LES DÉFENSES DE LA FOI CONTRE L'INFIDÉLITÉ
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Re: LES DÉFENSES DE LA FOI CONTRE L'INFIDÉLITÉ
Père R. Bernard, o.p., in Notes doctrinales thomistes sur les Défenses de la Foi contre l’infidélité, Paris 1950. pp. 405-443, IIa-IIæ, ques. 8-16 a écrit:
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— LES DÉFENSES DE LA FOI CONTRE L'INFIDÉLITÉ
3. Quelques traits anciens de la défense de la Foi.
L'écrivain qui dit cela pense aux rigueurs de l'Inquisition. Ce qu'il dit ne ressemble en rien à ce que nous avons étudié plus haut. Tout me paraît à réviser dans les propos qu'il tient. C'est parce que la sainte Église a eu éminemment le respect des consciences et le souci de leur éviter l'erreur qu'elle s'est montrée si rigoureuse pour tout ce qui touchait à la foi dans l'âme de ceux qui, ne l'oublions pas, se mettaient sous sa tutelle et se disaient ses fidèles.
La rigueur ainsi déployée n'est point celle d'une logique abstraite, mais dénote au contraire un sens très averti de la psychologie réelle. Elle prend l'homme tel qu'il est, et non tel qu'une logique, abstraite celle-ci, voudrait qu'il fût.
Notre auteur a cité, chemin faisant, des textes de saint Augustin qui sont significatifs à cet égard. Cet homme, subtil et si charitable, à qui on ne peut pas reprocher d'avoir méconnu l'âme humaine, déclare qu'il a évolué sur ce chapitre : il était d'abord uniquement pour la douceur et la persuasion; l'expérience lui a appris qu'une certaine rigueur et cœrcition est souvent un grand service à rendre aux âmes, surtout lorsqu'elles sont liées à Dieu par ce qu'elles ont de plus sacré, et qu'elles ont promis de suivre et d'écouter cette Église qui demeure, elles le savent bien, Mère et Maîtresse de vérité.
à suivre...
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Père R. Bernard, o.p., in Notes doctrinales thomistes sur les Défenses de la Foi contre l’infidélité, Paris 1950. pp. 405-443, IIa-IIæ, ques. 8-16 a écrit:
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— LES DÉFENSES DE LA FOI CONTRE L'INFIDÉLITÉ
3. Quelques traits anciens de la défense de la Foi.
Il serait souverainement injuste et même odieux de penser que celle-ci eût jamais oublié les beaux joyaux évangéliques que dit notre objectant. Non certes, elle ne les a point oubliés; seulement, elle sait où il convient de les placer. Elle sait en outre qu'il en est quelques autres, qu'il faut aussi placer, comme les « Malheur à vous qui vous entêtez », et ceci que « si ton frère ne veut pas entendre même l'Église, qu'il soit pour toi comme le gentil et le publicain », et qu'il faut se garder «du levain des pharisiens et des sadducéens ». L'Église n'a pas voulu, sous un fallacieux prétexte de libre pensée, laisser courir à ses enfants le danger de perdre la foi, qui est le plus grand péril de l'âme. Ne soyons pas dans nos jugements la proie des apparences ni la victime des mots; faisons de l'histoire vraie, allons au fond des choses.
Nous pouvons d'ailleurs fonder nos appréciations par contraste, et nous rendre un compte de ce qui fut par la vision de ce qui est. Sous l'apparent laisser-dire de l'indifférentisme, les âmes un peu hautes sont en souffrance et les esprits sont violentés comme personne ne l'a été sous la tutelle de la sainte Église. Cette Église était une grande puissance avouée : elle donnait ses preuves, elle faisait ses preuves, elle disait et on savait nettement ce qu'elle voulait, son enseignement était probant et cohérent, son atmosphère n'était pas étouffante mais répandait lumière et vie. Sa sévérité même était parfaitement compréhensible. L'application en a pu être ça et là maladroite et malencontreuse; dans l'ensemble elle a été un bienfait pour les esprits et a écarté plus de maux qu'elle n'en a infligés. Quant à l'inspiration générale, elle n'était pas douteuse ni ne peut l'être, au regard même du simple bon sens.
à suivre...
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Re: LES DÉFENSES DE LA FOI CONTRE L'INFIDÉLITÉ
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À suivre…
Père R. Bernard, o.p., in Notes doctrinales thomistes sur les Défenses de la Foi contre l’infidélité, Paris 1950. pp. 405-443, IIa-IIæ, ques. 8-16 a écrit:
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3. Quelques traits anciens de la défense de la Foi.
On voit bien qu'en présence de certaines divagations obstinées, virulentes comme du poison, quand elles sont un danger public et que la persuasion n'a plus d'effet sur elles. la coercition devient une nécessité de salut public et s'impose, soit par mesure de précaution à l'égard de ceux qui sont à préserver, soit par mesure de punition envers ceux qui s'acharnent à contaminer les autres.
Pareille sévérité s'est exercée au grand jour, jamais dans l'ombre, toujours de plein droit. Elle ne s'est point appesantie sur les petits ni sur les peuples; elle s'est raidie, au contraire, contre des prélats ou des clercs qui trahissaient leur mission, et contre des laïcs qui nourrissaient des prétentions aux influences d'esprit ou aux grandeurs de chair.
À suivre…
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Père R. Bernard, o.p., in Notes doctrinales thomistes sur les Défenses de la Foi contre l’infidélité, Paris 1950. pp. 405-443, IIa-IIæ, ques. 8-16 a écrit:
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3. Quelques traits anciens de la défense de la Foi.
