Apôtres Inconnus

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Message  Louis Ven 24 Mar 2023, 7:18 am


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CHAPITRE IV

Chefs d’équipages.

La course dans les régions polaires.

***

L'habitant des pays tempérés ne se figurerait pas les distances qu'il est possible de parcourir, à la marche continue, à la course même, dans les régions polaires.

Le mouvement, sous la pression d'une piquante atmosphère, devient un besoin; et de 50 à 70 kilomètres rempliront souvent les journées de décembre et janvier. La pensée de l'engourdissement fatal qui le saisirait bientôt, s'il s'arrêtait, stimule puissamment aussi le marcheur contre l'accablement de sa fatigue.

Les ampoules  et

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Message  Louis Sam 25 Mar 2023, 7:00 am


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CHAPITRE IV

Chefs d’équipages.

Ses douleurs.

Les ampoules  et le mal de raquette sont les plus communes des souffrances causées par le balancement continuel du corps sur les jambes écartées.

L'ampoule, qui se produit sous la compression des lanières et de la barre de pivot sur l'avant-pied, met la chair au vif. L'art de se chausser et de s'endurcir finit cependant par en préserver « l'homme du Nord »,

Le mal de raquette ne se compare bien qu'à la douleur d'une luxation.

Nul n'en est exempt, écrit un missionnaire. Les meilleurs et plus anciens voyageurs peuvent le contracter. Tout dépend des dispositions du moment. On peut le ressentir en différentes parties des jambes ou des pieds, voire même aux hanches. Quel que soit le nerf lésé, il devient si douloureux sur tout son trajet, on y éprouve des douleurs si lancinantes, que l'on s'imaginerait volontiers avoir un os fracturé ou la partie malade déboîtée. Souvent elle geigne pendant la marche.

Le mal de raquette ne reprend pas sa victime à chaque voyage. Lui aussi se laisse parfois dompter par la longue endurance.

Les fourrures, les mocassins,…

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Message  Louis Dim 26 Mar 2023, 5:45 am


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CHAPITRE IV

Chefs d’équipages.

Les équipages.

Les fourrures, les mocassins, les raquettes — ajoutons le long fouet au manche très court—, c'est dans cet arroi que se présente le maître des équipages, aux missions de l'Extrême-Nord.

Cet équipage n'est autre, dans toute la partie est du vicariat d'Athabaska et dans le vicariat du Mackenzie entier, que le traîneau attelé de chiens.

L'ouest du vicariat d'Athabaska…

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Message  Louis Lun 27 Mar 2023, 7:10 am


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CHAPITRE IV

Chefs d’équipages.

Le cheval.

***

L'ouest du vicariat d'Athabaska — bassin de rive gauche de la rivière Athabaska et bassin de rive droite de la rivière la Paix — recourt depuis longtemps à l'attelage du cheval. L'automobile même y a récemment paru.

La voiture, montée sur quatre roues pour l'été et sur deux patins pour l'hiver, chemine plus ou moins lentement, suivant la fréquence des ornières visqueuses ou des ravins de neige.

Plusieurs missionnaires de ces contrées s'affranchissent du véhicule et ne voyagent qu'en selle, quelle que soit la saison.

Le 30 juin 1910, deux jeunes Lorrains…

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Message  Louis Mar 28 Mar 2023, 7:18 am


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CHAPITRE IV

Chefs d’équipages.

Mort des Frères Welsch et Nicolas.

Le 30 juin 1910, deux jeunes Lorrains, les Frères Welsch et Nicolas, qui n'avaient encore donné au vicariat d'Athabaska que les prémices de leur courage, périrent, avec leurs montures, en traversant la rivière Boucane (Smoky), affluent de la rivière la Paix.                            

Tous deux étaient partis du lac Esturgeon, où le Frère Welsch venait de bâtir une école indienne, à destination du Petit Lac des Esclaves, où Mgr Grouard les appelait. Leur ferveur à recevoir la sainte communion, ce matin-là, avait particulièrement frappé le Père Jaslier. Il était huit heures lorsqu'ils éperonnèrent leur cheval et jetèrent derrière eux un joyeux « au revoir ! »

Vers midi, ils se trouvèrent au bord de la rivière Boucane, qu'ils savaient guéable à un certain endroit. Se trompèrent-ils ? Voulurent-ils, afin de gagner du temps, attaquer le fougueux cours d'eau, là où ils le rencontrèrent ? Les Indiens expliquèrent que le Frère Welsch, ayant le meilleur cheval, avait pris les devants, et que sa bête avait déjà passé à la nage le côté le plus périlleux, lorsque le Frère Nicolas, désarçonné au milieu même du courant, tomba en jetant un cri. Se retournant, le Frère Welsch vit. le cheval regagner seul la berge, et il tenta un suprême effort pour sauver son compagnon. Mais celui-ci, violemment emporté, ne put retenir la longe d'attache qui lui était jetée. N'ayant plus alors qu'à regagner la rive pour se sauver lui-même, le Frère Welsch était sur le point d'y parvenir, lorsque son cheval, qui s'était pris le pied dans les rênes, pendant la tentative de sauvetage, et se trouvait forcé par là de nager la tête sous l'eau, acheva de s'étouffer. Les corps du Frère et du cheval furent retrouvés ensemble, près du bord, sur une barre de sable à peine submergée. Le Frère Nicolas fut arrêté beaucoup plus loin, dans le courant qui l'emportait toujours.

Lee derniers chevaux de missionnaires que l'on puisse rencontrer en allant vers le Nord, se trouvent au Fort-Smith, soixantième degré de latitude, à l'entrée du vicariat du Mackenzie. Ils y sont employés à faire le portage des rapides (25 kilomètres) et à cultiver les terrains de la ferme Saint-Bruno,

Plus loin, ils seraient inutiles, faute de chemins et de nourriture le plus souvent.

