S.S. Pie XII et les juifs

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Message  Lucie Lun 31 Jan 2011, 12:07 pm

ALLOCUTION A UN GROUPE DE DÉPORTÉS JUIFS LIBÉRÉS DES CAMPS DE CONCENTRATION ALLEMANDS
(29 novembre 1945)

Au groupe de soixante-dix Juifs représentant les réfugiés des camps de concentration venus remercier le Saint-Père pour la sollicitude qu'il leur avait témoignée durant la guerre, Pie Xli a répondu par l'allocution suivante :

Votre présence, Messieurs, Nous semble un éloquent reflet des transformations psychologiques et des orientations nouvelles que le conflit mondial a, sous différents aspects, fait mûrir dans le monde.

Les abîmes de la discorde, de la haine et de la folie de la persécution qui, sous l'influence de doctrines erronées et intolérantes, en opposition avec l'esprit noblement humain et vraiment chrétien, se creusèrent entre les peuples et les races, ont englouti d'innombrables victimes innocentes, même parmi celles qui n'avaient eu aucune part active aux événements de la guerre.

Le Siège apostolique reste fidèle aux principes éternels qui rayonnent de la loi écrite par Dieu au coeur de chaque homme, qui resplendissent dans la révélation divine du Sinaï et qui ont trouvé leur perfection dans le Sermon sur la Montagne. Il n'a jamais, fût-ce aux moments les plus critiques, laissé le moindre doute que ses maximes et son action extérieure n'admettaient ni ne peuvent admettre aucune des conceptions qui dans l'histoire de la civilisation seront rangées parmi les égarements les plus déplorables et les plus déshonorants de la pensée et du sentiment des hommes.

Votre présence ici veut être un témoignage intime de gratitude de la part d'hommes et de femmes qui, en des temps angoissants pour eux et souvent même sous la menace d'un péril de mort imminent, ont expérimenté comment l'Eglise catholique et ses vrais disciples savent dans l'exercice de la charité s'élever au-dessus de toutes les limites étroites et arbitraires créées par l'égoïsme humain et par les passions raciales.

Sans doute, en un monde qui, peu à peu seulement, et en luttant contre de nombreux obstacles, doit aborder et résoudre les multiples problèmes qui sont le douloureux héritage de la guerre, l'Eglise, consciente de sa mission religieuse, ne peut que maintenir une sage réserve en présence des différents problèmes, en tant qu'ils sont de caractère purement politique et territorial. Toutefois, cela n'empêche pas que, en proclamant les grands principes d'une vraie humanité et fraternité, elle établisse les bases et les présupposés assurés pour la solution de ces mêmes problèmes selon la justice et l'équité.

Vous avez éprouvé dans vos propres personnes les dommages et les morsures de la haine ; mais, au milieu de vos angoisses, vous avez également senti les bienfaits et les délicatesses de l'amour, de cet amour qui ne se nourrit point de motifs terrestres, mais d'une foi profonde dans le Père céleste, dont le soleil resplendit sur tous les hommes, quelles que soient leur langue et leur race, et dont la grâce est ouverte à tous ceux qui cherchent le Seigneur, en esprit et en vérité.

Sur vous, qui avez voulu Nous manifester si ouvertement votre reconnaissance, Nous invoquons les lumières et la protection du Très-Haut, puisqu'il est le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation, source suprême de salut et de réconfort, non moins pour les individus que pour les peuples et les nations.
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Message  Lucie Lun 31 Jan 2011, 12:12 pm

ALLOCUTION AUX REPRÉSENTANTS DE L'APPEL EN FAVEUR DES JUIFS (9 février 1948)
Le Saint-Père a reçu quelques représentants de L'United JewishAppeal 2 et leur a adressé quelques mots :

1. D'après le texte anglais de l'Osservatore Romano du 9-10 février 1948.
2. L'United Jewish Appeal a été fondé il y a une quarantaine d'années en Amérique. Il s'est proposé de centraliser les collectes destinées aux oeuvres sociales ou organisations philantropiques et éducatives juives. Il a pu ainsi obtenir des souscriptions très importantes puisque, agissant pour le compte de toutes les oeuvres et organisations, il pouvait se permettre de s'adresser à toutes les couches sociales du judaïsme américain. Il répartissait par la suite, selon des modalités définies dans sa charte, les fonds qui étaient ainsi recueillis, entre toutes les oeuvres dignes d'intérêt, tout en éliminant, ou en obligeant à fusionner entre elles, celles qui faisaient double emploi. C'est l'U. J. A. qui alimente le Joint américain dont on connaît l'aide importante qu'il a apportée récemment encore aux populations juives européennes si éprouvées. C'est ainsi par exemple, que pour la France seulement, alors que la totalité des dépenses d'oeuvres sociales juives s'est élevée à 922 millions de francs, plus de la moitié, soit 450 millions, ont été fournis par l'American Joint Distribution Committee.
L'U. J. A. tient un congrès tous les ans et y désigne les personnalités les plus éminentes qu'il charge de visiter les commerçants, les financiers, les industriels juifs et obtenir d'eux, sans qu'il s'agisse d'une taxation proportionnelle une participation cependant en rapport avec la situation sociale du souscripteur. C'est ainsi, par exemple, qu'en 1947, il a été recueilli 350 millions de dollars.
Le siège social se trouve à l'adresse suivante : 165 West, 46 Street, New York 19 ; et le Bureau, pour cette année, se trouve composé comme suit :
Président général : M. H. Morgentau Jr., assisté de MM. le rabbin Jonah Wise, fils du grand rabbin Stephen Wise, décédé l'année dernière, et le Dr Henri Montor.


