LES SEPT DEGRÉS DE L'AMOUR

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Message  Monique Dim 17 Déc 2023, 8:44 am

LES SEPT DEGRÉS DE L'AMOUR 7degre10


PRÉFACE

***


   Arrière les profanes qui, en ce temps de négation et de corruption, s'imaginent découvrir dans ce titre sublime, qui indique les diverses phases de l'amour divin, ou les ascensions de l'âme aimante vers Dieu, des promesses d'une lecture frivole et dangereuse, dont les faibles esprits de nos jours sont si friands, pour aiguiser des passions malsaines, et leur procurer des jouissances factices.

   L'amour divin n'a rien de commun avec l'amour de la créature. Que dis-je ? ils répugnent l'un à l'autre et se renient l'un l'autre ; car celui qui aime Dieu et ce qui est de Dieu, n'aime pas le monde et ce qui est du monde. L'antagonisme est réel et absolu entre ces deux amours, puisque l'oeuvre du monde, qui n'est que ténèbres, s'accomplit par Satan, et va à l'encontre de l'oeuvre de Dieu, qui provient de l'esprit de lumière auteur de tout don parfait : Omne donum perfectum.

   - Mais l'homme est fait pour Dieu, et doit aller à Dieu, en accomplissant l'oeuvre de Dieu : Quoesursum sunt quaerite, quae sursum sunt sapite. Il doit monter, monter encore, monter toujours, jusqu'à ce sommet de lumière et de gloire, où il se perd en Dieu, pour jouir avec lui d'un bonheur, sans mélange et sans bornes. Mais, qui veut aller à Dieu doit quitter le monde, et le quitter résolument, sans regarder en arrière ce qu'il abandonne, car rien ici-bas ne doit arrêter les pas de l'homme dans son ascension vers Dieu.

   Nous n'avons pas ici de cité permanente : Non habemus hic manentem civitatem. Toutefois, on peut quitter le monde, en vivant dans le monde ! Le Christ vécut dans le monde, sans être du monde. On peut se dépouiller de la matière, sans quitter la terre ! Les saints étaient dans le monde, mais ils accomplissaient les oeuvres de Dieu, et n'étaient pas du monde.


Homme, veux-tu savoir où réside ton âme ?
Toi, qui brûles d'amour, dis-moi, quelle est ta flamme!
Tout l'homme est en effet où se trouve son cœur.
Où vogue son esprit...

   S'il confine sa pensée et ses désirs dans les choses qui passent, il se met en révolte avec le créateur, pour devenir l'auxiliaire et l'esclave de Satan, qui est le roi du monde maudit pour ses scandales : Vae mundo a scandalis. Et s'il veut se soustraire à ce joug ignominieux, il doit accomplir la loi et les préceptes, et s'avancer tous les jours davantage dans le dur sentier de la vertu, qui est la voie royale tracée par le Christ, pour nous conduire au ciel.

   - Ce dépouillement du monde, cette ascension vers Dieu, se fait graduellement ; car on ne devient pas un saint en un jour. Et malgré les miracles de la grâce, les attaches du monde sont si solides, que nous avons peine à les rompre.


A suivre...
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Message  Monique Lun 18 Déc 2023, 8:17 am

D'ailleurs, les oiseaux du ciel ne sont pas tous des aigles, qui planent sur les sommets et regardent le soleil en face.

   Il y en a qui voltigent à peine et se traînent difficilement, ne pouvant secouer la poussière du monde, et d'autres qui se perdent dans l'infini de Dieu ; car pour boire à la source de vie, bien que la liqueur soit pour tous la même, les coupes sont plus ou moins grandes, et leur cristal plus ou moins lumineux et pur.

   - Ce sont les hommes de bonne volonté qui commencent à mettre en œuvre les préceptes et les conseils divins, après avoir entendu la parole des anges qui leur promet la paix : Pax hominibus bonae voluntatis.

Ils ne s'endurcissent pas dans l'erreur, prêtent l'oreille à la voix de Dieu, ouvrent les yeux de l'âme, pour contempler les merveilles du ciel, et reçoivent sa rosée : Rorate coeli desuper et nubes pluant justum. C'est le premier degré de l'échelle d'amour.


A suivre...
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Message  Monique Mar 19 Déc 2023, 7:18 am

Mais dans cette voie, qui n'avance pas, recule : La pente est glissante et la chair est faible. Le seul moyen de se maintenir sur les positions acquises, c'est de gagner de nouvelles victoires. Et pour monter plus haut, il faut briser les entraves qui nous lient à la créature, et devenir des pauvres volontaires en écoutant les paroles du Maître : Bienheureux les pauvres d'esprit : Beati pauperes spiritu, se souvenant que Dieu lui-même s'est fait petit, pour épouser notre misère, afin de l'ennoblir et de la diviniser, à l'encontre de ceux qui, ne pouvant se détacher du monde, se font des dieux de boue, et comme eux périssables. C'est le deuxième degré de l'échelle d'amour.

Le troisième exige une âme plus aimante, plus parfaite et d'un plus grand détachement. Il faut, pour le gravir, briser ce cœur de chair, le pénétrer des flèches de l'amour divin, rompre tout attachement désordonné envers soi-même et ceux qui nous sont chers, afin de n'aimer vraiment que Dieu : ne considérer son corps, que comme un instrument pour le service de Dieu ; renoncer à toute jouissance charnelle de l'avarice, de la paresse, de la luxure, afin d'imprimer uniquement l'image du Christ dans son coeur ; éviter la société des hommes qui n'ont aucun souci de Dieu ; et fuir toutes les occasions du péché, qui seul, peut nous séparer de Celui que nous aimons, à l'exclusion de tout autre, et qui est un Dieu jaloux.


A suivre...
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Message  Monique Mer 20 Déc 2023, 8:04 am

Le quatrième degré de cette échelle d'amour, c'est l'Humilité, ou le mépris de soi, dans la contemplation de la grandeur de Dieu et de la misère de l'homme Servi inutiles sumus ; l'abaissement de soi jusquà l'abnégation de sa propre personnalité, au souvenir de l'obéissance d'un Dieu jusqu'à la mort de la croix : Factus obédiens usque ad mortem ; enfin, l'imitation de ce même Dieu, dans l'amour de la souffrance, qui nous divinise comme le feu éprouve l'or : quemadmodum ignis aurum probat.