Et nous voici définitivement au pays…

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Message  Louis Mer 29 Mar 2023, 6:46 am


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CHAPITRE IV

Chefs d’équipages.

Le traîneau à chien.

Et nous voici définitivement au pays du traîneau et du chien.

A assortir cet équipage par excellence des immensités de glace et de neige, à le former, à l'entretenir, à le conduire, se passeront les heures les plus nombreuses du Frère coadjuteur.

Autrefois les sauvages attelaient…

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Message  Louis Jeu 30 Mar 2023, 6:17 am


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CHAPITRE IV

Chefs d’équipages.

« Ma fille » et « mon chien ».

Autrefois les sauvages attelaient leurs femmes et leurs filles au toboggan, chargé de tout l'ameublement de la loge familiale. Lorsque, vers le milieu du dix-huitième siècle, les coureurs-des-bois arrivèrent sur le versant de l'océan Glacial, ils trouvèrent oisifs des chiens étranges, descendant sans doute de quelques Saint-Bernards importés dans l'Ouest Canadien, au siècle précédent, et des grandes louves de la forêt, Los aventuriers français enseignèrent alors aux Dénés l'art de remplacer leurs filles par ces chiens. C'est pourquoi la langue indienne n'eut d'abord qu'une expression pour dire « ma fille » et « mon chien ».

Les chiens-loups n'ont rien en général qui sollicite…

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Message  Louis Ven 31 Mar 2023, 6:33 am


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CHAPITRE IV

Chefs d’équipages.

Meutes et dressage.

Les chiens-loups n'ont rien en général qui sollicite les tendresses que l'on prodigue à leurs congénères domestiques du Vieux-Monde. La jalousie animale de la meute d'ailleurs ne souffrirait pas de privilégiés, La crainte seule d'une voix sévère et du coup de cravache a raison de leur instinct méchant, vorace et paresseux.

Les petites missions — on appelle ainsi celles qui ne comptent qu'un ou deux missionnaires et un Frère — se contentent de quatre à six chiens.

Aux grandes missions — où s'assemble un nombreux personnel de pères, frères, religieuses, orphelins, malades, vieillards — il faut une meute de vingt à trente coursiers.

Un chien de moyenne valeur s'estimait avant-guerre à 200 francs. Les chiens de plus grande force, que l'on place à l'arrière de la file indienne, et les chiens de tête surtout, dont le flair affiné fait des guides précieux, pouvaient coûter jusqu'à 1000 francs. On calculera combien le change de nos temps troublés a multiplié ces prix.

C'est vers l'âge de huit mois que le chien du Nord…

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Message  Louis Sam 01 Avr 2023, 6:44 am


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Chefs d’équipages.

L’attelage.

C'est vers l'âge de huit mois que le chien du Nord se laisse rompre à l'attelage, Une dizaine d'années seront l'ordinaire mesure de sa carrière. « II y a longtemps qu'il est chien », diront les sauvages. Ce qui signifie: bouche inutile dont il faut se défaire. Lorsqu'ils ajouteront: Kulta-lin enli ra illé: c'est fini, il ne sera plus chien », son arrêt de mort sera porté...

Nous avons vu les yeux de plus d'un bon Frère s'humecter à l'annonce qu'il était temps d'abattre quelque compagnon de leurs randonnées. « Si les choses sensibles n'avaient pas une âme, on ne les aimerait pas autant », disait saint Augustin, Et si cette âme sensible a souffert des mêmes froids, des mêmes tempêtes, de la même faim que l'âme non moins sensible du maître, faudra-t-il s'étonner que l'on ne trouve que difficilement l'exécuteur fatal ? D'autre part, dans les superstitions si lentes à disparaître, subsiste encore souvent celle qui défend à l'Indien de tuer un chien. Alors, celui des « maîtres » du chenil, qui a le moins voyagé avec l'animal que l'on ne peut plus nourrir, se dévoue tristement à lui porter le coup d« grâce.

La science d'assortir les meutes jouit d'une grande considération, dans la vie pratique de l'Extrême-Nord.

Un chien, en effet, que l'on ne parvient, pas, du premier abord, à faire adopter par les autres, est souvent mordu et condamné à être tenu à l'écart, jusqu'au jour favorable, où, en quelques secondes, il sera mis  en pièces.

La promptitude à accourir, au milieu de la meute en bataille, est de toute importance. Ces batailles se déclenchent soudain, sans le moindre prélude, jour ou nuit, et si le dompteur n'arrive sur-le-champ, armé de son gourdin, il y aura des  yeux crevés, des oreilles arrachées, des pattes brisées et même des cadavres. Le repos du missionnaire est particulièrement troublé de la sorte, lorsque son attelage se trouve parmi les meutes des camps sauvages au fond des bois. Chiens d'Indiens (guédés) et chiens de Blancs sont presque irréconciliables,

La nourriture principale du chien de trait est le poisson. Une ration de cinq à huit livres par jour le maintient en état de haler, douze heures durant, une charge de cinquante kilogrammes.

L'attelage le plus ordinaire consiste en un traîneau tiré par quatre chiens, et lesté, par conséquent, d'un poids de quatre cents livres.

Le traîneau et l'attelage — dernier modèle…

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Message  Louis Dim 02 Avr 2023, 6:47 am


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CHAPITRE IV

Chefs d’équipages.

L’attelage.

SUITE

***

Le traîneau et l'attelage — dernier modèle — ne furent jamais mieux décrits que par cette page du Carnet d'un jeune missionnaire de l'Athabaska:

Voici comment le Frère Leroux a fabriqué la traîne dont il se sert.

