« Rome redeviendra païenne »
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« Rome redeviendra païenne »
OÙ EN SOMMES-NOUS ? - ÉTUDE SUR LES ÉVÈNEMENTS ACTUELS 1870-1871 - Par Mgr Gaume - 1871 - Chapitres X-XI-XII, pages 68 à 95 :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54471759/f79.item.texteImage
Citation, tirée du Chapitre XI :
« Cette tradition dit, d'une part, que, vers la fin des temps, la puissance de Rome chrétienne cessera ; et, d'autre part, que Rome redeviendra païenne. En sorte que l'Eglise finira comme elle a commencé, par une lutte gigantesque, dont Rome, redevenue païenne, sera le centre et le foyer. »
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CHAPITRE X.
OÙ EN EST ROME ?
L'envahissement actuel de Rome, différent des autres, — dans ses caractères, — dans son but. — La possession de Rome, idéal de la Révolution. — Paroles du cardinal Patrizzi et de Pie IX. — Cri de guerre des modernes païens : Rome ou la mort.
Pour l'univers catholique, Rome est la ville sainte. Mère et maîtresse de toutes les Eglises, métropole de la foi, Rome est le foyer d'où rayonne sur toutes les parties de la terre la lumière du christianisme. Or, depuis le 20 septembre 1870, Rome est au pouvoir de véritables païens. Afin de voir de plus en plus clairement où en est le monde, il est nécessaire d'étudier cette nouvelle prise de Rome, dans ses caractères particuliers et dans son but hautement avoué.
Déjà nous l'avons fait entendre ; l'envahissement actuel de Rome diffère essentiellement de ceux qui l'ont précédé. Les premiers étaient des actes de brutalité personnelle et de violence passagère. Celui qui vient de s'accomplir est le résultat d'un plan conçu de sang-froid, savamment élaboré, et connu depuis longtemps de toute la diplomatie de l'Europe, notamment depuis le congrès de Paris, en 1886, où fut soulevée la prétendue question italienne.
Autrefois, l'opinion publique protestait avec énergie contre l'usurpation de la ville éternelle, patrimoine sacré, non de l'Italie, mais de toute la catholicité. Aujourd'hui, les nations de l'Europe, non-seulement n'ont rien fait pour empêcher l'envahissement de Rome ; plusieurs même y ont poussé directement.
De concert avec l'Italie, le gouvernement bonapartiste a fait à l'Autriche la guerre injuste, dont le dernier mot devait être la prise de Rome. Il a commandé le massacre de Castelfidardo, andate e fate presto ; défendu à l'Espagne d'envoyer un corps de troupes pour protéger Rome, et mis des entraves à l'enrôlement des volontaires pontificaux. L'attentat consommé, les autres nations, même les moins perverties, sont demeurées impassibles. A peine si la terre des preux a fourni quelques milliers de croisés pour défendre la plus sainte et la plus glorieuse des causes.
Plusieurs fois, sans doute, les anciens usurpateurs de Rome ont osé porter une main sacrilége sur la personne sacrée du souverain Pontife ; mais du moins leur bouche n'insultait pas l'auguste victime. Aujourd'hui, non contente de s'emparer de Rome, de spolier les couvents et d'attenter à la liberté du Saint-Père, la Révolution l'outrage par d'ignobles pamphlets et par des caricatures obscènes.
Enlevant des palais pontificaux, ou brisant dans les rues, les signes du christianisme, elle organise de sacriléges mascarades, où figurent, sous d'ignobles déguisements, le Saint-Père, les cardinaux, les religieux et les religieuses. Ces troupes de nouvelles bacchantes s'en vont hurler sous les fenêtres du vénérable prisonnier : « Avec la tête de Pie IX, nous jouerons à la paume. Nous voulons le fusiller ; mort au Pape; mort aux prêtres 1 ! »
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1. Aussi, dans plusieurs églises de Belgique, le tronc pour le denier de saint Pierre est placé au milieu de la nef, entouré des ornements de la Passion.
Roger Boivin- Nombre de messages : 13216
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: « Rome redeviendra païenne »
Ce n'est pas tout. Afin de montrer aux plus aveugles le but païen de l'envahissement actuel de Rome, la Révolution « a établi, ce que nul usurpateur n'avait jamais fait, au centre de la catholicité, à Rome, demeure du Pontife et du Maître suprême de la vérité, une société de libres penseurs. Cette société tient des séances publiques, annoncées d'avance par des affiches imprimées. Elle rend compte de ses discussions par la voie des journaux, et doit publier prochainement un journal, destiné à combattre les idées superstitieuses de cette religion, qui se donne le nom de catholique 1 . »
Dès aujourd'hui, les modernes païens mettent leurs doctrines en pratique. D'une part, ils établissent à Rome la grande maîtrise de la franc-maçonnerie ; d'autre part, ils donnent des banquets, servis en gras, le Vendredi-Saint, à l'heure même où le Fils de Dieu daigna mourir sur une croix, pour tirer Rome et le monde du paganisme. Si elle n'est pas là, où trouver l'abomination de la désolation dans le lieu saint, prédite par Daniel ?
Autrefois, et la différence est fondamentale, l'envahissement de Rome n'ôtait pas à l'Eglise toute son indépendance matérielle. Propriétaire foncière dans toute l'Europe, et grande propriétaire, elle continuait d'être une puissance avec laquelle les plus fiers tyrans devaient compter. Aujourd'hui, par la prise de Rome, la Révolution enlève à la mère des nations chrétiennes son dernier pouce de terre indépendant, et la déracine complètement du sol de l'Europe.
« Or, c'en est fait, écrivait M. de Bonald, de la religion publique en Europe, si elle n'a plus de propriété ; et c'en est fait de l'Europe, si elle n'a plus de religion publique 1. »
Telle était aussi la conviction du comte de Maistre. Entrevoyant la dissolution prochaine de la vieille Europe, l'illustre penseur écrivait, peu de temps avant sa mort, au comte de Marcellus : « Je sais que ma santé et mon esprit s'affaiblissent tous les jours. Hic jacet ! voilà ce qui va bientôt me rester de tous les biens de ce monde. Je finis avec l'Europe ; c'est s'en aller en bonne compagnie 2. »
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1. Circulaire du cardinal Antonelli, 24 janvier 1871.
1. Théorie du pouvoir, t. III, C. X, p. 106.
2. Voir sa Biographie.
Les soulignés sont et seront de moi.
Quant aux anotations en latin, je les ai laissés quand même s'ils ne sont inutiles que pour ceux qui savent le latin, ce qui n'est pas mon cas.
Roger Boivin- Nombre de messages : 13216
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: « Rome redeviendra païenne »
Rappelons encore une différence non moins caractéristique. Les anciens usurpateurs de Rome ne s'appuyaient que sur la force matérielle. Aujourd'hui, l'envahisseur a trouvé le moyen d'enrôler sous sa bannière la force matérielle et la force morale. Mise à sa solde, l'opinion n'a cessé de faire la guerre au Souverain de Rome, afin de justifier d'avance sa spoliation. Aux insultes quotidiennes des journaux, provoquées, dans toute l'Europe, par l'affaire Mortara, odieusement travestie, sont venues se joindre les insinuations sacriléges de la Tireuse de cartes ; les raisonnements hypocrites de la fameuse brochure le Pape et le Congrès, couronnés par les récits mensongers de l'infâme pamphlet la Question romaine.