Le cinquième degré de l'Amour est l'attente et le désir de l'honneur de Dieu, vers lequel convergent toutes nos pensées, toutes nos aspirations, persuadés que dans notre misère, nous ne pouvons jamais trop faire pour la gloire de celui qui est tout, et sans lequel nous ne sommes rien : Tu solus Dominus, tu solus Altissimus.

D'ailleurs, si Dieu veut être aimé et honoré de sa créature, c'est pour se donner à elle, et partager avec elle sa propre gloire, car Dieu est le souverain Bien, et le bien se donne : Bonum est sui diffusivum. L'amour attire l'amour : Si vis amari, ama. Et dans cette oeuvre de glorification divine, nous payons la dette de toute créature, vis-à-vis du créateur, car tout chante la gloire de Dieu : Coeli enarrant gloriam Dei.

Et rien n'est plus beau que la louange, qui commence ici dans la souffrance de l'homme divinisée par la souffrance d'un Dieu, et se perpétue dans l'éternité par la gloire de Dieu dont émane la gloire de l'homme.


A suivre...
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Message  Monique Jeu 21 Déc 2023, 8:20 am

Mais il est un sixième degré dans l'échelle d'amour, et c'est la claire et pure vision de Dieu lui-même, dans la splendeur sereine de l'esprit illuminé par Dieu.

   Parvenue à ce degré sublime, non par elle-même, mais par la grâce, l'âme s'extériorise des choses d'ici-bas, n'éprouvant nulle sollicitude pour ce qui est humain, et en toute chose cherche Dieu. Et quand elle l'a trouvé, elle jouit pleinement et en tout repos de celui qu'elle aime. Car l'amour se repaît de lui-même : Il est sa propre jouissance.

Enfin, comme l'objet de cet amour est l'Etre parfait par essence, et que l'intensité de l'amour se mesure à la perfection de l'être aimé, il suit de là que la jouissance qu'il procure est sans bornes. C'est le septième degré de l'échelle d'amour.


Petits aiglons divins, tout épris de Dieu même,
Montez, montez toujours, car c'est en lui qu'on
aime.

R. CHAMONAL.
SEPT DEGRÉS DE L'AMOUR.



A suivre... CHAPITRE PREMIER : DU PREMIER DEGRÉ DE L'AMOUR, A SAVOIR ...
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Message  Monique Ven 22 Déc 2023, 7:44 am

CHAPITRE PREMIER

DU PREMIER DEGRÉ DE L'AMOUR, A SAVOIR :

LA BONNE VOLONTÉ


Que la grâce et la sainte crainte du Seigneur soit avec nous tous!... Tout ce qui est né de Dieu dit St-Jean l'Evangéliste, obtient la victoire sur le monde: Omne quod natum est ex Deo vincit mundum. 1.Jean 5. Et la véritable sainteté est née de Dieu.

Qu'est-ce que l'échelle de l'amour. Mais la vie sainte est une échelle d'amour qui a sept degrés, par lesquels on peut (gravir les collines éternelles), monter au royaume du ciel. Car la volonté de Dieu, dit l'apôtre Paul, c'est notre sanctification : 1.Thes. Hoec est enim voluntas Dei sanctificatio nostra.

Or donc, dès que notre volonté s'accorde avec celle de Dieu, nous occupons le premier degré de la charité de l'amour et de la vie sainte, parce que la bonne volonté est le fondement de toutes les vertus.

C'est pourquoi, dit le Prophète Roi, Je me suis réfugié vers toi, ô Seigneur, apprends-moi à faire ta volonté, car tu es mon Dieu ; et ton Esprit miséricordieux me conduira dans la sûre région de la vérité et des vertus : Psal. D. Ad te Domine confugi, doce me facere voluntatem tuam, quia Deus mens es tu : Spiritus tuus bonus deducet me in terram rectam. Effet de la bonne volonté.


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Message  Monique Lun 25 Déc 2023, 9:10 am

Cette bonne volonté unie à la volonté de Dieu, l'emporte sur le démon, les vices et tous les péchés si elle est en effet pleine de la divine grâce et elle est la première oblation et le premier sacrifice auquel nous soyons tenus, et que nous devions offrir et rendre à Dieu, si nous voulons vivre pour lui.

Celui qui est doué de bonne volonté, s'engage en lui-même, et désire ardemment aimer Dieu et le servir, non seulement en cette vie, mais pendant toute l'éternité. Cette (volonté) est sa vie et son exercice intérieur ; et par là, il jouit d'une bonne paix avec Dieu, avec lui-même et avec toutes les autres créatures.

C'est pourquoi les esprits célestes, au moment de la naissance du Sauveur chantaient : Gloire à Dieu au sommet des cieux, et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté : Luc 2. Gloria in excelsis Deo, et in terra pax hominibus bonae voltintatis.

Mais, dans les bonnes oeuvres, la bonne volonté ne peut jamais prendre du loisir et se reposer. Car, suivant la parole du Seigneur lui-même, l'arbre bon produit de bons fruits : Math. 7 arbor bonus fructus bonos facit.


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Message  Monique Mar 26 Déc 2023, 8:34 am

Car, bienheureux les pauvres d'esprit, c'est-à-dire, de la volonté, ou, les pauvres volontaires, parce que le royaume des cieux est à eux : Math. 5 Beati pauperes spiritu, quoniam ipsorum est regnum coelorum. Le règne de Dieu. Qu'est-il ? Le règne de Dieu est charité et amour, c'est le goût et l'exercice de toutes les oeuvres bonnes, de telle sorte que celui qui est pauvre d'esprit, de cette manière, soit largement miséricordieux, bon, clément et charitable envers tous ceux qui ont besoin de son secours ; et qu'il s'efforce de leur être utile, de façon toutefois, qu'il puisse déclarer, en vertu du jugement du Christ, et rendre témoignage, à cause de la large bienfaisance de Dieu et des dons reçus de lui, qu'il a mis tout son zèle aux actes de miséricorde, et qu'il s'y est adonné. Car, dans les choses terrestres, il n'a rien en propre ; mais, tout ce qu'il a, est commun à Dieu et à tous ceux qui appartiennent à la famille de Dieu. Bienheureux certes le pauvre volontaire, qui ne possède rien de caduc et d'éphémère, pour suivre le Christ, et recevoir le centuple gage des vertus ; en attendant la gloire de Dieu et la vie éternelle : Math. 19 Deique expectat gloriam et vitam sempiternam. Folie de l'avare Mais au contraire, celui qui est avare est étrangement imprudent et insensé, car il échange le ciel pour la terre, bien qu'il soit certain qu'il doive la perdre bientôt : Le pauvre d'esprit escalade les cieux : l'avare se précipite dans le Tartare. Math. 19 Si un chameau peut pénétrer par le trou d'une aiguille, l'avare aussi qui s'attache (aux biens de la terre) pourra pénétrer dans les cieux.