Sous le motif que les planches de bouleau, dont on s'est servi longtemps dans le pays, ne sont pas assez solides et ne glissent pas aussi bien, les planches de chêne, qu'il faut importer, commencent être employées de plus en plus malgré leur prix élevé. Celles du Frère pouvaient mesurer un peu plus de 3 mètres de long sur 19 à 20 centimètres de large. En prenant bien garde au sens du bois, l'artiste, à coups de bûche et de rabot, réduisit ces deux planches, à l'une des extrémités, à 10 centimètres  de largeur. Cette opération préliminaire achevée, il fit passer les dites planches dans la vapeur d'eau, jusqu'à ce qu'elles eussent acquis assez de malléabilité pour accepter la forme ordinaire, A l'extrémité diminuée, il releva en volute la tête des planches, en les tenant serrées l'une contre l'autre. Enfin, pour que ce chaperon restât indéfiniment tel quel, il le réunit au plat de la traîne, au moyen de deux solides cordes. Il laissa ensuite passer plusieurs semaines sans s'en occuper. Puis, un beau jour, constatant que toute la vapeur d'eau qui s'était logée dans le bois avait disparu, il fit courir tout le long de la traîne, en la fixant aux traverses qui retenaient les deux planches réunies, une lanière de peau de bœuf, Enfin, de deux planchettes taillées eu biseau (50 centimètres de haut), il constitua un dossier, qui fut rattaché au plat et au chaperon au moyen de cordes.


Restait l'enveloppe, un sac de trois mètres de long sur un et demi de tour, ouvert dans le sens de la longueur... C'est là dedans que vous mettrez vos poissons, vos bagages, vos couvertures, ou bien votre personne.

A l'endroit  où la volute commence, au bas, se trouve un anneau formé par la lanière de bœuf et auquel on attache les traits du chien.

Voilà un traîneau...

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Message  Louis Lun 03 Avr 2023, 6:18 am


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Chefs d’équipages.

L’attelage.

SUITE


Voilà un traîneau...

Autrefois, on ne connaissait que les harnais de provenance sauvage et de peau d'orignal. Encore une mode qui a fait son temps. Les attelages européens en cuir sont aussi solides ... On  n'a besoin que de les acheter. C'est du butin des grands pays…. Voilà bien assez de raisons pour  se déterminer, n'est-ce pas ?

Ces harnais se composent d'un collier fermé, juste assez grand pour que la tête du chien puisse s'y introduire en forçant un peu et de deux traits qui sont maintenus à bonne hauteur sur les flancs du coursier par une double dossière et une sous-ventrière. Ces traits partent du collier du chien nº 1 pour s'accrocher au harnais du nº2 et ainsi pour les autres, car l'attelage se met pas de front, excepté chez les Esquimaux, mais de file, sur une ligne parfois assez longue, et les traits du nº 4, 5 ou 6, selon que vous avez des chiens, s'accrochent finalement dans les titres du traîneau.

Nos métis et sauvages —   et sur ce point je sais des missionnaires qui le sont bien un peu — aiment beaucoup à voir sur le dos de leurs coursiers des tapis brodés, soit avec des fausses perles de toutes couleurs, soit avec de la fausse soie, aux nuances les plus variées; au sommet du collier, des aigrettes: sur la dossière d'avant, une douzaine de grelots; et enfin, à l'endroit où la sous-ventrière rejoint les traits, deux ou quatre sonnettes dorées ou argentées. C'est à qui se fera remarquer. Vos châtelains ne sont pas plus fiers de leurs pur-sang, que nous de nos « mâtins ».

Il n'y a pas jusqu'aux commandements qui ne soient à peu près ceux que vous donnez à vos chevaux: Marche ! et ça part, hue ! et ça tourne à droite;  dia ! et ça tourne à gauche; ho ! et ça stoppe,


Le « ça stoppe » est toujours d'une ponctualité parfaite.

Mais le « ça part », « ça tourne », et « ça court », ajouterons-nous, diffèrent en rapidité et en facilité selon les variations infinies des chemins et des jours.

Le 6 avril 1906, Mgr Grouard…

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Message  Louis Mar 04 Avr 2023, 6:21 am


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Chefs d’équipages.

L’attelage.

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Le 6 avril 1906, Mgr Grouard part, avec les Frères Leroux et Crenn, de la Nativité, pour Notre-Dame des Sept-Douleurs, Fond-du-Lac Athabaska. Le lac, qu'il s'agit de parcourir sur ses 280 kilomètres de longueur, offre son plus beau miroir :

Les chiens reçoivent l'ordre de partir au galop : marche Bismarck marche Dreyfus !  marche Picquart ! (car il faut vous dire que nos chers frères, sans se mêler autrement de politique, prennent la liberté de donner à leurs quadrupèdes les noms des personnages plus on moins illustres do l'époque). Alors nos coursiers, encouragés peut-être par ces dénominations glorieuses et surtout par le claquement du fouet, voyant devant, eux la belle carrière qui leur est ouverte,  s'élancent avec ardeur. On dirait qu'ils volent. Les traînes glissent comme le vent sur la glace polie. On croirait presque que nous sommes en automobile, sauf que nous n'écrasons personne et que nous ne faisons point panache !

Retour, par les mêmes endroits, la semaine de Pâques. Il a dégelé, puis regelé. Il tombe une neige fondante :              

Nous voilà, gens et bêtes, barbotant dans cette épaisse couche de neige liquide et nous traînant avec une lenteur désespérante. Nos pauvres chiens n'ont plus l'air si fiers de porter leurs noms fameux. Ils les entendent pourtant retentir plus souvent que jamais à leurs oreilles; mais la vaine gloire n'a plus de prise sur eux.

Nous ne connaissons pas les Frères qui n'aient accompli…

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Message  Louis Mer 05 Avr 2023, 6:33 am


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CHAPITRE IV

Chefs d’équipages.

Quelques grands coureurs :

Frères Jean-Marie Beaudet luttant contre les bordillons,
Leborgne battant la neige devant les chiens,
Kérautret sombrant dans le lac,
Crenne le dompteur.


