Sainte Maria Goretti
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Sainte Maria Goretti
SAINTE MARIA GORETTI
MARTYRE DE LA PURETÉ
LA SAINTE AGNÈS DU XXe SIÈCLE.
INTRODUCTION
La biographie de Maria Goretti que le Père Aurelio della Passione a présentée au public à l'occasion de sa Béatification, puis de sa Canonisation, et que nous offrons aujourd'hui aux lecteurs français, est puisée aux sources les plus authentiques.
Elle est le fruit d'un travail patient qui lui a permis de recueillir de la bouche même des témoins les plus autorisés, et d'extraire des pièces du Procès, les traits véridiques de cette angélique figure.
Ces pages, limpides et simples comme les jours du pèlerinage terrestre de Maria, ont le don de toucher les coeurs.
" Pourquoi, s'écriait le Saint Père en ce soir inoubliable du 24 juin dernier, un instant après l'avoir proclamée Sainte, pourquoi vous sentez-vous attendris jusqu'aux larmes en écoutant ou en lisant le récit de sa courte vie, si semblable à une limpide narration évangélique, par la simplicité de ses lignes, par la ressemblance des milieux, aussi bien que par la soudaine violence de sa mort ?...
C'est que le parfum surnaturel de la pureté chrétienne exerce un charme irrésistible ... "
Brève, très brève fut la journée terrestre de cet ange exilé : du berceau à la tombe, pas même douze années ! Maria naît et meurt dans la simplicité, les privations, le labeur quotidien.
Humble fille de paysans, elle connaîtra même pas le chemin de l'école. Mais si elle ne sait pas lire, de bonne heure, elle apprend à prier; si elle ignore l'alphabet, elle sait et goûte étonnamment les vérités de notre Foi : elle en vit, elle les transmet à ses petits frères et soeurs.
Trop tôt orpheline, pendant que la pauvreté tient son héroïque mère courbée tout le jour sur les lourds travaux des champs, Maria, la fille aînée, devient la petite mère du foyer; elle connaît tous les secrets des soins de ménage, elle coud, elle tricote, elle prépare les repas pour toute la famille.
Sa maturité prévient les années, et, au témoignage des siens, elle semble déjà une personne d'âge mûr. La grâce en elle perfectionne si bien la nature que les vertus fleurissent en son âme comme en une terre enchantée : l'abnégation, la douceur, la patience, l'obéissance, la piété, et tel un lis élevant plus haut sa tige en ce parterre odoriférant, la sainte virginité.
Autour de cet agneau, cependant, un loup sournois machine les plus noirs desseins. Mais Maria est la vierge sage qui ne laisse pas manquer l'huile à sa lampe; elle veille à la défense de sa vertu.
" Plutôt la mort que le péché ", telle avait été l'énergique résolution de sa Première Communion. Nourrie du Pain des Forts, l'intrépide enfant tombera à la fleur de l'adolescence, victime d'un glaive pervers, pour ne pas laisser flétrir son angélique pureté.
De ce lis ensanglanté, de cet holocauste précoce, de ce sacrifice du matin, s'exhale un parfum céleste qui enivre l'âme des plus pures aspirations. Le lecteur pieux saura recueillir lui-même les perles précieuses qu'il trouvera discrètement enfouies en ce récit ingénu, et saisir les enseignements multiples qui s'en dégagent.
Car à la merveilleuse enfant s'applique en toute vérité la parole de l'Esprit-Saint : " Consummata in brevi, explevit tempora multa : si tôt moissonnée, elle a quand même rempli de longs jours ". ( Sag., IV, 13 )
Arthur- Nombre de messages : 1614
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Sainte Maria Goretti
Une de mes saintes favorites!
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Sainte Maria Goretti
Prière à Sainte-Maria Goretti
Sainte-Maria Goretti,
Toi qui, fortifiée par la grâce de Dieu, n'as pas hésité, même à l'âge de douze ans, à répandre ton sang et à sacrifier ta vie pour défendre ta pureté virginale, jette un regard sur la malheureuse race humaine qui s'est égarée loin du chemin du Salut éternel.
Enseigne-nous à tous, et spécialement aux jeunes, avec quel courage et promptitude nous devons fuir, pour l'amour de Jésus, tout ce qui peut L'offenser ou souiller nos âmes par le péché. Obtiens-nous du Seigneur la victoire dans la tentation, le réconfort dans les peines de la vie et la grâce que nous te demandons avec ferveur.
Puissions-nous un jour jouir avec toi de la gloire éternelle du Ciel.
Ainsi soit-il.
Maria Goretti
Corinaldo, 16 octobre 1890 - Nettuno, 6 juillet 1902
Corinaldo, 16 octobre 1890 - Nettuno, 6 juillet 1902
Monique- Nombre de messages : 13758
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Sainte Maria Goretti
Arthur a écrit:
SAINTE MARIA GORETTI
MARTYRE DE LA PURETÉ
LA SAINTE AGNÈS DU XXe SIÈCLE.
" Plutôt la mort que le péché ", telle avait été l'énergique résolution de sa Première Communion.
Devrait être notre résolution de tous les jours:
SAINTE MARIA GORETTI, PRIEZ POUR NOUS…
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Sainte Maria Goretti
Dans un monde qui croule sous l'impureté, notre petite Sainte est un phare lumineux que notre Mère la Sainte Église nous a donné.
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Sainte Maria Goretti
gabrielle a écrit:Dans un monde qui croule sous l'impureté, [...]
C'est peu dire! Le mal est devenu bien, et le bien est devenu mal... La vertu est haïe, le péché est glorifié...
Seigneur, sauvez vos serviteurs qui espèrent en vous!
Catherine- Nombre de messages : 2399
Age : 39
Date d'inscription : 02/04/2009
Re: Sainte Maria Goretti
Gabrielle a écrit :
Dans le texte qui va suivre, l'auteur écrit :
Hélas cette génération n'a pas su le tenir fixé son regard. Puisse ce petit fil permettre, ne serait-ce qu'à une seule petite âme, de voir un peu de lumière dans le siècle de ténèbres dans lequel nous vivons.
Merci à Monique et Robert pour les images et la prière.
Dans un monde qui croule sous l'impureté, notre petite Sainte est un phare lumineux que notre Mère la Sainte Église nous a donné.
Dans le texte qui va suivre, l'auteur écrit :
Si la génération actuelle continue de tenir son regard fixé à cette radieuse figure et s'inspire de ses exemples, la famille, la société, le monde entier y trouvera son salut.
Hélas cette génération n'a pas su le tenir fixé son regard. Puisse ce petit fil permettre, ne serait-ce qu'à une seule petite âme, de voir un peu de lumière dans le siècle de ténèbres dans lequel nous vivons.
Merci à Monique et Robert pour les images et la prière.
Arthur- Nombre de messages : 1614
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Sainte Maria Goretti
Le Dieu qui exalte les humbles s'est chargé de mettre en lumière la figure prodigieuse de Maria Goretti. À peine coupée, la petite violette perdue jusqu'alors dans la solitude des champs, se mit à répandre au loin un tel parfum de suavité qu'elle attira à elle tous les regards.
Et la vénération du peuple chrétien pour notre majestueuse petite héroïne n'a fait que grandir depuis le jour obscur de sa mort jusqu'au triomphe sans égal de sa Canonisation.
