INSTITUTIONS LITURGIQUES, PAR DOM Guéranger Vol. II

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Message  ROBERT. Ven 08 Mai 2009, 2:13 pm

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INSTITUTIONS LITURGIQUES, par dom Guéranger

TOME II, Ch. XVIII



100 ans avant le conciliabule des Intrus



PREMIÈRE PARTIE
(Suite)

CHAPITRE XVIII

Le XVIIe siècle avait fini dans cet esprit de tolérance que le XVIIIe ne devait pas démentir. La réforme profitait, ainsi que de raison, de ces avances maladroites, et vers 1690, un célèbre ministre calviniste, Jurieu, écrivait qu'un savant homme de l'Église romaine, chanoine¹ de Cluny, préparait un ouvrage qui ferait tomber les Durand, les Biels, les Innocents et leurs disciples, qui ont écrit touchant les mystères de la messe; et qu'il prouverait que toutes ces cérémonies sont sans mystères, et qu'elles ont été instituées uniquement par des raisons de commodité, ou par occasion² . Ce savant homme était dom Claude de Vert ; c'est notre trésorier de Cluny qui s'était ainsi chargé de naturaliser les cérémonies de la messe, et cette nouvelle avait fait tressaillir dans sa grotesque Pathmos le fanatique prophète du calvinisme.


¹ C'est moine qu'il voulait dire.
² Jurieu cité par D. de Vert, dans sa Lettre à ce Ministre, page 1.


On verra plus loin quelles « preuves » il a....

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Message  ROBERT. Sam 09 Mai 2009, 6:49 pm


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TOME II, Ch. XVIII



100 ans avant le conciliabule des Intrus



PREMIÈRE PARTIE
(Suite)

CHAPITRE XVIII

Dom de Vert, dans un voyage qu'il avait fait à Rome, vers 1662, et dans lequel il fut témoin de la pompe des cérémonies qui se pratiquent dans cette capitale du monde chrétien, loin d'en goûter les mystères, conçut dès lors l'idée d'un ouvrage dans lequel, dédaignant d'expliquer les symboles de la Liturgie par des raisons mystiques, comme l'avait fait jusqu'alors toute la tradition des liturgistes de l'Église d'Orient et de celle d'Occident, il en rechercherait seulement les raisons physiques, à l'aide desquelles il se promettait de rendre raison de tout. Le projet de cet ouvrage, déjà fort avancé en 1690, avait percé dans le public, et la nouvelle en était parvenue jusqu'à Jurieu. D. de Vert ayant eu connaissance de l'assertion du ministre, en fut embarrassé et résolut de lui répondre sur-le-champ, sans attendre la publication de son grand ouvrage. Il adressa à Jurieu une Lettre sur les cérémonies de la messe, qui parut à Paris, en 1690, et dans laquelle il avait pour but de détruire la mauvaise impression que les paroles du ministre auraient pu laisser contre lui dans le public, et de réfuter plusieurs sarcasmes de ce calviniste contre les rites du plus sacré et du plus profond de nos mystères.


Son jansénisme consommé permit à De Vert de le dégoûter des saints mystères de la Liturgie au lieu d'en goûter la sublime suavité...tout comme le modernisme éhonté des INTRUS les rabaisse au plus abject paganisme et au plus odieux satanisme..





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Message  ROBERT. Dim 10 Mai 2009, 6:14 pm

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CHAPITRE XVIII

Dom de Vert commence donc par protester de son respect pour les interprètes mystiques des cérémonies de l'Église , dont il révère, dit-il, jusqu'aux moindres explications ; mais il soutient que chaque cérémonie de l'Église a son histoire et ses raisons d'institution. « Je ne vois pas même, continue-t-il, pourquoi on ne pourrait pas dire que, comme le Saint-Esprit a dans l'intention tous les différents sens catholiques dont l'Écriture est capable, de même l'Église peut, dans l'usage de ses cérémonies, outre les raisons d'institution, avoir encore en vue les différents sens spirituels que les Pères et les auteurs mystiques donnent communément à ces cérémonies, et se proposer en cela d'aider par des choses sensibles la piété des fidèles, et relever même la majesté de ses divins offices.

On ne détruit pas pour cela les raisons d'institution, qui sont comme le sens de la lettre au contraire, on le suppose, puisque c'est dans la lettre même que se rencontre l'analogie et le fondement de ces rapports et de ces allégories. Ce n'est point une soustraction de ce sens, mais une addition à ce sens. Pourquoi donc rejeter ces sens spirituels et mystiques, quand ils ne ruinent point celui de la lettre, quand on les contient dans de justes bornes, qu'on ne les donne que pour ce qu'ils sont, c'est-à-dire pour des pensées pieuses et édifiantes, et des idées arbitraires, si vous voulez, mais où on ne laisse pas de trouver de quoi s'instruire et se nourrir; qu'enfin, on établit et ON SUPPOSE LA LETTRE COMME LE FONDEMENT DE TOUT ?


Ce De Vert est un janséniste ratoureux et «lettré» !! Il commence par dire son respect et sa révérence pour l'Église, puis continue par « je ne vois pas(...)pourquoi on ne pourrait pas», prélude à son évacuation de toute la Tradition de l'Église dans la Liturgie pour la remplacer par la fameuse «LETTRE» protestante, qui assèche et dessèche tout... Oublie-t-il les Saintes Écritures qui disent: «La lettre tue, mais l'Esprit vivifie» ? Les INTRUS du XXe ont sûrement eu un excellent maître à penser en De Vert, car ils ont poussé au paroxysme sa fameuse lettre ...




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Message  ROBERT. Lun 11 Mai 2009, 9:14 pm

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PREMIÈRE PARTIE
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CHAPITRE XVIII

( c’est Dom De Vert qui poursuit…)«On voit, par exemple, un ruisseau couler, qui empêche qu'à l'occasion de ce ruisseau qui coule, on ne s'applique à considérer la fragilité des choses humaines, et qu'on ne fasse attention que nos années s'écoulent sans retour comme ces eaux ? Cette idée ne se présente-t-elle pas d'elle-même à l'esprit ? Et cette pensée si nécessaire et si utile, n'est-t-elle pas fondée sur des rapports très-justes de cet effet physique avec ce qu'il nous représente? Enfin l'Ecriture ne fait-elle pas elle-même la comparaison de l'un à l'autre ? Il n'y a donc qu'à en demeurer là; et pourvu qu'on convienne de la cause naturelle de cet effet, qu'on ne la perde point de vue, qu'on la suppose, qu'on la regarde comme une pure cause occasionnelle de nos réflexions qui les renferme par un simple rapport allégorique; et qu'enfin on n'aille pas jusques à dire que ces eaux ne coulent que pour nous représenter et nous faire envisager cette fragilité ; tout est bon, et il est permis d'en tirer toute l’instruction qu'on pourra¹ »


¹ Pages 3 et suiv.


Il n'y a donc qu'à en demeurer là...pour le moment cher Dom, pour le moment...Car dans le prochain fil, un autre Dom(Guéranger) va vous tomber sur le paletôt...



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Message  ROBERT. Mar 12 Mai 2009, 11:57 am


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CHAPITRE XVIII

On peut dire que ces quelques lignes contiennent toute la doctrine de Dom de Vert, doctrine d'autant plus dangereuse qu'elle paraît plus innocente, au premier abord. Ainsi, l'Église, instituant les cérémonies, n'a point eu pour but l'instruction et l'édification des fidèles ; les raisons mystiques ne sont admissibles que dans l’usage de ces cérémonies et comme par surabondance. Ces raisons mystiques ne doivent pas être rejetées, quoique arbitraires en elles-mêmes ; mais l'essentiel est d'avoir dans l'esprit la cause naturelle de chaque rite sacré, et de se garder bien d'aller jusqu'à dire que ces rites ne sont accomplis que pour nous représenter des pensées morales ou mystiques. Voilà donc, encore une fois, l'Église ravalée au-dessous du judaïsme, et convaincue de ne pas savoir, ou de ne pas vouloir enseigner les fidèles par les formes extérieures qui, cependant, ont été, de tout temps, si puissantes pour opérer l'initiation aux mystères.



Aujourd'hui, l'Église est ravalée par les INTRUS, non seulement en-dessous du judaïsme, mais au rang d'une religion comme les autres et on assiste à l'émergence, comme on dit aujourd'hui, d'une super-multinationale internationale de toutes les sectes, prélude à la disparition totale de celles-ci, y compris de la secte ratziférienne pour faire place au règne brutal et tyrannique des plus hautes sphères des F.: ...