Nous ne connaissons pas de Frères qui n'aient accompli leur part de longs et fréquents voyages avec ces attelages. Plusieurs, toutefois, pourraient être, à bon droit, appelés les professionnels de la course incessante, inlassable : les grands coureurs, comme les Frères Jean-Marie Beaudet, Marc Leborgne, Derrien Kérautrct dans le Mackenzie, et Louis Crenn dans l'Athabaska.

***


Le Frère Jean-Marie Beaudet, qui dit adieu à la Bretagne, à l''âge de 17 uns, en compte 56 aujourd'hui. Son cousin, le Frère Louis, et lui-même reparlent encore avec émotion de la scène du sanctuaire de Sainte-Anne d'Auray, où le vicaire de Pluvigner, zélé directeur de leurs vocations, avait tenu à les conduire, afin d'y célébrer pour eux la messe du départ. Comme les jeunes missionnaires remettaient les honoraires de cette messe au prêtre, qu'ils savaient très pauvre, celui-ci les employa aussitôt à leur acheter une statue de la « Bonne Sainte Anne » :

— Vous l'emporterez au Mackenzie, dit-il, en souvenir de notre Bretagne et de la France.

Le Frère Jean-Marie avouerait sans doute que les dix-huit années les plus dures, et partant les plus aimées, de sa vie apostolique furent celles qu'il passa, seul presque toujours avec le Père Ducot, à la mission Sainte-Thérése de Norman, non loin du Cercle polaire. C'est là qu'il eut le bonheur de prononcer ses vœux perpétuels, le premier novembre 1892, à la fin d'une retraite de huit jours quo le Père Ducot lui prêcha, à raison de trois sermons solennels par jour, La fête venue, ils étaient seuls encore, parce que les sauvages, dispersés trop loin dans les bois, n'avaient pu regagner Norman, même pour la Toussaint. Tout fut mis à contribution cependant : l'illumination au suif de renne, les décorations de sapin vert et les riches parures bordelaises envoyées au missionnaire de Sainte-Thérése par sa généreuse famille. Toute la journée, hormis le temps des agapes à la viande sèche et au pemmican, se passa en prières communes au pied de l'autel, jusqu'au salut magnifique. Les anges, croyons-nous, ne purent décider lequel fut le plus radieux, ou du bon Frère faisant au divin Maître, en cette latitude si reculée du globe, son sacrifice entier, ou du Père Ducot à qui revenait l'honneur de recevoir, au nom du supérieur général et de l'Eglise, l'oblation perpétuelle de son coadjuteur.

Le Frère Jean-Marie apprit si parfaitement la langue des Peaux-de-Lièvres, il chantait et priait si bien en cette langue, que le Père Ducot lui confiait la présidence des offices du dimanche, lorsque lui-même devait s'éloigner dans les bois :

— S'il pouvait faire la grande prière (la messe), observaient les Peaux-de-Lièvres il serait vraiment comme l'homme de la prière (le prêtre) !

Ouvrier principal de l'église et de la maison actuelles de Sainte-Thérése, le Frère Jean-Marie se donna davantage encore à son grand travail : la course sur les neiges, Il n'y a peut-être pas un rayon de dix lieues, autour du fort Norman qu'il n'ait battu de ses raquettes et de son traîneau, sans parler des attelées beaucoup plus longues qu'il fit souvent du côté de N.-D. de Bonne-Espérance (Good-Hope) et du Grand Lac de l'Ours.

Lors de son dernier voyage (environ 200 kilomètres) au lac de l'Ours, où il était allé chercher des poissons achetés des Indiens, il faillit n'être jamais revu :

— C'est mon ange gardien qui m'a sauvé ! se plaît-il à redire.

Le sauvage, qui l'avait guidé de Norman au Grand Lac…

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Message  Louis Jeu 06 Avr 2023, 6:25 am


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Chefs d’équipages.

Quelques grands coureurs :

Frères Jean-Marie Beaudet luttant contre les bordillons,
Leborgne battant la neige devant les chiens,
Kérautret sombrant dans le lac,
Crenne le dompteur.

SUITE

Le sauvage, qui l'avait guidé de Norman au Grand Lac, avait refusé de l'assister au retour, et le Frère était reparti seul. Au bout de plusieurs jours de marche il eut à traverser, en son meilleur endroit, l'affreuse rivière de l'Ours.

Un pêle-mêle de faisceaux de lames de sabres donnerait l'idée du choses qu'il fallait affronter. C'étaient les bourguignons, ou bordillons, glaçons aiguisés par le rapide courant, mille fois brisés par lui, agglutinés en collines et fixés en désordre sur la surface enfin gelée de la rivière.

Les bordillons, rencontrés à certains endroits de toutes les rivières et de tous les lacs, où les entassent tour à tour les flots et les vents, ne sont nulle part aussi enchevêtrés, aussi menaçants que sur la rivière de l'Ours.

Le Frère Jean-Marie mit presque deux jours à franchir les bordillons de cette rivière, sur un espace de moins de deux kilomètres. Des mains, des bras, des épaules, des genoux, de tout le corps il avait beau soulever le traîneau afin d'aider ses chiens à remonter les précipices où ils tombaient, le traîneau ne parvenait pas aux cimes aiguës, Le Frère dédoublait alors la charge, poussait un peu plus loin, et revenait prendre le reste. Les mains gourdes, les dents claquantes, il pensa un moment tomber là, paralysé par le froid et la fatigue.

Mais la prière à l'ange gardien qu'il répétait sans cesse lui rendit le courage et la vie. Le matin de la deuxième journée, premier janvier, la planche de fond du véhicule se partagea, coupée par une arête vive, et la cargaison entière se dispersa dans les glaçons. Abandonner le convoi et ne retourner qu'avec les chiens, c'était exposer le Père Ducot à jeûner, à souffrir de la faim peut-être, tout l'hiver. Le dévoué coadjuteur ne le pouvais pas.