Ces rigueurs du droit ont été pour les pays chrétiens une protection tutélaire. Aujourd'hui, à proportion qu'ils sont redevenus païens, les pays ont rejeté la protection, calomnié la tutelle de leur mère, honni sa sainte inquisition. Ils ne s'en portent assurément pas mieux, ils n'en sont pas plus contents de leur sort, ni plus libres de leur pensée quant aux vérités essentielles. C'est là le pis.
LE MONDE MODERNE EST À LA MERCI D'AUTRES GRANDES PUISSANCES, QUE LUI A D'AILLEURS CHARITABLEMENT SIGNALÉES L'ÉGLISE, ET QUI SONT POUR LUI UNE SORTE DE CONTRE-ÉGLISE. DE CES PUISSANCES, LES UNES SONT ORGANISÉES, LES AUTRES SONT PLUS OU MOINS ANONYMES ET VAGABONDES, LA PLUPART PASSENT INAPERÇUES ET INAVOUÉES, QUELQUES-UNES RESTENT TOUT À FAIT SECRÈTES. ELLES DISPOSENT COMMUNÉMENT DE PUISSANTS MOYENS D'ACTION. ELLES ONT TOUT UN RÉSEAU D'INFLUENCES ET D'INSINUATIONS. ELLES ONT AUSSI TOUT UN SYSTÈME D'INQUISITIONS ET DE CŒRCITIONS, HABITUELLEMENT DISSIMULÉ ET HABILEMENT CAMOUFLÉ : À LA DIFFÉRENCE DE L'ANCIEN, IL NE SE DÉPLOIE GÉNÉRALEMENT NI DE PLEIN JOUR NI DE PLEIN DROIT; IL S'ABAT SUR LES ESPRITS SANS DÉFENSE, SOUS LE FLÉAU DES LICENCES ET DE LA SOI-DISANT LIBERTÉ DE TOUT PENSER.
À suivre…
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3. Quelques traits anciens de la défense de la Foi.
La presse par exemple est à elle seule, aux mains des puissances qui la tiennent et qui la manient, un instrument énorme de pression sur les âmes et d'oppression des esprits. Ceux-ci sont victimes d'emprisonnements qu'ils ne soupçonnent même pas et dont il leur est pour ainsi dire impossible de s'évader. Il n'y a qu'à voir le mal qu'ont aujourd'hui les consciences les plus droites à recueillir sur elles-mêmes et sur Dieu les vérités pourtant les plus élémentaires : ces vérités sont empêchées d'arriver jusqu'à l'intime de la pensée, elles sont comme rayées du fond des cœurs. Et c'est évidemment la masse des petites gens, de ceux que saint Thomas appelle sans rien de péjoratif les minores, qui est le plus envoûtée.
La partie la plus malmenée est toujours le peuple de ceux qui pensent plus par autrui que par eux-mêmes. Ainsi, on frémit d'avoir à dire qu'un des plus gros États du monde actuel, et qui se flatte d'être à l'avant-garde de la civilisation moderne, a enregistré, lors de son dernier recensement au printemps de 1940, sur une population de cent trente millions d'habitants, une proportion de soixante quinze millions d'âmes professant ne croire à rien. Lorsque tant d'âmes humaines sont dans une telle pénurie de foi, c'est qu'elles sont dans un état qui leur fait violence, et soumises à de vraies servitudes. La vue de cette misère du présent aide à mieux juger la sévérité du passé.
à suivre...
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3. Quelques traits anciens de la défense de la Foi.
La puissance souveraine qui dans les temps anciens fit bonne garde autour de la foi pour le grand bien de la chrétienté, c'est surtout dans la Papauté qu'elle s'est fixée. Elle fut, je l'ai dit, une autorité spirituelle, doublée d'une autorité temporelle. Pour en noter le bienfaisant effet, j'emprunterai simplement au grand ouvrage de JOSEPH DE MAISTRE sur le Pape des considérations qui me semblent décisives. Elles décrivent tout le haut de la défense.
« Il n'y a pas en Europe de souveraineté plus justifiable, s'il est permis de s'exprimer ainsi, que celle des Souverains Pontifes... Ce qu'il y a de véritablement étonnant, c'est de voir les Papes devenir souverains sans s'en apercevoir et même, à parler exactement, malgré eux. Une loi invisible élevait le siège de Rome, et l'on peut dire que le Chef de l'Église universelle naquit souverain. De l'échafaud des martyrs, il monta sur un trône qu'on n'apercevait pas d'abord, mais qui se consolidait insensiblement comme toutes les grandes choses, et qui s'annonçait dès son premier âge par je ne sais quelle atmosphère de grandeur qui l'environnait, sans cause humaine assignable.
à suivre...
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Père R. Bernard, o.p., in Notes doctrinales thomistes sur les Défenses de la Foi contre l’infidélité, Paris 1950. pp. 405-443, IIa-IIæ, ques. 8-16 a écrit:
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3. Quelques traits anciens de la défense de la Foi.
(Laissons poursuivre Joseph de Maistre...)