Et nous n'avons plus de Dom Guéranger pour dénoncer, flétrir et condamner tout ce grenouillage diabolique...

PARCE DOMINE...



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Message  ROBERT. Jeu 14 Mai 2009, 4:36 pm


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La comparaison tirée du ruisseau dont l'aspect rappelle des pensées graves est bien maladroite. D'abord, il est incontestable, pour tout être raisonnable, éclairé des lumières de la Révélation, que ce monde visible n'est qu'une forme du monde invisible, et que chaque partie de la nature sensible a reçu la mission de nous introduire à la connaissance d'un rayon des perfections divines. L'Écriture, en cent endroits, nous révèle cette vérité, et les saints Pères, les théologiens, dans l'explication de l'œuvre des six jours, et dans tout leur enseignement en général, n'ont cessé de nous l'inculquer. Nous dirons donc à dom de Vert:

Oui, ce ruisseau a été créé par l'auteur de toutes choses à l'intention expresse de fournir à l'homme une occasion de s'élever, par son simple aspect, aux choses célestes. Si le firmament, par ordre de Dieu, raconte à l'homme la gloire du Créateur, pourquoi le cours d'un ruisseau ne serait-il pas aussi, par ordre de Dieu, une leçon pour l'homme de se défier des moments qui passent et ne reviennent plus, et de s'élever vers la seule chose qui dure ? Or l'Église est en possession de la divine Sagesse ; pourquoi agirait-elle matériellement dans l'institution de ses cérémonies, sans avoir la force d'agir à la fois matériellement et spirituellement ? Pourquoi ses institutions ne seraient-elles vivifiées par l'Esprit que dans un acte second, qui leur laisserait toute l'imperfection d'une conception grossière et charnelle?(…)


Dom Guéranger, avec la possession tranquille de la Vérité et de l'assurance sereine de la Sagesse et de la Charité de notre Sainte Mère l'Église, envoie une volée de bois de la même couleur que le dom auquel il répond...





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Message  ROBERT. Sam 16 Mai 2009, 3:33 pm


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CHAPITRE XVIII

Dans sa préface, D. de Vert exprime la plus grande confiance de voir son système accélérer le retour des protestants à la foi de l'Église, par ce motif que désormais les cérémonies leur paraîtront sans mystères. C'est par une raison du même genre que le clergé de France, peu d'années après avoir sollicité d'Alexandre VII une condamnation solennelle de la traduction du missel par de Voisin, répandit lui-même de nombreux exemplaires du Canon de la messe traduit littéralement en français, entre les mains des nouveaux catholiques. Sans doute, il faut reconnaître dans de telles mesures une intention du zèle pastoral ; mais la contradiction n'y est pas moins palpable. Au reste, si les huguenots du XVIIe siècle ne revenaient à la vraie Église que lorsqu'on avait pu les convaincre que les formes du culte catholique étaient sans mystères, aujourd'hui, les protestants d'Angleterre et ceux de l'Amérique du Nord y rentrent par une autre voie. Les lettres des missionnaires nous répètent sans cesse, ainsi que nous l'avons rappelé ailleurs, QUE RIEN N’EST PLUS EFFICACE POUR RAMENER CES VICTIMES DE L’ERREUR, QUE DE LEUR FAIRE COMPRENDRE L’ESPRIT QUI VIVIFIE CHACUNE DES ACTIONS DU PRÊTRE CATHOLIQUE, QUI ANIME DES DÉTAILS EN APPARENCE LES PLUS MATÉRIELS DU CULTE. Que conclure de cette différence, sinon que les nouveaux convertis du XVIIe et du XVIIIe siècle, tout en abjurant le rationalisme de la réforme, en voulaient retrouver encore quelque trace dans les mœurs de la nouvelle société qui les recevait, TANDIS QUE DANS NOTRE TEMPS, LES ÂMES FATIGUÉES DE LA SÉCHERESSE DU PROTESTANTISME VIENNENT, AVIDES DE FOI ET D’AMOUR, DEMANDER À L’ÉGLISE QU’ELLE VEUILLE BIEN LES INITIER AUX SECRETS DU MONDE INVISIBLE, CACHÉ SOUS LES HARMONIES DU MONDE EXTÉRIEUR ?


Les INTRUS, descendants des de Vert et autres jansénistes, ne se donnent même plus la peine de «convertir»: par leur œcuménisme et leur «inculturation», ils découragent, par la sécheresse de leur modernisme, les âmes avides de Foi et d'amour de la Vérité et de la Charité et qui se trouvent seulement dans l'Église catholique; ces calvinistes et autres INTRUS n'auront jamais cette onction du Saint-Esprit qui seul peut les ramener de leurs erreurs et leur faire comprendre Son Esprit.






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Message  ROBERT. Mar 19 Mai 2009, 4:51 pm

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CHAPITRE XVIII

(…)Il est remarquable, au reste, que l'approbation donnée à la Lettre de D. de Vert, à l'évêché de Meaux, ne porte point la signature de Bossuet. Il semble qu'il ait craint de se compromettre par une sympathie trop éclatante.(…) Néanmoins, on sait que Bossuet portait une estime toute particulière à D. Claude de Vert, et qu'il l'encouragea dans la composition de son grand ouvrage sur les cérémonies. « Feu M. Bossuet, évêque de Meaux, dit D. de Vert (et chacun sait quelle idée de savoir, d'éloquence, de beauté de génie et de zèle pour l'Église, ce seul nom nous présente), m'a souvent fait l'honneur de me presser de vive voix et par écrit, d'expliquer et de développer toute cette matière à fond; jusqu'à désirer que je lui fisse part de mes vues et de mes recherches.

Ce que j'exécutai quelque temps avant sa mort, en deux ou trois conférences qu'il voulut bien m'accorder, et dans lesquelles il eut la bonté de se prêter tout entier à moi, me faisant ses objections, me donnant ses avis et me communiquant ses lumières sur les endroits les plus difficiles et les plus délicats. Et je me souviendrai toujours qu'IL M'EXHORTA À NE POINT M'ÉLEVER CONTRE LES AUTEURS MYSTIQUES, NI CONTRE LEURS RAISONS; DISANT QU'IL N'Y AVAIT QU'À POSER LES FAITS ET LES BIEN ÉTABLIR, ET QU'AUSSITÔT LA VÉRITÉ SE FERAIT SENTIR D'ELLE-MÊME ¹


¹Explication des cérémonies de l'Église, tom. I, Préface, p. V.

La mémoire de M. de Vert est bien courte car, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'a suivi aucunement le conseil de Bossuet; çà me rappelle Henri VIII et Saint Thomas More.... Dans notre siècle plein d'INTRUS, les Henri VIII sont légion et les Saint Thomas rarissimes.....

PARCE DOMINE.






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Message  ROBERT. Jeu 21 Mai 2009, 3:33 pm

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Au reste, si dom de Vert sut mériter des approbations semblables, il n'obtint pas du moins celle de l'illustre père Mabillon. « Lorsque M. de Vert vint me voir la première fois, dit dom Martene, dans une lettre au P. Le Brun ², le P. Mabillon vint lui-même m'avertir qu'il me demandait, et m'avertit en même temps que c'était un homme hardi et qu'il fallait lui résister; qu'il savait quelque chose; mais qu'il n'était pas si savant qu'on s'imaginait.»


L'ouvrage tant désiré parut enfin dans les premières années du XVIIIe siècle. (…)on doit convenir que le scandale y était porté à son comble par l'audace et le cynisme des interprétations. Le lecteur en jugera tout à l'heure.



Les principes étaient les mêmes que nous venons de signaler dans la Lettre à Jurieu ; mais du moins, dans cette Lettre, D. de Vert gardait encore quelque mesure. Il ne dissimulait plus rien dans son grand ouvrage. On prétendit même qu'il avait attendu la mort de Bossuet pour publier le premier volume, parce qu'il craignait que ce grand Évêque, tout en partageant ses théories, ne trouvât qu'il avait outrepassé les bornes légitimes dans les applications.

Quoi qu'il en soit, D. de Vert s'en allait interprétant avec son système tout l'ensemble de la Liturgie, et matérialisant PAR LES VUES LES PLUS IGNOBLES tout ce qu'il y a de plus spirituel et de plus relevé dans les rites du catholicisme.




²Explication de la Messe, XVe Dissertation, tom. IV, p. 351.



