Une satue de la sainte Vierge
5 participants
Re: Une satue de la sainte Vierge
Salut
Elle semble en bois, je la trouve belle.
Belle recherche du détail.
Les cheveux bouclés, les plis de la robe etc..
Elle semble en bois, je la trouve belle.
Belle recherche du détail.
Les cheveux bouclés, les plis de la robe etc..
gabrielle- Nombre de messages : 19806
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Une satue de la sainte Vierge
Elle dégage de la douceur. C'est ce qui m'attire dans cette sculpture.
gabrielle- Nombre de messages : 19806
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Une satue de la sainte Vierge
Je partage ton avis Gabrielle.
Mais c'est aussi vrai (et c'est un peu étrange) que j'ai très souvent du mal à ne pas trouver belle une statue de Notre-Dame....
Bon, après, les trucs en résine qui peuvent se vendre aujourd'hui à Lourdes ou Pontmain et ailleurs sont ignobles et n'ont ni allure ni âme !
Pour cette statue là, qu'elle soit en bois ou en terre cuite, je trouve qu'elle respire parfaitement le 17e ou 18e siècle.
J'apprécie en particulier le fin parsemé de fleur de lys, les détails des chevelures et l'élan donné par le bas du manteau de La Vierge.
La seule chose qui "vexe" un peu mon œil (pour le dire comme ça) sur l'ensemble c'est l'ajout des pièces métallique (et encore, je pense que c'est plus une question de patine qu'autre chose).
Non, pour moi, cette statue est une très belle œuvre !
Eric- Nombre de messages : 4550
Date d'inscription : 18/02/2009
Re: Une satue de la sainte Vierge
Je la trouve très belle Roger, est-ce ton oeuvre avec tes multiples talents je n'en serait pas surprise.
Monique- Nombre de messages : 13772
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Une satue de la sainte Vierge
Hé ben non, ma belle Monique ! C'est une statuette miraculeuse rapportée de la France en 1672 par Marguerite Bourgeoys pour Ville-Marie.
Votre œil, vous trois, est meilleur que le mien qui s'arrête trop à la surface matérielle de l'objet, lignes, formes, pose, mouvement. C'est comme toi Eric, j'ai peine souvent à trouver vraiment belle une statue ou image de la Sainte Vierge ; je trouve toujours de quoi à redire. Encore d'ac avec toi Eric, la couronne et l’auréole, on dirait du rajout.
Voici :
CHAPITEE I
MARGUERITE BOURGEOYS
1640-1658[..]
Mlle Mance, s'étant brisé le bras eu tombant, dut aller se faire soigner à Paris. La sœur Bourgeoys s'offrit à l'accompagner. Outre le motif de charité, elle y voyait une grande utilité pour son œuvre. Elle venait d'ouvrir ses classes et elle n'avait guère que Marguerite Picaud pour la seconder. En se rendant en France, elle espérait trouver, parmi ses anciennes compagnes de Troyes, des filles zélées qui se dévoueraient à l'éducation des enfants.
Ce voyage et les troubles religieux et civils qui suivirent, dans le pays, furent les causes principales qui retardèrent, pendant de si longues années, la construction de la chapelle de Bon-Secours.CHAPITRE II
LA STATUE MIRACULEUSE.
1659-1672A son retour de France, la sœur Bourgeoys trouva dispersés et détruits les matériaux de la chapelle projetée. L'état chancelant de la colonie au berceau, le départ de M. de Maisonneuve, les changements survenus dans le gouvernement de Montréal, ajournèrent les travaux de construction de l'oratoire.
Ne murmurons pas contre ces traverses de Dieu et ne nous étonnons pas des lenteurs qu'il met à féconder son œuvre. La vie de l'Eglise est une tribulation permanente, et ses membres en reçoivent le contre-coup. Comme le disait éloquemment le P. Vimont, en 1642 : " l'on ne mène personne à Jésus-Christ que par la croix ; les desseins qu'on entreprend pour sa gloire, en ce pays, se conçoivent dans les dépenses et dans les peines, se poursuivent dans Les contrariétés, s'achèvent dans la patience et se couronnent de la gloire. La patience mettra la dernière main à ce grand ouvrage." (1)
L'idée de bâtir un temple à Marie germait toujours dans le cœur de la sœur Bourgeoys.