LE PONTIFE ROMAIN AVAIT BESOIN DES RICHESSES, ET LES RICHESSES AFFLUAIENT : IL AVAIT BESOIN D'ÉCLAT, ET JE NE SAIS QUELLE SPLENDEUR EXTRAORDINAIRE PARTAIT DU TRÔNE DE SAINT PIERRE... LES RICHESSES DE L'ÉGLISE ROMAINE ÉTANT DONC LE SIGNE DE SA DIGNITÉ ET L'INSTRUMENT NÉCESSAIRE DE SON ACTION LÉGITIME, ELLES FURENT L'ŒUVRE DE LA PROVIDENCE QUI LES MARQUA DÈS L'ORIGINE DU SCEAU DE LA LÉGITIMITÉ... De là ces vastes patrimoines... La juridiction des Papes sur ces patrimoines porte un caractère singulier qu'on ne saisit pas aisément à travers les ténèbres de cette histoire, mais qui s'élève néanmoins visiblement au-dessus de la simple propriété...
À suivre…
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3. Quelques traits anciens de la défense de la Foi.
A travers cette espèce d'ondulation, qui semble balancer le pouvoir en sens contraire, il est aisé de reconnaître la souveraineté des Papes qui est souvent protégée, quelquefois partagée de fait, mais jamais effacée... La souveraineté de sa nature ressemble au Nil; elle cache sa tête. Celle des Papes seule déroge à la loi universelle. Tous les éléments en ont été mis à découvert... Elle se distingue donc de toutes les autres dans son principe et dans sa formation. Elle s'en distingue encore d'une manière éminente, en ce qu'elle ne présente point dans sa durée cette soif inextinguible d'accroissement territorial qui caractérise toutes les autres.
En effet, ni par la puissance spirituelle dont elle fit un si grand usage, ni par la puissance temporelle dont elle a toujours pu se servir comme tout autre prince de la même force, on ne la voit tendre à l'agrandissement de ses états... De manière qu'après avoir tenu compte de toutes les faiblesses humaines, il n'en reste pas moins dans l'esprit de tout sage observateur l'idée d'une puissance évidemment assistée... (Livre II, ch. 6).
à suivre...
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Père R. Bernard, o.p., in Notes doctrinales thomistes sur les Défenses de la Foi contre l’infidélité, Paris 1950. pp. 405-443, IIa-IIæ, ques. 8-16 a écrit:
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3. Quelques traits anciens de la défense de la Foi.
— Quant à la nature exacte de ce pouvoir exercé par les Papes, il n'y a rien de moins exact que de parler de toute-puissance temporelle; c'était au contraire l'exercice d'un pouvoir purement et éminemment spirituel en vertu duquel ils se croyaient en droit de frapper d'excommunication des princes coupables de certains crimes, sans aucune usurpation matérielle, sans aucune suspension de la souveraineté et sans aucune dérogation au dogme de son origine divine ( ibid., ch. 8 ).
— L'autorité des Papes fut la puissance choisie et constituée dans le moyen-âge pour faire équilibre à la souveraineté temporelle et la rendre supportable aux hommes... Sans doute rien d'humain n'est parfait et il n'existe pas de pouvoir qui n'ait jamais abusé de ses forces. Mais si comme l'exigent la justice et la droite raison, on fait abstraction de ces anomalies véritables, il se trouve que les Papes ont en effet réprimé les souverains, protégé les peuples, apaisé les querelles temporelles par une sage intervention, averti les rois et les peuples de leurs devoirs, et frappé d'anathèmes les grands attentats qu'ils n'avaient pu prévenir (ibid., ch. 9) ».
à suivre...
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Père R. Bernard, o.p., in Notes doctrinales thomistes sur les Défenses de la Foi contre l’infidélité, Paris 1950. pp. 405-443, IIa-IIæ, ques. 8-16 a écrit:
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Si l'on examine la conduite des Papes pendant le long exercice qu'ils ont fait de leur autorité, on trouvera qu'ils se sont proposé des buts élevés, invariablement suivis avec toutes les forces dont ils ont pu disposer en leur double qualité : par exemple la liberté chrétienne des peuples et spécialement de l'Italie, la conservation des droits de l'Église et des mœurs sacerdotales, la croisade contre l'infidèle; mais, par-dessus tout, l'inébranlable défense de la foi contre les assauts souvent osés et avancés de l'hérésie ou contre les attaques d'un libertinage qui fut à certains moments haut-placé et tout-puissant. Témoin la grande lutte dite du Sacerdoce et de l'Empire, ou la grande et salubre réaction contre les cathares.
Il faut croire de Maistre quand il dit que « l'autorité des Papes fut pendant plusieurs siècles la véritable force constituante en Europe (ibid., ch. 13)». C'est elle qui fit l'ordre social chrétien dans l'Europe de ce temps-là. « La barbarie et des guerres interminables ayant effacé tous les principes, réduit la souveraineté d'Europe à un certain état de fluctuation qu'on n'a jamais vu et créé des déserts de toutes parts, il était avantageux qu'une puissance supérieure eût une certaine influence sur cette souveraineté... La force des choses, d'elle-même et sans contradiction, investit les Papes de cette supériorité... Il se forma enfin une opinion à peu près universelle, qui attribuait aux Papes une certaine compétence sur les questions de souveraineté.
à suivre...
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Père R. Bernard, o.p., in Notes doctrinales thomistes sur les Défenses de la Foi contre l’infidélité, Paris 1950. pp. 405-443, IIa-IIæ, ques. 8-16 a écrit:
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3. Quelques traits anciens de la défense de la Foi.
Cette idée était très sage, et valait mieux que tous nos sophismes. Les Papes ne se mêlaient nullement de gêner les princes sages dans l'exercice de leurs fonctions, encore moins de troubler l'ordre des successions souveraines, tant que les choses allaient suivant les règles ordinaires et connues; c'est lorsqu'il y avait grand abus, grand crime ou grand doute, que le Souverain Pontife interposait son autorité. Or, comment nous tirons-nous d'affaire en cas semblables, nous qui regardons nos pères en pitié? Par la révolte, les guerres civiles et tous les maux qui en résultent. En vérité, il n'y a pas de quoi se vanter (ibid., ch. 10)...
