Les OBLATS aux États-Unis et au Mexique.

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Message  Louis Dim 19 Nov 2023, 5:28 am



Aux États-Unis (1842-1861)

CHAPITRE I. — PREMIERS TRAVAUX (1842–1851)

§1

Immigration canadienne.

L'apostolat des Oblats aux Etats-Unis s'exerça, d'abord, auprès des Canadiens émigrés. Nous avons raconté déjà quelques-unes de leurs excursions dans ces immenses terrains qui, s'étendant à l'est et au sud du diocèse de Montréal, se prolongeaient fort au delà de la frontière, jusque dans les Etats de New-York, de Vermont, de New-Hampshire et de Massachusetts, où dominaient les hérétiques de tout acabit (1).

Malgré des périls de plus d'une sorte et la misère qui les y guettait, des Canadiens se réfugièrent en ces contrées, après les troubles de 1837.

Dans une ambiance si défavorable, privés d'églises et de prêtres, beaucoup négligèrent leurs devoirs les plus essentiels. La foi survivait encore, mais comme les pâles rayons d'une lumière défaillante, parmi des nuages amoncelés... Et que de brèches à la morale ! Combien qui se mariaient devant les ministres de n'importe quelle secte, ou même seulement devant l'officier civil ! Que seraient les enfants nés de telles alliances et croissant au milieu d'une telle indifférence religieuse ?

Les missions prêchées par les Oblats ramenèrent au bercail ces brebis perdues, et curent même une influence heureuse sur les hommes étrangers à nos croyances. Plusieurs de ceux-ci y ayant assisté, conçurent de l'admiration pour le catholicisme.

Bien plus, ayant expérimenté que les gens à leur service étaient meilleurs, lorsqu'ils fréquentaient les sacrements, maints patrons, entrepreneurs, ou chefs d'emploi les engageaient à se présenter régulièrement au tribunal de la pénitence, et allaient, parfois, jusqu'à les menacer de les chasser, s'ils refusaient obstinément.

Même les pontifes de l’erreur s’amadouaient…
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(1) Pour ce livre huitième, voir la carte p. 4.
Les OBLATS aux États-Unis et au Mexique. Page_422

la carte p. 4.

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Message  Louis Lun 20 Nov 2023, 5:59 am



Aux États-Unis (1842-1861)

CHAPITRE I. — PREMIERS TRAVAUX (1842–1851)

§1

Immigration canadienne.

SUITE

Même les pontifes de l'erreur s'amadouaient. Non seulement plusieurs ne déblatéraient plus contre la confession, mais ils en proclamaient ouvertement la nécessité.

— Je n'entends pas, déclarait hautement l'un d'eux à ses ouailles, que vous osiez participer à la Cène, sans préparation. Gravez dans votre mémoire l'avertissement de l'apôtre Paul : « Que chacun s'éprouve. » Donc que personne ne s'approche de l'autel, sans m'avoir dit, au préalable, un petit mot à l'oreille. Et vous savez quelles confidences intimes implique ce petit mot.

L'adepte d'une des innombrables sectes qui pullulaient, qualifia, un jour, son pasteur, de  « révérend ».

— Quelle prétention ! s'écria un ministre anglican, froissé dans sa dignité. Sachez qu'il n'y a de révérends que nous et les prêtres catholiques. Ceux de l'espèce du vôtre n'ont aucune autorité légitime. Qui donc les a envoyés travailler dans la vigne du Christ ?

Plus instruit, le malheureux, ainsi interpellé, aurait victorieusement rétorqué l'argument, en demandant à l'anglican qui l'avait envoyé lui-même. Assurément ce n'était pas le Vicaire de Jésus-Christ.

Un autre de ces « révérends ministres » ne parlait des prêtres romains qu'en les appelant ses « chers confrères ».

Ce titre de prêtre, qui jadis équivalait, sur leurs lèvres, à une injure, leur semblait maintenant des plus estimables, et volontiers ils se l'attribuaient.

Leur gloire était de se confondre, aux yeux du public, avec ces papistes, autrefois si honnis. Ils s'affirmaient membres de l'Eglise catholique, la seule véritable, et dont l'Eglise américaine était, selon eux. une portion : American branch of the catholic Church.

Grâce au zèle des Oblats. des chapelles s'élevèrent en divers endroits, et se garnirent des objets nécessaires à la beauté du culte divin. Ainsi s'établirent des centres d'évangélisation. germes de futures paroisses. Des bibliothèques populaires se fondèrent aussi, afin de neutraliser l'action des Sociétés bibliques, par la diffusion des livres de controverse et de piété.

On ne tarda pas à constater le résultat de tant d'efforts : les fidèles devinrent meilleurs, et des hétérodoxes se convertirent, dans des circonstances touchantes, qui manifestaient clairement la. sincérité de leur retour à Dieu.

Témoin ému de ces progrès étonnants, un évêque écrivait à Mgr de Mazenod, le 26 décembre 1845 :

— Vos Pères font des prodiges... J'en bénis le ciel, et vous remercie de nous avoir réservé des hommes aussi précieux.

L'assurance de trouver les secours religieux…

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Message  Louis Mar 21 Nov 2023, 6:31 am



Aux États-Unis (1842-1861)

CHAPITRE I. — PREMIERS TRAVAUX (1842 –1851)

§1

Immigration canadienne.

SUITE

L'assurance de trouver les secours religieux, et la perspective d'arriver plus facilement à la fortune, ou à l'aisance, dans un pays où l'industrie, sous toutes ses formes, se développait si rapidement, amena, les années suivantes, de nouveaux flots d'émigrants. Ce mouvement ne s'arrêta pas, et il a tellement continué, que, de nos jours, on compte presque autant de Canadiens dans les États-Unis de l'est, que dans le Bas-Canada.

Nul ne prévoit quand prendra fin cet envahissement pacifique, ni quelles en seront les conséquences. Mais, avant qu'y fussent constituées les paroisses si prospères qu'on y admire actuellement, et à la création desquelles ils contribuèrent pour une si large part, les Oblats, pendant de nombreuses années, visitèrent régulièrement, et à brefs intervalles, ces groupes de fidèles qui, sans eux, auraient risqué d'être noyés dans la masse des hérétiques.

Durant ces courses, les Pères logeaient où ils pouvaient. Lorsqu'ils n'avaient pas de chapelle, ils assemblaient les gens dans des salles de dimensions suffisantes, ou, à leur défaut, dans des hangars.

Missions bien méritoires !

Dès quatre heures du matin, commençaient les réunions, car les ouvriers qui, en majorité, composaient l'auditoire, devaient, à six heures, rentrer aux manufactures, sous peine de renvoi.

Pendant la journée, prédication aux femmes; catéchisme aux enfants; visite aux malades.

A sept heures et demie du soir, exercice principal, après lequel les confessions des hommes se succédaient jusqu'à minuit.