Le démon qui sommeillait en de Vert a fini par apparaître; la légion de démons qui s'agitent en son malheureusement trop illustre descendant, l'INTRUS en calotte blanche, finiront, dans peu de temps, par se déchaîner ouvertement au grand jour...bas les masques...






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Message  ROBERT. Ven 22 Mai 2009, 6:14 pm

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CHAPITRE XVIII

S'agissait-il, par exemple, d'expliquer l'usage de l'encens à l'autel, D. de Vert n'attribuait cette institution qu'à la nécessité de corriger l'insalubrité de l'air dans les assemblées souterraines de la primitive Église. Préoccupé de sa découverte, il oubliait l'encens du tabernacle mosaïque, du temple de Jérusalem, l'encens que toutes les religions ont brûlé devant la Divinité en signe de prière et d'adoration, et non pour corriger l'air corrompu des temples. Cette seule assertion suffirait sans doute pour caractériser l'ouvrage de D. de Vert. Nous irons plus loin, et nous dévoilerons sans pitié les turpitudes dans lesquelles l'amour du naturalisme dans les choses sacrées peut faire descendre une âme d'ailleurs honnête et religieuse à sa manière.


Nous dirons donc qu'aux yeux du trésorier de Cluny, « l'immersion du baptême prend son origine dans la coutume de laver les enfants, au moment de leur naissance, pour des raisons physiques; que les vues spirituelles et symboliques de saint Paul, qui ont pour objet de représenter l'ensevelissement du fidèle avec Jésus-Christ comme signifié par l'immersion, ne sont point la cause et le principe de cette immersion, ne paraissant point qu'elles soient en effet entrées dans le dessein de son institution ; mais c'est au contraire l'immersion qui a donné lieu à ces idées¹»


Si le chrétien baptisé reçoit l'onction du chrême en sortant de l'eau, D. de Vert nous dit « que cette onction n'était point une pratique particulière à l'Église. On sait que chez toutes les nations, surtout parmi les Juifs et les Orientaux, comme après s'être lavé et baigné, l'eau dessèche et ride la peau, on avait soin de frotter d'huile les parties qui avaient été mouillées, d'où vient que l'onction est presque toujours jointe aux bains dans l'Écriture. C'est pour ce sujet que les femmes en plusieurs lieux, après avoir fait la lessive, se frottent aussitôt les mains et les bras d'huile, pour empêcher, disent-elles, que la peau ne se ride²»


¹Tome II, page XVI.
² Ibid ., p. 386.


La découverte de de Vert, issue de son amour du naturalisme dans les choses sacrées, le fera descendre de plus en plus jusqu'à la perte de la Foi, imitant en celà nos Intrus qui, lors du conciliabule, voulaient nous ramener à l' "église primitive": toute une découverte !!! Ils venaient d'inventer le bouton à quatre trous... et cela les mènera dans le trou de l'enfer tout comme leurs aïeux..





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CHAPITRE XVIII


Tout le monde sait que les nouveaux baptisés étaient, pendant huit jours, revêtus de robes blanches, et qu'il est resté encore un vestige de cet usage dans les rites actuels du baptême. Voici, suivant D. de Vert, l'origine présumée de ce rite : « Il y a quelque apparence que le linge dont on s'enveloppait pour s'essuyer, se tourna bientôt en un vrai vêtement blanc. ³» Le cierge qu'on mettait et qu'on met encore dans la main du baptisé, « ne servait d'abord, selon toutes les apparences, qu'à éclairer les néophytes pour aller des fonts à l'autel ¹ » Le cierge pascal lui-même n'a été établi que pour éclairer physiquement, et, si on l'ôte enfin tout à fait à l'Ascension, c'est qu'il ne peut pas toujours durer, et que le mot assumptus, par où finit l'évangile de ce jour, détermine à a enlever alors cette lumière et à la retirer ² »


³ Ibid ., p. 379.
¹ Ibid ., p. 399.
² Ibid ., p. 34.





(…)Les rites sacramentels de l'extrême-onction sont soumis au même système d'explication rationaliste. « Comme en priant pour les malades, dit D. de Vert, on demandait toujours de l'adoucissement à leurs maux, aussi ne manquait-on guère d'employer en même temps des lénitifs, et d'adoucir en effet les parties malades par des onctions d'huiles; ce qui provenait de l'ancienne tradition des Juifs, qui souvent aussi joignaient les actions aux paroles. Bien plus, les prières de l'extrême-onction, telles qu'elles se trouvent dans les plus anciens rituels ou sacramentaires, tendant au soulagement du corps aussi bien qu'à la guérison de l'âme, attiraient aussi par conséquent des onctions sur toutes les parties malades , réduites communément dans la suite aux organes des cinq sens, et encore aux pieds et aux reins¹»


¹Ibid. 66-68

Sa découverte fait boule de neige et s'érige tranquillement en système, système ayant pour but de détruire de fond en comble la Liturgie, pour finir par la Religion catholique tout entière; ne voit-on pas également chez les INTRUS, ce système d'explication rationaliste, ce fond d'ancienne tradition des Juifs dans leur «canon»: fruit du travail des hommes...?? Décidément, sa découverte le fait se creuser de plus en plus, le fait s'aveugler, par son amour du naturalisme dans les choses sacrées, de plus en plus; amour partagé par les Intrus...



INSTITUTIONS LITURGIQUES
PAR LE R.P. DOM PROSPER GUÉRANGER
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Message  ROBERT. Dim 24 Mai 2009, 9:21 pm

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INSTITUTIONS LITURGIQUES, par dom Guéranger

TOME II, Ch. XVIII




100 ans avant le conciliabule des Intrus



PREMIÈRE PARTIE
(Suite)


CHAPITRE XVIII


Mais comment notre auteur eût-il consenti à reconnaître du mystère dans l'institution primitive des rites sacramentels, quand les actions même de Jésus-Christ, les plus miraculeuses, et en même temps les plus mystiques, ne lui donnent que des idées grossières dignes des docteurs protestants d'outre-Rhin? Dom de Vert traite-t-il du miracle de la guérison du sourd-muet et de l'aveugle-né, que l'Église a toujours considérée comme un des grands symboles de l'Évangile, voici les explications simples, littérales et historiques qu'il en donne : « On sait qu'un peu de terre détrempée avec de la salive était une manière d'onguent ou cataplasme que les anciens appliquaient sur les parties malades ; c'était, au rapport de Plutarque, un de leurs cathartiques. Surtout ils regardaient la salive comme ayant d'excellentes qualités et une vertu spécifique, ainsi que nous l'apprend Pline, au livre XXVIII de son Histoire naturelle, chap. IV. Le Fils de Dieu se servit donc apparemment, dans la guérison du sourd-muet et de l'aveugle-né, de salive, comme d'une espèce de médicament qui pouvait être usité alors pour les maladies des yeux, des oreilles et de la langue¹»



¹ tome II, pp.45-46


Dom de Vert convient, cependant, que Jésus-Christ fortifia ce prétendu remède appliqué à un sourd-muet et à un aveugle-né, de la vertu de sa toute-puissance ; mais il ne lui vient même pas en pensée que ce collyre usitée il est vrai, chez les anciens, et hors de toute proportion avec les effets qu'on en attendait, pouvait bien déjà renfermer un symbole, antérieurement à l'application qu'en fit le Sauveur. Le lecteur doit sentir qu'il nous est impossible de réfuter ici ces étranges interprétations ; le développement de la doctrine des Pères sur le symbolisme demanderait trop de place, et d'ailleurs nous aurons à y revenir. Citons encore quelques-unes des découvertes de l'école rationaliste(…)au XVIIIe siècle. Il faut avouer qu'aujourd'hui, (…)nous valons mieux sous ce rapport que nos pères. Si nous ignorons beaucoup, DU MOINS NOUS NE BLASHPÉMONS PAS CE QUE NOUS IGNORONS.


L'insufflation et l'imposition des mains, ces deux rites évangéliques qui tiennent à ce qu'il y a de plus profond dans l'économie du christianisme, ne sont pas traités avec plus de respect et d'intelligence par D. de Vert. « L'insufflation, dit-il, n'est qu'un pur geste déterminé par le terme aspira, ou spiritus ; c'est-à-dire, une action qui n'a d'autre effet que d'accompagner certaines paroles, dont la lettre est l'expression même de cette action. Tel est le souffle que le Fils de Dieu répandit sur ses disciples, en leur donnant le Saint-Esprit¹.» Quant à l'imposition des mains, voici comment l'explique notre auteur : « Toute prière qui se fait sur quelque créature présente, demande naturellement d'être accompagnée de l'imposition des mains, comme pour désigner et marquer en même temps, par ce geste et cet attouchement, de quelle personne on parle, et que c'est de celle-là même qu'on touche : que c'est elle qu'on a dessein de bénir, et pour qui, en effet, on prie, et non pour une autre ; en un mot, pour déterminer et fixer palpablement et sensiblement, et, si j'ose hasarder ce mot, individualiser le sujet².»