A partir du ce moment, un toile général s'est élevé contre le Vicaire de Jésus-Christ. Recueillez vos souvenirs : je ne crois pas que vous trouviez une seule calomnie, si odieuse qu'elle soit, qui n'ait été jetée à la face auguste du Père des chrétiens. On salait la victime avant de l'immoler : Omnis victima sale selietur. La guerre intellectuelle contre la papauté préparait la guerre matérielle, et en assurait le succès.
Tel est, considéré dans ses caractères distinctifs, l'envahissement actuel de Rome. Quel est-il dans son but ? Croire que l'expulsion de l'Autriche du royaume lombardo-vénitien fut la raison de la guerre d'Italie, serait une erreur : elle n'en fut que le prétexte. Le but, déguisé d'abord et connu plus tard, était la spoliation du Saint-Père et la prise de Rome. La Révolution le savait. Aussi, malgré les usurpations successives que le gouvernement, français, son instigateur, lui laisse accomplir, elle n'est pas satisfaite. Ce n'est ni Parme, ni Florence, ni Modène, ni Naples, ni Palerme qu'elle veut : c'est Rome. Si elle prend la Toscane et la Lombardie, la Sicile et les Romagnes, c'est pour prendre Rome. Voilà ce que la Révolution a toujours voulu, ce qu'elle voudra toujours.
Pourquoi ? Parce que, sans Rome, sa victoire n'est pas complète. Rome est le coeur du catholicisme. La Révolution est l'ennemie irréconciliable du catholicisme. Pour en finir avec son ennemi, elle veut le frapper au coeur : elle veut Rome.
Pourquoi encore ? Parce que, sans Rome, l'idéal de la Révolution ne sera jamais réalisé. Chose digne de remarque ! aucun des anciens envahisseurs n'afficha la prétention de faire de Rome sa capitale. Autre est le but avoué de la Révolution. Reconduire Satan dans Rome ; le replacer au Capitole ; ressusciter, sous un nom ou sous un autre, le gigantesque empire des Césars, armé de toutes pièces contre le catholicisme ; refaire de Rome la capitale de ce nouvel empire anti-chrétien, dont l'Italie, ramenée à l'unité politique, sera comme autrefois l'orgueilleux municipe : tel est, qu'on le voie ou qu'on ne le voie pas, l'idéal de la Révolution.
Dernière édition par Roger Boivin le Lun 11 Jan 2021, 4:21 pm, édité 1 fois
Roger Boivin- Nombre de messages : 13216
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: « Rome redeviendra païenne »
Si avec ces bons textes et les présences de Pachamama et de Moloch à Rome les gens ne comprennent toujours pas, alors .... !!!!
Eric- Nombre de messages : 4550
Date d'inscription : 18/02/2009
Re: « Rome redeviendra païenne »
Eric a écrit:Si avec ces bons textes et les présences de Pachamama et de Moloch à Rome les gens ne comprennent toujours pas, alors .... !!!!
..alors, soit qu'ils soient complètement ignorants, ou complètement aveugles, ..ou de mauvaise foi, ..ou bin mélangés, ..ou trompés, de bonne foi, mais trompés..
Qu'on cherche sur google : Pachamama et de Moloch à Rome
Et ce livre de Mgr Gaume, c'est un livre publié en 1871, voilà 150 ans ; alors que dire aujourd'hui où-c'qu'on en est !?
Je viens de lire ce matin les chapitres « OÙ EN EST LE MONDE ? », et j'ai pas fini ;
et voit les pages 242 à 247 surtout, c'est en plein ce qu'on vit !
Roger Boivin- Nombre de messages : 13216
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: « Rome redeviendra païenne »
Cette tendance diabolique, qu'on nous permette de le rappeler, fut signalée par nous il y a longtemps. Aujourd'hui elle est devenue palpable, ee les preuves abondent : trois suffiront.
Le 28 juin 1860, le Cardinal-Vicaire disait dans son Edit à l'occasion de la fête du prince des apôtres : « Le triomphe de saint Pierre sur la ville de Rome a excité une telle rage chez le démon, qu'il n'a jamais cessé d'attaquer par la guerre la plus acharnée le Saint-Siège, ni de vouloir ramener Rome aux erreurs et aux barbaries antiques. Sans rappeler ses efforts dans les siècles passés, nous-mêmes n'avons-nous pas été, et ne sommes nous pas à l'heure qu'il est, témoins de ceux qu'il dirige contre la barque de Pierre ? Et ses efforts n'ont pas été sans succès. »
Plus explicite encore est Pie IX lui-même. « Le but de la Révolution, dit la Sentinelle d'Israël, est de détruire de fond en comble l'édifice du christianisme et de reconstituer sur ses ruines l'ordre social du paganisme. Son grand moyen est de faire briller aux yeux des Italiens les gloires de Rorne païenne, afin de rendre odieuse Rome chrétienne, comme étant l'obstacle qui empêche l'Italie de reconquérir l'antique splendeur des temps anciens, c'est-à-dire des temps païens : quo Italia pristinum veterum temporum, id est Ethnicorum, splendorem iterum acguirere possit 1. »
Assez forte aujourd'hui pour n'avoir plus besoin de masque, la Révolution confirme la vérité de ces formidables révélations. Un de ces fils, Cavour, s'écrie en plein parlement : « Rome nous appartient ; et nous voulons qu'elle soit la capitale de l'Italie. »
Avidement recueillie et sans cesse répétée, la déclaration officielle devient le cri de guerre de Garibaldi et de ses bandes : Roma o morte, Rome ou la mort. Comprend-on bien l'effrayante profondeur de ce mot dans la bouche de la Révolution, rêvant tout autre chose qu'un empire italien. Elle dit : Rome ou la mort ; je veux Rome, je la veux à tout prix ; il me la faut, sans quoi je suis vaincue, je suis morte : Roma o morte. Sans Rome, inutiles toutes mes victoires ; sans Rome, adieu mon futur empire sur le monde.
Chose frappante, et qui montre la mystérieuse destinée de la ville éternelle ! pendant la lutte des trois premiers siècles, entre le paganisme et le christianisme, Rome ou la mort fut le cri de guerre des deux armées belligérantes.
Rome ou la mort, disait le christianisme. Si je n'ai pas Rome, je suis vaincu ; adieu mon empire sur le monde : Roma o morte.
Rome ou la mort, répondait le paganisme. Si je perds Rome, je suis vaincu ; adieu mon empire sur le monde : Roma o morte.
Rien n'est plus vrai. La prise de Rome par le christianisme fut le triomphe du christianisme sur le paganisme et l'établissement de son règne. Par un retour effrayant, voilà que, après dix-huit siècles, le même mot redevient le cri de guerre des mêmes combattants. Ainsi la prise de Rome par le paganisme moderne sera son triomphe sur le christianisme et l'établissement de son règne.
