Dans quel milieu Soeur Thérèse de l’Enfant Jésus s'est sanctifiée au Carmel

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Message  gabrielle Lun 14 Déc 2009, 6:06 pm

Merci Via... I love you
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Message  gabrielle Mer 16 Déc 2009, 11:49 am

On pourra dire : mais ce n’est pas contre soeur Thérèse de l’Enfant Jésus que portait sa jalousie. A elle, au contraire, elle a marqué beaucoup de confiance, lui donnant une part de son autorité près des novices, et la choisissant même pour sa confidente à la fin de sa vie. La preuve qu’elle appréciait beaucoup la Servante de Dieu, c’est qu’elle en disait et écrivait toute sorte de bien à sa famille, aux prédicateurs de retraite, à ses frères missionnaires, à tous. Sa lettre écrite au père Roulland, datée du 11 novembre 1897, en fait foi.

Et j’ajoute qu’elle était sincère.

Cependant il reste vrai que la mère Marie de Gonzague ne voulut partager avec personne son autorité, même celle de maîtresse des novices, que soeur Thérèse de l’Enfant Jésus a excité sa jalousie bien des fois, que celle-ci a dû se cacher constamment pour accomplir son humble office d’aide au noviciat, enfin qu’il ne fallait jamais se baser avec cette mère sur une permission, une confiance donnée dans un moment de bon sens (car elle avait des moments de parfait bon sens où même elle parlait et agissait en sainte prieure). [365] Malheureusement ces moments étaient bien transitoires et, tout d’un coup, d’un instant à l’autre, il fallait s’attendre à voir absolument le contraire. Au visage le plus aimable, animé d’un bon et franc sourire, succédait à l’heure même, pour le moindre motif qui avait excité sa jalousie, un air sombre dévoilant l’orage intérieur qui ne manquait pas d’éclater.
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Message  ROBERT. Mer 16 Déc 2009, 3:29 pm

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Merci Gabrielle pour le lien avec le Père Lacouture.. J'aime bien sa "prophétie" du 25 !! Tellement vraie.
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Message  gabrielle Jeu 17 Déc 2009, 8:52 am

Le tableau des injustices et des tristesses qu’on a vues au monastère manquerait encore de vérité si l’on ne disait quelque chose des abus causés par les faiblesses de mère Marie de Gonzague à l’égard de sa famille et des parloirs.

D’abord pour les parloirs, elle y allait longtemps, chaque jour, à une dame de la ville, son amie, qui lui racontait les nouvelles dont elle alimentait ensuite les récréations.

Pour sa famille, ce fut beaucoup plus grave. Une de ses soeurs, la comtesse de X. avait mal élevé sa fille unique qui, mariée, en imposait à sa mère. Celle-ci, par une correspondance incessante, racontait à mère Marie de Gonzague toutes ses peines dans les moindres détails, et l’humeur de la pauvre mère dépendait des nouvelles reçues dans la journée. C’était d’ailleurs le thème de toutes les directions, même de l’heure du noviciat.

Madame de X. avait de la fortune et tout le confortable possible ; seulement, par crainte de sa fille, elle vivait en secret comme une pauvre. Elle emprunta à la communauté 20.000 francs. Peu à [366] peu elle cessa d’en payer fidèlement la rente et, de temps en temps, quand on recevait un billet de banque, il fallait en remercier comme d’un don. Après sa mort, la communauté rentra en possession des 20.000 francs, plus 2.000 francs d’intérêts arriérés, demandés au hasard, * car mère Marie de Gonzague n’avait tenu compte exact de rien ! A défaut de ces preuves, on ne put réclamer.

La comtesse de X. considérait le Carmel comme sa maison, et les soeurs qu’elle appelait ses amies ne furent souvent que ses servantes. Quand elle venait à Lisieux, il fallait la servir comme une reine. Elle n’entrait pas au monastère, mais le parloir du supérieur et une chambre du tour étaient son domaine et celui de ses petits-enfants. Toute la communauté soupirait quand on disait : « Madame de X. est ici ! ».
Aux fêtes de la mère prieure, tous les ouvrages de fantaisie offerts étaient pour elle. Dans le courant de l’année, on lui brodait pour rien ses armoiries sur nappes, mouchoirs, tapis de piano, etc. On eût dit qu’elle nous faisait un honneur en nous demandant quelque chose. A la première communion de son petit fils, elle fit faire par douzaines des images sur parchemin, et c’étaient de véritables miniatures, des images de prix qu’elle voulait ! Elle découvrit dans les combles de son château de vieilles toiles, portraits de famille, qu’il fallut réparer et même faire deux copies de l’un d’eux.

Madame de X. fut atteinte d’une maladie longue et pénible. C’est le Carmel qui payait le spécialiste et fournissait les remèdes, même les linges pour ses [367] pansements, et c’était une soeur converse qui lavait ensuite ces linges remplis d’un pus d’autant plus infect que leur voyage avait duré quelques jours. On en vint à raccommoder et à laver tout son linge, ses bas, etc.