Et bien qu'il soit pauvre des biens terrestres, si cependant il ne préfère pas Dieu à toutes choses, s'il meurt dans l'avarice, il périra certainement.


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Message  Monique Mer 27 Déc 2023, 8:38 am

L'avare choisit l'écorce de la noix pour l'amende, la coque pour le jaune d'oeuf. Et cependant, en vérité, celui qui aime l'or et possède les biens de la terre, ne fait que se nourrir d'un poison mortel, et s'abreuver à la source de l'éternelle affliction. Et plus il boit, plus sa soif devient ardente ; et plus il regorge de biens, plus il en désire. Et bien qu'il en possède beaucoup cependant, il n'est pas content : Il lui manque en effet tout ce qui n'est pas à lui ; mais ce qu'il a, lui paraît peu de chose ou néant. Et il n'est aimé de personne. Car, comme il est en proie au mal de l'avarice, il ne mérite pas qu'on l'aime. Pourquoi l'avare ressemble aux serres de Satan.

On peut le comparer, non sans raison, aux serres du démon. Car tout ce dont il s'empare, il ne veut plus le lâcher : mais il retient mordicus, jusqu'au dernier soupir, tout ce qu'il peut acquérir même par la ruse et la fraude. Alors, qu'il le veuille ou non, il perd toutes choses ; et la douleur éternelle s'empare aussitôt de lui : et cela justement certes, puisqu'il est semblable à l'enfer qui, quel que soit le nombre des damnés qu'il reçoive, ne dit jamais : Prov. 30 c'est assez ; et bien qu'il en ait englouti un grand nombre, ne s'améliore pas pour cela. Mais tout ce qu'il saisit, il le retient fortement, et toujours, la gueule béante, il attend de nouveaux hôtes pour le Tartare.

C'est pourquoi, prenons bien garde de ne pas contracter la peste de l'avarice, 1 Tim. 6 qui est comme la racine de tous les vices, de toute improbité, et de toute malice.


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Message  Monique Jeu 28 Déc 2023, 8:29 am

CHAPITRE III

DU TROISIÈME DEGRÉ DE L'AMOUR, A SAVOIR :

DE LA CHASTETÉ.


Suit le troisième degré dans l'échelle d'amour, à savoir : l'innocence, la chasteté de l'âme et la pureté du corps. Que le lecteur prête toute son attention, je l'en supplie : Ce qui est nécessaire pour celui qui veut obtenir la chasteté. Pour que l'âme (1) de celui dont il est parlé soit chaste et pure, il est nécessaire qu'il déteste et méprise pour l'amour de Dieu, tout amour, tout penchant, toute affection désordonnée envers soi-même, envers son père et sa mère, envers toutes les créatures ; de telle sorte qu'il n'aime soi-même et les autres créatures, que pour le culte et le service de Dieu. Alors, il pourra dire avec le Christ : Quiconque fait la volonté de mon Père, celui-là est mon frère, ma sœur et ma mère : Matth. 12 Quicunque fecerit voluntatem Patris mei, ille meus frater et soror et mater ; et ainsi, il aimera son prochain, comme lui-même, et se conservera pur. Qu'il ne souffre pas non plus de se laisser entraîner, captiver et enchaîner par personne, soit en vertu de paroles, d'actes, de présents, d'invitations, d'obséquiosités, de services, ou sous les aspects de la sainteté.

Car, bien que souvent ils n'envisagent que l'esprit, ils se retournent enfin vers la chair ; et on ne peut s'appuyer sûrement sur eux. Qu'il n'ait un amour violent pour personne, et qu'il ne veuille en inspirer à personne ; car, quoique cet amour ait l'apparence du bien, il a une mauvaise fin, et dégénère en poison. Qu'il soit vigilant, plein d'attention et de prudence, pour n'être pas trompé. S'il se laisse captiver et entraîner, il se sentira abusé et joué. Qu'il fasse tout ce qui dépend de lui, et prenne soin de lui-même, et qu'il aime Jésus comme son unique époux. Qu'il lui reste uni fermement, à l'exclusion de tous les hôtes étrangers, quels qu'ils soient, et demeure avec lui d'une manière stable, en jouissant de sa bienveillance. Qu'il le reçoive en lui-même ; et que, mettant en œuvre toutes ses facultés, il satisfasse avidement son amour. Il sera instruit, nourri et dirigé par lui ; car il est lui-même son propre fruit.

Bien plus, malgré tous ses proches, il sera conduit par lui dans le sein du Père, où il trouvera et expérimentera la plus grande fidélité ; et il se sentira relevé et remis de toute affliction et de toute nécessité. C'est la vie de l'âme pure et chaste. - Reste la chasteté corporelle. De quoi se compose l'homme. Pour en dire quelque chose, il faut savoir que l'homme a été composé par Dieu de deux natures, (parties) à savoir : l'âme et le corps, ou la chair et l'esprit.


(1) L'âme (de celui qui veut gravir les degrés de l'échelle de la perfection ou de l'amour divin)



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Message  Monique Ven 29 Déc 2023, 7:55 am

Et ces deux ne font qu'une personne dans la nature humaine, conçue et née dans le péché. Et, bien que Dieu ait fait l'âme pure et immaculée, cependant étant unie au corps, elle est souillée de la tache du péché originel. Et de cette manière, nous sommes nés dans le péché, dès le sein maternel. Jean. 3 Car, ce qui est né de la chair, est chair, et ce qui est né de l'esprit, est esprit. Et quoique l'esprit aime sa chair, en vertu de sa génération naturelle, cependant, dans la régénération, où la naissance se fait en vertu de l'esprit de Dieu, le corps et l'âme sont opposés, Gal. 5. Rom. 8 et ils se contrarient en luttant l'un contre l'autre, la chair étant pleine de concupiscence contre Dieu et l'esprit, et l'esprit étant avec Dieu contre la chair.