Ceci n'est pas la première fois qu'un groupe représentant votre peuple, très éprouvé, a le plaisir d'être reçu par Nous ici, au centre et au coeur de la famille chrétienne1. Nous saisissons l'occasion que nous offre votre visite, pour vous dire, une fois de plus, combien profondément Notre coeur paternel a été ému par les manifestations de gratitude envers ce que Nous avons été capable et si heureux de faire pour alléger le fardeau que votre peuple a dû supporter au milieu de tant d'autres durant les jours sombres de la guerre.

La mission que Dieu Nous a confiée ouvre Notre coeur à la souffrance de tous Ses enfants, et plus spécialement aujourd'hui Nous sommes désireux de sauver les petits enfants qui si cruellement ont besoin de la protection, des soins et de l'assistance d'un Père. Ils ont toujours été si chers au Coeur du Christ !

Volontiers Nous invoquons la bénédiction du Dieu tout-puissant sur tous les cœurs charitables que vous sollicitez en Son nom.

Puisse sa grâce et son amour aider tous les hommes à purifier ce sentiment et ce devoir d'humanité inspiré par Dieu et ainsi ramener la paix à sa grande famille humaine qui est aussi la Nôtre.

Une partie de la collecte générale était affectée jusqu'à l'année dernière à l'immigration et aux oeuvres en Palestine; depuis, cette partie demeure toujours affectée à l'Etat d'Israël.

1. On trouvera une Allocution du Pape Pie XII à un groupe de réfugiés juifs (29 novembre 1945) dans les A. A. S. xxxvii, 1945, p. 317.
2. La détresse des enfants juifs évoquée par le Saint-Père est celle des orphelins de la persécution nazie.
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Message  Lucie Lun 31 Jan 2011, 12:15 pm

DÉCLARATION DE LA S. CONGRÉGATION DES RITES SUR LE SENS SUSCEPTIBLE D'ÊTRE DONNÉ AUX EXPRESSSIONS " PERFIDI JUDAEI " ET " JUDAICA PERFIDIA "
(10 juin 1948)1

Dans les Oraisons liturgiques du Vendredi Saint, l'Église prie pour tous les hommes, - fidèles et infidèles; deux de ces prières sont en faveur du peuple juif :

Oremus et pro perfidis judaeis..., dit le texte latin.

Omnipotens sempiterne Deus qui etiam Judaicam perfidiam a tua misericordia non repellis... On s'est posé la question, comment faut-il traduire dans les différentes langues ces expressions 2 ?

Il y a en effet deux aspects à ce problème :

1° En envisageant le sens des mots perfidi judaei et perfidia judaica. ceux-ci ne signifient pas « perfide », ni « perfidie », mais incroyants.

2° En considérant la situation historique du peuple juif, celui-ci a refusé de croire, il est donc incroyant, et il n'est pas perfide, c'est-à-dire manquant à la bonne foi.

La Sacrée Congrégation des Rites s'est bornée à dire qu'on pouvait dans les traductions adopter la traduction « infidèle », « incroyant ».

Dans les deux prières que Notre Mère la sainte Église récite dans les oraisons solennelles du vendredi saint et où elle implore la miséricorde de Dieu pour le peuple hébreux, elle utilise les mots perfidi judaei et judaica perfidia. On a demandé quel était le sens véritable de ces mots latins, car dans les diverses traductions faites en langue vulgaire à l'usage des fidèles, les mots employés ont paru offenser les oreilles de ce peuple.

La Sacrée Congrégation, interrogée sur ce point, déclare simplement : « Elle ne désapprouve pas, dans les traductions en langue vulgaire, l'emploi de mots dont le sens est « infidélité, infidèles dans la croyance »1.

