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Message  Roger Boivin Dim 24 Nov 2013, 9:00 am

+  DE L'ART ET DU BEAU  -- Félicité Robert de Lamennais (1782-1854) -- édition de 1865 :



Dernière édition par Roger Boivin le Mer 02 Sep 2015, 10:38 am, édité 5 fois (Raison : Retrait du lien, et de l'avis des éditeurs, et modification du titre.)
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Message  Roger Boivin Mar 01 Sep 2015, 2:36 pm

Quoiqu'en disent ces éditeurs, voici un autre avis, plus étendu, tiré d'un ouvrage en trois tomes écrit par l'abbé Charles Boutard, et qui reçu son Imprimatur en 1905 ; l'avis en question est du tome III, pages 318 à 352 :

https://archive.org/stream/lamennaissavieet03bout#page/318/mode/2up


On voit la date de l'imprimatur dans le tome I :

https://archive.org/stream/lamennaissavieet01bout#page/n11/mode/2up


Dernière édition par Roger Boivin le Ven 23 Oct 2015, 8:00 am, édité 1 fois
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Message  FRANC Mer 02 Sep 2015, 1:52 am

Roger Boivin a écrit:
[b]+  DE L'ART ET DU BEAU  -- Félicité Robert de Lamennais (1782-1854) -- édition de 1865 :

Retrait du lien( Admin)

Je vous signale que l'ouvrage de Lamennais "De l'Art et du Beau", édition de 1865, est extrait d'un autre de ses livres "Esquisse d'une philosophie" de 1841, mis à l'index par Grégoire XVI, le 30  Mars 1841 ( https://books.google.fr/books?id=e7AOAAAAYAAJ&hl=fr&pg=PA54#v=onepage&q&f=false )
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Message  gabrielle Mer 02 Sep 2015, 8:27 am

A ne pas toucher ni lire... trop dangereux de tenter de prendre le bon dans une poubelle.
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Message  Louis Mer 02 Sep 2015, 9:42 am

.
Merci Franc de votre intervention.

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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
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Message  ROBERT. Mer 02 Sep 2015, 10:06 am

gabrielle a écrit:A ne pas toucher ni lire... trop dangereux de tenter de prendre le bon dans une poubelle.

Ce Lamenais sonnait des cloches dans mon esprit aussi. Merci.
ROBERT.
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Message  Roger Boivin Mer 02 Sep 2015, 10:36 am


Merci et bravo Franc, très apprécié !
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Message  ROBERT. Mer 02 Sep 2015, 10:55 am

ROBERT. a écrit:
gabrielle a écrit:A ne pas toucher ni lire... trop dangereux de tenter de prendre le bon dans une poubelle.

Ce Lamenais sonnait des cloches dans mon esprit aussi. Merci.

La prochaine fois que je rencontre pareil "cas", j'avise qui de droit a.s.a.p.
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Message  Roger Boivin Dim 18 Oct 2015, 6:53 pm

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Message  Roger Boivin Mer 11 Nov 2015, 5:28 pm


RELIGION



A cette époque, — c'était sous la Restauration, — Victor Hugo avait un directeur de conscience, auquel il se confessait fréquemment ; il s'entendait fort bien avec lui.

On sait quelle éducation monarchique et chrétienne lui avait été donnée. Pourquoi pas ? Voltaire était bien un élève des jésuites.

Victor Hugo, lui, était l'ami de son directeur ; quand j'aurai dit le nom du prêtre on ne s'étonnera pas de la sympathie qui unissait ces intelligences.

Cependant, l'enfant arrivait à cet âge où l'on réfléchit aux choses profondes, où l'on essaye de penser avec son propre esprit. Son directeur, auquel il confiait ses troubles et ses doutes, crut de voir reculer devant une discussion el lui demanda un répit :

— Accordez-moi un an, mon cher Victor, avant de rompre avec les croyances que vous avez jusqu'à présenl acceptées. Si elle ne s'imposent plus comme autrefois à votre âme, restez neutre, et attendez que la crise morale par laquelle vous passez ait accompli son évolution.

Le jeune homme consentit à ce délai. L'année s'écoula ; bien des choses se passèrent.

Quand Hugo revit son directeur, ce ne fut pas celui-ci qui demanda :

— Eh bien, mon fils ?

Non, ce fui Victor Hugo qui lui prit les mains en disant :

— Eh bien, mon père ?

Car ce directeur s'appelait Lamennais et venait de divorcer d'avec l'Église.



https://archive.org/stream/proposdetablede00lesc#page/318/mode/2up



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Message  Roger Boivin Lun 14 Nov 2016, 10:00 am


Cependant une belle page, que résume ici le Frère Martinus dans la Conclusion de son travail : ESSAI D'ESTHÉTIQUE, LA CONNAISSANCE PRATIQUE DU BEAU :


Les occasions de jouir du beau ici-bas sont multiples pour l'homme cultivé, mais nulle part il ne peut le contempler plus à son aise, semble-t-il, que dans le temple chrétien, rendez-vous de tous les arts 2. Dans une dizaine de pages de son ouvrage De l'art et du beau, Lamennais démontre clairement cette synthèse de manifestations artistiques dans une cathédrale. Essayons de le résumer, tout en conservant son style pompeux et solennel.

