L’EVANGELISATION APOSTOLIQUE DU GLOBE

Catherine a écrit:Merci Sandrine pour ces belles images au milieu d'un beau texte, c'est encore plus vivant!

Sandrine a écrit: ...C'est vrai que les images apportent un plus.

Qu’on prenne maintenant une carte de l’Ancien Monde et qu’on dise si les apôtres n’ont pas accompli personnellement et à la lettre la prédiction et l’ordre de leur divin Maître : «Vous Me rendrez témoignage jusqu’aux extrémités de la terre, et étant partis, ils prêchèrent partout : Prædicaverunt ubique».

Un témoin oculaire et dont le témoignage est irrécusable l’affirme en propres termes. Dans l’épître aux Romains, qui date de l’an 58, vingt-quatre ans après la mort de Notre-Seigneur, saint Paul parle comme saint Marc : «La foi que vous professez, écrit-il du fond de l’Orient aux fidèles de Rome, est prêchée dans le monde entier» (Rom., I, 18) Deux fois dans la même épître le grand apôtre affirme le même fait : «Leur voix (celle des apôtres) a été entendue dans toute la terre, et leurs paroles ont retenti jusqu’aux extrémités du monde» (X, 18)

Deux ans plus tard, l’an 60, écrivant de l’Occident aux chrétiens de Colosses, il proclame le même fait. «Nous rendons grâces à Dieu et nous Le prions sans cesse pour vous, à cause de l’espérance qui vous est réservée dans le ciel, et dont vous avez déjà la connaissance par la parole de vérité de l’Évangile, qui vous est parvenu, comme par toute la terre, où il croît et fructifie, ainsi que parmi vous (I, 2, 6)»

Plus loin et d’une manière encore plus explicite : «Demeurez fermes dans l’espérance de l’Évangile, qui a été prêché à toute créature qui est sous le ciel» (23).

Le grand apôtre qui, mieux que les négateurs du dix-neuvième siècle, connaissait l’état du christianisme naissant, affirme non seulement que l’évangile n’avait pas attendu le terme extrême annoncé par Notre-Seigneur pour faire le tour du monde, mais encore qu’il croissait partout et fructifiait. Ces paroles, si dignes de remarque, confirment dans toute sa plénitude la prédiction du divin Maître, comme elles justifient d’avance les dépositions des témoins les plus compétents,
sur les succès prodigieux de l’évangélisation apostolique.


A suivre ...

Diane a écrit:Merci ma chouette

Ceci nous conduit à notre seconde question.

La prédication des apôtres fut-elle couronnée de succès ?

La réponse se trouve non seulement dans les affirmations des apôtres eux-mêmes, mais encore dans le témoignage des auteurs païens et des premiers Pères de l’Église.

Tacite

Tacite avoue que, sous Néron, Rome elle-même renfermait un peuple de chrétiens, dont, l’an 66 de Notre-Seigneur, une multitude énorme, multitudo ingens, fut brûlée vive ou périt dans les tortures par ordre du tyran (Annal., XV).

A suivre ...

Pline le jeune

Trente-quatre ans plus tard, de l’an 100 à 110, Pline le Jeune, gouverneur de Bithynie, dans un rapport officiel adressé à Trajan, constate que : «La contagion de la superstition chrétienne a infecté non seulement les villes, mais les bourgs et les campagnes ; qu’elle met en péril une multitude de tout âge, de tout sexe, de toute condition ; que les temples sont à peu près abandonnés et que les victimes ne trouvent pas d’acheteurs» (Epist., lib. X, epist. 97).

Telle était, de l’aveu des païens, la diffusion du christianisme, à l’époque de la mort de saint Jean l’Evangéliste, le dernier survivant des apôtres.



A suivre ...

Sandrine a écrit:J'ai mis les images de Tacite et de Pline le jeune uniquement pour agrémenter le texte mais peut-être n'ont-elles pas leur place ici étant donné les personnages. Si vous estimez que cela est choquant, je les retire de suite.

