ACCORD DES ÉVANGÉLISTES (Saint Augustin) (AVEC TABLE DES MATIÈRES)
2 participants
Page 3 sur 3
Page 3 sur 3 • 1, 2, 3
Re: ACCORD DES ÉVANGÉLISTES (Saint Augustin) (AVEC TABLE DES MATIÈRES)
.
gras, souligné, couleur et majuscules ajoutés.
À suivre…
ACCORD DES ÉVANGÉLISTES.
Par Saint Augustin.
LIVRE PREMIER.
CHAPITRE XXXI. IMPORTANTE PRÉDICTION RELATIVE A JÉSUS-CHRIST.
48. QUE PEUT-ON RÉPONDRE À CETTE EXPOSITION DE FAITS SI CLAIREMENT PRÉDITS ET SI FIDÈLEMENT ACCOMPLIS ? Si l'on pense que les disciples de Jésus-Christ ont eu recours au mensonge pour affirmer sa divinité, sera-t-il possible de révoquer en doute sa passion ? LES PAÏENS N'ONT PAS COUTUME DE CROIRE QUE JÉSUS-CHRIST EST RESSUSCITÉ : MAIS QUE LES HOMMES LUI AIENT FAIT ENDURER TOUTES CES SOUFFRANCES QUI SONT LE PROPRE DE NOTRE HUMANITÉ, ILS LE CROIENT MÊME VOLONTIERS, PARCE QU'ILS VEULENT FAIRE CROIRE QUE JÉSUS-CHRIST N'EST QU'UN HOMME.
Or, celui qui a été mené comme une brebis à l'immolation ; qui a été rangé parmi les scélérats; qui a été blessé, meurtri à cause de nos crimes, et pour nous guérir ; celui dont la face a été méprisée, outragée, souffletée, souillée par les crachats ; qui a été défiguré, réduit à une horrible difformité sur la croix ; qui a été conduit à la mort par les iniquités du peuple d'Israël ; celui qui avait perdu tout éclat, toute beauté, quand on le frappait, quand on le couronnait d'épines et quand, sur son gibet, il était assailli de moqueries; celui qui, semblable à un agneau muet sous la main qui le tond, n'a pas ouvert la bouche, lorsqu'on lui disait avec insulte: Christ devine (1): Celui-là dis-je, est maintenant exalté, il reçoit maintenant les plus grands honneurs.
Aujourd'hui, beaucoup de nations sont dans l'admiration à son sujet ; aujourd'hui les rois ont cessé d'ouvrir la bouche pour lancer contre les chrétiens de si cruels édits. Ils voient maintenant, ceux à qui les prophètes ne l'avaient point annoté ; ils comprennent maintenant, ceux qui n'avaient pas entendu parler de lui (2). Les nations chez qui les prophètes n'avaient pas fait retentir leurs prédictions, sont celles qui voient le mieux toute la vérité de leurs oracles ; et ceux qui n'ont pas entendu la voix même d'Isaïe, comprennent dans ses écrits de quel personnage il a parlé.
Même parmi les Juifs, qui donc croyait à la parole des prophètes ? à qui donc le bras du Seigneur, c'est-à-dire, le Christ annoncé par les prophètes, était-il révélé, quand, de leurs propres mains, ils commettaient sur la personne de Jésus-Christ tant de crimes prédits par ces prophètes dont ils possédaient les oracles (3) ? Maintenant enfin, il a reçu en héritage une prodigieuse multitude; et il distribue les dépouilles des forts, quand il applique à la construction de ses temples et aux différents besoins de l'Église, ce que tenaient en leur pouvoir le diable et les démons dont il a ruiné l'empire et démasqué l'imposture.
1. Matt. XXXI-XXVII ; Marc, XIV-XV; Luc, XXII-XXIII ; Jean, XVIII-XIX.
2 Rom. XV, 16-2l.
3 Jean, XII, 37-38; Rom. X,16.
.
gras, souligné, couleur et majuscules ajoutés.
À suivre…
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: ACCORD DES ÉVANGÉLISTES (Saint Augustin) (AVEC TABLE DES MATIÈRES)
.
ACCORD DES ÉVANGÉLISTES.
Par Saint Augustin.
LIVRE PREMIER.