Son bon ange le secourut encore, en lui donnant la pensée d'aller couper des aunes sauvages dans la forêt, et d'en faire des attaches capables de retenir, jusqu'au rivage, les pièces du traîneau, La mission Sainte-Thérése fut ainsi sauvée.

Une lettre du Père Lecorre…

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Message  Louis Dim 09 Avr 2023, 5:46 am


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Quelques grands coureurs :

Frères Jean-Marie Beaudet luttant contre les bordillons,
Leborgne battant la neige devant les chiens,
Kérautret sombrant dans le lac,
Crenne le dompteur.

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Une lettre du Père Lecorre, publiée par un petit journal de campagne, que recevait le pieux curé de Theix, près de Vannes, suffit à gagner aux missions le meilleur de ses jeunes paroissiens : Marc Leborgne. Celui-ci n'eut que le temps d'embrasser sa famille et de se joindre à la caravane de ses compatriotes, qui entreprenait la traversée de l'Atlantique.

Depuis 1884, le Frère Marc court sur les neiges du Mackenzie.

Ce que fut le Frère Jean-Marie à Norman, le Frère Leborgne le fut à Liard et Nelson. Il y bâtit des églises et des maisons, il y pourvut à la subsistance des Pères, il y fit, pendant quinze ans, les voyages que l'on peut considérer sans doute comme les plus continuellement pénibles des vicariats arctiques.

Les régions de la haute rivière des Liards et de la rivière Nelson reçoivent, en effet, des neiges abondantes et sont périodiquement visitées par le chinouk, vent tiède du sud-ouest. C'est donc là que doit s'exercer, dans toute sa dure nécessité, la tâche de battre la neige devant les chiens.

Battre la neige devant les chiens,  dans le reste de l'Athabaska-Mackenzie, consiste plutôt à courir simplement en avant, afin de guider l'attelage, qui ne possède pas la très rare fortune d'un chien de tête, capable d'obéir parfaitement au seul commandement de la voix. Battre la neige devant les chiens, dans les vallées des rivières des Liards et Nelson, veut dire, non seulement diriger les chiens, mais surtout piétiner la neige elle-même, de façon à creuser un sillon durci où pourront s'avancer, sans s'y enliser, les coursiers et les traîneaux. Le Frère Marc eut souvent, à travers ces neiges profondes et. amollies, à battre deux et trois fois la même portion du chemin, avant d'y appeler ses chiens. Il devait parcourir de la sorte jusqu'à 500 kilomètres, dans la solitude.

Malgré ses 84 ans et sa longue carrière de fatigue, le Frère Marc Leborgne demeure le maître coureur des missions de la Providence et de Simpson.

A Résolution, il faut voir aujourd'hui un plus jeune Breton…

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Message  Louis Mar 11 Avr 2023, 7:27 am


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CHAPITRE IV

Chefs d’équipages.

Quelques grands coureurs :

Frères Jean-Marie Beaudet luttant contre les bordillons,
Leborgne battant la neige devant les chiens,
Kérautret sombrant dans le lac,
Crenne le dompteur.

SUITE

A Résolution, il faut voir aujourd’hui un plus jeune Breton — 42 ans — qui serait bien en peine de compter ses randonnées arctiques, et dont les jambes, d’ailleurs, même lorsqu’il se repose, apparaissent, au premier coup d’œil, si souples et vigoureuses que l’on se dit qu’elles ne peuvent pas ne pas courir. C’est le Frère Kérautret.

Il s’avançait déjà dans l’étude de la philosophie, lorsque -ses méditations sur l’humble mérite des frères missionnaires le déterminèrent à prier ses supérieurs de le laisser renoncer aux honneurs du sacerdoce :

— J’aime mieux la vie où il me faudra plutôt courir que discourir, faisait-il observer aussi.

Depuis lors  — 1906  —  le Grand Lac des Esclaves tout entier et ses alentours lui servent de champ de course. Il ne s’en éloigna que l’hiver 1910-1911, afin de porter main forte à la mission de N.-D. de Bonne-Espérance du Cercle polaire, puis à la mission du Sacré-Coeur de Simpson.

Un jour qu’il descendait la pente d’une île du Mackenzie, qui fait face à la mission de N.-D. de Bonne-Espérance, et qu’il s’était assis un instant sur son traîneau, ses chiens tournèrent brusquement, et le jetèrent sur la glace, où il pensa s’être « brisé les reins ». Il dut prendre le lit pour s’en remettre.

A Simpson, comme il travaillait au bord de la toiture d’un hospice en construction, il tomba tout à coup, avec l’échafaudage, qu’un animal, harcelé par les moustiques, était venu disloquer en s’y frottant, la nuit précédente. Les deux poignets se foulèrent dans la chute. A ces blessures s’ajoutèrent, avec les années et les aven¬ tures, celles dont les pieds, les mains, le front portent les cicatrices.

L’accident le plus grave, de l’aveu du Frère Kérautret, lui arriva au mois de mai 1919, comme il rentrait d’un voyage à travers les chenaux de la rivière des Esclaves. Il atteignait le Grand Lac des Esclaves, lorsqu’une mare s’ouvrit devant lui. Il y fut précipité avec son attelage. C’est à la protection de saint Joseph, invoqué aussitôt, que le bon Frère attribue la vivacité qu’il mit à saisir les bords de la glace et la force qu’il garda de rester suspendu à ce précaire appui, malgré le courant qui l’entraînait sous la croûte du lac immense, jusqu’au moment où ses compagnons de route furent en état de lui porter secours..

Coureur en chef du lac Athabaska…

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Message  Louis Mer 12 Avr 2023, 6:34 am


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CHAPITRE IV

Chefs d’équipages.

Quelques grands coureurs :

Frères Jean-Marie Beaudet luttant contre les bordillons,
Leborgne battant la neige devant les chiens,
Kérautret sombrant dans le lac,
Crenne le dompteur.