Cette douce enfant est un mystère, écrit Mgr Valeri, Président du Comité Central de l'Année Sainte; mystère par le courage avec lequel elles se montra supérieure aux forces de son âge; mystère par l'attrait irrésistible que sa candide vision exerce aujourd'hui sur nous tous.
Comment expliquer qu'une faible fillette encore au seuil de la vie, ignorant tout de ses problèmes, possédant à peine les éléments essentiels de la doctrine chrétienne, ait su s'entourer de tant de prudentes industries pour préserver sa vertu, ait eu tant de sainte fermeté pour la défendre, et soit allée jusqu'à préférer la mort au péché ?
Et cela comme la chose la plus naturelle, sur laquelle on ne discute ni ne transige.
C'est que l'Esprit-Saint qui répand ses dons dans les âmes petites et simples, et les élève d'un coup d'aile aux sommets les plus sublimes de la sainteté, s'était emparé de cette âme pure et docile à ses inspirations.
Esprit de Dieu qui ne s'arrête pas aux origines ou aux conditions matérielles de ses enfants, mais qui réserve ses prédilections aux pauvres et aux déshérités.
Il semblerait cependant qu'une époque comme la nôtre soit radicalement incapable de se laisser émouvoir par une frêle créature qui affronte la mort plutôt que d'admettre le péché. Et pourtant, le nom de Maria Goretti a survolé les océans et est applaudi jusque dans les terres les plus lointaines.
L'humble enfant est admirée et invoquée comme une suave vision qui nous transporte au-dessus de ce pauvre monde et de ses attraits trompeurs. Y aurait-il là comme l'expression d'une confuse nostalgie pour un bien ou une vertu qu'on ne possède plus, ou bien celle d'une réaction cachée de la nature contre les forces du mal qui cherchent à la désagréger ?
Il y a plus. Et ce second aspect du mystère de Maria Goretti ne se peut expliquer lui non plus sans regarder plus haut.
De même en effet qu'en d'autres temps tout aussi désolés que les nôtres, Il suscita des sauveurs, l'Esprit de Dieu fait de nos jours surgir à l'horizon une humble fille des champs, une nouvelle Agnès, et tourne mystérieusement vers elle tous les coeurs, afin que, attirés par les parfums de sa vertu, ils reviennent dans leur vie publique et privée aux coutumes ancestrales.
Petite, humble, modeste, Maria Goretti a été proclamée Sainte, par une disposition providentielle, en présence de tout le peuple chrétien accouru des confins du monde --- coram populo --- sur l'immense esplanade extérieure de la Basilique Saint-Pierre.
Cas unique dans l'histoire. Et c'est par son triomphe à elle que se clôt la première moitié de l'Année Jubilaire.
Si la génération actuelle continue de tenir son regard fixé à cette radieuse figure et s'inspire de ses exemples, la famille, la société, le monde entier y trouvera son salut.
Et la vénération du peuple chrétien pour notre majestueuse petite héroïne n'a fait que grandir depuis le jour obscur de sa mort jusqu'au triomphe sans égal de sa Canonisation.
Cette douce enfant est un mystère, écrit Mgr Valeri, Président du Comité Central de l'Année Sainte; mystère par le courage avec lequel elles se montra supérieure aux forces de son âge; mystère par l'attrait irrésistible que sa candide vision exerce aujourd'hui sur nous tous.
Comment expliquer qu'une faible fillette encore au seuil de la vie, ignorant tout de ses problèmes, possédant à peine les éléments essentiels de la doctrine chrétienne, ait su s'entourer de tant de prudentes industries pour préserver sa vertu, ait eu tant de sainte fermeté pour la défendre, et soit allée jusqu'à préférer la mort au péché ?
Et cela comme la chose la plus naturelle, sur laquelle on ne discute ni ne transige.
C'est que l'Esprit-Saint qui répand ses dons dans les âmes petites et simples, et les élève d'un coup d'aile aux sommets les plus sublimes de la sainteté, s'était emparé de cette âme pure et docile à ses inspirations.
Esprit de Dieu qui ne s'arrête pas aux origines ou aux conditions matérielles de ses enfants, mais qui réserve ses prédilections aux pauvres et aux déshérités.
Il semblerait cependant qu'une époque comme la nôtre soit radicalement incapable de se laisser émouvoir par une frêle créature qui affronte la mort plutôt que d'admettre le péché. Et pourtant, le nom de Maria Goretti a survolé les océans et est applaudi jusque dans les terres les plus lointaines.
L'humble enfant est admirée et invoquée comme une suave vision qui nous transporte au-dessus de ce pauvre monde et de ses attraits trompeurs. Y aurait-il là comme l'expression d'une confuse nostalgie pour un bien ou une vertu qu'on ne possède plus, ou bien celle d'une réaction cachée de la nature contre les forces du mal qui cherchent à la désagréger ?
Il y a plus. Et ce second aspect du mystère de Maria Goretti ne se peut expliquer lui non plus sans regarder plus haut.
De même en effet qu'en d'autres temps tout aussi désolés que les nôtres, Il suscita des sauveurs, l'Esprit de Dieu fait de nos jours surgir à l'horizon une humble fille des champs, une nouvelle Agnès, et tourne mystérieusement vers elle tous les coeurs, afin que, attirés par les parfums de sa vertu, ils reviennent dans leur vie publique et privée aux coutumes ancestrales.
Petite, humble, modeste, Maria Goretti a été proclamée Sainte, par une disposition providentielle, en présence de tout le peuple chrétien accouru des confins du monde --- coram populo --- sur l'immense esplanade extérieure de la Basilique Saint-Pierre.
Cas unique dans l'histoire. Et c'est par son triomphe à elle que se clôt la première moitié de l'Année Jubilaire.
Si la génération actuelle continue de tenir son regard fixé à cette radieuse figure et s'inspire de ses exemples, la famille, la société, le monde entier y trouvera son salut.
Arthur- Nombre de messages : 1614
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Sainte Maria Goretti
Catherine a écrit:gabrielle a écrit:Dans un monde qui croule sous l'impureté, [...]
C'est peu dire! Le mal est devenu bien, et le bien est devenu mal... La vertu est haïe, le péché est glorifié...
Seigneur, sauvez vos serviteurs qui espèrent en vous!
Si Notre-Dame de la Salette disait déjà que les prêtres étaient des cloaques d'impureté, on peut dire aujourd'hui que le monde y est enseveli profondément...
Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à Vous !
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Sainte Maria Goretti
I LES PARENTS DE LA MARTYRE
LE BON ARBRE PORTE DE BONS FRUITS....
Maria Goretti naquit au sein d'une honnête famille des Marches, à Corinaldo, en province d'Ancône, à peu de distance de Lorette.
Notre héroïque enfant eut des parents véritablement dignes de lui avoir donné la vie. Merveilleux instruments de l'action providentielle sur cet être prédestiné, ils lui ont transfusé dans le sang les germes de son héroïsme. C'est là précisément leur mérite et leur gloire, car : " ne reconnaît-on pas l'arbre à ses fruits ? " ( Mt. VII, 20 ).
Si le sacrifice de la petite Maria fut spontané, il ne fut certainement pas improvisé : ses parents l'avaient, à leur insu, préparée à ce suprême holocauste.