Le temple chrétien représente la création de l'univers et la future destinée de l'homme. Symbole de la divine architectonique, le corps de l'édifice semble se dilater ; et, sous ces voûtes élevées qui s'arrondissent comme celles des cieux, il exprime, par ses demi-jours, la défaillance de l'univers depuis la chute d'Adam. Une secrète puissance attire vers le point où convergent les longues nefs, où réside voilé le Dieu rédempteur et d'où émane la vertu plastique qui imprime au temple sa forme imposante. Ses axes croisés offrent l'image de l'instrument du salut. Les flèches qui s'élancent dans l'espace, le mouvement d'ascension du temple entier, traduisent aux yeux l'aspiration de la créature vers Dieu, son principe et son terme.

Tous les arts sortiront de cet art initial, par un développement semblable à celui de la création. Et d'abord la sculpture, car les murs du temple, ses corniches, ses arceaux, se couvrent d'une végétation variée. Un peuple de statues ornent les niches, les portails, toutes les parties de l'édifice. La pierre s'anime de plus en plus, des multitudes d'êtres se produisent au sein de cette magnifique création.

Mais le relief seul ne reproduit qu'imparfaitement les merveilleuses richesses de l’œuvre divine. Il ne saurait rendre les effets variés de la perspective, de la lumière et des couleurs, ni rassembler sous un seul point de vue, en un cadre restreint, les objets si divers de la nature dans leur harmonieux ensemble. Ici surgit la peinture ; et voyez comme son développement s'enchaîne aux précédents. Il n'est rien que la peinture ne représente, alors elle achève sous ce rapport la création du temple. Ses voûtes grises et ternes — le ciel de l'édifice — prennent une teinte azurée, les reliefs se colorent, et des fresques, ravissantes par le dessin et le coloris, chantent les merveilles du créateur.

La lumière elle-même, génératrice de la couleur, en passant à travers les fleurs transparentes des vitraux peints, revêt mille nuances diverses, qu'elle projette ensuite au loin, sur les murs et le parquet du temple.

Cependant, ces formes variées créées par l'art ne se meuvent pas. Le temple n'offre pas encore une complète réalisation de son type, l'univers ; car, dans ce dernier, nul repos ; tout est mouvement. Ici commence pour l'art une autre série de développements, en rapport avec l'ouïe et le son.

Des éléments terrestres s'élève une voix formée de toutes les voix de la nature ; voix indistincte et confuse, mais combien majestueuse et solennelle pour l'âme attentive ! Pareillement, des profondeurs du temple sort une voix qui se propage et remplit de ses accords variés les voûtes frémissantes de l'édifice. Solennelle aussi, mystérieuse comme l'écho d'un monde invisible, elle remue les secrètes puissances de l'homme, elle éveille en lui toute une vie interne. Lorsque résonnent les sons majestueux de l'orgue, ne dirait-on pas la voix de tous ces êtres que l'artiste a réunis dans le temple ?

Mais ce langage harmonieux parle aux sens plus qu'à la pensée. C'est le caractère de l'art musical. Le développement du temple est donc encore incomplet. Il manque le concours immédiat de l'être raisonnable, pour faire appel à ce que l'âme humaine a de plus intime et de plus parfait. Qu'à la voix de l'orgue se mêle la parole de l'homme, sublime manifestation de l'intelligence qui le distingue des êtres inférieurs, aussitôt toute cette création qu'est le temple s'agrandit et projette une lumière nouvelle. Tout parle à l'âme un langage élevé, surnaturel. L’Église dit en ses chants ce qu'est Dieu, quels sont les liens qui unissent le Créateur à ses créatures, les lois de celles-ci et le but final de leur existence. Les hymnes et les mélodies religieuses attirent. Elles animent de leurs pensées, de leur poésie, de leur amour, tout cet univers que l'homme domine et résume.

Point de concours des deux mondes — du monde intellectuel et du monde des sens — la poésie en est donc l'harmonie, elle est l'art même à son plus haut terme, elle parachève enfin la création de la demeure divine.

Ici s'arrête la thèse concluante de Lamennais. Avec quelle suave clarté et quelle rigoureuse logique ne montre-t-elle pas la genèse des arts par le temple chrétien ! Comment ne pas être persuadé que ce rendez-vous de manifestations artistiques est éminemment de nature à s'emparer de l'homme pour le placer au-dessus du monde sensible, face à face avec Dieu, son centre et sa fin ?


https://messe.forumactif.org/t3911p100-essai-d-esthetique-la-connaissance-pratique-du-beau-par-le-frere-martinus#76504

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