SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.
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à suivre…
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"OR FÉLIX, QUI CONNAISSAIT TRÈS BIEN CETTE DOCTRINE, LES AJOURNA, DISANT:
« LORSQUE LE TRIBUN LYSIAS SERA VENU, JE JUGERAI VOTRE AFFAIRE ».
ET IL ORDONNA À UN CENTURION DE GARDER PAUL, MAIS EN LUI DONNANT PLUS DE LIBERTÉ,
ET SANS EMPÊCHER QU'AUCUN DES SIENS LE SERVIT OU LE VISITAT."
(Actes XXIV, v.22 — Actes XXV, v.22)
Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE.
1.-3. Paul comparaît devant Félix, Festus et le roi Agrippa. — Il en appelle à César.
4. et 5. Nul ne peut nuire à qui ne se nuit pas à lui-même. — Malheur de l'homme injuste.
2. Considérez que le gouverneur communique cette affaire à Agrippa, pour que d'autres que lui-même, à savoir: le roi, l'armée et Bérénice en soient informés. Et Paul est ainsi amené à présenter encore une fois sa défense: "Quelques jours après, le roi Agrippa et Bérénice vinrent à Césarée pour saluer Festus. Et comme ils y demeurèrent plusieurs jours, Festus parla de Paul au roi, disant: Il y a un homme que Félix a laissé prisonnier; et que les princes des prêtres et les anciens des Juifs vinrent accuser devant moi pendant que j'étais à Jérusalem, me demandant sa condamnation Je leur répondis: Ce n'est point la coutume des Romains de condamner à mort un homme avant que l'accusé ait ses accusateurs présents, et qu'on lui ait donné la liberté de se justifier du crime dont on l'accuse. Après donc qu'ils furent arrivés ici, je m'assis, sans différer, et dès le lendemain, sur le tribunal, et j'ordonnai qu'on amenât cet homme.
Ses accusateurs ayant paru, ne lui reprochaient aucun des crimes dont je le soupçonnais. Ils l'accusaient seulement de quelques débats touchant leur superstition, et sur un certain Jésus mort, que Paul assurait être vivant. Et ne sachant comment décider cette question, je lui demandai s'il voulait aller à Jérusalem, et y être jugé sur les points dont on l'accusait: Mais Paul en ayant appelé, et voulant que sa cause fût réservée à la connaissance d'Auguste, j'ai ordonné qu'on le gardât jusqu'à ce que je l'envoie à César. Et Agrippa dit à Festus: Je voudrais moi-même entendre cet homme. — Vous l'entendrez demain, dit Festus (Actes XXV, 13-22) ". Considérez ce nouvel exposé de l'accusation…
SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS
SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN, licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de
l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc. 1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APÔTRES.
Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Cette dernière homélie a été traduite par M. JEANNIN.
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ANALYSE.
1.-3. Paul comparaît devant Félix, Festus et le roi Agrippa. — Il en appelle à César.
4. et 5. Nul ne peut nuire à qui ne se nuit pas à lui-même. — Malheur de l'homme injuste.
2.(suite) Considérez ce nouvel exposé de l'accusation des Juifs, tel qu'il est fait, non plus par Paul, mais par le gouverneur. "Les princes des prêtres et les anciens des Juifs", dit-il, "vinrent l'accuser devant moi, me demandant sa condamnation. Je leur répondis... " Voyez ce qu'il répond à leur confusion: "Ce n'est pas la coutume dos Romains de livrer un homme à ceux qui demandant sa mort", c'est-à-dire, qu'il est absolument impossible de vous le livrer, avant de lui avoir permis de rendre compte de sa conduite: Ayant donc suivi cette coutume avant de condamner Paul, il n'a trouvé aucun grief: et voilà pourquoi il est dans la perplexité touchant cette affaire, comme la suite le montre: "Ne sachant comment décider cette question". Il ne parle ainsi que pour voiler sa propre faute. Et pendant qu'il cherche à la voiler, Agrippa désire voir Paul. Remarquez que les gouverneurs, tout en ne cessant de repousser la haine des Juifs, sont souvent forcés d'agir contrairement à la justice, et de chercher des prétextes pour ajourner leur décision; car ce n'était pas sans savoir ce qu'il faisait, que Festus venait d'ajourner sa sentence. Mais Agrippa…
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Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Cette dernière homélie a été traduite par M. JEANNIN.
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1.-3. Paul comparaît devant Félix, Festus et le roi Agrippa. — Il en appelle à César.
4. et 5. Nul ne peut nuire à qui ne se nuit pas à lui-même. — Malheur de l'homme injuste.
2. (suite) Mais Agrippa, non seulement ne manifeste contre Paul aucun sentiment de répulsion, mais il veut même l'entendre: et il y a lieu de s'étonner qu'il ait aussi vivement désiré voir un homme qui était à ses yeux un accusé, bien qu'il le fût injustement. Et ceci serait encore une permission de la Providence. Aussi la femme même d'Agrippa entend Paul, comme son mari, et est admise dans l'assemblée. Et non seulement ils l'entendent, mais encore c'est en grande pompe qu'ils y viennent dans ce dessein, tant était vif le désir qu'ils en avaient ! Car, à défaut, il n'eût pas cherché à l'entendre, et s'il n'eût pas eu de Paul une haute idée, il n'eût pas admis sa femme à l'entendre avec lui. Et il me semble que, de son côté, celle-ci ne le désirait pas moins vivement. Remarquez aussi de quelle manière Paul s'empresse d'exposer sa doctrine, non seulement touchant la foi en la rémission des péchés, mais encore sur les règles de la conduite humaine. Mais reprenons ce qui a été…
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Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Cette dernière homélie a été traduite par M. JEANNIN.