CHAPITRE XXXII. DOCTRINE DES APOTRES CONTRE LE CULTE DES IDOLES JUSTIFIÉE PAR LES PROPHÉTIES.
49. Que disent à cela nos adversaires qui, en donnant au Christ de perfides louanges, décrient avec tant d'acharnement les chrétiens ? Jésus-Christ a-t-il trouvé, dans les artifices de la magie, le moyen de faire annoncer tous ces événements par les prophètes si longtemps d'avance ; ou bien, les disciples en ont-ils à plaisir imaginé l'accomplissement ? Quoi donc! si répandue aujourd'hui parmi les nations, l'Église, autrefois stérile, se réjouit de l'emporter, par le nombre de ses enfants, sur la synagogue qui dans la Loi ou dans la personne de son roi avait reçu un mari; si elle élargit l'espace pour ses pavillons, s'établit chez tous les peuples, et s'impose à toutes les langues, de manière à reculer ses cordages bien au-delà des conquêtes de l'empire Romain, jusque chez les Perses, les Indiens et les autres nations barbares ; si à droite, par les chrétiens sincères, à gauche, par les chrétiens apparents, son nom est au loin répandu et connu de tant de peuples; si ses enfants possèdent les nations en héritage et peuvent habiter maintenant les villes autrefois étrangères au vrai culte de Dieu et à la vraie religion ; si elle n'a craint ni les menaces ni les fureurs du monde, quand le sang des martyrs lui faisait comme un glorieux vêtement de pourpre ; si elle a prévalu contre la violence des persécuteurs nombreux, puissants, acharnés à sa perte ; si elle ne rougissait pas d'être en exécration, quand c'était un grand crime de devenir ou d'être chrétien, et oublie maintenant pour toujours son humiliation, parce que là où avait abondé le péché a surabondé la grâce (1); si elle ne se souvient plus de la honte de son délaissement, parce que, abandonnée pour un peu de temps et soumise à l'opprobre, elle voit refleurir sa gloire d'une manière éclatante; enfin si le Seigneur, le Dieu d'Israël, qui l'a faite et l'a délivrée de la puissance du diable et des démons , est appelé maintenant le Dieu de toute la terre : tous ces événements prédits, tant d'années avant que le Christ devint le fils de l'homme, par des prophètes dont aujourd'hui les livres se trouvent entre les mains des ennemis du Christ; tous ces faits accomplis aujourd'hui ont-ils été imaginés par les disciples de Jésus-Christ ?
1 Rom. V, 20.
.
Le culte des idoles fleurit plus aujourd’hui, si l’on peut dire, avec les Intrus, le panthéon d’Assise et Ratzinger, qu’il fleurissait au temps de Saint Augustin, car au temps de Saint Augustin, il était dénoncé , combattu et condamné, ce qui manque atrocement de nos jours…
gras ajoutés.
À suivre…
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: ACCORD DES ÉVANGÉLISTES (Saint Augustin) (AVEC TABLE DES MATIÈRES)
.
ACCORD DES ÉVANGÉLISTES.
Par Saint Augustin.
LIVRE PREMIER.
CHAPITRE XXXII. DOCTRINE DES APOTRES CONTRE LE CULTE DES IDOLES JUSTIFIÉE PAR LES PROPHÉTIES.
50. Qu'ils comprennent donc enfin ce qui n'est plus obscur ni douteux même pour les esprits les plus lents et les plus bornés qu'ils comprennent, ces hommes pervers, dont nous entendons les éloges en faveur du Christ et les imprécations contre la religion chrétienne, que les disciples de Jésus-Christ ont puisé dans sa doctrine leur enseignement contraire aux dieux du paganisme. Car le Dieu d'Israël qui a prescrit, comme on le voit dans les livres des prophètes, de tenir en abomination et de renverser partout les idoles que les païens veulent adorer, se trouve maintenant, selon sa promesse bien antérieure au fait, appelé le Dieu de toute la terre par le moyen de Jésus-Christ et de l'Église de Jésus-Christ.