Ce triomphe sera-t-il durable ? Satan, rentré victorieux dans son ancienne capitale, en restera-t-il définitivement le maître ? Les uns disent oui ; les autres, non. Qui a tort ? qui a raison ? Il ne nous appartient pas de répondre. Nous nous contenterons d'exposer, dans les chapitres suivants, ce que la tradition nous apprend des destinées de Rome.
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1. Encycl., 8 déc. 1849.
Roger Boivin- Nombre de messages : 13216
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: « Rome redeviendra païenne »
CHAPITRE XI.
OÙ EN EST ROME ?Résumé des caractères de l'envahissement actuel de Rome. — Ce qu'il présage. — Retour au paganisme. — Vers la fin des temps, Rome redeviendra païenne. — Témoignages de la tradition. — Lettre de Pie IX.
Résumons d'abord les caractères essentiels qui distinguent l'envahissement actuel de Rome des envahissements précédents.
1° L'envahissement actuel n'est pas le fait d'une ambition vulgaire, ni d'une violence personnelle. Il est le résultat d'un vaste plan, fortement conçu et préparé de longue main ;
2° Directement ou indirectement toutes les nations de l'Europe en sont complices ;
3° Il a pour but de briser le joug de la papauté, afin d'émanciper l'homme de la tutelle du christianisme et de refaire Rome ce qu'elle était sous les Césars ;
4° A la différence des autres envahisseurs, la Révolution prétend s'établir définitivement à Rome et en faire la capitale d'un grand empire ;
5° Cet envahissement a lieu après que l'Eglise, dépouillée de toute propriété indépendante, n'a plus de racines dans le sol de l'Europe ;
6° Il s'accomplit à une époque où le trône temporel de la papauté est tellement ébranlé, qu'en moins de quatre-vingts ans il a été renversé quatre fois, et que, pendant les vingt dernières années, il n'a pu se soutenir qu'à l'aide d'une force étrangère ;
7° Les envahisseurs actuels de Rome se conduisent en vrais païens.
Tous ces caractères sont incontestables ; et dans leur ensemble, ils se révèlent aujourd'hui pour la première fois. Que présage ce fait inconnu dans l'histoire? L'envahissement actuel de Rome n'est-il, pour la Révolution, qu'un triomphe passager, ou faut il y voir un pas en avant, et même le plus marqué qu'on connaisse, vers l'occupation finale de la ville éternelle par le prince de ce monde ? Laissons la tradition nous expliquer les destinées futures de la cité de Romulus.
Nous avons entendu Pie IX déclarer solennellement que le but de la Révolution, en s'emparant de Rome, était de ramener le monde au paganisme. En livrant à l'Europe le programme de la Révolution, le Voyant d'Israël est l'écho d'une tradition, transmise de génération en génération par les Pères de l'Eglise, défendue par les théologiens les plus renommés et acceptée par les interprètes les plus autorisés de l'Ecriture.
Cette tradition dit, d'une part, que, vers la fin des temps, la puissance de Rome chrétienne cessera ; et, d'autre part, que Rome redeviendra païenne. En sorte que l'Eglise finira comme elle a commencé, par une lutte gigantesque, dont Rome, redevenue païenne, sera le centre et le foyer.
Comme nous devons parler plus tard de la destruction de l'empire de Rome, nous nous contenterons de rapporter ici, sur cette partie de la tradition, le texte de Suarez. « Je n'ai jamais regardé comme un signe douteux de la fin des temps la destruction de l'empire de Rome ; car cela est certain, et appuyé sur la commune tradition des Pères, que nous regardons même comme apostolique 1. »
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1. Adverto eruditum quemdam virum me reprehendisse, quod dixerim signum hoc de eversione romani imperii incertain esse ; si tamen attente legantur quae diximus, non signum ipsum in dubium revocavimus, quod certum, et conimuni Petrum traditione, quae nobis etiam apostolica visa est, constare. De Antichr., lib. V. C. IX, n. 14.
Roger Boivin- Nombre de messages : 13216
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: « Rome redeviendra païenne »
Venons à la seconde partie de la tradition, et donnons la parole à ses illustres témoins. « J'ajoute, continue Suarez, que, d'après le sentiment d'un grand nombre de sages, dont j'ai rapporté les paroles, il n'est pas incroyable que, vers les temps de l'antechrist, ou pendant son règne, Rome, de nouveau envahie par des païens, redevienne païenne ; que l'Eglise étant bannie de son sein, ou tellement persécutée qu'elle soit obligée de se cacher dans un coin ou dans les cavernes de la terre ; et alors pourra s'accomplir parfaitement la prophétie de saint Jean sur Rome païenne 1. »
Plus explicite que Suarez est le savant cardinal Bellarmin. « Plein de rage contre Rome, dit-il, Satan regagnera le terrain qu'il a perdu, et se jettera sur la ville éternelle. Il s'en rendra maître et la désolera 2. »
Maître de Rome, qu'en fera-t-il ? Les autres dépositaires de la tradition vont nous l'apprendre 1. « Vers la fin des temps, dit, Malvenda, le collaborateur de Baronius, Rome commettra des crimes plus grands que ceux dont elle se rendit coupable pendant qu'elle était païenne ; car elle reniera la foi, chassera le souverain Pontife, mettra à mort les religieux et les prêtres, et retournera à l'idolâtrie. Elle recouvrera son ancienne puissance temporelle, sa splendeur, et s'en servira pour persécuter les saints avec plus de fureur, et immoler les martyrs avec plus de cruauté, qu'elle ne fit sous les premiers Césars 1. »
Dans ses savants et très-orthodoxes Commentaires, Cornelius à Lapide donne, sans ombre de doute ni d'hésitation, le retour de Rome au paganisme, vers la fin des temps. « Par la grande Babylone, ivre du sang des saints et du sang des martyrs, les Pères et les interprètes sont unanimes à entendre Rome païenne, telle qu'elle était au temps de saint Jean, et telle qu'elle redeviendra à la fin du monde 2. »
« Ainsi, vers les derniers jours, Rome recouvrera son ancienne gloire, retournera à l'idolâtrie et aux autres vices, et redeviendra ce qu'elle était sous Néron, Dèce et Domitien. Je veux dire que de chrétienne elle redeviendra païenne, qu'elle chassera le souverain Pontife et les fidèles qui lui seront attachés ; qu'elle les persécutera et les fera mourir ; et qu'elle imitera les persécutions des empereurs païens contre les chrétiens.
» Aussi Dieu punira en elle et sa propre infidélité et l'ancienne infidélité de ses pères. En un mot, de même qu'autrefois Babylone persécuta les juifs et les mit à mort ; ainsi, à la fin du monde, Rome païenne persécutera les chrétiens et les fera mourir ; car elle sera alors ce qu'elle fut autrefois, la capitale de l'idolâtrie et de toute sorte d'abomination 1. »
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1. Addo quod ex opinione multorum sapientum retuli, non esse incredibile Romam, prope antichristi tempora, vel in illis, a gentibus iterum superandam esse, et ad priorem ethnicum statum revocandam ; ejecta inde Ecclesia, vel ita afflicta, ut quasi in angulo vel in cavernis terrae delitescat, et tunc impleri optime poterit prophetia Joannis in Roma ethnica. De Antichr., lib. V, C. XXI, n. 7.