Et cela, des semaines et des mois, sans un jour de repos, avec une nourriture grossière, et quatre heures seulement de sommeil sur vingt-quatre.

Comment réparer ses forces épuisées par un travail si rude et sans interruption ? Mais les consolations spirituelles que goûtaient les vaillants apôtres, leur faisaient oublier ces incessantes fatigues. Ils tressaillaient d'une profonde joie, en constatant que Dieu se servait de leur ministère, pour affermir dans la foi tant d'âmes chancelantes, et pour en préserver tant d'autres du crime de l'apostasie.
§  2. Extension  de l'apostolat.

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Message  Louis Mer 22 Nov 2023, 5:10 am



Aux États-Unis (1842-1861)

CHAPITRE I. — PREMIERS TRAVAUX (1842–1851)

§2

Extension  de l'apostolat.

Cette œuvre de régénération et de persévérance, ils l'accomplirent non seulement dans les États de l'est, mais beaucoup plus loin, même dans ceux du centre ; dans l'Illinois. par exemple, au diocèse de Chicago, alors récemment érigé, entre les rives du lac Michigan et celles du Mississipi.
CHAPITRE II. — BUFFALO (1851 –1861)…

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Message  Louis Jeu 23 Nov 2023, 5:11 am



Aux États-Unis (1842-1861)

CHAPITRE II. — BUFFALO (1851–1861)

§1

La Queen City of the lakes.

Fondée en 1801, à l'extrémité orientale du lac Érié, là où le Niagara s'en échappe, à une trentaine de kilomètres en amont des fameuses chutes, la ville de Buffalo qui avait quarante-deux mille habitants, en 1850, en compte maintenant dix fois plus.

Ses rues larges, plantées d'arbres, bien pavées et se coupant la plupart à angles droits, sont tracées sur un sol qui s'élève en pentes douces. En certains endroits, on jouit d'un superbe panorama.

Une quinzaine de lignes de chemins de fer apportent en abondance, sur ses quais de plus de vingt kilomètres de longueur, toutes sortes de produits : céréales, farine, bétail, madriers, poutres, fer, houille, pétrole, etc. Elles alimentent ainsi son commerce qui est très considérable. Ses manufactures ne le sont pas moins, car elles ne le cèdent en importance qu'à celles de New-York, et de très nombreux ouvriers travaillent dans ses chantiers de construction de navires.

Ce n'est donc pas sans motif qu'on l'a surnommée la Reine des lacs, Queen City of the lakes.

§ 2 Le  Collège.

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Message  Louis Ven 24 Nov 2023, 6:17 am



Aux États-Unis (1842-1861)

CHAPITRE II. — BUFFALO (1851–1861)

§2

Le  Collège.

Sur la demande de l'évêque, Mgr Timon, qui désirait leur confier trois œuvres, un collège, le grand séminaire et une paroisse, les Oblats y arrivèrent, le 21 août 1851. Le premier de ces établissements était à créer de toutes pièces ; le second serait annexé au premier, et le troisième ne possédait encore qu'une misérable petite chapelle en bois, sans aucun style, sorte de hangar pouvant contenir à peine une centaine de personnes.

Au commencement de septembre, les Pères ouvrirent le collège dans un local provisoire, aménagé en toute hâte ; mais, le 16 juillet 1852, grâce à une forte somme que Mgr de Mazenod et le P. Tempier leur expédièrent de Marseille, ils achetèrent un vaste terrain carré ayant plus de trois cents mètres sur chaque côté.

Le percement de trois rues le diminua un peu. dans la suite, mais en augmenta très sensiblement la valeur.

Il se trouvait en bordure sur la Porter Avenue, aux longues files d'arbres et aux plates-bandes marginales gazonnées. C'est encore l'une des plus belles artères de Buffalo. Ce terrain, alors presque à l'une des extrémités de la ville, est maintenant dans l'un des plus magnifiques quartiers. Il comprenait bâtisses et dépendances, cours, jardin et verger. Le tout coûta plus de quatre-vingt mille francs, et fut entièrement payé par la Congrégation, en versements successifs.

Des réparations aux constructions déjà existantes, les approprièrent aux exigences d'un collège.

En octobre, une cinquantaine de prêtres y firent leur retraite. Une autre fois, les Curés de deux diocèses s'y réunirent pour suivre ensemble les saints exercices.

Le choléra ayant éclaté peu après, il n'y eut. d'abord, que peu de pensionnaires. Un des motifs qui détournait aussi certaines familles d'y envoyer leurs enfants, était que la vieille maison, alors collège, jusqu'à ce qu'il fût possible de la renverser, pour en bâtir un plus confortable, avait été connue auparavant sous le nom de Old poor house, parce que la bienfaisance administrative l'avait louée en faveur des pauvres sans toit.

Néanmoins, le chiffre des élèves augmenta. Ils s'attachèrent à leurs maîtres, et leur donnèrent pleine satisfaction par leur piété, leur discipline, leur amour de l'étude et leurs progrès.

Nonobstant les difficultés inévitables du début, le collège de Buffalo, par sa prospérité, eût été, aux États-Unis, le digne frère de celui d'Ottawa au Canada, avec une part plus large à l'élément anglais. Mais, après quatre ans, les Pères y renoncèrent momentanément, pour se consacrer, de préférence, aux missions qu'on leur demandait de tous côtés. Les catholiques du diocèse et les protestants eux-mêmes le regrettèrent.

— Plusieurs de nos élèves, maintenant hommes, se distinguent dans les plus hautes carrières, écrivait, plus tard, le P. Chevalier. J'ai eu occasion d'en rencontrer, dans le cours de mes voyages. Ils se souviennent toujours avec bonheur des années passées parmi nous. De plus, les vingt et un prêtres sortis de nos mains, à Buffalo. honorent leur état et consolent l'Église.
§ 3 La Holy Angel’s Church.

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Message  Louis Sam 25 Nov 2023, 6:24 am



Aux États-Unis (1842-1861)

CHAPITRE II. — BUFFALO (1851–1861)

§3

La Holy Angel’s Church.

Dès le mois d'octobre 1852, les Pères transformèrent en église publique l'une des bâtisses existant sur leur terrain. Mgr Timon leur accorda les droits paroissiaux. Dédiée aux Saints Anges, la Iloly Angels' Church fut le théâtre d'un bien immense opéré au sein d'une population qui, avant l'arrivée des Oblats, souffrait d'une extrême misère spirituelle.

Les OBLATS aux États-Unis et au Mexique. Page_337

L'accroissement constant des fidèles nécessita bientôt la construction d'un temple plus vaste. Durant l'été de 1856, on en jeta les fondations. Trois ans après, l'évêque diocésain, assisté de Mgr Guigues, bénit solennellement l'édifice, le 10 mai 1859, deuxième dimanche après Pâques, en présence d'une foule recueillie et satisfaite.

