Les illustres esclaves de l'auguste Mère de Dieu.

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Message  Louis Sam 02 Oct 2021, 11:01 am

Bonjour à tous.

Les extraits qui suivent proviennent du chapitre XXII de Dieu seul. Le saint esclavage de l’admirable Mère de Dieu, pp. 426-447, par Henri-Marie Boudon (1624-1702),  À Marseille, 1836.

Ce livre fut écrit dans les années 1660, ce qui explique les dates du XVIIe siècle.

Les illustres esclaves de l'auguste Mère de Dieu. Approb10

[Après la Table]

Pour ceux qui voudraient des informations supplémentaires: nous les fournirons sur demande.

Bien à vous.

Bonne lecture.


Les illustres esclaves de l’auguste Mère de Dieu.

Ce chapitre est tiré d'un petit livre De la Dévotion du saint esclavage de la Mère de Dieu, imprimé, il y a quelques années à Paris, dans lequel, comme nous y avons remarqué avec une consolation singulière, que plusieurs personnes d'une haute sainteté, d'un rare mérite et d'une éminente condition, avaient tenu à honneur de porter les glorieuses chaînes de la Reine du ciel, nous avons cru que Dieu tout bon serait glorifié si nous rapportions dans ce petit ouvrage ce que nous y avons lu, y ajoutant quelques choses extraites des fondations de sainte Thérèse et des livres de l'histoire générale des pères Carmes déchaussés.

Saint Odilon, abbé de Cluni, de l'ordre de Saint-Benoît, est un des premiers qui s'est donné à Notre-Dame en qualité d'esclave par une cérémonie solennelle. Nous disons par une cérémonie solennelle; car il est bien croyable que plusieurs autres, dans les siècles précédens, s'étaient attachés au service de notre honorable Maîtresse par la même dévotion, quoique ce ne fût pas avec les mêmes marques extérieures. Il mourut le  premier de janvier.

Le bienheureux Marin, frère du bienheureux Pierre Damien, cardinal, qui reçut à sa mort la récompense du tribut qu'il avait payé fidèlement à sa bienheureuse maîtresse pendant sa vie. Il mourut le neuvième de juin.

Le bienheureux Vautier de Birbak, à qui Notre-Dame, ensuite de cette généreuse action, fit connaître qu'elle voulait qu'il achevât de lui consacrer sa vie dans l'ordre de Cîteaux, l'ayant honoré d'un grand nombre de merveilles. Il mourut le vingt-deuxième de janvier.

La vénérable Catherine de Cardonne, du sang royal d'Aragon, faisait une haute profession d'être entièrement à Notre-Dame ; elle portait au cou la marque de son esclavage, qui était un petit carcan de fer. (…)

Clémence de la sainte Trinité de l'illustre maison de Manriquez, religieuse réformée de la Merci, fut si jalouse de ses glorieux liens, qu'elle ne signait jamais ses lettres qu'en ces termes : l'indigne esclave de la Mère de Dieu. Elle voulait même s'en imprimer les stigmates sur le visage avec un fer chaud ; mais Notre-Dame l'en empêcha. Elle mourut le vingt-six d’avril, l'an 1612.

Le P. Sauveur, Théatin établit cette dévotion par toute la Sicile,..

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Message  Louis Dim 03 Oct 2021, 7:20 am


Les illustres esclaves de l’auguste Mère de Dieu.

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Le père Sauveur, Théatin, établit cette dévotion par toute la Sicile, et en fit ériger une belle chapelle à Palerme. Notre-Darne envoya par S. Joseph le tableau qui est à l'autel, et qui a fait plusieurs miracles, au frère Vincent Scarpatus, le compagnon fidèle de ses travaux et de sa dévotion. Il mourut l'an 1613, le 15 d’octobre.

Le père Jean de Lavalle, illustre martyr de la Compagnie de Jésus au Mexique, avança soigneusement l'esclavage en ce nouveau monde, et fut couronné du martyre, travaillant à dresser un autel à Notre-Dame. L'on trouva après sa mort sur son cœur la cédule de l'engagement, qu'il avait contracté avec sa bonne Maîtresse en se faisant son esclave. Il mourut le dix-huitième de Novembre, en l'année 1616.

