'abstenir de mutuels reproches et de s'unir enfin par les liens d'une charité réciproque ? Qui donc oserait se dire aimé du Christ s'il ne met pas tous ses efforts à exécuter le vœu du Christ suppliant le Père que ses disciples soient un ? 1 Et le Christ n'a-t-il pas voulu marquer ses disciples de ce caractère qui les distinguerait de tous les autres : qu'ils s'aimeraient entre eux. Tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples, à ce signe que vous pratiquerez la charité mutuelle 2. Puissent tous les chrétiens, ajoute-t-on, être « un » ! Cette unité leur donnerait beaucoup plus de force pour combattre la peste de l'impiété qui s'insinue et se répand de plus en plus, et qui tente de ruiner l'Evangile.
Tels sont les arguments que présentent et amplifient les « panchrétiens ». Ces panchrétiens ne sont pas un tout petit groupe, ils ont formé des organisations complètes et fondé des sociétés répandues au loin et le plus souvent dirigées par des acatholiques, quelles que soient leurs divisions sur la doctrine de la foi. Leur entreprise est menée avec une telle activité qu'elle entraîne l'adhésion de personnes de tout ordre et qu'elle séduit vivement même de nombreux catholiques par l'espoir de constituer une union qui parait s'adapter aux vœux de la sainte Mère l'Eglise, laquelle ne désire certes rien tant que de rappeler et de ramener à son giron ses enfants égarés. Mais, sous le charme et la séduction de ces discours, se cache une très grave erreur qui ruine totalement les fondements de la foi catholique.
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1. S. JEAN XVII, 21. — 2. S. JEAN XIII 35.
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Re: L’Église, son institution, son unité.
But de l’Encyclique
673
La conscience de Notre charge apostolique Nous avertit de ne pas laisser circonvenir par de dangereuses illusions le troupeau du Seigneur et de faire appel, Vénérables Frères, à votre zèle pour écarter un tel danger : Nous avons confiance que par votre parole et par vos écrits vous pourrez plus facilement atteindre chacun votre peuple et lui faire comprendre les principes et les raisons que Nous allons exposer ; les catholiques y trouveront une règle de pensée et de conduite dans toutes les entreprises ayant pour but de réunir de quelque manière que ce soit, en un seul corps, tous ceux qui se réclament du nom chrétien.
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Re: L’Église, son institution, son unité.
1. La doctrine chrétienne sur l’unité de l’Église
674
Dieu, Auteur de l'Univers, nous a créés pour le connaître et le servir ; notre Créateur a donc plein droit à notre obéissance. Dieu pouvait, certes, n'imposer à l'homme comme règle de conduite que la loi naturelle qu'il a inscrite dans son cœur en le créant, et en régler les développements par sa providence ordinaire ; mais Dieu préféra porter des préceptes à observer et, au cours des âges, c'est-à-dire depuis les débuts de l'humanité jusqu'à la venue et la prédication du Christ Jésus, il enseigna lui-même aux hommes les devoirs qu'un être raisonnable doit remplir à l'égard du Créateur : Dieu qui, à diverses reprises et en plusieurs manières, parla jadis à nos pères par les prophètes, nous a finalement parlé en ces jours-ci par son Fils 1.
675
Il en ressort qu'il ne peut exister de vraie religion en dehors de celle qui s'appuie sur la Révélation divine : cette Révélation a été commencée dès l'origine du monde, elle a été continuée sous la Loi ancienne, et Jésus-Christ l'a achevée sous la Loi nouvelle. Mais si Dieu a parlé — et l'histoire porte témoignage en faveur de cette parole —, il n'est personne qui ne voie que le devoir de l'homme, c'est de croire sans réserve à Dieu, qui révèle la vérité, et d'obéir absolument à Dieu qui lui commande ; pour que nous remplissions ce double devoir en vue de la gloire de Dieu et de notre salut, le Fils unique de Dieu a établi sur terre son Eglise. Ceux qui se disent chrétiens, Nous pensons qu'ils ne peuvent pas ne pas croire qu'une Eglise et une Eglise unique ait été instituée par le Christ ; si l'on insiste et si l'on demande quelle doit être, d'après la volonté de son Fondateur, cette Eglise, les réponses ne sont pas unanimes. Un assez grand nombre, par exemple, nient que l'Eglise doive être une société visible, en ce sens du moins qu'elle doive apparaître comme une société de fidèles unanimes à professer une seule et même doctrine, sous un magistère et un gouvernement unique ; pour eux, ils ne considèrent l'Eglise visible comme rien d'autre que comme une association composée de diverses communautés de chrétiens, bien que ses partisans adhèrent à des doctrines diverses et contradictoires.
Or, en vérité le Christ…
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Hébr., I, 1.
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Re: L’Église, son institution, son unité.
1. La doctrine chrétienne sur l’unité de l’Église (suite)
676
Or, en vérité, le Christ Seigneur a établi son Eglise comme une société parfaite, extérieure de sa nature et visible, laquelle continuerait dans l'avenir l'œuvre de salut du genre humain, sous la direction d'un seul chef 1 ; par le magistère de la prédication orale 2, par l'administration des sacrements, sources de la grâce céleste 3 ; c'est pourquoi, dans les paraboles, il la déclara semblable à un royaume 4, à une maison 5, à un bercail 6 et à un troupeau 7. Cette Eglise, si admirablement établie, ne pouvait pas finir et s'éteindre à la mort de son Fondateur et des apôtres qui en furent les premiers propagateurs, car il lui avait été ordonné de conduire au salut éternel tous les hommes, sans aucune distinction de temps ou de lieux : Allez donc et enseignez toutes les nations 8.