Un jour, mère Agnès de Jésus trouva la pauvre mère Marie de Gonzague, une lettre à la main, qui sanglotait. C’était que madame X. allait, dit-elle être obligée de vendre son argenterie et ses dentelles pour vivre ! !

Mère Agnès de Jésus profita de l’occasion et osa dire : « Ma mère, madame de X. ne devrait pas tant craindre sa fille. Si elle vendait une de ses terres, elle pourrait vivre en paix. Du moins, à votre place, je l’encouragerais à vendre un peu de son argenterie et de ses dentelles que sa fille ne mérite pas d’avoir plus tard ».

Ces paroles à peine achevées, une scène éclate, et bientôt on entend mère Marie de Gonzague confier ainsi sa peine à l’une des religieuses, de famille noble, comme elle : « Cette mère Agnès de Jésus ne peut savoir ce que c’est que le malheur dans nos familles ! Puis-je imposer à ma soeur la peine et l’humiliation de vendre ses objets précieux ? ! ».

On peut se demander comment les supérieurs n’intervinrent pas dans une situation semblable. Mais la communauté aimant et redoutant à la fois la malheureuse mère, ne s’apercevait pas de l’étendue du mal. Quelques soeurs, âmes droites et plus clairvoyantes, après avoir souffert en silence, avaient pourtant essayé de se plaindre. Alors, confesseurs et supérieurs, effrayés d’un ascendant qui leur semblait impossible [368] à détruire sans grand danger, conseillaient la patience « pour garder la paix pour que rien ne soit connu au dehors ». « On brûlerait votre couvent », dit un jour monsieur Delatroëtte.
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Message  gabrielle Ven 18 Déc 2009, 9:09 am

D’ailleurs, la mère prieure en cause écartait le plus possible des affaires de la maison l’évêque lui-même, son supérieur direct.

Après avoir tenté secrètement de secouer le joug, les religieuses étaient prises de remords. « Mieux vaut - disaient-elles - souffrir jusqu’au bout que de pécher par ingratitude. Mère Marie de Gonzague a bâti par ses quêtes la moitié du monastère, elle nous a presque toutes reçues, nous ne pouvons pas l’oublier ». Et les choses en restaient là, devenant de plus en plus inextricables avec les années.


Mère Geneviève elle-même ne put rien pour les enrayer. Trop bonne et trop conciliante, elle se contentait de pleurer et de prier en silence.

« La communauté semble marcher sur une corde - disait soeur Thérèse de l’Enfant Jésus -. C’est un vrai miracle que le bon Dieu opère à chaque instant en permettant qu’elle garde l’équilibre ». Ce mal que des saintes avaient constaté et déploré, transpira très peu à l’extérieur du monastère.

Au dehors, mère Marie de Gonzague avait subjugué ceux qui la connurent peu et ne la virent pas à l’oeuvre dans les occasions où se manifestaient les bizarreries de son humeur changeante et les scènes de sa redoutable jalousie.

[369] Cependant soeur Thérèse de l’Enfant Jésus qui aimait, malgré tout, l’âme de sa prieure, priait un jour pour elle avec grande anxiété pour son salut. C’est alors que, dans un songe, elle la vit, toute en flammes, traverser l’ermitage qu’elle avait dédié au Sacré-Coeur (c’est une petite chapelle qui se trouve au milieu d’un cloître). La Servante de Dieu crut voir là un indice de la miséricorde qui lui serait faite à cause de sa dévotion au Sacré-Coeur. Elle passerait seulement par le feu, et ne brûlerait pas éternellement.

Mère Marie de Gonzague mourut d’un cancer à la langue, le 17 décembre 1904, âgée de 71 ans.

Elle dit avec humilité, la veille de sa mort, à mère Agnès de Jésus, sa prieure : « Ma mère, j’ai beaucoup offensé le bon Dieu. Je suis la plus coupable de toute la communauté ; je n’espérerais pas être sauvée si je n’avais pour intercéder pour moi ma petite Thérèse ; je sens que je lui devrai mon salut ».

Signatum : SOEUR AGNÈS DE Jésus, r.c.i. prieure.

Soeur Marie des Anges et du Sacré-Coeur, r.c. ind. :

« J’ai lu attentivement ces pages qui ne sont malheureusement que trop vraies. J’ai été témoin de bien d’autres choses. J’ai été présente au triste incident du 16 juillet 1867 ».

Je certifie que ce qui est raconté dans ces pages est loin d’être exagéré. Signatum : Soeur Thérèse de Saint Augustin, r.c.i.

Lu et trouvé très exact. Signatum : Soeur Marie du Sacré-Coeur, r.c.i.

Lu et trouvé très exact. Signatum : Soeur Geneviève de Sainte Thérèse, r.c.i.

[370] Lu et trouvé très exact. Signatum : Soeur Marie de la Trinité. r.c.i.
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