Enfin, en 1670, au milieu de douleurs physiques et morales, dont elle nous a conservé le souvenir dans ses lettres, elle promit de se mettre à l'œuvre et tout aussitôt elle trouva du soulagement.
" Ce fut peut-être, ajoute l'abbé Faillon,(2) à la suite de cette promesse que la sœur Bourgeoys fit construire un petit appentis, sur l'endroit où elle avait jeté autrefois les fondements, de la chapelle, selon le témoignage de la sœur Morin. " Neuf ou dix ans après, dit-elle, la sœur Bourgeoys y construisit un petit bâtiment en bois, mais si dévot que le peuple y allait comme à un asile assuré dans ses besoins. Il s'y fit plusieurs guérisons qu'on a crues miraculeuses tant pour l'âme, par la force et le courage qu'on y a obtenus de Dieu pour sortir du péché, que pour le corps, par la guérison de plusieurs maladies considérables." (3)
Peu de temps après, celle qui devait être un jour la supérieure de la Congrégation entreprit un second voyage en France, et il eut pour l'œuvre du pèlerinage un intérêt de la plus haute importance ; il en assura à jamais le succès.
Elle était sur le point de quitter Paris ; après avoir obtenu du grand roi les lettres patentes qui érigeaient la Congrégation en communauté, l'idée lui vint d'aller rendre ses devoirs à plusieurs ecclésiastiques de la Compagnie de Montréal et de les remercier de leurs bons services.
Ces vénérables prêtres furent enchantés d'apprendre la promesse qu'elle avait faite de construire une chapelle en l'honneur de la très sainte Vierge. L'un d'eux, M. Macé, prêtre du séminaire de Saint-Sulpice, lui donna cent livres pour l'aider dans sa pieuse entreprise. Pierre Chévrier, baron de Fancamp, Jadis seigneur et propriétaire de l'île de Montréal, lui offrit de payer les frais de son voyage, mais elle refusa son argent. Elle avoua, néanmoins, qu'elle accepterait volontiers une belle statue de la Vierge pour l'installer dans la nouvelle chapelle.
Edifié d'une pareille demande, et lui-même très dévot il Marie, le baron fut ravi d'avoir une si heureuse occasion de répandre au Canada le culte de la Mère de Dieu. Il envoya chez tous les sculpteurs de Paris demander une statue de la Vierge ; il ne put en trouver une telle qu'il la désirait.
Cependant, le temps du départ approchait et la sœur Bourgeoys ne pouvait le retarder davantage. Deux amis de M. de Fancamp, anciens associés de la Société de Montréal, sachant son embarras, résolurent la difficulté.
M. Denis Leprêtre et l'abbé Louis, son frère, seigneur de Fleury, nourrissaient depuis longtemps le désir de répandre le culte de la très sainte Vierge dans l'ile de Montréal. L'occasion de le satisfaire s'offrait à eux d'une manière toute providentielle. Ils possédaient, dans leur chapelle domestique, une petite statue de la Vierge, faite du bois miraculeux de Montaigu.
Notre-Dame de Montaigu, dans la Campine belge, est une image très renommée. Trouvée par un berger dans le tronc d'un chêne, la gracieuse statue n'eut d'abord qu'un petit oratoire champêtre, construit autour de l'arbre qui lui servait de niche. Les Gueux le dévastèrent ; mais à la paix religieuse, au dix-septième siècle, les archiducs Albert et Isabelle construisirent pour la sainte image une église splendide. Le vieux chêne fut coupé, laissé en partie sous l'autel, et les autres parcelles furent distribuées dans toute l'Europe.