Dans l'accomplissement perpétuel de cette charge, est-ce que l'Eglise pouvait manquer de force et d'efficacité, quand le Christ lui accorde lui-même son assistance continuelle, en vertu de cette promesse solennelle : Voici que je suis avec vous, tous les jours, jusqu'à la consommation des siècles 9 ? L'Eglise doit donc nécessairement subsister non seulement aujourd'hui et en tout temps, mais subsister absolument la même qu'aux temps apostoliques, à moins qu'on ne veuille dire — ce qui ne se peut pas — que le Christ-Seigneur a failli à son dessein ou s'est trompé quand il affirma que les portes de l'enfer ne prévaudraient jamais contre elle 10.
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1. Cf. S. MATTH. XVI, 18-19 ; S. Luc XXII, 32 ; S. JEAN XXI, 15-17. — 2. Cf. S. MARC, XVI, 15. — 3. Cf. S. JEAN III, 5 ; VI, 48-59 ; XX, 22-23 ; S. MATTH. XVIII, 18-22. — 4. Cf. S. MATTH. XIII. — 5. Cf. S. MATTH. XVI, 18. — 6.Cf. S. JEAN X, 16. — 7. Cf. S. JEAN XXI, 15-17. — 8.S. MATTH. XXVIII, 19. — 9. S. MATTH. XXVIII, 20. —10. Cf. S. MATTH. XVI, 18.
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Re: L’Église, son institution, son unité.
2. Position et argument de l’erreur syncrétiste
677
Voici que se présente l'occasion de démasquer et de réfuter la fausse théorie dont semble dépendre toute cette question et s'inspirer l'activité si diverse des acatholiques en faveur de la confédération des églises chrétiennes.
Les artisans de cette entreprise ne cessent de citer à l'infini la parole du Christ : Que tous soient un... Il n'y aura plus qu'un troupeau et qu'un pasteur 1, et ils représentent ce texte comme un souhait et un vœu du Christ Jésus qui n'auraient pas encore eu leur effet. Ils pensent que l'unité de la foi et de gouvernement, caractéristique de la véritable et unique Eglise du Christ, n'a presque jamais existé dans le passé et n'existe pas aujourd'hui ; ils estiment que cette unité peut être souhaitée et que peut-être l'entente commune des volontés l'établira un jour, mais qu'il faut encore la tenir pour un rêve. Ils ajoutent que l'Eglise, en elle-même et de sa nature, est divisée en parties, c'est-à-dire qu'elle est constituée de très nombreuses Eglises ou communautés particulières encore divisées, qui ont quelques points de doctrine communs et se séparent sur le reste ; ils affirment que toutes jouissent des mêmes droits, que l'Eglise ne fut une et unique tout au plus que de l'époque apostolique jusqu'aux premiers Conciles œcuméniques. Il faut donc, disent-ils, négliger et écarter les controverses même les plus anciennes et les diversités de doctrine qui divisèrent jusqu'à ce jour le christianisme, et, au moyen des autres vérités doctrinales, constituer et proposer une certaine règle de foi commune ; dans la profession de cette foi, tous sentiront qu'ils sont frères, plutôt qu'ils ne le sauront ; puis, les multiples églises ou communautés une fois réunies dans une fédération générale, il sera possible de lutter avec force et succès contre les progrès de l'impiété.
C'est là, Vénérables Frères, l'opinion commune…
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1. S. JEAN XVII, 21 ; X, 16.
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Re: L’Église, son institution, son unité.
2. Position et argument de l’erreur syncrétiste (suite)
678
C'est là, Vénérables Frères, l'opinion commune. Il y en a cependant qui déclarent et concèdent que le protestantisme a rejeté trop inconsidérément certains dogmes de foi et diverses manifestations du culte extérieur, pourtant agréables et utiles, tandis que l'Eglise romaine les conserve encore. Ils se hâtent d'ailleurs d'ajouter que l'Eglise romaine a eu, elle aussi, le tort de corrompre la religion primitive en adoptant et en proposant de croire certaines doctrines non seulement étrangères, mais contraires à l'Evangile : ils nomment en premier lieu la doctrine sur la Primauté de juridiction qui est attribuée à Pierre et à ses successeurs sur le siège de Rome. Dans ce nombre, il en est assez peu, il est vrai, qui concèdent au Pontife romain, soit une primauté d'honneur, soit un certain pouvoir ou une certaine juridiction, bien qu'ils la fassent dériver non du droit divin, mais en une certaine manière du consentement des fidèles ; d'autres en arrivent à offrir au Souverain Pontife lui-même la présidence de ces Congrès qu'on pourrait appeler bariolés. S'il est d'ailleurs facile de trouver de nombreux acatholiques, prêchant à pleine bouche la communion fraternelle dans le Christ Jésus, on n'en trouverait pas qui aient la pensée de se soumettre et d'obéir aux enseignements et aux ordres du Vicaire de Jésus-Christ. Entre-temps ils affirment qu'ils traiteront volontiers avec l'Eglise romaine, mais sur le même pied, c'est-à-dire d'égal à égal ; mais s'ils pouvaient traiter, il n'est pas douteux qu'ils ne le fassent avec la pensée de conclure une sorte de pacte les autorisant à ne pas abandonner les opinions qui, précisément, les maintiennent dans l'erreur, hors du seul troupeau du Christ.
Telle est la situation…
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Re: L’Église, son institution, son unité.
