Msgr Charles Adrien Maillard, P.D., (1873-1939) prêtre-artiste et ses chef-d'oeuvres

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Message  Roger Boivin Ven 12 Nov 2021, 1:01 pm



Msgr Charles Adrien Maillard, P.D.,

prêtre-artiste


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1873-1939


Biographie



En France

Information tirée du 4e chapitre, "Rapides développements et merveilleux progrès, 1915-1924", d'un manuscrit écrit par l'abbé Elie J. Auclair en 1930, docteur en théologie et en droit canonique de la Société Royale du Canada et de la Société Historique de Montréal.

« J'ai connu l'abbé Maillard, encore séminariste, à Lille en France en juin 1896. Je venais de terminer mes études à Rome et à Paris, et je me trouvais à Lille pour y visiter quelques amis du Canada. Le jeune abbé Maillard, étudiant en théologie aux même facultés de Lille, apprenant qu'un prêtre canadien était de passage, se fit présenter à moi. Nous eûmes une entrevue qui m'a laissé de bien charmants souvenirs. Il projetait à ce moment, de venir au Canada, avec l'autorisation de son évêque, Mgr d'Arras, et de se donner peut-être à Mgr Langevin, de Saint-Boniface.

Né à Montreuil-sur-mer, dans le Pas-de-Calais, au diocèse d'Arras, le 11 mars 1873, Charles Adrien Maillard avait, à cette époque 23 ans. Il suivit ses premières classes à Sainte-Austreberthe pendant une dizaine d'années, puis à Arras et à Lille, de 1891 à 1894. Son année de service militaire obligatoire faite, en 1894-1895, à Saint-Omer, au 8e de ligne, il terminait sa première année de théologie au Grand Seminaire d'Arras, et il avait reçu les ordres mineurs. Jules Maillard, son père, musicien distingué et journaliste réputé, directeur de la "Montreuilloise", une publication catholique et royaliste, était mort relativement jeune, à 48 ans, en décembre 1888. De même, sa mère, Clémence Didier-Willox, elle aussi d’une famille croyante et cultivée, était partie à 48 ans, pour un monde meilleur en octobre 1893. Son unique frère, Émile, d'un an plus vieux que lui, était décédé en 1892. Il n'avait plus au foyer familial que ses deux sœurs, l'une mariée, Marie et l'autre jeune fille, Jeanne, tous deux émigrées, avec son beau-frère, Louis Worms, instituteur, en avril 1896 à Winnipeg, au Manitoba au Canada.

Mme Maillard, la mère, était morte en offrant à Dieu ses souffrances et sa vie "pour le bonheur de ses enfants." M. Jules Maillard, le père, fervent catholique et royaliste, avait en mourant prononcé ces dernières pensées simples et significatives: "Tant que j'aurai une goutte de sang dans les veines, je travaillerai pour la cause de Dieu." Il était naturel que la vocation sacerdotale germât dans l'âme de Charles.


Mais Charles avait également un autre attrait. Il était né peintre. Dès ses jeunes années à Montreuil, à Sainte-Austreberthe, et durant ses études à Arras et à Lille, Charles ne cessa de crayonner et de dessiner. A Lille, il s'était cultivé à l'école d'un maître du pinceau, M. de Retz, élève lui-même du grand maître, Jules-Adolphe Breton, l'un des fondateurs du mouvement surréaliste en France. Peut-on être à la fois du sanctuaire et de l'école des arts? Le jeune Maillard le crut et il ne se trompa point.

D'autre le pensèrent pareillement, Monseigneur Deramcourt, directeur du séminaire d'Arras, l'encouragea dans cette voie, et aussi son chef militaire à Saint-Omer, le commandant Maginez. Celui-ci lui écrivit à sa sortie du service, en le remerciant de lui avoir peint le portrait de sa mère, les lignes que voici: "…Cher Monsieur l'abbé, pourquoi ne m'arrêterais-je pas sur ce souhait: Soyez prêtre-peintre, ne soyez peintre-prêtre!… Je prie Dieu et la Vierge de faire que vous soyez l'un de ces bons peintres religieux qui puisent leurs œuvres dans l'inspiration de leur foi chrétienne et qui, avant tout, cherchent, par la peinture, à faire un véritable bien au plus grand nombre d'âmes possible…" (le 8 octobre 1895). »