On parle vaguement des excès de Grégoire VII et de la supériorité de nos temps modernes; mais comment le siècle des révoltes a-t-il le droit de se moquer de ceux des dispenses? Le Pape ne délie plus du serment de fidélité, mais les peuples se délient eux-mêmes... une fièvre constitutionnelle, on peut je crois s'exprimer ainsi, s'est emparée de toutes les têtes, et l'on ne sait encore ce qu'elle produira (ibid., ch. 11)».
à suivre...
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Père R. Bernard, o.p., in Notes doctrinales thomistes sur les Défenses de la Foi contre l’infidélité, Paris 1950. pp. 405-443, IIa-IIæ, ques. 8-16 a écrit:
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3. Quelques traits anciens de la défense de la Foi.
De Maistre ne voyait que les commencements. Cent cinquante ans après lui, nous avons vu la suite : il n'y a pas non plus de quoi se flatter du présent ni s'indigner du passé. Ne soyons pas trompés par les criailleries de l'incrédulité. Ne croyons pas que les Papes passaient leur temps à déposer les rois, « et parce que ces faits se touchent dans les brochures que nous lisons, ne pensons pas qu'ils se sont touchés de même dans la durée... Les excommunications des Papes n'ont fait aucun tort à la souveraineté dans l'esprit des peuples; au contraire, en la réprimant sur certains points, en la rendant moins féroce et moins écrasante, en l'effrayant pour son propre bien qu'elle ignorait, ils l'ont rendue plus vénérable, ils ont fait disparaître de son front l'antique caractère de la bête, pour y substituer celui de la régénération; ils l'ont rendue sainte pour la rendre inviolable : nouvelle et grande preuve entre mille, que le pouvoir pontifical a toujours été un pouvoir conservateur.
Tout le monde, je crois, peut s'en convaincre; mais c'est un devoir particulier pour tout enfant de l'Église, de reconnaître que l'esprit divin qui l'anime, et magno se corpore miscet , ne saurait enfanter rien de mal en résultat, malgré le mélange humain qui se fait trop et trop souvent apercevoir au milieu des tempêtes politiques. A ceux qui s'arrêtent aux faits particuliers, aux torts accidentels, aux erreurs de tel ou tel homme; qui s'appesantissent sur certaines phrases, qui découpent chaque ligne de l'histoire, pour la considérer à part, il n'y a qu'une chose à dire : Du point où il faut s'élever pour embrasser l'ensemble, on ne voit plus rien de ce que vous voyez...
à suivre...
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Re: LES DÉFENSES DE LA FOI CONTRE L'INFIDÉLITÉ
Père R. Bernard, o.p., in Notes doctrinales thomistes sur les Défenses de la Foi contre l’infidélité, Paris 1950. pp. 405-443, IIa-IIæ, ques. 8-16 a écrit:
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3. Quelques traits anciens de la défense de la Foi.
On peut observer que les philosophes modernes ont suivi à l'égard des souverains une route diamétralement opposée à celle que les Papes avaient tracée. Ceux-ci avaient consacré le caractère en frappant sur les personnes; les autres, au contraire, ont flatté, souvent même assez bassement, la personne qui donne les emplois et les pensions; et ils ont détruit, autant qu'il était en eux, le caractère, en rendant la souveraineté odieuse ou ridicule en la faisant dériver du peuple, en cherchant toujours à la restreindre par le peuple»...
Au lieu de cela, « les coups frappés par le Saint-Siège sur un petit nombre de souverains, presque tous odieux et quelques-uns même insupportables par leurs crimes, purent les arrêter ou les effrayer, sans altérer dans l'esprit des peuples l'idée haute et sublime qu'ils devaient avoir de leurs maîtres. Les Papes étaient universellement reconnus comme délégués de la Divinité de laquelle émane la souveraineté. Les plus grands princes recherchaient dans le sacre la sanction et, pour ainsi dire, le complément de leur droit. Le premier de ces souverains dans les idées anciennes, l'Empereur, devait être sacré par les mains du Pape... (ibid., ch. 5)».
La fièvre de la réforme, comme dit de Maistre, a profondément bouleversé cette constitution chrétienne. « Les glaces du scepticisme » sont venues ensuite : elles ont calmé la fièvre et amorti bien des choses ; mais elles n'ont pas ramené l'ancien ordre. La défense de la foi était la suprême raison de tout dans l'esprit de nos pères; cette raison, dans l'esprit de nos contemporains, serait réduite à peu près à rien du tout.
à suivre: quelques traits actuels ( en 1950...)de la défense de la foi.
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Re: LES DÉFENSES DE LA FOI CONTRE L'INFIDÉLITÉ
Père R. Bernard, o.p., in Notes doctrinales thomistes sur les Défenses de la Foi contre l’infidélité, Paris 1950. pp. 405-443, IIa-IIæ, ques. 8-16 a écrit:
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4. Quelques traits actuels ( en 1950...)de la défense de la foi.