1. Il y a vingt-cinq ans déjà, l'Association des Amis d'Israël (supprimée depuis, pour certaines exagérations, par Décret du Saint Office du 25 mars 1928, A. A. S. XX, 1928, p. 103), avait entrepris une action pour faire rayer, du texte des oraisons du Vendredi-Saint, les deux expressions susdites.
1. D'après le texte latin des A. A. S., 40, 1948, p. 372; traduction française de La Documentation Catholique, t. XLV, col. 1295.
http://www.clerus.org/bibliaclerusonline/fr/hi.htm#cf
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Message  Lucie Lun 31 Jan 2011, 12:19 pm

DISCOURS AU COMITÉ JUIF AMÉRICAIN
(28 juin 1957) 1

L'« American Jewish Committee », de New York, lors d'un voyage en Europe pour remercier tous ceux qui assistèrent les Juifs pendant la dernière guerre, avait tenu à renouveler sa particulière gratitude au Souverain Pontife. Le Pape reçut en audience les membres de cette organisation et leur adressa un bref discours en anglais, dont voici la traduction :

Le Comité juif américain, que vous représentez dignement, messieurs, vient d'accomplir cinquante ans d'activité en faveur des droits et des conditions sociales de ceux de votre race qui, avec d'autres minorités, subirent la violation des droits fondamentaux inhérents à la personne humaine. Combien d'entre eux, contraints à abandonner leur pays de naissance et à chercher, au loin, en des lieux étrangers, un refuge pour reconstruire un nouveau foyer, durent affronter des situations presque désespérées, qui s'ajoutaient à leurs misères, du fait qu'ils n'étaient pas accueillis volontiers là où ils avaient espéré trouver l'hospitalité.

Votre désir de Nous faire cette visite ce matin est un témoignage de votre confiance en Notre intérêt à l'égard des tristes conditions des peuples auxquels Nous venons de faire allusion. En toute occasion, comme le fit avant Nous Notre prédécesseur d'heureuse mémoire, nous avons déclaré énergiquement que les principes fondamentaux de justice et de charité et l'usage suivi depuis longtemps d'offrir asile à ceux qui ne sont point coupables de crimes doivent être une règle de l'attitude gouvernementale à l'heure actuelle. C'est une consolation pour Notre coeur paternel d'apprendre que Notre appel a été généreusement écouté dans de nombreux pays ; et Nous entretenons l'espoir que tant que durera ce triste fléau, les Etats ne manqueront pas à leur devoir de secourir ceux qui ont été obligés d'émigrer.

Nous avons été heureux de vous souhaiter la bienvenue, messieurs, et une fervente prière s'élève de Notre coeur vers Dieu, afin que dans sa bonté infinie il ait pitié de ceux qui subissent l'injustice et qu'il éclaire ceux qui commettent ce mal.
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Message  Lucie Lun 31 Jan 2011, 3:53 pm

DISCOURS AUX JEUNES ÉPOUX
(3 juillet 1940)

Le prix infini du Sang de Jésus.

La piété des fidèles consacre le mois de juillet au Précieux Sang de Notre-Seigneur Jésus-Christ, en l'honneur duquel l'Eglise célèbre une solennelle fête liturgique le premier jour de ce mois. C'est de ce sujet, cher à toute âme chrétienne, que Nous désirons brièvement vous entretenir. Puisse, à une heure de luttes cruelles où coulent des fleuves de sang humain, puisse la contemplation des merveilles du Sang divin, source inépuisable de réconciliation et de paix répandue par pur amour, remplir vos âmes de réconfort et d'espérance.
[...]

En outre, dès maintenant et pour votre vie entière, vous pouvez faire votre cri d'amour de ce qui fut un cri de haine de la part des Juifs : Sanguis eius super nos et super filios nostros — « Que son Sang retombe sur nous et sur nos enfants ! » (Mt 27,25) — « Seigneur Jésus, direz-vous, faites qu'il retombe en grâces de rédemption sur nous, sur tous ceux qui nous sont chers et en particulier sur ceux qui seront, s'il vous plaît, les héritiers de notre sang ! »

1943 :
Pie XII parle, recommande avec insistance la prière, mais aussi il agit. Son action est tout à la fois si discrète et en même temps si puissante qu'il est accusé tout à la fois de partialité et de silence. Il a dit lui-même la situation difficile dans laquelle le mettait « la violence des passions » qui donne prise aisément aux tentatives d'altération ou de travestissement de la parole du Vicaire du Christ, malgré « l'évidence même des faits, non moins que la clarté du langage ».

Pie XII sera même contraint de se défendre avec vigueur. Car la calomnie s'en mêle. « Une propagande d'esprit antireligieux s'en va semant parmi le peuple, surtout dans les milieux ouvriers, le bruit que le pape a voulu la guerre, que le pape entretient la guerre et fournit l'argent pour la continuer, que le pape ne fait rien pour la paix» (143). Aussi doit-il faire remarquer que « toute parole » adressée par lui «• aux autorités compétentes, toute allusion publique » doivent être «- sérieusement pesées et mesurées » dans l'intérêt même de ceux qui souffrent. Mais c'est pour proclamer aussitôt que le pape n'a pour tous les peuples indistinctement et sans aucune exception que des pensées de paix et non d'affliction (226).

