SUR LA CHARITÉ par Olivier-Elzéar, Archevêque de Regina (1924)
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SUR LA CHARITÉ par Olivier-Elzéar, Archevêque de Regina (1924)
Dedicado a todos mis amigos y hermanos en la Fe de TE DEUM, con el corazón contrito y humillado por las veces que he faltado a la caridad fraterna hacia ellos, a la vez que agradecido y edificado por sus grandes demostraciones de paciencia y caridad que ellos han tenido siempre conmigo. Que el Buen Dios os lo pague, mis queridos amigos en Jesús y María.
SUR LA CHARITÉ par Olivier-Elzéar, Archevêque de Regina (1924)
Il faut pratiquer la charité qui est la vertu des vertus ; il faut absolument que notre cœur en soit orné. Elle remplit au firmament des âmes un office analogue à celui que remplit le soleil dans la nature. Saint François de Sales la compare tantôt à un soleil qui embellit l'âme de ses rayons, tantôt à une reine de majesté assise dans la volonté comme sur son trône d'où elle répand sur toute l'âme ses suavités et ses douceurs, la rendant, par ce moyen, toute belle, agréable et aimable à la divine bonté.
Puisque telle est l'excellence de la charité, il faut faire en sorte que notre cœur soit toujours orné et pénétré de cette belle vertu ; il faut qu'elle devienne la vie de notre âme comme notre âme est la vie de notre corps. Laissons notre cœur s'envoler par attrait et par besoin vers celui de Jésus, et, dans ce sanctuaire divin du Verbe incarné, accordons notre amour avec les suaves harmonies de la charité divine ; ayons de la tendresse pour Celui qui n'a eu pour nous que des miséricordes ; reconnaissons les immenses bienfaits que nous en avons reçus et rendons notre gratitude tendre et affectueuse ; ne nous lassons pas de le bénir, de l'admirer, de nous laisser charmer par ses attraits, de savourer les douceurs ineffables de son amour et d'en faire l'objet constant de nos contemplations pour devenir davantage ensuite l'objet de ses tendresses et de ses miséricordieuses complaisances.
Si nous aimons véritablement Jésus, non seulement nous nous efforcerons de lui obéir en toute chose, nous chanterons ses perfections de tout l'élan de notre âme, nous nous attristerons des injures qui sont faites à son cœur et lui en offrirons des amendes honorables, mais nous nous
emploierons avec zèle à étendre son règne dans les âmes, nous nous efforcerons de procurer sa gloire, nous nous dépensereons avec joie, nous irons, s'il le faut, jusqu'à nous épuiser, selon la belle parole de saint Paul : " Libentissime impendam et superimpendar. " (II, Cor. xii, 15)
Aimons donc Dieu, aimons le prochain, pratiquons la charité, nous vivrons alors cette vie de la terre comme une continuelle ascension vers la vie du ciel ; notre vie sera celle du Christ, mihi vivere Christus est, et la mort pour nous sera un gain, et mori lucrum, le gain inestimable d'une paix, d'une joie, d'une gloire, d'une béatitude éternelle.
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Re: SUR LA CHARITÉ par Olivier-Elzéar, Archevêque de Regina (1924)
CHAPITRE PREMIER - CHARITE ENVERS DIEU
1 . — La Charité, la première des vertus
La charité, voilà le lien principal qui unit l'homme à Dieu et les hommes entre eux ; c'est la voie la plus directe pour nous conduire au ciel ; c'est ce qui résume toute religion, toute piété. C'est là ce que nous affirme saint Paul : plenitudo legis est dilection. (Rom. xiii, 10)
Les vertus surnaturelles sont à notre âme ce que les fleurs sont
à un jardin, ce que les astres sont au firmament. Elles l'ornent,
l'embellissent et la rendent apte à mériter les complaisances de
l'adorable Trinité. Mais, de même que les fleurs n'ont pas toutes
la même couleur, la même forme, le même parfum, ni les astres
la même grandeur, de même les vertus n'ont pas toutes le même
prix, le même éclat. Les plus précieuses sont les vertus théologales
et parmi elles la charité sans conteste a le pas sur ses deux
sœurs. C'est encore saint Paul qui nous l'enseigne ; après les avoir
énumérées toutes, il ajoute : " la plus grande est la charité, major
autem est charitas. " Et aussitôt il en donne la raison :
" C'est, dit-il, que la charité ne finira jamais, nunquam excidit."