Donc, si nous vivons suivant les penchants et les appétits de notre chair, nous mourons dans le péché ; mais si, au contraire, nous mortifions en esprit les élans de la chair et nous l'emportons sur eux, nous vivons dans la vertu. Le corps doit être aimé et haï. Il nous faut donc haïr et mépriser notre corps, comme l'ennemi capital qui désire nous éloigner de Dieu, pour nous entraîner au péché. Et, de même, nous devons aimer et estimer notre corps et la vie sensitive, en tant qu'il est l'instrument par lequel nous servons Dieu. Car, sans le corps, nous ne pouvons pas honorer Dieu et le servir par les actes extérieurs, à savoir : le jeûne, la veille, la prière et les autres bonnes œuvres de cette sorte, qu'il nous faut justement et méritoirement accomplir ; à tel point que nous devons librement nourrir notre corps, le désaltérer, le vêtir ; afin que nous puissions alors être utiles à Dieu, à nous-mêmes et au prochain.

Nous devons fuir trois vices de la chair. Et cependant, nous devons avoir un soin attentif, pour éviter diligemment trois vices qui règnent dans la chair, à savoir : la paresse, la gourmandise, la luxure, par lesquels un grand nombre, doués même de bonne volonté, sont tombés dans des fautes graves. Remèdes de la gourmandise, et contre la gourmandise nous devons choisir et embrasser amoureusement la modération, la tempérance et la sobriété ; nous privant toujours de quelque chose, prenant moins qu'il nous est permis de le faire, de manière que nous soyons contents du nécessaire et d'une modeste réfection. de la paresse, Contre la paresse ou la torpeur, dans toutes les nécessités, nous éprouverons une certaine commisération intérieure, de la fidélité et de la bonne volonté ; et nous serons intrépides et vigilants, prêts à toutes les œuvres qui réclament notre action et notre concours ; et cela, avec la sage modération et la discrétion qu'exigent nos forces et la droite raison. de la luxure. Contre la luxure, enfin, nous éviterons et nous fuirons les fréquentations déshonnêtes, et les stimulants de la passion ; intérieurement nous éloignerons les fantômes impurs et les images déshonnêtes ; de peur de nous y arrêter, et de nous y complaire avec joie et délectation ; il se fera ainsi que nulle image ne se gravera en nous, et que nous ne contracterons aucune souillure naturelle. Comme nous imprimons le Christ en nous.


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Message  Monique Sam 30 Déc 2023, 8:34 am

Mais nous nous convertirons intérieurement au Seigneur, et en Notre-Seigneur Jésus-Christ ; nous considérerons sa passion, sa mort, et les très larges effusions de son sang pour nous, en vertu de son amour. Et, nous nous exercerons en ces choses, nous imprimerons leur image dans nos cœurs, dans nos âmes, dans nos corps et dans toute notre nature ; comme le sceau est imprimé dans la cire.

Mais alors, le Christ nous entraînera avec lui dans la vie sublime, où nous sommes unis à Dieu, et où notre âme pure et chaste adhère, par amour, au St-Esprit, et demeure en lui, où coulent les sources de miel de la rosée céleste et de toute grâce ; et, les ayant goûtées, la chair et le sang, tout ce qui est du monde, paraît insipide. Et tant que notre vie sensible est élevée et unie à l'esprit, où nous honorons Dieu et nous le recherchons intentionnellement et amoureusement, aussi longtemps nous sommes chastes, purs et innocents, de corps et d'âme.

Mais, quand derechef nous revenons vers les choses inférieures, et nous nous servons des sens, le goût doit être préservé du vice de la gourmandise ; le corps et l'âme, de la torpeur et de la paresse ; et la nature, des penchants obscènes et libidineux.

Eviter les mauvaise fréquentations Il faut aussi éviter la société déshonnête, comme celle de ceux qui s'abandonnent aux mensonges, aux exécrations, aux malédictions ; qui aiment jurer et vomir le blasphème contre Dieu ; qui sont impurs et obscènes, soit en paroles, soit en actions ; et qu'il faut fuir comme de mauvais esprits. Il faut aussi préserver et garder ses yeux et ses oreilles ; de peur de voir ou d'entendre des choses qu'il est défendu de faire.


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Message  Monique Dim 31 Déc 2023, 8:17 am

Que chacun s'efforce de se conserver pur ; qu'il soit librement avec lui-même qu'il fuie le changement et la multitude qu'il honore les temples saints ; et qu'il exerce de ses mains, les bonnes œuvres ; qu'il exècre et qu'il déteste la paresse ; qu'il évite les trop grandes commodités, et se considère comme n'étant rien.

Qu'il aime la vérité et la vie ; et bien qu'il se sente chaste, Luc 1 qu'il fuie cependant les occasions de pécher : Jean 3 qu'il aime les œuvres de pénitence et le travail ; Marc 6 qu'il considère le précurseur du Seigneur, Jean-Baptiste, qui, bien qu'il fût sanctifié avant sa naissance, cependant, dès sa tendre jeunesse, fuyant son père et sa mère et abandonnant les honneurs et les richesses du monde, la foule des cités et les occasions de pécher, se retira dans les antres du désert.

Et cependant il était innocent et d'une pureté angélique, et il honora et embrassa la vérité soit dans sa vie, soit en l'enseignant aux autres par la parole ; et enfin, pour la cause de la justice, il fut livré à la mort ; et il est exalté et glorifié pour une sainteté de vie bien au-dessus de toute autre.

- Qu'il considère aussi les Pères qui demeuraient jadis dans le désert d'Égypte, afin d'abandonner le monde, de crucifier et d'affliger leur chair et leur nature, en résistant aux vices, en faisant pénitence, en s'abstenant pour supporter la faim et la soif, et en se privant de tout ce dont ils pouvaient se passer.

Ensuite, qu'il rappelle à sa mémoire le souvenir de la sentence et du jugement porté par le Seigneur contre le riche, revêtu de pourpre et de fin lin, et faisant chaque jour de splendides festins, sans jamais rien donner aux pauvres, et qui étant parti de chez les vivants, fut enseveli dans l'enfer, où il brûle dans les tourments des flammes du Tartare, et, bien qu'il le demande instamment, il ne peut obtenir même une goutte d'eau, pour rafraîchir sa langue brûlante. Mais au contraire, le mendiant Lazare qui, tourmenté de la faim et de la soif et plein d'ulcères, gisait à la porte de ce riche, demandant que les miettes qui tombaient de sa table lui fussent données, sans toutefois l'obtenir, après sa mort, fut porté par les anges dans le sein d'Abraham, où sont les joies immenses sans mélange de douleur, et une vie éternelle que la mort ne peut plus atteindre.