Sa seule partialité, il le déclare avec force, le porte vers ceux qui sont faibles et abandonnés ; les travailleurs dont « l'Eglise affirme et défend courageusement les droits» et les aspirations (139); ceux qui sont persécutés « à cause de leur nationalité, de leur race... et livrés, même sans faute de leur part, à des mesures d'extermination» (129); «les petites nations » aussi qui « par leur position géographique ou géopolitique » deviennent « le théâtre de luttes dévastatrices » ( 129). L'allusion aux persécutions des Juifs est claire. La défense des petites nations vise « le sort tragique du peuple polonais » ( 130). Et de rappeler encore tous les belligérants au respect du droit et « des lois de l'humanité dans la guerre aérienne» tout spécialement (131).

Car les bombardements aériens ne font que croître en intensité. Le premier qui atteint Rome, le 19 juillet, fait frémir son coeur d'évêque, de père et de Romain de Rome, et chacun sait quelle émotion populaire il souleva quand il se précipita pour consoler les habitants des quartiers de Saint-Laurent hors les murs et de Campo Verano durement touchés et aussi pour rappeler au respect des richesses chrétiennes et artistiques de Rome (219, 282). L'attaque contre la Cité du Vatican, le 6 novembre, lui paraît le « symptôme difficile à dépasser du degré de bouleversement spirituel et de déchéance morale de la conscience dans lesquels certains esprits pervertis sont tombés» (285).


ALLOCUTION AU SACRÉ COLLÈGE
A L'OCCASION DE LA FÊTE DE SAINT EUGÈNE Ier

(2 juin 1943)

[...]

Souffrances des peuples pour motif de nationalité ou de race.

Vous ne vous étonnerez pas, d'autre part, Vénérables Frères et chers Fils, si Notre coeur répond avec une sollicitude toute prévenante et émue aux prières de ceux qui tournent vers Nous un regard d'anxieuse imploration, tourmentés comme ils le sont, à cause de leur nationalité ou de leur race, par des malheurs plus grands, par des douleurs plus pénétrantes et plus lourdes, et livrés, même sans faute de leur part, à des mesures d'extermination. Que les chefs des peuples n'oublient pas que celui qui, selon le mot de la Sainte Ecriture, « porte le glaive », ne peut disposer de la vie et de la mort des hommes que selon la loi de Dieu, de qui vient toute puissance (Rm 13,4).

Les petites nations.

Notre pensée et Notre affection s'élancent vers les petites nations, celles qui, par leur position géographique ou géopolitique, dans l'inobservance actuelle des lois morales et juridiques internationales, sont exposées facilement à être entraînées dans les conflits des grandes puissances, jusqu'à assister sur leurs terres, devenues le théâtre de luttes dévastatrices, à d'indicibles horreurs qui n'épargnent pas les non-combattants et fauchent la fleur de leur jeunesse et de leurs élites intellectuelles.

Vous n'attendez pas que Nous vous exposions ici, même partiellement, tout ce que Nous avons tenté et essayé d'accomplir pour diminuer leurs souffrances, pour adoucir leur situation morale et juridique, pour défendre leurs droits religieux imprescriptibles, pour subvenir à leur détresse et à leurs nécessités.

Toute parole de Notre part, adressée à ce propos aux autorités compétentes, toute allusion publique devaient être sérieusement pesées et mesurées par Nous, dans l'intérêt même de ceux qui souffrent pour ne pas rendre, malgré Nous, leur situation encore plus grave et plus insupportable. Hélas ! les améliorations manifestement obtenues sont loin de répondre à l'immense sollicitude maternelle de l'Eglise penchée sur ces groupes particuliers, soumis aux plus cruelles vicissitudes ; et comme Jésus devant sa ville devait s'écrier avec douleur : Quoties volui !... et noluisti ! (Lc 13,34), ainsi son Vicaire, bien qu'il demandât seulement pitié et retour sincère aux lois élémentaires du droit et de l'humanité, s'est trouvé souvent devant des portes qu'aucune clé ne pouvait ouvrir.

Grandeurs, douleurs et espérances du peuple polonais.

En vous confiant cette amère expérience qui a fait saigner Notre coeur, Nous n'oublions aucun des peuples souffrants ; Nous Nous souvenons de tous et de chacun avec une paternelle compassion et affection, bien qu'en ce moment Nous attirions votre attention de manière spéciale sur le sort tragique du peuple polonais qui, entouré de puissantes nations, est soumis aux vicissitudes et au va-et-vient d'un terrible cyclone guerrier.

Nos enseignements, Nos déclarations si souvent répétées ne laissent nul doute sur les principes auxquels doit faire appel la conscience chrétienne pour juger pareils actes, quels qu'en soient les auteurs responsables. Il n'est pas de connaisseur de l'histoire de l'Europe chrétienne qui puisse ignorer ou laisser tomber dans l'oubli combien les saints et les héros de la Pologne, combien ses savants et ses penseurs ont concouru à constituer le patrimoine spirituel de l'Europe et du monde, et combien le simple et fidèle peuple polonais, dans le silencieux héroïsme de ses souffrances à travers les siècles, a contribué au développement et à la conservation d'une Europe chrétienne.

Nous demandons à la Reine du ciel d'obtenir qu'à ce peuple si durement éprouvé et aux autres qui ont dû avec lui boire l'amer calice de cette guerre soit réservé un avenir qui soit à la hauteur de leurs légitimes aspirations et de la grandeur de leurs sacrifices, dans une Europe refaite sur des bases chrétiennes et dans une assemblée d'Etats exempte des erreurs et des égarements du passé.
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Message  ROBERT. Lun 31 Jan 2011, 5:36 pm

.

Un enseignement lumineux, une bouffée d’air frais du Saint-Esprit et une sollicitude constante du Saint Père envers les plus pauvres et les

plus démunis dans cette guerre qui n’en finit plus. L’Église catholique est à la fois une Mère et un Père pour tous. Merci Lucie.
ROBERT.
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Message  Lucie Mer 02 Fév 2011, 9:44 am

ENCYCLIQUE « ORIENTALES OMNES » POUR LE 350e ANNIVERSAIRE DE LA RÉUNION DE L'ÉGLISE RUTHÈNE AU SIÈGE APOSTOLIQUE
(23 décembre 1945)

C'est avec une affliction profonde que Nous avons appris que, dans les régions récemment attribuées à la Russie, Nos Frères et fils très chers appartenant à la nation ruthène souffrent de dures tribulations à cause de leur fidélité au Siège apostolique et que nombreux sont ceux qui s'efforcent, par tous les moyens, de les arracher du giron de l'Eglise Mère et de les pousser contre leur volonté et contre le devoir très strict de leur conscience à s'unir à l'Eglise et à la communauté des dissidents. C'est pourquoi le clergé de rite ruthène, la nouvelle s'en est répandue, s'est plaint dans une lettre adressée aux chefs de l'Etat, que sa propre Eglise, dans la région qu'on appelle aujourd'hui l'Ukraine occidentale, ait été placée dans une situation très difficile du fait que tous les évêques et un grand nombre de prêtres ont été incarcérés, avec interdiction en même temps pour quiconque d'oser prendre en main la direction de l'Eglise ruthène elle-même.

Nous savons également, Vénérables Frères, que l'on cherche à justifier ces rigueurs et ces cruautés par de prétendus motifs politiques. Pareille façon d'agir n'est pas nouvelle et ce n'est pas aujourd'hui qu'on l'applique pour la première fois : souvent au cours des siècles, les ennemis de l'Eglise, n'osant pas avouer ouvertement qu'ils tenaient la religion catholique pour une ennemie et la persécuter franchement en plein jour, ont, très habilement et avec des raisons spécieuses, accusé les catholiques de conspirer contre l'Etat ; tout comme jadis les Juifs accusèrent le divin Rédempteur lui-même devant le gouverneur romain en disant : « Nous l'avons surpris en train de bouleverser notre nation et d'interdire de payer le tribut à César » (Lc 23,2). Mais les faits eux-mêmes et les événements proclament aisément et mettent en pleine lumière quel a été et est encore le motif de semblables persécutions. Qui donc ignore qu'Alexis, élu récemment patriarche par les évêques dissidents des Russies, dans sa lettre à l'Eglise ruthène — lettre qui n'a pas peu contribué à déchaîner cette persécution — exalte ouvertement et prêche la défection d'avec l'Eglise catholique ?

RADIOMESSAGE AU MONDE
(23 décembre 1949)

Le Pape invite discrètement les Juifs à se tourner vers Notre-Seigneur Jésus-Christ :

Pour tous les adorateurs du Christ, sans exclure ceux qui, dans une sincère mais vaine attente, l'adorent comme promis dans les prédications des Prophètes et non encore venu, Nous ouvrons la Porte sainte et, devenu Père de tous par un inscrutable dessein de Jésus Rédempteur, Nous ouvrons aussi à tous Nos bras et Notre coeur.

ENCYCLIQUE AUSPICIA QUADAM (1er mai 1948)

Une nouvelle source de douleur peine le coeur de Pie XII et de tout chrétien: le conflit entre les Juifs et les Arabes qui ravage la Palestine.

Mais il y a à présent, un sujet particulier qui afflige et angoisse vivement Notre coeur. Nous voulons parler des Lieux Saints de Palestine qui depuis longtemps déjà sont troublés par de tristes événements et qui sont presque chaque jour dévastés par de nouveaux meurtres et de nouvelles ruines1. Or, s'il y a une région qui doit être particulièrement chère à toute âme bien née et civilisée, c'est certainement la Palestine, d'où est sortie depuis les obscurs débuts de l'Histoire tant de lumière de vérité pour toutes les nations ; où le Verbe de Dieu incarné, a fait annoncer, par les choeurs des Anges la paix à tous les hommes de bonne volonté, où Jésus-Christ, enfin, suspendu à l'arbre de la Croix a apporté le salut à tout le genre humain et les bras étendus, comme pour inviter tous les peuples à une étreinte fraternelle, a consacré par l'effusion de son sang le grand précepte de la charité1.

Nous désirons donc, ô Vénérables Frères, que les prières du mois de mai aient pour but spécial, cette année, d'obtenir de la Très Sainte Vierge que la situation en Palestine soit finalement arrangée selon l'équité et que là aussi triomphent enfin la concorde et la paix.


1. Le problème de la Palestine a été posé depuis la déclaration du ministre Balfour, le 2 novembre 1917. Jusqu'alors en effet, la Palestine faisait partie intégrante de l'Empire turc; elle comptait 689.000 habitants dont 85.000 Juifs; le reste étant composé d'Arabes dont moins de 10 % sont chrétiens.
Dans cette déclaration, le ministre britannique disait que son Gouvernement envisagerait avec faveur l'établissement d'un État juif en Palestine. Cette déclaration faisait suite aux revendications du mouvement sioniste dont la première manifestation fut un Congrès tenu à Bâle en 1897.
De fait en 1922, la Palestine était mise sous mandat de la Société des Nations et celle-ci y favorisa l'immigration des Juifs.
Dès 1920, des troubles avaient agité la Palestine; les Arabes n'entendant pas partager leur territoire avec les Juifs. Tous les efforts tentés pour obtenir la collaboration entre Arabes et Juifs demeurèrent vains. Les Anglais occupèrent la Palestine et la traitèrent comme une colonie; ils se proposèrent de diviser la Palestine en deux États, l'un juif, l'autre arabe. Mais les Arabes n'acceptèrent jamais cette proposition. En 1945, la population de la Palestine avait subi un accroissement notable; elle comptait 1.765.000 habitants dont 534.000 Juifs (soit 31 %).
Le 29 novembre 1947, la 2e session de l'Assemblée générale des Nations Unies adoptait une résolution approuvant le plan de partage de la Palestine.
En 1947, au moment où les troupes britanniques quittèrent la Palestine les désordres dégénérèrent en une véritable guerre civile entre Juifs et Arabes (cf. Report of the Anglo-American Committee of Enquiry regarding the problems of European Jewry and Palestine. Lausanne, 20 avril 1946. Ed., London His Majesty's, Stationery Office).

1. En recevant en audience le 3 août 1946, une délégation arabe, le Saint-Père disait : « Nous voudrions que la terre où Jésus-Christ a prêché un royaume de paix, demeure une terre de paix. »

Les chrétiens durant ce mois de mai prieront donc tout particulièrement afin que la paix revienne en Palestine:
Le Pape donne un programme de prières à réaliser pendant ce mois de mai 1948 :

Nous plaçons un grand espoir dans le patronage tout-puissant de Notre Mère du ciel ; patronage que, durant ce mois qui lui est consacré, les enfants innocents surtout, voudront implorer par une sainte croisade de prières. Ce sera précisément votre tâche de les inviter et de les y stimuler avec toute votre sollicitude ; et non seulement eux, mais aussi leurs pères et leurs mères qui, en cela doivent les précéder, en nombre, par leur exemple.

DISCOURS AU SACRE COLLÈGE (2 juin 1948)
Depuis que les hostilités ont cessé avec l'Allemagne (7 mai 1945) et le Japon (10 août 1945) d'autres parties du globe demeurent ensanglantées par la guerre et notamment la Palestine, particulièrement chère aux coeurs chrétiens, car elle abrite les Lieux-Saints. 1

Parmi les problèmes politiques qui attendent une solution adéquate, il est superflu de dire que vient en premier lieu celui de la paix universelle. Et voici au contraire que, à la profonde consternation de toute la chrétienté, les flammes de la guerre, qui embrasaient déjà la noble Grèce, et la Chine très ancienne, se sont rallumées dans les lieux mêmes où, il y a presque deux mille ans, avait retenti le divin message de la paix, inaugurant l'oeuvre du salut. Da trêve annoncée cette nuit même, bien que provisoire, doit être saluée avec un soupir de soulagement2. Comment le sang des hommes pourrait-il continuer à couler à torrents sur la terre qu'avait empourprée le sang de l'Homme-Dieu pour apporter à tous les hommes la rédemption et le salut? Comment le monde chrétien pourrait-il contempler avec une indifférence impassible, ou dans une stérile indignation, cette Terre Sainte dont chacun s'approchait avec le plus profond respect pour la baiser avec le plus ardent amour, foulée encore aux pieds par des troupes de guerre et frappée par des bombardements aériens? Laisser consommer la dévastation des Lieux-Saints, bouleverser le « grand sépulcre du Christ » ? Dieu veuille que le danger d'un fléau si horrible puisse être définitivement conjuré !

1. On se rapportera à la page 172 où nous donnons le texte de l'Encyclique Auspicia Quaedam (1er mai 1948) qui traite ce même sujet.
2. A la demande de l'Organisation des Nations Unies, Juifs et Arabes acceptaient le 1er juin une trêve de quatre semaines, devant commencer le 11 juin

ENCYCLIQUE " IN MULTIPLICIBUS " (24 octobre 1948)
1

Déjà dans son Encyclique « Auspicia quaedam »2 du Ier mai 1948, SS. Pie XII faisait allusion aux événements de Palestine 3. Depuis lors les événements ont provoqué une situation de plus en plus grave 4. C'est pourquoi le Pape publie un document qui énonce la pensée de l'Eglise sur le sort des Lieux Saints.

Le Pape exprime son anxiété en constatant que la Palestine est frappée par le fléau de la guerre:

Parmi les multitudes de préoccupations qui Nous assaillent, en une époque si pleine de conséquences décisives pour la vie de la grande famille humaine et dont le poids se fait si lourdement sentir sur Notre suprême Pontificat, l'anxiété que Nous cause la guerre qui bouleverse la Palestine occupe une place particulière.

Nous pouvons vous dire en toute vérité, Vénérables Frères, qu'aucun événement joyeux ou triste, ne peut atténuer la douleur de Notre âme à la pensée que, sur la terre où Notre-Seigneur Jésus-Christ a versé son sang pour apporter à la terre entière la Rédemption et le salut, continue à couler le sang des hommes, que, sous les cieux où retentit la nuit de Noël l'annonce évangélique de la paix, on continue à combattre, la misère des malheureux s'accroît et la terreur se répand, des milliers de réfugiés, perdus et pourchassés, s'en vont errant loin de leur patrie, en quête de pain et de gîte

Pie XII a un double motif à sa souffrance :

1° Les destructions des monuments vénérés; 2° Le sort incertain de Jérusalem même.

Notre douleur est rendue plus cuisante encore, non seulement par les nouvelles qui nous arrivent continuellement des destructions et des dommages causés aux édifices du culte et de bienfaisance, surgis autour des Lieux Saints eux-mêmes, disséminés dans toute la Palestine, en plus grand nombre sur le sol de la Cité sainte et qui furent sanctifiés par la naissance, la vie et la mort du Sauveur.

1. A la suite des combats, qui ravagent la Palestine, il y eut un grand nombre de Juifs et d'Arabes qui durent se réfugier en dehors des zones où la lutte sévissait.

Ainsi un grave problème se posa : les secours à organiser en faveur de ces réfugiés. On comptait en 1948 plus de 500.000 réfugiés arabes et environ 10.000 réfugiés juifs.

2. Le 29 novembre 1947, l'Assemblée générale des Nations-Unies votait le partage de la Palestine en un État Arabe et un État Juif ; il s'agissait ensuite de nommer une administration spéciale pour Jérusalem. Cette décision ne fit que provoquer une recrudescence des hostilités.

Le 15 mai 1948, le mandat britannique prenait fin en Palestine. Le 16 mai 1948, l'État d'Israël était proclamé indépendant avec Tel Aviv comme capitale.

Le 26 septembre 1948 l'État arabe était constitué à Gaza.

Mais le Pape ne se contente pas de gémir ; il a depuis longtemps tenté d'intervenir pour rétablir la paix :

Il est inutile de vous donner l'assurance, Vénérables Frères, qu'au spectacle de tant de maux, et à la prévision de maux plus grands encore, Nous ne Nous sommes pas renfermés dans Notre douleur, Nous avons fait tout ce qui était en Notre pouvoir pour chercher à y porter remède.

Déjà le 3 août 1946 en recevant au Vatican une délégation arabe le Saint Père précisait les exigences de la justice et de la paix 1 :

Avant même que n'eût commencé le conflit armé, Nous adressant à une délégation de notables arabes venus Nous rendre hommage, nous manifestâmes Notre vive sollicitude pour la paix en Palestine et, condamnant tout recours à des actes de violence, Nous déclarâmes qu'elle ne pouvait se réaliser que dans la vérité et la justice, c'est-à-dire dans le respect des droits de chacun et des traditions acquises 2 spécialement dans le domaine religieux, comme aussi dans le strict accomplissement des devoirs et des obligations de chaque groupe d'habitants.

Ces paroles de paix ne furent pas entendues et le conflit éclata. Le Pape concentra dès lors ses efforts pour le retour à la paix :

Une fois la guerre déclarée, sans Nous écarter de l'attitude d'impartialité, qui Nous est imposée par Notre ministère apostolique, qui Nous place au-dessus des conflits, par lesquels est agitée la société humaine, Nous ne manquâmes pas de Nous employer, dans la mesure où cela dépendait de Nous, et selon les possibilités qui Nous furent offertes, pour le triomphe de la justice et de la paix, en Palestine, comme pour le respect et la sauvegarde des Lieux-Saints.

De même l'Eglise essayait de porter secours aux réfugiés:

En même temps, bien que sollicités par de nombreux et urgents appels adressés chaque jour au Saint Siège, Nous Nous sommes employés autant que possible à secourir les malheureuses victimes de la guerre, envoyant à cet effet, à Nos représentants en Palestine, au Liban, en Egypte, les moyens à Notre disposition et en encourageant parmi les catholiques des divers pays les initiatives à prendre et à développer dans ce même but.

A côté des secours matériels, nous avons demandé aux catholiques d'apporter à l'aide leurs secours spirituels:

Convaincu par ailleurs de l'insuffisance des moyens humains pour l'adéquate solution d'un problème dont l'exceptionnelle complexité n'échappe à personne, Nous avons surtout fait constamment appel aux grands moyens de la prière, et, dans Notre récente Encyclique «Auspicia Quaedam », Nous vous invitions, Vénérables Frères, à prier et à faire prier les fidèles confiés à votre sollicitude pastorale, afin que, sous les auspices de la Très Sainte Vierge, la concorde et la paix puissent refleurir heureusement en Palestine, les différends se trouvant enfin réglés dans la justice.

D'ailleurs l'Organisation des Nations-Unies s'est employée à résoudre le conflit1 :

Nous savons que Notre invitation n'est pas restée sans écho, Nous n'ignorons pas non plus que, tandis que par Notre activité Nous Nous employions en union avec le monde catholique pour la paix en Palestine, des hommes de bonne volonté ont multiplié dans les mêmes intentions, bravant dangers et sacrifices, leurs nobles efforts, auxquels il Nous plaît de rendre hommage.

Mais, jusqu'à présent, ces efforts demeurèrent vains. C'est pourquoi le Pape implore à nouveau le monde chrétien de s'émouvoir devant ces graves événements :

Toutefois la durée du conflit et l'accumulation croissante de ruines, morales et matérielles qui en

1. Ce texte même est repris à l'Allocution au Sacré-Collège du 2 juin 1948 (cf. p. 217). — (A. A. S., 40, 1948, p. 247.)

sont l'inexorable accompagnement, Nous engagent à vous renouveler Notre appel avec une insistance accrue, dans l'espoir qu'il soit entendu dans le monde chrétien.

Comme Nous le déclarâmes le 2 juin dernier aux membres du Sacré Collège des Cardinaux, en leur confiant Notre anxiété pour la Palestine, Nous ne croyons pas que le monde chrétien puisse rester indifférent ou ne nourrir qu'une stérile indignation devant cette Terre Sainte, dont on ne s'approchait qu'avec le plus profond respect pour en baiser avec un ardent amour le sol sacré, aujourd'hui encore foulé aux pieds par les troupes en guerre et frappé par des bombardements aériens. Nous ne pensons pas que le monde chrétien puisse ainsi laisser s'accomplir la dévastation des Lieux Saints et assister à la destruction du Sépulcre du Christ.

Le Saint Père espère que l'Organisation des Nations-Unies accordera à la ville de Jérusalem le statut d'un territoire international offrant la garantie nécessaire pour la protection des Lieux Saints.

Nous avons, au contraire, pleine confiance que les supplications et ces aspirations, indices de la valeur qu'attache aux Lieux-Saints une si grande partie de la famille humaine, renforcent dans les Hautes-Assemblées où sont discutés les problèmes de la paix, la persuasion de l'opportunité de donner à Jérusalem et à ses environs, où se trouvent tant et tant de précieux souvenirs de la vie et de la mort du Sauveur, un caractère inter national qui dans les circonstances présentes semble mieux garantir la protection des sanctuaires.

Il faudra même assurer par des garanties internationales aussi bien le libre accès aux Lieux-Saints disséminés sur le territoire de la Palestine que la liberté du culte et les respects des coutumes et des traditions religieuses 1.

Puisse arriver ainsi bientôt le jour où les hommes auront de nouveau la possibilité d'accourir en pèlerinage aux Lieux-Saints pour retrouver, révélé par ces monuments divins de l'amour exalté jusqu'au sacrifice de la vie pour ses frères, le grand secret de la pacifique vie en commun des hommes.

Avec cette confiance, Nous vous accordons de tout cœur, Vénérables Frères, ainsi qu'à vos fidèles et à tous ceux qui accueilleront avec bonne volonté Notre appel, en gage des divines faveurs et comme gage de Notre bienveillance, la Bénédiction Apostolique.
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Message  Lucie Ven 18 Fév 2011, 5:04 pm

2 décembre 1940 3

Décret réprouvant la mise à mort, sur mandat de l'autorité, de personnes innocentes.

On a posé à cette Suprême Sacrée Congrégation la question suivante : « Est-il licite de tuer directement, par ordre de l'autorité publique ceux qui, sans avoir commis aucun crime qui mérite la mort, ne sont pourtant plus en état, par suite de déficiences psychiques ou physiques d'être utiles à la nation et sont considérés plutôt comme lui étant à charge et faisant obstacle à sa vigueur et à sa force ? »

Dans la réunion générale de la Sacrée Suprême Congrégation du Saint-Office du mercredi 27 novembre 1940, les éminentissimes et révérendissimes cardinaux chargés de veiller à la sauvegarde de la foi et des moeurs, après avoir entendu le rapport des révérends consulteurs, décidèrent de répondre : négativement, comme étant chose contraire au droit naturel et au droit divin positif.
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Message  Roger Boivin Mar 01 Mar 2011, 2:52 pm

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