La foi devra disparaître. Elle n'aura plus sa raison d'être quand nous
verrons non plus seulement " en énigme et comme à
travers un miroir, mais face à face, ce que nous croyons ici-bas,
videmus nunc in spéculum et in œnigmate, tune autem facie ad
faciem." (I Ad Cor. xiii, 12)
L'espérance s'effacera devant la réalisation des promesses
dont elle était la gardienne. Seule la charité demeurera ;
elle trouvera sa consommation et sa perfection dans l'union béatifique.
Après avoir fait la consolation et le mérite des exilés voyageurs sur la terre,
elle sera la récompense impérissable des élus dans le ciel. C'est pour cela
que saint Thomas l'appelle : " la vertu de beaucoup la principale,
principalissima virtus ; la mère de toutes les vertus en tant qu'elle
les renferme toutes, mater aliarum et radix, in quantum est omnium virtutum forma. "
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Re: SUR LA CHARITÉ par Olivier-Elzéar, Archevêque de Regina (1924)
Il ne faut donc pas s'étonner si le grand Apôtre, après avoir
recommandé à ses disciples la pratique des vertus chrétiennes,
leur dit : " par dessus tout, ayez la charité qui est le lien de la perfection :
super omnia autem hœc, charitatem habete, quod est vinculum perfectionis. " (Ad Col. III, 14).
Sachant l'indispensable nécessité de cette vertu, l'athlète admirable s'écrie : " Qui nous arrachera à l'amour du Christ ? les tribulations, les misères, la persécution, la faim, la nudité, le danger, le feu ? ... Ni la mort, ni la vie, ni le présent, ni l'avenir, ni hauteur, ni profondeur, ni aucune créature ne pourra nous arracher à l'amour de Dieu en Jésus-Christ, Notre-Seigneur. Quand je parlerais la langue des hommes et celle des anges, si je n'ai pas la charité, je suis comme un airain sonnant et une cymbale retentissante ; quand j'aurais l'esprit de prophétie, quand je connaîtrais tous les mystères et posséderais la science universelle ; quand j'aurais cette foi puissante qui fait transporter les montagnes, si je n'ai pas la charité, je ne suis rien ; et quand bien même je distribuerais tous mes biens pour en nourrir les pauvres et livrerais mon corps au martyre pour être consumé par le feu, si je n'ai pas la charité, tout cela ne me sert de rien. " (Ad Rom., viii, 35).
Le grand Apôtre savait que Jésus avait voulu être aimé ; il se rappelait le premier et le plus grand de ses commandements : Diliges Dominum Deum tuum ex toto corde . . . hoc est primum et maximum mandatum. (Matt. xxii, 37). C'est le commandement qui renferme tous les autres ; car quand on aime Dieu, on est fidèle à tous les autres préceptes. De là cette parole de saint Augustin : Ama et fac quod vis, " aimez et faites ce que vous voudrez. "
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Re: SUR LA CHARITÉ par Olivier-Elzéar, Archevêque de Regina (1924)
Il est bon de se recueillir pour écouter Dieu lui-même nous imposant l'obligation de l'aimer.
Voyez le Sinaï et les éclairs qui l'illuminent ; entendez le tonnerre qui gronde et jette la consternation et l'effroi dans le coeur des enfants d'Israël ; C'est Dieu qui donne sa loi à Moïse au milieu de ce formidable appareil, et voici en quels termes le grand législateur des Hébreux promulgue le premier commandement de la loi divine : " Ecoute, Israël, ce que ton Dieu te com-mande ; tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de
tout ton esprit, de toutes tes forces. Tu conserveras précieusement ces paroles dans ton cœur ; tu les enseigneras à tes enfants ; tu les méditeras à ton foyer, le long de ton chemin, le matin et le soir, tu les attacheras à ta main ; tu les placeras entre tes yeux afin de ne jamais les perdre de vue ; tu les inscriras sur le seuil et sur la porte de ta maison. " (Deut. vi, 5)
Et ailleurs : " Maintenant, ô Israël, ton Dieu, que demande-t-il de toi ? Que tu l'aimes de tout ton cœur, de toute ton âme. " (Deut. x, 12) Et encore : " O Israël, aime le Seigneur, ton Dieu ; si tu l'aimes de toute ton âme, il te bénira. " (Deut, iv, 30)
Un docteur, s'approchant un jour de Notre-Seigneur, lui adressa cette question : " Maître, quel est le grand commandement de la loi ?" Et Jésus-Christ lui répondit : " Vous aimerez le Seigneur de tout votre cœur, de toute votre âme, de toutes vos forces. C'est là le plus grand et le premier de tous les commandements. "
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Re: SUR LA CHARITÉ par Olivier-Elzéar, Archevêque de Regina (1924)
2. Grandeur de l'amour de Dieu pour l'homme
Dieu pouvait-il nous donner un commandement plus doux que
celui de l'aimer ? En effet qu'est-ce que Dieu ?
