LA GUERRE

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Message  Roger Boivin Jeu 07 Mar 2013, 8:02 pm



La guerre est l'acte par lequel un peuple résiste à l'injustice au prix de son sang. Partout où il y a injustice, il y a cause légitime de guerre jusqu'à satisfaction. La guerre est donc, après la religion, le premier des offices humains : l'une enseigne le droit, l'autre le défend ; l'une est la parole de Dieu, l'autre son bras.  Saint, saint, saint , est le Seigneur, le Dieu des armées : c'est-à-dire, le Dieu de la justice, le Dieu qui envoie le fort au secours du faible opprimé , le Dieu qui renverse les dominations superbes, qui crée Cyrus contre Babylone, brise en faveur des peuples les portes d'airain, change le bourreau en soldat et le soldat en hostie. Mais la guerre, comme les plus saintes choses, peut être retournée contre son but , et devenir l'instrument de l'oppression. C'est pourquoi, pour juger de sa valeur dans un cas particulier, il faut connaître quel fut son objet. Toute guerre de délivrance est sacrée , toute guerre d'oppression est maudite.
( LACORDAIRE ; - Vie de Saint Dominique. - )

http://www.archive.org/stream/viedesaintdomi00laco#page/212/mode/2up



Dernière édition par roger le Ven 24 Jan 2014, 12:53 pm, édité 1 fois
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Message  Roger Boivin Lun 02 Sep 2013, 8:28 am

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Message  Roger Boivin Mer 11 Juin 2014, 8:20 am


11 juin, Saint Barnabé, apôtre. - Lecture du saint Évangile selon saint Matthieu : « En ce temps-là : Jésus dit à ses disciples : Voici que je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. »  Et le reste.

Homélie de saint Jean Chrysostome :

  Après avoir banni tout souci du cœur de ses disciples, après les avoir armés du pouvoir d’opérer des miracles, après les avoir rendus étrangers à toutes les choses de ce monde, après les avoir délivrés de toute sollicitude temporelle, après les avoir faits comme de fer et de diamant, alors seulement le Sauveur leur annonce les maux auxquels ils vont être exposés. Bien des avantages résultaient de cette prédiction : premièrement, les Apôtres apprenaient ainsi à connaître la prescience extraordinaire de leur Maître ; en second lieu, nul d’entre eux ne pouvait dès lors attribuer des maux si pénibles à la faiblesse de Jésus ; de plus, ceux que ces maux devaient atteindre n’en seraient point troublés comme d’événements imprévus et inattendus ; enfin, ils étaient prémunis contre l’émotion excessive qu’ils pourraient ressentir lorsque Jésus leur en parlerait aux approches mêmes de sa passion.

   Pour leur apprendre ensuite qu’il s’agit vraiment d’une guerre d’un genre nouveau, d’une bataille bien différente des batailles ordinaires, puisqu’il les envoie sans armes, avec un seul vêtement, sans chaussure, sans bâton, sans ceinture ni besace, et qu’il leur ordonne d’attendre leur nourriture des personnes qui les accueilleront, il ne se borne pas à ce qu’il vient de dire, il affirme une fois encore sa puissance inexprimable par ces paroles : Dans cette entreprise, montrez la douceur des brebis quoique vous ayez des loups à affronter ; vous ne marchez pas seulement contre des loups, mais vous allez même au milieu des loups. Avec la douceur des brebis, il veut qu’ils aient aussi la simplicité des colombes. C’est alors surtout que ma force éclatera, quand les loups seront vaincus par les brebis, lorsque celles-ci, aventurées au milieu de ces bêtes cruelles, déchirées par d’innombrables morsures, loin d’être dévorées, convertiront même leurs ennemis, en leur communiquant leur propre nature.

   Et certes, changer les sentiments de ses ennemis, transformer leurs âmes, est un prodige beaucoup plus grand, beaucoup plus admirable que de les exterminer, surtout lorsque douze hommes suffisent à cette tâche, et que la terre entière est infestée de loups. Rougissons donc, nous qui faisons l’opposé et qui, avec la rage des loups, attaquons nos ennemis. Sans nul doute, tant que nous agirons en brebis, nous vaincrons ; si nombreux que soient les loups qui nous environnent, nous en viendrons à bout et nous en triompherons ; mais, si nous-mêmes, nous devenons des loups, nous serons vaincus, car alors il nous est retiré le secours du pasteur, qui fait paître, non pas des loups, mais des brebis.
https://messe.forumactif.org/t5561p30-sanctoral#106358

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Message  Roger Boivin Mer 11 Juin 2014, 8:25 am


LES CONDITIONS DE LA GUERRE JUSTE. (Appendice au Traité de La guerre de Saint Thomas d’Aquin. — Extraits.) :

https://messe.forumactif.org/t4054-les-conditions-de-la-guerre-juste-appendice-au-traite-de-la-guerre-de-saint-thomas-daquin-extraits


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Message  gabrielle Mer 11 Juin 2014, 8:46 am

Toute guerre de délivrance est sacrée , toute guerre d'oppression est maudite.