¹ Tome II, pp. 125-126.
²Ibid., p. 130



Nous ne finirions pas, si nous voulions approfondir les étranges interprétations par lesquelles le trésorier de Cluny semble avoir pris à tâche de déshonorer les cérémonies de la religion.(…)


Patience chers amis lecteurs: les explications deshonorantes, odieuses et blasphématoires de de Vert sont finies; celles de ses amis les INTRUS font toujours rage, mais pour un temps seulement, car Notre-Seigneur Jésus-Christ, le Soleil de Justice, les exterminera bientôt...Au prochain «post», nous lirons MONSEIGNEUR JOSEPH LANGUET ET LE PÈRE PIERRE LE BRUN...





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Message  ROBERT. Lun 25 Mai 2009, 3:59 pm

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TOME II, Ch. XVIII




100 ans avant le conciliabule des Intrus


PREMIÈRE PARTIE
(Suite)


CHAPITRE XVIII

(…)Qu'on s'imagine l'effet que dut produire l'apparition d'un pareil ouvrage dans les premières années du siècle rationaliste. Il en fut tiré plusieurs éditions, et bien qu'il ne fût- lui-même que le résultat des doctrines de l'école française du XVIIe siècle, il influa comme cause sur l'époque qui le vit paraître au jour. Désormais, on ne pouvait plus faire attention au symbolisme de la Liturgie, sans courir le risque de passer pour vide de science ou pour un homme attaché aux imaginations mystiques des bas siècles.

Les livres liturgiques, refaits de toutes parts d'après un type conçu par ces hommes sans tradition ni symbolisme, n'avaient plus en effet de mystères à garder ; les cérémonies, devenues de simples usages tout humains, n'avaient bientôt plus d'autre importance dans l'Église qu'elles n'en ont dans les cours et les assemblées séculières; l'Église catholique, se vidant peu à peu de ses mystères, tendait à ne plus devenir qu'un TEMPLE où, comme nous allons voir tout à l'heure, on n'entendrait plus une langue sacrée. En voilà plus qu'il n'en faut pour expliquer comment il advint que la France, pays où la science liturgique avait été cultivée encore avec tant d'éclat dans la seconde moitié du XVIIe siècle, vit cette science pâlir et s'éteindre dans le siècle suivant.


Si quelques écrivains doivent encore se montrer à nous comme les dignes anneaux de la grande chaîne que nous avons déroulée jusqu'ici avec tant de complaisance, nous aurons le bonheur de pouvoir signaler en eux le zèle de la maison de Dieu, et une généreuse opposition aux scandales de leur temps. Parmi eux, nous désignerons tout d'abord comme adversaires de D. Claude de Vert et du naturalisme dont il fut l'apôtre, L’ILLUSTRE PRÉLAT JOSEPH LANGUET, ET LE P. PIERRE LE BRUN, DE L’ORATOIRE, DANS SON EXCELLENTE EXPLICATION DE LA MESSE.



Les bas siècles, comme dom de Vert les appelle, correspondent à la période la plus lumineuse, la plus fulgurante de l'Église, période qui a vu fleurir le plus grand nombre de Saints, de Docteurs, de Confesseurs...et il ose, l'impie, l'infâme, l'INTRUS, qualifier les catholiques de cette époque de rêveurs mystiques !!

C'est plutôt lui qui nage en plein cauchemar avec sa liturgie impie sacrilège et blasphématoire. Il ne perd rien pour attendre, car voici que vient Monseigneur Languet dans le prochain fil... Les INTRUS du XVIe ont fait long feu jusqu'au XXIe. Essayons donc, sur cette humble Tribune, d'être des émules, des dom Guéranger...






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Message  ROBERT. Mar 26 Mai 2009, 1:40 pm

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TOME II, Ch. XVIII



100 ans avant le conciliabule des Intrus


PREMIÈRE PARTIE
(Suite)


CHAPITRE XVIII


Languet n'était point encore monté sur le siège de Sens, du haut duquel nous l'avons vu foudroyer, avec tant de zèle et de doctrine, les innovations du Missel de Troyes, lorsqu'il dénonça aux catholiques les honteuses et sacrilèges tendances du système de dom de Vert. Ce fut en 1715, au moment même où il allait être appelé par Louis XIV au siège de Soissons, qu'il déposa ses réclamations en faveur des traditions liturgiques, dans un ouvrage assez court, mais substantiel, intitulé : Du véritable esprit de l'Église dans l'usage de ses cérémonies, ou Réfutation du Traité de dom de Vert. Ce livre est écrit avec chaleur, comme il convenait au sujet et aux périls que courait la doctrine. C'était bien là le cas de répéter ce que Bossuet avait dit avec raison dans une autre circonstance, qu'il ne s'agissait de rien moins que de la Religion tout entière. C'était « une de ces occasions, dit Languet, dans sa préface, où le lévite doit s'armer, sans égard, pour défendre le sanctuaire du Seigneur qu'on a entrepris de dépouiller de sa beauté, en défigurant ses mystères ! On ne pouvait se borner à une réfutation froide et à des preuves languissantes, en écrivant contre un homme qui impose par son air décisif, par les applaudissements qu'il donne à ses frivoles conjectures, et par le ridicule qu'il semble vouloir répandre sur ce que nos cérémonies ont de plus respectable.


Le monde, d'ailleurs, est plein d'esprits forts qui, ennemis du mystère, autant que du prodige, et de tout ce qui peut en quelque manière captiver la raison, reçoivent avec avidité les maximes qui paraissent favoriser leur incrédulité. Le mépris des allusions pieuses des rubricaires réjouit ces incrédules. Ils s'en autorisent dans les railleries qu'ils en font, et c'est avec joie qu'ils croient trouver de quoi justifier à eux-mêmes le peu de cas qu'ils ont coutume de faire de tout ce qu'on appelle mystique, ou symbole, qui ne sert qu'à nourrir la piété. IL FAUT LES DÉTROMPER OU LES CONFONDRE.

Il faut arracher les armes à celui qui leur en a fourni, et faire sentir tout le ridicule de ses principes. Comment le peut-on faire sans employer cette vivacité de style qu'une juste indignation inspire, et qui ne sert qu'à donner plus de jour et de grâce à la vérité ? Si l'auteur qu'on attaque est mort, son livre ne meurt point. Il vit entre les mains du public. Les hommes avides de la nouveauté en ont déjà épuisé deux éditions. Non-seulement les incrédules s'en autorisent, mais les hérétiques même et croient y trouver de quoi s'armer contre nous, et de quoi insulter à nos théologiens et à nos mystiques. Ce n'est pas avec une réfutation languissante qu'on vient à bout de détruire les préventions, de confondre les esprits forts, de désarmer les hérétiques, et de réveiller le zèle de ceux qui aiment la religion. »



Voilà les INTRUS du XVIIe pourfendus, foudroyés et confondus par des hommes d'Église dont le zèle envers Elle les dévore... Trouvons-nous, au XXIe, de telles âmes d'élite pour continuer d'abattre et de confondre les INTRUS ? Leur nombre est très minime. Faisons partie de cette élite !! SURSUM CORDA...





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Message  ROBERT. Mer 27 Mai 2009, 3:24 pm

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100 ans avant le conciliabule des Intrus


PREMIÈRE PARTIE
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CHAPITRE XVIII


La discussion de Languet est lumineuse et concluante; mais l'espace nous manque pour analyser son travail. Nous nous bornerons donc à relater ici quatre points principaux auxquels il ramène toute la question, et qu'il se propose, dans sa préface, comme l'objet de toute sa démonstration, savoir :


« Premièrement, que de tout temps l'esprit de toutes les religions du monde et en particulier celui de l'Église de Jésus-Christ, a été d'instituer des cérémonies par des raisons de culte et de symbole, et que c'est par cette vue que l'Église a institué la plupart des siennes.