Longue d'une cinquantaine de mètres et large de vingt, cette église, d'améliorations en améliorations, devint vraiment belle avec ses trois nefs, son transept, ses voûtes romanes surbaissées, mais élégantes, ses piliers et ses colonnettes dorées, son pavé en mosaïque, ses magnifiques peintures, son orgue puissant et le maître-autel qui est fort riche. Deux jolies tours achèvent la façade principale. On y ajouta, dans la suite, de grandes sacristies et des salles spacieuses pour les catéchismes.

De l'avis unanime, la paroisse des Saints-Anges est actuellement, sous tous rapports, une des plus remarquables de Buffalo.

Simultanément, les Oblats procuraient aux enfants des classes laborieuses une école qu'ils confièrent aux Sœurs Grises d'Ottawa. Six d'entre elles s'y installèrent, le 29 octobre 1857. A la fin de la première année, elles avaient déjà deux cents externes, et d'autres s'annonçaient.

— Il nous faudra bientôt songer à leur bâtir un couvent aux proportions plus amples, écrivait le P. Chevalier, le 27 décembre 1858. Outre l'éducation chrétienne qu'elles donnent, elles se dévouent, en visitant, à domicile, les pauvres et les malades du quartier.

§ 4 Missions dans les milieux anglais...

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Message  Louis Dim 26 Nov 2023, 6:25 am



Aux États-Unis (1842-1861)

CHAPITRE II. — BUFFALO (1851–1861)

§4

Missions dans les milieux anglais.

Débarrassés des soucis du collège, les Pères prêchèrent aux populations de langue anglaise de nombreuses missions et retraites. Toutes furent couronnées de succès : mais elles étaient extrêmement fatigantes. Du matin au soir, se suivaient les exercices; puis, commençaient les confessions des hommes qui duraient jusqu'à onze heures et minuit.

Des protestants venaient, d'ordinaire, entendre les instructions. Plusieurs se convertirent et reçurent le baptême.

— En maints endroits, écrivait le P. Chevalier, le 5 janvier 1856, l'enthousiasme général est monté à tel point, que le clergé n'était pas moins subjugué que les simples fidèles. Le bruit de ces triomphes apostoliques se propageait au loin, et les prêtres demandaient à l'envi des missions. L'un d'eux, curé d'une ville de douze mille âmes, consterné d'un refus que nous dûmes lui faire, attendu que nous étions déjà engagés pour tout l'hiver, nous déclara que s'il ne certifiait pas immédiatement notre arrivée à ses paroissiens, son peuple se révolterait contre lui. Nous avons donc accepté, quittes à prolonger les travaux de cette campagne bien plus que nous ne l'avions prévu.

— Vous décrire une de ces missions, dit le même Père dans une autre lettre, c'est vous les décrire toutes. Inutile de nous préoccuper du succès : il est assuré. En moyenne, nous avons ainsi plus de dix mille communiants, chaque année. Durant la mission, tout ce qu'il y a de catholiques dans le pays, s'approche des sacrements.  Les exceptions, quand on en signale, se réduisent à quatre ou cinq personnes ; mais, le plus souvent, pas une seule qui ne profite de la grâce. Il ne faudrait pas conclure de là que nous travaillons au milieu de gens fervents. En général, la moitié, au moins, n'étaient plus entrés dans un confessionnal, depuis dix, vingt ans et plus. Beaucoup, arrivés à l'âge de vingt-cinq ans, sans avoir fait leur première communion, ne savaient pas un mot de catéchisme. Combien même qui fréquentaient les temples des diverses sectes, et penchaient vers l'hérésie ! Je ne crois pas me tromper, en affirmant que, sans les missions, la moitié de ces populations serait perdue pour le catholicisme.

Les OBLATS aux États-Unis et au Mexique. Page_339

Accourant en foule aux exercices, les protestants s'intéressaient…

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Message  Louis Lun 27 Nov 2023, 6:20 am



Aux États-Unis (1842-1861)

CHAPITRE II. — BUFFALO (1851–1861)

§4

Missions dans les milieux anglais.

SUITE

Accourant en foule aux exercices, les protestants s'intéressaient fortement à cet exposé lumineux de la doctrine révélée, et surtout aux motifs qu'on leur donnait des pratiques en usage dans l'Église romaine. Tout cela était nouveau pour eux. Sur leur physionomie se lisait l'étonnement de trouver si raisonnable, ce qu'ils croyaient, auparavant, superstitieux et absurde. Leurs préjugés se dissipaient, les uns après les autres, et les obstacles à une conversion définitive s'aplanissaient.

Notons un trait caractéristique de ce singulier auditoire.

A Hammond's port, dans l'État de New-York, l'église dans laquelle avaient lieu les conférences, était, alors, une espèce de pauvre grange dépourvue de chaises. Ceci ne plaisait guère aux protestants qui aimaient leurs aises. Le second soir, les Missionnaires furent agréablement surpris, en voyant l'église complètement garnie de bancs très confortables. Leur surprise augmenta, quand ils surent que ces sièges luxueux provenaient tout simplement du temple voisin, appartenant à une secte épiscopalienne. Les protestants les avaient décloués, et, sans plus de façon, transportés dans l'église catholique.

Pourtant, les choses ne se passaient pas toujours avec ce calme. A Akron. par exemple…

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Message  Louis Mar 28 Nov 2023, 5:57 am



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CHAPITRE II. — BUFFALO (1851–1861)

§4

Missions dans les milieux anglais.

SUITE

Pourtant, les choses ne se passaient pas toujours avec ce calme. A Akron. par exemple, dans l'État d'Ohio, les deux premiers soirs de la mission, une populace effrénée s'attroupa autour de l'église, hurlant et criant :

— Voici le pape !... l'antéchrist !... A bas le pape !...

Le troisième jour, cependant, ces pauvres aveugles rougirent d'eux-mêmes. Peu à peu, ils se décidèrent à venir écouter les instructions, qui laissèrent dans leur esprit une impression des plus salutaires.

De course en course, les Pères de Buffalo étendirent leur champ d'action, des rives du lac Huron à celles du lac Champlain et jusqu'à Philadelphie, sur plus de huit cents kilomètres de longueur.

Cela ne les empêchait pas de franchir aussi, vers le nord, la frontière canadienne, pour évangéliser les Irlandais de l'Ontario.

Au mois de mars 1858, ils y prêchèrent, dans la cathédrale d'Hamilton, une grande mission, à l'issue de laquelle plus de trois mille personnes communièrent. Parmi celles-ci. de cent cinquante à deux cents, âgées de plus de vingt ans, s'approchèrent, pour la première fois, de la Table sainte, et reçurent la confirmation. Plusieurs centaines d'hommes et de jeunes gens s'enrôlèrent, avec un enthousiasme extraordinaire, dans une Association de persévérance, qui fut un puissant moyen pour conserver et développer le bien accompli.