Dieu, c'est l'être infini dans toutes ses perfections, renfermant en lui-même et à un degré infini tout ce qui attire et ravit le cœur de l'homme ; Dieu est grand d'une grandeur qui fait pâlir toutes les grandeurs du ciel et de la terre. Il est puissant ; un acte de sa volonté a créé le monde et d'une seule parole il peut le détruire. Il est riche ; il possède toutes les créatures célestes et tous les trésors de la terre. Il est beau et le moindre rayon de
sa beauté suffit à jeter l'âme dans une extase éternelle. Il est bienfaisant ; il éprouve un besoin infini de nous faire du bien ; de nous rendre heureux. Dieu est miséricordieux ; il pardonne au plus grand pécheur, lorsque celui-ci s'humilie et se repent de sa faute. Dieu est reconnaissant ; il récompense au centuple la moindre chose que nous faisons pour son amour. Il est aimable et d'une amabilité telle que les élus ne pourront se rassasier de le voir et de l'aimer ; à chaque instant ils goûteront une joie indicible, un bonheur toujours nouveau.
Ces perfections infinies prouvent qu'il mérite d'être aimé. Il le mérite aussi pour l'immense amour qu'il nous porte. Si l'on réunissait l'amour de tous les hommes, de tous les saints, de tous les anges, on ne parviendrait pas à égaler la moindre partie de l'amour que Dieu porte à chacun de nous ; car il nous aime infiniment. Et depuis combien de temps nous aime-t-il ? Depuis l'éternité !
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Re: SUR LA CHARITÉ par Olivier-Elzéar, Archevêque de Regina (1924)
Avant de faire le ciel et la terre, il n'y avait que lui ; il était, car il n'a jamais commencé à être, mais il était seul. Hors lui, il n'y avait rien. Il jouissait de lui-même dans cette solitude bien heureuse ; il se suffisait à lui-même, il n'avait besoin de trouver rien en dehors de lui, puisque c'est lui qui donne, bien
loin de recevoir, à tout ce qui n'est pas lui-même. Par sa parole toute puissante, par un acte de sa volonté qui fait tout ce qu'elle
veut, il fit que ce monde qui n'était pas commençât à être.
Et pourquoi fit-il toutes ces choses ? Elles furent toutes faites pour l'homme. C'est pour lui qu'il tira du néant tant de créatures
admirables destinées à le servir, à lui rappeler sans cesse et l'amour qu'il nous porte et celui qu'il nous demande en retour. C'est pour nous que naissent les fleurs du printemps ; pour nous les chaleurs de l'été jaunissent les moissons ; pour nous l'automne nourrit les fruits. La nature entière à été créée pour nous. Si nous voulons avoir une preuve de l'amour de Dieu pour nous, regardons donc les cieux, le firmament. Quelle profusion de merveilles ! Le jour n'a qu'un soleil, la nuit en a de milliers et la course de ces voyageurs célestes est si rapide qu'en comparaison de leur vitesse la foudre se traine sur ses ailes de feu. La pensée seule peut les suivre dans leur carrière. Quel est l'homme intelligent qui, à travers les voiles de la nuit, peut
contempler la face de l'univers sans sentir le besoin de se demander quelle est donc la main cachée derrière le rideau ? Quel est le bras invisible et puissant qui a imprimé le mouvement à tous ces mondes et arrangé les ressorts compliqués de cette vaste machine ? Quelle main a arrondi ces globes énormes et les a lancés brûlants à travers les profondeurs de l'espace en aussi grand nombre que les perles brillantes de la rosée du matin ou
que les étincelles qui jaillissent du sein des cités lorsque l'incendie les dévore ? Cette main, c'est la main de Dieu qui a tout
créé pour nous.
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Re: SUR LA CHARITÉ par Olivier-Elzéar, Archevêque de Regina (1924)
L'Ecriture Sainte rapporte que la joie de la reine de Saba fut grande, que cette reine fut transportée hors d'elle-même à la vue des richesses et de la magnificence du palais de Salomon.
Mais si on eut dit à cette reine que ce beau palais n'était construit
que pour elle, que ces riches meubles, ces jardins délicieux, ces harmonieux concerts n'étaient préparés que pour son plaisir,
quel eut été alors son étonnement, sa surprise, sa joie et surtout son amour pour Salomon ? Or ce qu'on ne put dire à cette reine au sujet du palais qu'elle admirait, on nous le dit à nous au sujet du palais que nous habitons. C'est Dieu lui-même qui nous le dit : ecce omnia dabo vobis. Je vous donne tout, dit-il à nos premiers parents. Et comment pourrions-nous n'être pas
touchés des plus vifs sentiments d'amour pour un Dieu qui a
opéré pour nous tant de merveilles, qui n'a formé une si prodigieuse multitude de créatures que pour notre usage, dans la vue
de nous plaire et de nous entraîner.