Si par une étrange folie ces hommes supposent que Jésus-Christ fut un adorateur de leurs dieux, et que par eux il devint capable d'opérer tant de prodiges ; le Dieu d'Israël, les a-t-il aussi adorés, lui qui, après avoir promis que toutes les nations l'adoreraient uniquement, et que toutes les idoles devenues un objet d'horreur seraient détruites, a réalisé sa promesse par Jésus-Christ ? OÙ SONT MAINTENANT LES DIEUX DES PAÏENS ? OÙ LES DEVINS FURIEUX ET LES PYTHONISSES RENDENT-ILS LEURS ORACLES ? OÙ SONT LES AUGURES, LES AUSPICES, LES ARUSPICES ET LES ORACLES DES DÉMONS ? Pourquoi ne montre-t-on dans les anciens livres où se trouvent consignés les monuments de l'idolâtrie, aucun avertissement, aucune prédiction contre la foi chrétienne et contre la vérité de nos prophètes, aujourd'hui si clairement révélée dans toutes les nations ?
Nous avons, disent-ils, offensé nos dieux, et ils nous ont abandonnés; c'est pour cela que les chrétiens ont prévalu contre nous et que nous voyons s'arrêter, décroître et disparaître la félicité du monde. Qu'ils veuillent nous montrer dans les livres de leurs devins, un oracle d'après lequel les chrétiens devaient leur causer tous ces maux; qu'ils lisent des passages où leurs dieux aient maudit et réprouvé, sinon le Christ, qui suivant eux a fléchi les genoux devant les idoles, au moins le Dieu d'Israël, à qui l'on est bien obligé d'en attribuer la ruine.
Mais jamais ils ne produiront, dans ce sens, que ce qu'ils pourraient eux-mêmes avoir inventé depuis peu de temps. Et s'ils le font, la vérité les confondra, car une chose si importante n'aurait pu demeurer jusqu'alors dans un tel secret, et sans aucun doute on l'aurait publiée avant l'événement, sous les voûtes des temples de toutes les nations païennes, afin d'avertir, et de prémunir contre la désertion, ceux qui aujourd'hui veulent être chrétiens.
.
gras et majuscules ajoutés.
À suivre…
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: ACCORD DES ÉVANGÉLISTES (Saint Augustin) (AVEC TABLE DES MATIÈRES)
.
ACCORD DES ÉVANGÉLISTES.
Par Saint Augustin.
LIVRE PREMIER.
CHAPITRE XXXIII. LES TEMPS CHRÉTIENS ONT-ILS DIMINUÉ LE BONHEUR SUR LA TERRE ?
51. Nos adversaires se plaignent aussi que depuis l'apparition du Christianisme, les hommes sont loin de jouir du même bonheur. Qu'ils prennent donc la peine de lire les ouvrages de leurs philosophes ennemis de ces plaisirs dont ils sont privés aujourd'hui à leur grand regret, et ils trouveront de quoi louer beaucoup les temps chrétiens. CAR EN QUOI LEUR FÉLICITÉ SE TROUVE-T-ELLE DIMINUÉE, À MOINS QU'ILS NE LUI DONNENT POUR OBJET CE DONT LEUR DÉBAUCHE FAISAIT UN ABUS SI INDIGNE AU GRAND MÉPRIS DU CRÉATEUR ? Le malheur des temps viendrait-il de ce que les théâtres, écoles publiques de honteuses dissolutions et de toutes sortes de crimes, s'écroulent dans presque toutes les villes avec les édifices, les murailles dont l'enceinte était consacrée au culte des démons ?
Mais pourquoi tombent-ils, sinon parce que les objets dont l'usage infâme et sacrilège en avait motivé la construction, ont presque disparu? Est-ce que leur grand orateur Cicéron, en faisant l'éloge d'un comédien nommé Roscius, ne l'a pas dit tellement habile que lui seul était digne de paraître sur la scène, et tellement homme de bien que lui seul méritait de ne jamais devoir y mettre le pied (1). Qu'est-ce à dire ? N'a-t-il pas avoué par là très clairement que ces théâtres étaient si honteux, qu'un homme de bien devait d'autant moins y paraître qu'il était plus homme de bien ? Et cependant on se rendait les dieux propices par ces infamies, auxquelles, selon l'orateur, il eût fallu que les honnêtes gens demeurassent étrangers.