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1.-3. Paul comparaît devant Félix, Festus et le roi Agrippa. — Il en appelle à César.
4. et 5. Nul ne peut nuire à qui ne se nuit pas à lui-même. — Malheur de l'homme injuste.
2. (suite) Mais reprenons ce qui a été dit plus haut: "C'est assez maintenant, allez; je vous appellerai, quand il en sera temps". Quel aveuglement ! Pendant que Paul lui faisait entendre sa parole, il s'attendait à recevoir de lui de l'argent ! Et, chose plus étrange encore; après s'être entretenu avec lui, il, ne le mit pas en liberté; mais comme il était arrivé au terme de son administration, voulant plaire aux Juifs, il laissa Paul en prison, prouvant par là qu'il n'était pas seulement l'esclave de l'argent, mais encore de l’opinion.
— Misérable, comment peux-tu chercher à obtenir de l'argent d'un homme qui prêche le mépris de l'argent ? Et ce qui montre qu'il n'en reçut pas, c'est qu'il laissa Paul en prison; il l'eût mis en liberté, s'il en eût reçu. Ainsi, Paul prêchait sur la tempérance, pendant que le gouverneur s'abandonnait à ces vaines espérances de profit, sans toutefois oser lui rien demander; car c'est le propre de la méchanceté d'être lâche et de se méfier de tout. Il se contentait donc d'espérer; et il était tout naturel qu'il cherchât à plaire aux Juifs, ayant été si longtemps gouverneur de leur pays.
"Festus", dit notre texte, "étant donc arrivé dans sa province, les princes des prêtres et les premiers d'entre les Juifs vinrent vers lui pour accuser Paul". Ce fut donc sans retard, et dès son arrivée, que les prêtres vinrent; et ils n'eussent fait aucune difficulté de se rendre à Césarée, s'il ne les avait prévenus, puisqu'ils se présentent aussitôt qu'il est arrivé. "Et étant descendu à Césarée, il y passe dix jours". Probablement, à ce que je vois…
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2. (suite) Probablement, à ce que je vois, pour être à la disposition de ceux qui veulent le corrompre. Or Paul était en prison. "Et ils lui demandaient qu'il le fit amener à Jérusalem." Et pourquoi le lui demandaient-ils comme une faveur, s'il était juste qu'il fût puni de mort? Mais Festus lui-même découvrit si nettement les menées des Juifs, qu'il s'écria dans l'assemblée: "Vous tous qui êtes ici présents, vous voyez cet homme contre qui toute la nation juive m'a sollicité". En effet, par ce mot: "M'a sollicité", il fait clairement allusion à cette faveur qu'ils lui ont demandée. Et on voit que, dès ce moment, ils voulaient le pousser à rendre sa sentence, redoutant l'effet des paroles de Paul. Que craignez-vous ? Pourquoi vous hâter ainsi ? En effet, c'est une chose notoire "que Paul est gardé à vue". Est-ce qu'il pourrait fuir ? "Que les principaux d'ente vous", dit-il, "l'accusent". Voilà de nouveau ses accusateurs présents à Césarée, voilà de nouveau Paul tiré de sa prison. "Et le lendemain s'étant assis sur son tribunal". Voyez comme, aussitôt arrivé…
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4. et 5. Nul ne peut nuire à qui ne se nuit pas à lui-même. — Malheur de l'homme injuste.
3. Voyez comme, aussitôt arrivé, il s'est assis sur son tribunal, tant ils ont mis d'ardeur à le pousser, à le presser. Et n'ayant pas encore été en rapport avec les Juifs, n'ayant pas encore reçu des preuves de leur déférence, il ne pouvait pas répondre autrement qu'il l'a fait: mais lorsqu'il fut venu à Jérusalem, lui aussi cherche à leur plaire; seulement, il y met de la ruse, et écoutez comment; car le texte sacré ajoute: "Voulez-vous aller à Jérusalem, et y être jugé devant moi touchant ces choses ?" Comme s'il disait: "Je ne vous livre pas à eux, mais je serai moi-même votre juge". Il dit cela, et le laisse ainsi maître du parti à prendre, afin de le séduire, pour ainsi dire, par ces ménagements et par ces égards. Car, s'il eût parlé sur le ton du commandement; il eût paru tout à fait inconvenant de vouloir mander à Jérusalem celui qui avait été trouvé innocent à Césarée. Et Paul se garde bien de dire…
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1.-3. Paul comparaît devant Félix, Festus et le roi Agrippa. — Il en appelle à César.
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3. (suite) Et Paul se garde bien de dire: "Je ne veux pas", de peur d'irriter le juge encore davantage; mais il s'exprime de nouveau, comme il l'a fait, en toute liberté, et dit: "Je suis devant le tribunal de César; c'est là qu'il faut que je sois jugé". Admirable fierté! Voyez le raisonnement qu'il leur oppose; c'est comme s'il disait pour sa justification: Ces hommes m'ont déjà fait sortir une fois de leur ville, et ils croient me condamner en montrant que j'ai manqué à César. Eh bien ! C'est par celui même à qui j'ai manqué que je veux être jugé. Et il ajoute: "Je n'ai nui en rien aux Juifs, comme vous le savez vous-même mieux que personne". Il touche légèrement par ces mots au désir que ressentait le juge de plaire aux Juifs; puis, arrivant finalement à sa conclusion: "Si j'ai fait quelque chose qui mérite la mort, je ne refuse pas de mourir". C'est comme s'il disait: Je prononce la sentence contre moi-même.