« 2° Que si, dans l'administration des sacrements, ou dans la solennité des offices de l'Église, il y a quelques cérémonies qui ne doivent leur origine qu'à la nécessité, ou à la bienséance, il y en a du moins autant, et même encore plus, qui n'ont d'autres raisons d'institution que cet esprit allégorique et symbolique, que M. de Vert ne peut souffrir.


« 3° Que lorsque l'Église a retenu des cérémonies qui doivent leur première origine à la nécessité, elle ne l'a pas fait par hasard, ou par pure habitude, mais parce qu'elle a vu que les fidèles pourraient tirer du fruit des sens figurés et instructifs qu'elle y avait attachés.


« 4° Que plusieurs de ces sens allégoriques, ou symboliques, ne doivent point être regardés comme des idées pieuses de quelques mystiques; mais qu'ils sont adoptés par l'Église entière, par la tradition la plus ancienne, et confirmés par le langage de tous les auteurs ecclésiastiques. »


Telle est la synthèse de Languet sur le symbolisme ; on peut l'étendre sans doute à de plus vastes proportions ; mais telle qu'elle est, il eût été grandement à désirer que les Français, au XVIIIe siècle, s'y fussent tenus. Ce n'est pas une médiocre gloire à Languet d'avoir élevé la voix dans cette circonstance, en faveur des antiques traditions de notre culte, qu'il devait bientôt défendre sur un autre terrain. Ce grand prélat vit d'un coup d'œil tous les plans de la secte janséniste, et ne se lassa jamais de dénoncer au peuple fidèle les manœuvres diverses qu'elle essaya ; QUE SA MÉMOIRE DEMEURE DONC À JAMAIS EN VÉNÉRATION À TOUS LES VRAIS CATHOLIQUES !




Honneur à la mémoire de Mgr. Languet et Dom Guéranger qui ont défendu, des INTRUS du XVIIe, l'antiquité, la Sagesse et la pureté de l'Église; courage et persévérance accompagnent les vrais catholiques du XXIe qui continueront de La défendre avec Foi, Charité et Vérité contre les INTRUS des temps modernes...






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Message  ROBERT. Jeu 28 Mai 2009, 8:14 pm

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PREMIÈRE PARTIE
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CHAPITRE XVIII


Pendant que les jansénistes de France tendaient des pièges honteux à la simplicité des fidèles et inoculaient sourdement le génie du calvinisme par des changements dans l'antique Liturgie, par le mépris déversé sur l'élément mystique des cérémonies, par la récitation du canon à haute voix, en Hollande, ils tiraient plus hardiment les conséquences de leurs principes. On doit savoir que, trahissant les intérêts de la foi et du Saint-Siège, de Néercassel, évêque de Castorie et vicaire apostolique dans les Provinces-Unies, avait semé des doctrines hétérodoxes au milieu du troupeau qui lui était confié, et jeté ainsi les premiers fondements de cette société janséniste qui est devenue depuis la petite église d'Utrecht.


Étant mort en 1686, Codde, oratorien comme lui, fut choisi pour lui succéder, sous le titre d'archevêque de Sébaste, et parut tout aussitôt vouloir continuer le système de son prédécesseur. Il suffira de dire que ce prélat fut déposé par Clément XI, qui défendit aux catholiques de Hollande de prier pour lui après sa mort, arrivée en 1710. Entre autres innovations qui eurent lieu sous son gouvernement, l'une des principales fut l'emploi de la langue vulgaire dans l'administration des sacrements.



Plusieurs prêtres hollandais se permirent cet énorme attentat, et toute la mission des Provinces-Unies retentit du scandale qu'il causa¹. Mais ce grand fait, qui est le couronnement des efforts de la secte, comprimé d'abord, prit bientôt de l'importance, et nous allons en marquer la suite dans cette histoire. De ce moment où nous l'enregistrons accompli, que le lecteur veuille bien le considérer comme le centre de toute l'innovation liturgique, centre désiré, cherché, rarement atteint; il aura la clef de notre histoire.


¹ D'Avrigny. Mémoires chronologiques et dogmatiques pour servir à l'Histoire ecclésiastique, depuis 1600 jusqu'en 1716. Tome IV, page 214.


Tiens tiens !!... N'est-ce pas cette même église de Hollande qui eut une influence assez grande au conciliabule et même après ? N'est-ce pas aussi de cette même petite église d'Utrecht et en collaboration avec elle, que sont issus certains fsspx et al ?






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Message  ROBERT. Ven 29 Mai 2009, 10:05 pm

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PREMIÈRE PARTIE
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CHAPITRE XVIII


(…)Un seul autel s'élevait dans cette église (église d’Asnières), décoré du nom d'autel dominical, parce qu'on n'y devait célébrer que les dimanches et fêtes. Hors le temps de la messe, cet autel était tout aussitôt dépouillé, comme ils le sont tous, dans l'Église latine, le Jeudi Saint, après l'Office du matin. Au moment d'y célébrer les saints mystères, on le couvrait d'une nappe, et alors même il n'y avait ni cierges ni croix. Seulement, en marchant à l'autel, le prêtre était précédé d'une grande croix, la même qu'on portait aux processions et la seule qui fût dans l'église. Arrivé au pied de l'autel, il disait les prières d'ouverture auxquelles le peuple répondait à voix haute. Puis il allait s'asseoir dans un fauteuil, du côté de l'épître, et là il entonnait le Gloria in excelsis et le Credo, sans les réciter ni l'un ni l'autre, pas plus que l'épître ni l'évangile. Il disait seulement la collecte; mais, en général, il ne proférait aucune des formules que chantait le chœur. Le pain, le vin et l'eau étaient offerts au célébrant, en cérémonie ; en quoi il n'y avait rien de répréhensible, cet usage s'étant conservé jusqu'à cette époque, dans plusieurs églises de France ; mais, à cette offrande de la matière du sacrifice, on joignait celle des fruits de la saison, qu'on plaçait sur l'autel, malgré l'inconvenance de cette pratique.


Après l'offrande, on apportait de la sacristie le calice sans voile. Le diacre le tenait élevé conjointement avec le prêtre, et disait avec lui les paroles de l'offrande, suivant l'usage de Rome et de Paris ; mais ils prononçaient l'un et l'autre la formule à haute voix, pour marquer qu'ils offraient au nom du peuple. Le canon tout entier était pareillement récité à haute voix, comme on doit bien s'y attendre; le célébrant laissait au chœur le soin de dire le Sanctus et l’Agnus Dei. Les bénédictions qui accompagnent ces paroles : Per quem hœc omnia, Domine, semper bona creas, sanctificas, etc., se faisaient sur les fruits et légumes placés sur l'autel, et NON PLUS SUR LES DONS SACRÉS. La communion du peuple n'était précédée d'aucune des prières ordonnées par la discipline actuelle. Le sous-diacre, bien que revêtu de la tunique, communiait avec les laïques. Toutefois, l'église d'Asnières n'avait pas jugé à propos d'inaugurer encore la langue vulgaire dans la Liturgie. Seulement, avant les vêpres, une espèce de diaconesse lisait publiquement l'évangile du jour en français¹.


¹Lafitau. Histoire de la Constitution Unigenitus , page 423.



Avec cette «belle» description d'une liturgie du XVIIe, on se croirait «REVENU» au XXIe avec les liturgies conciliabulaires et après, des INTRUS, avec leur concélébration collégiale; avec leurs femmes qui font des lectures dans le chœur; leurs légumes, «fruits du travail des hommes»; leur autel dominical portant à penser que le «lieu» sert ensuite de salle de réunion, de bingo, et quoi encore...etc...etc... QUELLE ABOMINATION ! QUEL IGNOBLE SACRILÈGE !...QUELLE TRISTESSE ! QUELLE SÉCHERESSE !

On voit qu'il n'y a rien de nouveau sous le soleil; que plus l'erreur et le mensonge "changent", plus ils demeurent pareils à eux-mêmes, plus ils se mentent à eux-mêmes...





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Message  ROBERT. Sam 30 Mai 2009, 7:01 pm

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CHAPITRE XVIII

(…)Mais arrêtons-nous ici, pour résumer les principes que la secte antiliturgique a appliqués dans les diverses entreprises racontées dans ce chapitre.

Haine de la tradition, manifestée dans la suppression du plus grand nombre des messes de saint Grégoire, au Missel de Troyes ; dans le mépris affecté pour la doctrine des Pères sur les sens mystiques des cérémonies, par dom Claude de Vert.

Substitution de passages de l'Ecriture, choisis dans la lumière individuelle et dans un but hérétique, aux formules de style ecclésiastique; le Missel de Troyes présente d'innombrables applications de ce système.