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Message  Monique Lun 01 Jan 2024, 8:21 am

CHAPITRE IV

DU QUATRIÈME DEGRÉ DE L'AMOUR, A SAVOIR :

DE L'HUMILITÉ.


L'humilité semblable à une fontaine.

Ensuite, le plus proche degré dans notre échelle céleste, est la véritable humilité, qui est, dans l'ordre spirituel, l'abaissement de soi à la dernière place, et par laquelle (humilité) nous vivons dans la paix véritable, Dieu étant avec nous et nous avec Dieu : La source de l'humilité. Elle est elle-même, en effet, le fondement vital de toute sainteté ; et nous la comparons à la fontaine qui coule des quatre sources de l'éternelle vie et de toutes les vertus, parmi lesquelles l'obéissance occupe la première place, la douceur la seconde, la patience la troisième, le renoncement à la volonté propre, la quatrième.

La première source ou le premier fruit qui provient de l'humilité ou d'un fonds humble, comme nous l'avons dit, est l'obéissance. Qu'exige l'obéissance Elle exige de nous, que nous nous méprisions et que nous nous soumettions à Dieu, à ses préceptes, et à toutes les créatures ; de telle sorte que, tant dans le ciel que sur la terre, nous choisissions la dernière place et la plus mauvaise ; et que nous n'osions nous comparer à personne, en vertu et en sainteté de vie ; et que nous désirions d'être foulés aux pieds de la puissance de Dieu, comme un socle vil ; et que nous ayons des oreilles soumises et humbles, pour percevoir la vérité et la vie, de la part de la divine sagesse ; et des mains promptes et allègres pour accomplir la très agréable volonté de Dieu.

Qu'est ce que la très douce volonté de Dieu. Mais cette très douce volonté de Dieu consiste en ce qu'ayant répudié et méprisé la sagesse du monde, 2 cor. 8 nous suivions et nous  imitions le Christ qui est la sagesse de Dieu. Lequel, comme il était riche, se fit pauvre, afin de nous enrichir par sa pauvreté ; il devint serviteur des autres, afin que nous soyons les maîtres ; il mourut, afin que nous vivions. Or, il nous a marqué la manière dont nous devons vivre, lorsqu'il dit : Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il se méprise lui-même, qu'il porte chaque jour sa croix, et qu'il me suive : Luc. 9 Si quis vult venire post me, abneget semetipsum, et tollat crucem suam quotidie, et sequatur me. Et de nouveau : Si quelqu'un veut me servir, qu'il me suive ; et, où je suis, là doit être mon serviteur : Joan 12 Si quis mihi ministrat me sequatur et, ubi ego sum, illic et minister meus erit. Et il nous enseigne ailleurs, comme nous devons le suivre, en disant : Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur : Matth. 5 Discite a me quia mitis sum et humilis corde.


A suivre...
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Message  Monique Mar 02 Jan 2024, 8:51 am

Or, être doux, posséder la douceur, c'est la seconde source des vertus, qui jaillit du fonds de l'humilité. Bienheureux les doux, parce qu'ils posséderont pacifiquement la terre, c'est-à-dire, le corps et l'âme. Car, l'esprit du Seigneur repose sur celui qui est doux et humble. Et, dès que notre esprit s'élève et s'unit à l'esprit de Dieu, le joug du Christ nous parait suave et léger, et nous portons son fardeau facilement et aisément. Car son amour n'est pas laborieux. Et plus nous aimons, plus le fardeau que nous portons est léger ; puisque nous portons l'amour, et que l'amour nous porte et nous élève au-delà de tous les cieux, jusqu'au bien-aimé Ps. 118. Car l'esprit qui aime, s'envole où il veut, tous les cieux lui étant ouverts ; et il a toujours son âme dans ses mains ; et il la conduit partout où il veut. Et enfin il trouve en lui le trésor de son âme, à savoir, le Christ, qui est sa seule affection et son unique amour. Si donc, ô homme chrétien, le Christ vit en toi et toi dans le Christ, suis-je dans ta vie, tes paroles, tes actions, et les afflictions que tu dois supporter:

Celui qui aime
Fait tout sans peine ;
Ou bien, la peine
Il l'aime

ST-AUGUSTIN.

Sois bon, doux, clément, miséricordieux et pieux, envers tous et chacun de ceux qui ont besoin de toi. N'aie de haine pour personne, ne jalouse personne, ne méprise personne, n'accable personne par des paroles dures et cruelles, et pardonne du fond de l'âme. Ne confonds personne ; et, ni par parole, ni par action, ni par signe, ni par quelque geste que ce soit, garde-toi de mépriser personne et de le couvrir d'ignominie. Ne sois ni acerbe, ni sévère, ni morose, mais de mœurs sages, d'un visage gai et serein. Ecoute librement, et apprends de quiconque, ce qui est nécessaire à ton instruction. N'aie de mauvais soupçons sur personne, ne te défie de personne, et ne juge pas témérairement les choses cachées.  N'aie  de différend avec quiconque l'emporte sur toi par la sagesse. Embrasse la douceur de l'agneau, qui ne s'irrite même pas lorsqu'on le livre à la mort. Sois soumis et obéissant, et tout ce que les autres te font, supporte-le en silence.


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Message  Monique Mer 03 Jan 2024, 8:16 am

La patience

   Or, de cette douceur de l'âme, coule la troisième source, qui est la patience. Mais la patience consiste à supporter librement l'adversité, sans refus ni murmure. Utilité des afflictions. L'affliction et la souffrance sont les messagères de Dieu, par lesquelles il a coutume de nous visiter ; lorsque nous les recevons avec un esprit joyeux, le Seigneur lui-même vient avec elles.

   Il le lui affirme à lui-même par le Prophète : Je suis avec lui, dit-il, je l'arracherai de la tribulation et je le glorifierai : 90- 15 Cum ipso sum inquit in tribulatione, eripiam eum et glorificabo eum. Quelle est la robe nuptiale du Christ. Car la souffrance, patiente du Seigneur Jésus fut la robe nuptiale qu'il revêtit, lorsqu'il épousa la sainte Eglise sur l'autel de la croix ; et il revêtit de la même robe (d'innocence) toute sa famille, qui le suivit depuis le commencement du monde. Car, tous les élus souffrirent librement les afflictions, lorsqu'ils virent que le Christ, la sagesse de Dieu, avait choisi la vie humble, vile, méprisée, dure et cruelle. Et pour cela, tous les ordres religieux et monastiques furent fondés et institués : (bien que ceux qui aujourd'hui mènent la vie monastique, méprisant la vie du Christ et sa robe nuptiale, imitent, non certes tous, mais une grande partie, le monde, autant qu'ils le peuvent, dans les soins du corps et dans leurs vêtements).