3. Conséquences :
a) L’Église trahirait sa mission
679
Telle est la situation. Il est donc clair que le Siège apostolique ne peut à aucun prix prendre part à leurs Congrès, et qu'il n'est permis à aucun prix aux catholiques d'adhérer à de semblables entreprises ou d'y contribuer ; s'ils le faisaient, ils accorderaient de l'autorité à une fausse religion chrétienne, tout à fait étrangère à l'unique Eglise du Christ. Est-ce que Nous souffrirons — ce qui serait absolument injuste — d'ouvrir des tractations aux dépens de la vérité et de la vérité divinement révélée ? Car il s'agit de défendre la vérité révélée. Jésus-Christ a envoyé les Apôtres dans l'univers pour instruire de la vérité évangélique toutes les nations et, pour les garder de toute erreur, il a voulu que l'Esprit Saint leur enseignât auparavant toute vérité 1. Est-ce que cette doctrine des Apôtres a complètement disparu de cette Eglise dont Dieu lui-même est le chef et le gardien, ou bien a-t-elle jamais été falsifiée ? Si notre Rédempteur a déclaré nettement que son Evangile n'est pas seulement destiné aux temps apostoliques, mais à tous les âges, est-ce que l'objet de la foi a pu, au cours des temps, devenir si obscur ou si incertain qu'il faille tolérer aujourd'hui même les opinions contraires ? Si cela était vrai, il faudrait dire que la descente du Saint-Esprit sur les Apôtres, que la présence perpétuelle de ce même Esprit dans l'Eglise et que la prédication même de Jésus-Christ ont perdu depuis plusieurs siècles toute leur efficacité et toute leur utilité, affirmation qui serait un blasphème.
680
Le Fils unique de Dieu n'a pas seulement prescrit à ses envoyés d'enseigner toutes les nations, il a imposé à tous les hommes le devoir d'ajouter foi aux vérités qui leur seraient annoncées par les témoins préordonnés par Dieu 1, et il sanctionna cet ordre en ajoutant : Celui qui croira et aura été baptisé sera sauvé ; celui qui ne croira pas sera condamné 2. Or, ce double précepte du Christ — celui d'enseigner et celui de croire, en vue de la possession du salut éternel — ne peut s'observer et même se comprendre que si l'Eglise expose intégralement et publiquement la doctrine évangélique et si, dans, cet exposé, elle est à l'abri de tout péril d'erreur. Aussi, est-ce encore s'éloigner de la vérité que de penser que le dépôt de la vérité existe sur terre, mais qu'il faut de si durs labeurs, de si longues années d'études et de discussions pour le trouver et y atteindre, que la vie de l'homme y suffirait à peine ; comme si le Dieu très bon avait parlé par les prophètes et par son Fils unique, pour apprendre à un petit nombre d'hommes seulement, et mûris par l'âge, les vérités révélées, et non pour donner une doctrine de foi et de morale qui dirigerait l'homme pendant tout le cours de sa vie mortelle.
Ces « panchrétiens » qui…
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1. S. JEAN XVI, 13. — 1. Actes X, 41. — 2. S. MARC XVI, 16.
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3. Conséquences :
b) Pas de charité sans vérité
681
Ces « panchrétiens » qui s'efforcent de fédérer les Eglises semblent poursuivre le très noble dessein de promouvoir la charité entre tous les chrétiens ; mais comment la charité pourrait-elle tourner au détriment de la foi ? Personne n'ignore que saint Jean lui-même, l'apôtre de la charité, que l'on a vu dévoiler dans son Evangile les secrets du Cœur sacré de Jésus et qui avait coutume de toujours inculquer dans l'esprit des siens le précepte nouveau, aimez-vous les uns les autres 1 a interdit absolument tout rapport avec ceux qui ne professent pas la doctrine du Christ, entière et pure : Si quelqu'un vient à vous et n'apporte pas cette doctrine, ne le recevez pas dans votre maison et ne le saluez même pas 2. C'est pourquoi, comme la charité a pour fondement une foi intègre et sincère, l'unité de foi est le lien principal qui doit unir les disciples du Christ.
Comment peut-on donc concevoir un Pacte chrétien dont…
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1. S. JEAN, I Epître, III, 23. — 2. S. JEAN, II Epître, 10.
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Re: L’Église, son institution, son unité.
3. Conséquences :
c) Diversité d’opinions dans le syncrétisme
682
Comment peut-on donc concevoir un Pacte chrétien dont les adhérents garderaient chacun, même en ce qui concerne l'objet de la foi, leur manière particulière de penser et de juger, bien que ces idées s'opposent aux théories des autres ? Et comment, Nous le demandons, des hommes qui s'attachent à des opinions contradictoires constitueraient-ils une seule et même société ? Par exemple les uns affirment que la sacrée Tradition est une source authentique de la divine Révélation, tandis que les autres le nient. Les uns estiment que la hiérarchie ecclésiastique, composée des évêques, des prêtres et des ministres, est une institution divine ; les autres déclarent qu'elle a été introduite peu à peu selon les temps et les circonstances. Ceux-ci adorent le Christ véritablement présent dans la Sainte Eucharistie par cet admirable changement du pain et du vin qui s'appelle la transsubstantiation ; ceux-là affirment que le corps du Christ y est seulement présent par la foi ou par un signe de la vertu du Sacrement ; les uns reconnaissent à l'Eucharistie, à la fois la nature de sacrifice et de sacrement, les autres disent qu'elle n'est rien d'autre que le souvenir ou la commémoraison de la Cène du Seigneur. Certains croient que c'est chose bonne et utile d'invoquer avec supplication les saints régnant avec le Christ, et en particulier Marie, Mère de Dieu, et de vénérer leurs images ; d'autres prétendent que ce culte ne peut être rendu, puisqu'il s'oppose à l'honneur rendu à Jésus-Christ, seul médiateur entre Dieu et les hommes 3.