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Message  Roger Boivin Ven 12 Nov 2021, 1:27 pm



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Au Canada

Une fois émigré au Canada, d'abord assistant-secrétaire de Mgr Langevin, puis étudiant au grand séminaire d'Ottawa, il ne délaissa pas son pinceau. Cela le mit en mesure de cultiver davantage son beau talent et de subvenir matériellement à son propre avancement et à l'éducation de sa plus jeune sœur. Après ses deux années passées à l'archevêché de Saint-Boniface et ses trois années de théologie au grand séminaire d'Ottawa, l'abbé Maillard fut ordonné prêtre le 19 mai 1901, par Mgr Langevin, à Saint-Nobert, Manitoba, chez le vénéré Mgr Ritchot dont il resta le vicaire pendant un an. En avril 1902, il devint curé de Saint-Lazare, paroisse située au confluent des rivières Assiniboia et Qu'Appelle. Trois ans plus tard, en 1905, il passait à la cure de Wolseley, Saskatchewan. C'est là qu'il était en novembre 1911, quand Mgr Olivier-Elzéar Mathieu prit son siège épiscopal à Régina. Membre du conseil diocésain de Mgr Mathieu en 1911, il fut aussi vicaire forain en 1920. En 1912, pendant qu'il était encore curé à Wolseley, l'abbé Maillard fit un premier voyage en France et à Rome avec Mgr Mathieu. Il se servit de cette occasion pour visiter les célèbres basiliques et les dévots sanctuaires de la ville des papes. Après avoir été en audience par le Pape Pie X et avoir satisfait sa piété, il ne se priva pas de faire de longues stations dans les superbes musées romains. Il est certain que son pinceau, déjà habile, a profité de son séjour à Rome et de ses observations. Revenu à Wolseley, il continua à peindre, tout en exerçant avec zèle son ministère pastoral.

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Message  Roger Boivin Ven 12 Nov 2021, 1:30 pm




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À Gravelbourg

À l'été de 1917, quand M. le curé Magnan demanda d’être relevé de son poste à Gravelbourg, M. le curé Maillard fut appelé à lui succéder. Le 11 septembre, il faisait une première visite à sa nouvelle paroisse, et le 7 octobre, il en prenait définitivement possession. Le nouveau curé, aussitôt arrivé, entreprit de faire sa visite de paroisse. Partout, les braves colons, si bien formés à l'esprit catholique par le curé Magnan, accueillirent avec un respect tout filial leur nouveau pasteur. La visite terminée, le curé Maillard convoqua une assemblée de tous ses paroissiens dans la salle Saint-Jean-Baptiste. Aimable et engageant, beau parleur et insinuant, M. le curé proposa lui-même de donner tout simplement le soubassement à Mgr Mathieu, qui s'en servirait pour la fondation du collège, et de bâtir une grande et belle église à l'extrémité de la rue principale de la ville, là où elle est aujourd'hui. Sa proposition fut acceptée à l'unanimité. Au lendemain de la Fête des Rois en 1918, M. le curé Maillard partait pour l'Est pour effectuer des emprunts et pour choisir un architecte. Ce fut M. l'architecte J.-E. Fortin, de Montréal, qui fut chargé de tracer les plans de construction de la future église (Co-Cathédrale) et de diriger les travaux à exécuter. M. le curé Maillard dû monter une campagne de souscription pour défrayer les coûts de travaux de l'église à construire et il voyait, en plus, en collaboration avec M. l'architecte Fortin à l'élaboration des plans du futur temple de Dieu et aussi du futur presbytère (ancien évêché). Les travaux de construction commencèrent au mois de juin 1918 et furent achevés à l'automne de 1919, et le 5 novembre de cette année-là, le regretté Mgr Mathieu en présida la cérémonie de bénédiction. Le presbytère fut commencé en mai 1919 et terminé en octobre de cette même année.

Au cours du mois de novembre 1918, des catholiques et non-catholiques se rappelèrent la grande charité manifestée par l'abbé Maillard au temps de l'influenza, lorsque la salle paroissiale fut convertie en hôpital d'urgence. Elle fut ensuite désinfectée, nettoyée et transformée en église provisoire qui logeait près de 450 fidèles.