Comment les vices dominent aujourd'hui dans les monastères. Car l'orgueil, la vaine complaisance, de même l'avarice, l'envie, la gourmandise, la luxure, la paresse, et tous les genres de maux, ne dominent pas moins aujourd'hui, dans beaucoup de monastères et d'ordres religieux, que dans le monde. J'appelle monde, ceux qui vivent dans les péchés mortels. C'est pourquoi, soyez honteux et rougissez maintenant, vous qui êtes voués au service de Dieu, et qui, ayant oublié vos règles et vos vœux, vivez une vie qui ne diffère nullement de celle de la bête, et servez l'esprit du mal infâme, qui vous donnera la même récompense que lui-même a méritée pour ses crimes.

 Luc 6-40 Car, le disciple n'est pas au-dessus du maître. Et celui-ci reconnaît bien ses disciples ; et ils habiteront avec lui dans le feu du Tartare, où il y aura les pleurs des yeux et les grincements de dents, et où les misères éternelles n'auront jamais de fin. Mais, ceux que le Christ aura revêtus de lui-même et de ses dons, demeureront sans fin, avec lui, dans la gloire de son Père. Sois donc doux et patient, tu le dois à la passion du Seigneur. Si tu veux être exalté, il est nécessaire que tu souffres : la Vérité elle-même t'enseignera cela.


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Message  Monique Jeu 04 Jan 2024, 7:51 am

Renoncement à la volonté propre.

   De là, la quatrième et dernière source de la vie humble, est l'abnégation de la volonté propre et de toute propriété ; et cette source coule de la souffrance endurée avec patience. C'est pourquoi, lorsque l'homme humble est touché intérieurement, ému, consumé et entraîné ou ravi en l'esprit de Dieu, il prend des forces, et renonce à sa volonté propre ; se livre et s'offre entièrement de ses mains à Dieu ; Quel est le fondement de l'humilité. et ainsi il a, avec Dieu, une seule volonté ; et sa volonté se change, en quelque sorte, en une volonté et une liberté divine ; et il ne peut plus désormais vouloir autre chose, que ce que Dieu veut :

ce qui est le fonds même de l'humilité. Car, quand Dieu nous touche par sa grâce, de telle sorte que nous nous renonçons nous-mêmes, que nous répudions notre volonté propre, et que nous l'abandonnons pour faire la très agréable volonté de Dieu :

alors, la volonté de Dieu est la nôtre. Et, parce que la volonté de Dieu est libre, ou plutôt la liberté elle-même, l'esprit de crainte servile nous étant enlevé, qu'elle vienne de nous-mêmes, ou de toute frayeur et de toute crainte qui puisse nous attrister et nous accabler, pour le temps ou l'éternité, elle nous rend libres et dispos ; et elle nous communique l'esprit des fils d'adoption ou des élus de Dieu, par lequel, ne faisant qu'un avec le fils, nous crions :

Rom. 8-15 (Abba,) notre Père, et l'esprit même du fils rend témoignage à notre esprit que nous sommes les fils de Dieu, cohéritiers avec le fils dans le royaume du Père, où nous nous voyons élevés et exaltés dans la sublimité de Dieu, mais humbles et rabaissés en nous-mêmes ; et dans l'union avec Dieu, pleins de grâce et des dons divins. Et là, la suprême liberté et l'extrême humilité s'unissent dans une seule personne. Quant aux exercices qui sont propres à l'humilité et à la sublimité, ceux qui leur sont étrangers n'en ont pas la science et la sagesse.


A suivre...
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Message  Monique Ven 05 Jan 2024, 8:03 am

Celui qui est vraiment humble est un vase d'élection.

Celui qui est vraiment humble, est un vase d'élection pour Dieu, plein et débordant de tous les dons : quiconque lui demandera avec foi, en obtiendra tout ce qu'il désire et tout ce dont il a besoin. Il faut fuir les hypocrites. Mais il faut prendre garde à l'espèce de simulateurs, qui pensent être quelque chose, lorsque, en vérité, ils ne sont que des ballons gonflés de vent, qui, si on les presse, rendent un son imperceptible et peu agréable.

Ainsi eux mêmes, comme ils sont orgueilleux et dissimulés et qu'ils se sont persuadés être des saints, dès qu'ils sont affligés ou opprimés ils se brisent et ils éclatent : car ils ne peuvent supporter, et ils ne souffrent pas d'être réprimandés et instruits.

En effet, ils sont mauvais et durs, et ils méprisent et dédaignent les autres. Ils ne se soumettent à personne, mais ils se préfèrent à tous ceux qui leur sont comparés. Et il sera permis de dire d'eux, qu'ils sont faux et dissimulés, toujours immortifiés intérieurement, et livrés à leur volonté propre.

Sois donc humble, ô homme, obéissant, doux et d'une volonté résignée ; et tu seras vainqueur dans le jeu de l'amour. Considère aussi ce qui est nécessaire à ton salut ; car, bien que tu sois aidé du secours divin, et que peut-être tu l'aies emporté en esprit, par les vertus, sur les vices et tous les péchés ; cependant, vivent encore la nature et les sens, toujours portés vers les vices et les fautes, contre lesquels il faut lutter et combattre, tant que le corps ne sera pas glorieux mais mortel.


A suivre...
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Message  Monique Dim 07 Jan 2024, 8:15 am

CHAPITRE V

DU CINQUIÈME DEGRÉ DE L'AMOUR, QUI EST :

L'ATTENTE ET LE DÉSIR DE L'HONNEUR DE DIEU.


******


Quelle est la noblesse de toutes les vertus et des bonnes oeuvres.

   Vient ensuite le cinquième degré dans l'échelle de l'amour spirituel, qui est l'excellence ou la noblesse de toutes les vertus, et de tous les actes ou de toutes les oeuvres bonnes. Mais avoir la noblesse des vertus et de toutes les bonnes actions, c'est désirer l'honneur de Dieu au-dessus de toutes choses. Cette vertu, la première de toutes, s'exerce dans les cieux par les Anges ; et sur la terre dans les entrailles maternelles (de l'Eglise), par l'âme du Christ ; et c'est elle que nous devons offrir et donner à Dieu, si nous voulons lui plaire. Elle est le fondement et l'origine de toute sainteté ; et où elle fait défaut, il n'y a rien de bon.