Outre la réparation des confessions mauvaises et la réhabilitation des mariages, cet apostolat très fécond ramenait à la vraie foi, dans ces vastes contrées, une multitude d'âmes à moitié protestantes.

— Ici, écrivait l'un de ces ouvriers infatigables, on compte, et l'on a raison de compter, comme hérétiques ou infidèles, ceux qui ne fréquentent pas l'église catholique. Il est incontestable que tous les enfants de parents qui vivent dans l'indifférence religieuse, sont élevés dans le protestantisme, car, ne distinguant plus entre la véritable église et les sectes dissidentes, pratiquement ils apostasient. Nos efforts tendent à remédier à ce mal déplorable. Bénissons Dieu qu'il se serve de nous, pour opérer cette régénération, dans un pays, où les esprits, assoiffés d'indépendance, se préoccupent plus de l'argent que des choses éternelles.

CHAPITRE III. — PLATTSBURGH (1853–1861)

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Message  Louis Mer 29 Nov 2023, 6:46 am



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CHAPITRE III. — PLATTSBURG (1853 –1861)

§1

Le P. Bernard Jean-Pierre,

Orateur puissant, le P. Bernard Jean-Pierre, à peine arrivé de France, avait travaillé, de concert avec le P. Léonard, à la fondation de notre établissement de Montréal et à la transformation de ce faubourg Québec qui, jusqu'alors, si mal famé, devint un centre de vie chrétienne intense.

D'une éloquence entraînante, il possédait toutes les qualités qui charment et émeuvent les foules : voix sonore et souple, débit plein de naturel, geste expressif, taille avantageuse, doctrine sûre, piété communicative,  onction  capable  de  tirer  des  larmes  d'un  nombreux auditoire.

Sa parole, ardente et sympathique, gardant toujours un cachet d'originalité de bon aloi; spirituelle, quand il fallait ; mordante même, ou hardie ; mais constamment adaptée aux circonstances, était au service d'une intelligence pénétrante et d'un cœur qui s'enflammait aux grandes pensées de la foi.

Choisi par Mgr Bourget pour l'accompagner dans ses visites pastorales, il acquit, en peu de temps, la réputation d'un parfait Missionnaire, et d'un prévoyant organisateur.

Il mérita aussi celle d'architecte, car, si, par son habileté, il contribua beaucoup à trouver les ressources pécuniaires nécessaires à la construction de notre belle église de Montréal, il aida, de ses sages conseils, ceux qui en réalisaient le plan, et, parfois, assuma, avec une réelle compétence, la direction des travaux.

§  2 Mission dans un temple protestant...


Dernière édition par Louis le Ven 01 Déc 2023, 6:36 am, édité 1 fois (Raison : Orthographe de Plattsburg.)

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Message  Louis Jeu 30 Nov 2023, 6:19 am



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CHAPITRE III. — PLATTSBURG (1853 –1861)

§2

Mission dans un temple protestant.

Après avoir ainsi donné la mesure de ses talents multiples, le P. Bernard, en 1853, fut envoyé, avec deux de ses confrères, par delà la frontière canadienne, prêcher à Plattsburg. sur la rive occidentale du lac Champlain, dans l'Etat de New-York. L'endroit est pittoresque et accidenté par les contreforts des monts Adirondacks, qui, d'une hauteur de quinze à seize cents mètres, descendent jusqu'au lac, tandis que la rive opposée est moins ondulée, avec les Green Mounts dans le lointain.

Assise sur la baie Cumberland, à l'embouchure du Saranac, la ville avait, à cette époque, quatre mille habitants, population commerçante et. laborieuse, doublée, depuis, et même triplée. On y voyait beaucoup d'usines, mais pas d'église.

Les OBLATS aux États-Unis et au Mexique. Page_340

Pour réunir les catholiques, les Pères durent louer, pour la somme de cent dollars, ou cinq cents francs, l'immeuble de l'une des nombreuses sectes protestantes, celle des Universalistes. Dans ce sanctuaire de l'erreur ils enseignèrent la vérité, revalidèrent une cinquantaine de mariages, administrèrent plus de deux cent cinquante baptêmes, entendirent les confessions, et admirent à la Table sainte seize cents personnes.

Électrisés, les fidèles députèrent vingt-cinq d'entre eux à Montréal, pour  demander  au   provincial   des   Oblats  d'établir  à Plattsburg une communauté de la Congrégation. Ils s'engageaient, en retour, à contribuer, selon leurs moyens, à la construction d'une église et d'un presbytère.

§ 3 Création de la paroisse...


Dernière édition par Louis le Ven 01 Déc 2023, 6:36 am, édité 1 fois (Raison : Orthographe de Plattsburg.)

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Message  Louis Ven 01 Déc 2023, 6:17 am



Aux États-Unis (1842-1861)

CHAPITRE III. — PLATTSBURG (1853 –1861)

§3

Création de la paroisse.

Quoique ces promesses fussent des paroles plus que des réalités, car ces gens étaient, alors. bien pauvres, on accéda à leur désir, et le P. Bernard fut désigné pour présider à cette nouvelle entreprise.

Les OBLATS aux États-Unis et au Mexique. Page_341

— Un plan d'église à la main, et neuf piastres dans la poche, écrivait-il plaisamment, dix ans plus tard, je quittai Montréal, seul et avec un très léger bagage. L'accueil fut magnifique : il tenait de l'enthousiasme. Au reste, nous étions déjà de vieilles connaissances de trois mois. Au milieu de la semaine, arriva mon compagnon, le P. Sallaz, justement surnommé le Bon. tant à cause de sa grande douceur que de son sang-froid imperturbable.

Déjà les paroissiens avaient acheté un terrain, simple prairie absolument nue. A l'exemple des Oblats qui eux-mêmes s'armèrent de la bêche, tous se mirent à creuser les fondations ; puis, on bâtit. Les murs sortaient de terre, quand les rigueurs de l'hiver interrompirent les travaux de maçonnerie. Mais on ne resta point, pour cela, inactif. Sur la neige congelée, on traça des chemins pour le transport des matériaux. Du matin au soir, des files de traîneaux, pesamment chargés, les parcouraient, et déversaient en tas les pierres, les briques, le bois, le plâtre et la chaux.

Au printemps de 1854, les ouvriers reprirent la truelle, et, un an après, l'église, de style ogival et aux vastes proportions, sur le modèle de celle de Montréal, était terminée. Le 29 juin, solennité de Saint-Pierre, auquel on la dédia, elle fut bénite par Mgr Guigues, en présence d'une nombreuse affluence, dans laquelle se pressaient, outre les habitants de Plattsburg, sept à huit mille personnes des environs.

D'un côté de l'église, surgit le presbytère, édifiée en briques, à deux étages, long d'une vingtaine de mètres, et large de quinze : de l'autre côté, on construisit une école, qui, sous la direction des Sœurs Grises, se peupla d'une riante jeunesse.