SUITE

Coureur en chef du lac Athabaska, le Frère Louis Crenn entendit l'appel de Dieu pour la carrière de coadjuteur missionnaire, lorsqu'il était élève des classes supérieures à l'école apostolique de Notre-Dame de Pontmain, diocèse de Laval. Il peut aujourd'hui se glorifier d'avoir formé à l'art de vaincre la fatigue les Frères Tugdual Mousset, Vincent Cadoret, et de plus jeunes encore. Il se réserve toutefois les voyages les plus difficiles.

L'admiration unanime des Blancs, Métis et Sauvages le proclame maître dompteur des meutes du Nord. Jamais ne le vit-on frapper ses chiens pour les lancer. Tout au plus leur montre-t-il ses lanières plombées, lorsqu'il veut les faire détaler, comme l'éclair, hurlant de peur. Bidel et Barnum eussent mis à prix le charme de sa personne.

Ce n'est pas cependant par la stature ni la rondeur des formes que celle-ci en doit imposer à la gent canine. Le prestige vient d'une volonté disciplinée par une vive intelligence pratique qui ne saurait fléchir. Charme partagé, du reste, par les coureurs que nous avons dépeints, ou simplement énumérés jusqu’'ici.

Parcourant nous-mêmes les « pays d'épouvante »…

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Message  Louis Jeu 13 Avr 2023, 6:48 am


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CHAPITRE IV

Chefs d’équipages.

La tâche la plus dure.

***

Parcourant nous-mêmes les « pays d'épouvante », sous la garde de ces champions de la course, nous leur avons demandé laquelle de leurs fonctions de chefs d'équipages ils regardaient comme la plus dure. Il nous ont répondu que c'était, tout en courant sur leurs raquettes, de tenir en laisse le traîneau à l'aide d'une courroie, et de sentir, à chaque secousse du chemin, peser sur leurs bras les deux cents kilogrammes de la charge.

La vigilance du gardien doit redoubler, si, au lieu de l'habituel attirail de poissons, d'outils, de literie, etc., le traîneau — qui prendra, pour la circonstance, le nom de carriole — renferme un personnage : l'Evêque, que la piété filiale de ses missionnaires force depuis quelques années à accepter ce lure ou tel Père, trop faible pour marcher et que le devoir appelle au secours d'un malade. Avec quelle attention, alors, le bon Frère emploiera-t-il ses forces à ne laisser rouler que le moins possible, dans les neiges verglacées et les glaçons coupants, son cher fardeau !

D'ordinaire, père et frère courent de conserve, l'un…

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Message  Louis Ven 14 Avr 2023, 6:57 am


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CHAPITRE IV

Chefs d’équipages.

En route.


D'ordinaire, père et frère courent de conserve, l'un battant la neige devant les chiens, l'autre retenant le traîneau. Dans les caravanes plus nombreuses qui s'organisent pour les longs voyages, un Indien bat la neige devant les premiers chiens, que suivent tous les autres, et chacun prend, à lui seul, le soin d'un équipage entier.

Bien rarement, la régularité du chemin permettra au voyageur de s'asseoir, pour s'y reposer un peu, sur le paquetage du convoi.

Nous avons décrit les bordillons

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Message  Louis Sam 15 Avr 2023, 7:02 am


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CHAPITRE IV

Chefs d’équipages.

La crevasse et la poudrerie.


Nous avons décrit les bordillons.

Il faut mentionner aussi les bancs de neige, moulés par le caprice des tempêtes.

Dans la région des lacs, c'est la crevasse, ouverte la veille, qui attend le traîneau pour l'engloutir, sous la trompeuse apparence de sa glace à peine reformée. Les chiens, avertis, comme l'est tout animal que l'instinct retient au bout de sa marche vers l'abîme, hésiteront parfois devant le piège fatal. Au maître, toujours attentif, de le comprendre et de ne pas pousser plus loin.

De toutes les menaces de l'hiver boréal, celle qui maintient en la plus vive alerte le voyageur, c'est la poudrerie , le Khama-san, la tourmente de neige qui dure, sans relai, jusqu'à trois jours.

Ce vent sévit tout d'un coup, explique un missionnaire, et s'abat avec une rage désordonnée sur les lacs et sur les steppes, qu'il balaie et qu'il nettoie en peu d'instants, ensevelissant les caravanes sous les flots de neige ténue et glacée, qui pénètrent de partout comme les cendres des volcans en éruption. Inutile de lutter contre ce vent terrible. Son souffle continu, caustique, enlève toute force, toute chaleur, toute vie. Il brûle comme le feu sans cesser d'être glace.

Que peut faire le missionnaire, surpris par la poudrerie, au milieu de quelque grand lac ? Si un Indien ou Métis se trouve avec lui, le suivre, confiant dans le sens d'observation qui dirige presque infailliblement le sauvage. A défaut de ces guides, souvent même avec eux, il ne reste au Blanc qu'à se coucher sur place, en pleine glace vive, à l'abri de son traîneau et de ses chiens, jusqu'à la fin de la tourmente. Se risquer davantage serait aller à une mort presque certaine.

Au fort de l'hiver, la marche commence…

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Message  Louis Dim 16 Avr 2023, 6:21 am


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CHAPITRE IV

Chefs d’équipages.

Campement à la belle étoile.

***

Au fort de l'hiver, la marche commence de grand matin, de six à sept heures avant le lever du soleil (région du Grand Lac des Esclaves qui marque à peu près le centre des vicariats arctiques), afin qu'il soit possible d'achever la soixantaine de kilomètres journalière, et de choisir encore, sous les lueurs du crépuscule, un bord de quelque forêt, l'endroit du campement de nuit, à la belle étoile.

Deux choses seront l'objet des souhaits et des recherches ; une neige sèche et facile à creuser, abritée elle-même par quelque fourré, et un bois abondant, le sapin (épinette) surtout, dont le tronc brûlera bien et dont les branches fourniront le matelas.