La statue des abbés Leprêtre était une de ces reliques. Avec un désintéressement admirable, les deux frères se dépouillèrent de ce trésor et le mirent à la disposition de M. de Fancamp. Ils firent cette donation le 15 avril, 1672, à dessein " d'échauffer d'autant plus la dévotion dos habitants de l'île de Montréal, et d'y faire honorer la très sainte Vierge, en l'honneur de laquelle cette île est dédiée et dont elle est la Maîtresse." (5)
La statue était renfermée dans une niche que le baron désira plus précieuse. Il la commanda, et en l'attendant il garda chez lui la précieuse statue.
Or, à cette époque régnait, dans Paris, une épidémie qui en très peu de temps emporta de nombreuses victimes. Le jour même où la statue entra dans sa maison, le baron se sentit atteint du fléau. Pendant la nuit, les symptômes devinrent si effrayants que les médecins prirent l'alarme et déclarèrent que l'on pouvait s'attendre à la mort.
Laissons M. de Fancamp nous raconter ses propres inquiétudes, dans le récit plein de foi déposé dans les registres de la paroisse de Notre-Dame de Ville-Marie :
" Dès ce soir du 15 avril, m'étant trouvé mal, je me mis au lit. Mon indisposition augmentant d'heure en heure, je m'adressai à la très sainte Vierge à l'occasion de cette image que j'avais pour lors devant les yeux, et je lui dis avec confiance : " Vous allez à Montréal pour y faire paraître les largesses de votre miséricorde ; voulez-vous donc, en partant, laisser son pauvre fondateur ? S'il vous plaisait de me guérir pour m'obtenir le temps de faire pénitence, je publierais partout vos bontés et je procurerais de tout mon pouvoir le bâtiment de votre chapelle." Après ces paroles, je demeurai sans douleur ni crainte de ma maladie. Quelque temps après, sans aucun remède ni aide de la nature, je me trouvai incontinent guéri. En foi de quoi j'ai écrit et signé le présent certificat, le dernier jour d'avril, 1672."Chévrier de Fancamp.
La guérison fut aussi durable qu'elle avait été prompte. Le baron mourut en odeur de sainteté dans une extrême vieillesse.
La niche que M. de Fancamp donnait était en bois doré, ornée de délicates sculptures et enrichie de pierreries. La statue y fut installée. Celle-ci, de bois foncé, merveilleusement ouvrée, avait environ huit pouces de hauteur. Le baron la déposa religieusement entre les mains de la sœur Bourgeoys ; il y joignit la somme de trente pistoles comme accomplissement de sa promesse et l'attestation de sa guérison, que nous avons relatée plus haut.
La sœur Bourgeoys, au comble de ses désirs, reçut cette statue comme une nouvelle marque des bénédictions que la très sainte Vierge donnait a ses entreprises. Elle ne songea plus qu'à hâter le départ pour le Havre, où devait se faire l'embarquement.
______
(1) Manuel du Pèlerin de Bon-Secours, par le R. P. Martin, p. 13.
(2) Relations des Jésuites, chap. IX, p. 129.
(3) Mémoires, p. 209.
(4) Annales de l'Hôtel-Dieu.
(5) Registre des délibérations de la paroisse de Ville-Marie, acte du 29 juin, 1675.
LE CULTE DE LA VIERGE MARIE EN AMÉRIQUE - HISTOIRE DE NOTRE-DAME DE BON-SECOURS À MONTRÉAL -
Par l'Abbé J.-M. LELEU - 1ière Série - 1900 :
https://archive.org/details/histoiredenotre01goog/page/n45/mode/2up?ref=ol&view=theater
Roger Boivin- Nombre de messages : 13227
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Une satue de la sainte Vierge
L'image de la statuette provient du site Répertoire du patrimoine culturel du Québec :
https://www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca/rpcq/detail.do?methode=consulter&id=196789&type=bien
Extrait du texte qui s'y trouve :
En 1754, la chapelle est complètement détruite par un incendie. La statuette aurait été trouvée intacte dans les décombres encore fumants. Sa préservation est, depuis, considérée comme miraculeuse. La chapelle est reconstruite en 1771 et la statuette y est réinstallée, au-dessus du tabernacle.