On constata bientôt, dans la population, une sensible amélioration morale. Non seulement le fruit de la mission précédente se maintenait, mais il se fortifiait et s'étendait.

Les points de la discipline ecclésiastique les plus négligés jusqu'alors…

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Message  Louis Sam 02 Déc 2023, 5:46 am



Aux États-Unis (1842-1861)

CHAPITRE III. — PLATTSBURG (1853–1861)

§3

Création de la paroisse.

SUITE

Les points de la discipline ecclésiastique les plus négligés jusqu'alors, avaient été le chômage des fêtes d'obligation et l'abstinence d'aliments gras, les jours maigres. Par une suggestion diabolique, les Américains protestants, plus sectaires là qu'ailleurs, tourmentaient sans cesse, sous ce rapport, les catholiques qui dépendaient d'eux, et leur imposaient la cruelle alternative, ou de manger de la viande, ou de se contenter de pain sec. L'usage des boissons enivrantes aussi avait produit d'effroyables ravages. Les Pères attaquèrent de front ces abus qui. peu à peu. disparurent presque entièrement.

Très impressionnante fut, dans la nouvelle église, la première communion de cent cinquante enfants : plus imposante encore peut-être, la cérémonie au cours de laquelle cinq cents personnes, dont beaucoup d'un âge avancé, reçurent la confirmation de Mgr Mac-Closkey, évêque d'Albany. plus tard cardinal archevêque de New-York.

Des familles dispersées à de grandes distances, apprenant qu'à Plattsburg, on pouvait, comme elles disaient, faire sa religion, plièrent leur tente, pour venir s'y installer à demeure. Ainsi la ville s'accrut.

Les Irlandais y étaient nombreux, et les Pères s'occupèrent d'eux aussi avec dévouement.

Mais ils ne bornèrent pas leur sollicitude aux habitants de la cité. Ils cherchèrent les brebis disséminées jusqu'à vingt lieues à la ronde, afin de leur dispenser les secours spirituels. Les hérétiques de diverses sectes n'échappèrent   pas, non plus, à leur salutaire  influence, et plusieurs rentrèrent dans la véritable Église.

§  4 Redford et Dannemora...

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Message  Louis Dim 03 Déc 2023, 6:06 am



Aux États-Unis (1842-1861)

CHAPITRE III. — PLATTSBURG (1853–1861)

§4

Redford et Dannemora.

Une trentaine de kilomètres à l'ouest de Plattsburg, sur la montagne, on comptait, dans la localité de Redford, près de quinze cents catholiques, très abandonnés auparavant. Les Pères, afin de les évangéliser, commencèrent par s'y rendre régulièrement, d'abord une fois par mois, puis à des intervalles plus rapprochés, quoiqu'ils fussent encore trop pauvres pour avoir cheval et voiture.

A chaque apparition, ils séjournaient plusieurs jours, et célébraient la Messe dans des maisons privées, où ils réunissaient les fidèles. Ils ne tardèrent pas à leur bâtir une jolie église en pierre, sous le vocable de Notre-Dame de l'Assomption. Le mérite en revient principalement au P. Sallaz, digne confrère du P. Bernard, et non moins habile. Il dota l'édifice d'une belle cloche, au son de laquelle Canadiens et Irlandais se hâtaient d'accourir.

Dans la montagne aussi, mais plus au nord, le P. Sallaz construisit une troisième église en pierre, à Dannemora, pour les fidèles des deux langues.

Désormais groupés, les catholiques de ces régions abruptes acquirent conscience d'eux-mêmes. Ils étaient fiers de leurs églises et de leurs fêtes qui émerveillaient les protestants.

— Plusieurs personnes m'ont affirmé, écrivait le P. Vandenberghe, visiteur de ces contrées, en 1866, que, sans les Oblats, probablement tous ces districts auraient été envahis par l'hérésie. Bien des motifs portent à croire que cette assertion est juste.

Incontestablement aussi le dévouement extraordinaire des Pères impressionna vivement les Américains, qui conçurent pour eux une véritable vénération. L'influence des ministres de l'Évangile y gagna, et s'exerça d'autant plus fructueusement pour la cause de Dieu et le salut des âmes.

§ 5 Burlington.

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Message  Louis Lun 04 Déc 2023, 5:08 am


Aux États-Unis (1842-1861)

CHAPITRE III. — PLATTSBURG (1853 –1861)

§5

Burlington.

Pendant que les Oblats se dépensaient avec tant de zèle et de succès à l'occident du lac Champlain, Mgr de Goësbriand, évêque de Burlington, sur la rive orientale, les pria avec instance de se fixer dans sa ville épiscopale, pour, de là. rayonner jusqu'aux limites de son diocèse.

Cédant à ces invitations réitérées, les Oblats y formèrent une résidence, au mois d'octobre 1854. Ils étendirent ainsi leur apostolat, de l'État de New-York à celui de Vermont.

Partout les fidèles les accueillirent avec enthousiasme comme les envoyés de Dieu, et Mgr de Goësbriand écrivait au saint Fondateur, le 10 novembre 1856 :

— Vous seriez légitimement fier, si vous pouviez voir, de vos yeux, le bien que vos enfants ont accompli chez moi. Grâce à leurs soins, tout le diocèse a changé de face. Mes prêtres les aiment, les estiment et se confessent à eux.

Du Vermont les Pères s'avancèrent vers le sud-est, jusqu'à l'extrémité de l'État de Massachusetts. Leur nombre ayant augmenté, ils furent à même de fonder, quelques années après, dans l'importante ville de Lowell, au diocèse de Boston, divers établissements qui devinrent rapidement très prospères, comme nous aurons à le raconter, plus tard.

Qu'il nous suffise, dans ce chapitre, pour ne pas anticiper sur les événements, de rapporter, au sujet de leur action féconde dans les États-Unis de l'est, le témoignage d'un écrivain, parfaitement au courant de l'histoire religieuse de ces contrées, et d'une compétence spéciale :

« Quand l'émigration commença, dit-il, les Oblats s'empressèrent de voler au secours des Canadiens-français, multipliant les missions, exhortant partout les émigrés à se constituer, au plus vite, en paroisses, et à bâtir des églises et des écoles, pour conserver leur religion et leur nationalité.

« Le mérite des Pères Oblats est d'autant plus grand que, durant de longues années, ils furent les seuls Missionnaires employés à cette œuvre patriotique et religieuse. Ils portèrent vaillamment le poids du jour et de la chaleur. Dans toute la Nouvelle-Angleterre, il est bien peu de centres canadiens, si même il y en a un seul, où la voix de ces apôtres zélés ne se soit fait entendre.

« Énergiquement ils ont travaillé à ranimer la foi endormie dans le cœur des émigrés, et les ont aidés, avec un dévouement héroïque, à garder fidèlement la religion, la langue et les mœurs de leurs ancêtres (1). »
________________________________________

(1) E. Hamon. S. J. Les Canadiens-français de la Nouvelle-Angleterre,in-8°,Québec, 1891, p. 367 sq.