Et ce n'est pas là le discours d'un homme qui se condamne lui-même à la mort, mais d'un homme qui croit fermement à ses propres paroles. En effet, pour qu'une plaidoirie puisse convaincre et toucher, il faut qu'une noble assurance l'accompagne. "Mais s'il n'y a rien de véritable dans toutes les accusations qu'ils dirigent contre, moi, personne ne peut me livrer entre leurs mains". Qu'est-ce à dire ? Il ne le pourrait pas, quand même il le voudrait. Il ne dit pas: Je ne mérite pas la mort, ou bien, je ne mérite pas d'être absous. Il se borne à dire: Je suis prêt à être jugé par César, et se souvenant en ce moment du songe qu'il avait eu, il n'en a que plus d'assurance pour en appeler à César. Et il ne dit pas: "Vous ne pouvez pas", mais: "Personne ne peut"; et il ajoute: "J'en appelle à César", parole qui n'a rien d'offensant pour le gouverneur. "Alors Festus, après en avoir conféré avec l'assemblée, répondit:. Vous; en avez appelé à César, vous irez devant César". Avez-vous remarqué avec quelle faveur…
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1.-3. Paul comparaît devant Félix, Festus et le roi Agrippa. — Il en appelle à César.
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3. (suite] Avez-vous remarqué avec quelle faveur il traite les Juifs ? En effet, conférer avec les accusateurs, c'est, de la part d'un juge, un acte de faveur; c'est le propre d'un esprit déjà gagné et séduit, et qui trouble l'ordre rigoureux qui doit présider à un débat judiciaire. Voyez-le ajournant de nouveau son jugement, et, par suite de cet ajournement, voyez comme Paul trouve dans les embûches qu'on lui tend, une occasion nouvelle de prêcher sa doctrine. En effet, la Providence permet qu'il soit amené à Jérusalem, entouré de gardes; et sans que personne, dans le trajet, l'importune ou lui tende des pièges.
Autre chose était d'arriver purement et simplement à Jérusalem, autre chose d'y arriver pour un pareil motif. Son arrivée même fut pour les Juifs une occasion de s'y rassembler de toutes parts. Puis un certain temps se passe pendant son séjour à Jérusalem, afin que vous appreniez que, même quand ils ont tout-le temps nécessaire pour préparer leurs attaques, ses ennemis ne sauraient prévaloir contre luit quand Dieu ne le leur permet pas. "Le roi Agrippa et Bérénice descendirent à Césarée". Cet Agrippa, qui est aussi appelé Hérode Agrippa, me paraît être un autre que celui qui mit Jacques à mort; il est le quatrième des Hérodes, immédiatement après celui-ci. — Voyez maintenant les ennemis de Paul s'accordant…
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1.-3. Paul comparaît devant Félix, Festus et le roi Agrippa. — Il en appelle à César.
4. et 5. Nul ne peut nuire à qui ne se nuit pas à lui-même. — Malheur de l'homme injuste.
3. (suite) — Voyez maintenant les ennemis de Paul s'accordant et se concertant entre eux, comme malgré eux. Comme il y avait foule pour assister à cette affaire, Agrippa éprouva aussi le désir d'entendre les débats; et il ne se borne pas à venir les entendre, il y a plus: il se rend en grande pompe dans l'assemblée. Et voyez la manière dont le gouverneur se justifie: "Comme lui-même en a appelé à Auguste, j'ai résolu de lui envoyer cet homme sur le compte duquel je n'ai rien de certain à écrire à l'empereur". Telle est la décision de Festus, et ainsi se montre au grand jour la cruauté des Juifs. Car en parlant de la sorte, le gouverneur n'est pas suspect.
Mais Dieu permet qu'il parle ainsi, pour que les Juifs soient condamnés même par sa bouche; et après que tous les auront ainsi condamnés, alors Dieu lui-même enverra son châtiment. Or, examinez bien: Lysias les a condamnés Félix les a condamnés, Festus, et ceux-là même qui voulaient leur être agréables, les ont condamnés, Agrippa les a condamnés. Que faut-il de plus ? Les pharisiens eux-mêmes…
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Dernière édition par ROBERT. le Jeu 04 Sep 2014, 10:57 am, édité 1 fois (Raison : mise en forme)
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4. et 5. Nul ne peut nuire à qui ne se nuit pas à lui-même. — Malheur de l'homme injuste.
3. (suite) Les pharisiens eux-mêmes les condamnèrent. Et que Festus lui-même les ait condamnés, c'est ce que vous pouvez entendre de sa bouche. "Ils n'intentaient contre lui aucune accusation touchant les choses dont je m'étais attendu qu'ils l'accuseraient". Ils ont bien avancé certaines choses, mais ils n'ont rien prouvé. Les embûches dressées par eux à Paul, et l'audace même avec laquelle ils l'accusaient, faisaient bien conjecturer qu'ils seraient en état de donner cette preuve; mais l'examen de l'affaire a fait tomber ces conjectures. "Relativement", dit-il, "à un certain Jésus mort". Cette expression : "Un certain", est ici bien placée dans la bouche d'un homme élevé en dignité, et qui ne s'occupe pas des détails. C'est pour la même raison qu'il ajoute: "Ne sachant donc quelle résolution je devais prendre dans cette affaire".
Effectivement, la recherche de ces sortes de choses dépassait la portée d'esprit d'un tel juge. — Mais si tu es dans l'embarras, pourquoi l'entraînes-tu à Jérusalem ? C'est pourquoi Paul, qui décline son jugement, en appelle à César, en disant: "Me voici devant le tribunal de César; c'est là qu'il faut que je sois jugé"; car on l'accusait de rébellion contre César. Entendez-vous cet appel ? Entendez-vous les Juifs formant de nouveaux complots, préparant de nouveaux troubles ? Tout cela fit naître dans le cœur d'Agrippa…
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Re: SUITE DU COMMENTAIRE DES ACTES DES APÔTRES PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.