Très belles images Sandrine.

Vous faites une évangélisation plus globale, pourrait-on dire !!

En faveur de la propagation universelle et comme instantanée de la lumière évangélique, comme aussi des prodigieux succès des apôtres, s’ajoutent à l’autorité des historiens profanes les témoignages des plus anciens Pères de l’Église.

Eusèbe

Écoutons Eusèbe, le premier historien de l’Église. «Comme les rayons du soleil illuminent tout à coup l’horizon ; ainsi par un effet de la puissance céleste la parole de Dieu, le Verbe du salut, porta instantanément sa splendeur à l’univers tout entier. Les paroles prophétiques des saintes Écritures se sont vérifiées au pied de la lettre : «La voix des évangélistes et des apôtres s’est fait entendre au monde entier, et leur parole a retenti jusqu’aux extrémités de la terre» (Ps. XVIII).

«Semblable à l’aire du laboureur qui, au temps de la moisson, se remplit soudain de gerbes recueillies de toutes parts, les Eglises, établies dans toutes les villes et dans toutes les bourgades, se virent bientôt remplies d’une multitude infinie de personnes» (Hist., lib. II, c. III).

A suivre ...

Saint Justin

Quarante ans après Pline, vers l’an 140 de Notre-Seigneur, saint Justin, philosophe martyr, disputant avec le juif Tryphon, insiste sur la rapide propagation de l’évangile par toute la terre. Elle est pour lui une preuve irrécusable de la divinité du christianisme, qui seul avait réalisé la prophétie de David, promettant à la loi de Dieu l’empire du monde.

«La loi mosaïque, dit-il, est si loin de s’être étendue de l’Orient à l’Occident, qu’il existe encore des nations entières, parmi lesquelles jamais un homme de la race juive n’a pénétré. Or, il n’y a pas une race de mortels, Grecs, Barbares, ou de n’importe quel nom, soit peuplades scythes, qui habitent leurs chars errants ; soit peuples pasteurs, qui vivent sous la tente ; soit tribus nomades, qui n’ont point de demeures fixes, au sein de laquelle des prières et des actions de grâces ne soient adressées au Père et Créateur de toutes choses, au nom du crucifié Jésus» (Dialog. cum Tryph., p. 17, édit. Migne).

A suivre ...

CHAPITRE IV - VOYAGES DES APOTRES (SUITE)

SUCCES DES APOTRES. - TEMOIGNAGES DE SAINT IRENEE, DE TERTULLIEN, D’ORIGENE, D’ARNOBE, DE LACTANCE, DE SAINT CHRYSOSTOME.

Vingt-neuf ans après saint Justin, c’est-à-dire l’an 169, l’illustre évêque de Lyon, saint Irénée, affirme, comme saint Justin, que de son temps l’évangile était répandu par toute la terre, et de plus qu’il y était établi : voici son important témoignage.

Saint Irénée

«L’Église, semée dans le monde entier, jusqu’à ses dernières limites, a reçu des apôtres et de leurs disciples la foi qui croit en un seul Dieu, Père Tout-Puissant, et en un seul Jésus-Christ, incarné pour notre salut, et au Saint-Esprit.

«Cette foi, telle que nous venons de l’exposer, et qui est répandue dans tout l’univers, l’Église la garde soigneusement, comme habitant une seule maison, et admet de la même manière tous ses dogmes, comme n’ayant qu’une âme et un coeur, et elle les enseigne et les transmet sans jamais varier, comme n’ayant qu’une seule bouche.