Rappelons encore ici un témoignage formel du même Cicéron. Il déclare qu'il doit se concilier la faveur de la déesse Flore, en célébrant les jeux que l'usage a établis (2). Or, ces jeux étaient caractérisés par un tel oubli de mœurs que, près d'eux, tous les autres dont il interdit la participation aux hommes de bien, doivent passer pour honnêtes. Quelle est cette Flore, cette déesse mère, qu'une dissolution plus éclatante et plus effrontée rend favorable et propice ? Combien il était moins honteux à Roscius de paraître sur le théâtre, qu'à Cicéron d'honorer une telle déesse ? Si les dieux sont offensés parce qu'ils voient disparaître tant d'ignobles ressources de leur culte, on peut juger quels sont ces dieux qui prennent plaisir à de pareils hommages. La diminution de ces biens est-elle un effet de leur colère ? Alors il est plus utile d'éprouver leur courroux que d'obtenir leur protection.
Ainsi, que les païens désavouent leurs philosophes qui ont condamné de tels désordres dans les hommes débauchés, ou qu'ils brisent leurs dieux qui veulent être honorés de la sorte; si toutefois ils en trouvent encore aujourd'hui soit à briser soit à cacher. MAIS QU'ILS CESSENT LEURS BLASPHÈMES CONTRE LES TEMPS CHRÉTIENS; qu'ils cessent de reprocher aux temps chrétiens la privation de ces biens inférieurs, source de honteux et funestes excès, pour ne pas nous fournir à leur dépens un nouveau motif de louer la puissance de Jésus-Christ.
1 Cicéron. Discours pour Roscius.
2 ib. Dis. V, cont. Verrès.
.
gras et majuscules ajoutés.
À suivre…
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: ACCORD DES ÉVANGÉLISTES (Saint Augustin) (AVEC TABLE DES MATIÈRES)
.
ACCORD DES ÉVANGÉLISTES.
Par Saint Augustin.
LIVRE PREMIER.
CHAPITRE XXXIV. CONCLUSION
52. Je pourrais dire encore beaucoup de choses, si le titre de mon ouvrage ne m'obligeait à clore maintenant ce livre et à revenir au dessein que je me suis proposé. Car j'ai entrepris de résoudre les difficultés de certains passages de l'Évangile où PLUSIEURS ENNEMIS DE LA FOI CHRÉTIENNE PRÉTENDENT QUE LES QUATRE ÉVANGÉLISTES NE SONT PAS D'ACCORD. Or, après avoir exposé, comme j'ai pu, l'intention de chacun d'eux, il m'a fallu, pour répondre à la question de quelques païens, expliquer d'abord pourquoi nous ne montrons aucun écrit du Christ lui-même. Ils veulent faire croire, en effet, que l'on a de Jésus-Christ, je ne sais quel livre, bien différent de l'Évangile et conforme à leurs goûts ; ils veulent faire croire que Jésus-Christ n'a pas réprouvé les dieux du paganisme, mais les a au contraire adorés comme magicien, et que ses disciples, outre le mensonge dont ils se sont rendus coupables, en faisant passer pour le Dieu créateur de toute chose, un simple mortel doué d'une sagesse supérieure, ont encore substitué leur doctrine à la sienne, en ce qui regarde les dieux des nations. Alors nous les avons surtout pressés au sujet du Dieu d'Israël qui, par l'Église des chrétiens se trouve maintenant adoré de tous les peuples; qui a ruiné en tous lieux le culte faux et sacrilège des divinités païennes, comme ses prophètes l'avaient prédit si longtemps d'avance, et a réalisé toutes ses prédictions par le nom de Jésus-Christ, en qui devaient être bénies toutes les nations, suivant sa promesse.
D'où ils doivent conclure d'abord, que Jésus-Christ n'a pu penser ni enseigner que ce que lui-même, le Dieu d'Israël, a ordonné et prédit par ses prophètes : car c'est le Dieu d'Israël qui a fait annoncer, c'est lui qui a envoyé Jésus-Christ; et quand au nom du Christ toutes les nations ont été bénies, selon la promesse du Dieu d'Israël aux anciens, c'est alors que Celui-ci a été appelé le Dieu de toute la terre.
D'où ils doivent conclure, en second lieu, que les disciples de Jésus-Christ n'ont pas dévié de la doctrine de leur maître, quand ils ont défendu d'adorer les dieux des nations, pour nous empêcher ou de faire des vœux à des idoles privées de sens, ou d'avoir société avec les démons, ou de rendre un culte religieux à la créature de préférence au Créateur.