Voilà une notion bien galvaudée de nos jours. C'est au nom de cette délivrance que les USA et cie envahissent les pays. Hypocrisie complète.
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Message  Roger Boivin Sam 27 Fév 2016, 8:34 pm



LA PROVIDENCE ET LA GUERRE - Antonin Eymieu - 1919 :

https://archive.org/stream/laprovidenceetla00eymi#page/n7/mode/2up


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Message  Roger Boivin Mer 25 Mai 2016, 9:40 am

Benjamin a écrit:
Discours de S. Grégoire de Nazianze sur l'excellence du Sacerdoce et les devoirs des Pasteurs, Tome I (Paris, Ph. N. Lottin & J. H. Butard / Brunet, 1747), Première Partie, Section XXIV, p. 180 a écrit:
[Commentaire dans la marge : "Il est une paix honteuse qui nous rend amis des hommes et ennemis de Dieu."]

Je sais en effet que souvent l'Esprit saint anime lui-même au combat les hommes les plus modérés et les plus pacifiques, et qu'il vaut mieux soutenir une guerre juste, où il n'y a que de la gloire à acquérir, que d'en venir à une paix honteuse, qui ne rétablirait l'union et la concorde parmi les hommes, qu'aux dépens de celle qu'ils doivent entretenir avec Dieu.

( source : https://archive.org/stream/bub_gb_5v88AAAAcAAJ#page/n235/mode/2up )
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Message  Roger Boivin Mer 21 Mar 2018, 12:32 pm


La loi existe enfin pour défendre le droit. Il semble que le droit se suffire à lui-même, et que pour se défendre il n'ait qu'à s'affirmer. Qui osera violer sa sainteté ? Qui osera attenter a sa majesté ? Pure utopie. Ce qui reçoit ici-bas les blessures les plus nombreuses, c'est le droit. Dans la grande bataille de la vie, il s'agit de vaincre : c'est ce qu'on appelle la souveraineté du but. Pour l'atteindre tous les moyens sont bons ; l'honneur n'en fait pas partie. Parlez de respect du droit aux passions féroces qui fermentent dans le cœur humain et qui un jour en sortent comme d'un belluaire pour se jeter sur le droit et le dévorer. Les âmes élevées et loyales ne furent jamais que l'exception ; en temps de décadence elles tendent à devenir plus rare. Le droit descend du ciel, ou plutôt, sans le quitter il rayonne sur le monde, mais le monde ne le comprend pas. Le droit a donc besoin d'être protégé ; il est la plus grande force, puisqu'il ne meurt pas ; il est la plus grande faiblesse s'il ne se défend pas. La force sans le droit, le droit sans la force, deux hypothèses également tristes, et qui ne diffèrent que dans les résultats : sauf qu'on maudit toujours l'oppresseur et que la sympathie va du côté de l'opprimé. Mais la loi, quand elle mérite son nom, prévient ce scandale ; en tout cas, elle le réprime avec vigueur, parce qu'il est de son essence d'user de coaction ; c'est une autre différence qu'elle a avec le droit : le droit inconnu et désarmé proteste par son silence, par les indignations de son éloquence qui remplissent la terre et montent jusqu'au ciel : il ne peut pas aller plus loin ; la loi violée frappe parce qu'elle est armée : ainsi elle sanctifie la force en vengeant le droit.

La force a besoin de ce baptême pour perdre ce qu'elle a de dur et de repoussant, et cesser d'être un simple élément de mécanique sociale, comme un levier ou un marteau qui ne donnent aucune supériorité à ceux qui les emploient, pour s'élever au rang des causes morales, sources sacrées de la majesté. La majesté n'est pas un vain mot : c'est un mot réservé dans toutes les langues pour désigner l'autorité chargée de diriger les destinées des nations ; on le donne à l'autorité indigne elle-même par un reste de respect pour la fonction, quoique celui qui la remplit ne le mérite pas ; alors le mot est pollué comme un diadème sur une tête pourrie de vices. C'est encore ce principe qui sanctifie le glaive. Le glaive est l'outil du carnage : il fait des blessures cruelles ; il tranche des existences dans leur fleur, en un jour il couvre la plaine de cadavres, il porte le deuil dans les foyers, il fait des veuves et des orphelins, il enlève aux patries une génération qui manquera dans la trame de leur histoire, il s'enivre de rang avec un certain enthousiasme. Qui ne frémirait à cette vue ? Si le glaive est porté par un insurgé que l'orgueil ou la haine ont armé contre son pays, qui en veut à la propriété, à la famille, à la religion, à l'ordre public, et qui, pour assouvir ses rancunes et prendre sa revanche, ne craint pas d'amener des désastres souvent irréparables, alors le glaive n'est que le poignard d'un vil assassin. Mais placez-le dans la main d'un soldat du droit ; que ce soldat aille le prendre [devant (?)] l'autel, enveloppé dans les plis de la bannière nationale ; qu'il [s'offre (?)] à Dieu, père de toute justice, protecteur du faible, vengeur du méchant, et que, s'élançant du seuil du temple, il en tourne la pointe contre les ennemis de l'ordre ; qu'il vole à la frontière menacée, qu'il tienne tête à l'invasion, qu'il frappe d'estoc et de taille dans les rangs épais des barbares, aussitôt le glaive d'un héros, il en sort des éclairs qui illuminent l'horizon, qui relève les âmes abattues, qui refont les patries, qui replacent l'humanité sur son axe et la font graviter pour des siècles autour du soleil de la vérité. C'est le droit qui a fait ce miracle en consacrant la force mise à son service.


LA LOI - Par At, Jean Antoine, 1827-1911, prêtre du Sacré-Coeur - 1910 :

https://archive.org/stream/cihm_81476#page/n7/mode/2up


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