Les OBLATS aux États-Unis et au Mexique. Captu209

CHAPITRE IV. — AU TEXAS (1849 –1861) …

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Message  Louis Mar 05 Déc 2023, 6:24 am


Aux États-Unis (1842-1861)

CHAPITRE IV. — AU TEXAS (1849 –1861)

§1

Brownsville et Galveston.

D'une superficie égale à celle de la France et de l'Angleterre prises ensemble, le Texas est, de beaucoup, le plus grand de tous les États-Unis, quoiqu'il ne tienne, parmi eux, que le septième rang, par le chiffre global de sa population.

En 1845, malgré les protestations du Mexique, dont il formait une province, il voulut s'incorporer à l'Union Nord-Américaine.

Cette annexion occasionna une guerre désastreuse pour les Mexicains, qui, vaincus en maints endroits, durent, par le traité de Guadalupe-Hidalgo (2 février 1848), non seulement renoncer au Texas, mais aussi à la Californie et au Nouveau-Mexique. Ils perdaient presque la moitié de leur territoire.

Pendant les années suivantes, néanmoins, la paix ne fut qu'apparente, et le feu couva sous la cendre, prêt à se rallumer. Plusieurs fois, ces deux républiques, séparées simplement par le Rio Grande, si facile à franchir, faillirent en venir encore aux mains. Les Etats-Unis concentraient des troupes sur la frontière, en y accumulant des munitions, comme s'ils méditaient d'autres conquêtes. De leur côté, les Mexicains ne cachaient pas assez leur espoir de recouvrer par les armes les provinces cédées à contre-cœur.

Tant de conflits en perspective nuisaient extrêmement à la tranquillité de tous. Les mauvais sujets en profitaient, pour se livrer au brigandage. Passant alternativement d'une rive à l'autre du fleuve, ils accomplissaient leurs méfaits, puis échappaient par la fuite à la vindicte des lois.

Telle était la situation politique et morale du Texas, quand les Oblats y arrivèrent, le 2 décembre 1849, à la requête de Mgr Odin, évêque de Galveston. Le prélat leur confia, d'abord, sur la rive gauche du Rio Grande, à quarante kilomètres de l'embouchure, l'évangélisation de Brownsville, dont les habitants lui avaient écrit, pour solliciter les secours religieux.

Avant la guerre, il n’y avait eu, là…

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Message  Louis Mer 06 Déc 2023, 5:42 am


Aux États-Unis (1842-1861)

CHAPITRE IV. — AU TEXAS (1849 –1861)

§1

Brownsville et Galveston.

SUITE

Avant la guerre, il n'y avait eu, là, qu'une petite colonie mexicaine. Au mois de mars 1846, le général américain Taylor l'entoura de fortifications, et y mit des soldats sous le commandement du major Jacob Brown. Celui-ci repoussa vigoureusement tous les assauts, mais fut blessé mortellement, au milieu de son triomphe. En souvenir de sa bravoure, la place fut nommée fort Brown, puis Brownsville, quand, de simple citadelle elle se transforma, après la paix, en cité commerçante.

Les OBLATS aux États-Unis et au Mexique. Page_344

Outre la garnison, sa population montait environ à trois mille âmes, lorsque les Pères Telmon, Soulerin et Gaudet y entrèrent. Jamais prêtre n'y avait résidé; mais, en revanche, toutes les nations y étaient représentées par une foule de gens sans aveu: Anglais, Américains, Mexicains, Allemands, Français. Italiens. etc.. impatients de faire fortune au plus tôt, sans se soucier de la légitimité des moyens.

Ceux qui connaissaient cette agglomération cosmopolite, regardaient Brownsville comme la sentine de l'Ancien et du Nouveau Monde. Vols et assassinats très fréquents, joints à une immoralité sans bornes. Nulle législation, pour imposer un frein à ce débordement des passions les plus violentes. En l'absence de tribunaux réguliers, les individus se rendaient justice eux-mêmes, en vertu de la loi du lynch. On pendait les coupables, sans autre forme de procès.

Comment des êtres si dégradés avaient-ils pu demander des prêtres à l'évêque ?

Le motif qui avait dicté leur supplique…

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Message  Louis Jeu 07 Déc 2023, 7:32 am


Aux États-Unis (1842-1861)

CHAPITRE IV. — AU TEXAS (1849 –1861)

§1

Brownsville et Galveston.

SUITE

Le motif qui avait dicté leur supplique n'était pas d'ordre surnaturel, et ne s'élevait pas au-dessus des intérêts les plus vulgaires. Ils espéraient que la présence des Missionnaires, équivalant, selon eux, à un témoignage de bonne vie et mœurs, donnerait confiance à ceux avec lesquels ils aspiraient à lier des relations d'affaires !... Pure spéculation !... Amour du lucre !...

Dans la soirée du 3 décembre, ces singuliers paroissiens eurent, en l'honneur des nouveaux arrivés, un meeting, auquel ils les convièrent. On apercevait, là, toutes les professions civiles, toutes les confessions religieuses, et des hommes que la renommée désignait ouvertement comme joueurs invétérés, ivrognes, francs-maçons, concubinaires, souteneurs, etc.

Chacun, tour à tour, par une vigoureuse poignée de mains, souhaita la bienvenue aux prêtres désirés si ardemment et pour des vues si désintéressées !... puis, l'assemblée leur vota, par acclamation et à l'unanimité, des remerciements chaleureux.

Résumant les sentiments de tous, un vieux magistrat, à longue barbe blanche, et grave comme un sénateur de l'ancienne Rome, prononça un speech, qu'il termina par cette curieuse péroraison :

— Nous apprécions hautement votre présence dans notre ville naissante, non pas précisément pour notre amélioration morale, car, à notre âge, nous sommes incorrigibles ; mais pour celle de nos enfants, susceptibles de recevoir encore de saines impressions. Quoique, en majeure partie, nous ne soyons pas catholiques, nous estimons la parole évangélique, quelles que soient les lèvres d'où elle tombe. Comptez donc sur nos sympathies et notre loyal concours.

Malgré ces belles promesses, les Pères n'eurent, d'abord, pour logement, qu'un misérable hangar de sept à huit mètres de long, sur trois à quatre de large, sans meubles d'aucune sorte, mais abondamment pourvu d'araignées et autres bestioles, ou parasites, peu agréables et même répugnants. L'unique pièce servait de salon, de cuisine et de chambre à coucher.

Au lieu de dormir sur leurs lits de planches dressés à la hâte, ils avaient à repousser, durant toute la nuit, les attaques de légions de rats, furieux d'être dépossédés de ce qu'ils considéraient comme leur incontestable domaine.