Le curé Maillard veillait aux intérêts spirituels du troupeau confié à son soin et en plus, pendant ses heures de loisirs travaillait à la décoration picturale de sa belle église constatait que : "Je n'avais pas eu le temps de toucher un pinceau depuis mon arrivée à Gravelbourg." En avril 1921, il commença ses travaux de décoration du sanctuaire et son travail se poursuivit jusqu’à 1931 losqu’il eut terminé l’église entière.

En 1925, le curé Maillard et plusieurs prêtres eurent l`honneur et l'avantage d'accompagner Mgr Mathieu en voyage à la ville éternelle (Rome). Ils eurent la joie d'assister à la canonisation de Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus (17 mai), puis à celle du Saint Curé d'Ars (31 mai) et à la béatification des héroïques Martyrs Jésuites du XVIIème siècle au Canada (21 juin). Ils eurent également le bonheur et la consolation d'être admis en audience auprès du Saint-Père Pie XI. Encore une autre fois, M. l'abbé Maillard visita les sanctuaires et les musées de Rome pour s'inspirer et de ceux-çi fortifier ses conceptions artistiques. De tous les sanctuaires qu'il avait visités, le zélé curé rapporta des bénédictions et des souvenirs à sa paroisse et à sa famille, à son collège, à son couvent, aux présidents ou présidentes d'associations et à ses nombreux amis.

En juin 1926, la paroisse que le curé Maillard dirigeait depuis déjà huit ans et ses florissantes institutions voulurent célébrer les noces d'argent de leur digne pasteur. Nombre de fêtes furent célébrées à l'église, au Collège, au Couvent. Dans toutes les institutions de la paroisse, il y eu une série de célébrations diverses et de nombreux discours présentés à l'estimé jubilaire.

Durant tous ces évènements, la décoration à l'intérieur de son église se continuait. Les grands tableaux du sanctuaire faisaient l'admiration de tous. Bientôt, on retrouvait anges et symboles expressifs sur la voûte de son superbe temple.

Avant de mourir, Mgr Olivier-Elzéar Mathieu, vénéré prélat, avait obtenu du Saint-Père Pie IX un grand honneur et une grande faveur pour Gravelbourg et son distingué et zélé curé. Le 23 octobre 1929, (trois jour avant la mort de Mgr Mathieu) le pape, avait bien voulu élever M. le curé Maillard à la dignité de prélat de sa maison pontificale, et c'est le jour même des funérailles de Mgr Mathieu, à Régina, le 30 octobre de cette année même, que le curé de Gravelbourg apprit, de la bouche de Son Excellence Mgr Cassulo, délégué apostolique, qu'il avait droit au titre de Monsignor.

Le 17 février 1930, on apprit qu’un nouveau diocèse serait créé et que la ville de Gravelbourg serait élevée au rang de ville épiscopale. Le décret du Saint Siège exigeant ce nouveau diocèse avec sa propre entité à part de celui de Régina, fut prononcé le 31 janvier 1930. Msgr Maillard, P.D., ressentit une profonde jouissance de voir transformer son église en cathédrale et accueillit chaudement le premier évêque du diocèse de Gravelbourg, Mgr J.M.R. Villeneuve, le 17 septembre 1930. Quelques jours après, Mgr Villeneuve nomma Msgr Maillard, P.D., un des ses consulteurs diocésains et à partir du 1er janvier 1931, il fut son curé d'office.

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Message  Roger Boivin Ven 12 Nov 2021, 1:33 pm



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Son repos

En juillet 1934, à cause d'une faiblesse du cœur et d'une fatigue profonde et constante, Msgr Maillard décida de s'éloigner de sa paroisse pour prendre un repos prolongé auprès de sa sœur qui vivait dans la province de Québec. Mgr Melanson, deuxième évêque de Gravelbourg, le remplaça comme curé titulaire durant son absence. Toujours en correspondance avec Mgr Melanson, Msgr Maillard lui écrivit, le 12 novembre 1934: "Cher Monseigneur…Souvent mon esprit se reporte à Gravelbourg où j'ai laissé une partie de mon cœur. Je vous vois, là, pris par toutes sortes de sources et de travaux et parfois, je me reproche de n'avoir pas eu le courage de rester au poste, pour vous aider. Vous savez bien que si mon pauvre corps malade répondait aux désirs de mon âme, je ne songerais pas à rester si éloigné des œuvres qui m'ont tant absorbé pendant 16 ans…Vous serez heureux d'apprendre que mes pinceaux ne resteront pas dans leur boîte cet hiver. Mgr Langlois a trouvé mon Chemin de Croix tout à fait de son goût et m'a tout dernièrement demandé de recopier celui de Gravelbourg pour sa nouvelle Cathédrale de Valleyfield…"