Désirer l'honneur de Dieu et le rechercher amoureusement et intentionnellement, c'est la vie éternelle, et le premier et le principal sacrifice pour lequel nous soyons requis par Dieu.

Mais celui qui se complait en lui-même, désire et recherche son propre honneur, celui-là ne peut plaire à Dieu. Car, lorsque Dieu nous comble de ses dons, il se complait en lui-même, il agit selon sa bonté ; et nous, lorsqu'ayant reçu de lui des dons, nous le payons de retour, en honorant les vertus pour son honneur, nous lui sommes agréables, parce que nous lui sommes soumis.


A suivre...


Dernière édition par Monique le Lun 08 Jan 2024, 2:25 pm, édité 1 fois
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Message  Monique Lun 08 Jan 2024, 8:23 am

Quelle que soit d'ailleurs notre manière ou notre règle de vie, quoique notre vie paraisse excellente et nos oeuvres sublimes, si nous n'envisageons que notre propre honneur et non celui de Dieu, nous nous trompons grandement, car il nous manque la charité. En effet, dès que, de notre fonds d'humilité nous désirons, de corps et d'âme, l'honneur de Dieu de toutes nos forces, et que notre intention s'y porte : c'est la charité qui est la racine et la source de toutes les vertus et de toute sainteté. Racine de tous les vices. Mais celui qui néglige l'honneur de Dieu et n'en a cure, ne s'occupant que du sien, celui-là est l'esclave du vice de l'orgueil, qui est la racine de tous
les vices, de toute improbité et de toute malice. Lorsque donc l'esprit de Dieu touche le cœur humble, il le pénètre de sa grâce, et il exige cette ressemblance de lui qui est obtenue par les vertus ; et, au-dessus de toutes les vertus, l'unité avec lui ou l'union de charité. Alors, l'Ame vivante (vigoureuse) et le cœur aimant se réjouit à cette exaltation, bien qu'il ignore comment satisfaire à cette vocation ou à cette exaltation, et payer la dette qui est exigée et réclamée par l'amour.

Quelle est la plus belle vertu. Et parce que cette même âme aimante comprend, que l'honneur et le respect dus à Dieu constituent la plus belle des vertus, et le chemin le plus court pour aller à Dieu, à cause de cela, elle choisit, et prend comme exercice constant, au-dessus de toutes les bonnes oeuvres et de toutes les vertus, la manifestation de l'honneur et de la révérence dus à Dieu, se proposant d'y persévérer sans fin : ce qui est certes la vie céleste, très agréable à Dieu. Ce qui nous excite à l'honneur de Dieu. Si toutefois, pour l'exaltation de Dieu et la satisfaction de notre âme vigoureuse, non seulement toutes nos forces, mais encore le cœur, les sens et tout ce qui vit dans l'homme, se réjouit : alors toutes les forces de l'âme, dis-je, s'épanouissent, toutes les vertus s'égaient, et le sang s'échauffe par le désir de réaliser l'honneur de Dieu.  


A suivre...
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Message  Monique Mar 09 Jan 2024, 8:21 am

Que le lecteur considère les raisons que je lui donne, pour lesquelles Dieu doit être honoré et loué par nous. Lorsque Dieu se manifeste lui-même, par la lumière infuse, à notre regard intellectuel, il manifeste sa puissance par des images, comme dans un miroir où les formes, les ressemblances, et les similitudes de Dieu reluisent et apparaissent pour se faire connaître.

Mais sa substance, telle qu'elle est, nous ne pouvons la voir que par lui-même, ce qui est au-dessus de nous et au-dessus de tous les exercices des vertus. Et, pour ce motif, nous devons certes nous exercer librement à contempler Dieu dans ses formes, ses images et ses divines ressemblances ; afin qu'il nous élève et nous entraîne au-dessus de nous-mêmes, dans une certaine unité et union avec lui, où il n'y a plus alors de similitudes.

Or, dans ce même miroir qui est nôtre, sous des formes, des images et des similitudes, nous contemplons Dieu (qui est) la grandeur, la hauteur, la puissance, la force, la sagesse, la vérité, la justice, la clémence, la piété, l'opulence, la bonté, la miséricorde, la fidélité, l'inépuisable amour, notre vie et notre couronne, la gloire infinie et l'éternelle béatitude ; mais d'autres appellations de ce genre lui conviennent que nous ne pouvons suffire à énumérer. Dans ces considérations, la raison et l'intelligence sont saisies d'admiration et de stupeur; et notre amour s'émeut dans le désir de rendre à Dieu l'honneur et la louange, en raison de sa dignité.


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Message  Monique Mer 10 Jan 2024, 8:08 am

CHAPITRE VI

TROIS MODES D'EXERCICES SPIRITUELS ET SPÉCIALEMENT
DU PREMIER, DONT LES PARTIES SONT L'ADORATION,
L'HONNEUR ET L'AMOUR DE DIEU.


******


Mode 1 2 3

C'est pourquoi, comme nous le désirons, l'esprit du Seigneur nous enseigne trois modes d'exercices, par lesquels nous pouvons nous appliquer à la vénération et à la manifestation d'honneur que nous devons rendre à Dieu. Le premier de ces moyens nous unit à Dieu sans intermédiaire ; l'autre nous unit à la divine volonté, et cela par la grâce et nos bonnes oeuvres ; le troisième nous conserve dans notre union avec Dieu, et nous fait croître et augmenter en grâce, en vertus et en tous genres de sainteté. Qu'est-ce que l'Adoration de Dieu.

Le Premier mode comprend trois choses, qui nous unissent à Dieu, et qui sont l'adoration, l'honneur et l'amour. Le Second mode semblablement comprend trois choses, à savoir : le désir, la prière et la demande. Le Troisième mode également a trois parties ; à savoir : la louange, l'action de grâce et la bénédiction. Mais voyons d'abord ce que c'est qu'adorer Dieu : c'est, dans la foi chrétienne, avec un grand respect, considérer Dieu, au-dessus de la raison, en notre esprit, comme l'éternelle puissance, le créateur et le Seigneur du ciel et de la terre et de toutes créatures.