.
gras et majuscules ajoutés.
À suivre…
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: ACCORD DES ÉVANGÉLISTES (Saint Augustin) (AVEC TABLE DES MATIÈRES)
.ACCORD DES ÉVANGÉLISTES.
Par Saint Augustin.
LIVRE PREMIER.
CHAPITRE XXXV. LE MYSTÈRE DU MÉDIATEUR DANS LES PROPHÉTIES ET L'ÉVANGILE.
53. Le Christ est lui-même la Sagesse de Dieu, par qui toute chose créée a reçu l'être, et nulle autre intelligence soit des anges, soit des hommes ne devient sage qu'en participant à cette éternelle sagesse à laquelle nous unit l'Esprit Saint, ce dernier terme d'une adorable Trinité en un seul Dieu, et la source d'où découle la charité dans nos cœurs. C'est pourquoi la divine providence, attentive à l'intérêt de pauvres mortels, dont la vie temporelle était absorbée par le mouvement des choses qui commencent et finissent, leur est venue en aide.
Cette même Sagesse a pris la nature humaine en unité de personne, afin de naître, de vivre, de mourir et de ressusciter dans le temps, de dire et de faire, de souffrir et d'endurer des choses, appropriées à notre salut; et elle a ainsi présenté aux hommes ici-bas l'exemple du retour, comme aux anges dans les hauteurs célestes un exemple de persévérance. S'il ne se produisait, en effet, jusque dans la nature de l'âme raisonnable, quelque fait nouveau, c'est-à-dire, quelque chose qui n'étant pas commencé à être dans le temps, jamais elle ne passerait d'une vie insensée et très-misérable à la vie sage et bienheureuse. Aussi, comme la possession de la vérité, pour ceux qui la contemplent en elle-même, est la jouissance des choses éternelles, et que la foi, pour ceux qui croient, doit s'appliquer à des choses dont l'existence a commencé, l'homme se purifie dans la foi de mystères temporels, afin d'être capable de voir et de posséder la vérité des choses éternelles.
C'est ce que Platon, le plus célèbre de tous leurs philosophes, a très-bien exprimé dans son livre intitulé le Timée : "La possession de la vérité par rapport à la foi, dit-il, c'est l'éternité par rapport à ce qui commence." Or l'éternité et la vérité sont en haut; la foi et ce qui a eu commencement se trouvent dans une région inférieure. Ainsi pour nous élever de notre bassesse à ce qui est au-dessus de tout, et pour faire participer à l'éternité ce qui a eu un commencement, il nous faut par la foi venir à la vérité. Et puisqu'un terme moyen est nécessaire pour rapprocher des choses qui suivent une direction opposée et que l'iniquité du temps nous éloignait de l'éternelle justice, il nous fallait donc la médiation d'une justice qui tint à la fois du temps et de l'éternité, de la terre et du ciel, et qui sans rompre avec les choses d'en haut s'accommodât à celles d'en bas, de manière à réunir les unes aux autres. C'est pour cela que le Christ a été appelé médiateur de Dieu et des hommes (1). Dieu et homme entre Dieu immortel et l'homme mortel, devenu ce qu'il n'était pas en demeurant ce qu'il était, il nous réconcilie avec Dieu (2) : et celui qui est la vérité dans les choses éternelles, est aussi pour nous la foi dans les choses que le temps a vu naître.
1 Tim. II, 5.
2 ib.
.
gras ajoutés.
À suivre…
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: ACCORD DES ÉVANGÉLISTES (Saint Augustin) (AVEC TABLE DES MATIÈRES)
.
ACCORD DES ÉVANGÉLISTES.
Par Saint Augustin.
LIVRE PREMIER.
CHAPITRE XXXV. LE MYSTÈRE DU MÉDIATEUR DANS LES PROPHÉTIES ET L'ÉVANGILE.