Hommes et animaux savent mettre à profit la propriété isolante de la neige. Le glouton voleur (carcajou)t trouvant les quartiers de viande fraîche, que vient de cacher le chasseur, les enfouit aussi avant qu'il le peut, dans la neige, afin d'en conserver longtemps la tiédeur.

L'Esquimau des steppes déserts se protège contre le froid en s'enfermant dans une maison de neige toute close. La sueur coulerait bientôt sur ses membres, s'il ne rejetait plusieurs de ses vêtements.

Lorsque l'Indien des bois affamé n'a plus la force de continuer sa marche jusqu'au lieu où il espère trouver un gîte, c'est dans la neige qu'il s'ensevelit, afin d'y regagner un peu de chaleur et de vie. Il n'est voyageur du Nord qui ne se rappelle la chaude impression que lui a procurée quelque édredon de neige, tombé sur lui, quand il dormait.

Le missionnaire, condamné à ne trouver aucune habitation sur sa longue route, ne saurait donc mieux chercher, pour le repos de ses nuits, que la fosse de neige.

L'établissement d'un campement de nuit coûte une bonne heure d'ouvrage.

Pendant que les uns déblaient, à l'aide de leurs raquettes, l'espace convenu, rejetant la neige sur les bords du trou circulaire, les autres abattent, à coups de cognée, les sapins et les bouleaux les plus secs, les débitent sur place en longues bûches ébranchées, et les transportent sur leurs épaules jusqu'à la fosse. L'amas de ces troncs allumés se tord bientôt en crépitant, comme un gigantesque feu de la Saint-Jean. Les résineux grésillent d'abord et éclatent ensuite en jetant aux étoiles leurs gerbes de flammèches, tandis qu'à la lueur des longues flammes les grands conifères vêtus de neige semblent danser une ronde macabre.

Devant le feu, on expose tout de suite, afin de la dégeler, la nourriture des chiens et des hommes.

Les chiens happent leur ration. C'est le fait d'une grande habileté de distribuer à toutes ces gueules voracement ouvertes le poisson qui revient à chacune et d'empêcher les plus alertes de voler violemment la part des plus faibles. Car tel sera le repas du coursier, telle vaudra sa course du lendemain. Les chiens repus s'arrondissent bientôt sur la neige et s'endorment.

Le voyageur s'occupe alors de sa personne…

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Message  Louis Lun 17 Avr 2023, 6:00 am


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CHAPITRE IV

Chefs d’équipages.

Campement à la belle étoile.

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Le voyageur s'occupe alors de sa personne.

Son premier soin est de trouver à boire. La soif, tourment dévorant des longues attelées d'hiver, ne peut s'étancher en chemin, La neige sucée bouleverserait les entrailles et arrêterait la marche.

Cette neige ne peut devenir bienfaisante qu'à la condition d'être soigneusement fondue dans la chaudière qu'une perche retient au-dessus du brasier. Faire fondre la neige est un art difficile. Le Frère O'Connell s'y entend à merveille,

Il me fabrique de l'eau de neige que vous prendriez pour de l'eau de source, disait Mgr Grouard. Ce dernier point, tout trivial qu'il paraisse, n'en a pas moins son importance. Combien de fois n'ai-je pas eu de l'eau brûlée, boucanée, absolument impotable, ne faisant avec le thé qu'une boisson nauséabonde, et cela parce qu'on ne savait pas bien faire fondre la neige !

Aux premiers bouillons de la neige fondue, on jette une poignée de thé, afin d'en faire le breuvage sans égal qui rafraîchit et qui repose.  Un jour que la chaudière à thé avait été perdue, Mgr Clut écrivait :

Je pris un bloc de neige, je l'embrochai, le plaçai devant le feu et posai une soucoupe au-dessous. Elle fut vite pleine. Je la vidai plusieurs fois et m'en régalai avec délices.. Il me semblait que je n'avais jamais rien bu de si bon dans ma vie...

Est-il besoin de signaler qu'avant de présenter ses lèvres à la coupe, le missionnaire eut à délivrer celles-ci de leur barrière? La barbe, qui n'était qu'un glaçon, du nez à la poitrine, a bien pleuré devant le grand feu, mais si lentement qu'elle réclame encore le service des doigts, dussent quelques poils y périr.

Cependant la viande, cuite d'avance, et qui dégelait à côté du poisson des chiens, finit de s'amollir. Si ce morceau de fraîche venaison vient à manquer, la viande sèche ou le poisson sec, qui ne gèlent ni ne dégèlent, et qui, en toute saison, se cassent à la main et se croquent sous la dent, fournissent le plat solide. A ce menu des repas en plein air, il faut désormais inscrire la galette, biscuit de farine pressée et nourrissante, dont l'abondance révélerait, à elle seule, le progrès atteint dans le bien-être,

La prière du soir, auprès du foyer, achève la journée. De nouveaux arbres sont jetés sur ceux qui brûlaient afin de réchauffer les premières heures de la nuit. Sur les branches de sapin qui tapissent le reste de la fosse, chacun s'étend, tout habillé, enroulé dans ses couvertures, les pieds vers le feu, la tête entre la haute paroi de neige. Alignés l'un près de l'autre, missionnaires, sauvages, et chiens parfois, attendent le sommeil.

Les nuits, où le vent se tournerait violemment vers le champ du repos et lui rejetterait la fumée étouffante et les tisons ardents, seraient horribles.

Retenons seulement, à la gloire de la Providence, qu'aucun missionnaire n'a péri dans le plus misérable des campements, même loin de l'abri des bois, même eu plein lac glacé, même au cœur de la poudrerie rageuse.

L'honneur de finir ce chapitre revient, nous semble-t-il, à…

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Message  Louis Mar 18 Avr 2023, 5:52 am


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CHAPITRE IV

Chefs d’équipages.

Un ressuscité de la sainte Vierge : le Frère Guillet.