L'Église ne va cependant pas laisser la foi sans défense dans l'âme de ses enfants. Elle n'admet pas, elle ne peut pas admettre, ni cet état d'esprit ni cet état de choses que ferait prévaloir l'incrédulité moderne. Assurée qu'elle est par son divin Fondateur de ne pas faillir dans la foi, elle l'est aussi de ne pas faiblir à la défense. Par là s'expliquent ces hautes interventions doctrinales, dont j'ai parlé ci-dessus, qui sont destinées à avoir des effets de persuasion. Mais par là s'expliquent également ces mesures canoniques, maintenues et renouvelées même dans le nouveau droit, et dont je voudrais dire un peu la signification par rapport à la préservation de la croyance et des croyants : de telles mesures font l'effet d'une heureuse et bienfaisante discipline; elles exercent, si l'on veut, une certaine contrainte, mais des plus salutaires pour l'intégrité de la foi et pour la vraie liberté de la pensée.
Le moyen le plus traditionnel pour la propagation de la foi c'est, depuis toujours, l'enseignement oral. Il peut se faire de plus d'une façon : la radio, par exemple, en est une tout à fait nouvelle, qui peut amplifier immensément la sainte prédication. Celle-ci peut d'ailleurs se présenter à tous les degrés, depuis l'enseignement du catéchisme à de tout petits enfants, jusqu'à l'enseignement des sciences théologiques aux futurs prêtres et aux futurs savants.
à suivre...
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Re: LES DÉFENSES DE LA FOI CONTRE L'INFIDÉLITÉ
Père R. Bernard, o.p., in Notes doctrinales thomistes sur les Défenses de la Foi contre l’infidélité, Paris 1950. pp. 405-443, IIa-IIæ, ques. 8-16 a écrit:
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4. Quelques traits actuels ( en 1950...)de la défense de la foi.
L'Église, un peu partout, tient école, école de vérité religieuse. Elle a ses petites et ses grandes écoles. Or, tous ces enseignements requièrent, pour être donnés en son nom, une mission spéciale, une désignation faite par le Pape ou par l'Évêque qui sont les défenseurs officiels de la foi, le premier dans toute l'Église, le second dans la portion de l'Église qui lui est confiée. Leur vigilance est évidemment d'autant plus attentive que l'enseignement se fait de plus haut et peut avoir plus de retentissement. Elle s'exerce avec plus de soin sur les écoles de théologie.
Depuis le modernisme, quiconque enseigne dans les chaires des séminaires ou des universités doit prononcer au début de chaque année scolaire un serment solennel relatif à la foi catholique et dit antimoderniste : c'est d'ailleurs une magnifique profession des vérités les plus substantielles dans lesquelles se meut la pensée catholique. La vigilance ecclésiastique s'étend aussi à toutes les écoles, car l'influence d'une école, si petite que soit l'école, peut toujours être grande en faveur ou au détriment de la foi. C'est pourquoi des règles particulièrement sévères ont été portées par l'Église en ce qui concerne la fréquentation des écoles.
Les enfants catholiques ne peuvent fréquenter les écoles non-catholiques, neutres ou de religion mixte, qu'en cas de nécessité ou pour des raisons très graves; et, dans le cas où cette fréquentation est tolérée, les parents ou ceux qui les remplacent ont le devoir rigoureux de veiller à ce que rien ne vienne porter atteinte à la foi de l'enfant; l'école hostile au catholicisme ne devrait donc en aucune circonstance être fréquentée par l'écolier catholique. L'infraction à ces règles, infraction provoquée et organisée, a mené des pays catholiques à une sorte d'apostasie généralisée dont l'Eglise a beaucoup à souffrir.(encore plus en 2009...)
à suivre...
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Re: LES DÉFENSES DE LA FOI CONTRE L'INFIDÉLITÉ
Père R. Bernard, o.p., in Notes doctrinales thomistes sur les Défenses de la Foi contre l’infidélité, Paris 1950. pp. 405-443, IIa-IIæ, ques. 8-16 a écrit:
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4. Quelques traits actuels ( en 1950...)de la défense de la foi.
L'autre moyen, traditionnel aussi, de l'expression et de la diffusion de la foi, c'est l'écrit, devenu aujourd'hui l'imprimé. La presse est cette puissance moderne aux représentants de laquelle Pie XI disait un jour en audience solennelle : « Vous êtes les grands seigneurs de la parole ». Il y a dans la presse un moyen illimité de propagande. L'Église veille tant qu'elle peut à ce qu'il ne fasse pas tort à la foi. Elle interdit à tous ses enfants de rien publier qui touche à la foi sans s'être munis d'une permission d'imprimer délivrée par les chefs de l'Église d'après le rapport d'un censeur désigné pour cet examen. Elle interdit même à certains de ses enfants, les religieux par exemple, de rien publier du tout sans avoir cet imprimatur de l'autorité.
Elle signale avec notoriété, par la mise à l’Index, les écrits ou les écrivains qu'elle estime plus particulièrement dangereux pour la foi. Elle censure certaines propositions détachées, ou même certains systèmes entiers, par une série de notes qualificatives dont les fidèles connaissent parfaitement le sens et la gradation et qui sont pour eux comme une mise en garde; suivant un ordre ascendant de gravité, l'Église dénonce que des choses, au regard de la foi, sont simplement téméraires, ou toutes proches de l'erreur, ou certainement dans l'erreur, voire même tout près de l'hérésie, ou enfin tout à fait dans l'hérésie : cette gradation est si connue que je ne crois pas devoir m'attarder à donner ni des explications ni des exemples; on en trouvera dans tous les manuels.
Note: tout ceci n'existe plus ou presque plus publiquement, à part de rarissimes et très belles exceptions telles Te Deum et Deo Juvante...
à suivre...
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4. Quelques traits actuels ( en 1950...)de la défense de la foi.
Je rappellerai plutôt qu'il y a toujours, au centre même de l'unité chrétienne un organisme permanent chargé de veiller à cette pureté de la foi, c'est la Congrégation du Saint-Office : ce nom même indique que le Saint-Siège apostolique considère comme une de ses plus hautes fonctions, et comme son Saint-Office, la protection de la foi; entre toutes les Congrégations romaines celle-ci est des plus éminentes, elle a pour président ou préfet le Pape en personne.
Sur ce même chapitre concernant la garde de la doctrine, il faut savoir que l'Église a maintenu dans son droit actuel (celui de 1917…) certaines peines portées par le droit ancien contre l'hérésie et contre l'apostasie. Ces peines sont au nombre de deux : l'excommunication, et la privation de sépulture ecclésiastique. Il faut, pour les encourir, se rendre coupable formellement du péché contre la foi et le manifester ou l'avoir manifesté publiquement, ou du moins extérieurement même s'il n'y a pas eu une grande publicité.
Aux termes de la bulle Apostolicæ Sedis , cette excommunication frappe une fois pour toutes « tous les apostats de la foi chrétienne, et les hérétiques, tous et chacun, de quelque nom qu'ils se parent et de quelque secte qu'ils soient, puis, ceux qui croient en eux, ceux qui les reçoivent, ceux qui les favorisent, et généralement tous ceux qui s'en font les défenseurs », entendez : dans leur hérésie même. De plus, ces hérétiques notoires sont considérés comme des pécheurs publics : s'ils meurent dans leur hérésie, on doit leur refuser les honneurs de la sépulture ecclésiastique.
Ces deux peines sont bien compréhensibles : l'Église, lorsque quelques-uns de ses enfants commettent cet acte très grave de s'éloigner de sa foi ou de se rebeller contre cette foi, fait le geste, par précaution et aussi par punition, de les retrancher de sa communion dans la vie et dans la mort. A ces deux peines s'ajoute enfin, chose moins connue, une irrégularité, interdisant dans l'Église l'accès aux saints ordres et même à la cléricature, et atteignant, trait plus significatif encore, non pas seulement le délinquant lui-même, mais aussi ses descendants jusqu'au second degré en ligne paternelle et jusqu'au premier en ligne maternelle. Ce qui revient à dire que sans une dispense préalable on ne peut admettre ni aux ordres ni à la simple cléricature quelqu’un qui a été hérétique ni quelqu'un qui est fils ou petit-fils d'un père hérétique, ou fils d'une mère hérétique.
à suivre...
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Re: LES DÉFENSES DE LA FOI CONTRE L'INFIDÉLITÉ
Père R. Bernard, o.p., in Notes doctrinales thomistes sur les Défenses de la Foi contre l’infidélité, Paris 1950. pp. 405-443, IIa-IIæ, ques. 8-16 a écrit:
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4. Quelques traits actuels ( en 1950...)de la défense de la foi.
Il est un autre domaine où la sainte Église fait bonne garde pour le maintien de la croyance et le salut des croyants, c'est celui du culte. Le culte tient de près à la doctrine : il en est la traduction immédiate et l'une des expressions principales. C'est pourquoi l'Église veille à la pureté du culte comme à celle même de la foi. Elle prend de sages précautions pour que ni les hérétiques ni les autres infidèles ne viennent se mêler dangereusement à son culte, et pour qu'aucun fidèle n'aille inconsidérément participer au leur.
Elle laisse cependant, et l’on comprend aisément pourquoi, beaucoup plus de facilité d'admettre l'infidèle au culte catholique que de liberté au fidèle de se présenter au culte non-catholique. Elle est large quant au premier point, très serrée quant au second : le premier, en vue de la foi à propager; le second, en vue de la foi à protéger. C'est ce qu'on appelle la communion avec l'hérétique ou l'infidèle. Dans le premier cas la communion est dite passive : c'est lui qui vient chez nous. Dans le second cas, elle est dite active : c'est nous qui allons chez lui. Par cette communion nous entendons d'ailleurs dans les deux cas une fréquentation et un commerce sur le terrain religieux et non sur le terrain profane.
à suivre...
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Re: LES DÉFENSES DE LA FOI CONTRE L'INFIDÉLITÉ
Père R. Bernard, o.p., in Notes doctrinales thomistes sur les Défenses de la Foi contre l’infidélité, Paris 1950. pp. 405-443, IIa-IIæ, ques. 8-16 a écrit:
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4. Quelques traits actuels ( en 1950...)de la défense de la foi.
Autrefois le commerce même purement civil avec les hérétiques notoires a pu être interdit par le droit : il ne l'est plus; cependant il n'est pas non plus spécialement recommandé. Le conseil de Paul à Tite est toujours valable : « Éloigne-toi de l'homme qui fomente des divisions (Tite III, 10) ». L'Églises invite ses fidèles catholiques à ne pas avoir avec les non-catholiques une familiarité qui pourrait n'être pas sans danger. Quant au commerce religieux, rappelons seulement quelques points en vigueur.
La communion passive est largement tolérée. Généralement parlant, on peut laisser les non-catholiques assister aux actes de notre culte, même à la sainte messe, on peut souhaiter qu'ils y viennent, on peut désirer beaucoup qu'ils entendent la parole de Dieu. On ne doit cependant pas, habituellement du moins, les admettre ni encore moins les inviter à participer à des fonctions de notre culte : ainsi, on ne les laissera pas servir la messe, être parrains ou marraines à un baptême ou à une confirmation, chanter au chœur, recevoir officiellement la paix, les cendres, les rameaux bénits, porter des cierges aux processions. Pourtant, un décret du Saint-Office, du 24 janvier 1906, permet par exemple qu'on laisse les jeunes filles non-catholiques dans des chorales religieuses.
à suivre...
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Re: LES DÉFENSES DE LA FOI CONTRE L'INFIDÉLITÉ
Père R. Bernard, o.p., in Notes doctrinales thomistes sur les Défenses de la Foi contre l’infidélité, Paris 1950. pp. 405-443, IIa-IIæ, ques. 8-16 a écrit:
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4. Quelques traits actuels ( en 1950...)de la défense de la foi.
De même, un organiste non-catholique peut être admis passagèrement ou provisoirement à jouer aux offices, surtout si ce n'est pas la messe elle-même. La coutume en ces matières semble d'ailleurs de plus en plus tolérante. Il ne faudrait cependant pas étendre la tolérance au-delà de toute mesure et dans le plus complet oubli des principes.
Quant à la communion active, l'Église demeure beaucoup plus stricte. Notons avec soin qu'il ne peut être question que d'une communion purement matérielle, car, si elle était formelle, elle constituerait en réalité un reniement de la foi catholique qui ne peut jamais être permis. Même matérielle, la communion d'un catholique à un culte non-catholique doit rester tout à fait exceptionnelle.
Voici à cet égard quelques récentes décisions ( En 1950…) du Saint-Office : Elles disent assez le droit, et elles indiquent le sens actuel de la discipline ecclésiastique en faveur de la foi. Un catholique ne doit absolument pas être parrain, tout au plus peut-il être témoin à un baptême non-catholique. Il ne doit pas se marier devant un ministre non-catholique : s'il le fait, il encourt une excommunication spécialement réservée au Souverain Pontife. Près de malades non-catholiques, les catholiques ne doivent pas prendre l'initiative ni faire des avances pour que soient accomplis les rites non-catholiques : ils ne peuvent s'y prêter que comme intermédiaires et tout matériellement, si le malade l'exige.
Un catholique ne doit pas exercer de fonctions à des offices non-catholiques; il ne doit pas même assister, si ce n'est dans certains cas spéciaux, par exemple à des funérailles où l'on vient à titre civique plus que religieux, ou bien à de certaines cérémonies auxquelles on sera conduit en corps de troupe, en groupe d'écoliers. Il est permis de visiter les lieux de cultes non-catholiques si c'est pour une valable raison d'information, comme pour voir l'architecture, pour écouter de la musique. Qui plus est, l'Église tolère même parfois que son culte soit célébré dans un édifice qui sert aussi à d'autres rites que le sien; mais on peut dire que cette simultanéité est toujours pour elle à son corps défendant.
à suivre...
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Re: LES DÉFENSES DE LA FOI CONTRE L'INFIDÉLITÉ
Père R. Bernard, o.p., in Notes doctrinales thomistes sur les Défenses de la Foi contre l’infidélité, Paris 1950. pp. 405-443, IIa-IIæ, ques. 8-16 a écrit:
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4. Quelques traits actuels ( en 1950...)de la défense de la foi.
Du reste, en toutes ces délicates rencontres, la coutume et la règle peuvent varier beaucoup d'un pays à l'autre, et aussi évoluer beaucoup d'un âge à un autre âge. Les fidèles doivent s'en rapporter, en règle générale, à la sagesse du gouvernement de leur Église, et dans les cas particuliers, à la prudence de leurs confesseurs ou conseillers spirituels. Les décisions prises ou à prendre s'inspireront toujours de la défense de la foi, des risques que cette foi peut courir, et aussi du grand respect qui lui est dû.
Jetons un regard, pour finir, sur un autre terrain où l'Église veille aussi à la sauvegarde de la foi, je veux dire : le foyer domestique. Nulle part plus que là il n'y a de communauté de vie entre les humains. Le côté religieux de l'existence n'y peut guère demeurer séparé du profane. On se voit prier; on se voit penser pour ainsi dire. La foi d'un chacun ne peut que malaisément échapper aux autres, ni, non plus, son infidélité.
à suivre...
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Re: LES DÉFENSES DE LA FOI CONTRE L'INFIDÉLITÉ
Père R. Bernard, o.p., in Notes doctrinales thomistes sur les Défenses de la Foi contre l’infidélité, Paris 1950. pp. 405-443, IIa-IIæ, ques. 8-16 a écrit:
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4. Quelques traits actuels ( en 1950...)de la défense de la foi.
Cette promiscuité des vies peut engendrer le trouble des esprits : elle peut créer de graves dangers pour la foi, provoquer des situations poignantes pour les âmes, Notre Seigneur nous en a prévenus lorsqu'il a dit : « Ne pensez pas que je sois venu jeter la paix sur la terre; je ne suis pas venu jeter la paix, mais le glaive. Car je suis venu séparer un homme de son père, et une fille de sa mère et une belle-fille de sa belle-mère; et l'on aura pour ennemis ceux de sa maison. Celui qui aime son père et sa mère plus que moi n'est pas digne de moi; et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n'est pas digne de moi ». (Mat. X, 34-37. Textes aussi vifs en Luc, XII, 51-53)
Même au foyer domestique il faut sauver la foi catholique. Ce grand devoir pose de grands problèmes entre les différents membres dont se compose la famille, entre maîtres et serviteurs, entre mari et femme, entre parents et enfants. Ces problèmes ont été soulevés par notre auteur au cours de son traité. Ajoutons ici quelques considérations sur chacun d'eux.
à suivre...
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Re: LES DÉFENSES DE LA FOI CONTRE L'INFIDÉLITÉ
Père R. Bernard, o.p., in Notes doctrinales thomistes sur les Défenses de la Foi contre l’infidélité, Paris 1950. pp. 405-443, IIa-IIæ, ques. 8-16 a écrit:
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4. Quelques traits actuels ( en 1950...)de la défense de la foi.
— A propos des rapports entre maîtres et serviteurs, faisons simplement deux remarques. En règle générale, il est plus permis à des maîtres catholiques de prendre dans leur domesticité, surtout s'ils ont bon soin d'elle, des serviteurs non-catholiques, qu'il n'est permis à des serviteurs catholiques de s'engager dans des maisons et chez des maîtres non-catholiques (cf. supra, qu. 10, art. 9, sol. 3; art. 10, sol. 3). Il y a cependant des exceptions à cette règle : certains serviteurs hérétiques ou infidèles peuvent être très particulièrement dangereux pour la foi d'une famille, par exemple les précepteurs, les gouvernantes; tandis qu'à l'inverse une maison de maîtres infidèles peut n'être pratiquement d'aucun danger pour des domestiques dont l'âme est solidement trempée et dont la foi est vive et parfaitement éclairée.
Dans la famille, le lien le plus intime et aussi le plus indissoluble est celui qui unit l'homme et la femme et qui fait d'eux des époux. Ce lien, dit conjugal parce qu'il attache en effet deux personnes sous le même joug, crée entre elles une communauté de vie qui n'est comparable à aucune autre. C'est un commerce qui peut être de tout l'être et de tous les instants et qui devra durer tout le temps. Il ne faut pas qu'il puisse se nouer au péril de la foi. C'est pourquoi la bonne Mère-Église a prescrit sur ce chapitre toute une discipline en faveur de la foi.
à suivre...
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Re: LES DÉFENSES DE LA FOI CONTRE L'INFIDÉLITÉ
Père R. Bernard, o.p., in Notes doctrinales thomistes sur les Défenses de la Foi contre l’infidélité, Paris 1950. pp. 405-443, IIa-IIæ, ques. 8-16 a écrit:
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4. Quelques traits actuels ( en 1950...)de la défense de la foi.
Elle souhaite vivement que ses enfants se marient entre eux. Elle n'aime pas que les mariages soient mixtes, comme elle dit, c'est-à-dire contractés entre une partie catholique et une qui ne l'est pas. Elle estime que de tels mariages sont presque toujours un danger pour la foi de la partie fidèle et aussi pour celle des enfants. Elle a donc pris des mesures canoniques, soit pour empêcher, soit même pour annuler en certains cas des mariages de cette sorte.
Pour empêcher les mariages mixtes, l'Église a décrété deux empêchements. L'un est dit pour disparité de culte : il est tout à fait diriment, c'est-à-dire qu'il rend invalide une union entre la partie catholique et une qui n'est même pas baptisée. L'autre est dit pour religion mixte : il est seulement prohibitif, c'est-à-dire qu'il rend illicite une union entre une personne catholique et une qui est baptisée mais dans l'hérésie ou dans le schisme.
L'Église peut donner dispense de ces deux empêchements : elle ne le fait cependant qu'à la condition expresse que la partie catholique ait pleine liberté de pratiquer sa religion et que les enfants soient tous élevés dans la foi catholique, et les deux parties doivent signer de leur propre main ces promesses avant toute concession de la dispense.
Le mariage se fera naturellement devant le prêtre catholique; et une excommunication spécialement réservée, nous l'avons déjà dit, frappe le catholique qui tenterait de contracter mariage devant le ministre d'un culte non-catholique, que ce fût au temple, ou à la mosquée, ou à la synagogue.
à suivre...
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Re: LES DÉFENSES DE LA FOI CONTRE L'INFIDÉLITÉ
Père R. Bernard, o.p., in Notes doctrinales thomistes sur les Défenses de la Foi contre l’infidélité, Paris 1950. pp. 405-443, IIa-IIæ, ques. 8-16 a écrit:
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— Pour ce qui est d'annuler, toujours en faveur de la foi, des mariages qui sont d'une certaine manière existants, l'Église se reconnaît deux privilèges qui sont peu sus en général et, il faut bien l'avouer, peu usuels. Je dois les dire cependant, car à leur façon ils sont un témoignage de la grandeur et du bienfait de la foi. Le premier de ces privilèges est le privilège paulin : il est ainsi appelé parce que l'Église l'a toujours exercé tel que l'Apôtre Paul l'a énoncé.
C'est la faculté d'annuler un premier mariage qui a été légitimement contracté et consommé entre parties païennes l'une et l'autre, et d'autoriser la partie devenue chrétienne à contracter ensuite un second mariage avec une autre partie chrétienne elle aussi. Le cas est très significatif, car là véritablement un lien conjugal, simplement naturel il est vrai, mais réel et légitime, doit céder à la foi chrétienne. La rupture du lien ne se produit cependant pas par le fait même de la conversion au christianisme et de la réception du baptême : « Le baptême n'est pas fait, dit le Pape Innocent III, pour dissoudre les mariages, mais pour remettre les péchés ».
à suivre...
Dernière édition par CONFITEOR le Mar 12 Mai 2009, 12:04 pm, édité 1 fois (Raison : ajout caractères gars et noirs.)
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