54. Ce grand mystère, que nulle langue humaine ne peut dignement exprimer, ce mystère du Roi-pontife révélé aux anciens par la prophétie, est maintenant prêché au monde par l'Évangile. Il fallait, en effet, qu'un jour, dans toutes les nations fût accomplie la promesse faite depuis si longtemps parle ministère d'une seule nation. C'est pourquoi celui qui avant sa descente du ciel sur la terre envoyait les prophètes, a aussi envoyé les Apôtres après son ascension de la terre au ciel. Or, par la nature humaine dont il a voulu se revêtir, il est comme la tête de tous ses disciples qui doivent être considérés comme les membres de son corps. Par conséquent, quand les disciples ont écrit sa vie et ses discours, on ne peut prétendre que lui-même n'a rien écrit, puisque les membres n'ont agi en cela que sous l'inspiration et suivant la volonté du chef. Car il leur a commandé comme à ses mains d'écrire ce qu'il a voulu nous faire lire de ses actes et de ses paroles. Quiconque saura ainsi comprendre le ministère des Apôtres, et considérer les disciples du divin maître comme des membres qui gardent l'unité et une harmonie parfaite en exécutant différentes fonctions sous un seul et même chef, recevra tout ce que leurs récits lui présentent dans l'Évangile, comme si la main même du Seigneur l'écrivait devant lui.
Nous pouvons donc voir maintenant quelles sont les contradictions que l'intelligence bornée de nos adversaires croit apercevoir et qu'ils reprochent aux Évangélistes. Quand les objections particulières seront résolues, on aura une nouvelle preuve que les disciples de Jésus-Christ, membres d'un même chef, sont demeurés dans les termes d'une concorde fraternelle, non-seulement par la conformité de leurs sentiments, mais aussi par l'accord de leurs écrits.FIN DU LIVRE PREMIER.
À suivre : Table des Matières du Livre Premier.
.
gras ajoutés.
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: ACCORD DES ÉVANGÉLISTES (Saint Augustin) (AVEC TABLE DES MATIÈRES)
.
LIVRE PREMIER.
CHAPITRE PREMIER. AUTORITÉ DES ÉVANGILES.
CHAPITRE II. ORDRE ET MANIÈRE D'ÉCRIRE DES ÉVANGÉLISTES.
CHAPITRE III. ROYAUTÉ ET SACERDOCE DE JÉSUS-CHRIST.
CHAPITRE IV. DIVINITÉ DE JÉSUS-CHRIST.
CHAPITRE V. LA CONTEMPLATION ET L'ACTION. — SAINT JEAN ET LES AUTRES ÉVANGÉLISTES.
CHAPITRE VI. LES QUATRE ANIMAUX SYMBOLIQUES ET LES QUATRE ÉVANGÉLISTES.
CHAPITRE VII. MOTIF DE CET OUVRAGE. — POURQUOI JÉSUS N'A PAS LAISSÉ D’ÉCRITS.
CHAPITRE VIII. LA DIVINITÉ DE JÉSUS-CHRIST ET SA RÉPUTATION.
CHAPITRE IX. JÉSUS-CHRIST A-T-IL ÉCRIT DES LIVRES DE MAGIE ?
CHAPITRE X. CES LIVRES ONT-ILS ÉTÉ ADRESSÉS A PIERRE ET A PAUL ?
CHAPITRE XI. JÉSUS N'A PAS PU S'ATTACHER LES PEUPLES PAR LA MAGIE.
CHAPITRE XII. POURQUOI LES ROMAINS, MAÎTRES DES JUIFS, N'ONT-ILS PAS RECONNU LE DIEU D'ISRAËL ?
CHAPITRE XIII. POURQUOI DIEU A LAISSÉ LES JUIFS TOMBER SOUS LE JOUG DES ROMAINS.
CHAPITRE XIV. TRIOMPHE DU DIEU DES HÉBREUX, PAR LA RUINE DES IDOLES ET LA CONVERSION DES NATIONS.
CHAPITRE XV. LES PAÏENS, OBLIGÉS DE LOUER JÉSUS-CHRIST, SE DÉCHAINENT CONTRE SES DISCIPLES.
CHAPITRE XVI. LES APOTRES, EN PRÊCHANT LA DESTRUCTION DES IDOLES, NE SE SONT PAS ÉCARTÉS DE LA DOCTRINE DE JÉSUS ET DES PROPHÈTES.
CHAPITRE XVII. CONTRE LES ROMAINS QUI ONT REFUSÉ LEUR CULTE AU SEUL DIEU D'ISRAËL.
CHAPITRE XVIII. LE DIEU DES HÉBREUX N'A PAS ÉTÉ REÇU DES ROMAINS PARCE QU'IL VEUT ÊTRE SEUL ADORÉ.