Dans un extrait d'une autre lettre écrite par Msgr Maillard à Mgr Melanson, le 24 avril 1935, en provenence de Québec, on retrouves les paroles de celui-ci qui suivent: "Cher Monseigneur…Mon cœur est triste et angoissé à la pensée que je vais abandonner une paroisse pour laquelle, alors que ma santé était bonne, j'ai donné le meilleur de ma vie avec des intentions très droites qui nous ont valu la division du Diocèse et la nomination d'un Evêque…"

Après plus d’un an d'absence de sa paroisse, Msgr Maillard écrivit une autre lettre disant qu'il n'a pas encore reprit ses forces pour retourner à Gravelbourg. Le 17 décembre 1935 de Saint Lambert, il écrit: "Cher Monseigneur …Ma santé est un peu meilleure que l'année dernière, mais je ne me sens guère encore le courage de reprendre un ministère actif dans l'Ouest…"

Le 31 octobre 1937, après une absence de trois ans et demi, Msgr Maillard, P.D., reprit charge de cette Paroisse comme curé d'office, mais dû la quitter de nouveau en août de l'année suivante. Il est décédé à Montréal le 14 février 1939. Lors de ses funérailles du 21 février, la Cathédrale de Gravelbourg fut remplie par le clergé diocésain ainsi que ses fidèles et de gens venus de toutes parts pour payer un dernier hommage et offrir une prière pour Msgr Maillard. Il fut inhumé au cimetière de Gravelbourg, près de deux de ses chers confrères, les abbés Gravel et Magnan, et avec ses chers paroissiens.

Msgr Charles Maillard a fait de belles œuvres à Gravelbourg, il bâtit une superbe église et s'occupa de la décorer de son pinceau d'artiste, il participa à la fondation du Collège, du Monastère du Précieux Sang, de l'Hôpital St-Joseph et du diocèse de Gravelbourg. "Mais je crois bien, ce que l'abbé Auclair écrivit, que son plus beau titre de gloire sera celui d'avoir travaillé, de concert avec son archevêque, Mgr Mathieu, et son illustre ami, le regretté Père Gravel, à la grande cause de l'éducation catholique et française."

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Message  Roger Boivin Ven 12 Nov 2021, 1:34 pm



Vicaires de Msgr Maillard

Pour aider le curé Maillard avec ses énormes responsabilités de la paroisse, Mgr Mathieu, au commencement de 1918, nomma plusieurs vicaires:

1)Ce fut d'abord l'abbé Albert Turgeon qui arriva à la fin de janvier 1918.

2)En janvier 1919, c'est M. l'abbé Laux, originaire de Luxembourg, qui devint l'assistant du curé Maillard.

3)L'abbé Philippe Jérome assume cette tâche en avril 1924.

4)L'abbé Adélard Leclaire remplit les fonctions de vicaire auprès du curé Maillard en août 1924.

5)L'abbé Louis Lussier en septembre 1926.

6)L'abbé Jean Denis en mai 1928.

7)L'abbé Maurice St-Cyr en 1930.

8)L'abbé Philippe Jérome encore une autre fois en 1932.

9)L'abbé James Branch, fut vicaire de 1933 à 1935 et assuma plus tard la fonction d'administrateur de la paroisse-cathédrale.

10)L'abbé René Bérubé devint vicaire en 1935 et assuma cette position jusqu'en 1941.


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Message  Roger Boivin Ven 12 Nov 2021, 1:40 pm



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L'œuvre de Msgr Charles Adrien Maillard, P.D.