2. Odio habebit Romam et eam expugnabit eamque desolabit... De sum. Pontif., lib. III, C. III.
1. Romam circa finem mundi, ad plura et majora scelera et flagitia redituram, quam prius, cum esset ethnica, commiserit ; nam et fidem negabit, et Pontificem a se abjiciet, et ecclesiasticos ordines trucidabit, et ad idololatriam redibit. Nam antiquam temporalem potentiam iterum recuperabit, cum majori amplitudine... Sanctos persequetur acerbius, et martyriis crudelio ribus afficiet, quam sub imperatoribus ethnicis passi fuerint. De Antich., lib. IV, C. V ; et apud Suarez, ubi supra.
2. Hi omnes per Babylonem hic interpretantur Romam infidelem et ethnicam, qualis fuit tempore Joannis, et rursum erit in fine mundi. ln Apoc., C. XVII, 1.
1. Haec intelligenda esse de Roma urbe, non quae est, aut fuit, sed quae erit in fine mundi : ac consequenter romanam urbem tunc redituram ad pristinam suam gloriam, pariter et idololatriam aliaque vitia, ac talem fore qualis fuit ternpore sancti Joannis, sub Domitiano, Nerone, Decio, etc. Nimirum es christiana tunc rursum fiet ethnica, Pontificemque ehristianum et fideles ei adhaerentes ejiciet, persequetur et occidet... In fine mundi, ipsa rursum ethnica aemulabitur persecutiones imperatorum ethnicorum in christianos ; itaque Deus in ea puniet et propriam, et antiquam patrum infidelitatem... Sicut Babylon judaeos, ita Roma ethnica christianos persecuta est et occidit, et rursum persequetur et occidet in fine mundi ; erit enim tune, uti fuit olim, caput idololatriae omnisque abominationis. In Apoc, V, 1 et 6.
Roger Boivin- Nombre de messages : 13216
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: « Rome redeviendra païenne »
Insistant sur ce fait, Cornélius ajoute : « A la fin du monde, Rome, redevenue païenne, persécutera le Christ et les chrétiens et surtout le souverain Pontife, qu'elle chassera, ou fera mourir. C'est alors que Dieu punira les anciens péchés des Romains, dont la mesure sera comblée à la fin du monde. Il en résulte que les Romains des derniers temps seront punis plus sévèrement qu'ils ne l'eussent été sans les péchés des anciens Romains, dont ils habitent la ville et dont quelques-uns se croient les descendants ; car ils se feront les approbateurs, les apologistes et les imitateurs de leurs crimes 1.
« Toutefois, comme dans les premiers siècles, il y aura toujours à Rome un grand nombre de fidèles et de saints, soit connus publiquement, soit cachés et retirés dans les catacombes et les lieux secrets. Leur vertu et leur gloire, comme celle du souverain Pontife, seront plus grandes ; puisque, au milieu de magistrats et de citoyens impies, ils persévéreront dans la foi et dans la piété jusqu'au martyre.
« Ainsi, loin de nuire à l'Eglise, cette Révolution augmentera sa gloire. Jamais Rome chrétienne ne fut plus glorieuse, que lorsque Rome païenne, altérée de sang, la persécutait avec le plus de rage. Il en sera de même, lorsque Rome sera redevenue païenne. La gloire du Vicaire de Jésus-Christ et des vrais fidèles qui resteront dans son sein, brillera d'un éclat bien autrement vif, que si Rome était toujours demeurée chrétienne et pieuse. 1 »
Par une coïncidence digne de remarque, Pie IX emploie, pour caractériser les promesses actuelles de la Révolution, les mêmes termes dont les anciens docteurs se sont servis pour en marquer l'accomplissement. Ils ont dit, il y a des siècles : « Rome redeviendra à son antique splendeur, à ses richesses, à sa puissance, à sa gloire, reine et maîtresse du monde. Redevenue païenne, Rome elle-même dira : Je suis reine ; j'ai chassé le Pontife, mon époux : et je ne suis pas veuve ; je suis pleine de peuple 2. »
Pie IX dit aujourd'hui : « Pour aliéner l'esprit des Italiens de la religion catholique, les ennemis de l'Eglise ne rougissent pas d'affirmer et de crier partout que l'Eglise romaine est l'obstacle qui s'oppose à la gloire de l'Italie, à sa grandeur et à sa prospérité, et l'empêche de réacquérir l'antique splendeur des temps anciens, c'est-à-dire des temps païens 1. »
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1. In fine mundi, Roma, ad paganismum rediens, Christum et christianos, ac maxime Pontificem persequetur, expellet vel occidet... Hinc Deus excidet illam : puniet enim prisca Romanorum peccata, impleta eorum mensura in fine mundi. Unde gravius punientur Romani tunc futuri, quam puniti fuissent, si sumlia priscorum Romanorum peccata non praecessissent. Erunt enim ipsi priscorum posteri (utpote racolae et cives ejusdem urbis Romae, quidam etiam a priscis illis prognati, eorumque nepotes), et asseclae ; quia eorum scelera probabunt laudabunt, reque ipsa sequeniur et imitabuntur. In Apoc, v, 6, et c. XVIII, 20.
1. In Apoc, v, 1.
2. Romam in fine mundi ad pristinum imperii splendorem, opes, vires, et pompant redituram, ut sit, sicut olim fuit, regina orbis et domina mundi... Dicet ergo Roma infidelis : Sedeo regina, quamvis Pontificem, qui vir meus erat, ejecerim ; non sum tamen vidua, sed plena populo. Cor. in Apoc, XVIII, 7.
1. Ecclesiae hostes... ad Italorum animos a fide catholica ab alienandos asserere etiam et quaquaversus clamitare non erubescunt, catholicam religionem ilalae gentis gloriae, magnitudini et prosperitati adversari... Quo Italia pristinum veterum temporum, id est Ethnicorum, splendorem iterum acquirere possit. Encycl, 8, déc. 1849.
Roger Boivin- Nombre de messages : 13216
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: « Rome redeviendra païenne »
Chose plus frappante encore : les révolutionnaires actuels ne cachent plus leur pensée et parlent comme Pie IX. Les prétendus émancipateurs de Rome n'ont-ils pas sans cesse à la bouche : que Rome est esclave ; que, le Pape expulsé, la ville éternelle redeviendra libre et reine comme autrefois ? Par l'organe de Cavour, ne lui ont-ils pas dit : « Réjouis toi des glorieuses destinées que nous te promettons. Nous sommes aujourd'hui tes soldats, parce que nous voulons être demain tes fils et tes citoyens. Si nous combattons, c'est pour te rendre ton antique majesté, ton antique Capitole, tes antiques triomphes. C'est pour faire de toi la splendide capitale d'un grand empire 2. »
Cette lugubre destinée de Rome n'est nullement contraire aux promesses faites à l'Eglise et au Siège apostolique. « L'un et l'autre persévéreront toujours dans la foi et dans la possession de la chaire de Pierre. Placée dans un lieu ou dans un autre, cette chaire ne périra pas plus que la foi, dont elle est la source. Toujours elle sera la même. Toujours l'Eglise demeurera visible, fût-elle obligée de fuir aux montagnes et de se cacher en grande partie dans les cavernes et les déserts 1. »
« Dieu permettra cette chute de Rome, ajoutent les interprètes, afin que nous distinguions la ville, de l'Eglise ; Rome, de la chaire de Pierre, et que les Romains apprennent que ce n'est ni à leurs mérites, ni à la majesté de leur ville, mais à la faveur de Jésus Christ et de saint Pierre, qu'ils sont redevables de posséder le Siège apostolique et la métropole de l'Eglise 2. »
Tout cela est grave ; plus grave encore, à nos yeux, est la lettre de Pie IX au Cardinal-Vicaire, en date du 30 juin 1871. Du fond de sa prison, le Saint Père nous semble confirmer douloureusement la tradition des siècles sur le prochain avenir de Rome.
Après avoir dit que le but des révolutionnaires n'est pas seulement d'usurper Rome, mais de détruire le centre du catholicisme, et le catholicisme même, Pie IX ajoute : « Cette phalange infernale s'est mise en tête d'extirper de Rome ce qu'elle appelle le fanatisme religieux. Implantée à Rome, elle veut rendre cette ville incrédule ou plutôt en faire la maîtresse d'une religion dite de tolérance, telle que la veulent ceux qui n'ont devant les yeux la pensée d'aucune autre vie que la vie présente, et ceux qui se forment de Dieu cette idée, qu'il laisse aller toutes choses, sans presque s'occuper de nos actes. »
Rome devenant la maîtresse du matérialisme et du fatalisme, n'est-ce pas Rome redevenue païenne ? Au jugement même du Vicaire de Jésus-Christ, voilà le but final de la Révolution et le caractère qui distingue essentiellement l'envahissement actuel de Rome de tous ceux qui l'ont précédé.
Telles sont les choses, au premier coup d'oeil très-étonnantes, qu'ont écrites, à quelques pas du Vatican, et sans réclamation de la part des souverains Pontifes, les hommes éminents par leur science et par leurs vertus, que Rome admire comme ses plus grandes gloires, qu'elle aime comme ses amis et qu'elle écoute comme ses oracles.
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2. Paroles de Cavour au parlement italien, 11 octobre 1860.
1. Non est etiam contra promissiones factas Ecclesiae et Sedi apostolicae de perseverantia in fide, et in cathedra Petri, quod Roma illo modo destruatur, quia cathedra nunquam deficiet, nec fides ejus, sive in hoc, sive in illo loco consistat ; ubique enim eadem erit, semperque Ecclesia visibilis durabit, etiamsi vi persecutionis cogatur ad montes fugere, vel in locis occultis magna ex parte se abscondere. Suarez, De Antich., lib. V, C. VII, n. 14.
2. Idque permittet Deus, ut urbem ab Ecclesia, Romam a cathedra Petri secernamus ; utque Romani non urbis suae majestati, nec suis meritis, sed Christi Petrique gratiae tribuant, quod ipsi Sedem pontificiam, et Eclesiae metropolim obtineanl. Cor. in Apoc., XVII, 1.
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Re: « Rome redeviendra païenne »
CHAPITRE XII.
OÙ EN EST ROME ?Comment Rome redeviendra païenne. — L'éducation. — Anecdote. — La corruption des hautes classes. — L'admiration pour les anciens Romains.
La cité des Papes, redevenue la cité des Césars, Rome retournée au paganisme : voilà donc la suprême destinée de la ville éternelle et le dernier triomphe de Satan. Comment s'accomplira cette apostasie, mille fois incroyable, si elle n'était mille fois annoncée. Avec une clarté surhumaine, la tradition a vu le chemin qui conduira Rome à ce terme fatal.
« Rome, dit elle, aura le sort de beaucoup d'autres villes, de Jérusalem en particulier. Ainsi, nous voyons Jérusalem, païenne sous les Chananéens ; fidèle, sous les Juifs ; chrétienne sous les Apôtres ; païenne, sous les Romains, surtout sous Adrien ; mahométane, sous les Turcs. Il en sera de même de Rome. Païenne sous Néron et les autres Césars jusqu'à Constantin, Rome fut Babylone, la cité du mal. Sous Constantin, devenue chrétienne et pieuse, elle cessa d'être Babylone et commença d'être la capitale de la cité du bien, ville sainte et fidèle, Sion chérie de Dieu, colonne de la foi, mère de la piété, maîtresse de la sainteté. Vers la fin de son existence, elle abandonnera la foi, la piété, Jésus-Christ, le souverain Pontife, et elle redeviendra païenne, Babylone, la capitale de la cité du mal 1. »
La tradition continue : « Cette transformation de Rome chrétienne en Rome païenne ne se fera pas tout d'un coup. Les Romains des derniers temps se passionneront pour les marbres et les porphyres 2. Ils feront consister leur gloire dans de splendides édifices, dans des temples d'idoles, dans des statues d'or et d'argent d'un beau ciseau et d'une forme variée 3 ; dans les pierres précieuses dont leurs ancêtres ornaient Vénus, Cupidon et leurs autres monstrueuses divinités. Ils aimeront les jeux, les spectacles, toutes les choses par lesquelles les anciens Romains corrompirent les peuples et les attirèrent au culte des faux dieux 4.
« Ils s'habitueront à regarder avec orgueil les crimes de leurs ancêtres ; ils en feront le sujet de leurs louanges. Leur ambition sera de reproduire les actions de César, de Pompée, de Trajan. Ils voudront ressusciter la vaine gloire de l'ancienne Rome. Ils invoqueront les noms sonores des Câtons : Vieilles fumées romaines dont nous voyons déjà plusieurs se repaître et se glorifier. Ils feront tout cela, parce qu'ils voudront imiter leurs ancêtres et rendre à Rome la splendeur, la gloire et la puissance dont elle jouit sous le paganisme 1. »
Comment, après tant de siècles de christianisme, après tant de bienfaits dus à la papauté, les Romains redeviendront-ils passionnés pour le paganisme et pour Rome païenne ? La réponse est forcée : nous l'avons donnée cent fois. L'éducation fait l'homme. C'est d'elle qu'il reçoil ses idées, ses admirations, ses aspirations. L'homme, à son tour, transmettant ce qu'il a reçu, fait la société à son image. Qu'on proteste, qu'on s'irrite contre cette solution ; elle n'en est pas moins vraie, et la seule vraie. D'elle-même elle s'impose à tout homme non aveuglé par le parti pris.
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1. ... Sub finem mundi, deserens fidem, pietatem, Cliristum, Pontificem, rursum fiet Babylon. Cor. in Apoc., XVII, 1.
2. Au moyen âge, le voyage de Borne était un pèlerinage, rien qu'un pèlerinage ; depuis la Renaissance, il est, pour la plupart, une excursion d'artiste, ou une simple promenade de touriste : rien autre chose.
3. Il y a quelques années, une statue d'Hercule, trouvée à Rome, fut vendue, à Rome, quarante mille écus romains.
4. Aliisque similibus, quibus quasi déliciis et illecebris Romani olim homines ad cultum suorum deorum pellexerunt, et in fine rnundi pellicient. Cor. in Apoc., XVIII, 3.
1. Eorum (majorum) scelera probabunt, laudabunt. Volent enim aemulari gesta et gloriam Caesaris, Pompeii, Trajani, Decii, Diocletiani, atque veteris Romae fumos, et nomina vana Catonum, ut etiamnum aliquos priscis hisce Romanorum fimis pasci el gloriari videmus... lllis placebunt scelera majorum, eaque aemulari volent, ut Romae pristinum sub gentilismo splendorem, pompam et imperium restituant. Id., c. XVIII, n. 20.
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Re: « Rome redeviendra païenne »
A ce propos, qu'il me soit permis de rapporter l'anecdote suivante. Etant à Rome, au mois de février 1853, j'attendais, dans une antichambre du Vatican, l'heure de mon audience. J'étais venu chercher, sans pouvoir obtenir autre chose que des encouragements, la condamnation romaine du Ver Rongeur, dont m'avait menacé certain évêque gallican.
Un des prélats de service, qui connaissait le but de mon voyage, lie conversation avec moi, et me dit : « Vous avez mille fois raison. Non-seulement pour la France, mais encore et surtout pour l'Italie. Nous avons ici une bourgeoisie et une jeunesse ingouvernables. En parlant des anciens Romains, ils disent toujours nos ancêtres. Leur rêve favori est de ressusciter la grande république romaine et de gouverner le monde par des proconsuls. La faute en est à l'éducation qu'ils reçoivent. On les enfarine d'admiration pour Rome païenne, et par là on les indispose contre Rome chrétienne. Qu'en arrivera-t-il ? »
Le 20 septembre 1870 a donné le premier mot de la réponse.
En attendant le second, laissons toujours parler la tradition. « Les Romains, ainsi préparés de longue main, des affidés de Satan, des athées pervertiront les hautes classes parmi les Romains. Ils feront briller à leurs yeux l'antique gloire de leurs ancêtres. Ils les exciteront à la reconquérir et à restaurer le culte des dieux, auxquels l'empire dut sa splendeur. Ils les attireront à la volupté et à l'indépendance, afin de les conduire à l'athéisme, comme cela s'est vu dans beaucoup de pays et comme nous le voyons aujourd'hui 1. »
Que dirait l'illustre interprète, s'il était témoin de ce que font, sous nos yeux, les révolutionnaires, maîtres de Rome ? Il avouerait, comme tout le monde, que si la Rome officielle n'est pas idolâtre, elle est païenne, et non moins hostile au christianisme que la Rome des Césars. Qui peut répondre qu'un jour ou l'autre elle ne donnera pas une forme matérielle à l'esprit qui l'anime, et ne se prosternera pas devant quelque idole ? Serait-il vrai que déjà, dans certains antres ténébreux, des Romains adorent matériellement autre chose que Jésus-Christ ? Quoi qu'il en soit, ce qui s'est vu peut se revoir.
Païens par leur éducation, les révolutionnaires de 93 devinrent bientôt formellement idolâtres. L'Europe a-t-elle oublié qu'ils adorèrent publiquement, et firent adorer par la France entière, une déesse en chair et en os ? A-t-elle oublié qu'ils bâtirent, au milieu de Paris, un temple à Cybèle, à qui ils offrirent solennellement les prémices des biens de la terre ? Enfin, a-t-elle oublié que le culte matériel de Jupiter, avec prêtres, encens et autels, s'est perpétué parmi nous jusqu'en 1821 ?
Etant données la corruption humaine et l'influence du démon, qui ne vieillit pas, pourquoi ce qui s'est fait à Paris ne se ferait-il pas à Rome ? Le culte intérieur appelle le culte extérieur. Le jour où les révolutionnaires romains passeront de l'un à l'autre, Rome sera formellement idolâtre, et la tradition littéralement justifiée.
Alors s'établira le grand empire annoncé par la même tradition et dont l'idée ne s'est jamais perdue dans le monde. Quel sera-t-il ? A coup sûr, ce ne sera pas la caduque monarchie de Victor-Emmanuel. Cet empire n'est autre que la grande république mazzinienne 1, c'est-à-dire, sous un nom ou sous un autre, l'antique empire des Césars païens, essentiellement hostile au christianisme et dont Rome, redevenue païenne, sera la capitale. Afin de parler encore plus clairement, ce sera le règne de l'antechrist.
Telle est, dans son essence, la Révolution cosmopolite qui marche à grands pas à l'envahissement du monde moderne. Ses séides italiens, aujourd'hui geôliers du Vicaire de Jésus-Christ, et demain peut-être ses bourreaux, ne font qu'accomplir sur un point ce qu'elle-même espère réaliser dans l'Europe entière.
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1. Quomodo Roma in fine mundi ad pristinas opes et gloriam, acque ad ethnicismum redibit ?... Variis modis id fieri poterit... Si magi aliqui et politici Romanos primores pervertant, eosque incitent ad pristinam patrum gloriam, et deorum cultum restaurandum... Si eos invitent ad vitia earnis omnemque vitae licentiam, ut eos deducant ad atheismum, uti multis locis factum est olim, et etiamnum fieri audimus et videmus. Cor. in Apoc, XVII, 1.
1. Elle s'appelle aujourd'hui l'Internationale.
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Roger Boivin- Nombre de messages : 13216
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Re: « Rome redeviendra païenne »
Et maintenant, à propos de la ville de Jérusalem qui, selon les conjectures, redeviendrait la Ville Sainte, voici, page 312 du même ouvrage de Mgr Gaume, une citation tirée de la fin du Chapitre XXXI, chapitre que je ferai suivre :
Ville sainte, Jérusalem perdit par le déicide sa glorieuse prérogative. Rome en hérita. A son tour, Rome redevenant païenne, Jérusalem retrouvera sa gloire et de nouveau sera la ville sainte 1..
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1. Telle parait être la pensée de quelques Pères, entre autres Lactance : ... Lob. VII, I, 15 et 16. — Données pour ce qu'elles valent, nous soumettons ces dernières conjectures au jugement des hommes habitués à réfléchir sur la conduite mystérieuse du Très-Haut à l'égard des enfants d'Abraham
Roger Boivin- Nombre de messages : 13216
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Re: « Rome redeviendra païenne »
Fin du CHAPITRE XXX :La prédication universelle de l'Evangile est le quatrième signe divin des derniers jours. Ce signe est d'autant plus frappant qu'il monte à l'horizon en même temps et avec la même rapidité que le dernier, dont nous allons parler : le retour des juifs. De ces deux mouvements, l'un appelle l'autre ; car tous deux tendent directement au même but suprême, la finale réunion des deux parties du bercail sous un seul pasteur.
CHAPITRE XXXI
OÙ EN EST LE MONDE ?Examen du cinquième signe : la conversion des juifs. — L'émancipation des juifs. — Le judaïsme détruit comme système religieux. — Trois catégories parmi les juifs. — Conversions. — Religieuses de Notre-Dame de Sion. — La fortune des juifs actuels.
La conversion des juifs. — Aux yeux de tout homme qui pense, je ne dis pas en chrétien, mais simplement en philosophe, le fait culminant de l'histoire contemporaine, c'est l'émancipation des juifs. Depuis la ruine de Jérusalem, le peuple juif, dispersé aux quatre coins du monde, était demeuré à l'état de pétrification, obstinément encroûté dans ses traditions talmudiques. Bien que vivant chez tous les autres peuples, il en était séparé par une infranchissable barrière de défiance, de mépris et de haine.
Cependant ce peuple devait se convertir, et reconnaître pour son Messie Celui que ses pères avaient crucifié. Ainsi l'avait promis le Dieu d'Abraham. Seulement, pour le punir d'avoir repoussé la lumière qui lui fut offerte avant de l'être aux autres peuples, le Soleil de la vérité ne l'éclairera qu'après avoir brillé sur tous les points de l'horizon. C'est encore la parole des divins oracles 1.
Afin de se convertir, il devait recevoir les idées chrétiennes. Pour les recevoir, il fallait que le mur de séparation fût renversé, et que le juif se trouvât en contact social avec les peuples chrétiens. Tel a été l'effet de son émancipation. Placé sur le pied d'égalité avec les autres citoyens, le juif a vu s'ouvrir devant lui, non-seulement les salons et les académies, mais toutes les carrières. Dans la magistrature, dans l'armée, dans l'enseignement, dans la législature, dans toutes les administrations, il occupe des emplois plus ou mois élevés, et jusqu'ici réservés aux chrétiens 2.
Etonnant en lui-même, le fait de l'émancipation des juifs ne l'est pas moins dans la manière dont il s'est réalisé. L'empereur Auguste fut l'instrument aveugle dont la Providence se servit pour vérifier les oracles des prophètes, qui annonçaient la naissance du Messie à Bethléem. Afin d'accomplir sa parole sur Israël, Dieu s'est servi de la haine antichrétienne de la Révolution française, dont le premier acte fut l'émancipation des juifs.
Opérée en dehors de toutes les prévisions humaines, l'émancipation des juifs est un fait de la plus haute signification. Il confirme authentiquenient la réalité actuelle de tous les autres signes précurseurs des derniers jours, et nous dit à tous qu'il est temps d'ouvrir les yeux. Attendu pendant dix-sept cents ans, ce signe s'est enfin montré. Aujourd'hui il est visible dans l'ancien et dans le nouveau monde. Pourquoi a-t-il paru à notre époque, plutôt qu'à une autre ? C'est évidemment que, dans les conseils de la Providence, à notre époque et non pas à une autre, devait se manifester le retour d'Israël au Dieu de ses pères. Afin qu'on n'en puisse douter, l'émancipation a donné trois résultats décisifs.
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1. Nolo enim vos ignorare, fratres, mysterium hoc, ut non sitis vobis metipsis sapientes, quia caecitas ex parte contigit in Israel, donec plenitudo gentium intraret ; et sic omnis Israel salvus fieret, sicut scriptum est : Veniet ex Sion, qui eripiat et avertat impietatem a Jacob. ] Is., LIX, 20. Et hoc illis a me testimonium : cum abstulero peccata eorum. Secundum Evangelium quidem, inimici propter vos. Secundum electionem autem, charissimi propter patres. Sine poenitentia enim sunt dona et vocatio Dei. Rom., XI, 25-29.
2. On écrivait dernièrement de Saxe-Weimar : « Le Journal du gouvernement vient de publier la nouvelle loi sur les israélites. Cette loi met les juifs du grand-duché entièrement sur le même pied que les chrétiens. Elle autorise l'exercice public du culte judaïque, et elle permet les mariages entre les israélites et les chrétiens, qui auront dorénavant le même effet que ceux contractés entre les chrétiens. »
Roger Boivin- Nombre de messages : 13216
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Re: « Rome redeviendra païenne »
Au contact des idées chrétiennes, le judaïsme s'est brisé en morceaux, comme le pot de terre contre le pot de fer. En toute assurance, on peut affirmer qu'aujourd'hui le judaïsme, en tant que système religieux, est fini. Voici ce qu'écrivait, il y a plus de vingt ans, un juif devenu catholique : « Un mot sur l'état général des juifs de France, au point de vue intellectuel. Sous le rapport religieux, on peut hardiment avancer qu'il n'existe plus chez eux aucun vestige de l'antique foi qui, au milieu de l'exil, était encore leur plus beau côté caractéristique. L'émancipation a tout emporté 1. »
Ce que le judaïsme est en France, il l'est partout. Divisés entre eux, les juifs forment trois catégories. Les orthodoxes, qui demeurent encore fidèles à quelques traditions du Talmud : ce sont généralement les anciens. Les rationalistes, qui ne croient à rien, si ce n'est à l'argent : ils sont de tous les âges. Les christianisants, qui, fatigués du doute, cherchent la vérité et gravitent vers le christianisme : la plupart appartiennent aux jeunes générations.
« A côté du travail de dissolution, continue la lettre citée plus haut, une oeuvre de réorganisation s'est opérée. Les bons sont entrés dans la grande et vraie communion des fidèles descendants d'Abraham. Le saint abbé Ratisbonne 2 a ouvert cette voie glorieuse, qui, chaque jour, par la grâce d'en haut, se couvre de nouveaux pèlerins. »
En confirmation de ce témoignage, voici les paroles d'un homme fort instruit de ce qui se passe chez les juifs : « Depuis quelques années, les israélites reviennent en foule, vous savez que je n'exagère pas, et dans tous les pays, à la sainte foi catholique, la véritable religion de nos pères. Partout, grâce à Dieu, vos regards rencontrent un bon nombre de vos frères régénérés par les eaux salutaires du baptême. Nous ne sommes que d'hier, nous autres israélites catholiques, et déjà nous remplissons les villes que vous habitez, vos comptoirs, vos rendez-vous de commerce, vos consistoires même 1. »
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1. Lettre à Mgr l'évêque de Luçon, 1848. Voir aussi les récents ouvrages de MM. Lemann, juifs convertis, et de M. le chevalier des Mousseaux.
2. Et aussi M. Drach.
1. Drach, Harmonie entre l'Eglise et la Synagogue, t. I, p. 28. Paris, 1843.
Roger Boivin- Nombre de messages : 13216
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Re: « Rome redeviendra païenne »
Le même auteur cite un grand nombre de juifs convertis depuis peu, qui se sont faits prêtres et missionnaires, et une multitude de demoiselles israélites qui ont embrassé la vie religieuse en France et en Italie. « Depuis dix ans, nous disait à nous-même le savant rabbin, il s'est converti plus de juifs que pendant deux siècles. »
La conversion miraculeuse d'Alphonse Ratisbonne, frappé comme Saul sur le chemin de Damas, a puissamment activé le mouvement de retour. On voit aujourd'hui ce qui ne s'était jamais vu et ce qui, naguère encore, paraissait incroyable : des parents juifs confiant leurs enfants à des prêtres catholiques, avec pleine liberté d'en faire des chrétiens.
Son vénérable frère, le P. Théodore Ratisbonne, appelé providentiellement à l'apostolat de ses coreligionnaires, fonde l'oeuvre des Dames de Sion, destinée à l'éducation catholique des jeunes juives. Née d'hier, cette congrégation modèle compte ses membres par centaines et multiplie ses établissements en Occident et en Orient.
A Paris, les conversions deviennent de plus en plus nombreuses. Dans quelques années le P. Théodore a baptisé de sa main plus de sept cents juifs. Ces néophytes appartiennent à tous les âges et à toutes les conditions ; tellement qu'aujourd'hui c'est à peine si on peut nommer une seule famille juive, parmi les plus connues, dans laquelle le catholicisme ne soit entré.
Tandis que les brebis perdues de la maison d'Israël donnent ce consolant spectacle en Occident, le P. Alphonse appelle au bercail celles qui sont dispersées en Orient. C'est à Jérusalem, au coeur même du judaïsme, qu'il a établi sa mission. Sa voix est entendue, et de grandes consolations récompensent les rudes travaux de son apostolat.
Déjà s'est réalisé un fait inouï, qui semble être le gage de nombreuses conversions dans un prochain avenir.
Après bien des difficultés, le P. Alphonse a pu acheter le terrain de l'Ecce homo, avec l'arcade du haut de laquelle Pilate montra aux juifs leur Messie couvert de plaies, et devant laquelle les juifs firent entendre la vocifération déicide : Que son sang soit sur nous et sur nos enfants. En ce même lieu, s'élève aujourd'hui une église qui recouvre la vénérable arcade. Là, vous voyez chaque jour les filles de Sion, accomplissant la parole du Messie montant au Calvaire, offrir leurs prières et leurs larmes en expiation du crime de leurs pères, et pour hâter le retour d'Israël au Dieu d'Abraham.
La ruine du judaïsme et de nombreuses conversions parmi les israélites, tels ont été les deux premiers résultats de l'émancipation. Il en est un troisième non moins frappant et qui veut être soigneusement examiné. Il s'agit de la colossale fortune des juifs. On l'a dit : L'or possède le monde, et le juif possède l'or. Tel est le degré de puissance, inconnu jusqu'ici, auquel le juif s'est élevé dans l'espace d'environ un demi-siècle.
Roger Boivin- Nombre de messages : 13216
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: « Rome redeviendra païenne »
Quel peut être la raison d'un pareil phénomène ? C'est le secret de Dieu. Nous savons seulement que la Providence ne tâtonne jamais. La prodigieuse fortune du juif vient donc à son heure. Quel en est le but ? C'est un autre mystère. Sans avoir la prétention de sonder les conseils divins, nous sera-t-il permis de hasarder timidement quelques pensées sur un fait trop extraordinaire pour le laisser passer inaperçu ?
Le peuple juif est un peuple figuratif : son avenir est écrit dans son passé. Après quatre cents ans de séjour et d'esclavage en Egypte, il entendit enfin sonner l'heure de sa délivrance. Pour les faire servir à son culte, Dieu lui permit d'emporter, autant qu'il pourrait, les richesses des Egyptiens. Chargé d'or et d'argent, Israël se met en marche vers la terre promise à ses pères, et les richesses de l'Egypte lui servent à construire et à orner splendidement le tabernacle et l'arche d'alliance.
S'il est vrai, comme on vient de le voir, que l'heure de la conversion des juifs à sonné, serait il téméraire de penser que les prodigieuses richesses, si rapidement accumulées entre leurs mains, peuvent avoir, dans les conseils de la Providence, un but analogue à celui dont nous venons de parler 1 ?
D'une part, vingt prophéties plus nettes les unes que les autres, annoncent, pour la fin des temps, le retour des juifs dans la terre de leurs pères, et la splendide réédification de Jérusalem, qui deviendra la ville sainte 2.
D'autre part, ne serait-ce pas pour la même raison que, à l'exception de toutes les grandes capitales de l'antiquité, Jérusalem, ainsi que Rome, s'est toujours relevée de ses ruines et qu'elle subsiste encore ! Cadavre de ville, si on veut, comme le peuple juif est un cadavre de peuple ; Jérusalem, comme le peuple juif, ne peut ni vivre ni mourir.
Sa miraculeuse conservation semble indiquer clairement que sa mission n'est pas finie, pas plus que celle du peuple juif. Ville sainte, Jérusalem perdit par le déicide sa glorieuse prérogative. Rome en hérita. A son tour, Rome redevenant païenne, Jérusalem retrouvera sa gloire et de nouveau sera la ville sainte 3.
En résumé : la destruction de l'empire de Rome ou l'apostasie des nations, l'affaiblissement de la foi, le débordement de la vie matérielle, la prédication universelle de l'Evangile, la conversion des juifs, voilà les grands signes, divinement annoncés, de la fin du monde. Si nous en avons parlé, c'est qu'aujourd'hui, moins que jamais, nul ne doit vouloir s'endormir d'un sommeil trompeur, ni endormir les autres.
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1. Que tel doive être l'usage immédiat que les juifs feront de leurs richesses, il est permis d'en douter. Il paraîtrait, au contraire, qu'ils s'en serviront d'abord pour aider à l'établissement du règne de l'antechrist. Car il est annoncé qu'en punition de leur incrédulité, ils le reconnaîtront pour le Messie : Ego veni in nomine Patris mei, et non accipitis me ; si alius venerit in nomine suo, illum accipietis. Joan., V, 43. — Unde colligitur (anti-christuni) a Judaeis pracipue esse suscipiendum, quia in poenam caecitatis et incredulitatis eorum maxime venturus est, teste Paulo II ad Thessal., II. Suarez, De judiciaria potest. Christi, quaest. LIX, art. 6, n. 11, t. XIX, p. 1062, edit noviss.
Mais ils seront promptement détrompés. A la prédication d'Elie ils ouvriront les yeux et reviendront franchement au Dieu de leurs pères, dont ils propageront le règne par tous les moyens en leur pouvoir : Sicut pars judoeorum per apostolos credidit, ita est creditura per Eliam. S. Hilar., c. XXVI, in Matth. ; Suarez, Ibid.
Dans son savant ouvrage, M. des Mousseaux prouve que les juifs actuels, dans toute l'Europe, travaillent activement à la déchristianisation du monde. MM. Lemann ne parlent pas de cette phase intermédiaire entre le commencement du retour des juifs et la consommation de ce fait divinement annoncé.
2. On peut les voir réunies dans différents ouvrages, entre autres dans le livre intitulé : la Régénération du monde par les douze tribus d'Israël. in-8°. Courtrai.
3. Telle parait être la pensée de quelques Pères, entre autres Lactance : ... Romanorum nomen quo nunc regitur orbis, tolletur de terra, et imperium in Asiam revertetur et rursus Oriens dominabitur, et Occidens serviet. Lob. VII, I, 15 et 16. — Données pour ce qu'elles valent, nous soumettons ces dernières conjectures au jugement des hommes habitués à réfléchir sur la conduite mystérieuse du Très-Haut à l'égard des enfants d'Abraham. Qu'ils se souviennent seulement que toutes les promesses de Dieu sont infaillibles et ses dons sans repentance.________
OÙ EN SOMMES-NOUS ? - ÉTUDE SUR LES ÉVÈNEMENTS ACTUELS 1870-1871 - Par Mgr Gaume - 1871 - Chapitres X-XI-XII, pages 303 à 312 :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54471759/f314.item.texteImage
Roger Boivin- Nombre de messages : 13216
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