POÈMES
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POÈMES
Mes frères les oiseaux
« Mes frères les oiseaux, allons, faites silence.
« Voici venir le soir ; dormez, mes babillards ».
Mais les oiseaux, sans écouter la remontrance,
Emplissaient tous les nids de leurs propos bavards.
« Mes frères les oiseaux, la sainte obéissance
« Est bien douce vertu pour pauvres et richards.
« Qui sait la pratiquer fait preuve de vaillance.
« Devant les insoumis, Dieu voile ses regards. »
Ainsi parlait un soir de mai, François d'Assise,
Avant de se coucher sur son rude grabat
Couvert d'un peu de paille et sans pièce de drap . .
Et le calme régnait comme dans une église ;
Car les oiseaux du ciel, pour rester ses amis,
Avec le bon François s'étaient tous endormis.
(Jean Bruchesi - Coups d'ailes)
Roger Boivin- Nombre de messages : 13227
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: POÈMES
Noël ! Noël !
- Eh quoi ! mon cher Jésus, vous descendrez des cieux
Pour revêtir un corps, prendre notre nature ?
- Oui, j'aurai pour asile un temple merveilleux :
J'aurai le chaste sein de la Vierge très pure.
- Mais pour naître, ô Jésus, Vous le Fils du Très-Haut,
Vous n'aurez qu'une crèche en l'ombre d'une étable ?
- Oui, que m'importe, enfant ? J'aurai pour mon berceau
Les deux bras caressants de la Mère Admirable !
- Mais ce sera la nuit, dans la saison des froids,
Et vous serez sans feu, mon Jésus, et sans langes ?
- Je serai mieux encor que les enfants des rois,
Car j'aurai le manteau de la Reine des Anges.
- Mais vous serez dans l'ombre, ô mon Divin Amour.
Votre triste réduit n'aura pas de lumière ?
- La nuit me semblera plus claire que le jour,
Car j'aurai les rayons des beaux yeux de ma Mère !
- Mais qui donc chantera votre Nom, mon Jésus ?
Vous n'aurez plus du ciel la louange infinie.
- Pour m'endormir le soir avec des chants émus,
J'aurai la douce voix de ma Mère chérie.
- Mais vous regretterez le royaume éternel
Lorsque vous connaîtrez les laideurs de la terre.
- Enfant, je goûterai les délices du ciel,
Lorsque je dormirai sur le cœur de ma Mère !
(Millicent (pseudo d'Amélie Leclerc)
- FLOTS D'ENCENS - 1948)
Millicent était le pseudonyme d’Amélie Leclerc, née à Trois-Pistoles le 14 juin 1900. Initiée à la poésie pendant ses études chez les sœurs de Jésus-Marie, Millicent remporte le prix David en 1923 pour son recueil de poèmes intitulé Campanules (Québec, L’Action sociale, 1923, 122 p.). L’année suivante, elle entre chez les sœurs Adoratrices du Précieux-Sang sous le nom de sœur Marie-de-Loyola. Elle est décédée au monastère d’Ottawa le 10 septembre 1985.
Roger Boivin- Nombre de messages : 13227
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: POÈMES
La Maison Amie
Au cœur de chaque village
Il existe une maison,
Dont chacun connaît le nom
Depuis son bas âge.
C’est l’église au clocher fier
Qui lève un doigt vers la nue
Et dont la cloche ingénue
Chante dans les airs.
C’est la demeure bénie
Où l’on retrouve toujours
Les mêmes vitraux à jours
Qui percent l’ombre attiédie ;
Le même « Chemin de Croix »
Aux stations régulières
Et les mêmes saints de pierre
Alignés contre le bois ;
Les bancs en doubles rangées,
La lampe qui veille au chœur,
Les mêmes cierges en pleurs
Aux pieds d’une Vierge usée ;
La chaire basse, en avant,
Tout près de la table sainte ;
Le même chœur dont l’enceinte
Exhale un parfum d’encens.
C’est la maison familière
À tout cœur religieux
Et qui se souvient des cieux
Au milieu de sa misère.
C’est le temple du repos
Où l’hôte du tabernacle
Sait trouver par un miracle,
Un remède à tous nos maux.
Églises de nos villages,
Demeurez toujours debout
Vous le savez bien, sans vous
La terre ferait naufrage !
MILLICENT, Campanules, 1923.
Aujourd'hui, après le tsunami,
c'est le déluge de boue !
Roger Boivin- Nombre de messages : 13227
Date d'inscription : 15/02/2009
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