Saint Augustin disait à Dieu : Cœlum et omnia mihi dicunt
ut te amem. Quand il regardait le soleil, les étoiles, les montagnes,
la mer, les fleurs, il se figurait que toutes ces créatures lui disaient :
"Aime ton Dieu, puisqu'il nous a créés pour toi, pour gagner
ton cœur."
Les saints ne pouvaient contempler la nature ou réfléchir à
ses merveilles sans entrer dans une sorte de ravissement ; il leur semblait qu'une voix sortait de chaque être et leur disait dans un mystérieux langage : "aimez donc un Dieu si magnifique,
bénissez-le, louez-le. "
Quant au fond de sa solitude, l'abbé de Rancé, fondateur de
la Trappe, regardait les collines, les fontaines, les oiseaux, les
fleurs, Jes étoiles et la voûte azurée, il sentait que toutes ces
belles créatures l'enflammaient d'amour pour Dieu.
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Re: SUR LA CHARITÉ par Olivier-Elzéar, Archevêque de Regina (1924)
Sainte Thérèse se figurait que ces mêmes créatures lui reprochaient son ingratitude envers Dieu. Un pieux solitaire croyant
s'entendre reprocher la même chose par les herbes et les fleurs qu'il rencontrait sur la route, leur disait : " Taisez-vous, vous
m'appelez ingrat ; vous me dites que c'est par amour que Dieu
vous a créées et que cependant je ne l'aime pas ; mais je vous
entends, taisez-vous et ne me le reprochez pas davantage. " Sainte Marie Madeleine de Pazzi ne pouvait tenir en mains
une belle fleur ou quelque fruit sans sentir son cœur percé d'un
trait d'amour pour Dieu et elle ce disait : "Mon Dieu a donc
pensé de toute éternité à créer cette fleur, ce fruit, pour se faire aimer de moi."
Le Père Martinez, surnommé l'apôtre du Pérou, ne cessait de remercier Dieu pour tout ce qu'il avait fait afin d'assurer le bonheur de l'homme, sa créature de prédilection. Il avait coutume de répéter des centaines de fois par jour : Deo gratias.
Il s'efforçait de persuader aux autres la même dévotion et il déclarait qu'il ne connaissait pas de courte prière plus agréable à
Dieu, pourvu qu'elle fut prononcée avec une pieuse dévotion.
C'était là aussi la conviction de saint Augustin qui dit dans un de ses ouvrages : " le cœur ne saurait concevoir, la bouche
exprimer, la plume retracer, un sentiment plus beau que celui qui est renfermé dans cette parole : Deo gratias. Impossible
de rien dire de plus court, de rien entendre de plus suave, de
rien comprendre de plus élevé, de rien faire de plus fructueux. "
Saint Félix de Cantalice aimait à prononcer sans cesse ces
mêmes paroles. Quand il rencontrait de petits enfants dans ies rues de Rome, il leur faisait dire : Deo gratias et il y prenait un
contentement inexprimable. Aussi les enfants, dès qu'ils l'apercevaient, se mettaient-ils à lui crier : "Deo gratias, Frère Félix. " Et lui, pleurant de joie, répondait du plus haut qu'il pouvait : " Deo gratias, mes enfants, soyez bénis de Dieu. "
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Re: SUR LA CHARITÉ par Olivier-Elzéar, Archevêque de Regina (1924)
La générosité de Dieu tirant du néant toutes les créatures
pour le service de l'homme est encore peu de chose si on lui compare le bienfait de la Rédemption. Il avait ordonné les splendeurs de la création en pensant à l'homme, semblable à une mère qui prépare le berceau de son nouveau-né avant de lui donner le jour. Il avait suspendu le soleil au firmament pour
réchauffer la nudité de l'homme, pour féconder ses campagnes,
pour illuminer ses demeures ; il avait semé les étoiles dans les plaines éthérées pour servir à ses contemplations et à sa compagnie dans le silence des nuits ; il avait creusé les abîmes de
l'Océan pour mettre sous ses yeux un tableau de son immensité
et pour le porter d'un pôle à l'autre en le berçant ; il avait soulevé les montagnes et fait germer les moissons pour lui fournir des ombrages, des sommets enchanteurs et sa nourriture à
jamais.
Mais les hommes étaient devenus les ennemis de Dieu et sujets
à toutes les rigueurs de sa justice. Qu'a fait Jésus-Christ pour
les en délivrer ? Il a voulu se donner lui-même après lui avoir
tout donné. Il s'est offert à son Père pour être mis lui-même à la place des criminels et pour souffrir en sa personne les supplices
qui leur étaient dus. Et le Père éternel ayant accepté son offre, Jésus a exécuté ce qu'il avait projeté d'une manière qui a mis
le ciel et la terre dans l'étonnement. Une seule parole de Jésus, une seule de ses larmes, une seule goutte de son sang, aurait
suffi pour nous sauver. " Oui, répond saint Jean Chrysostôme, une seule larme de Jésus eut bien suffi pour notre Rédemption,
mais elle ne suffisait pas à Notre Divin Sauveur pour nous
prouver tout l'amour qu'il nous porte."
Il s'est sacrifié pour nous avec une générosité toute divine.
Il a sacrifié pour nous sa gloire, son repos, sa propre vie. Il est descendu du ciel pour nous ; il s'est revêtu des haillons de notre
pauvre humanité et il s'est fait homme pour nous sauver : Et
Verbum caro factum est ; il s'est dépouillé de toute sa grandeur.
On a pu le voir couché à Bethléem sur quelques brins de paille.
Est-ce possible ! Quoi ! le Fils de Dieu tout puissant, vrai
Dieu comme son Père, le voilà devenu petit enfant et couché
dans une grotte ! Oh, qu'il est bien vrai de dire qu'il s'est anéanti
lui-même, semetipsum exinanivit. Un Dieu dans une étable !
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Re: SUR LA CHARITÉ par Olivier-Elzéar, Archevêque de Regina (1924)
Salomon, le plus sage des rois d'Israël, employa sept ans pour
élever un temple à la gloire de Dieu ; l'argent, l'or et les pierreries y brillaient de toutes parts et jamais en aucun lieu on ne vit une si grande magnificence ni une si étonnante prodigalité de
richesses. Et cependant quand il l'eut achevé, ce grand roi s'écria : " Est-il croyable que Dieu veuille habiter ce temple et rester avec nous sur la terre ? Si le ciel et les cieux ne peuvent le contenir, combien moins cette maison que j'ai bâtie ! (i Paralip. vi, 18). Tel fut le langage de Salomon. Et nous, quand nous
voyons notre Dieu dans l'étable de Bethléem et étendu dans une
crèche, n'est-ce pas à nous qu'il appartient de nous écrier ? Quoi, le grand Roi du ciel et de la terre veut bien naître dans une
étable ; c'est le Fils de Dieu et il est lui-même vrai Dieu. Oui ce
petit enfant, si pauvre, si méprisable en apparence, c'est celui-là même qui " a jeté les fondements de la terre, celui dont cette terre est le marchepied, en présence de qui les créatures sont comme de vils insectes ; c'est celui qui a étendu les cieux comme un voile et qui les a
préparés comme un pavillon pour l'homme (ls. xi) C'est celui dont la puissance est infinie et qui est terrible au dessus de tout ce qui l'environne ; c'est celui dont les cieux publient les merveilles
et dont la gloire éclate dans l'assemblée des saints ; c'est celui qui
domine l'orgueil de la mer et qui d'un regard apaise ses flots soulevés (ps. 80, 6) ; c'est celui qui a établi son trône au plus haut
des cieux et qui commande en maître à tous les rois de la terre ; (ps. 102) il naît dans une étable et cependant c'est à lui qu'appartiennent les cieux et tout l'univers ; (ps .49) il est couché dans une crèche qui peut à peine le contenir et cependant il remplit
par son immensité le ciel et la terre ; (Jérémie, 23) c'est un petit
enfant d'un jour cependant il est Dieu de toute éternité ; (ps.
89) il est revêtu de quelques haillons vils et déchirés, et cependant c'est lui qui donne aux fleurs leur parure et à la nature tous
ses charmes.
Et ce qu'il l'a réduit à un état si misérable et si humiliant, c'est l'amour qu'il nous porte. Il veut que nous l'aimions avec cet abandon avec lequel des enfants bien nés aiment le meilleur de
tous les pères ; il ne veut pas que nous le craignions comme des
esclaves redoutent un maître sévère et cruel. C'est pour cela que lorsqu'il s'est manifesté aux hommes, il n'a point paru avec un appareil de puissance et de majesté capable de faire trembler,
il a mieux aimé paraître sous la forme d'un petit enfant, parce
qu'il venait pour sauver et se faire aimer et non pour juger et se
faire craindre.
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