683
Nous ne savons comment cette profonde diversité d'opinion peut ouvrir la voie à l'unité de l'Eglise, quand cette unité ne peut naître que d'un magistère unique, d'une règle unique de foi et d'une même croyance des chrétiens ; mais nous savons à coup sûr qu'elle devient une étape très facile vers la négligence de la religion, vers l'indifférentisme et le modernisme, dont les malheureux partisans prétendent que la vérité dogmatique n'est pas absolue, mais relative, c'est-à-dire qu'elle s'adapte aux divers besoins des temps et des lieux, et aux diverses inclinations des âmes, puisqu'elle n'est pas contenue dans une révélation immuable, mais qu'elle est de telle nature qu'elle s'accommode à la vie des hommes.
En outre…
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3. I Tim. II, 5.
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Re: L’Église, son institution, son unité.
3. Conséquences :
d) Immutabilité du dogme catholique
684
En outre, en ce qui concerne les dogmes de foi, il n'est nullement permis d'user de la distinction qu'il leur plaît d'introduire entre les vérités de foi « fondamentales » et les « non fondamentales », comme si les unes devaient être reçues par tous, tandis que les fidèles se verraient autorisés à croire ou à ne pas croire les autres ; car la vertu surnaturelle de foi a pour objet formel l'autorité de Dieu révélant, qui n'admet aucune distinction de ce genre. C'est pourquoi tous les vrais disciples du Christ accordent la même foi au dogme de l'Immaculée Conception de la Mère de Dieu que, par exemple, au mystère de l'Auguste Trinité, et de même ils n'accordent pas une autre foi à l'Incarnation de Notre-Seigneur qu'au magistère infaillible du Pontife romain, dans le sens où il a été défini par le Concile œcuménique du Vatican. De ce que l'Eglise a, par un décret solennel, sanctionné et défini ces vérités à des époques diverses ou même à une date récente, il ne s'ensuit pas qu'elles ne sont pas également certaines ou également imposées à notre foi ; est-ce que Dieu ne les a pas toutes révélées ?
685
En effet, le magistère de l'Eglise — qui a été établi ici-bas par le Conseil divin pour garder perpétuellement intact le dépôt de la doctrine révélée et pour le transmettre — s'exerce chaque jour par le Pontife romain et par les évêques en communion avec lui, mais il a aussi pour charge, lorsqu'il faut résister efficacement aux erreurs et aux attaques des hérétiques ou imprimer avec plus de clarté et de précision dans l'esprit des fidèles certaines explications de la doctrine sacrée, de procéder aux définitions opportunes par des décrets et des décisions solennelles. L'usage de ce magistère extraordinaire n'introduit aucune invention et n'ajoute aucune nouveauté à la somme des vérités qui sont contenues au moins implicitement dans le dépôt de la Révélation divinement transmis à l'Eglise ; mais il déclare les vérités qui peut-être pouvaient encore paraître obscures à plusieurs ou bien il prescrit de regarder comme de foi celles que certains mettaient encore en discussion.
On comprend donc…
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Re: L’Église, son institution, son unité.
3. Conséquences :
e) Rome, seul foyer d’unité
686
On comprend donc, Vénérables Frères, pourquoi le Siège apostolique n'a jamais autorisé les siens à prendre part aux Congrès des acatholiques ; il n'est pas permis, en effet, de procurer l'union des chrétiens autrement qu'en favorisant le retour des dissidents à la seule et véritable Eglise du Christ, dont ils se sont jadis malheureusement éloignés. Le retour à la seule et véritable Eglise, disons-Nous, visible à tous les regards et qui, selon la volonté de son Fondateur, restera perpétuellement telle qu'il l'a instituée lui-même pour le salut de tous. La mystique Epouse du Christ n'a jamais été souillée au cours des siècles et ne pourra jamais l'être, au témoignage de saint Cyprien : « L'Epouse du Christ ne peut être souillée ; elle est pure et sans corruption. Elle ne connaît qu'une demeure ; avec une chaste pudeur, elle garde la sainteté d'un seul foyer 1. » Et le saint martyr s'étonnait vivement et à bon droit de ce que quelqu'un pût croire « que cette unité provenant de la stabilité divine, consolidée par les sacrements célestes, pouvait être brisée dans l'Eglise et détruite par le heurt des volontés discordantes 2 ». Le corps mystique du Christ, c'est-à-dire l'Eglise, étant un 3 et harmonieusement articulé 4 à l'instar du corps physique, il est absurde d'affirmer que le corps mystique peut se composer de membres séparés et disjoints ; quiconque ne lui est pas uni n'en est pas membre et n'est pas uni au Chef qui est le Christ 5.
687
Dans cette unique Eglise du Christ, personne ne subsiste, personne ne demeure, à moins de reconnaître et d'accepter avec obéissance l'autorité et la puissance de Pierre et de ses successeurs légitimes. A cet évêque de Rome, Pasteur suprême des âmes, n'ont-ils pas obéi les prédécesseurs de ceux qui sont impliqués dans les erreurs de Photius et des novateurs ? Hélas ! des fils ont abandonné la maison paternelle, mais celle-ci n'est point pour cela tombée en ruines, soutenue qu'elle était par l'assistance continuelle de Dieu ; qu'ils reviennent donc au Père commun qui oubliera les injustices infligées jadis au Siège apostolique et les recevra avec la plus vive affection ! S'ils désirent, comme ils le répètent, s'unir à Nous et aux nôtres, pourquoi ne se hâteraient-ils pas de faire retour à l'Eglise, « mère et éducatrice de tous les fidèles du Christ 1 » ? Qu'ils entendent Lactance s'écriant : « Seule...l'Eglise catholique est celle qui garde le vrai culte. C'est la fontaine de vérité, la maison de la foi, le temple de Dieu ; si l'on n'y entre pas ou si l'on en sort, on se prive de tout espoir de vie et de salut. Inutile à qui que ce soit de se flatter d'une lutte obstinée. C'est une question de vie et de salut ; si l'on n'y veille avec soin et précaution, c'est la perte et la mort 2. »
Que les fils dissidents reviennent donc vers…
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1. S. CYPRIEN, De cath. Ecclesiæ unitate, 6. CV 3, 1, 214. PL 4, 502. — 2. Ibid. — 3. I Cor. XII, 12. — 4. Eph. IV, 16. — 5. Cf. Eph. V, 30 ; I, 22. —1. Concile de Latran, IV, c. 5. Denzinger, n. 436. — 2. LACTANCE. Divin. Instit., 4, 30, 11-12. PL 6, 542.
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Re: L’Église, son institution, son unité.
Conclusion : Appel à l’unité
688
Que les fils dissidents reviennent donc vers le Siège apostolique établi en cette ville que Pierre et Paul, les princes des Apôtres, ont consacrée de leur sang, vers ce Siège « racine et mère de l'Eglise catholique 3 » ; qu'ils reviennent non dans l'idée et l'espoir que l'Eglise du Dieu vivant, colonne et fondement de la vérité 4 rejettera l'intégrité de la foi et tolérera leurs erreurs, mais pour se confier à son magistère et à sa conduite. Plaise à Dieu que Nous voyions ce que tant de Nos prédécesseurs n'ont pu voir, que Nous puissions embrasser avec un cœur de père les fils dont nous déplorons la funeste séparation ; plaise à Dieu Notre Sauveur, qui veut sauver tous les hommes et les amener à la connaissance de la vérité 1, d'écouter Notre ardente prière, qu'il daigne appeler à l'unité de l'Eglise tous les égarés. En cette affaire d'une telle importance, Nous prenons et voulons prendre pour avocate la Bienheureuse Vierge Marie, Mère de la divine grâce, victorieuse de toutes les hérésies et secours des chrétiens, afin qu'elle Nous obtienne au plus tôt la venue de ce jour tant désiré où tous les hommes écouteront la voix de son divin Fils, gardant l'unité de l'Esprit dans le lien de la paix 2.
689
Vous savez, Vénérables Frères, combien Nous désirons cette union. Nous souhaitons que Nos fils le sachent aussi, non seulement ceux qui appartiennent à l'univers catholique, mais tous ceux qui sont séparés de Nous ; si ces derniers implorent dans une humble prière les lumières célestes, il n'est pas douteux qu'ils ne reconnaissent la seule et vraie Eglise de Jésus-Christ et qu'ils n'y entrent enfin, unis à Nous par une charité parfaite. Dans cette attente, comme gage des bienfaits divins et en témoignage de Notre paternelle bienveillance, Nous Vous accordons de tout cœur, Vénérables Frères, à vous, à votre clergé et à votre peuple, la Bénédiction Apostolique.
Donné à Rome, près St-Pierre, le 6 janvier, en la fête de l'Epiphanie de Notre-Seigneur Jésus-Christ, l'an 1928, de Notre Pontificat le sixième.
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3. S. CYPRIEN, Epist. XLVIII ad Cornelium, 3. PL 4, 541. — 4. I Tim. III, 15. — 1. I Tim. II, 4. — 2. Eph. IV, 3.
A suivre : De motione « Oecumenica », Pie XII, 20 décembre 1949.
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Re: L’Église, son institution, son unité.
.
Introduction, 690.
Principes directeurs :
1. Devoirs des évêques, 691-692.
2. Méthode à suivre :
a) Faux esprit irénique, 693-694.
b) Totale et intégrale exposition de la doctrine, 695.
c) Prudence dans les réunions mixtes, 696.
3. Ordonnances nouvelles :
a) Rappel de la législation de l'Eglise, 697.
b) Réunions locales autorisées par l'Ordinaire, 698.
c) Réunions plus importantes, 699.
d) Rôle de surveillance des Ordinaires, 700-701.
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1 1. Instruction de la Suprême Sacrée Congrégation du St-Office adressée à l'épiscopat du monde entier, sur le « Mouvement œcuménique ». AAS XIII (1950) 142-147.
( Tiré de AUX SOURCES DE LA VIE SPIRITUELLE, p. 391-398, par P. CATTIN — H. TH. CONUS, des Frères Prêcheurs, Éd. St-Paul, 1951.)
C. L'Œcuménisme
Instruction sur le « Mouvement œcuménique »,
sous Pie XII, le 20 décembre 1949 1
DE MOTIONE « OECUMENICA »
Instruction sur le « Mouvement œcuménique »,
sous Pie XII, le 20 décembre 1949 1
DE MOTIONE « OECUMENICA »
Introduction, 690.
Principes directeurs :
1. Devoirs des évêques, 691-692.
2. Méthode à suivre :
a) Faux esprit irénique, 693-694.
b) Totale et intégrale exposition de la doctrine, 695.
c) Prudence dans les réunions mixtes, 696.
3. Ordonnances nouvelles :
a) Rappel de la législation de l'Eglise, 697.
b) Réunions locales autorisées par l'Ordinaire, 698.
c) Réunions plus importantes, 699.
d) Rôle de surveillance des Ordinaires, 700-701.
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1 1. Instruction de la Suprême Sacrée Congrégation du St-Office adressée à l'épiscopat du monde entier, sur le « Mouvement œcuménique ». AAS XIII (1950) 142-147.
( Tiré de AUX SOURCES DE LA VIE SPIRITUELLE, p. 391-398, par P. CATTIN — H. TH. CONUS, des Frères Prêcheurs, Éd. St-Paul, 1951.)
Dernière édition par Louis le Lun 30 Juin 2014, 12:16 pm, édité 10 fois (Raison : Déposer un lien, présentation, correction du lien 691-692.)
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Re: L’Église, son institution, son unité.
Introduction
690
Bien que l'Eglise catholique ne prenne point part aux Congrès et autres réunions « œcuméniques », elle n'a jamais cessé, comme il ressort de plusieurs documents pontificaux, et elle ne cessera jamais à l'avenir de suivre avec le plus grand intérêt et d'aider par d'instantes prières tout effort fait en vue d'obtenir ce que le Christ Notre-Seigneur a tant à cœur, à savoir que tous ceux qui croient en lui soient consommés dans l'unité 2.
Elle embrasse, en effet, d'une affection vraiment maternelle, tous ceux qui reviennent à elle comme à l'unique véritable Eglise du Christ ; on ne peut donc assez approuver et promouvoir tous les projets et entreprises qui, avec le consentement de l'autorité ecclésiastique, ont été réalisés et le sont encore, soit pour instruire dans la foi ceux qui sont en voie de se convertir, soit pour la faire connaître plus parfaitement aux convertis.
Or, dans plusieurs parties du monde…
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2. S. JEAN II, 23.
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Re: L’Église, son institution, son unité.
Principes directeurs :
1. Devoirs des évêques
691
Or, dans plusieurs parties du monde, soit à cause des événements extérieurs et du changement des dispositions intérieures, soit surtout grâce aux prières communes des fidèles, sous l'inspiration de la grâce du Saint-Esprit, le désir s'est fait de jour en jour plus vif dans le cœur de beaucoup d'hommes séparés de l'Eglise catholique que tous ceux qui croient au Christ Notre-Seigneur reviennent à l'unité. Il y a là, pour les fils de la véritable Eglise, une source de sainte joie dans le Seigneur et une invitation à aider tous ceux qui cherchent sincèrement la vérité, en demandant pour eux à Dieu, par d'instantes prières, la lumière et la force nécessaires. Certaines tentatives faites jusqu'à ce jour, soit par des personnes isolées, soit par des groupements pour réconcilier avec l'Eglise catholique les chrétiens qui en sont séparés, bien qu'elles soient inspirées par d'excellentes intentions, ne sont pas toujours fondées sur des principes justes et, même quand elles le sont, ne sont pas à l'abri de certains dangers, comme l'expérience l'a déjà démontré. Aussi, cette Suprême S. Congrégation, à qui incombe le soin de conserver dans son intégrité et de protéger le dépôt de la foi, a-t-elle cru opportun de rappeler et d'imposer les prescriptions suivantes :
Comme cette « réunion » …
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Re: L’Église, son institution, son unité.
Principes directeurs :
1. Devoirs des évêques (suite)
692
Comme cette « réunion » appartient avant tout à la fonction et au devoir de l'Eglise, les évêques que le Saint-Esprit a établis pour gouverner l'Eglise de Dieu 1 doivent y prêter leur attention avec une sollicitude particulière. Ils ne doivent donc pas seulement veiller diligemment et efficacement sur tout ce mouvement, mais encore le promouvoir et le diriger avec prudence, d'abord pour aider ceux qui cherchent la vérité et la véritable Eglise, mais aussi pour écarter des fidèles les dangers qui résultent facilement de l'activité de ce « mouvement ».
C'est pourquoi ils doivent tout d'abord connaître parfaitement tout ce que ce « mouvement » a établi et fait dans leur diocèse. Dans ce but, ils nommeront des prêtres capables qui, fidèles à la doctrine et aux directives du Saint-Siège, par exemple dans les Encycliques Satis cognitum 1, Mortalium animos 2 et Mystici Corporis Christi 3, suivront de près tout ce qui concerne le « mouvement » et leur en référeront de la manière et au temps fixés.
Ils exerceront une vigilance toute particulière sur les publications que les catholiques éditent sous une forme quelconque en cette matière et ils exigeront l'observance des canons De prævia censura librorum eorumque prohibitione (can. 1384 et ss.). Ils ne manqueront pas de faire de même au sujet des publications des non-catholiques en ce qui concerne l'édition, la lecture ou la vente qu'en feraient les catholiques.
Ils procureront également avec diligence aux non-catholiques désireux de connaître la foi catholique tous les moyens utiles à ce dessein ; ils désigneront des personnes et ils ouvriront des bureaux auxquels ces non-catholiques pourront s'adresser et demander conseil ; ils veilleront avec d'autant plus de soin à ce que ceux qui sont déjà convertis trouvent facilement le moyen de s'instruire exactement et plus profondément de la foi catholique et d'être formés activement à la pratique d'une vie religieuse fervente au moyen de réunions et d'associations bien adaptées, de retraites et d'autres pratiques de piété.
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1. Actes xx, 28. —1. LEON XIII, Lettre Encyclique Satis cognitum du 29 juin 1896. ASS XXVIII (1895-1896) 708-739. Cf. SVS nn. 600-668. — 2. PIE XI, Lettre Encyclique Mortalium animos du 6 janvier 1928. AAS xx (1928) 5-16. Cf. SVS nn. 669-689. — 3. PIE XII, Lettre Encyclique Mystici Corporis du 29 juin 1943. AAS xxxv (1943) 193-248. Cf. SVS nn. 752-846.
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Re: L’Église, son institution, son unité.
Principes directeurs:
2. Méthode à suivre :
a) Faux esprit irénique
693
Quant à la méthode à suivre dans ce travail, les évêques eux-mêmes prescriront ce qu'il faut faire, ce qu'il faut éviter, et ils exigeront que tous se conforment à leurs prescriptions. Ils veilleront de même à ce que, sous le faux prétexte qu'il faut beaucoup plus considérer ce qui nous unit que ce qui nous sépare, on ne nourrisse pas un dangereux indifférentisme, surtout chez ceux qui sont moins instruits des questions théologiques et dont la pratique religieuse est moins profonde. On doit éviter, en effet, que dans un esprit que l'on appelle aujourd'hui irénique, la doctrine catholique, qu'il s'agisse de dogme ou de vérités connexes, ne soit elle-même, par une étude comparée et un vain désir d'assimilation progressive des différentes professions de foi, assimilée ou accommodée en quelque sorte aux doctrines des dissidents, au point que la pureté de la doctrine catholique ait à en souffrir ou que son sens véritable et certain en soit obscurci.
694
Ils écarteront aussi cette manière dangereuse de s'exprimer qui donnerait naissance à des opinions erronées et à des espoirs fallacieux qui ne pourront jamais se réaliser, en disant par exemple que l'enseignement des Souverains Pontifes, dans les Encycliques sur le retour des dissidents à l'Eglise, sur la constitution de l'Eglise, sur le Corps mystique du Christ, ne doit pas être tellement pris en considération puisque tout n'est pas de foi ou, ce qui est pire encore, que dans les matières dogmatiques, même l'Eglise catholique ne possède pas la plénitude du Christ, mais qu'elle peut être perfectionnée par les autres Eglises. Ils empêcheront soigneusement et avec une réelle insistance qu'en exposant l'histoire de la Réforme et des Réformateurs, on n'exagère tellement les défauts des catholiques et on ne dissimule tellement les fautes des Réformateurs, ou bien qu'on ne mette tellement en lumière des éléments plutôt accidentels, que Ton ne voie et ne sente presque plus ce qui est essentiel, la défection de la foi catholique. Ils veilleront enfin à ce que, par un zèle exagéré et faux, ou par imprudence et excès d'ardeur dans l'action, on ne nuise plutôt au but poursuivi qu'on ne le serve.
La doctrine catholique doit par conséquent...
Dernière édition par Louis le Ven 07 Mar 2014, 7:04 am, édité 1 fois (Raison : Déposer un lien)
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Re: L’Église, son institution, son unité.
Principes directeurs :
2. Méthode à suivre :
b) Totale et intégrale exposition de la doctrine
695
La doctrine catholique doit par conséquent être proposée et exposée totalement et intégralement ; il ne faut point passer sous silence ou voiler par des termes ambigus ce que la vérité catholique enseigne sur la vraie nature et les étapes de la justification, sur la constitution de l'Eglise, sur la primauté de juridiction du Pontife Romain, sur la seule véritable union par le retour des chrétiens séparés à l'unique véritable Eglise du Christ. On pourra sans doute leur dire qu'en revenant à l'Eglise ils ne perdront rien du bien qui, par la grâce de Dieu, est réalisé en eux jusqu'à présent, mais que par leur retour ce bien sera seulement complété et amené à sa perfection. On évitera pourtant de parler sur ce point d'une manière telle que, en revenant à l'Eglise, ils s'imaginent apporter à celle-ci un élément essentiel qui lui aurait manqué jusqu'ici. Il faut leur dire ces choses clairement et sans ambiguïté, d'abord parce qu'ils cherchent la vérité, ensuite parce que, en dehors de la vérité, il ne pourra jamais y avoir une union véritable.
En ce qui regarde les réunions et les conférences mixtes...
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Re: L’Église, son institution, son unité.
Principes directeurs :
2. Méthode à suivre :
c) Prudence dans les réunions mixtes
696
En ce qui regarde les réunions et les conférences mixtes entre catholiques et non-catholiques, qui dans les derniers temps ont été organisées en beaucoup d'endroits pour promouvoir la « réunion » dans la foi, la vigilance et les directives des Ordinaires sont particulièrement nécessaires. Car si elles offrent l'occasion désirée de répandre chez les non-catholiques la connaissance de la doctrine catholique le plus souvent encore trop peu connue d'eux, elles créent facilement, pour les catholiques, un grave danger d'indifférentisme. Là où l'on voit poindre l'espoir d'un bon résultat, l'Ordinaire prendra des mesures pour que tout soit bien dirigé, en désignant des prêtres particulièrement préparés pour ce genre de réunions, qui sachent exposer et défendre, comme il convient, la doctrine catholique. Les fidèles ne doivent pas fréquenter ces réunions sans l'autorisation particulière de l'autorité ecclésiastique qui ne sera accordée qu'à des fidèles qui sont connus comme bien instruits et fermes dans la foi. Mais là où n'apparaît pas l'espoir de bons résultats ou si la chose présente par ailleurs des dangers spéciaux, on écartera prudemment les fidèles de ces réunions et celles-ci seront dissoutes à temps ou amenées peu à peu à disparaître. Comme l'expérience enseigne que les grandes réunions de ce genre portent peu de fruit et généralement sont plus dangereuses, on ne les autorisera qu'après un examen très sérieux.
Aux colloques entre théologiens catholiques et non catholiques, on n'enverra que des prêtres qui, par leur science théologique et leur ferme adhésion aux principes et normes établis en cette matière par l'Eglise, se seront montrés vraiment aptes à ce ministère.
Toutes ces conférences ou réunions…
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Re: L’Église, son institution, son unité.