Le père Paul-Joseph Dariaga, de la compagnie de Jésus, qui se nommait toujours l'esclave de Marie, et portait sur son cœur l'écrit par lequel il s'était consacré à elle, et s'était obligé à lui payer son tribut tous les ans, tous les mois, toutes les semaines, tous les jours et toutes les heures. C'était un homme fort fervent et fort zélé, qui mourut embrassant son crucifix sans aucune maladie, le sixième de septembre, l'an 1622.

Le père  Simon de Roïas, de l'ordre de la sainte Trinité, prédicateur du roi catholique Philippe III, et confesseur de la reine Marguerite, sa femme, pour rendre cette dévotion universelle en érigea des associations dans toute l'Espagne. Il mourut le vingt-neuvième de septembre 1624 et fut honoré comme un saint de tout le clergé d'Espagne. (…)

Catherine de Herréra, dame de haute qualité, qui s'étant rangée au tiers ordre de saint Dominique, établit l'esclavage parmi toutes les personnes de condition, et leur fit choisir la fête de l'Annonciation pour payer solennellement leur tribut par un dîner magnifique qu'elles donnaient aux pauvres. Elle mourut le vingt-cinq décembre, environ l'an 1630. (…)

La mère Agnès de Jésus, de l'ordre du glorieux patriarche saint Dominique…

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Message  Louis Lun 04 Oct 2021, 7:54 am


Les illustres esclaves de l’auguste Mère de Dieu.

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La mère Agnès de Jésus, de l'ordre du glorieux patriarche saint Dominique, décéda à Langeac, le dix-neuvième d'octobre 1634, admirable en la conversation familière qu'elle a eue avec Notre-Seigneur, la très sacrée Vierge, les bons anges et particulièrement son saint ange gardien, et avec plusieurs saints et saintes du ciel; et dans la soif insatiable qu'elle a toujours portée des souffrances, n'étant jamais rassasiée de croix, quoiqu'elle en souffrît des plus rudes, ayant été un prodige de sainteté en notre siècle, et l'une des plus illustres esclaves de la Reine du ciel.

Environ l'âge de sept ans, elle se donna en qualité d'esclave à cette auguste Souveraine, en ayant reçu un commandement exprès par une voix du ciel qui lui dit : Rends-toi esclave de la sainte Vierge, et elle te protégera de tes ennemis; et ce qui est bien remarquable, c'est qu'alors la dévotion de l'esclavage n'était pas connue dans le lieu où elle demeurait.

Aussitôt qu'elle fut retournée à la maison de son père, elle chercha une chaîne de fer, que la Providence lui fit rencontrer incontinent selon son souhait, et elle se la mit sur la chair au tour des reins pour témoignage de sa servitude.

Plusieurs bonnes âmes, dit l'histoire de sa vie, ont été émues par son exemple à vouloir être au nombre des esclaves de la Mère de Dieu, dans la confrérie qui en est établie en la célèbre église de Notre-Dame du Puy.

L'une des plus chères pratiques de cette grande chère âme a été de renouveler souvent jusqu'à la mort cette heureuse donation de soi-même à la Mère de Dieu. Dans cette vue, en la charge de supérieure de son couvent, elle ne s'y regardait que comme la vicaire de la sainte Vierge. Cette Souveraine du ciel, pour marque de l'agrément qu'elle a pour cette dévotion, lui mit un jour une chaîne d'or au cou, lui disant:  Je te reçois encore pour mon esclave: et comme un jour de l'Assomption elle renouvelait encore cette offrande, la très-sainte Vierge se fit voir à elle avec sainte Cécile, et lui dit: Je te reçois encore une fois pour mon esclave  puis sainte Cécile prenant la parole : Toutes les personnes, lui dit-elle, qui se rendront ainsi esclaves de la très-sainte Vierge, jouiront dans le ciel d'une grande liberté. (…)