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"OR FÉLIX, QUI CONNAISSAIT TRÈS BIEN CETTE DOCTRINE, LES AJOURNA, DISANT:
« LORSQUE LE TRIBUN LYSIAS SERA VENU, JE JUGERAI VOTRE AFFAIRE ».
ET IL ORDONNA À UN CENTURION DE GARDER PAUL, MAIS EN LUI DONNANT PLUS DE LIBERTÉ,
ET SANS EMPÊCHER QU'AUCUN DES SIENS LE SERVIT OU LE VISITAT."
(Actes XXIV, v.22 — Actes XXV, v.22)
Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE.
1.-3. Paul comparaît devant Félix, Festus et le roi Agrippa. — Il en appelle à César.
4. et 5. Nul ne peut nuire à qui ne se nuit pas à lui-même. — Malheur de l'homme injuste.
4. Tout cela fit naître dans le cœur d'Agrippa un vif désir de l'entendre. Et Festus lui accorde cette satisfaction, et la gloire de Paul n'en éclate que davantage. Tel est, ainsi que je l'ai dit, tout l'effet des menées ourdies contre lui. Sans ces menées, aucun magistrat n'eût daigné l'entendre sur ces choses, aucun ne l'eût entendu avec ce grand calme et ce profond silence. Et, en apparence, Paul ne fait qu'enseigner et se justifier; mais, en réalité, c'est une harangue pleine de dignité qu'il fait entendre. Ne considérons donc pas toujours comme un malheur les mauvais desseins formés contre nous. Tant que nous ne nous dresserons pas des embûches à nous-mêmes, personne ne pourra nous en dresser, ou, pour mieux dire, on nous en dressera; mais, loin de nous faire aucun mal, on nous sera d'une grande utilité, de sorte qu'il dépend de nous d'être maltraité ou de ne pas l'être.
Oui, je vous l'atteste, je vous le dis de ma plus grande voix, que je voudrais rendre plus retentissante que la trompette, et je monterais volontiers sur une hauteur pour vous crier: Aucun homme habitant cette terre ne pourra faire de mal à un chrétien; et que dis-je, aucun homme ? Il n'y a ni mauvais génie, ni tyran, ni diable, qui puisse lui nuire, s'il ne se fait pas du tort à lui-même; et quoi qu'on essaye pour nous faire du mal, on l'essayera en vain. Car, comme aucun des hommes qui sont…
SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS
SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN, licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de
l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc. 1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APÔTRES.
Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Cette dernière homélie a été traduite par M. JEANNIN.
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Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE.
1.-3. Paul comparaît devant Félix, Festus et le roi Agrippa. — Il en appelle à César.
4. et 5. Nul ne peut nuire à qui ne se nuit pas à lui-même. — Malheur de l'homme injuste.
4. (suite) Car, comme aucun des hommes qui sont sur la terre ne saurait nuire à un ange, de même aucun homme ne saurait nuire à un homme. Il y a plus: l'homme ne pourra même pas nuire à son semblable tant qu'il restera bon. Ne pouvant donc recevoir aucun dommage, ni faire aucun dommage à autrui, où trouverait-il son égal ? Car c'est pour lui un autre avantage qui ne le cède en rien aux deux premiers, de ne pas vouloir nuire à autrui. L'homme est donc une espèce d'ange: il est semblable à Dieu. En effet, Dieu possède ces perfections, seulement il les a par nature, tandis que l'homme les tient de sa propre volonté.
Il ne peut donc ni éprouver quelque dommage, ni en faire éprouver à autrui. Il ne le peut pas, non par impuissance (car l'impuissance est tout le contraire); je veux dire qu'il n'en est pas capable. Sa nature est telle, qu'elle ne comporte ni l'un ni l'autre; car faire du tort à autrui, ne serait qu'une autre espèce de dommage qu'il se ferait à lui-même. Nuire à autrui, se nuire à soi-même, ces deux façons d'agir sont équivalentes, et c'est ainsi qu'il se fait que nos plus grands péchés proviennent du tort que nous nous faisons à nous-mêmes. Ainsi le chrétien ne peut pas éprouver de dommage; par cette raison même qu'il ne peut pas en causer. Vérifions ensemble, si vous le voulez bien…
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SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN, licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de
l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc. 1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APÔTRES.
Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Cette dernière homélie a été traduite par M. JEANNIN.
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(Actes XXIV, v.22 — Actes XXV, v.22)
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ANALYSE.
1.-3. Paul comparaît devant Félix, Festus et le roi Agrippa. — Il en appelle à César.
4. et 5. Nul ne peut nuire à qui ne se nuit pas à lui-même. — Malheur de l'homme injuste.
4. (suite) Vérifions ensemble, si vous le voulez bien, en discutant les faits et les prenant par le détail, vérifions la justesse de cette assertion, que, nuire aux autres, c'est se nuire à soi-même. Supposez qu'un homme en offense un autre, qu'il l'outrage, qu'il le vole; à qui donc cause-t-il du dommage ? N'est-ce pas à lui-même premièrement ? Il n'est personne qui ne voie cela clairement. L'offensé en éprouve un préjudice dans ses biens, et l'offenseur dans son âme; son âme est vouée à la perdition et au châtiment. Qu'un homme porte envie à un autre: à qui donc le premier fait-il du tort ? Dites-moi, n'est-ce pas à lui-même ? Oui, tel est le caractère de l'injustice: elle commence par causer une infinité de maux à celui qui s'en rend coupable; elle en fait peu à sa victime; que dis-je ? Elle ne se contente pas de ne lui faire que peu de mal, on peut même dire qu'elle lui est utile. Vous faut-il d'autres preuves ? Eh bien, j'ajouterai:
Supposons d'un côté (car tout est là), supposons un homme qui n'a que peu de bien, ou si vous voulez, qui n'a que le nécessaire pour vivre; et, d'un autre côté, un homme riche qui a tout en abondance, qui a beaucoup de pouvoir. Et supposons, en outre, que celui ci s'empare du peu de bien possédé par l'autre, qu'il le dépouille, qu'il le livre aux tourments de la faim, et que lui-même vive dans les délices, en faisant servir à ses plaisirs ce qu'il a injustement ravi à l'autre; en agissant ainsi, on peut dire que non seulement il ne lui a pas nui, mais encore qu'il lui a été utile. Quant à lui-même, et pour ce qui le concerne, non seulement il ne s'est procuré aucune utilité, mais il s'est même causé un grand dommage. Et comment ? Dans cette vie les remords le tourmentent, le déchirent chaque jour; et, autour de lui, tout le monde le condamne. A la suite de ces tortures, il entrevoit celles du jugement dernier. Nous voyons bien, me direz-vous…
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Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Cette dernière homélie a été traduite par M. JEANNIN.
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1.-3. Paul comparaît devant Félix, Festus et le roi Agrippa. — Il en appelle à César.
4. et 5. Nul ne peut nuire à qui ne se nuit pas à lui-même. — Malheur de l'homme injuste.
4. (suite) Nous voyons bien, me direz-vous, tout le mal que l'un de ces deux hommes se fait à lui-même, mais dites-nous quelle utilité l'autre retire de tout cela. Je vous réponds: Il y a un grand profit à souffrir et à supporter courageusement ses souffrances: les souffrances sont l'expiation de nos péchés; elles sont la grande école de la vertu, et comme l'apprentissage de la philosophie. Voyons donc lequel des deux est réellement malheureux. S'il est vraiment philosophe, l'un supportera avec courage les épreuves auxquelles il est soumis; l'autre sera nuit et jour dans les terreurs, dans la défiance. Est-ce celui-ci, ou celui-là, qui éprouve un véritable dommage ?
— Vous nous contez là des fables, dites-vous ? Eh quoi ?
Lorsqu’un homme n'a pas de quoi manger, et que, par suite, il se lamente, il est dans les angoisses, qu'il est forcé de mendier sans que personne lui donne, est-ce qu'il ne perd pas à la fois et son âme et son corps ?
— Je vous réponds:...
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(Actes XXIV, v.22 — Actes XXV, v.22)
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ANALYSE.
1.-3. Paul comparaît devant Félix, Festus et le roi Agrippa. — Il en appelle à César.
4. et 5. Nul ne peut nuire à qui ne se nuit pas à lui-même. — Malheur de l'homme injuste.
4. (suite) — Je vous réponds: C'est vous, au contraire, qui nous débitez des fables, et moi, je vous montre là réalité. Dites-moi: parmi les riches, n'en est-il pas qui sont dans les angoisses ? Et s'il en est ainsi, ne faut-il pas dire que la pauvreté n'est pas la cause de cet état ?
— Mais, du moins, dites-vous, l'un de ces deux hommes n'éprouve pas les tortures de la faim.
— Qu'est-ce à dire ? Il n'en sera que plus puni, pour avoir agi comme il fa fait, malgré ses richesses. Car ni la richesse ne rend l'homme fort, ni la pauvreté ne le rend faible; s'il en était ainsi, aucun de ceux qui vivent dans les richesses ne vivrait malheureux, et aucun de ceux qui vivent dans la pauvreté ne proférerait des imprécations contre lui-même. Mais je vais vous montrer plus clairement encore que c'est réellement de votre côté que sont les fables. Dites-moi: Paul était-il dans la pauvreté, ou dans les richesses ? Souffrait-il de la faim, ou non ? Nous pouvons ici l'entendre parler lui-même: "Dans la faim et dans la soif". (II Corinthiens XI, 27) Les prophètes souffraient-ils de la faim, ou non ? Eux aussi étaient dans les angoisses.
— Vous me citez encore Paul, vous me citez encore les prophètes, dites-vous, c'est-à-dire une ou deux douzaines d'hommes.
— D'où voulez-vous donc, que je tire mes preuves ?...
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1.-3. Paul comparaît devant Félix, Festus et le roi Agrippa. — Il en appelle à César.
4. et 5. Nul ne peut nuire à qui ne se nuit pas à lui-même. — Malheur de l'homme injuste.
4. (suite) — D'où voulez-vous donc, que je tire mes preuves ?
— Montrez-nous en quelques-uns, dites-vous, pris sur un grand nombre, qui supportent courageusement toutes ces épreuves.
— De tels exemples se produisent rarement, et les bons sont toujours en petit nombre. Mais, si vous le voulez, examinons la chose en elle-même. Voyons lequel des deux éprouve des inquiétudes plus poignantes; quel est celui des deux pour lequel elles sont plus légères. N'est-il pas vrai que si l'un deux est en souci pour sa nourriture de chaque jour, l'autre, bien que débarrassé de ce souci, est préoccupé d'une infinité d'autres choses ? Le riche, il est vrai, ne craint pas d'avoir à souffrir de la faim, mais il a d'autres craintes: souvent il craint pour sa propre vie. Le pauvre n'est pas exempt d'inquiétudes pour sa subsistance; mais, en compensation, il est exempt de beaucoup d'autres inquiétudes: il vit dans la sécurité, il a l'esprit tranquille, en repos. Au surplus, si commettre une injustice…
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ET IL ORDONNA À UN CENTURION DE GARDER PAUL, MAIS EN LUI DONNANT PLUS DE LIBERTÉ,
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(Actes XXIV, v.22 — Actes XXV, v.22)
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ANALYSE.
1.-3. Paul comparaît devant Félix, Festus et le roi Agrippa. — Il en appelle à César.
4. et 5. Nul ne peut nuire à qui ne se nuit pas à lui-même. — Malheur de l'homme injuste.
5. Au surplus, si commettre une injustice, loin d'être un mal, est un bien, pourquoi en rougissons-nous, pourquoi en éprouvons-nous de la confusion ? Pourquoi, lorsqu'on nous outrage, montrons-nous de l'indignation et le plus vif déplaisir ?
— Et s'il n'est pas beau d'être victime de l'injustice, pourquoi en tirons-nous vanité ? Pourquoi nous en glorifions-nous ? Pourquoi nous en faisons-nous un mérite ? Voulez-vous savoir pourquoi le second de ces états vaut mieux que le premier ? Considérez ceux qui sont dans l'un, et ceux qui sont dans l'autre. Pourquoi y a-t-il des lois ? Pourquoi y a-t-il des tribunaux ? Pourquoi y a-t-il des châtiments ? N'est-ce pas pour les premiers, que l'on traite de cette façon comme des malades ?
— Mais, dites-vous, il y a beaucoup de plaisir à faire le mal. — Laissons de côté les considérations tirées…
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(Actes XXIV, v.22 — Actes XXV, v.22)
Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE.
1.-3. Paul comparaît devant Félix, Festus et le roi Agrippa. — Il en appelle à César.
4. et 5. Nul ne peut nuire à qui ne se nuit pas à lui-même. — Malheur de l'homme injuste.
5. (suite) — Laissons de côté les considérations tirées de la vie future: n'examinons que l'état présent des choses. Qu'y a-t-il de plus malheureux qu'un homme qui est exposé à de tels soupçons ? Qu'y a-t-il de plus fragile ? Qu’y a-t-il de plus chancelant ? N'est-il pas constamment comme un homme qui fait naufrage ? S'il fait quelque action juste, on ne le croit pas. Ayant égard à ce qu'il est capable de faire, plutôt qu'à ce qu'il a fait, tous le condamnent; il a autant d'accusateurs qu'il compte de concitoyens: l’amitié même lui est interdite, car personne n'est désireux de devenir l'ami d'un homme qui a une telle réputation; personne n'est jaloux de partager sa déconsidération. Tous se détournent à son aspect, comme devant une bête féroce, ne voyant en cet homme injuste qu'un fléau, un pervers, un homicide, un ennemi de la nature entière. Si l'homme qui a fait du tort à son semblable tombe entre les mains de la justice, il n'a pas besoin de trouver un accusateur pour que la justice ait son cours, sa propre réputation se levant contre lui pour le condamner, mieux qu'un accusateur, quel qu'il fût, ne pourrait le faire. Il n'en est pas ainsi de celui qui…
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Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE.
1.-3. Paul comparaît devant Félix, Festus et le roi Agrippa. — Il en appelle à César.
4. et 5. Nul ne peut nuire à qui ne se nuit pas à lui-même. — Malheur de l'homme injuste.
5. (suite) Il n'en est pas ainsi de celui qui a été victime d'une injustice: tous sont ses protecteurs; tous compatissent à son malheur; tous lui tendent la main: il est en sûreté. S'il est beau de commettre une injustice, et si on peut le faire en toute sécurité, que quelqu'un ose avouer hautement qu'il est injuste; mais s'il ne l'ose pas, pourquoi poursuit-il comme un bien cette entreprise injuste ? Voyons que de maux résulteraient d'une semblable façon d'agir, en ce qui nous concerne personnellement. Dites-moi, si quelqu'une des parties de notre corps, dépassant sa sphère propre, empiétait sur une autre; si, par exemple, la rate, ayant quitté sa place, voulait se mettre à la place d'un autre organe, n'en résulterait-il pas une maladie ?
— Si les humeurs, qui sont en nous, envahissaient tout, n'en résulterait-il pas l'hydropisie ? Et qu'arriverait-il si la bile, si le sang, quittant les vaisseaux qui leur sont spécialement affectés, se répandaient dans tout le corps ? Mais quoi ! Si, dans l'âme elle-même, la passion, le désir, et tous les autres éléments dépassent leur sphère propre, ne se perdent-ils pas eux-mêmes ? Il en est ainsi de la nourriture: si nous en prenons plus que nous n'en pouvons digérer, notre corps n'est-il pas immédiatement ravagé par les maladies ? D'où viennent les attaques de goutte ? D'où viennent les paralysies et l'agitation fébrile ? N’est-ce pas de l'excès dans l’usage des aliments ? Supposez que votre œil veuille recevoir plus…
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ET IL ORDONNA À UN CENTURION DE GARDER PAUL, MAIS EN LUI DONNANT PLUS DE LIBERTÉ,
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(Actes XXIV, v.22 — Actes XXV, v.22)
Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE.
1.-3. Paul comparaît devant Félix, Festus et le roi Agrippa. — Il en appelle à César.
4. et 5. Nul ne peut nuire à qui ne se nuit pas à lui-même. — Malheur de l'homme injuste.
5. (suite) Supposez que votre œil veuille recevoir plus de lumière qu'il ne peut, ou voir plus que ce qui est dans son horizon: cet excès, loin de lui être utile, lui portera préjudice. Cependant la lumière est bonne en elle-même, et le mal ne vient pour l'œil que de ce qu'il a méconnu sa portée et sa capacité naturelles. Si les sons d'une voix bruyante viennent tout à coup à blesser l'oreille, l'esprit est comme frappé de stupeur, et lui-même, s'il vient à réfléchir sur les choses qui sont au-dessus de sa portée, est comme saisi et confondu: en tout, ce qui excède la mesure, est funeste. Et ce qu'on appelle avarice (grec: pleonexia) consiste précisément dans le désir d'avoir plus que ce qui a été fixé. Ainsi, à l'égard des richesses, quand nous voulons nous charger de trop d'argent, nous nourrissons en nous-mêmes, sans nous en apercevoir, une bête féroce; bien que nous possédions beaucoup, nous manquons encore de beaucoup de choses, et nous nous embarrassons nous-mêmes dans mille soucis, et offrons au démon mille occasions de nous perdre.
C'est pourquoi, quand il s'agit des riches, le démon n'a aucune peine à se donner. Leurs richesses mêmes les disposent on ne peut mieux à succomber à ses attaques. Mais tout le contraire a lieu à l'égard de ceux qui vivent dans la pauvreté. Ainsi, certaines situations se perdent d'elles-mêmes. Je vous exhorte donc à vous interdire la convoitise des richesses, afin que nous puissions tous éviter les pièges du malin esprit, et que, nous étant attachés à la vertu, nous puissions obtenir les biens éternels par la grâce et la charité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, avec lequel, gloire, puissance, honneur, au Père et au Saint-Esprit, maintenant et toujours, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Voyez quel auditoire se forme autour…
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"LE LENDEMAIN DONC, AGRIPPA ET BÉRÉNICE VINRENT AVEC GRANDE POMPE,
ET ÉTANT ENTRÉS DANS LA SALLE DES AUDIENCES AVEC LES TRIBUNS
ET LES PRINCIPAUX DE LA VILLE. PAUL FUT AMENÉ PAR LE COMMANDEMENT DE FESTUS."
(Actes XXV, v.23 — Actes XXVI, v.29)
Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE.
1.-3. Paul devant le tribunal de Festus, et en présence du roi Agrippa et de la reine Bérénice.
— Il se justifie et enseigne la résurrection de Jésus-Christ.
4. et 5. Éloge de Paul. — Qu'il ne faut pas souhaiter d'être craint des hommes et que la vertu l'emporte sur tous les biens.
1. Voyez quel auditoire se forme autour de Paul ! "Avec les principaux de la ville", dit le texte; car le gouverneur et le roi ne s'avancent qu'après avoir réuni autour de leurs personnes tous leurs gardes, et au cortège se sont joints les tribuns ainsi que les premiers citoyens de la ville: en effet, ce sont ceux-là que le texte sacré appelle, par excellence, "les principaux". Paul est ensuite amené, et voyez de quelle manière Festus annonce à l'assemblée qu'il l'y a fait comparaître, ne se contentant pas, de le proclamer innocent, mais prenant, en outre, sa défense:
Que dit-il en effet ? "O roi Agrippa et vous qui êtes ici présents, vous voyez cet homme contre lequel tout le peuple juif m'est venu trouver dans Jérusalem et ici, me représentant avec de grands cris qu'il n'était pas juste de le laisser vivre plus longtemps. Cependant j'ai trouvé qu'il n'avait rien fait qui fût digne de mort; et comme lui-même en a appelé à Auguste, j’ai décidé de le lui envoyer. Mais parce que je n'ai rien de certain à écrire à l'empereur, je l'ai fait venir devant cette assemblée, et principalement devant vous, ô roi Agrippa, afin qu'après avoir examiné cette affaire je sache ce que j'en dois écrire. Car il me semble déraisonnable d'envoyer un prisonnier, sans marquer en même temps quels sont les crimes dont on l'accuse (Actes XXV, 24-27)". Considérez de quelle manière d'une part…
SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, ŒUVRES COMPLÈTES TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS
SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN, licencié ès-lettres professeur de rhétorique au collège de
l'Immaculée-Conception de Saint-Dizier. Bar-le-Duc. 1865, HOMÉLIES SUR LES ACTES DES APÔTRES.
Tome IX, pp. 1-292. Guérin & Cie, éditeurs, 1865, Cette dernière homélie a été traduite par M. JEANNIN.
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italiques et
gras ajoutés.
à suivre…
Dernière édition par ROBERT. le Sam 13 Sep 2014, 3:15 pm, édité 1 fois (Raison : mise en forme)
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ET ÉTANT ENTRÉS DANS LA SALLE DES AUDIENCES AVEC LES TRIBUNS
ET LES PRINCIPAUX DE LA VILLE. PAUL FUT AMENÉ PAR LE COMMANDEMENT DE FESTUS."
(Actes XXV, v. 23 — Actes XXVI, v. 29)
Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE.
1.-3. Paul devant le tribunal de Festus, et en présence du roi Agrippa et de la reine Bérénice.
— Il se justifie et enseigne la résurrection de Jésus-Christ.
4. et 5. Éloge de Paul. — Qu'il ne faut pas souhaiter d'être craint des hommes et que la vertu l'emporte sur tous les biens.
1. (suite) Considérez de quelle manière d'une part, il accuse les Juifs, et de l'autre, proclame l'innocence de Paul. Quel luxe inutile de formalités judiciaires ! Après l'enquête la plus approfondie, le gouverneur ne trouve pas de motif pour le condamner. Or les Juifs le disaient digne de mort. Voilà pourquoi il dit: "Cependant j'ai trouvé qu'il n'avait rien fait qui fût digne de mort"; ajoutant ceci: "Je n'ai rien de certain à écrire à l'empereur". Ainsi un trait bien frappant de l'innocence de Paul, c'est que le juge n'a rien à en dire. "C'est pourquoi, dit-il, je l'ai fait venir devant vous; car il me semble déraisonnable d'envoyer un prisonnier sans marquer en même temps quels sont les crimes dont ou l'accuse". Voyez dans quels embarras inextricables les Juifs ont jeté leurs magistrats ! Mais que fait Agrippa ? Désireux d'être renseigné touchant ces choses, il dit à Paul: "On vous permet de parler, pour votre défense". Poussé par le vif désir qu'il a de l'entendre, le roi lui permet de parler.
Et Paul prend immédiatement la parole, et s'énonce avec assurance, sans flatterie, se bornant à se dire heureux de ce qu'il lui est permis de parler en présence d'un prince qui sait tout; et, ce qui le prouve, ce sont les raisons mêmes qu'il avance; écoutez-les: "Alors Paul, ayant étendu la main, commença sa défense en ces termes: Je m'estime heureux, ô roi Agrippa, de pouvoir me justifier devant vous de tous les griefs que les Juifs élèvent contre moi, parce que vous êtes pleinement informé de toutes les coutumes des Juifs, et de toutes les questions qui sont entre eux; c'est pourquoi je vous supplie de m'écouter avec patience". (Actes XXVI, 1-3) Certes, si sa conscience lui eût reproché…
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4. et 5. Éloge de Paul. — Qu'il ne faut pas souhaiter d'être craint des hommes et que la vertu l'emporte sur tous les biens.
1. (suite) Certes, si sa conscience lui eût reproché quelque chose, il n'eût pas manqué de se troubler à la pensée d'être jugé par celui qui savait tout: mais c'est le propre d'une conscience pure, non seulement de ne pas refuser comme juge celui-là même qui sait exactement ce qui s'est passé, mais encore de s'en réjouir: voilà pourquoi il s'estime heureux de cette circonstance, et dit: "Je vous supplie de m'écouter avec patience". Et c'est parce qu'il avait quelques développements à donner à son discours, et qu'il avait quelque chose à dire sur lui-même, qu'il a pris cette précaution oratoire; puis il ajoute:
"1º Premièrement, pour ce qui regarde la vie que j'ai menée dans Jérusalem parmi ceux de ma nation depuis ma jeunesse, elle est connue de tous les Juifs. S'ils veulent rendre témoignage à la vérité, ils savent déjà que dès mes plus tendres années, j'ai vécu en pharisien, faisant profession de cette secte qui est la plus exacte de votre religion (Actes XXVI, 4-6)". C'est comme s'il disait: Comment pourrait-il se faire que j'aie été un séditieux, étant encore si jeune, et alors que je puis invoquer le témoignage de tous ? Et pour qu'on ajoute foi à ce qu'il avance, il rappelle la secte à laquelle il appartient: "J'ai vécu faisant profession de cette secte qui est la plus exacte de votre religion". Et comme quelques-uns auraient pu lui adresser…
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1.-3. Paul devant le tribunal de Festus, et en présence du roi Agrippa et de la reine Bérénice.
— Il se justifie et enseigne la résurrection de Jésus-Christ.
4. et 5. Éloge de Paul. — Qu'il ne faut pas souhaiter d'être craint des hommes et que la vertu l'emporte sur tous les biens.
1.( suite) Et comme quelques-uns auraient pu lui adresser cette objection: Mais quoi ! Ne peut-il pas se faire que ta secte soit admirable et que tu sois un méchant ? Voyez comme il prévient cette difficulté, en invoquant le témoignage de tous les Juifs qui connaissent sa vie et tout l'ensemble de sa conduite. "C'est ce que savent tous les Juifs, dit-il, s'ils veulent rendre témoignage à la vérité, m'ayant déjà connu dès mes plus tendres années. Et voilà que maintenant on m'oblige à paraître devant des juges; parce que j'espère en la promesse que Dieu a faite à nos pères: de laquelle nos douze tribus, qui servent Dieu sans relâche nuit et jour, espèrent obtenir l'effet. C'est cette espérance, ô roi Agrippa ! qui est le sujet de l'accusation que les Juifs forment contre moi: est-ce que l'on regarde donc, parmi vous, comme incroyable que Dieu ressuscite les morts ? (Actes XXVI, 6-8)?" — Il donne deux preuves…
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1. (suite) — Il donne deux preuves de la résurrection: l'une est tirée des prophètes; il ne cite aucun prophète en particulier, mais se contente de dire que telle est la croyance des Juifs; l'autre, qui est plus forte, il la tire des faits mêmes. Et quelle est-elle ? Que le Christ, après être ressuscité des morts, s'est entretenu avec lui. Et cette preuve elle-même, il l'entoure d'autres preuves, en racontant, dans tous ses détails, son ancien emportement contre les chrétiens; et il la relève ensuite par l'éloge des Juifs: "De laquelle nos douze tribus, qui servent Dieu nuit et jour, espèrent obtenir l'effet". C'est comme s'il disait: Alors même que ma vie ne serait pas irréprochable, ce n'est pas sur ces choses que je devrais être jugé. Ô roi Agrippa ! Vient ensuite une autre raison: "Eh quoi, est-ce que l'on regarde parmi vous comme incroyable que Dieu ressuscite les morts ?"
Car si telle n'était pas leur croyance, s'ils n'avaient pas été élevés dans ces dogmes, et que maintenant on vînt les mettre en avant, il y aurait probablement des gens qui fermeraient leurs oreilles à ce discours de Paul. Il rappelle ensuite ses persécutions contre les chrétiens, et cet exposé ne peut que donner plus de force à son raisonnement; il invoque le témoignage des princes des prêtres, et des villes étrangères, et rappelle la voix qui s'est fait entendre à lui, et qui lui a dit: "Il vous est dur de regimber contre l'aiguillon". Après cela, il fait voir combien est grande la miséricorde de Dieu, lui apparaissant à lui, Paul, qui le persécutait. Et il n'a pas seulement été bon en, vers moi, l’a-t-il entendre, mais encore envers les autres hommes, auprès desquels il m'a envoyé pour leur enseigner la vérité. Il cite ensuite la prophétie qu'il a…
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