Fabriquer et introduire des formules nouvelles, pleines de venin ; c'est un des reproches adressés par Languet au même missel.

Tomber en contradiction avec ses propres principes ; en effet, le Missel de Troyes, comme les Missels et Bréviaires de François de Harlay et de Cluny, ne parle que de rétablir la véritable antiquité, et regorge de nouveautés.

Retrancher dans le culte toutes les cérémonies, toutes les formules qui expriment des mystères. Dom de Vert consent, il est vrai, qu'on nous laisse nos cérémonies; mais c'est après les avoir vidées complètement de l'élément mystique dont elles n'étaient que la forme. D'autre part, l'église de Troyes, réformée à l'instar de la paroisse d'Asnières, n'a bientôt plus qu'une table pour autel.

Extinction totale de cet ESPRIT DE PRIÈRE QU’ON APPELLE ONCTION DANS LE CATHOLICISME; lisez plutôt l'ouvrage de dom Claude de Vert, et voyez ce qu'il vous restera d'esprit de foi et de prière dans le cœur, quand vous assisterez aux cérémonies de la messe ou des sacrements¹ ( dans le temps de Dom Guéranger, pas au XXIe...), interprétées à l’aide de son commentaire. Quant à l'onction des prières du Missel de Troyes (nous pourrions ajouter des autres missels et bréviaires qui doivent leur origine aux mêmes hommes et aux mêmes causes), on ne l'a point encore vantée, que nous sachions.

Diminuer les marques de la dévotion à la sainte Vierge. Nous avons vu que telle est l'intention expresse du Missel de Troyes, qui sanctionne les réductions faites au culte de la Mère de Dieu dans les livres liturgiques de François de Harlay et de Cluny.

Revendiquer l'usage de la langue vulgaire dans le service divin. Quesnel le réclame expressément. Les Missels de Meaux et de Troyes y préludent par leurs rubriques sur la récitation du Canon à voix intelligible. En Hollande, terre de liberté pour nos néo-calvinistes, ils développent toute leur pensée sur cet article. L'église d'Asnières présente aussi son essai.(…)


-----------------------------------------------------------------

¹ il ne faut, sous aucun prétexte, assister aux "cérémonies de la messe", ni aux "sacrements" de l'église de b16, ni à quelque cérémonie, office, ou autre qui s'y déroule... Les cérémonies, sacrements, etc... dont Dom Guéranger parle n'est que le début de ce qui se passe aujourd'hui...


"Beau" programme qui ne présage rien de bon pour les catholiques fidèles au XXIe... Au fait, nous, petit troupeau, y sommes au XXIe avec les descendants des calvinistes du XVIe, et avec l'apostasie et l'hérésie universelle en plus...

PARCE DOMINE.



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Message  ROBERT. Dim 31 Mai 2009, 5:46 pm


INSTITUTIONS LITURGIQUES, PAR DOM Guéranger  Vol. II - Page 3 Gueran10

INSTITUTIONS LITURGIQUES, par dom Guéranger

TOME II, Ch. XVIII



100 ans avant le conciliabule des Intrus


PREMIÈRE PARTIE
(Suite)


CHAPITRE XVIII

(…)On ne doit pas s'étonner de ce résultat, quand on se rappelle que la réforme liturgique coïncide précisément avec l'accroissement le plus menaçant du jansénisme, qui, résumé dans le livre des Réflexions morales, ne garde plus de mesure et pénètre avec autorité là même où, au XVII° siècle, il s'infiltrait sourdement;


Que cette hérésie, la plus souple, comme la plus ignoble de toutes, a eu la propriété de se plier à toutes les exigences des lieux, sachant à la fois lever le masque à Utrecht, et se rendre présente à Meaux et ailleurs, sous les paroles d'une antienne, d'une collecte ou d'un répons;


Pour délasser les lecteurs de la fatigue que ne peut manquer de leur causer ce DÉGOÛTANT SPECTACLE, et aussi pour faire voir le triomphe de la lumière sur les ténèbres, de la vérité sur l'erreur, nous ne connaissons rien de plus efficace que la doctrine liturgique de l'archevêque Languet : doctrine pure et orthodoxe dont nous nous déclarons les disciples et les plus humbles champions, remerciant Dieu qui, non-seulement voulut que cette grande lumière brillât dans l'Église de France, à cette ère de confusion, mais a daigné permettre que DE SI BEAUX ENSEIGNEMENTS SOIENT PARVENUS JUSQU’À NOUS, POUR NOUS CONFIRMER DANS LA LUTTE QUE NOUS AVONS ENTREPRIS DE SOUTENIR CONTRE LES NOUVEAUTÉS QUI ONT ALTÉRÉ (…) LA PURETÉ DU CULTE DIVIN.


FIN DU CHAPITRE XVIII


Remercions la Divine Providence de nous avoir fait parvenir de si beaux enseignements ; ils ont traversé les INTRUS du XVIe comme ils traverseront les INTRUS du XXIe..., du XXIIe....du XXIIIe


Quel délassement, en effet, pour les lecteurs fatigués du XVIe... comme pour ceux du XXIe également !!






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Message  ROBERT. Lun 01 Juin 2009, 5:48 pm

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INSTITUTIONS LITURGIQUES, par dom Guéranger

TOME II, Ch. XIX
100 ans avant le conciliabule des Intrus


PREMIÈRE PARTIE
(Suite)

CHAPITRE XIX



Nous avons raconté, au chapitre précédent, les efforts des jansénistes pour s'emparer ouvertement de la Liturgie; leurs tendances vers l'emploi de la langue vulgaire dans les offices, vers le dépouillement des autels et les habitudes calvinistes dans le culte. Tant que la cour de France montrait la ferme volonté de soutenir les constitutions apostoliques contre Jansénius et Quesnel, la secte ne pouvait espérer qu'à de rares intervalles et dans des localités très-restreintes, ces moments de liberté dans lesquels il lui serait possible de faire, à son aise, l'essai de ses coupables théories. Il ne lui restait donc qu'une seule ressource : celle de ruiner sourdement l'unité liturgique, et de tenter pour la France entière ce qu'elle avait déjà obtenu à Paris, sous François de Harlay.


Que si elle parvenait à préparer un corps de Liturgie nationale, ou tout au moins à diviser le redoutable faisceau d'orthodoxie que formaient les cent trente diocèses de l'Église de France, elle aurait lieu alors d'espérer avec fondement qu'on ne pourrait plus l'écraser à l'aide de ces formules liturgiques que, dans les grands périls de la foi, l'Église romaine impose aux églises. Déjà elle avait préparé cet isolement par des systèmes perfides sur la constitution de l'Église, sur les prérogatives de notre nation ; elle le consomma en flattant le mauvais goût littéraire du temps, en exagérant les reproches que la critique historique pouvait faire aux anciens livres ; enfin, il faut bien le dire, en faisant ressortir les avantages d'un office moins long à réciter, promettant d'abréger le temps de la prière du prêtre, à cette époque où cependant l'Église était menacée des plus grands maux.


On vit donc s'accomplir, au sein de l'Église de France, une révolution sans exemple dans aucun des siècles précédents. (…)l'exemple inouï donné par le Bréviaire de Cluny était jusqu'alors demeuré sans imitateurs. Cependant il était naturel de penser que les envahissements de l'esprit de nouveauté pousseraient bientôt jusque-là, et d'autant plus que toute cette révolution avait été, dès son principe, un produit de l'esprit du jansénisme.



En lisant ce texte on pense aux INTRUS du XVIIIe qui voulaient réaliser le MYSTÈRE D'INIQUITÉ mais étaient retenus par la Papauté, tout comme les jansénistes étaient arrêtés par la Cour de France... Mais au XXe siècle, il n'y a plus de Pape à Rome, il n'y a qu'un INTRUS en calotte blanche, les royaumes catholiques sont disparus de par les malversations diaboliques d'un autre INTRUS dont on ne parle plus beaucoup: P6... Donc plus de frein, plus d'entrave à la réalisation par les INTRUS du Mystère d'Iniquité annoncé dans les Saintes Écritures...

Mais les jansénistes ne se tiennent pas battus pour autant...