Le père Vincent Caraffe, septième général de la Compagnie de Jésus, qui, pour marque de sa sainte servitude, portait au pied un cercle de fer, et disait qu’il était très-fâché de n'en pouvoir traîner publiquement la chaîne. Il mourut en odeur de sainteté le huitième de Juin 1643. (…)

Il serait bien difficile de rapporter ici toutes les personnes illustres qui ont mis le haut point de leur gloire dans l'esclavage de cette grande Reine du ciel. Il suffira de dire qu'elle a été reçue avec respect, pratiquée avec zèle par de très-grands saints, et par les premières personnes de l'Église et de l'état séculier. Plusieurs cardinaux, archevêques, évêques, abbés, abbesses, et quantité de monastères tout entiers ont tenu à grand honneur de porter les chaînes qui les attachaient à une si auguste Princesse. Plusieurs rois, reines, princes, princesses, ducs, marquis, comtes, barons, et autres seigneurs se sont engagés heureusement dans ses fers, et se sont attachés à ses chaînes, se rendant esclaves de celle qui est la Mère de celui en qui seul on trouve une véritable liberté.

Le roi catholique Philippe III, se rangeant au nombre des esclaves de Notre-Dame avec toute sa cour, en fit faire une fête publique durant huit jours. Philippe IV embrassa la même dévotion, avec quantité de princes et de princesses. Ladislas, roi de Pologne, voulut que la dévotion de l'esclavage fut établie dans son royaume, et en prit lui-même le premier les glorieuses chaînes à Bruxelles.

L’an mil six cent vingt-six, le jour de l'Assomption de la Reine du ciel et de la terre…

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Message  Louis Mar 05 Oct 2021, 8:00 am



Les illustres esclaves de l’auguste Mère de Dieu.

SUITE

L’an mil six cent vingt-six, le jour de l'Assomption de la Reine du ciel et de la terre, un grand nombre de prélats et princes, seigneurs, et dames se mirent au nombre de ses esclaves, dont les principaux furent Marie reine mère du roi Louis XIII; l'infante Isabelle; Marguerite de Lorraine, duchesse d'Orléans; le cardinal Infant, le cardinal de la Cueva, le prince Thomas et le duc de Bavière. Ils voulurent même donner à la postérité des marques extérieures de leur dévotion, par leurs signatures  que l'on voit, en la manière que nous allons rapporter, dans le registre qui en fut dressé.

La sérénissime Infante des Pays-Bas, étant dans ses États, signa la première comme il est écrit ci-dessous.

A Isabel Clara Eugenia esclava della Virgen Maria.

Ensuite on remarque le seing de Marie, reine mère du roi très chrétien Louis XIII.

Marie, reine de France et de Navarre, mère du roi, esclave de la très-glorieuse Vierge Marie, Mère de Dieu, Notre-Dame.

En une autre page :

Marguerite de Lorraine, duchesse d'Orléans, femme de Monsieur le frère unique du roi de France, esclave de la Vierge Marie Notre-Dame.

Dans le catalogue des hommes :

El cardenal Infante, esclavo della Virgen Maria.

Les autres princes et princesses donnèrent leurs noms avec la même piété, se déclarant hautement les esclaves de celle dont les fers sont plus glorieux que toutes les couronnes et diadèmes.

Charles-Emmanuel, duc de Savoie, avec tous ses enfants, et le cardinal Maurice, se sont engagés dans le même esclavage.

Mais le saint cardinal de Bérulle, instituteur des prêtres de l'oratoire de France, et l'un des premiers supérieurs des religieuses Carmélites de ce royaume selon la réforme de sainte Thérèse, a fait triompher son zèle au sujet de cette dévotion. Il n'oublia rien et fit toutes choses pour acquérir des esclaves à la Mère de Dieu. Son zèle ne manqua pas de contradiction, comme à l’ordinaire : il y eut plusieurs personnes qui y trouvèrent bien à redire ; mais le tout ayant été examiné par les plus grands prélats de France, ils y donnèrent les justes approbations que sa rare et solide dévotion méritait.
FIN.

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