Que Maria se soit déclarée prête à se faire tuer plutôt que de répéter une seule des paroles indécentes qu'elle avait, à l'occasion, entendues proférer par de mauvais enfants de son âge, quoi d'étonnant à cela ?
Elle avait tout simplement retenu cet héroïque propos de la bouche maternelle, et comme d'instinct, le répétait. La haute tenue morale de ces vertueux époux nous oblige, une fois de plus, à rechercher les meilleures modèles de parents chrétiens dans le rustique milieu des plus humbles fils des champs.
Le père de notre héroïne fut Luigi Goretti, né à Corinaldo le 26 décembre 1859. Sa pieuse épouse, qui vit encore, ( 1950 ) nous le présente comme un exemple de travail et d'honnêteté.
Jeune homme sérieux et de bonnes moeurs, très attaché à ses devoirs religieux, riche de rares qualités du coeur, il gagna par le charme de sa bonté l'affection de sa future compagne, comme lui, de condition modeste.
Une fois libéré du service militaire, dont il revint sans avoir rien perdu de ses belles qualités, il épousa Assunta Carlini, née le 16 août 1866 à Senigallia. le mariage eut lieu à Corinaldo même le 5 février 1885; la jeune épouse était donc alors âgée de dix-neuf ans. Depuis ce jour jusqu'à la fin de sa vie, Luigi lui prodigua les trésors inépuisables de la plus tendre affection.
Assunta réalisait, de son côté, le type de la femme forte " mulier fortis ". Orpheline dès son plus jeune âge, sans fortune et sans culture, elle passa son enfance et toute sa jeunesse dans les travaux des champs. Jusqu'à son mariage, on la vit chez divers patrons, leur prêtant successivement ses services dévoués.
Cette vie nomade et exposée si dangereuse pour une enfant de son âge, fut précisément le terrain favorable où se révéla la femme forte et la mère de la future martyre.
Le ciel compta toutes ses nombreuses et grandes victoires. La crainte de Dieu, la fréquentation des sacrements et une dévotion très filiale à La Reine des Martyrs, si vénérée à Corinaldo, la soutinrent dans la lutte. L'héroïsme de la mère explique parfaitement celui de la fille : l'un n'est que la copie de l'autre.
Son mariage avec le bon Luigi Goretti la libéra de cette vie au service des étrangers et, dès lors, avec son fidèle compagnon, Assunta s'appliqua à faire fructifier le modeste morceau de terre qui était tout leur avoir.
Leur vie s'écoulait tranquille et sereine dans la douce monotonie d'un paisible intérieur. Chaque soir, leur frugal repas terminé, les deux époux récitaient le Saint Rosaire et quelques autres prières.
Les jours de fête les réunissaient au pied de l'autel, où ils assistaient pieusement à la messe et, souvent même, recevaient la Sainte Eucharistie. C'est là un fait remarquable et digne d'être signalé à tant de familles de nos jours au sein desquelles, malheureusement, le sentiment chrétien va trop souvent s'affaiblissant.
Arthur- Nombre de messages : 1614
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Sainte Maria Goretti
--- LE FOYER SE PEUPLE
Ces époux vraiment chrétiens connurent bientôt la joie de transmettre leurs vertus à une nombreuse postérité. Celle-ci commença, après neuf mois d'une sainte union, par la naissance d'un petit ange qui vint prendre place au milieu d'eux.
Ils l'appelèrent Tonino, et il était la moitié de leur coeur. Hélas ! le cher petit n'eut que le temps de sourire à sa mère : huit mois après son apparition ici-bas, il reprenait son vol vers le ciel.
Comme pour consoler la peine extrême des bons parents, le Seigneur leur envoya peu après un autre enfant auquel ils imposèrent le nom de Angelo. Notre petite martyre suivit Angelo et se place ainsi comme le troisième enfant dans l'ordre des naissances, mais la première des filles.
Vinrent ensuite deux garçons : Mariano et Alessandro, celui-ci, mort à vingt ans, le 10 janvier 1917. La naissance de deux autres filles agrandit encore le cercle de cette belle famille : Ersilia actuellement mariée et établie à Corinaldo; Teresa, maintenant Missionnaire Franciscaine de Marie, sous le nom de Soeur Marie Alexandre de Saint-Alfred.
Les enfants survivants sont aujourd'hui établis dans de meilleures conditions de fortune, et honorés, à leur tour, de nombreux enfants.
Arthur- Nombre de messages : 1614
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Sainte Maria Goretti
--- L'EXIL
Après la naissance de leur quatrième enfant, la gêne s'installa à cet humble foyer. Le revenu d'un modeste champ et le seul secours de deux bras, si robustes et si infatigables qu'ils fussent, n'étaient plus suffisants pour entretenir la famille croissante.
Contraint par la nécessité, Luigi Goretti dut émigrer au loin à la recherche d'une situation familiale moins précaire, et il quitta, le coeur triste, sa chère patrie de Corinaldo dont il ne s'était pas éloigné depuis son mariage célébré onze ans plus tôt. Il la saluait, cette fois, pour ne plus la revoir.
Il abandonnait ainsi l'air salubre dont les monts voisins enivraient sa ville natale, pour se transférer avec sa famille dans cette atmosphère, lourde et meurtrière alors, de l'Agro Romano. La première étape de leur pérégrination fut Colle-Gianturco près de Paliano, où ils s'établirent sur les terres du sénateur Selsi.
Mais après trois ans de séjour en ce lieu, où naquit Ersilia, les Goretti passèrent sur le territoire de Nettuno aux Ferriere de Conca, où devenu métayer du Comte Mazzoleni, Luigi abrita sa famille dans l'une des demeures du hameau des Ferriere qui porte le nom de Cascina Antica ( Vieille Fromagerie ).
La famille de notre Sainte se trouvait désormais à l'abri du besoin. Mais il plut à Dieu de soumettre ses vertus à une nouvelle et rude épreuve : l'air malsain, chargé de miasmes délétères de l'Agro Romano, eut raison de la robuste santé de son dévoué soutien.
Un an après son arrivée, le bon Luigi succombait, en moins de dix jours, aux assauts simultanés de terribles maladies : la malaria, la méningite, le typhus et la pneumonie, qui parvinrent rapidement à briser sa constitution d'une trempe d'acier.
Il mourut saintement, le 6 Mai 1900, après avoir pressenti sa mort prochaine. Un jour en effet qu'il déchargeait des cercueils, dont Mazzoleni avait fait provision à l'usage de ceux de ses colons qui viendraient à mourir, Luigi se mit à dire comme en badinant : " Je serai le premier à les étrenner... l'un de ceux-ci sera pour moi .. "
Pressentiment, aveu du mal qui déjà le minait sourdement ? Toujours est-il que cette prédiction, plus ou moins consciente, se réalisa dans une bref délai, laissant sa pauvre famille dans la désolation. Ce fut le début d'un nouveau et long Calvaire, où va s'immoler quotidiennement notre petite Maria...
Arthur- Nombre de messages : 1614
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Sainte Maria Goretti
II PREMIÈRES ANNÉES DE MARIA
--- UNE ENFANT PRÉDESTINÉE
C'est dans cette famille, pauvre des biens de la terre mais, en compensation, riche de piété et de vertus domestiques, que naquit la chère enfant. L'heureux avènement eut lieu un jour du beau mois de Rosaire, le 16 octobre 1890, à Corinaldo dans le quartier appelé Presagna.
Avec un empressement digne de louange, la petite fille fut baptisée le jour suivant dans l'église paroissiale de Saint-Pierre; elle eut pour marraine sa tante Pasqualina et reçut les beaux noms de Maria et de Teresa.
Comme le remarque à propos un biographe de l'enfant, ces deux noms furent fort heureusement choisis : on y respire en effet le parfum très suave de la pureté de la Reine des Vierges et du lis candide épanoui sur les cimes du Carmel.
Pouvait-on vraiment mieux désigner, que par ces deux aimables noms, celle qui devait imiter de si près tant de pureté ?
L'enfant se fortifia, grandit, devint une gracieuse fillette. Les menus faits de sa toute première enfance différaient peu, au regard superficiel, de ceux que peuvent, de tout temps, observer toutes les mères.
Mais un regard plus profond aurait discerner, sans doute, sous la gentillesse de ces gestes innocents, la touche de la grâce divine, la préparant doucement mais sûrement au martyre.
L'enfant que Dieu choisissait comme une copie fidèle de la jeune martyre romaine,sainte Agnès, démontra, en effet, qu'en elle aussi existait comme en son émule, une dévotion que l'on ne rencontre pas d'ordinaire chez le commun des enfants de son âge : " devotio supra aetatem " .
Comme découlant de cette piété supérieure, une force invincible la soulèvera plus tard au moment de l'épreuve, la rendant capable d'un courage héroïque : " virtus supra naturam " ( Office de sainte Agnès ).
Cette piété précoce et cette force dont elle fit preuve au seuil de l'adolescence, la bienheureuse Maria les devait à une dévotion très tendre à la Vierge des douleurs, si chère à tous les habitants de Corinaldo : dès sa naissance sa mère l'avait confiée à la grande tutélaire de cette Reine des Martyrs.
Arthur- Nombre de messages : 1614
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Sainte Maria Goretti
--- LA SEMENCE TOMBA DANS UNE BONNE TERRE... Matth., XIII, 8
Le milieu familiale de notre Bienheureuse ne suffit pas en effet à expliquer ses qualités exceptionnelles; dans cet intérieur pieux et paisible, mais d'une simplicité extrême, elle aurait pu apprendre, tout au plus, la prière quotidienne cueillie sur les lèvres même de ses parents.
Cet enseignement, en vérité extrêmement précieux pour tout enfant d'âge tendre, suppose une autre et puissante intervention : celle de la grâce divine, reçue au Saint Baptême, qui vint dès les premières lueurs de la vie, préparer le terrain à l'éclosion de cette rare et divine fleur : l'héroïsme du martyre.
Mais le terrain lui-même où la grâce opéra était, au témoignage de sa mère, la nature bonne, docile et soumise que l'enfant avait reçue en partage.
À six ans, la petite fille reçut la confirmation des mains de Monseigneur Giulio Boschi, alors Évêque de Senigallia, devenu plus tard Cardinal et Archevêque de Ferrara. C'était en 1896, l'année même de l'émigration familiale vers la solitude des champs.
Ce fut à Colle-Gianturco d'abord, puis aux Ferriere, que Mariatta commença à révéler cette intelligence précoce, ce bon caractère, ce sérieux et cette application qui lui donnaient les apparences d'une personne mûre.
Aujourd'hui encore, à la distance d'un demi-siècle, bien des gens du lieu se rappellent au vif cette enfant allant et venant chaque jour pour faire les emplettes de la famille.
Elle mettait tant de modestie et de généreuse abnégation dans ses démarches quotidiennes que ces témoins oculaires se plaisent encore à dire : " Elle semblait une petite vieille ".
Arthur- Nombre de messages : 1614
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Sainte Maria Goretti
--- AMOUR DÉLICAT POUR SES PARENTS
Ces qualités, extraordinaires chez une fillette, se manifestaient encore dans le très grand respect qu'elle témoignait à ses parents. La maman ne se souvient ni d'un caprice ni d'une désobéissance de Marietta.
Au contraire, ses frères et soeurs encore vivants aiment à se rappeler, aussi bien que leur mère, comment l'enfant s'attristait des légères indocilités de ses petits frères et comment elle savait bien les en gronder.
Cette piété filiale prenait parfois chez l'adolescente un caractère vraiment délicat dans sa simplicité. Sa mère devait-elle, par exemple, porter à manger à son mari et aux employés qui travaillaient dans leur portion de terrain ? Marietta voulait la suivre en se chargeant d'une partie du fardeau.
Son père étant tombé malade, Dieu sait combien de pas fit la pauvre petite fille pour procurer quelque soulagement aux maux dont souffrait son cher malade. Chaque fois qu'il était nécessaire d'aller ici où là, pour trouver les médicaments indispensables, on la voyait courir à toutes jambes espérant ainsi hâter la guérison qu'elle demandait au ciel par de ferventes prières.
Mais Dieu, qui voulait dans son ciel ce père bien-aimé, l'ayant rappelé à lui à la grande désolation de la famille, les larmes de Marietta devinrent aussi ardentes qu'intarissables. À son âge, pourtant, on finit par oublier même une perte aussi cruelle, car les enfants ne savent pas mesurer la portée d'un tel malheur domestique qui souvent en entraîne tant d'autres.
Elle, au contraire, n'oublia jamais la mort de son père, parce qu'elle en comprit toutes les conséquences. Sa conduite d'orpheline démontra bien que cette blessure ne se referma jamais complètement.
Elle se rouvrait au contraire, à chacun des passages de l'enfant désolée devant le cimetière situé sur la route du village de Conca, où elle se rendait pour le marché quotidien.
Chaque fois, Marietta s'arrêtait aussi bien à l'aller qu'au retour et, à genoux devant la grille, déposait une larme et une prière, puis triste mais résignée, continuait son chemin.
Tandis qu'elle cheminait, avec cette gravité précoce que les témoins se plaisent à rappeler, les souvenirs de son cher défunt lui revenaient en foule : " Papa était si bon... il était mort chrétiennement... "
Mais en même temps une pensée née de sa foi vive s'imposait à la claire intelligence de l'enfant : " Et cependant, s'il était au purgatoire ! "
Malheureusement la pauvreté domestique ne permet pas une abondante célébration de saintes Messes ou d'autres services religieux. Qu'à cela ne tienne ! Marietta aura recours à la prière, à la récitation du Saint Rosaire surtout, et dès lors, note la maman, le chapelet lui devint un compagnon indispensable.
Arthur- Nombre de messages : 1614
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Sainte Maria Goretti
--- DON DE SAGESSE
Cependant, qu'on ne s'y méprenne pas. Ces marques de tendresse filiale n'étaient pas chez notre Sainte des éclairs de bonté surgissant isolément selon les circonstances; elles étaient tout simplement des traits d'une tenue toujours égale et d'une sagesse à toute épreuve.
C'est la maman, en effet, qui nous proclame cette inaltérable égalité de conduite exemplaire dans sa Maria. Et sur le détail de l'obéissance, elle nous répète encore aujourd'hui tout émue :
" Toujours, toujours, toujours, Maria m'a obéi ! Jamais, elle ne m'a volontairement causé de peine. Si par quelque erreur involontaire une réprimande injustifiée lui était infligée, elle ne se révoltait ni ne s'excusait, mais elle restait calme et respectueuse sans jamais me bouder.
Même en ces circonstances pénibles, son obéissance restait prompte, comme toujours, à voler au moindre signe. "
Et pour résumer en un mot sa grande sagesse et son abnégation : " C'est Marietta, nous avoue-t-elle, qui tenait la maison, surtout quand j'étais au champs. "
Mais le plus bel éloge est peut-être celui que nous en fait son propre meurtrier : " Je l'ai connue toujours bonne, obéissante à ses parents, pieuse, sérieuse et non pas légère et changeante comme bien d'autres petites filles.
Dans la rue, elle allait modeste et empressée à s'acquitter des ordres reçus. Dans l'obéissance, elle était toujours gaie et prompte. Elle se contentait de n'importe quel habit que lui fît sa mère ou que lui donnât quelque personne charitable.
À l'exemple de ses parents, elle était une pieuse observatrice de la loi de Dieu, et je puis affirmer, pour ma part, ne l'avoir jamais trouvée en faute contre cette divine loi. Je ne l'ai jamais entendue dire un seul mensonge. selon le conseil de sa mère, elle fuyait les compagnies dangereuses. "
Maria, comme déjà nous pouvons le constater, était vraiment l'ange de la famille.
Arthur- Nombre de messages : 1614
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Sainte Maria Goretti
III LA PIÉTÉ D'UNE ENFANT
--- DEVOTIO SUPRA AETATEM...
Ces traits de vraies et délicates vertus filiales de la pieuse enfant pourraient apparaître au premier regard comme relevant exclusivement d'un instinct de bonté naturelle. En réalité la vertu déjà solide de cette humble fille des champs, procédait d'une piété déjà profonde.
La grâce se communiquant à elle avec une rare abondance, se hâtait,pour ainsi dire, d'accomplir son travail en cette âme innocente; mais elle l'inondait par le canal de la prière.
Si l'on tient compte, en effet, de son âge et de ses multiples occupations, on ne peut s'empêcher de reconnaître dans son martyre un grand esprit de prière.
Levée de bonne heure, son premier geste est de tomber à genoux pour l'oraison. Elle vénère de toute son âme innocente les saintes images qui ornent les murs de sa pauvre chambre : la Vierge du Bon Conseil, le très chaste saint Joseph, le lis de Padoue, l'Ange gardien.
Par-dessus tout cependant, son regard s'attarde sur le Saint Crucifix au pied duquel, prosternée, elle épanche son coeur dans des sentiments de tendre piété et de componction. Mais déjà les petits frères éveillés réclament ses soins.
Après le baiser du matin déposé au front des petits qui lui tendent leur gracieuse frimousse, elle les fait s'agenouiller à ses côtés et répète avec eux la même prière qu'elle sait admirablement adapter à leur intelligence moins pénétrante que la sienne.
La journée se déroule ensuite au rythme d'une vie dont les actes prennent leur naissance de l'amour et du culte des chers objets de sa méditation matinale. Chacune de ses nombreuses occupations devient ainsi un acte d'amour.
Arthur- Nombre de messages : 1614
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Sainte Maria Goretti
--- LA PETITE ÉDUCATRICE
Elle s'acquitte avec la plus grande exactitude et le soin le plus minutieux des travaux du ménage, tout en surveillant ses petits frères quelque peu turbulents parfois.
Mais, c'est plus qu'une surveillance que Marietta exerce sur eux, c'est une tâche de formation qui lui est dévolue par l'éloignement forcé de sa maman. Celle-ci, inclinée tout le jour sur le lourd travail des champs, ne peut personnellement entreprendre l'éducation de ses tendres enfants et leur inoculer les précieux germes de l'amour de Dieu.
À sa place, Maria s'acquitte de cette tâche avec des accents convaincants jaillis de son ardente piété et, au dire de l'un de ses frères, avec un succès que lui auraient envié les meilleures éducatrices de l'enfance.
Aux répétitions inlassables des prières vocales, qui pénètrent peu à peu dans l'esprit toujours distrait de ses petits frères et soeurs, elle ajoute les leçons de catéchisme qu'elle leur enseigne avec une patience admirable et une rare bonté.
Marietta connaît en effet la somme d'efforts que coûte une leçon retenue de mémoire; ne sachant pas lire, elle-même ne peut retenir la doctrine chrétienne, écoutée à l'église puis répétée en famille, qu'à force de mémoire et de bonne volonté.
Son frère Mariano, qui nous a donné ces détails, se rappelle très bien la manière intelligente dont elle s'y prenait pour lui apprendre, au prix d'une constance vraiment méritoire, les éléments de sa formation religieuse.
Quand le soir venu la pieuse enfant, déjà fatiguée des nombreux travaux du jour, a récité avec la famille la prière du soir et le saint Rosaire, elle s'attarde encore dans la récitation d'un chapelet complémentaire et de quelques oraisons préférées.
Certes, seule la grâce divine pouvait lui inspirer tant d'amour pour la prière et en particulier pour le saint Rosaire, artisan de la sanctification des âmes, selon saint François de Sales.
Et ce doux " priez pour nous à l'heure de notre mort " tant de fois répété, fut maternellement exaucé par la reine des martyrs, à l'heure tragique de sa mort prématurée et pleine de toutes les horreurs.
On eut dit, qu'avec tant d'attrait pour la prière, en particulier avec tant de recours à Marie, la chère enfant se préparait de très bonne heure au martyre. Et d'ailleurs, l'eut-elle prévu, Marietta n'aurait pu, en vérité, apporter une plus intense préparation à l'héroïque dénouement.
Arthur- Nombre de messages : 1614
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Sainte Maria Goretti
--- COURAGE DES SAINTS
Animée d'un tel esprit d'oraison, Maria se montra naturellement avide d'entendre la sainte Messe et d'écouter la parole de Dieu. Les distances ou le mauvais temps ne comptaient pas pour elle. Quand il n'y avait pas la messe aux Ferriere, Marietta allait à Conca; s'il n'y en avait pas à Conca, elle allait à Campomorto.
On la vit même bien souvent dans l'église de Nettuno avec sa mère ou avec une pieuse amie de la famille. C'étaient des kilomètres de route. Peu importe ! Marietta en aurait fait bien d'autres pour satisfaire sa dévotion au Saint Sacrifice de la Messe.
En allant à la Messe, lorsqu'elle le pouvait, la diligente " petite mère " y conduisait par la main l'un ou l'autre de ses " enfants ".
Spectacle qui ne pouvait manquer d'édifier, que celui d'une enfant si sage et si sérieuse entrant à l'église, se signant pieusement avec l'eau bénite, et après avoir fait agenouiller ses petits frères, prenant l'attitude de la prière, immobile, les yeux baissés.
Un jour, une fermière de Conca, Laura Achilli, l'ayant vue, ne put s'empêcher de demander aux personnes présentes de qui était cette petite fille si sage. Et il lui fut répondu qu'elle était la fille du colon Goretti, des Ferriere.
Cependant Marietta, tout entière à sa prière, ne se doutait nullement de l'impression produite par son attitude qui forçait l'admiration. La cérémonie terminée, elle sortait la dernière, quittant à regret l'église où elle était entrée la première.
Visiblement, elle demeurait sous le charme des mélodies sacrées et des cérémonies saintes, qu'elle aurait voulu goûter sans fin. Une grâce de choix la mettait en contact avec les réalités d'en haut.
Arthur- Nombre de messages : 1614
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Sainte Maria Goretti
--- DON D'INTELLIGENCE
Il a été observé depuis longtemps combien les enfants innocents saisissent vite le sens des vérités chrétiennes. Ce privilège des âmes pures fut remarquable chez notre jeune martyre. Elle comprenait et goûtait extrêmement la parole de Dieu.
Elle le fit voir tout particulièrement au soir du Vendredi Saint de la dernière année de sa vie. Ce jour-là, Marietta s'était rendue à Nettuno, en compagnie d'une certaine Teresa Lungarini, pour assister à l'émouvante cérémonie des " Trois Heures d'Agonie ".
Le sermon traditionnel sur la Passion de Notre-Seigneur l'impressionna si vivement qu'elle s'en revint toute bouleversée à la maison.
À sa maman qui s'inquiétait de son état, Marietta ne cessait de répéter dans la ferveur dont son âme était pleine au soir d'un si saint jour : " Maman chérie, quelle belle prédication nous a fait entendre Monsieur l'Archiprêtre !
Et tout à coup, sans y être invitée, " elle redit le sermon d'un bout à l'autre " atteste sa mère. Depuis lors, la passion divine, la très pénible agonie et le mort atroce du Sauveur, s'imprimèrent plus vivement que jamais dans son coeur.
Peut-être Jésus, qui l'attendait sous peu au Calvaire, voulut-Il, par cette connaissance plus claire du prix de ses souffrances et cette charité si ardente, la mieux disposer à rendre sang pour sang et vie pour vie.
Il est évident qu'en lui inspirant ce puissant souvenir de sa passion, le Sauveur la préparait à subir la mort plutôt que de commettre le péché, cause unique de la mort cruelle d'un Dieu.
Nous ne pouvons nous empêcher de reconnaître, dans ces sentiments intimes et profonds de l'âme de notre Bienheureuse, une grâce exceptionnelle de Notre-Seigneur.
Mais il reste tout de même qu'une fillette de douze ans n'a pas hésité à fournir un effort considérable pour entendre cette prédication sur la Passion du Sauveur, puisque la distance aller retour des Ferriere à Nettuno est de vingt kilomètres. Par ce courage inusité, la petite Maria attestait l'intime attrait du Saint-Esprit qui l'invitait à ne rien refuser au Bon Dieu.
Elle nous apprend aussi, par cet exemple, combien il est utile et salutaire de méditer les souffrances et la mort de notre Rédempteur. Recueillons plus spécialement, parmi tant d'autres, ce double enseignement de la vie de Maria Goretti.
Arthur- Nombre de messages : 1614
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Sainte Maria Goretti
--- BESOIN DE PURETÉ
Dans sa piété éclairée, Marietta avait compris très tôt l'importance du Sacrement de la pénitence. Rien ne l'arrêtait quand l'occasion se présentait à elle de se confesser. L'occasion, c'était la décision de la mère, dont le courage enflammait celui de la fillette, d'aller à Nettuno pour se confesser; alors Marietta la priait de l'emmener avec elle.
Elle y allait sous le brûlant soleil, l'été; sous la pluie froide et le vent glacé du nord, l'hiver. De ces confessions fréquentes, elle revenait toujours l'âme plus belle, la volonté plus forte pour de nouvelles bonnes oeuvres et le coeur mieux préparé à recevoir le Roi des martyrs, le Lis des vallées.
Le martyre aussi précoce et aussi héroïque que nous aurons bientôt à décrire, n'étonne pas après une préparation aussi intense.
Teresa Lungarini, déjà citée, simple fille de la campagne comme notre Marietta et, comme elle, sans instruction, a fait au procès de la Béatification cette précieuse remarque : " On voyait que c'était vraiment une petite fille éduquée par le Bon Dieu lui-même. "
Son amour de la prière, que nous connaissons déjà, est confirmé par un nouveau témoignage de son meurtrier. Celui-ci eut le loisir d'observer qu'aux jours de pluie et aux heures de repos entre deux travaux, on voyait Marietta : " avec son chapelet à la main. Et, à la maison, elle ornait de fleurs surtout l'image de Marie ".
La maman elle-même s'en étonnait et est revenue souvent plus tard sur ce sujet avec ses autres filles encore vivantes :
" J'étais en admiration devant l'esprit de piété de Maria; et je me dis toujours que c'était la grâce du Seigneur qui opérait en elle, et cela dès l'usage de la raison; " depuis, ajoutons-nous nous-même qu'elle fut en état de comprendre l'exemple chrétien de ses parents.
L'Eucharistie fera le reste.
Dans sa piété éclairée, Marietta avait compris très tôt l'importance du Sacrement de la pénitence. Rien ne l'arrêtait quand l'occasion se présentait à elle de se confesser. L'occasion, c'était la décision de la mère, dont le courage enflammait celui de la fillette, d'aller à Nettuno pour se confesser; alors Marietta la priait de l'emmener avec elle.
Elle y allait sous le brûlant soleil, l'été; sous la pluie froide et le vent glacé du nord, l'hiver. De ces confessions fréquentes, elle revenait toujours l'âme plus belle, la volonté plus forte pour de nouvelles bonnes oeuvres et le coeur mieux préparé à recevoir le Roi des martyrs, le Lis des vallées.
Le martyre aussi précoce et aussi héroïque que nous aurons bientôt à décrire, n'étonne pas après une préparation aussi intense.
Teresa Lungarini, déjà citée, simple fille de la campagne comme notre Marietta et, comme elle, sans instruction, a fait au procès de la Béatification cette précieuse remarque : " On voyait que c'était vraiment une petite fille éduquée par le Bon Dieu lui-même. "
Son amour de la prière, que nous connaissons déjà, est confirmé par un nouveau témoignage de son meurtrier. Celui-ci eut le loisir d'observer qu'aux jours de pluie et aux heures de repos entre deux travaux, on voyait Marietta : " avec son chapelet à la main. Et, à la maison, elle ornait de fleurs surtout l'image de Marie ".
La maman elle-même s'en étonnait et est revenue souvent plus tard sur ce sujet avec ses autres filles encore vivantes :
" J'étais en admiration devant l'esprit de piété de Maria; et je me dis toujours que c'était la grâce du Seigneur qui opérait en elle, et cela dès l'usage de la raison; " depuis, ajoutons-nous nous-même qu'elle fut en état de comprendre l'exemple chrétien de ses parents.
L'Eucharistie fera le reste.
Arthur- Nombre de messages : 1614
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Sainte Maria Goretti
IV PREMIÈRE COMMUNION
--- MARIA A SOIF DE JÉSUS
L'Eucharistie a fait les martyrs de tous les temps. Notre petite vierge, honneur de notre siècle, lui doit, elle aussi, le triomphe de son martyre. Marietta brûlait de posséder Jésus vivant dans l'Hostie d'amour.
Mais l'élan de son désir enflammé se brisait hélas ! contre l'usage qui l'éloignait du banquet eucharistique jusqu'à la onzième année de son âge. Ses communions ne furent donc pas nombreuses, mais elle furent de celles dont la sainte Madeleine de Pazzi a dit : " qu'une seule suffit pour faire un saint " .