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Message  ROBERT. Mar 02 Juin 2009, 8:03 pm


INSTITUTIONS LITURGIQUES, PAR DOM Guéranger  Vol. II - Page 3 Gueran10
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TOME II, Ch. XIX


100 ans avant le conciliabule des Intrus


PREMIÈRE PARTIE (Suite)

CHAPITRE XIX

Nous avons entendu Fénelon nous dire que ce prélat (Cardinal Pierre de Cambout du Coslin) « bienfaisant, pieux, digne d'être aimé de tout le monde, manquait malheureusement de science et laissait toute l'administration de son diocèse aux seuls docteurs jansénistes, lesquels faisaient l'objet de son admiration¹» Cette pernicieuse influence fut prédominante dans la rédaction du nouveau bréviaire. Il eut pour auteur Jean-Baptiste Le Brun Desmarettes, fils d'un libraire de Rouen qui fut condamné aux galères pour avoir imprimé des livres en faveur de Port-Royal. Le fils élevé par les solitaires de cette maison, garda toute sa vie un grand attachement pour ses anciens maîtres et pour leur doctrine; attachement qui l'entraîna dans certaines démarches par suite desquelles il fut renfermé à la Bastille durant cinq ans : encore n'en sortit-il qu'à la condition de signer le formulaire.

Il est vrai qu'il rétracta cet acte d'orthodoxie, en 1717, et se porta appelant de la bulle Unigenitus. Étant tombé malade et craignant un refus des sacrements, il se traîna à l'église pour faire ses Pâques, le dimanche des Rameaux 1731, et mourut le lendemain. Il avait pris l'ordre d'acolyte et ne voulut jamais entrer dans les ordres sacrés². Ce fut d'un pareil homme que l'Église d'Orléans consentit à apprendre la manière de célébrer les louanges de Dieu³. Il y avait en cela une humilité, sans exemple. Dans tous les cas, c'est un chose bien curieuse, mais non pas unique, comme nous verrons bientôt, que le clergé d'Orléans pût se trouver en même temps obligé par ses devoirs de refuser les sacrements à Le Brun Desmarettes, et d'autre part contraint d'emprunter la voix du même Le Brun Desmarettes pour satisfaire à l'obligation de la prière publique.


(1) Vid. Supra. p. 128.
(2) Vid. Biographie universelle, Feller, Picot, etc.
(3) Dès 1727, Le Brun Desmarettes avait pu jouir du succès de son œuvre liturgique. Le Bréviaire de Nevers, publié cette année-là, était de sa rédaction.



On y faisait ressortir principalement les grands avantages d'un bréviaire composé des paroles de l'Ecriture sainte. « Dans cette réforme du bréviaire, y était-il dit, nous nous sommes proposé de faire choix des choses les plus propres à louer Dieu et à l'apaiser, en même temps qu'à instruire les clercs de leurs devoirs. Comme rien ne nous a semblé plus capable d'atteindre ce but que l'emploi des propres paroles des divines Écritures (car, dit le saint évêque et martyr Cyprien, c'est une prière amie et familière que celle qui s'adresse à Dieu comme venant de lui), nous avons jugé qu'il ne fallait rien admettre dans les antiennes, les versets et les répons qui ne fût extrait des livres saints, en sorte que dans toutes ces pièces, où Dieu nous parle, où il nous fournit les paroles que nous lui adressons.

Et cette résolution n'a point été chez nous une témérité ; car si, suivant saint Augustin, Dieu non-seulement se loue lui-même dans les Écritures ; afin que les hommes sachent comment il doit être loué, mais encore s'il a préparé dans les mêmes Écritures des remèdes nombreux propres à guérir toutes les langueurs de notre âme, et qui doivent être administrés par notre ministère, quand on fait les divines lectures dans l'église; quoi de plus digne de Dieu et de plus utile pour nous que de pouvoir emprunter aux livres sacrés, c'est-à-dire à Dieu même, tout ce que notre bouche fait entendre, quand nous chantons les louanges de Dieu ? Certes, ces choses ne déplairont point à Dieu, puisqu'elles ont Dieu même pour auteur ; elles détruiront l'aveuglement du cœur, elles guériront l'âme, puisque la parole de Dieu guérit toutes choses, ayant été écrite pour illuminer les yeux et convertir les âmes.»

L'on voit bien, à la lecture de ces justifications jansénistes, que tous ces hommes manquent de foi, de science, et de prudence, et comme le dira dira Monseigneur Languet un peu plus loin, que ces hommes
«ne peuvent avoir d'autre autorité que celle d'un évêque particulier, homme sujet à erreur, et d'autant plus sujet à erreur qu'il est seul, qu'il introduit des choses nouvelles, qu'il méprise l'antiquité et l'universalité».

Les INTRUS du XVIIe inventent toutes sortes de justifications à leur protestantisme, en appliquant mal les paroles de Saint Cyprien et Saint Augustin, en se servant de ces illustres Saints pour cautionner leur haine de Notre-Seigneur et de la Sainte Liturgie, imitant en cela ceux du XXIe qui les complètent par un syncrétisme diabolique...





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Message  ROBERT. Mer 03 Juin 2009, 4:02 pm


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TOME II, Ch. XIX



100 ans avant le conciliabule des Intrus


PREMIÈRE PARTIE
(Suite)


(…) Il était facile de répondre à ces belles paroles, d'abord, que Luther, Calvin et Quesnel se sont exprimés en des termes analogues sur la suffisance de la Bible : que la constitution Unigenitus, véritable palladium de la foi, au XVIIIe siècle, ne pouvait plus subsister du moment que les évêques affecteraient ainsi l'éloge et l'emploi des Écritures, SANS RECOMMANDER AVEC UNE ÉGALE FORCE L’IMPORTANCE DE LA TRADITION , qui est divine comme les Écritures, qui seule constate leur autorité, seule les interprète; que si les paroles de la Bible, arrangées en formules liturgiques, ne peuvent déplaire à Dieu, auteur de l'Écriture, il n'est pas également évident que Dieu, auteur de la Tradition, doive voir avec faveur qu'on efface cette Tradition, et, qui plus est, que d'innombrables passages des Écritures choisis et employés depuis tant de siècles, et en tous lieux, dans les divins offices par l'Église, seul juge et interprète de l'Écriture, cèdent la place à d'autres passages choisis aujourd'hui ou hier, pour l'usage de l'Église d'Orléans, par un hérétique; que le Bréviaire d'Orléans, comme tous les autres, renferme une grande quantité de passages de l'Écriture, mis en antiennes et en répons, et dans lesquels le texte sacré n'exprime ni un discours de Dieu à l'homme, ni une parole de l'homme à Dieu; que la fameuse parole de saint Cyprien, amica et familiaris oratio est Deum de suo rogare, parole vraie de tout point quand il s'agit de l'Oraison dominicale, au sujet de laquelle il l'a dite,¹ est complètement sans application quand il s'agit de la presque totalité des pièces liturgiques empruntées à l'Écriture par le Bréviaire d'Orléans et les autres; outre que, Dieu étant l'auteur de la Tradition aussi bien que de l'Écriture, on peut dire dans un sens que c'est louer Dieu de suo que de lui adresser les prières que l'Église a composées avec son assistance, et que l'usage des siècles a sanctifiées de plus en plus ; enfin que, comme le dit avec une grande vérité l'archevêque LANGUET, les centons bibliques dont sont garnis les nouveaux bréviaires, « ne peuvent avoir d'autre autorité que celle d'un évêque particulier, homme sujet à erreur, et d'autant plus sujet à erreur qu'il est seul, qu'il introduit des choses nouvelles, qu'il méprise l'antiquité et l'universalité.²»



¹Vid tome 1, p. 73.
²Vid. ci-dessus, p. 150.


Les jansénistes veulent absolument évacuer la Tradition de la Liturgie en voulant la remplacer seulement par des textes de l'Écriture qui ignoreraient la Tradition et en essayant de faire cela, leurs textes empruntés aux Écritures ne collent même pas avec leur liturgie, sont vides de sens; preuve qu'ils ne peuvent enlever la Tradition de la Liturgie sans faire des fous d'eux-mêmes; ils ne le voient même pas, aveuglés qu'ils sont de leur «génie», de leur «science» personnels...

Voilà ce qui arrive quand on sort du giron catholique et qu'on essaie de se faire une «messe» à soi, une religion à soi, des sacrements à soi. Voilà le résultat d'un orgeuil démesuré et d'une haine implaçable de la divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ; voilà le résultat obtenu par leurs frères les Intrus qui sont allé, en passant, beaucoup plus loin que les luthériens et autres Intrus avec la religion maçonnique universelle qui est à nos portes...