L’œuvre de la décoration intérieure de cette église du curé Maillard en personne est bien ce qui donne un cachet unique. Dans son œuvre on retrouve la somme de l'enseignement catholique, bien que nécessairement condensée, qui nous est là proposée. Parce que chez ce prêtre-artiste, la foi domine le talent, il a pu rassembler l’ensemble de nos croyances en des tableaux qui sont expressifs et vrais. Sa composition se divise en deux parties, celle du sanctuaire qui traite du dogme et celle de la nef qui traite de la morale. Sous son habile pinceau, Msgr a pu peindre, sur les murs et sur la voûte de la Cathédrale de Gravelbourg, des scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament. Un mélange d’influence du théologien et celle de l’artiste avec une belle maîtrise. L'église de Gravelbourg était vraiment digne de devenir une cathédrale. Msgr Maillard consacra dix ans de sa vie (de 1921 à 1931) à la décoration intérieure de son église.

Msgr Maillard, un grand artiste, su dès sa jeunesse se livrer à l'étude de cet art. S'il est d'abord prêtre, il est aussi un artiste qui n'a jamais complètement délaissé son art. Durant sa vie, il peint souvent des portraits et de nombreux tableaux; deux grandes toiles, par exemple, pour la Cathédrale de Saint-Boniface, une représentation de la "Résurrection de Lazare" et du "Crucifiement" pour sa première église paroissiale de Saint-Lazare, une décoration du sanctuaire à Wolseley, un "Saint Ignace" et un "Saint François-Xavier" pour Willow Bunch , un "Couronnement de Marie" à la Cathédrale de Régina, un "Chemin de Croix" à la Cathédrale de Valleyfield et plusieurs autres tableaux à Saint-Nobert, au monastère des Pères Oblats à Chambly, à Qu'Appelle, à Richelieu, à Saint-Lambert, à Salaberry, à Lachute et ailleurs.

Depuis son arrivée à Gravelbourg et pendant la construction de son église et les années qui suivirent, il avait dû, pris par d'autres soucis, laisser reposer ses pinceaux. Il les reprit pendant le printemps de 1921. Il s'était montré un véritable maître d'art en décorant son église. Dans son sanctuaire, dans ses nefs et dans sa voûte, les dessins, les travées et les cintres attendaient la main experte et le pinceau habile du curé. C'était un long travail, qui demandait certes du goût et du talent, mais aussi de la patience et du temps.

Au début, Msgr Maillard demanda la permission de faire quelques peintures mais petit à petit, il prit le goût de décorer de ses peintures de l’église en entier et c’est ainsi qu’il oeuvra pendant 10 ans. Toutes les peintures de Msgr Maillard ont été faites sur du linoléum. Il voulait de la toile mais c'était trop dispendieux. Msgr avait remarqué que le dos du linoléum avait la même texture que la toile et en plus c'était moins cher.

L'auteur de l'article du Leader Post de Régina décrivait (le 20 septembre 1924) comme suit la manière de travailler de Msgr le curé Maillard.

"D'ordinaire, ses œuvres picturales sont en plan dans sa tête des semaines et des mois à l'avance. Leur exécution à chacune exige plusieurs autres mois, car il lui faut choisir son sujet, en fixer les détails de composition et en tracer les esquisses avant de se mettre au tableau lui-même. Son studio est dans sa sacristie. Avec regret parle-t-il de la lumière, laquelle n'est pas celle qu'un artiste peut désirer. Il estime que ses fenêtres sont trop petites et que son équipement est trop limité. Mais il se contente de ce qu'il a. Quand il désir avoir un modèle, ce qui n'est pas fréquent, car il travaille presque toujours en se servant de manequins et de poupées, il a recours à l'un des fidèles de sa paroisse. C'est ainsi que l'une de ses jeunes filles a posé pour Sainte Philomène et quelques-uns de ses bons vieillards ont servi de modèles pour d'autres personnages. D'autres fois, il va chercher son sujet dans les illustrations des volumes de son importante bibliothèque sacerdotale. Les petites figurines ou poupées qu'il utilise dans ses compositions viennent de sa France natale. Chaque détails d'anatomie et de costume est parfait; les veines des mains délicates, les coutures dans les vêtements de cuir ou de tissu, les semelles des souliers. Quant à l'expression des figures, l'artiste s'en charge! Le chevalet du Père Maillard est de son invention et peut-être unique en son genre. Il est aussi pesant qu'une catapulte du moyen-âge! D'énormes rouleaux au-dessus et au-dessous la surface en planches déjà peinte et laissent libre devant l'artiste la surface du tableau à peindre. C'est très ingénieux. Quand Msgr Maillard est au travail, il se tient assis sur un échafaudage semblables à ceux dont se servent les peintres de scènes.

Normalement, le prêtre-peintre de Gravelbourg est un homme causeur et amical mais ses paroissiens racontent une différente histoire! "Quand l'abbé Maillard peint, il est différent, oh la, la! Si différent !" Il se plonge dans le travail. Le temps, le repos, la nourriture ne sont rien. Quand le jour tombe, il continue à l'aide de la lumière artificielle. Ses assistants, ses ménagères, viennent avec des aliments et avec des breuvages, l'implorent afin qu'il se repose…il les renvoie, et l'on sait qu'il a déjà travaillé un jour et une nuit sans s'être arrêté. "Inspiration" expliquent ses admirateurs! "La frénésie de finir, de compléter" dit l'abbé Maillard.

Les mois d'été ne laissent pas beaucoup de temps pour son art aimé. Il y a trois cents familles dans sa paroisse et il doit les visiter personnellement au moins une fois à chaque année. L'hiver lui est pratiquement impossible de visiter, il doit y aller quand les routes son bonnes.

Quand la glace, la neige et les vents froids reviennent dans la prairie, l'âme de l'artiste règne d’une intermittence sur celle du prêtre. Ses pinceaux, palettes, couleurs et "toiles" entrent de nouveau en jeu. Chaque moment qu’il peut se ménager est consacré à ses créations de studio.
"

Ce prochain extrait vient d'une lettre écrit par M. Simon Mailhot en octobre 1975.

"…Je me rappelle très peu du curé Magnan, mais je connaissais très bien le curé Maillard. Il était très pieux et dévoué, mais très pauvre en finance.

Son talent d'artiste était très grand et je l'ai vu travailler quelques fois. J'aidais son neveu Charles Simard dans la photographie et j'ai examiné des modèles en bois de l'ossature des têtes et corps qu'il se servait pour sketch de modèles pour ses peintures.

A la fin de sa vie, Msgr Maillard sentant sa santé défaillir a certainement fait un effort surhumain pour compléter les décorations de notre Cathédrale. Il peignait les voûtes en se tenant couché sur le dos sur des échafaudages qu'il devait monter plusieurs fois par jours, sans doute.

J'étais présent un jour quand il a peint le Christ en croix. Son modèle était M. Adam Schelhamer, un homme très maigre. Msgr Maillard donnait quelques coup de pinceaux puis s'agenouillait les mains tendues vers le ciel demandant l'inspiration pour bien faire son œuvre.

Je me rappelle qu'il a engagé des jeunes pour tracer certaines lignes qui ne demandaient pas d'être trop droite, les imitations de tapis sur les murs, le cadrage des sept péchés capitaux, je crois que c'est très visible ou ces amateurs ont mis la touche.
"

Extrait de l'article "Prêtre Artiste" écrit par l'abbé Elie-J. Auclair.

"Au cours de cette carrière curiale, tout en remplissant avec zèle et fidélité ses fonctions pastorales, tout en se dévouant aux âmes et en veillant à l'administration des paroisses à lui confiées, Msgr Maillard a continué de manier le pinceau et de vivre vraiment une belle et édifiante carrière d'artiste. Ses pieux parents seraient fiers de le voir digne prêtre et grand artiste. Msgr le curé Maillard, sa décoration de l'église de Gravelbourg le démontre magnifiquement, est d'abord prêtre et ensuite peintre, ainsi que le voulait le commandant Maginez. Cela lui fait grand honneur et ce sera sa gloire devant l'histoire. Ses œuvres, en effet, lui survivront, en le faisant se survivre à lui-même."

La célébration de l'inauguration des tableaux de l'église eu lieu le 5 mai 1931. Mgr Villeneuve procéda à la bénédiction de ses peintures et Msgr Maillard expliqua tout le sens de ces peintures religieuses au clergé et aussi à ses fidèles.

Aujourd'hui encore, les fidèles viennent de partout, contempler les tableaux et rendre hommage à cet illustre "curé de Gravelbourg" qui nous a légué un précieux héritage culturel et spirituel.

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Un Chemin de Croix, dont j'ai taillé chaque image afin de les voir mieux :

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Deuxième niveau des peintures, chemin de la croix

Le deuxième niveau qui se trouve en haut des péchés capitaux symbolise l’humanité pécheresse purifiée par la Rédemption (la venue du Christ). Ces peintures représentent les 14 stations du chemin de la croix.

