Saint Jean est-il mort ? Reviendra-t-il combattre l'Antéchrist avec Elie et Enoch ?

Une antique tradition dit que saint Jean, le disciple bien-aimé de Jésus-Christ, doit paraître à la fin du monde, en compagnie d'Énoch et d'Élie, pour annoncer l'Évangile, soutenir la vérité, confondre l'erreur et s'opposer à l'Antechrist. Cette tradition explique qu'afin de lutter avec efficacité contre l'esprit du mal, le secours de trois prophètes était nécessaire ; Dieu aurait désigné pour cette glorieuse mission un prophète avant la loi (Énoch), un prophète sous la loi (Élie), et un prophète sous l'Évangile (saint Jean).


D'après la Tradition et l'Écriture, il est certain qu'Énoch et Élie ne sont pas morts, Énoch « ayant été enlevé pour qu'il ne goûtât point la mort », ce sont les expressions de saint Paul (Hebr., XI, 5.), et Élie ayant disparu du côté du ciel « sur un char à chevaux de feu (IV Rois, II, 11 ; Ecclésiastiq., XLVIII, 9.) ». Tous les Pères sont d'accord sur ce point. En ce qui concerne saint Jean, les avis des Pères de l'Eglise sont plus nuancés.


Saint Jean est-il mort ? La mort de saint Jean l'évangéliste a toujours été problématique dans l'Église : d'importants auteurs l'ont niée ; d'autres, au contraire, n'ont jamais fait de cette mort l'objet d'un doute; les écrivains de l'Église grecque et ceux de l'Église latine sont partagés sur ce point. Saint Augustin, saint Grégoire-de-Tours rapportent que, de leur temps, on croyait que saint Jean se trouvait encore dans son tombeau, qu'il n'y était pas mort, mais endormi, pour ne se réveiller qu'au jour du jugement.


Le texte même de l'Évangile selon saint Jean est la source première de cette opinion. Huit à dix jours après sa résurrection, le Sauveur apparut à ses disciples qui péchaient dans la mer de Tibériade ; après la pêche et le repas qu'il prit avec eux, le Christ demanda trois fois à Pierre s'il l'aimait plus que tous les autres. Pierre répondit à trois reprises qu'il aimait son divin maître. Le Seigneur lui dit : ''Suivez-moi.'' Et Pierre se mit à le suivre ; mais, ayant regardé derrière lui., il vit le disciple bien-aimé qui s'avançait. Pierre dit à Jésus: ''Seigneur, que deviendra celui-ci ?'' Alors le Sauveur répondit : ''Si je veux que celui-ci reste jusqu'à ce que je vienne, que t'importe ?'' (Jean, ch. XXI, V. 22). Le bruit se répandit aussitôt parmi les frères que ce disciple ne mourrait point.

La tradition rapporte que saint Jean, se voyant fort avancé en âge, se fit ouvrir un tombeau où il entra tout vivant; puis, qu'ayant congédié ses disciples, il disparut el qu'il fut transporté dans un lieu inconnu aux hommes; de sorte que, peu de temps après, lorsque les disciples vinrent pour revoir saint Jean, ils ne le trouvèrent plus. Saint Ambroise, saint Hilaire, saint Grégoire de Naziance, saint Jérôme , saint Grégoire de Tours et d'autres auteurs sacrés ont propagé cette tradition.

Saint Albert-le-Grand (docteur de l'Eglise) et saint Thomas d'Aquin (docteur commun et universel de l'Eglise) se sont fortement prononcés pour l'opinion que Jean l'évangéliste n'a jamais cessé de vivre. (Source)


Saint Jérôme, écrivant que la virginité ne meurt point, dit que le sommeil de saint Jean était un passage plutôt qu'une mort : Ex quo oslendilur virginitatem non mori, nee sordtt nuptiarum ablui cruore marlyrii ; sed montre cum Chrislo, et dormitalinnem ejui transitant este, non martyrium. La croyance que saint Jean vit encore a été admise par l'Église grecque, qui en fait une mention expresse dans son office; et l'Église latine, quoique n'adoptant pas cette croyance d'une manière aussi formelle, ne la repousse pas.

Saint Augustin, à la fin de sa Vie de saint Jean, permet à qui cela plaît, de prétendre que ''saint Jean vit encore et que, dans son tombeau à Éphèse, il est plutôt endormi que réellement mort, que la terre s'y soulève et, pour ainsi dire, tourbillonne, ce qui peut être attribué à la respiration du saint.'' (Revue d'histoire et d'archéologie, Tome IV, p.279)


Voici ce que Dom Calmet (1672-1757), exégète et bénédictin, écrit dans sa Dissertation sur cet Evangile :

"Il semble qu'il manquerait quelque chose dans la guerre que le Seigneur doit faire à l'ennemi de son fils, s'il ne lui opposait qu'Enoch et Élie. Il ne suffit pas qu'il y ait un prophète d'avant la loi, et un prophète qui ait vécu sous la loi ; il en faut un troisième qui ait été sous l'Évangile."

"Si Jean était mort, on nous dirait le temps, le genre, les circonstances de sa mort. On montrerait ses reliques ; on saurait le lieu de son tombeau. Or tout cela est inconnu. Il faut donc qu'il soit encore en vie. En effet on assure que, se voyant fort avancé en âge, il se fit ouvrir un tombeau où il entra tout vivant ; et ayant congédié tous ses disciples, il disparut, et entra dans un lieu inconnu aux hommes."



Pour conclure, nous pourrons citer saint Ephrem qui écrivait que cette question ne relevait pas de la foi. Quoi qu'il en soit, le fait que saint Jean ne serait pas mort mais reviendrait, tout comme Elie et Henoch à la fin du monde, viendrait résoudre le problème actuel de la succession apostolique qui serait sauvegardée sans difficultées.

JCMD67 a écrit:oui c'est vrai, on retrouve cette tradition dans la chaine d'or de saint Thomas d'Aquin(Saint Jean, chapitre XXI verset 18 - 19)

Évangile de Saint Jean, chapitre 21 :

22. Jésus lui répondit : Je veux qu'il demeure ainsi jusqu'à ce que je vienne, que t'importe ? Toi, suis-moi.

23. Le bruit courut donc parmi les frères que ce disciple ne mourrait point. Cependant Jésus ne lui dit pas : Il ne mourra point ; mais : Je veux qu'il demeure ainsi jusqu'à ce que je vienne, que t'importe ?
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22, 23. * Je veux qu'il demeure ainsi... Le texte grec porte : Si je veux, et laisse ainsi la chose dans le doute.

22. Qu 'il demeure ainsi : qu'il reste en vie, par opposition à suivre Jésus par le martyre.

— Jusqu'à ce que je vienne... Les chrétiens croyaient que saint Jean vivrait jusqu'à la venue du Christ (saint Théophile). « Cette parole montre bien que le Christ pouvait revenir en Gloire dès la lère génération chrétienne et que ce n'était pas une erreur de la part des Apôtres d'y avoir cru.

Saint Pierre le dit explicitement dans les Actes (III, 19-21, voir note), s'adressant aux Juifs : "Faites donc pénitence et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés, afin que viennent des temps de rafraîchissement de la part du Seigneur, et qu'il envoie celui qui vous a été prédit. Jésus-Christ, que le ciel doit recevoir jusqu'au temps du rétablissement de toutes choses, dont Dieu a parlé par la bouche de ses saints prophètes, depuis le commencement du monde." Saint Pierre montre bien ici que la conversion des Juifs était encore possible aux temps des Actes et qu'elle aurait mérité à l'humanité le Retour en Gloire du Christ.

CRAMPON dit à ce sujet : "La venue de ces temps heureux dépend de la conversion des hommes : elle est d'autant plus prochaine que les hommes seront plus tôt convertis (comp. II Pier. III, 9)." Ce qui montre que la Parole du Christ à saint Jean peut s'entendre de manière obvie et littérale. Voir Matth. XVI, 28 et X. 23. qui annonce pareillement : "En vérité, je vous le dis : Vous n'aurez pas fini d'évangéliser toutes les villes d'Israël jusqu’à ce que vienne le Fils de l'homme." Voy.condordances. » (N.D.É. 2002)

tout comme Elie et Hénoch à la fin du monde, viendrait résoudre le problème actuel de la succession apostolique qui serait sauvegardée sans difficultés.

catholique-sedevacantiste

Dans le texte on indique une source: celle-ci http://books.google.fr/books?id=j3PNAAAAMAAJ&pg=PA243&dq=Jean+l%27%C3%A9vang%C3%A9liste+n%27a+jamais+cess%C3%A9+de+vivre&lr=&cd=1#v=onepage&q=Jean%20l'%C3%A9vang%C3%A9liste%20n'a%20jamais%20cess%C3%A9%20de%20vivre&f=false

VIE DE SAINT JEAN, APÔTRE ET ÉVANGÉLISTE

Chapitre XIX.

Est-il mort ? et comment est-il mort ?

Il ne nous reste plus qu'à parler de son bienheureux décès. Quelques autres ont cru qu'il n'étoit pas mort, mais que notre Seigneur l'avoit conservé avec Hénoc et Elie pour combattre l'Antechrist à là fin du monde ; c'est l'opinion de saint Hippolyte, évêque de Porto, en son Traité sur la fin du monde, mais elle n'est point soutenable ; saint Jean la réfute lui-même dans son évangile par ces parole : Et Jésus ne dit pas que ce disciple ne devoit point mourir; dans son Apocalypse où parlant de la fin du monde, il ne fait mention que de deux témoins, il s'en exclut formellement. Toute l'antiquité a parlé de sa mort ; on n'en a pas plus douté que de celle des autres apôtres ; saint Jean Cbrysostôme, saint Ambroise, saint Jérôme, saint Augustin, et une infinité d'autres en parlent. Le pape saint Célestin dans son épître aux pères du concile d'Ephèse, fait mille éloges de cette ville, à raison de ce qu'elle a vu mourir saint Jean, et de ce qu'elle possède ses reliques ; il les invite à avoir une grande confiance à ce bienheureux apôtre qui ne manquera pas de les assister dans les pressants besoins de l’Église Polycrate, évèque d'Ephèse, est entré dans quelques détails concernant son bienheureux décès ; il dit entre plusieurs choses, qu'il portoit une lame d'or sur le front, comme prêtre et apôtre de Jésus-Christ. On le dépeint avec un calice d'où sort un serpent, parce que quelques hérétiques lui ayant présenté du poison dans un verre, fit le signe de la croix sur ce vase, et tout le venin se dissipa sous la forme d'un serpent. C'est Polycrate qui est cause que je rapporte ces deux faits qui semblent nous éloigner de notre but ; reprenons sa mort.

On ne sait pas positivement de quelle manière il est mort; quelques-uns prétendent que l'empereur Trajan le fit mourir par la violence des tourmens. Mais l'Eglise croit et enseigne que sa mort fut naturelle, et qu'après avoir bu le calice du Seigneur au pied de la croix, et avoir été jeté dans une chaudière d'huile bouillante à Rome, il décéda paisiblement à Ehpèse le 27 de décembre ; il n'a cependant pas laissé de mériter le titre de martyre et d'en recevoir la couronne, ayant beaucoup plus souffert que ceux qui répandoient leur sang, en voyant mourir Jésus-Christ ; et les instrumens qui ont déchiré le corps du maître ont dechiré et percé le cœur du disciple. Il avoit près de cent ans lorsqu'il mourut.

Les premiers pères de l'Eglise rapportent un grand nombre de miracles opérés par sa protection; ils font aussi connoître beaucoup d'apparitions. Sous le pontificat de saint Grégoire-le-Grand, on apporta à Rome une chemise de notre saint ; elle guérissoit les malades et les infirmes. Jean, diacre, auteur de la vie de saint Grégoire, assure que quand on la déplioit en temps de sécheresse, on obtenoit de la pluie ; de même qu'elle ramenoit le beau temps, lorsque les pluies étoient trop abondantes. Il dit encore que les lampes devant l'autel où l'on avoit mis cette relique précieuse s'allumoient quelquefois d'elles-mêmes, et brûloient sans que l'huile se consumât. Saint Grégoire de Tours dit qu'il ne pleuvoit jamais au lieu où il avoit dicté son évangile , quoiqu'il fût à découvert.

Tous les écrivains ecclésiastiques le considèrent comme un des plus grands hommes qui aient paru sur la terre ; ils l'appellent tous le disciple favorisé, le bien-aimé du Seigneur, la gloire de l'Eglise, et le plus bel ornement du sacré collége ; et pour le mieux comprendre, il suffira de rémarquer qu'il a eu toutes les prérogatives des autres saints, c'est-à-dire qu'il à été prophète, apôtre, évangéliste, docteur, martyr et vierge ; mais surtout qu'il a été le disciple que Jésus aimoit, disciple le plus chéri de son maître, disciple le mieux instruit par son maître, disciple le mieux affectionné pour son maître.

Le lecteur ne sera pas fâché que nous relevions la vertu qui a paticulièrement distingué saint Jean, et qui lui a mérité tant d'affection de la part de Jésus-Christ. Il est d'autant plus nécessaire d'en parler, que la corruption a presque inondé la majeure partie des chrétiens ; que les vices de Sodome, de Gomorrhe et de Babylone sont connus partout, et qu'ils font tomber, d'après la révélation qui fut faite à un saint, les âmes dans les enfers en aussi grand nombre que les flocons de neige qui tombent sur la terre ; nous relèverons donc la vertu opposée qui peut seule nous faire espérer le royaume des cieux, et faire notre bonheur dans ce monde. Nous présenterons trois réflexions qui formeront trois petits chapitres.'lia: pureté procure à l'homme trois avantages : elle nous rend, 1^o les favoris de Jésus-Christ ; 2.^o les enfans de la sainte Vierge ; 3.° semblables aux anges et à Dieu même.

VIE DE SAINT JEAN, APÔTRE ET ÉVANGÉLISTE, .. - 1835 - Pages 104 à 108 :

http://books.google.ca/books?id=4bLToxxNQScC&printsec=frontcover&hl=fr#v=twopage&q&f=false

JEAN l'évangéliste (saint ) :

..il mourut à Ephèse d'une mort paisible, sous le règne de Trajan , la 100e année de Jésus-Christ, âgé d'environ 94 ans.

Biographie universelle, ou Dictionnaire historique des hommes qui ..., Volume 6 - page 513 :

http://books.google.ca/books?id=0YI9AAAAYAAJ&pg=RA2-PA513&lpg=RA2-PA513&dq=vie+de+saint+jean+l%27%C3%A9vang%C3%A9liste&source=bl&ots=8J0apJ4418&sig=nGoKELVh4eR1BjY2LVJFFZxUaxA&hl=fr&sa=X&ei=PBSZUfTPCuP94APo6oDQCw&ved=0CGUQ6AEwCTg8#v=onepage&q=vie%20de%20saint%20jean%20l%27%C3%A9vang%C3%A9liste&f=false

Ce passage de l'Evangile a beaucoup occupé les Pères et les commentateurs. On a cru y voir la confirmation du sentiment de ceux qui ont prétendu que saint Jean a été exempté de la mort corporelle, et qu'il attend encore, dans la chair, la venue du Juge des vivants et des morts. Il n'y faut voir cependant, avec la plupart des saints docteurs, que la différence des deux vocations de saint Pierre et de saint Jean. Le premier suivra son Maître, en mourant, comme lui, sur la croix; le second sera réservé ; il atteindra une heureuse vieillesse ; et il verra venir à lui son Maître qui l'enlèvera de ce monde par une mort tranquille.

XXI. - La Révélation qui constitue l'objet de la foi catholique n'a pas été complète avec les Apôtres.

https://messe.forumactif.org/t5331p180-profession-de-foi-de-pie-iv-et-pie-ix-et-serment-antimoderniste#102576

Deuxième dimanche du Carême
Homélie de saint Léon, pape

  « Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère » et, ayant gravi avec eux une haute montagne, à l’écart, il leur manifesta l’éclat de sa gloire. Car ils avaient certes reconnu en lui la majesté de Dieu, mais ils ignoraient encore la puissance détenue par ce corps qui cachait la divinité. Et voilà pourquoi il avait promis en termes formels et précis que certains des disciples présents « ne goûteraient pas la mort avant d’avoir vu le Fils de l’homme venir dans son royaume » , c’est-à-dire avec l’éclat royal qui convenait spécialement à la nature humaine assumée et qu’il voulut rendre visible à ces trois hommes. Car, pour ce qui est de la vision ineffable et inaccessible de la Divinité elle-même, - vision réservée aux purs de cœur, pour la vie éternelle, des êtres encore revêtus d’une chair mortelle ne pouvaient en aucune façon la contempler ni même la voir.
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https://messe.forumactif.org/t5475-le-careme#104108