En 1831, la sculpture disparaît dans ce qu'on croit être un vol. Certains contemporains voient comme une punition divine pour ce geste sacrilège les différents malheurs frappant Montréal au cours des années suivantes, dont l'épidémie de choléra de 1832. L’œuvre est remplacée dans la chapelle par une statue de Notre-Dame-de-la-Garde.
La statuette aurait été retrouvée en 1844, enveloppée dans du papier et sans son reliquaire, dans l'un des greniers d'une partie de la maison mère de la congrégation de Notre-Dame de Montréal que l'on s'apprêtait à démolir. Bien qu'elle ne soit pas formellement authentifiée avant 1890, elle est conservée précieusement à compter de ce moment dans la chambre de la supérieure de la communauté. Sa découverte n'est cependant pas annoncée à l'évêque de Montréal. En 1847, Mgr Ignace Bourget (1799-1885) donne encore le vol de cette sculpture comme une preuve du déclin de la ferveur religieuse.
La chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours est restaurée au cours des années 1890. En 1894, durant les travaux, un reliquaire délaissé est découvert. La statuette retrouvée en 1844 s'y insère parfaitement. Ces deux éléments sont alors identifiés comme étant ceux que le baron de Fancamp a donnés à Marguerite Bourgeoys en 1672.
Roger Boivin- Nombre de messages : 13227
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Une satue de la sainte Vierge
Quelle superbe histoire que voici !
Elle rend l’œuvre encore plus belle à mes yeux, si c'était possible....
Merci bien Roger.
Eric- Nombre de messages : 4550
Date d'inscription : 18/02/2009
Re: Une satue de la sainte Vierge
Éric a écrit:Mais c'est aussi vrai (et c'est un peu étrange) que j'ai très souvent du mal à ne pas trouver belle une statue de Notre-Dame....
Moi de même, mon grand.
Une statue de Marie m'attire , la même chose pour un crucifix. On dirait des aimants.
gabrielle- Nombre de messages : 19806
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Une satue de la sainte Vierge
.
Pour ceux qu'intéresse la vie de la Sœur Bourgeoys :
https://messe.forumactif.org/t4396p360-vie-de-la-soeur-bourgeoys-table-complet#90645
Pour ceux qu'intéresse la vie de la Sœur Bourgeoys :
https://messe.forumactif.org/t4396p360-vie-de-la-soeur-bourgeoys-table-complet#90645
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17626
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Une satue de la sainte Vierge
Louis a écrit:.
Pour ceux qu'intéresse la vie de la Sœur Bourgeoys :
https://messe.forumactif.org/t4396p360-vie-de-la-soeur-bourgeoys-table-complet#90645
Merci Louis.
Pour la statuette miraculeuse : https://messe.forumactif.org/t4396p195-vie-de-la-soeur-bourgeoys-table-complet#88468
Roger Boivin- Nombre de messages : 13227
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Une satue de la sainte Vierge
Un final, la chose la plus dingue (techniquement et artistiquement parlant) c'est "d'imprimer" que cette œuvre magnifique ne fait que 15 cm de haut !
Ça tient bien du miracle !
Eric- Nombre de messages : 4550
Date d'inscription : 18/02/2009
Re: Une satue de la sainte Vierge
Roger Boivin a écrit:Louis a écrit:.
Pour ceux qu'intéresse la vie de la Sœur Bourgeoys :
https://messe.forumactif.org/t4396p360-vie-de-la-soeur-bourgeoys-table-complet#90645
Merci Louis.
Pour la statuette miraculeuse : https://messe.forumactif.org/t4396p195-vie-de-la-soeur-bourgeoys-table-complet#88468
En fait, c'est à partir de ce chapitre que l'on parle de cette statue : https://messe.forumactif.org/t4396p195-vie-de-la-soeur-bourgeoys-table-complet#88337
Roger Boivin- Nombre de messages : 13227
Date d'inscription : 15/02/2009
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum