Qu'il est doux de mourir entre les bras de la Sainte Vierge

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Message  gabrielle Mar 06 Oct 2009, 9:42 am

L'EFFICACITÉ du ROSAIRE.


Je me souviens, écrivait Mgr Dupanloup, d'avoir rencontré une fois dans ma vie, de l'efficacité du Rosaire, un exemple que je n'oublierai jamais. Il y a quelquefois dans la vie du prêtre de ces rencontres où je ne sais quel éclair de grâce éternelle pénètre son âme, et y projette avec une douceur infinie des clartés et comme des splendeurs qui ne se laissent jamais oublier.

J'ai donc eu unjourune révélation de l'extrême puissance de l'Ave Maria : c'était auprès d'un lit de mort, en recueillant et en bénissant le dernier soupir d'une toute jeune femme à qui naguère j'avais fait faire sa première Communion.

J'avais la coutume de ne jamais faire faire la première Communion sans recommander à mes enfants au moins la fidélité à cette simple et puissante prière, l'Ave Maria.

Et cette jeune femme, elle avait à peine vingt ans, et il y avait à peine un an que j'avais béni son mariage.

Et cette jeune femme, depuis sa première Communion, avait été très fidèle à mes conseils ; et même, c'était encore une autre de mes recommanations, elle récitait tous les jours quelques dizaines de Chapelet ; et depuis quatre ans elle le récitait tout entier.

Fille d'un des vieux maréchaux de l'empire et des plus justement célèbres ; adorée d'un père, d'une mère et d'un mari ; riche, jeune, brillante, heureuse enfin d'avoir donné le jour à un fils, eh bien ! au milieu de tout ce bonheur présent et de tous ces rêves d'avenir, tout à coup, à vingt ans, il faut mourir ! A peine mère, frappée d'une de ces maladies inexorables auxquelles on n'échappe pas... il faut mourir!
Et c'est moi qu'on chargeait de lui porter cette terrible nouvelle!

J'entrai

Sa mère était dans la désolation, son mari désespéré, son vieux père anéanti, plus encore que sa mère, comme cela n'est pas rare. — J'ai remarqué plus d'une fois, dans les grandes douleurs, que les femmes chrétiennes, malgré une sensibilité profonde, portent plus fortement leur peine que les plus vaillants guerriers.

J'entrai donc à travers toutes ces douleurs et ne savais comment aborder la malade.

Je fus stupéfait quand, arrivé près d'elle, je lui trouvai le sourire sur les lèvres.

Oui, cette jeune femme qui allait être enlevée par un coup si soudain à toutes les espérances les plus brillantes, à tous les plus légitimes bonheurs, à toutes les affections les plus tendres, les plus pures, elle me souriait !

La mort s'avançait à pas pressés; elle le savait, elle le sentait ; elle avait même un éclat de visage qui en révélait les approches, et elle me souriait avec une certaine tristesse douce où la joie surnageait.

Je ne pus m'empêcher de lui dire :

« — O mon enfant, quel coup ! »

Et elle, avec un inexprimable accent (je suis encore ému en me rappelant, en retrouvant cet accent) :

« — Est-ce que vous ne croyez pas, me dit-elle, que j'irai au Ciel ?

» — Mon enfant, répondis-je, j'en ai une bien grande espérance.

» — Et moi, reprit-elle, j'en suis sûre. »

Je lui dis:

« — Qu'est-ce qui vous donne cette certitude ?

» — C'est, me dit-elle, un conseil que vous m'avez donné autrefois.

» — Et quel est ce conseil ?

» — Quand j'ai fait ma première Communion, vous nous avez recommandé de dire tous les jours l' Ave Maria et de le bien dire. Je l'ai dit tous les jours, et même, depuis quatre ans, je n'ai pas manqué un seul jour de dire mon Chapelet tout entier, et c'est cela qui fait que je suis sûre d'aller au Ciel.

» — Et comment? lui dis-je.

» — Je ne puis pas croire, ajouta-t-elle avec gravité, et c'est une pensée qui ne me quitte pas depuis que j'ai été frappée, je ne puis croire que j'aie dit, depuis quatre ans, cinquante fois par jour à la Très Sainte Vierge : « Sainte Marie, « Mère de Dieu, priez pour moi, pauvre péche-« resse, maintenant et à l'heure de ma mort ! » et qu'en ce moment où je vais mourir elle ne soit pas près de moi. Elle y est, j'en suis sûre ; elle prie pour moi, c'est elle qui va m'introduire au Ciel. »

Voilà ce que me dit cette jeune femme ; et je vis alors un spectacle que rien ne pourrait retracer, une mort vraiment céleste. Je vis une tendre et frêle créature, à la fleur de son âge, enlevée à tout ce qui est le bonheur ici-bas, à tout ce qui fait aimer la vie, quittant là, sur la terre, un père, une mère, un mari dont elle était adorée et qu'elle adorait, un pauvre petit enfant, gage si désiré et si cher ; quittant tout cela non sans larmes mais avec une sérénité radieuse, consolant ses vieux parents, bénissant son petit enfant, encourageant son pauvre mari ; et au milieu de tous ces biens qui se brisaient, de tous ces embrasse-ments qui essayaient vainement de la retenir, ne voyant que le Ciel, ne parlant que du Ciel, et son dernier soupir étant un sourire à la grâce et à la gloire éternelle...

Ce souvenir est pour moi ineffaçable. Et vous; gardez-le aussi dans votre cœur. Quelle que puisse être la mesure de votre car-rière et des jours comptés de votre vie, vous aussi, dites avec fidélité et confiance :

« Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. »

Et quelle que soit l'heure où Dieu vous appellera, vous sentirez, vous aussi, à vos derniers moments, les bénédictions de Marie sur vous.

Tiré de : Guirlande à Marie
1900
pages 29-31
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Qu'il est doux de mourir entre les bras de la Sainte Vierge Empty Re: Qu'il est doux de mourir entre les bras de la Sainte Vierge

Message  ROBERT. Mar 06 Oct 2009, 2:34 pm

.

Cet entretien d'une jeune fille avec Mgr Dupanloup avec une jeune femme me fait penser à un entretien de Sainte Bernadette Soubirous avec

un autre Mgr Dupanloup où était-ce peut-être le même ? La Vierge Marie, la même qui avait donné à Sainte Bernadette de remettre dans la

Foi, qu'avait presque perdue un certain Mgr. Dupanloup, a récompensée de même cette jeune fille de sa dévotion envers Elle, pour émouvoir

jusqu'au fond de son âme cet autre Mgr. Dupanloup... Sad
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