La chapelle qu'on tâcha d'improviser et d'orner pour la fête de l'Immaculée Conception…

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Message  Louis Ven 08 Déc 2023, 6:43 am


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CHAPITRE IV. — AU TEXAS (1849 –1861)

§1

Brownsville et Galveston.

SUITE

La chapelle qu'on tâcha d'improviser et d'orner pour la fête de l'Immaculée Conception, ne brillait pas davantage par son luxe. C'était un magasin, dont le comptoir se transforma rapidement en autel, grâce à quelques mètres de toile blanche, sur laquelle on posa de modestes chandeliers et des fleurs.

Persuadés d'avoir accompli intégralement leur devoir, en accueillant les Pères avec cette suprême bienveillance, les habitants ne se dérangèrent guère pour assister aux offices.

Plusieurs dimanches consécutifs, un seul homme se risqua à entendre la Messe. Mais, remuée par le zèle des Pères, la population sortit, peu à peu, de son indifférence. On parvint à organiser des chœurs, et les chants bien exécutés attirèrent les auditeurs au pied de la chaire. La vérité se fît jour ainsi à travers les esprits obnubilés par tant d'erreurs.

En quatre mois, les Missionnaires durent changer, quatre fois, de logement, et, trois fois, de chapelle, n'ayant jamais, nonobstant leurs multiples pérégrinations, qu'un pauvre hangar à offrir à leur Dieu.

Il fallait, cependant, au Créateur du monde une demeure moins indigne de lui. Les Pères achetèrent donc un terrain, dressèrent un devis, et construisirent, en neuf semaines, une jolie église en bois, qui dominait toute la ville. A côté de la sacristie, s'éleva le presbytère.

On sortait du provisoire. Ce progrès matériel présageait de nouvelles conquêtes dans l'ordre de la grâce. Les fidèles vinrent plus nombreux. Ils écoutèrent avec attention les instructions en anglais et en espagnol. Plusieurs pécheurs de longue date s'agenouillèrent au confessionnal, avec ions les signes d'une sérieuse conversion.

Durant cette période difficile, le P. Telmon principalement fut l'instrument de la grâce divine. Tous les dimanches et jours de fête, sans se préoccuper si l'auditoire était nombreux ou non, il prêchait en anglais, à la grand’messe, et en espagnol, à vêpres. Possédant assez parfaitement ces deux langues pour traduire exactement sa pensée, il éclairait et touchait les âmes.

Les Américains étaient flattés de l'avoir dans leur ville, car le voyant plein d'initiative et doué des plus belles qualités, ils l'appelaient un smart man, un homme habile et débrouillard, ce qui était une grande qualité à leurs yeux. Beaucoup se pressèrent donc autour de sa chaire, et non sans profit.

Selon une méthode dont il avait expérimenté…

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Message  Louis Sam 09 Déc 2023, 6:42 am


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§1

Brownsville et Galveston.

SUITE

Selon une méthode dont il avait expérimenté l'efficacité dans les États-Unis, il commençait par lire publiquement un texte d'Écriture Sainte, et le commentait ensuite, sous forme de controverse, prouvant d'abord la proposition à établir, puis résolvant avec force les objections contre elle. Ce genre tenant et de la conférence et de l'homélie intéressait tellement, que des ministres des sectes dissidentes se glissaient parmi les auditeurs.

Les OBLATS aux États-Unis et au Mexique. Page_345

Son instruction sur la confession lui fut redemandée, deux fois. Il accéda volontiers à ce désir. Le dimanche suivant, l'église s'emplit de soldats, d'officiers, de protestants et autres hérétiques. En variant la forme de son discours, il sut, sans se répéter, démontrer de nouveau le dogme de la confession, avec tant de précision et de force de raisonnement, que l'on proclama unanimement en ville l'impossibilité de réfuter son argumentation.

Si tous n'eurent pas le courage d'harmoniser leur conduite pratique avec cet aveu arraché par l'évidence de la vérité, plus nombreux furent, désormais, ceux qui s'approchèrent des sacrements. Et que de mariages réhabilités, de restitutions faites, de remords salutaires éveillés dans les consciences, et de morts chrétiennes préparées !

Ébauché, le dimanche, le bien se continuait durant la semaine. Ses confrères et lui allaient de maison en maison, visitant les pauvres et les malades, entrant même chez les gens hostiles, afin de les gagner.

Malheureusement la santé du P. Telmon. usée prématurément par un labeur excessif, ne lui permit pas de rester plus longtemps sous ce climat de feu. Pour le conserver, le Supérieur général le rappela en France, vers la fin de 1850.

Son successeur, le P. Verdet. n'arriva au Texas qu'au mois de mai 1852: mais il amenait…

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Message  Louis Dim 10 Déc 2023, 5:21 am


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§1

Brownsville et Galveston.

SUITE

Son successeur, le P. Verdet, n'arriva au Texas qu'au mois de mai 1852: mais il amenait du renfort : les Pères Olivier, Parisot, Gaye, Kéralum, Vignolle et le Frère convers Roudet. Sous leur impulsion l'œuvre se développa, et le chiffre des fidèles augmenta sans cesse. Ils songèrent donc à construire une église en briques, plus en rapport par ses dimensions avec les besoins de la population, et dans un endroit plus central que la chapelle en planches déjà existante.

Tous les habitants de Brownsville et ceux de Matamoros, cité voisine sur la rive mexicaine du fleuve, assistèrent avec une vive allégresse à la pose de la première pierre, le 6 juillet 1856. Ce fut un événement.

Malgré bien des difficultés, les travaux furent poussés avec persévérance.

— On met actuellement la charpente, écrivait, deux ans après, à Mgr de Mazenod, le P. Gaudet. Je suis à califourchon sur le faîte, dirigeant les opérations. Vous me demanderez peut-être: Pourquoi vous exposer ainsi au danger de vous casser la tête, et à celui de prendre une insolation mortelle ? C'est que, si je n'étais pas là à surveiller constamment les ouvriers, bien des choses iraient de travers.

Au beau jour de la Pentecôte, 12 juin 1859. eut lieu la bénédiction solennelle. Pour cette imposante cérémonie, catholiques et protestants accoururent de vingt lieues à la ronde. Cette énorme affluence ne troubla en rien l'ordre et le recueillement. L'évêque de Galveston n'ayant pu venir, le P. Gaudet accomplit lui-même les rites sacrés, prêcha en anglais, et chanta la grand'messe. Après lui, le P. Olivier donna le sermon en espagnol.

De style gothique et aux proportions classiques, l'église…

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Message  Louis Lun 11 Déc 2023, 5:39 am


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§1

Brownsville et Galveston.

SUITE

De style gothique et aux proportions classiques, l'église a trois nefs, avec quarante-huit piliers ou pilastres, et des fenêtres à lancettes géminées, ornées de vitraux. Au dire des connaisseurs, c'est un véritable monument. Il fut longtemps le plus bel édifice de ce genre, dans tout le Texas. Les plans et devis sont de la main du P. Kéralum, qui jouit, dès lors, d'une réputation d'architecte justement méritée. De lui aussi, les dessins très purs des autels et de la chaire artistique.