Ce niveau a été résumé par deux écrits latins ;  `O Crux Ave Spec Vitae` (salut ô source d’unique espérance) et `Mundi Salvs et Gloria` (pour le salut et la gloire du monde). Pour Msgr Maillard, la couleur rouge dans ces peintures symbolise le sang qui fut versé sur la croix pour nous racheter du péché. Il a créé un lien entre le premier et le deuxième niveau et c’est pourquoi il a écrit sur les murs `Sang de Jésus lavez-moi ! Sang de Jésus purifiez-moi ! Sang de Jésus sauvez-moi !`.

Souvent Msgr Maillard utilisait ses paroissiens comme modèle et parfois il faisait des caricatures de cette personne parce qu’il aimait la forme de son nez, de ses oreilles, de ses yeux ou de sa bouche. Voici, d’après Dolorès Huel (Mme Alphonse Charbonneau), les noms de quelques personnes qui sont servi comme modèles dans le chemin de la croix :

Georgette Laville, modèle pour Marie dans la 4e station. - `Jésus rencontre sa T.-Ste Mère.`(Cela a aussi été confirmé par M. Paul Laville, frère à Georgette.)

M. Dumont , modèle du Christ dans le chemin de la croix.

D’après l’abbé Raymond Carignan (informé verbalement par Sœur Jean de Kenty) :

Ponce Pilate, dans la 1re station, `Jésus est condamné à mort.`, est le père Pilon O.M.I. qui était le recteur du Collège Mathieu et aussi un très bon ami de Msgr Maillard.

Simon le Cyréen, dans la 5e station, `Le Cyréen aide Jésus à porter sa croix.`, est un M. Gauthier qui faisait la livraison des marchandises à partir du train aux places d’affaires. Ce monsieur était reconnu comme allant hors de son chemin pour rendre service aux gens.

Véronique, dans la 6e station, `Véronique essuie la face de Jésus.`, est une femme inconnue qui aidait comme sage-femme. Msgr Maillard identifiait la dame avec Véronique, qui avait de la compassion pour la souffrance de Jésus, parce qu’elle aussi avait de la compassion pour ceux qui souffraient. -

 Chaque station du chemin de la croix avait un signification spirituelle. Msgr Maillard donnait une catéchèse à partir des gens.

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Message  Roger Boivin Ven 12 Nov 2021, 5:00 pm

La vie de Sainte Philomène :

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La représentation de la vie de Sainte Philomène par Msgr Maillard

Le Sang du Christ conduit aussi à la sainteté symbolisée par la vie de Sainte Philomène, ancienne patronne de la Co-Cathédrale et représentée par une série de tableaux au-dessus du chemin de la croix. Cette série de tableaux est une représentation par Msgr Maillard de la vie et du martyre de Sainte Philomène.

C’est l’histoire d’une jeune fille qui avait donné sa vie pour Dieu. Sans aucune doute, elle était baptisée et elle a témoigné de la présence de Dieu dans sa communauté, ce qui l’a conduite à souffrir différents supplices.

Sur les murs de la Co-Cathédrale ;

Sainte Philomène est jetée en prison pour ensuite être conduite devant un tribunal, où elle est jugée et condamnée à mort pour avoir choisi d’obéir Christ plutôt qu’aux hommes. Les bourreaux tirent des flèches sur elle mais un ange la protège et les flèches retournent sur eux et en tuent plusieurs. Enragés du fait qu’elle ne soit pas encore morte, les soldats décident de lui attacher une ancre autour du cou et de la noyer dans le fleuve du Tibre. De nouveaux, des anges interviennent et la libèrent. Elle est ensuite ramenée en prison où un ange la réconforte en lui disant qu’elle ne devrait pas avoir peur parce que c’est ce que Dieu veut et qu’il sera avec elle. Elle est amenée par les soldats et elle est décapitée. Les chrétiens ensuite apportent son corps aux catacombes où elle dort en paix. Une autre peinture de Sainte Philomène démontre qu’elle est ressuscitée des catacombes, qu’elle est victorieuse.

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Message  Roger Boivin Ven 12 Nov 2021, 5:09 pm


Source : https://www.gravelbourgcocathedral.com/fmaillard.html
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