Avant la rencontre du Calvaire, Jésus l'attendait au Cénacle. Ni l'un ni l'autre ne restaient inactifs cependant.
De la part de notre petite Sainte, cette rencontre ineffable de Jésus-Hostie fut la récompense d'une piété tenace, qui vint à bout des difficultés incroyables que comportait pour elle la préparation de cet acte important.
Ses désirs anxieux de la Première Communion furent remarqués, même par les étrangers. Pour bien comprendre les problèmes que soulevait la communion de Marietta, écoutons ce dialogue émouvant de l'enfant avec sa mère :
--- Maman... et moi, quand vais-je faire ma Première Communion ?... Je veux Jésus !...
--- Mon amour, comment pourrais-tu la faire, si tu ne sais pas bien ton catéchisme ? Tu vois bien que tu ne sais pas lire; nous n'avons pas d'argent pour te faire un habit... t'acheter des souliers... le voile... tu n'as jamais un moment libre... il y a toujours tant à faire...
--- Maman chérie, et comme ça je ne la ferai jamais ma Première Communion !... Mais moi, je ne veux pas rester sans Jésus !...
--- Eh !... que peut bien y faire ta pauvre malheureuse maman, mon amour ?... Je suis condamnée à vous voir grandir comme des petites bêtes...
--- Eh bien, maman, Dieu y pourvoira ! À Conca, il y a Madame Elvira ( Elvira Schiassi, la lingère des messieurs Mazzoleni ) qui sait lire.
Je vous promets d'expédier d'abord toute la besogne de la maison, et le temps libre, vous me le laisserez pour aller à Conca et apprendre le catéchisme.
Il y a aussi Don Alfredo Paliani qui vient chaque dimanche à Cisterna; lui aussi me l'enseignera en même temps qu'aux autres qui se préparent.
Arthur- Nombre de messages : 1614
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Sainte Maria Goretti
--- L'AMOUR REND LÉGER...
Favorablement agréée des personnes qu'elle avait désignées et munie de l'autorisation maternelle, Marietta se rendit fidèlement aux leçons de catéchisme.
Elle se prépara dès lors avec une ardeur qui n'avait d'égale que la crainte d'être indigne du prochain don ineffable de Jésus à son âme.
Son excellente mère a gardé le souvenir de cette période d'attente, où la mère et la fille rivalisaient de zèle pour la préparation du beau jour de la Première Communion.
Il leur semblait, à l'une et à l'autre, que tout ce qu'elles faisaient n'était jamais suffisant ; c'était une préoccupation de tous les instants, une véritable et sainte obsession.
Aux approches du grand acte, la maman se mit à conduire plus souvent sa fille à Conca et à Campomorto, pour la faire se confesser et mieux apprendre les saintes Vérités. La distance même des Ferriere à Nettuno ne les effrayait nullement et elles s'y rendirent plus d'une fois pour la même fin.
Cependant, ne croyant pas assez fait, la mère de Marietta voulut la présenter au Révérendissime Archiprêtre Don Temistocle Signori, afin qu'il l'examinât. Et le digne curé se déclara très satisfait de l'examen.
Cependant, parce que la mère insistait, se disant troublée à la pensée que sa Marietta ne réussirait pas à faire très bien sa Première Communion, Don Temistocle dissipa ses scrupules par un ultime et décisif argument : " Confiez-là à la Madone, mettez-là sous son manteau, puis n'ayez aucune crainte.
Rassurée, la pieuse mère put se livrer à la joie de voir son enfant progresser de jour en jour dans la pratique des vertus chrétiennes. L'idée que sa mère lui avait donnée de l'importance et de la sainteté du Divin Banquet, stimulait Marietta dans son application au recueillement et à l'obéissance.
Plus affectueuse que jamais envers sa mère, elle devenait aussi empressée auprès de ses petits frères; plus infatigable encore dans les soins domestiques et même les plus durs travaux.
Aussi, quand le grand jour arriva, elle était tout à fait digne de s'approcher de la Table sainte. Ce fut un bonheur céleste pour la fille et pour la mère.
Celle-ci fut si frappée de la piété singulière qui accompagna ce grand acte de Marietta, qu'elle répète encore aujourd'hui avec une émotion bien compréhensible : " Maria fit sa Première Communion comme une sainte. "
Ce grand événement, bien digne de figurer au nombre des triomphes eucharistiques, eut lieu le 29 mai 1902, en la solennité du
" Corpus Domini ", après onze mois de préparation.
Arthur- Nombre de messages : 1614
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Sainte Maria Goretti
--- LA DOUCE RENCONTRE AVEC JÉSUS
Même célébrée dans la simplicité et la pauvreté d'un village de campagne, la Communion de la chère enfant fut un événement d'importance pour toutes les personnes qui la connaissaient.
Bien que pauvres pour la plupart, ces personnes eurent à coeur de participer en quelque chose à la parure de fête de l'aimable communiante. Celui-ci offrit le voile, celui-là les chaussures, cet autre le cierge, et même, détail touchant dans sa simplicité, une main délicate offrit la couronne de fleurs.
La naïve réponse de l'enfant aux soucis matériels de la mère : " Dieu y pourvoira " avait trouvé un mystérieux écho dans ces coeurs simples et bons.
Chacun se sentait fier de lui faire un cadeau, non pas comme une aumône, mais comme un témoignage d'affection, car ils aimaient beaucoup cette angélique enfant.
La maman lui passa au cou son propre collier de corail et lui mit ses pendants d'oreilles, qu'en souvenir de la communion de sa fille, elle porte encore elle-même aujourd'hui avec une affection émue.
Le Père Jérôme de Saint-Michel Archange, du sanctuaire de Notre-Dame-des-Grâces de Nettuno, doué d'une aptitude toute spéciale pour préparer les enfants à la Première Communion, fut délégué à la retraite préparatoire.
Ce Père Passionniste s'est toujours souvenu de la pieuse enfant et, racontant plus tard aux petits garçons et aux petites filles l'exemple de la jeune Goretti, il lui arriva souvent de les voir pleurer d'émotion au récit touchant de sa mort admirable.
Enfin, quand eut lui l'aube du jour tant désiré, notre angélique petite vierge parut plus absorbée que jamais dans la pensée de Jésus. Les yeux brillants des larmes d'une sainte joie mêlée de componction, elle allait à l'un et à l'autre, demandant pardon à tous de fautes imaginaires.
Après sa famille, ce furent les colocataires, les Serenelli, y compris Alessandro le futur meurtrier, qui se virent sollicités d'accorder leur pardon à l'innocente enfant.
Ces humbles et candides démarches montraient combien cette âme était pénétrée de l'importance de la grâce qu'elle allait recevoir, au point de déplorer vivement ses moindres petits manquements, dont l'ombre seule en ce moment lui faisait horreur.
Toute peccadille lui semblait alors une faute énorme. C'est ainsi qu'elle ne put se tranquilliser pour une petite désobéissance commise, ce matin-là, par son frère aîné Angelo.
Il fallut qu'il la réparât de quelque manière : " Comment, lui dit-elle avec tristesse, tu fais de la peine à maman, même maintenant que tu es sur le point de recevoir Jésus ?... Pense qui tu dois recevoir : il faut que tu deviennes meilleur.
Durant la touchante cérémonie, à laquelle participèrent douze petites filles et deux petits garçons, notre Maria excita, plus que celle des hommes, l'admiration des anges.
Belle déjà des plus rares grâces de l'innocence, cette virginale enfant reçut encore, du premier et mystique baiser de Jésus, l'ornement de la pudeur. Elle aurait pu répéter après la petite vierge Agnès : " Sanguis ejus ornavit genas meas; c'est le sang de Jésus qui donne cette beauté à mes joues ".
La cérémonie terminée, Marietta demeura dans son profond recueillement.
Pendant que les autres communiants entouraient, joyeux, le prêtre rentré à la sacristie, pour le remercier et lui dire dans de gracieux sourires leur innocent bonheur.
Maria, nous rappelle sa mère, se tint un peu à l'écart, sérieuse, recueillie et sans mot dire, tellement elle était encore pénétrée de la grandeur de l'acte qu'elle venait d'accomplir.
De quels feux ne fut-il pas éclairé ce jour incomparable, le plus beau jour de sa vie.
Ce jour où le Roi des Martyrs, Jésus, Époux de sang, préparait la guirlande empourprée du martyre qu'il devait bientôt ajouter à la blanche couronne de lis ornant ce front virginal ?
Même célébrée dans la simplicité et la pauvreté d'un village de campagne, la Communion de la chère enfant fut un événement d'importance pour toutes les personnes qui la connaissaient.
Bien que pauvres pour la plupart, ces personnes eurent à coeur de participer en quelque chose à la parure de fête de l'aimable communiante. Celui-ci offrit le voile, celui-là les chaussures, cet autre le cierge, et même, détail touchant dans sa simplicité, une main délicate offrit la couronne de fleurs.
La naïve réponse de l'enfant aux soucis matériels de la mère : " Dieu y pourvoira " avait trouvé un mystérieux écho dans ces coeurs simples et bons.
Chacun se sentait fier de lui faire un cadeau, non pas comme une aumône, mais comme un témoignage d'affection, car ils aimaient beaucoup cette angélique enfant.
La maman lui passa au cou son propre collier de corail et lui mit ses pendants d'oreilles, qu'en souvenir de la communion de sa fille, elle porte encore elle-même aujourd'hui avec une affection émue.
Le Père Jérôme de Saint-Michel Archange, du sanctuaire de Notre-Dame-des-Grâces de Nettuno, doué d'une aptitude toute spéciale pour préparer les enfants à la Première Communion, fut délégué à la retraite préparatoire.
Ce Père Passionniste s'est toujours souvenu de la pieuse enfant et, racontant plus tard aux petits garçons et aux petites filles l'exemple de la jeune Goretti, il lui arriva souvent de les voir pleurer d'émotion au récit touchant de sa mort admirable.
Enfin, quand eut lui l'aube du jour tant désiré, notre angélique petite vierge parut plus absorbée que jamais dans la pensée de Jésus. Les yeux brillants des larmes d'une sainte joie mêlée de componction, elle allait à l'un et à l'autre, demandant pardon à tous de fautes imaginaires.
Après sa famille, ce furent les colocataires, les Serenelli, y compris Alessandro le futur meurtrier, qui se virent sollicités d'accorder leur pardon à l'innocente enfant.
Ces humbles et candides démarches montraient combien cette âme était pénétrée de l'importance de la grâce qu'elle allait recevoir, au point de déplorer vivement ses moindres petits manquements, dont l'ombre seule en ce moment lui faisait horreur.
Toute peccadille lui semblait alors une faute énorme. C'est ainsi qu'elle ne put se tranquilliser pour une petite désobéissance commise, ce matin-là, par son frère aîné Angelo.
Il fallut qu'il la réparât de quelque manière : " Comment, lui dit-elle avec tristesse, tu fais de la peine à maman, même maintenant que tu es sur le point de recevoir Jésus ?... Pense qui tu dois recevoir : il faut que tu deviennes meilleur.
Durant la touchante cérémonie, à laquelle participèrent douze petites filles et deux petits garçons, notre Maria excita, plus que celle des hommes, l'admiration des anges.
Belle déjà des plus rares grâces de l'innocence, cette virginale enfant reçut encore, du premier et mystique baiser de Jésus, l'ornement de la pudeur. Elle aurait pu répéter après la petite vierge Agnès : " Sanguis ejus ornavit genas meas; c'est le sang de Jésus qui donne cette beauté à mes joues ".
La cérémonie terminée, Marietta demeura dans son profond recueillement.
Pendant que les autres communiants entouraient, joyeux, le prêtre rentré à la sacristie, pour le remercier et lui dire dans de gracieux sourires leur innocent bonheur.
Maria, nous rappelle sa mère, se tint un peu à l'écart, sérieuse, recueillie et sans mot dire, tellement elle était encore pénétrée de la grandeur de l'acte qu'elle venait d'accomplir.
De quels feux ne fut-il pas éclairé ce jour incomparable, le plus beau jour de sa vie.
Ce jour où le Roi des Martyrs, Jésus, Époux de sang, préparait la guirlande empourprée du martyre qu'il devait bientôt ajouter à la blanche couronne de lis ornant ce front virginal ?
Arthur- Nombre de messages : 1614
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Sainte Maria Goretti
--- RÉSOLUTIONS ÉNERGIQUES
Mais le grand amour de Marietta pour Jésus, en cette fête ineffable, devait se traduire par des actes.
Elle savait que ce jour béni, sommet le plus élevé de toutes les joies terrestres, serait suivi de la série monotone des jours remplis de tâches ingrates et dures, assombris aussi hélas ! de tentations malignes.
Des résolutions énergiques devaient donc être prises, dont la plus claire était celle que le prédicateur de la retraite avait si chaudement recommandée : la pureté à tout prix. Ce fut donc une résolution arrêtée, et Marietta la tiendra envers et contre tous, et s'il le faut, au prix d'un acte héroïque.
" Il est difficile de ne pas remarquer dans cette fermeté une disposition du ciel pour faire progresser Maria dans la voie des moeurs angéliques et la fortifier dans l'exercice de la vertu de pureté, qu'elle préféra à sa vie même au moment où le choix lui en fut imposé."
Ce sont les paroles même de Don Signori, Archiprêtre de Nettuno, peu de temps après la tragédie.
En dépendance de cette importante résolution, et pour y être plus sûrement fidèle, Marietta adopta la pratique des " trois Ave Maria ", à l'exemple de sa contemporaine de Lucca, sainte Gemma Galgani.
Nul doute que la récitation attentive et prolongée de ces " trois Ave Maria " n'ait puissamment contribué à préserver la chaste enfant de tout contact du mal impur.
Sa dévotion envers la Très Sainte Vierge n'avait sans doute pas besoin d'être ravivée, mais la sainte enfant avait entendu le prédicateur parler de cette pratique recommandée par un saint comme un des plus sûrs moyens de conserver la pureté.
Telles sont les deux principales résolutions, qu'au soir de sa Première Communion, Marietta offrit à la Très Sainte Vierge, en prononçant l'acte de consécration traditionnel dans lequel elle fit passer toute son âme ardente.
Arthur- Nombre de messages : 1614
Date d'inscription : 15/02/2009
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