CHAPITRE XIX. LE DIEU D'ISRAËL EST LE VRAI DIEU.
CHAPITRE XX. LES ORACLES DES PAÏENS NE DISENT RIEN CONTRE LE DIEU DES HÉBREUX.
CHAPITRE XXI. POURQUOI LE DIEU DES HÉBREUX DOIT ÊTRE SEUL ADORÉ.
CHAPITRE XXII. OPINION DES GENTILS TOUCHANT NOTRE
DIEU.
CHAPITRE XXIII. NIAISERIES PAÏENNES SUR SATURNE ET JUPITER.
CHAPITRE XXIV. EN REJETTANT LE DIEU D'ISRAËL ON N'ADORE PLUS TOUS LES DIEUX; EN ADORANT LES AUTRES ON N'ADORE PLUS LE DIEU D'ISRAËL.
CHAPITRE XXV. LES PAÏENS DOIVENT ADORER LE DIEU D'ISRAËL; LEURS DIEUX NE S'Y OPPOSENT PAS, SES OEUVRES L'EXIGENT.
CHAPITRE XXVI. RUINE DE L'IDOLÂTRIE CONFORME AUX ORACLES PROPHÉTIQUES.
CHAPITRE XXVII. LA PUISSANCE DU VRAI DIEU RENVERSANT PARTOUT LES IDOLES, MOTIF D'ABANDONNER L'IDÔLATRIE.
CHAPITRE XXVIII. DESTRUCTION DES IDOLES PRÉDITE.
CHAPITRE XXIX. POURQUOI LES PAÏENS N'ADORENT-ILS PAS LE DIEU D'ISRAËL, S'ILS LE CROIENT DU MOINS PRÉPOSÉ AUX ÉLÉMENTS.
CHAPITRE XXX. AVEC L'ACCOMPLISSEMENT DES PROPHÉTIES LE DIEU D'ISRAËL EST MAINTENANT CONNU PARTOUT.
CHAPITRE XXXI. IMPORTANTE PRÉDICTION RELATIVE A JÉSUS-CHRIST.
CHAPITRE XXXII. DOCTRINE DES APOTRES CONTRE LE CULTE DES IDOLES JUSTIFIÉE PAR LES PROPHÉTIES.
CHAPITRE XXXIII. LES TEMPS CHRÉTIENS ONT-ILS DIMINUÉ LE BONHEUR SUR LA TERRE ?
CHAPITRE XXXIV. CONCLUSION
CHAPITRE XXXV. LE MYSTÈRE DU MÉDIATEUR DANS LES PROPHÉTIES ET L'ÉVANGILE.
TABLES DES MATIÈRES - LIVRE PREMIER – ACCORD DES ÉVANGÉLISTES.
LIVRE PREMIER.
CHAPITRE PREMIER. AUTORITÉ DES ÉVANGILES.
CHAPITRE II. ORDRE ET MANIÈRE D'ÉCRIRE DES ÉVANGÉLISTES.
CHAPITRE III. ROYAUTÉ ET SACERDOCE DE JÉSUS-CHRIST.
CHAPITRE IV. DIVINITÉ DE JÉSUS-CHRIST.
CHAPITRE V. LA CONTEMPLATION ET L'ACTION. — SAINT JEAN ET LES AUTRES ÉVANGÉLISTES.
CHAPITRE VI. LES QUATRE ANIMAUX SYMBOLIQUES ET LES QUATRE ÉVANGÉLISTES.
CHAPITRE VII. MOTIF DE CET OUVRAGE. — POURQUOI JÉSUS N'A PAS LAISSÉ D’ÉCRITS.
CHAPITRE VIII. LA DIVINITÉ DE JÉSUS-CHRIST ET SA RÉPUTATION.
CHAPITRE IX. JÉSUS-CHRIST A-T-IL ÉCRIT DES LIVRES DE MAGIE ?
CHAPITRE X. CES LIVRES ONT-ILS ÉTÉ ADRESSÉS A PIERRE ET A PAUL ?
CHAPITRE XI. JÉSUS N'A PAS PU S'ATTACHER LES PEUPLES PAR LA MAGIE.
