méditations interregnvm (traduction)

MÉDITATION SUR LA MORTIFICATION

I. Vous devez éloigner de vous, par la mortification, tout ce qui peut vous entraîner au péché mortel ; ce n'est pas un conseil, c'est un véritable précepte. Si vous vous exposez aux occasions d'offenser Dieu, vous y périrez. L'Evangile vous ordonne d'arracher l'oeil et la main qui vous scandalisent, c'est-à-dire d'écarter ce qui vous est cher, quand c'est pour vous une occasion d'offenser Dieu. Le faites-vous ?

II. Autant que tu le peux, abstiens-toi des plaisirs permis. Plus vous vous détacherez des consolations de la terre, plus vous goûterez les joies du ciel. Cette mortification t'empêchera de tomber dans le péché. Un moment de souffrance en cette vie me délivrera de longs jours de douleur au purgatoire : pourquoi donc aimerais-je mes aises au point de ne vouloir rien souffrir ? Soyez à la fois prêtres et victimes, persécuteurs et martyrs (Saint Eusèbe).

III. Quand même la mortification ne m'offrirait d'autre avantage que celui de me rendre semblable à mon Sauveur crucifié, ne suffirait-elle pas pour me la faire aimer ? Elle me fait souvenir de ce qu'il a souffert pour moi. Ô mon âme, où est l'amour que tu as pour Jésus ? Si tu l'aimes, il faut que tu lui ressembles ; si tu refuses de participer à ses souffrances, n'espère pas participer à sa gloire. Ai-je si peu d'amour pour toi, ô Dieu, qui m'as tant aimé, que je puisse vivre sans douleur en te voyant sur la croix ? Je ne puis être sans blessures quand je vous vois couvert de plaies (St Bonaventure).