Et c'est la première partie du premier mode. Honorer Dieu qu'est-ce. L'autre, c'est honorer Dieu, c'est-à-dire se mépriser et s'oublier soi-même et toutes les créatures, et suivre Dieu avec une vénération et une révérence infinie ; et cela sans cesse, abstraction faite de toute autre considération. La Troisième (partie), c'est posséder et poursuivre Dieu intentionnellement et amoureusement, non pour quelque intérêt propre d'honneur, de béatitude, ou de toute autre chose, que lui-même peut satisfaire, mais pour l'unique et l'éternel honneur de lui-même. Et c'est la parfaite charité, par laquelle nous nous unissons et ne faisons qu'un avec Dieu, et nous restons et nous habitons en lui, et lui en nous.


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Message  Monique Jeu 11 Jan 2024, 8:02 am

CHAPITRE VII

D'UN AUTRE MODE (OU MÉTHODE) D'EXERCICES
SPIRITUELS QUI CONSISTE DANS LE DÉSIR,
L'ORAISON ET LA DEMANDE (OU REQUÊTE).


******


Du désir de la grâce.

De cette charité, un autre mode d'exercice spirituel procède, qui se compose de trois parties, à savoir l'attrait ou le désir, l'oraison et la demande. Le désir vient du cœur, l'oraison de la bouche, la requête de l'esprit. Car nous devons désirer la grâce et le secours de Dieu ; et cela avec une grande dévotion, pour son honneur et pour notre nécessité ; afin que, par eux, nous puissions le servir. Et ce désir s'embrasera dans notre âme par la faculté d'exercer, par attrait et par amour et de tous nos moyens, la gracieuse volonté de Dieu ; et de là provient l'oraison qui se fait du cœur et des lèvres.

Dieu doit être prié. Certes, il nous faut prier notre père céleste, de qui descend vers nous toute grâce excellente et tout don parfait : Jacques 1-17 omne datum optimum et omne donum perfectam, afin qu'il nous donne l'esprit de crainte chaste et filiale, pourque nous nous conduisions avec respect à son égard, et que nous rougissions et nous tremblions de l'offenser par le péché ; qu'il nous donne aussi l'esprit de piété, pour qu'en son nom, nous soyons avec une vertu et une probité véritables, doux, pieux, humbles, bons envers tous ceux qui ont besoin de nous.

Nous devons prier encore, afin de recevoir l'esprit de science, par lequel, devant lui et devant les hommes, nous marchions et nous soyons toujours honnêtes et véritables, de mœurs et de paroles, dans l'action, dans l'omission, dans la patience ; et bien réglés en toutes choses, afin, non seulement, de n'être un sujet de scandale pour personne, mais aussi de toutes manières, pour que les autres soient corrigés et provoqués à un état meilleur ; afin qu'en outre il nous accorde l'esprit de force, par lequel nous soyons vainqueurs de tous (nos ennemis) à savoir, le démon, le monde et notre propre chair ; et que, les ayant combattus, nous vivions en paix avec Dieu.


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Message  Monique Ven 12 Jan 2024, 7:46 am

Il nous faut aussi prier le Père des lumières et de toute vérité, qu'il infuse en nous l'esprit de conseil ; afin que, dotés de cet esprit, nous suivions le Christ au-delà de tous les cieux, qu'ayant méprisé le monde et foulé aux pieds tout ce qui est de soi, nous soyons les vrais disciples et les vrais imitateurs de Jésus-Christ notre Seigneur.

Pour cela, nous désirerons et nous supplierons Dieu, qu'il nous donne le véritable esprit d'intelligence ; afin que, notre raison étant illuminée, nous connaissions et nous comprenions toute la vérité qui nous est nécessaire dans le ciel et sur la terre. Enfin, nous devons prier notre Père céleste, et Jésus-Christ son Fils sempiternel et très cher, qu'il nous donne l'esprit de sagesse.

Et, l'ayant reçu, tout ce qui est caduc et temporaire nous paraîtra insipide et ennuyeux ; et nous verrons alors, nous goûterons, nous sentirons la suavité immense et inépuisable de Dieu ; et, en même temps, nous invoquerons et nous requerrons librement le Saint-Esprit Seigneur de toute grâce et de toute gloire, maître de tous les dons et de toute sainteté, tant dans le ciel que sur la terre, qu'il vienne en nous.

C'est là, l'autre mode par lequel nous devons agir sur notre Père céleste, par le désir, l'oraison et la requête, afin de lui devenir semblables et d'imiter le Christ son fils, et avec eux, de posséder sans fin, dans l'unité du Saint-Esprit, leur propre gloire.


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Message  Monique Sam 13 Jan 2024, 8:03 am

CHAPITRE VIII

DU TROISIÈME MODE DES EXERCICES SPIRITUELS ET DE SES PARTIES, A SAVOIR :
L'ACTION DE GRACE, LA LOUANGE, ET LA BÉNÉDICTION.


******


Or, le troisième mode pour nous perfectionner dans les Vertus et dans tous les ornements de la vie sainte, a également trois parties, à savoir, l'action de grâce envers Dieu, la louange et la bénédiction. Louanges et actions de grâce à Dieu. Rendons donc des louanges et des grâces à Dieu, car celui qui a créé le ciel et la terre et tout ce qu'ils renferment, nous a faits à son image et à sa ressemblance, et nous a donné l'empire de tout ce qui est dans le monde. Gen. 1.

Gen. 3. Et, bien qu'Adam notre premier père, selon la nature, ayant violé son précepte soit tombé dans le consentement du péché, et nous tous en même temps en lui, cependant notre Père éternel et tout-puissant a, par sa bonté et sa grâce, couvert et dissimulé nos péchés, nous ayant donné son Fils, qui reçut, pour le porter lui-même, le fardeau (de nos misères), nous traça lui-même, par sa vie, le chemin de la vérité, nous l'enseigna, et nous en fit la démonstration. Il nous servit également, en obéissant humblement jusqu'à la mort ; afin que nous vivions éternellement avec lui dans sa gloire. Philip, 2.

Certes, nous devons avec juste raison rendre grâces, et bénir notre père céleste et son fils très doux, en les adorant en esprit, de ce qu'ils ont accompli en notre nature, par amour, ces étonnantes merveilles. Mais nous bénirons et nous rendrons grâces à notre très aimable Seigneur Jésus-Christ qui est un avec le Père, de ce qu'il nous a donné et livré sa chair, son sang et sa vie excellente et glorieuse dans le très Auguste sacrement, dans lequel nous trouvons, plus abondamment que nous ne pourrions le désirer, la nourriture, le breuvage et la vie éternelle, et tout ce que nous pouvons ambitionner.


A suivre...
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