Principes directeurs :
3. Ordonnances nouvelles :
a) Rappel de la législation de l'Eglise,
697
Toutes ces conférences ou réunions, publiques ou non publiques, d'un large accès ou non, organisées de commun accord pour que chacune des deux parties, catholique et non catholique, traite pour en discuter sur un pied d'égalité des questions de foi et de morale et expose, comme lui étant propre, une doctrine de sa confession, sont soumises aux prescriptions de l'Eglise qui ont été rappelées par l'Avertissement Cum compertum, émané de cette S. Congrégation le 5 juin 1948 1 . Les réunions mixtes ne sont donc pas absolument prohibées, mais elles ne peuvent avoir lieu qu'avec l'autorisation préalable de l'autorité ecclésiastique compétente. Ne sont pas soumises au Monitum les instructions catéchétiques, même données à un groupe, ni les conférences dans lesquelles la doctrine catholique est exposée à des non-catholiques qui veulent se convertir, même si, à cette occasion, les non-catholiques exposent la doctrine de leur Eglise pour apprendre clairement et se rendre compte de ce en quoi leur doctrine s'accorde avec la doctrine catholique et en quoi elle en diffère. Ce Monitum ne vise pas non plus les réunions mixtes de catholiques et de non-catholiques, dans lesquelles il n'est pas question des matières de foi et de morale, mais où l'on discute de la manière dont, en unissant ses efforts, on défendra les principes du droit naturel ou de la religion chrétienne contre les ennemis de Dieu aujourd'hui unis entre eux, ni les réunions dans lesquelles on traite du rétablissement de l'ordre social et d'autres questions du même genre. Il est évident que même dans ces réunions il n'est pas permis aux catholiques d'approuver ou de concéder ce qui ne concorderait pas avec la Révélation divine et la doctrine de l'Eglise, même en matière sociale.
Quant aux conférences et aux réunions locales…
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1. AAS XL (1948) 257.
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Re: L’Église, son institution, son unité.
Principes directeurs :
3. Ordonnances nouvelles :
b) Réunions locales autorisées par l'Ordinaire
698
Quant aux conférences et aux réunions locales qui, d'après ce qu'on vient de dire, sont touchées par le Monitum, les Ordinaires de lieux reçoivent, pour trois ans à compter de la promulgation de cette Instruction, le pouvoir de donner la permission du Saint-Siège, qui est préalablement requise, mais aux conditions suivantes, à savoir :
1° que l'on évite absolument toute participation mutuelle aux fonctions sacrées ;
2° que les conversations soient dûment surveillées et dirigées ;
3° qu'à la fin de chaque année on fasse savoir à cette S. Congrégation en quels lieux ces réunions se sont tenues et quelles expériences l'on en a recueillies.
Au sujet des colloques entre théologiens…
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Re: L’Église, son institution, son unité.
Principes directeurs :
3. Ordonnances nouvelles :
c) Réunions plus importantes
699
Au sujet des colloques entre théologiens dont on a parlé ci-dessus, la même faculté est accordée, pour le même temps, à l'Ordinaire du territoire où ces colloques ont lieu ou à l'Ordinaire commun, délégué de mutuel accord par les autres Ordinaires pour diriger cette œuvre, aux conditions ci-dessus mentionnées, pourvu cependant que chaque année on fasse rapport à cette S. Congrégation sur les questions traitées, les personnes qui y ont pris part et ceux qui, de chaque côté, ont fait des rapports.
Quant aux conférences et réunions interdiocésaines ou nationales et internationales, il faut la permission préalable, particulière pour chaque cas, du Saint-Siège ; dans la demande, il faut ajouter l'indication des questions et matières à traiter et les noms des rapporteurs. Il n'est pas permis, avant d'avoir obtenu cette autorisation, d'entamer la préparation extérieure de ces réunions ou d'apporter son concours aux préparatifs faits par les non-catholiques.
Bien que dans ces réunions et conférences, il faille éviter toute participation quelconque aux fonctions sacrées, on n'interdit pas la récitation en commun de l'Oraison dominicale ou d'une prière approuvée par l'Eglise catholique, dite à l'ouverture et à la clôture de ces réunions.
Si c'est le droit et le devoir...
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Re: L’Église, son institution, son unité.
Principes directeurs :
3. Ordonnances nouvelles :
d) Rôle de surveillance des Ordinaires
700
Si c'est le droit et le devoir de chaque Ordinaire de surveiller, d'aider et de diriger cette œuvre dans son diocèse, une collaboration entre plusieurs évêques sera cependant opportune et même nécessaire pour établir des organismes et des institutions chargés de surveiller l'ensemble de cette activité, de l'examiner et de la diriger. Il appartiendra donc aux Ordinaires de s'entendre entre eux pour voir les moyens aptes à obtenir une uniformité convenable d'action et une liaison bien ordonnée.
701
Les supérieurs religieux sont obligés de veiller à ce que leurs sujets se conforment strictement et fidèlement aux prescriptions du Saint-Siège ou des Ordinaires en cette matière.
Pour que cette œuvre magnifique de « réunion » de tous les chrétiens dans l'unique vraie foi et dans l'unique vraie Eglise devienne de jour en jour davantage une part de choix de la charge d'âmes universelle et que tout le peuple catholique implore de Dieu avec plus d'instance ce « retour à l'union », il sera certainement utile que l'on fasse connaître aux fidèles d'une manière opportune, par exemple par des lettres pastorales, ces problèmes et ces efforts, les prescriptions de l'Eglise en la matière et les raisons qui les inspirent.
Tous, mais surtout les prêtres et les religieux, doivent être stimulés et enflammés de zèle afin que, par leurs prières et leurs sacrifices, ils s'efforcent de féconder et de promouvoir cette œuvre ; qu'on rappelle à tous que rien ne prépare plus efficacement à ceux qui sont encore dans l'erreur les voies à l'acceptation de la vérité et de l'Eglise que la foi des catholiques prouvée par la pureté de leurs mœurs.
Donné à Rome, au palais du St-Office, le 20 décembre 1949.+ FRANÇOIS, card. MARCHETTI-SELVAGGIANI, secrétaire
ALFRED OTTAVIANI,
assesseur.
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