Plus tard, la voûte fut peinte couleur d'azur avec trois cents nervures d'or; le sanctuaire, pavé en marbre blanc et noir, fut embelli de magnifiques lustres en cristal et bronze doré, achetés à Paris.

Durant la construction, le P. Kéralum échappa à un danger imminent. Un mexicain qu'il avait refusé d'employer à cause de son inconduite, se précipitait sur lui pour l'assassiner, quand un maçon, témoin du drame, étourdit le meurtrier, en lui lançant une brique sur le crâne. Le coupable ne mourut pas de sa blessure, mais les juges le condamnèrent à six ans de bagne.

Les OBLATS aux États-Unis et au Mexique. Page_347

Contiguë à l'église s'éleva, en briques également, la résidence des Pères, suffisamment vaste pour une communauté. Des arceaux superposés, du rez-de-chaussée au second étage, forment, à l'imitation des anciens cloîtres, deux galeries commodes, longues d'une trentaine de mètres, et larges de trois et demi. En outre, la toiture est une terrasse, d'où le regard s'étend au loin, sur le Texas et le Mexique.

Avant de penser à leur propre habitation, les Missionnaires bâtirent…

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Message  Louis Mar 12 Déc 2023, 6:54 am


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Avant de penser à leur propre habitation, les Missionnaires bâtirent un couvent pour les Religieuses du Verbe incarné, venues de Lyon se dévouer à l'éducation des jeunes filles. Cet établissement, dont on attendait les fruits les plus abondants pour le salut des âmes, prospéra. Il comprit un pensionnat pour les enfants des familles aisées, et un externat pour celles des classes moyennes, ou pauvres. Grâce à cette école, on put instituer des catéchismes réguliers, qui, sans elle, n'eussent pas été fréquentés, vu l'insouciance des parents.

Les Pères ne se préoccupèrent pas moins d'assurer le bienfait de l'éducation chrétienne aux garçons qui, livrés à eux-mêmes, couraient les rues, du matin au soir, sans qu'on réussît à les amener au catéchisme, même les dimanches. Mais comment leur trouver des maîtres dignes ? Les Oblats étaient trop accablés de travaux absorbants, pour se charger, en outre, des labeurs du professorat.

En 1852. sur les vives instances de Mgr Odin. ils avaient fondé un collège à Galveston, et le dirigèrent plusieurs années. Après avoir construit pour lui un nouvel et bel édifice, inauguré le 1er janvier 1855, et avoir conduit cette œuvre à un degré de prospérité qui garantissait l'avenir, ils la cédèrent, en 1857, à d'autres, pour se consacrer entièrement à l'évangélisation des populations disséminées sur d'immenses espaces.

Pour ce motif, ils renoncèrent à diriger eux-mêmes le futur collège de Brownsville : mais ils acquirent, pour lui, un terrain à l'extrémité de la ville. Si la terrible guerre de Sécession, qui eut une répercussion si grave sur le Texas, de 1861 à 1865, n'avait paralysé, pour un temps, leurs efforts, ils auraient commencé aussitôt l'édifice, qu'ils se proposaient de confier à une Congrégation de Frères enseignants. A la paix, ce projet fut repris et réalisé.

Dans la nouvelle église les offices étaient de plus en plus suivis, et les sacrements fréquentés.

— Dimanche dernier, écrivait le P. Gaudet, le 23 mars 1855, je voyais au pied de ma chaire des protestants, dont l'attention paraissait captivée : je prêchais sur la confession. Parmi eux se trouvait le sénateur de la place fraîchement arrivé de la Chambre. Après la Messe, il vint me présenter ses respects, et m'offrir ses services.

§2. Dans les ranchos…

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Les OBLATS aux États-Unis et au Mexique. Empty Re: Les OBLATS aux États-Unis et au Mexique.

Message  Louis Mer 13 Déc 2023, 6:25 am


Aux États-Unis (1842-1861)

CHAPITRE IV. — AU TEXAS (1849 –1861)

§2

Dans les ranchos.

Ce n'était pas assez pour les zélés apôtres d'améliorer la cité. Dès la première année de leur séjour au Texas, ils portèrent les secours religieux aux postes militaires échelonnés le long de la frontière, et évangélisèrent les ranchos.

Par ce mot on entend des domaines territoriaux (des latifundia. auraient dit les vieux juristes romains), vastes fermes avec hameaux plus ou moins considérables, séparés les uns des autres par de grandes distances. Si on en excepte sept ou huit, dont le chiffre des habitants ou ranchéros s'élevait à plus de cent personnes, la plupart n'avaient guère que de quinze à vingt familles. Beaucoup même ne contenaient que deux ou trois jacals, misérables huttes en branches, ou en roseaux, recouverts d'un peu de boue en guise de mortier.

Les missions de cette sorte, dévolues aux Oblats. s'étendaient sur la rive gauche du Rio Grande, à partir de son embouchure, sur une longueur de trois cents kilomètres environ, et une largeur moyenne de cent trente à cent cinquante ; soit une superficie de plus de quarante mille kilomètres carrés : l'équivalent de six à sept départements français. Leur amour des âmes les poussa même plus loin, car, dès 1853. ils allèrent jusqu'à Laredo.

Seulement dans le voisinage immédiat du fleuve, il y a cent soixante ranchos, sans compter les maisons isolées.

Comme en ces endroits le sol est plus fertile, la population s'y rassemble de préférence, sûre d'y récolter, sans trop de peine, cannes à sucre, coton, maïs, patates, melons, pastèques, etc.

Il y a encore au moins une centaine de ranchos, plus avant, dans l'intérieur des terres, où la vue se perd en de vastes prairies, coupées, à intervalles, par quelques bouquets d'arbres, ou par des buissons épineux. En ces lieux, la culture est presque nulle, mais paissent en liberté, sur des espaces de vingt à trente lieues, des troupeaux de moutons, chèvres, bœufs, ânes. etc.. dont chaque sujet porte, imprimée au fer chaud, la marque de son propriétaire.

Là aussi bondissent, ivres d'indépendance, les mustangs, ou chevaux sauvages, dont de hardis cavaliers s'emparent, en les cernant et en les poussant dans un enclos circulaire de pieux solidement plantés. L'un des chasseurs, tout en galopant, lance son lasso, ou nœud coulant, et rarement manque son coup. L'animal se débat ; mais il est jeté à terre, et maîtrisé. On le selle, on le bride, on le monte, malgré ses efforts désespérés pour désarçonner son cavalier. Puis, on le dompte, en le fatiguant par des courses vertigineuses. Deux ou trois exercices de ce genre en font un cheval domestique de première qualité.

Généralement le site des ranchos riverains est salubre et agréable, parfois même…

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