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Message  ROBERT. Jeu 04 Juin 2009, 2:10 pm

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TOME II, Ch. XIX


100 ans avant le conciliabule des Intrus


PREMIÈRE PARTIE
(Suite)
(…)Nous aurons à revenir sur tout ceci dans la partie de cet ouvrage où nous traiterons de l'autorité de la Liturgie ; mais notre rôle d'historien dans des matières si négligées depuis longtemps, nous oblige parfois d'introduire dans notre récit une sorte de polémique. Nous le faisons à regret, mais la crainte de n'être pas suffisamment compris, nous contraint d'effleurer ainsi la partie doctrinale de cet ouvrage, avant d'être arrivé à la discussion polémique. Le lecteur voudra bien excuser ces anticipations que nous ne nous permettons que dans l'intérêt de plusieurs. De toutes les choses qu'on ignore aujourd'hui, l'histoire même contemporaine de la Liturgie est peut-être la plus ignorée. C'est un fait dont nous recueillons de toute part l'ingénue confession.


Quelque hardi qu'eût été Le Brun Desmarettes dans la rédaction du Bréviaire d'Orléans, il devait être dépassé de bien loin par ses émules du XVIIIe siècle. Il fut aisé de juger de la distance qu'on avait franchie en quarante années, (quand on vit apparaître…) Frédéric-Maurice Foinard, autrefois curé de Calais,(…)qui publia, en 1726, un bréviaire exécuté d'après son plan, où toute la Liturgie des offices divins avait été de nouveau élaborée et soumise au creuset de son génie particulier. Ne croit-on pas rêver, en lisant le récit d'une pareille témérité ? et peut-on se défendre d'un sentiment de tristesse, quand on pense que beaucoup d'Églises en France, après avoir expulsé les antiques prières, en sont réduites à emprunter dans les divins offices la voix de Foinard en la place de celle de saint Grégoire ? Car le bréviaire de cet auteur forme, en grande partie, avec celui de Cluny, le magasin où l'on a puisé la plupart des matériaux employés dans la confection des bréviaires du XVIIIe siècle.




C'est tout à votre honneur d'ardent défenseur de la Liturgie et de la Tradition catholiques, cher Dom Guéranger, de nous expliquer l'histoire de la Liturgie...Vous trouvez qu'elle est très ignorée en votre siècle ? Venez-y voir au XXIe avec les INTRUS qui sont devenus des monstres gigantesques !! Vous trouvez que les Intrus du XVIII dépassent de beaucoup ceux du XVIIe ? Venez constater au XXIe où en sont rendus leurs émules ratzifériens...

Les « faiseux de messes » du XVIe avaient leur « génie particulier »? Les Intrus du XXIe ont toute la horde luciférienne et toute la meute infernale à leur service !!


Votre sentiment de tristesse, bien légitime d'ailleurs, était compensée, si l'on peut dire, par le fait que se célébrait encore de votre temps l'auguste Saint Sacrifice de la Messe, ce que nous n'avons plus aujourd'hui.. Quelle tristesse déchirante et crucifiante en effet... Le châtiment de Dieu que nous endurons aujourd'hui pour Lui part de loin...







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Message  ROBERT. Ven 05 Juin 2009, 7:55 pm


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PREMIÈRE PARTIE
(Suite)

(…)Nous allons exposer les principes qui devaient, suivant Foinard, prévaloir dans la Liturgie nouvelle; mais, auparavant, considérons la triste situation du culte catholique, en France, livré ainsi à la merci de quelques docteurs particuliers qui osent, au grand jour, se mettre à la place de la tradition, cet élément souverain, et si indispensable dans les institutions d'une Église de dix-huit siècles.


JOSEPH DE MAISTRE LES A FLÉTRIS POUR JAMAIS, CES HOMMES À PRIORI, et l'Europe, ébranlée jusque dans ses fondements, atteste assez haut leur damnable présomption. Ici, c'est bien autre chose. Voici des hommes qui veulent persuader à l'Église catholique, dans une de ses plus grandes et de ses plus illustres provinces, qu'elle manque d'une Liturgie conforme à ses besoins, qu'elle sait moins les choses de la prière que certains docteurs de Sorbonne, que sa foi manque d'une expression convenable; car LA LITURGIE EST L’EXPRESSION DE LA FOI DE L’ÉGLISE.


Bien plus, ces hommes présomptueux, qui ont pesé l'Église, qui ont sondé ses nécessités, ne prononcent pas seulement que sa Liturgie pèche par défaut, ou par excès, dans quelques détails, mais ILS LA MONTRENT AUX PEUPLES COMME DÉPOURVUE D’UN SYSTÈME CONVENABLE DANS L’ENSEMBLE DE SON CULTE. Ils se mettent à tracer un nouveau plan des offices, nouveau pour les matériaux qui doivent entrer dans sa composition, nouveau pour les lignes générales et particulières.


Les voici donc à l'œuvre : les livres de Saint Pie V, qui ne sont que ceux de Saint Grégoire, ne valent même pas la peine d'être nommés désormais; ceux de François de Harlay, malgré de graves innovations, sont trop romains encore. Il faut que d'un cerveau particulier éclose un système complet qu'on fera imprimer, en faveur des églises qui doivent faire une édition du bréviaire !



Saint Paul a bien parlé d'eux, INTRUS anciens et nouveaux, INTRUS de tous les temps et de tous les lieux, quand il a dit qu'ils sont rongés par l'esprit de changement, que l'esprit de nouveauté les démangent...On peut rajouter que l'esprit de haine les dévore...

Douce allusion ironique de Dom Guéranger qui signifie que rien ne change dans la foi et les mœurs de l'Église, en passant de Saint Grégoire à Saint Pie V et ainsi de suite...de tous les temps...

N'est-ce pas d'un cerveau particulier que partit la révolte infernale?



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Message  ROBERT. Sam 06 Juin 2009, 2:50 pm


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PREMIÈRE PARTIE (suite)


Et ces hommes que cent cinquante ans plus tôt la Sorbonne eût condamnés, (…) ces hommes sans caractère, qui ne peuvent être fondés dans leurs prétentions que dans le cas où l'Église serait moins assurée qu'eux-mêmes de la voie où les fidèles doivent marcher, ces hommes ne furent point repoussés ; ON LES ÉCOUTA, ON LEUR LIVRA NOS SANCTUAIRES. (…) Foinard et Grancolas (…) les premiers intenté procès à l'Église leur mère, d'avoir fait les premiers cette sanglante critique de tous les siècles catholiques, atteints et convaincus désormais d'avoir manqué d'intelligence dans la prière, d'avoir laissé durant tant de siècles les mystères sans expression convenable. (…) on vota, de toutes parts, COMME PAR ACCLAMATION, (…) la refonte de la Liturgie sur un plan nouveau et tout humain, que cette œuvre fut confiée à des mains hérétiques(…)


Certes, c'était une chose bien lamentable de voir ainsi se rompre la communion des prières catholiques, avec Rome, avec le reste de la chrétienté, avec les siècles de la tradition ; mais ce qui n'était pas moins humiliant, ce qui n'accusait pas moins la triste déviation qui faillit ruiner pour jamais la foi catholique dans notre patrie, c'est le mesquin presbytérianisme, dont toute l'œuvre des nouvelles Liturgies demeure à jamais entachée. La plupart de ces faiseurs étaient des hérétiques, comme nous l'avons dit, et comme nous le dirons encore en temps et lieu ; mais de plus, ils étaient DE SIMPLES PRÊTRES, SANS CARACTÈRE POUR ENSEIGNER, SANS MISSION POUR RÉFORMER L’ÉGLISE, SANS TROUPEAU À GOUVERNER EN LEUR NOM. Jusqu'ici nous avions vu la Liturgie, soit dans l'Église d'Orient, soit dans l'Église d'Occident, formulée, disposée, corrigée par les évêques...




ON LES ÉCOUTA, ON LEUR LIVRA NOS SANCTUAIRES(...) COMME PAR ACCLAMATION...

Pilate le fit avec Jésus lors de Sa douloureuse Passion; les INTRUS gallicans et jansénistes le firent encore plus au XVIe et que dire des INTRUS de V2 et après qui le firent au maximum !!...

On voit que la puissance d'égarement et d'aveuglement prédite par Saint Paul dans les Saints Évangiles, est de plus en plus grande, de plus en plus opaque et de plus en plus généralisée...




«Seigneur, restez avec nous car le soir arrive et la nuit tombe» (Lc., XXIV, 29)




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