«En effet, bien que dans le monde il y ait des langues différentes, cependant la vigueur de la tradition demeure une et la même. Ni les églises qui sont fondées en Germanie n’ont d’autres traditions ou d’autres croyances ; ni celles qui sont chez les Ibériens ; ni celles qui sont en Orient ; ni celles qui sont en Égypte ; ni celles qui sont en Libye ; ni celles qui sont établies au centre du monde ; mais comme le soleil, chef-d’oeuvre du créateur, est un et le même dans l’univers entier ; ainsi la lumière évangélique luit partout et éclaire tous les hommes qui veulent venir à la connaissance de la vérité»
(Adv. hæres., c. XII et XIII).



A suivre ...

Saint Irénée

Saint Irénée est un des plus savants Pères de l’Église ; il connaissait également l’Orient, où il était né, et l’Occident, où il vivait. Personne mieux que lui ne pouvait nous instruire de l’état du christianisme.

Or, il affirme qu’au second siècle, non seulement l’évangile avait été prêché dans le monde entier ; mais, ce qui est bien plus significatif, que des églises étaient fondées chez toutes les nations.

Mais la fondation d’églises dans le monde entier, c’est-à-dire l’établissement régulier et durable de milliers de chrétientés, n’est pas l’affaire d’un jour : un pareil fait demande un temps assez long et suppose une prédication déjà ancienne.

Dans les paroles de saint Irénée et dans la date où elles furent écrites, quelle magnifique preuve de l’évangélisation universelle du globe par les apôtres !

A suivre ...

Gérard a écrit:Sandrine a écrit :

J'ai mis les images de Tacite et de Pline le jeune uniquement pour agrémenter le texte mais peut-être n'ont-elles pas leur place ici étant donné les personnages. Si vous estimez que cela est choquant, je les retire de suite.

Vous aviez déjà la tacite approbation de l'admin, cela ne vous a pas suffit et puis "Pline le Jeune" c'est quand même plus joli, plus gai et surtout plus écolo que "Pi-pline"

Tertullien, dont le berceau touche à la tombe de saint Irénée, n’est pas moins explicite1. Qui ne connaît le célèbre passage de l’Apologétique, où il dit aux Césars Romains, sans crainte d’être démenti : «Nous ne sommes que d’hier et nous remplissons tout : vos villes, vos îles, vos bourgs, vos municipes, vos assemblées, vos camps mêmes, vos tribus, vos décuries, le palais, le Sénat, le Forum : nous ne vous laissons que vos temples» (Apol., c. XXVII).

Et dans son livre Contre les Juifs : «En quel autre toutes les nations ont-elles cru, si ce n’est au Christ, qui est venu ? En quel autre, ainsi que les autres nations, ont cru les Parthes, les Mèdes, les Elamites, les peuples de Mésopotamie, d’Arménie, de Phrygie, de Cappadoce, du Pont, de l’Asie, de la Pamphylie, de l’Égypte, de la contrée de l’Afrique, au delà de Cyrène ; les Romains, les Juifs qui habitaient Jérusalem, et les autres nations ?

Tertullien

«Les rameaux variés de la race des Gétules, les nombreux pays habités par les Maures, toutes les contrées des Espagnes, les diverses nations des Gaules, la Bretagne, inaccessible aux Romains, mais soumise au Christ ; la multitude des Sarmates, des Daces, des Germains, des Scythes, les nations les plus reculées, les provinces et les îles dont le nom même et le nombre sont inconnus, adorent le Crucifié ; Son règne s’étend partout, partout Il est cru, partout adoré des nations que je viens d’énumérer : partout Il règne, partout répandant également Ses bienfaits» (Contr. Judæos, c. VII.
Voir, pour la parfaite exactitude du langage de Tertullien, les textes de Pamelius)..

Telles sont les solennelles affirmations du grand apologiste, en face des Juifs et des Gentils. Il fallait qu’il fût bien sûr de sa parole, car rien n’était plus facile que de lui infliger un démenti également solennel, puisqu’il s’agissait d’un fait matériel et public. Pas une voix ne s’éleva pour le contredire.

Tertullien

A suivre ...

Gérard a écrit:Sandrine a smilé :



J'avoue que je l'ai un peu mérité celle-ci