***

L'honneur de finir ce chapitre revient, nous semble-t-il, à un homme de cœur, dont l'histoire eût maintes fois étonné un romancier d'aventures, et dont tout le bonheur d'ici-bas fut de servir le bon Dieu et les pauvres,  au poste de la plus froide solitude et de la plus grande misère : le Frère Guillet.

Presque illettré…

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Message  Louis Mer 19 Avr 2023, 5:41 am


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CHAPITRE IV

Chefs d’équipages.

Un ressuscité de la sainte Vierge : le Frère Guillet.

SUITE

Presque illettré, il trouva dans son ardeur surnaturelle et son amour pour sa Famille religieuse la pure éloquence du langage et de la plume.

Célestin Guillet, né en 1842 à Brains-sur-les-Marches (Mayenne), se trouvait en garnison à Laval, en 1863, lorsqu'il fut atteint de la variole et transporté au lit nº 17 de l'hôpital Saint-Julien.

Dans son délire, il tenta de s'évader, et l'on ne put l'arrêter qu'au seuil de la cour. Comme, dans cette course, il avait pris froid, le mal empira aussitôt; et, une heure après — onze heures du soir —, l'aumônier l'administra.

Le soldat n'eut conscience que de la première onction. Durant la nuit, il parut mourir. Mais, dès ce moment même, sans signes extérieurs apparents, la connaissance lui revint, et ne le quitta plus.

Vers dix heures du matin, le médecin-major passa, l'examina, et dit à la Sœur qui était de service :

—  Le n° 17 mort. Veuillez le faire ensevelir. Guillet, dans l'intime de son être, protesta :

—  Mais non ! Vous voyez bien que je ne suis pas mort. Comment avez-vous le cœur assez dur pour m'enterrer avant ma mort ?

Il pensait crier, s'agiter, se débattre. De fait, son corps restait glacé dans la rigidité cadavérique.

Comme la Sœur procédait à l'ensevelissement, elle constata un faible reste de chaleur dans le dos, exactement à la place que touchait le pan du scapulaire de Notre-Dame du Mont-Carmel. Cette coïncidence la détermina à attendre un peu, en dépit des assurances que lui donnait une autre Sœur, très habituée à discerner les signes de la mort :

—  Il est bien mort, il n'y a pas de doute, affirmait celle-ci.

Sur quoi, le malade redoublait ses protestations. Mais aucun mouvement ne se produisait.

Le lendemain, le docteur réprimanda la garde-malade :

— Ah ! ça, ma Sœur ! Est-ce que vous voulez faire des reliques, avec le nº 17 ?

Mais la Sœur, constatant toujours l'apparence de chaleur locale, supplia le docteur de ne pas exiger l'enterrement immédiat, et lui demanda même de tâcher à nouveau de ranimer le mort.

Le huitième matin seulement, le médecin se laissa fléchir, et fit une incision à la bouche et donna quelques frictions. Aucun signe de vie ne se manifesta.

Vers six heures de l'après-midi, Guillet poussa un grand cri.

—  Le n° 17 est ressuscité, dirent les autres malades à la Sœur qui rentrait.

Le major, averti, ordonna un traitement restaurateur; et, le lendemain, un commencement de respiration se produisit. Mais l'état léthargique dura encore six jours.

Au quinzième jour seulement, le « ressuscité » put articuler ses premières paroles, auxquelles la religieuse répondit, sans rien lui apprendre du reste, car il avait suivi dans le détail les phases du drame :

— C'est à votre scapulaire que vous devez de n'avoir pas été enterré vivant.

Voulant témoigner sa reconnaissance à la Très Sainte Vierge, Célestin Guillet pria Dieu de lui faire connaître une Congrégation toute dévouée à la divine Mère, et dans laquelle il pourrait La servir, en se sanctifiant,

Marie lui envoya Mgr Grandin…

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Message  Louis Jeu 20 Avr 2023, 5:46 am


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CHAPITRE IV

Chefs d’équipages.

De l’hôpital de Laval au lac Caribou.  

Marie lui envoya Mgr Grandin, évêque de Saint-Albert, qui le conquit par sa piété et par sa flamme apostolique, et auquel il demanda de l'emmener aussitôt. C'était en 1867. Sur ses instances, on l'envoya faire son noviciat de frère Oblat au lac Caribou (vicariat actuel du Keewatin), mission incomparablement froide, pauvre, isolée où peinait le Père Gasté dans la difficile conversion des Montagnais.

Le Frère Guillet resta près de quarante ans au lac Caribou, seul à assister le missionnaire dans tous ses travaux.

C'est de là qu'en 1874 il écrivit à son supérieur général la lettre suivante :

A peine étions-nous sur le grand lac Caribou, en route avec un jeune sauvage, pour aller couper du bois do chauffage, que nous fûmes surpris par une poudrerie épouvantable, A peine pouvions-nous voir nos chiens. Nous perdîmes notre route. Le vent, balayant la neige, avait fait disparaître toute trace de chemin, et, comme noue allions vers le Nord, il nous jetait la neige au visage, Pendant que nous avancions, nous abandonnant à l'instinct de nos chiens, plus capables que nous de retrouver la voie, un éclair formidable parut tout à coup, suivi aussitôt d'un coup de tonnerre qui fit fendre la glace avec des craquements terribles. Un orage par plus de 30 degrés de froid ! Comment l'expliquer ?.,. Nous gagnons une île, et attendons la fin de la tourmente. Je dus ensuite m'atteler avec les chiens, à cause des bancs de neige accumulés par la tempête sur le lac. L'obscurité nous fit faire encore trop de chemin, il était fort lard, quand nous arrivâmes à la mission.,. Le lendemain quand je voulus me servir de mon bras droit, je ne pouvais ni le tourner, ni le lever : il était démis au coude, et enflé jusqu'à la main...

Quelques jours après,…

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