CHAPITRE XII. POURQUOI LES ROMAINS, MAÎTRES DES JUIFS, N'ONT-ILS PAS RECONNU LE DIEU D'ISRAËL ?
CHAPITRE XIII. POURQUOI DIEU A LAISSÉ LES JUIFS TOMBER SOUS LE JOUG DES ROMAINS.
CHAPITRE XIV. TRIOMPHE DU DIEU DES HÉBREUX, PAR LA RUINE DES IDOLES ET LA CONVERSION DES NATIONS.
CHAPITRE XV. LES PAÏENS, OBLIGÉS DE LOUER JÉSUS-CHRIST, SE DÉCHAINENT CONTRE SES DISCIPLES.
CHAPITRE XVI. LES APOTRES, EN PRÊCHANT LA DESTRUCTION DES IDOLES, NE SE SONT PAS ÉCARTÉS DE LA DOCTRINE DE JÉSUS ET DES PROPHÈTES.
CHAPITRE XVII. CONTRE LES ROMAINS QUI ONT REFUSÉ LEUR CULTE AU SEUL DIEU D'ISRAËL.
CHAPITRE XVIII. LE DIEU DES HÉBREUX N'A PAS ÉTÉ REÇU DES ROMAINS PARCE QU'IL VEUT ÊTRE SEUL ADORÉ.
CHAPITRE XIX. LE DIEU D'ISRAËL EST LE VRAI DIEU.
CHAPITRE XX. LES ORACLES DES PAÏENS NE DISENT RIEN CONTRE LE DIEU DES HÉBREUX.
CHAPITRE XXI. POURQUOI LE DIEU DES HÉBREUX DOIT ÊTRE SEUL ADORÉ.
CHAPITRE XXII. OPINION DES GENTILS TOUCHANT NOTRE
DIEU.
CHAPITRE XXIII. NIAISERIES PAÏENNES SUR SATURNE ET JUPITER.
CHAPITRE XXIV. EN REJETTANT LE DIEU D'ISRAËL ON N'ADORE PLUS TOUS LES DIEUX; EN ADORANT LES AUTRES ON N'ADORE PLUS LE DIEU D'ISRAËL.
CHAPITRE XXV. LES PAÏENS DOIVENT ADORER LE DIEU D'ISRAËL; LEURS DIEUX NE S'Y OPPOSENT PAS, SES OEUVRES L'EXIGENT.
CHAPITRE XXVI. RUINE DE L'IDOLÂTRIE CONFORME AUX ORACLES PROPHÉTIQUES.
CHAPITRE XXVII. LA PUISSANCE DU VRAI DIEU RENVERSANT PARTOUT LES IDOLES, MOTIF D'ABANDONNER L'IDÔLATRIE.
CHAPITRE XXVIII. DESTRUCTION DES IDOLES PRÉDITE.
CHAPITRE XXIX. POURQUOI LES PAÏENS N'ADORENT-ILS PAS LE DIEU D'ISRAËL, S'ILS LE CROIENT DU MOINS PRÉPOSÉ AUX ÉLÉMENTS.
CHAPITRE XXX. AVEC L'ACCOMPLISSEMENT DES PROPHÉTIES LE DIEU D'ISRAËL EST MAINTENANT CONNU PARTOUT.
CHAPITRE XXXI. IMPORTANTE PRÉDICTION RELATIVE A JÉSUS-CHRIST.
CHAPITRE XXXII. DOCTRINE DES APOTRES CONTRE LE CULTE DES IDOLES JUSTIFIÉE PAR LES PROPHÉTIES.
CHAPITRE XXXIII. LES TEMPS CHRÉTIENS ONT-ILS DIMINUÉ LE BONHEUR SUR LA TERRE ?
CHAPITRE XXXIV. CONCLUSION
CHAPITRE XXXV. LE MYSTÈRE DU MÉDIATEUR DANS LES PROPHÉTIES ET L'ÉVANGILE.
FIN DU LIVRE PREMIER.
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: ACCORD DES ÉVANGÉLISTES (Saint Augustin) (AVEC TABLE DES MATIÈRES)
.
A SUIVRE SUR UN AUTRE FIL: LIVRE SECOND - De l'Incarnation à la Cène. Nul désaccord entre les quatre Évangélistes, Par Saint Augustin.
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Page 3 sur 3 • 1, 2, 3
Page 3 sur 3
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum