La quarantaine sous le régime français. -
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La quarantaine sous le régime français. -
La quarantaine sous le régime français
______Les règlements de la Quarantaine de la Grosse-Ile sont aujourd'hui tellement stricts qu'il est quasi impossible aux vaisseaux océaniques qui remontent le Saint-Laurent d'apporter au Canada les maladies contagieuses qui peuvent désoler l'Europe.
Quelles étaient les précautions hygiéniques qu'on prenait contre les vaisseaux arrivant d'Europe sous le régime français ?
D'après les maigres renseignements qui nous sont restés de cette époque lointaine les précautions prises pour garantir le pays des maladies contagieuses étaient plutôt rudimentaires.
En 1720, Marseille subissait, pour la quinzième fois depuis quatre siècle, le fléau de la peste. Trente mille personnes furent enlevées par le fléau. C'est cette épidémie qui a fait passer le nom de l'évêque Belzunce à la postérité. La peste ravagea, mais à un degré moindre, Toulon et tout le littoral de la Méditerrannée.
Plusieurs vaisseaux nous venaient chaque année de ces ports. Une ordonnance émise par le gouverneur de Vaudreuil et l'intendant Bégon le 20 octobre 1721 nous fait connaître le règlement établi alors pour prémunir la Nouvelle-France du fléau.
Les capitaines ou maîtres des navires, bateaux, brigantins partis des ports de la Méditerrannée ou qui y avaient touché devaient mouiller à la rade de la prairie de l'île aux Coudres. Là, ceux qui avaient du canon ou des pierriers devaient tirer trois coups à un quart d'heure de distance l'un de l'autre. Ceux qui n'avaient pas de canon ni pierriers devaient tirer trois coups de fusil aussi à un quart-d'heure de distance l'un de l'autre. On devait en même temps mettre le pavillon en berne. Le même signal devait être répété de deux heures en deux heures jusqu'à ce que ceux qui étaient chargés d'aller à bord des vaisseaux eussent connaissance de leur arrivée.
Pareillement, défense était faite d'envoyer des chaloupes à terre, de laisser débarquer aucun membre de l'équipage ou passager, et de communiquer avec aucun habitant de la colonie à peine contre le capitaine, maître et ceux qui pourraient être descendus à terre de punition corporelle.
Stricte défense était faite de débarquer des marchandises. Les préposés à la visite des bâtiments avaient ordre de brûler immédiatement ces marchandises sur le lieu même où ils les trouveraient sans formalité de justice ni procédure.
Les habitants préposés à la première reconnaissance des bâtiments devaient s'en approcher à portée de la voix et poser les questions suivantes : 1° D'où vient le navire ? 2° En quels ports a-t-il touché en venant à cette colonie ? 3° La maladie contagieuse était-elle dans aucun de ces ports ? 4° S'ils ont eu à bord des maladies pendant la traversée ? 5° Y a-t-il eu des morts ? 6° Combien ? 7° De quelle maladie ? 8° Y a-t-il actuellement des malades à bord ? 9° Combien ? 10° Quelle est leur maladie ?
Ces mêmes habitants devaient ensuite s'informer si on avait besoin de vivres et de rafraîchissements. Si on en réclamait, ces provisions devaient être déposées à un endroit isolé de la côte, marqué par un poteau. Le capitaine ou maître du navire devait envoyer chercher vivres et rafraîchissements par une chaloupe de son bord, mais il devait attendre que ceux qui avaient porté les provisions à l'endroit marqué se fussent retirés.
Les bâtiments devaient rester ancrés à la rade de la prairie de l'île aux Coudres aussi longtemps qu'ils n'auraient pas reçu la permission par écrit de l'intendant. Et ce dernier ne donnait le permis pour entrer dans le port de Québec, qu'après la visite et le rapport du médecin ou chirurgien chargé de la visite du vaisseau.
Enfin, sous les mêmes peines corporelles, défense était faite à tous les habitants de la colonie autres que ceux chargés de ce soin d'aller aux dits bâtiments porter des vivres et communiquer avec les équipages et passagers sous quelque prétexte que ce fut.
La contagion disparut entièrement de Marseille au mois d'août 1722. Les communications entre la France et le Canada étaient alors si irrégulières que ce ne fût que le 19 juin 1724, soit près de deux ans après la disparition du fléau, que M. Bégon révoqua l'ordonnance du 20 octobre 1721 qui établissait une Quarantaine temporaire à la prairie de l'île aux Coudres.
Pendant les trois années qu'avait duré la Quarantaine un seul bâtiment était venu de Marseille dans le port de Québec. Le 22 juin 1723, M. Bégon ordonnait aux officiers de l'Amirauté de Québec de se transporter avec le sieur Bertier, chirurgien, à bord du dit bâtiment afin de se faire représenter les certificats de santé, etc. Le sieur Bertier devait en outre examiner chaque malade afin de constater s'il ne souffrait pas de la maladie contagieuse.
Comme on le voit, la Quarantaine, de nos jours, ne ressemble guère à la Quarantaine établie en 1721.______
LES PETITES CHOSES DE NOTRE HISTOIRE - Première Série - Par Pierre-Georges Roy - 1919 :
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Roger Boivin- Nombre de messages : 13227
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Eric- Nombre de messages : 4550
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Eric- Nombre de messages : 4550
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Eric- Nombre de messages : 4550
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Eric- Nombre de messages : 4550
Date d'inscription : 18/02/2009
Re: La quarantaine sous le régime français. -
Bonjour Eric ; ça va chez-vous ? personne de malade ?
Roger Boivin- Nombre de messages : 13227
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: La quarantaine sous le régime français. -
Salut Roger,
Dieu soit loué !
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Eric- Nombre de messages : 4550
Date d'inscription : 18/02/2009
Re: La quarantaine sous le régime français. -
Bonjour Éric,
Très heureuse de savoir que toute la maisonnée va bien.
Que Dieu vous protège tous.
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Monique- Nombre de messages : 13764
Date d'inscription : 26/01/2009
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