MÉDITATIONS POUR CHAQUE JOUR DE CARÊME par ST. THOMAS D'AQUIN, O.P.
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Quatrième semaine du dimanche de carême
Le Christ, par sa passion, nous a ouvert les portes du ciel
Nous avons confiance dans l'entrée dans les saints par le sang du Christ.--Heb. x. 19.
La fermeture d'une porte est un obstacle qui empêche l'entrée des hommes. Or, le péché empêche les hommes d'entrer dans le royaume des cieux, car Isaïe dit : "On l'appellera la voie sainte : les impurs n'y passeront pas" (Is. xxxv. 8 ).
Or, le péché qui empêche l'homme d'entrer au ciel est de deux sortes. Il y a, tout d'abord, le péché de nos premiers parents.
Par ce péché, l'accès au royaume des cieux a été interdit à l'homme. Nous lisons dans la Genèse (iii. 24) qu'après le péché de nos premiers parents, Dieu a placé devant le paradis du plaisir des chérubins et une épée flamboyante, tournant dans tous les sens, pour garder le chemin de l'arbre de vie. L'autre type d'entrave provient des péchés propres à chaque individu, les péchés que chaque homme commet par son action particulière.
Par la Passion du Christ, nous sommes non seulement libérés du péché commun à toute la nature humaine, et ce tant au niveau du péché que de sa sanction désignée, puisque le Christ en paie le prix en notre nom, mais nous sommes également délivrés de nos péchés personnels si nous sommes comptés parmi ceux qui sont liés à la Passion par la foi, par la charité et par les sacrements de la Foi. C'est ainsi que, par la Passion du Christ, les portes du ciel s'ouvrent à nous. Et c'est pourquoi Saint Paul dit que le Christ, étant venu grand prêtre des biens à venir, est entré une fois dans les saints par son propre sang, ayant obtenu une rédemption éternelle (Héb. ix. 11).
Et cela a été présagé dans l'Ancien Testament, où nous lisons (Nb. xxxv. 25, 28), le bourreau y restera, c'est-à-dire dans la ville de refuge, jusqu'à la mort du grand prêtre, qui est oint d'une huile sainte. Et après sa mort, le bourreau retournera dans son pays.
Les saints pères qui, avant la venue du Christ, ont accompli des œuvres de justice, ont mérité leur entrée au ciel par la foi en la Passion du Christ, comme il est écrit : "Les saints, par la foi, ont conquis des royaumes, ont fait justice" (Héb. xi. 33). C'est également par la foi que les individus ont été purifiés des péchés qu'ils avaient commis individuellement.
Mais la foi ou la bonté, quelle que soit la personne qui la possédait, ne suffisait pas pour pouvoir déplacer l'obstacle créé par l'état coupable de toute la création humaine. Cette entrave n'a été levée qu'au prix du sang du Christ. Et donc, avant la Passion du Christ, personne ne pouvait entrer dans le royaume céleste, pour obtenir ce bonheur éternel qui consiste en la pleine jouissance de Dieu.
Le Christ, par sa Passion, a mérité pour nous une entrée au ciel, et a supprimé ce qui nous barrait la route. Par son Ascension, cependant, il a, pour ainsi dire, mis l'humanité en possession du ciel. Et c'est donc Lui qui est monté en ouvrant le chemin devant eux.
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Monique- Nombre de messages : 13722
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Lundi après le quatrième dimanche
Le Christ par sa passion mérite d'être exalté
Il est devenu obéissant jusqu'à la mort, même jusqu'à la mort de la croix : c'est pourquoi Dieu l'a exalté.--Phil. ii. 8.
Le mérite est une chose qui implique une certaine égalité de justice. C'est ce que dit saint Paul : "A celui qui travaille la récompense est comptée la dette" (Rom. iv. 4).
Or, puisque l'homme qui commet une injustice prend pour lui plus que ce qui lui est dû, il est juste qu'il subisse une perte même dans ce qui lui est réellement dû. Si un homme vole une brebis, il doit en rendre quatre comme il est dit dans l'Écriture Sainte (Exode xxii. i). Et il est dit que cela est mérité dans la mesure où, de cette façon, la mauvaise volonté de l'homme est punie. De la même façon, l'homme qui agit avec une telle justice qu'il prend moins que ce qui lui est dû, mérite que l'on ajoute généreusement plus à ce qu'il a, comme une sorte de récompense pour sa juste volonté. Ainsi, par exemple, l'Évangile nous dit : "Celui qui s'humilie sera élevé" (Luc xiv. 11).
Or, dans sa passion, le Christ s'est humilié au-dessous de sa dignité à quatre égards :
(i) Par rapport à sa Passion et à sa mort, des choses qu'il ne devait pas subir.
(ii) En ce qui concerne les lieux, car son corps a été placé dans une tombe et son âme en enfer.
(iii) Par rapport à la confusion et à la honte qu'Il a endurées.
(iv) en ce qui concerne sa remise à l'autorité humaine, comme il l'a dit lui-même à Pilate, tu ne dois avoir aucun pouvoir contre moi, à moins qu'il ne t'ait été donné d'en haut (Jean xix. 11).
C'est pourquoi, en raison de sa passion, il méritait une quadruple exaltation.
(i) Une résurrection glorieuse. Il est dit dans le psaume (Ps. cxxxviii. 1) : "Tu as connu mon assise, c'est-à-dire l'humiliation de ma passion, et mon relèvement.
(ii) Une ascension au ciel. D'où il est dit : Il est descendu le premier dans les profondeurs de la terre ; Celui qui est descendu est le même que celui qui est monté au-dessus de tous les cieux (Eph. iv. 9, 10).
(iii) Être assis à la droite du Père, avec sa divinité rendue manifeste. Isaïe dit : Il sera exalté, loué, et il sera très élevé. Comme beaucoup ont été stupéfaits par toi, son visage sera déshonoré parmi les hommes, et St Paul dit : Il est devenu obéissant jusqu'à la mort, jusqu'à la mort de la croix. C'est pourquoi Dieu l'a exalté et lui a donné un nom qui est au-dessus de tous les noms (Ph. ii. 8, 9), c'est-à-dire qu'il sera nommé Dieu par tous, et que tous lui rendront hommage comme Dieu. Et c'est pourquoi Saint Paul ajoute : "Au nom de Jésus, que tout genou fléchisse, de ceux qui sont dans les cieux, sur la terre et sous la terre" (ibid. x).
(iv) Un pouvoir de jugement. Car il est dit : Ta cause a été jugée comme celle des méchants. Cause et jugement tu seras guéri (Job xxxvi. 17).
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Mardi après le quatrième dimanche
L'exemple du Christ crucifié
Le Christ a assumé la nature humaine afin de restaurer l'humanité déchue. Il devait donc souffrir et faire, selon la nature humaine, les choses qui pouvaient servir de remède contre le péché de la chute.
Le péché de l'homme consiste en cela qu'il s'attache tellement aux biens corporels qu'il néglige ce qui est bon spirituellement. Il fallait donc que le Fils de Dieu le manifeste dans l'humanité qu'il avait prise, par tout ce qu'il faisait et souffrait, afin que les hommes ne considèrent pas les choses temporelles, qu'elles soient bonnes ou mauvaises, comme rien, car sinon, entravés par une affection exagérée pour elles, ils seraient moins dévoués aux choses spirituelles.
Le Christ a donc choisi pour ses parents des gens pauvres, des gens néanmoins parfaits en vertu, afin qu'aucun d'entre nous ne se glorifie du simple rang ou de la richesse de ses parents.
Il a mené la vie d'un pauvre, pour nous apprendre à ne pas faire de cas des richesses.
Il a vécu la vie d'un homme ordinaire, sans aucun rang, pour sevrer les hommes d'un désir excessif d'honneurs.
Le travail, la soif, la faim, les maux du corps, tout cela, il l'a enduré pour encourager les hommes, que les plaisirs et les délices attirent, à ne pas se laisser détourner de la vertu par l'austérité que comporte une bonne vie.
Il est allé jusqu'à endurer même la mort, de peur que la peur de la mort ne tente à tout moment l'homme d'abandonner la vérité. Et de peur que l'un d'entre nous ne craigne de mourir, même d'une mort honteuse pour la vérité, il a choisi de mourir par la mort la plus maudite de toutes, par la crucifixion.
Que le Fils de Dieu, fait homme, souffre la mort était également approprié pour cette raison, que par son exemple il stimule notre courage, et rend ainsi vrai ce que saint Pierre disait, le Christ a souffert pour nous, vous laissant un exemple que vous devriez suivre ses pas (I P. ii. 21).
Le Christ a vraiment souffert pour nous, nous laissant un exemple dans les angoisses, les contemplations, les flagellations, la croix, la mort elle-même, afin que nous puissions suivre ses pas. Si nous endurons pour le Christ nos propres angoisses et souffrances, nous régnerons aussi avec le Christ dans le bonheur éternel. Saint Bernard dit : "Combien sont-ils peu, Seigneur, à vouloir te suivre, et pourtant il n'y a personne qui ne veuille venir à toi, car tous les hommes savent que dans ta main droite se trouvent des délices qui ne manqueront jamais. Tous désirent Vous jouir, mais tous ne veulent pas Vous imiter. Ils règnent volontiers avec Toi, mais s'épargnent de souffrir avec Toi. Ils n'ont aucun désir de te chercher, qu'ils désirent pourtant trouver."
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Mercredi après le quatrième dimanche
L'ami divin
Ses sœurs lui envoyèrent dire : "Seigneur, voici celui qui Ton amour est malade... John xi. 3.
Trois choses ici appellent à la réflexion.
1. Les amis de Dieu sont de temps en temps affligés dans le corps. Ce n'est donc en aucun cas une preuve qu'un homme n'est pas un ami de Dieu qu'il est de temps en temps malade et souffrant. Eliphaz a faussement argumenté contre Job lorsqu'il a dit : "Souviens-toi, je t'en prie, qui a jamais péri en étant innocent ? ou quand les justes ont-ils été détruits ? (Job iv. 7).
L'Évangile corrige cela lorsqu'il dit : Seigneur, voici que celui que tu aimes est malade, et le Livre des Proverbes aussi, où nous lisons : "Pour qui le Seigneur aime, il châtie ; et comme un père dans son fils, il se plaît à lui-même" (Pr. iii. 12).
2. Les sœurs ne disent pas : "Seigneur, viens et guéris-le". Elles se contentent d'expliquer que Lazare est malade, disent-elles, qu'il est malade. C'est pour nous rappeler que, lorsque nous avons affaire à un ami, il suffit de faire connaître notre nécessité, nous n'avons pas besoin d'ajouter une demande. Car un ami, puisqu'il veut le bien-être de son ami comme il veut le sien, est aussi soucieux de conjurer le mal de son ami que de le conjurer de lui-même. C'est surtout vrai dans le cas de celui qui, de tous les amis, aime le plus sincèrement. Le Seigneur garde tous ceux qui l'aiment (Ps. cxliv. 20).
3. Ces deux sœurs, qui désirent tant la guérison de leur frère malade, ne viennent pas au Christ personnellement, comme l'ont fait le centurion et le paralytique. De l'amour particulier et de la familiarité que le Christ leur avait montrés, elles avaient une confiance particulière en Lui. Et, peut-être, leur chagrin les retenait-il chez eux, comme le pense saint Chrysostome. Un ami, s'il demeure fidèle, sera pour toi comme toi-même, et agira avec confiance parmi les membres de ta famille (Ecclus. vi. 11).
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Monique- Nombre de messages : 13722
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Jeudi après le quatrième dimanche
La mort de Lazare
Lazare notre ami dort... (Jean xi. 11)
Notre ami pour les nombreux avantages et services qu'il nous a rendus, et nous devons donc ne pas faillir à sa nécessité. Il dort, c'est pourquoi nous devons lui venir en aide : un frère est éprouvé dans la détresse (Prov. xvii. 17).
Il dort, je le dis, comme le dit saint Augustin, au Seigneur. Mais pour les hommes, il était mort, et ils n'avaient pas le pouvoir de le ressusciter.
Le sommeil est un mot que nous utilisons avec des significations diverses. Nous l'utilisons pour signifier le sommeil naturel, la négligence, l'inattention coupable, la paix de la contemplation, la paix de la gloire future, et nous l'utilisons aussi pour signifier la mort. Nous ne vous laisserons pas ignorer, concernant le dernier sommeil, que vous n'êtes pas triste, comme d'autres qui n'ont pas d'espoir, dit saint Paul (i Thess. iv. 12).
La mort est appelée sommeil à cause de l'espérance de la résurrection, et il est donc d'usage de donner ce nom à la mort depuis le temps où le Christ est mort et ressuscité, je me suis endormi et je me suis reposé (Ps. iii. 6).
Je m'en vais pour le réveiller de son sommeil... (Jean xi. n).
Par ces mots, Jésus nous fait comprendre qu'il pouvait ressusciter Lazare du tombeau aussi facilement que nous ressuscitons un dormeur de son lit. Cela n'est pas étonnant non plus, car Il n'est autre que le Seigneur qui ressuscite les morts et donne la vie (Jean v. 21). C'est pourquoi Il peut dire : "L'heure est venue où tous ceux qui sont dans les tombes entendront la voix du Fils de Dieu" (ibid. v. 28).
Allons à lui (Jean xi. 15).
Ici, c'est la miséricorde de Dieu qui nous est montrée. Les hommes, vivant dans le péché et pour ainsi dire morts, incapables de venir à Lui par leur propre force, Il attire avec miséricorde, anticipant leur désir et leur besoin. Jérémie en parle lorsqu'il dit : "Ainsi parle le Seigneur, je t'ai aimé d'un amour éternel, c'est pourquoi je t'ai attiré, en ayant pitié de toi" (Jr. xxxi. 3).
Jésus vint donc et trouva qu'il était déjà depuis quatre jours dans la tombe (Jean xi. 17).
Saint Augustin voit dans Lazare, mort depuis quatre jours, une figure de la quadruple mort spirituelle du pécheur. Il meurt en effet par le péché originel, par le péché réel, contre la loi naturelle, par le péché réel contre la loi écrite, par le péché réel contre la loi de l'évangile et de la grâce.
Une autre interprétation est que le premier jour représente le péché du cœur, Enlève le mal de tes pensées, dit Isaïe (i. 16) ; le deuxième jour représente les péchés de la langue, Qu'aucune mauvaise parole ne sorte de ta bouche, dit St Paul (Eph. iv. 29) ; le troisième jour représente les péchés de la mauvaise action, Cesse de faire des choses perverses (Isaïe i. 16) ; le quatrième jour représente les péchés de la mauvaise habitude.
Quelle que soit l'explication que nous donnons, Notre-Seigneur guérit parfois ceux qui sont morts depuis quatre jours, c'est-à-dire ceux qui ont enfreint la loi de l'évangile et qui sont liés par des habitudes de péché.
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Monique- Nombre de messages : 13722
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Vendredi après le quatrième dimanche
Le Précieux Sang
Par le sang du Christ, le Nouveau Testament a été confirmé. Ce calice est le nouveau testament dans mon sang (i Cor. xi. 25). Le Testament a une double signification.
(1) Il peut signifier toute sorte d'accord ou de pacte.
Or, Dieu a conclu deux fois un accord avec l'humanité. Dans un pacte, Dieu a promis à l'homme la prospérité temporelle et la délivrance des pertes temporelles, et ce pacte est appelé l'Ancien Testament. Dans un autre pacte, Dieu a promis à l'homme des bénédictions spirituelles et la délivrance des pertes spirituelles, et ce pacte est appelé le Nouveau Testament. Je conclurai une nouvelle alliance, dit le Seigneur, avec la maison d'Israël et avec la maison de ]uda, non pas selon l'alliance que j'ai conclue avec leurs pères, le jour où je les ai pris par la main pour les faire sortir du pays d'Égypte, mais selon cette alliance : Je donnerai ma loi dans leur sein et je l'écrirai dans leur cœur, et je serai leur Dieu et ils seront mon peuple (Jér. xxxi. 31-33).
Parmi les anciens, il était de coutume de verser le sang de quelque victime en confirmation d'un pacte. C'est ce que fit Moïse qui, prenant le sang, le répandit sur le peuple et dit : "C'est le sang de l'alliance que le Seigneur a conclue avec vous" (Exode xxiv. 8 ). De même que l'Ancien Testament ou pacte a été ainsi confirmé dans le sang figuré de bœufs, de même le Nouveau Testament ou pacte a été confirmé dans le sang du Christ, versé lors de sa Passion.
(2) Le testament a un autre sens plus restreint lorsqu'il signifie l'arrangement d'un héritage entre les différents héritiers, c'est-à-dire un testament. Les testaments, dans ce sens, ne sont confirmés que par le décès du testateur. Comme le dit saint Paul, car un testament est de force, après la mort des hommes ; sinon, il n'est pas encore de force, tant que le testateur vit (Héb. ix. 17). Dieu, au début, a fait un arrangement de l'héritage éternel que nous devions recevoir, mais sous la figure des biens temporels. C'est l'Ancien Testament. Mais par la suite, Il a fait le Nouveau Testament, promettant explicitement l'héritage éternel, ce qui a été confirmé par le sang de la mort du Christ. Et donc, Notre-Seigneur, parlant de cela, dit : "Ce calice est le nouveau testament dans mon sang (i Cor. xi. 25), comme pour dire : "Par ce qui est contenu dans ce calice, le nouveau testament, confirmé dans le sang du Christ, est commémoré". (Dans 1 Cor. xii.)
2. Il y a d'autres choses qui rendent le sang du Christ précieux. Il est :
(i) Une purification de nos péchés et de nos impuretés. Jésus-Christ nous a aimés et nous a lavés de nos péchés dans Son propre sang (Apoc. i. 5).
(ii) Notre rédemption, Tu nous as rachetés dans Ton sang (ibid. v. 9).
(iii) L'artisan de la paix entre nous et Dieu et Ses anges, faisant la paix par le sang de Sa croix, tant pour les choses qui sont sur la terre que pour celles qui sont dans les cieux (Coloss. i. 20).
(iv) Un courant d'air de vie pour tous ceux qui le reçoivent. Buvez tout cela (Matt. xxvi. 27). Pour qu'ils boivent le sang le plus pur du raisin (Deut. xxxii. 14).
(v) L'ouverture de la porte du ciel. Ayant donc des frères, une confiance dans l'entrée dans les saints par le sang du Christ (Héb. x. 19), c'est-à-dire une prière continuelle pour nous à Dieu. Car son sang crie chaque jour pour nous vers le Père, comme on nous le dit encore : Vous êtes venus à l'aspersion du sang qui parle mieux que celui d'Abel (ibid. xii. 22-24). Le sang d'Abel appelait la punition. Le sang du Christ appelle le pardon.
(vi) Délivrance des saints de l'enfer. Toi aussi, par le sang de ton testament, tu as envoyé tes prisonniers hors de la fosse, où il n'y a pas d'eau . (Zach. ix. 11).
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Monique- Nombre de messages : 13722
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Samedi après le quatrième dimanche
Il n'y avait pas de moyen plus approprié pour libérer la race humaine que par la passion du Christ
L'aptitude d'une voie particulière à atteindre un but donné est calculée en fonction du nombre plus ou moins important de choses utiles à ce but que la voie en question entraîne. Plus la méthode choisie apporte d'éléments utiles à la réalisation du but, plus cette méthode ou ce moyen est meilleur et plus il est approprié. Or, du fait que c'est par la passion du Christ que l'homme a été délivré, beaucoup de choses, utiles au salut de l'homme, se sont réunies en plus de sa libération du péché.
(i) Grâce au fait que c'est par la Passion que l'homme a été délivré, l'homme apprend combien Dieu l'aime et est ainsi stimulé à cet amour de Dieu, dans lequel se trouve la perfection du salut de l'homme. Dieu nous recommande sa charité: car lorsque nous étions encore pécheurs, le Christ est mort pour nous (Rom. v. 8).
(ii) Dans la Passion, il nous a donné un exemple d'obéissance, d'humilité, de constance, de justice et d'autres vertus aussi, que nous devons pratiquer si nous voulons être sauvés. Le Christ a souffert pour nous, vous laissant un exemple que vous devez suivre ses pas (i P. ii. 21).
(iii) Par sa passion, le Christ a non seulement délivré l'homme du péché, mais il a aussi mérité pour l'homme la grâce qui le rend acceptable à Dieu, et la gloire de la vie avec Dieu pour l'éternité.
(iv) Le fait que c'est par la Passion que l'homme a été sauvé, fait comprendre à l'homme la nécessité de se tenir à l'écart du péché. L'homme n'a qu'à se rendre compte que c'est au prix du sang du Christ qu'il a été racheté du péché. Vous êtes rachetés à un prix élevé. Glorifiez Dieu et portez-le dans votre chair (i Cor. vi. 20).
(v) Le fait que la Passion ait été le chemin choisi renforce la dignité de la nature humaine. Tout comme l'homme a été trompé et conquis par le diable, c'est maintenant l'homme qui à son tour est conquis par le diable. De même que l'homme a gagné la mort, de même l'homme, en mourant, a vaincu la mort. Merci à Dieu qui nous a donné la victoire par Notre-Seigneur Jésus-Christ (i Cor. xv. 57).
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Monique- Nombre de messages : 13722
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Dimanche de la Passion
La passion du Christ
De même que Moïse a élevé le serpent dans le désert, de même le Fils de l'homme doit être élevé, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle... Jean iii. 14, 15
On peut noter ici trois choses. 1. La figure de la Passion. Alors que Moïse soulevait le serpent dans le désert. Lorsque les Juifs dirent : "Notre âme déteste maintenant cette nourriture très légère" (Nb. xxi. 5), le Seigneur envoya des serpents en punition, et ensuite, pour y remédier, il ordonna de faire le serpent d'airain - comme remède contre les serpents et aussi comme figure de la Passion. Il est dans la nature d'un serpent d'être venimeux, mais le serpent d'airain n'avait pas de poison. Il n'était que la figure d'un serpent venimeux. Ainsi, le Christ n'avait pas non plus de péché, qui est le poison, mais il avait la ressemblance du péché. Dieu a envoyé son propre Fils à l'image de la chair pécheresse et du péché (Rom. viii. 3). Le Christ a donc eu l'effet du serpent contre les mouvements de nos désirs ardents.
2. Le mode (*manière - Frère Javier del Espíritu Santo, O.P.) de la Passion. Le Fils de l'homme doit être élevé, lui aussi. Cela signifie qu'il doit être élevé sur la croix. Il a voulu mourir élevé, (i) pour purifier l'air : déjà il avait purifié la terre par la sainteté de sa vie, il lui restait encore à purifier, par sa mort, l'air ; (ii) pour triompher des démons qui, dans les airs, se préparent à nous faire la guerre ; (iii) pour attirer nos cœurs vers son cœur, moi, si je suis élevé de la terre, j'attirerai tout à moi (Jean xii. 32). Puisque dans la mort de la croix il a été exalté, et puisque c'est là qu'il a vaincu ses ennemis, nous disons qu'il a été exalté plutôt que de mourir. Il boira du torrent sur le bord du chemin ; c'est pourquoi il lèvera la tête (Ps. cix. 7).
La croix a été la cause de son exaltation. Il est devenu obéissant jusqu'à la mort, jusqu'à la mort de la croix, c'est pourquoi Dieu l'a exalté (Phil. ii. 8 ).
3. Le fruit de la passion. Le fruit est la vie éternelle. D'où Notre-Seigneur dit Lui-même : "Quiconque croit en Lui, en faisant de bonnes œuvres, ne peut périr, mais peut avoir la vie éternelle" (Jean iii. 16).
Et ce fruit correspond au fruit du serpent qui l'a annoncé. Car quiconque regardait le serpent d'airain était délivré du poison et sa vie était préservée. Or l'homme qui regarde le Fils de l'homme élevé est l'homme qui croit au Christ crucifié, et c'est ainsi qu'il est délivré du poison qu'est le péché et préservé pour la vie éternelle.
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Monique- Nombre de messages : 13722
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Lundi de la passion
La passion du Christ est un remède contre le péché
Nous trouvons dans la Passion du Christ un remède contre tous les maux que nous encourons par le péché. Or ces maux sont au nombre de cinq. (i) Nous devenons nous-mêmes impurs. Lorsqu'un homme commet un péché quelconque, il souille son âme, car de même que la vertu est la beauté de l'âme, de même le péché est une tache sur elle. Comment se fait-il, Ô Israël, que tu sois dans le pays de tes ennemis ? Tu as vieilli dans un pays étranger, tu t'es souillé avec les morts (Baruch iii. 10, 11).
La Passion du Christ enlève cette tache. Car le Christ, par sa Passion, a fait de son sang un bain pour laver les pécheurs. L'âme est lavée avec le sang du Christ lors du baptême, car c'est du sang du Christ que le sacrement tire sa puissance de donner une nouvelle vie. Lorsque donc celui qui est baptisé se souille à nouveau par le péché, il insulte le Christ et pèche plus profondément qu'auparavant.
(ii) Nous offensons Dieu. De même que l'homme qui a l'esprit charnel aime ce qui est beau pour la chair, de même Dieu aime la beauté spirituelle, la beauté de l'âme. Lorsque la beauté de l'âme est souillée par le péché, Dieu est offensé et tient le coupable dans la haine. Mais la Passion du Christ enlève cette haine, car elle fait ce que l'homme lui-même ne pourrait pas faire, à savoir donner à Dieu la pleine satisfaction pour le péché. L'amour et l'obéissance du Christ ont été plus grands que le péché et la rébellion d'Adam.
(iii) Nous sommes nous-mêmes affaiblis. L'homme croit qu'une fois qu'il a commis le péché, il sera capable de se préserver du péché pour l'avenir. L'expérience montre que ce qui se passe réellement est tout à fait différent. L'effet du premier péché est d'affaiblir le pécheur et de le rendre encore plus enclin à pécher. Le péché domine de plus en plus l'homme, et l'homme livré à lui-même, quelles que soient ses forces, se met dans un état tel qu'il ne peut s'en relever. Comme un homme qui s'est jeté dans un puits, il doit y reposer, à moins qu'il ne soit entraîné par quelque puissance divine. Après le péché d'Adam, notre nature humaine était donc plus faible, elle avait perdu sa perfection et les hommes étaient plus enclins à pécher.
Mais le Christ, bien qu'il n'ait pas mis fin à cette faiblesse, l'a néanmoins fortement atténuée. L'homme est tellement renforcé par la Passion du Christ et l'effet du péché d'Adam est tellement affaibli qu'il n'est plus dominé par lui. Aidé par la grâce de Dieu, qui lui a été donnée dans les sacrements, lesquels tirent leur puissance de la Passion du Christ, l'homme est maintenant capable de faire un effort et de se relever ainsi de ses péchés. Avant la Passion du Christ, peu de gens vivaient sans péché mortel, mais depuis la Passion, beaucoup ont vécu et vivent sans.
(iv) La responsabilité de la punition méritée par le péché. C'est ce que la justice de Dieu exigeait, à savoir que pour chaque péché le pécheur soit puni, la peine devant être mesurée en fonction du péché. D'où, puisque le péché mortel est infiniment mauvais, vu qu'il s'agit d'un péché contre ce qui est infiniment bon, c'est-à-dire contre Dieu dont le péché méprise les commandements, la punition due au péché mortel est infinie aussi.
Mais par sa passion, le Christ nous a enlevé ce châtiment, car il l'a enduré lui-même. Lui-même a porté nos péchés, c'est-à-dire la punition qui nous est due pour nos péchés, dans son corps sur l'arbre (i P. ii. 24).
La puissance et la valeur de la Passion du Christ étaient si grandes qu'il suffisait d'expier tous les péchés du monde entier, même s'ils se comptaient par millions. C'est la raison pour laquelle le baptême libère les baptisés de tous leurs péchés, et pourquoi le prêtre peut pardonner le péché. C'est pourquoi l'homme qui façonne de plus en plus sa vie conformément à la Passion du Christ, et qui se rend semblable au Christ dans Sa Passion, obtient un pardon toujours plus complet et des grâces toujours plus grandes.
(v) Le bannissement du royaume. Les sujets qui offensent le roi sont envoyés en exil. De même, l'homme est expulsé du Paradis. Adam, ayant péché, fut aussitôt jeté dehors et les portes lui furent fermées.
Mais, par sa passion, le Christ a ouvert ces portes et a rappelé les exilés au bannissement. Comme le côté du Christ s'est ouvert à la lance du soldat, les portes du ciel se sont ouvertes à l'homme, et comme le sang du Christ a coulé, la tache a été lavée, Dieu a été apaisé, notre faiblesse a été enlevée, la réparation de nos péchés a été faite, et les exilés ont été rappelés. C'est ainsi que Notre-Seigneur dit aussitôt au voleur repenti : "Aujourd'hui tu seras avec moi dans le Paradis" (Luc xxiii. 43). Jamais auparavant une telle chose n'avait été dite à aucun homme, ni à Adam, ni à Abraham, ni même à David. Mais aujourd'hui, le jour où la porte est ouverte, le voleur ne fait que demander et il trouve. Avoir confiance dans l'entrée dans les saints par le sang du Christ (Héb. x. 19).
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Monique- Nombre de messages : 13722
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Mardi de la passion
L'enterrement du Christ
Elle a fait une bonne œuvre sur moi. En versant ce parfum sur moi, elle l'a fait pour mon enterrement... Matthieu xxvi. 10-12.
Il était juste que le Christ soit enterré.
1. Cela prouvait qu'Il était vraiment mort. On ne met personne dans la tombe à moins qu'il ne soit indéniablement mort. Et, comme nous l'avons lu dans Saint Marc (ch. xv), Pilate, avant de donner l'autorisation d'enterrer le Christ, s'est soigneusement renseigné pour s'assurer que le Christ était bien mort.
2. Le fait même que le Christ soit ressuscité du tombeau donne l'espoir de ressusciter par lui à tous les autres qui reposent dans leur tombe. Comme il est dit dans l'Évangile, tous ceux qui sont dans la tombe entendront la voix du Fils de Dieu. Et ceux qui l'entendront vivront (Jean v. 28, 25).
3. C'était un exemple pour ceux qui, par la mort du Christ, sont spirituellement morts au péché, pour ceux, c'est-à-dire, qui sont cachés loin du tumulte des affaires humaines. C'est ce que dit saint Paul : "Tu es mort ; et ta vie est cachée avec le Christ en Dieu" (Col. iii. 3). Il en est de même pour ceux qui sont baptisés, puisque par la mort du Christ ils meurent au péché, sont comme enterrés avec le Christ dans leur immersion, comme le dit encore St Paul : Nous sommes enterrés avec le Christ par le baptême jusqu'à la mort (Rom. vi. 4).
De même que la mort du Christ a efficacement opéré notre salut, de même son ensevelissement est efficace pour nous. Saint Jérôme, par exemple, dit : "Par la sépulture du Christ, nous ressuscitons tous", et expliquant les paroles d'Isaïe (liii. 9), Il donnera les impies pour Sa sépulture, le Gloss dit : "Cela signifie qu'Il donnera à Dieu et au Père les nations qui manquent de dévotion filiale : car par Sa mort et Sa sépulture, Il en a obtenu la possession".
Le Psaume (Ps. Ixxxvii. 6) dit : "Je suis devenu comme un homme sans secours, libre parmi les morts. En étant enterré, le Christ s'est montré libre parmi les morts, car son enfermement dans le tombeau n'a pas pu empêcher sa sortie lors de la Résurrection.
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Monique- Nombre de messages : 13722
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Re: MÉDITATIONS POUR CHAQUE JOUR DE CARÊME par ST. THOMAS D'AQUIN, O.P.
Mercredi de la Passion
Être enterré spirituellement
Le sépulcre est une figure par laquelle est signifiée la contemplation des choses célestes. Ainsi, Saint Grégoire, commentant les paroles de Job (iii. 22), Ils se réjouissent énormément lorsqu'ils ont trouvé la tombe, dit : "De même que dans la tombe le corps est caché quand il est mort, de même dans la contemplation divine gît l'âme cachée, morte pour le monde. Là, au repos de la clameur du monde, elle repose, dans un enterrement de trois jours par, pour ainsi dire, sa triple immersion dans le baptême. Tu les cacheras dans le secret de ta face, à l'abri du trouble des hommes (Ps. xxx. 21). Ceux qui sont dans une grande détresse, tourmentés par la haine des hommes, entrent en esprit dans la présence de Dieu et ils sont au repos".
Trois choses sont requises pour cette sépulture spirituelle en Dieu, à savoir que l'esprit soit perfectionné par les vertus, que l'esprit soit tout brillant et éclatant de pureté, et qu'il soit totalement mort pour ce monde. Toutes ces choses sont représentées de manière figurative dans l'enterrement du Christ.
La première est illustrée dans l'Évangile de Saint-Marc où l'on lit comment Marie-Madeleine a pour ainsi dire oint Notre-Seigneur pour sa sépulture par anticipation. Elle a fait ce qu'elle a pu : elle est venue d'avance pour oindre mon corps pour la sépulture (Marc xiv. 8 ). L'onguent de nard précieux (ibid, iii) représente les vertus, car c'est une chose très précieuse, et dans cette vie rien n'est plus précieux que les vertus. L'âme qui veut être sainte et être enterrée dans la contemplation divine, doit d'abord, puis s'oindre elle-même par l'exercice des vertus. Job (v. 26) dit : "Tu entreras dans la tombe en abondance - et le Gloss explique que la tombe signifie ici "contemplation divine" - comme un tas de blé est apporté en sa saison, et l'explication donnée dans le Gloss est que la contemplation éternelle est le prix d'une vie d'action, et donc il doit être que les parfaits, tout d'abord, exercent leurs âmes dans les vertus et ensuite, les enterrent dans la grange où tout le calme est réuni.
La deuxième des trois choses requises est également notée dans saint Marc, où l'on lit (xv. 46) que Joseph a acheté un drap enroulé, c'est-à-dire un drap de lin fin, qui n'est amené à sa blancheur éblouissante qu'au prix d'un grand travail. Cela signifie donc que l'éclat de l'âme, qui n'est pas non plus parfaitement atteint, n'est atteint qu'au prix d'un grand travail. Que celui qui est juste se justifie encore (Apoc. xxii. 11). Marchons dans la nouveauté de la vie (Rom. vi. 4), en allant du bien au mieux, à travers la justice inaugurée par la foi à la gloire que nous espérons. C'est pourquoi les hommes, lumineux d'une vie intérieure sans tache, doivent être enterrés dans le sépulcre de la contemplation divine. Saint Jérôme, commentant les mots "Heureux les coeurs purs, car ils verront Dieu" (Mt. v. 8), dit : "Le Seigneur pur est vu par les coeurs purs".
Le troisième point à considérer est donné par St Jean où, dans son évangile (xix. 30), il écrit : "Nicodème vint aussi, apportant un mélange de myrrhe et d'aloès, d'un poids d'environ cent livres. Ce poids de cent livres de myrrhe et d'aloès, apporté pour préserver le corps mort, symbolise cette mortification parfaite des sens extérieurs, le moyen par lequel l'esprit, mort au monde, est préservé des vices qui le corrompraient. Bien que notre homme extérieur soit corrompu, l'homme intérieur est renouvelé jour après jour (2 Cor. iv. 16), ce qui revient à dire que l'homme intérieur est purifié des vices de la manière la plus complète par le feu de la tribulation.
C'est pourquoi l'âme de l'homme doit d'abord, avec le Christ, devenir morte pour ce monde, puis, ensuite, être enterrée avec Lui dans la cachette de la contemplation divine. Saint Paul dit : "Vous êtes morts avec le Christ, aux choses vaines et passagères, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu" (Col. iii. 3).
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Re: MÉDITATIONS POUR CHAQUE JOUR DE CARÊME par ST. THOMAS D'AQUIN, O.P.
Jeudi de la passion
Quel est le plus grand signe de son amour que Notre-Seigneur nous a donné ?
Il semblerait que le Christ nous ait donné un plus grand signe de son amour en nous donnant son corps comme nourriture qu'en souffrant pour nous. Car l'amour qui sera dans la vie à venir est une chose plus parfaite que l'amour qui est dans cette vie. Et le bénéfice que le Christ nous accorde en nous donnant Son corps comme nourriture ressemble davantage à l'amour de la vie à venir dans laquelle nous jouirons pleinement de Dieu. La passion que le Christ a subie pour nous est, en revanche, plus proche de l'amour de cette vie, dans laquelle nous devons, nous aussi, souffrir pour le Christ. C'est donc un plus grand signe de l'amour du Christ pour nous qu'il nous ait livré son corps comme notre nourriture, que de souffrir pour nous.
Néanmoins, il y a un argument contre cela, c'est que dans l'évangile de Saint Jean, Notre-Seigneur lui-même dit : "Il n'y a pas de plus grand amour que celui-là, que l'homme donne sa vie pour ses amis" (Jean xv. 13).
L'amour le plus fort de l'homme est l'amour avec lequel il s'aime lui-même. Cet amour doit donc être la mesure par rapport à laquelle nous estimons l'amour avec lequel un homme aime les autres plus que lui-même. Or, l'étendue de l'amour d'un homme pour autrui se manifeste par l'étendue du bien désiré pour lui-même qu'il renonce pour son ami. Comme le dit l'Écriture Sainte, celui qui néglige une perte pour un ami est juste (Prov. xii. 26). Or, un homme se souhaite du bien à lui-même en ce qui concerne trois choses, à savoir son âme, son corps et les choses extérieures à lui-même.
C'est donc déjà un signe d'amour que, pour un autre, un homme est prêt à subir la perte de choses en dehors de lui-même.
C'est un signe plus grand s'il est également prêt à subir une perte dans son corps pour un autre, c'est-à-dire en supportant le fardeau du travail ou en subissant une punition.
C'est le plus grand de tous les signes d'amour si un homme est prêt, en mourant pour son ami, à donner sa vie même.
Par conséquent, le fait que le Christ, en souffrant pour nous, ait donné sa vie est le plus grand de tous les signes qu'il nous aime. Qu'il nous ait donné son corps pour notre nourriture dans le sacrement n'entraîne pour lui aucune perte. Il s'ensuit donc que le premier est le plus grand des signes. Ce sacrement est aussi une sorte de mémorial et de figure de la Passion du Christ. Mais la vérité est toujours plus grande que ce qui la représente, la chose est toujours plus grande que le mémorial qui la rappelle.
La manifestation du corps du Christ dans le sacrement a, il est vrai, une certaine figure de l'amour avec lequel Dieu nous aime dans la vie à venir. Mais la Passion du Christ est associée à cet amour lui-même, par lequel Dieu nous appelle de la perdition à la vie à venir. L'amour de Dieu, cependant, n'est pas plus grand dans la vie à venir que dans la vie présente.
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Re: MÉDITATIONS POUR CHAQUE JOUR DE CARÊME par ST. THOMAS D'AQUIN, O.P.
Vendredi de la Passion
La souffrance de la Vierge dans la Passion
Ton âme sera transpercée par une épée... Luc ii. 35.
Dans ces mots, on note pour nous l'association étroite de la Vierge avec la Passion du Christ. Quatre choses en particulier ont rendu la Passion plus amère pour elle.
Premièrement, la bonté de son Fils, qui n'a pas péché (i P. ii. 22).
Deuxièmement, la cruauté de ceux qui l'ont crucifié, montrant, par exemple, qu'alors qu'il gisait mourant, ils lui ont refusé même l'eau, et qu'ils n'ont pas permis à sa mère, qui l'aurait donné avec beaucoup d'amour, de l'aider.
Troisièmement, la honte du châtiment, Condamnons-le à une mort des plus honteuses (Sg. ii. 20).
Quatrièmement, la cruauté du supplice. Ô vous qui passez par le chemin, assistez et voyez s'il y a une douleur semblable à la mienne (Lam. i. 12).
Les paroles de Siméon : "Ton âme sera transpercée par une épée", Origène, et d'autres médecins avec lui, expliquent en référence à la douleur ressentie par Notre-Dame dans la Passion du Christ. Saint Ambroise, cependant, dit que par l'épée est signifiée la prudence de la Vierge, grâce à laquelle elle n'était pas sans connaître le mystère céleste. Car la parole de Dieu est une chose vivante, plus forte et plus vive que l'épée la plus vive (cf. Héb. iv. 12).
D'autres écrivains encore, saint Augustin par exemple, comprennent par l'épée la stupéfaction qui s'est emparée de la Vierge à la mort de son Fils, non pas le doute qui va de pair avec le manque de foi mais une certaine fluctuation de l'ahurissement, un renversement de l'esprit. Saint Basile dit aussi que lorsque la Vierge se tenait près de la croix avec tous les détails de la Passion devant elle, et dans son esprit le témoignage de Gabriel, le message que les mots ne peuvent pas dire de sa conception divine, et toute la vaste gamme de miracles, son esprit se balançait, car elle le voyait victime de tant de vilenie, et pourtant le connaissait comme l'auteur de tels prodiges.
Bien que la Sainte Vierge ait su par la foi que c'était la volonté de Dieu que le Christ souffre, et bien qu'elle ait mis sa volonté en unité avec la volonté de Dieu dans cette affaire, comme le font les saints, néanmoins, la tristesse a rempli son âme à la mort du Christ. En effet, sa volonté inférieure s'est révoltée contre la chose particulière qu'elle avait voulue et cela n'est pas contraire à la perfection.
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Monique- Nombre de messages : 13722
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Re: MÉDITATIONS POUR CHAQUE JOUR DE CARÊME par ST. THOMAS D'AQUIN, O.P.
Samedi de la Passion
Comment chacun de nous doit se laver les pieds
Si donc, étant votre Seigneur et Maître, je vous ai lavé les pieds, vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres - Jean xiii. 14
Notre-Seigneur souhaite que ses disciples imitent son exemple. Il dit donc : "Si moi, le plus grand, ton maître et le Seigneur, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, à plus forte raison, qui êtes moins nombreux, qui êtes disciples, voire esclaves, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. Que celui qui sera le plus grand parmi vous soit votre ministre... De même que le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir (Matt. xx. 26-28).
Saint Augustin dit que tout homme doit laver les pieds de ses semblables, soit réellement, soit en esprit. Et c'est de loin le meilleur, et vrai au-delà de toute controverse, que nous devrions le faire réellement, de peur que les chrétiens ne dédaignent de faire ce que le Christ a fait. Car lorsqu'un homme penche son corps aux pieds d'un frère, le sentiment humain s'éveille dans son cœur même, ou, s'il est déjà là, il se renforce. Si nous ne pouvons pas lui laver les pieds, nous pouvons au moins le faire en esprit. Le lavage des pieds signifie l'élimination des taches. Vous lavez donc les pieds de votre frère lorsque, dans la mesure où cela est en votre pouvoir, vous enlevez ses taches. Et cela, vous pouvez le faire de trois façons :
(i) En pardonnant les offenses qu'il t'a faites. En vous pardonnant les uns aux autres, si quelqu'un a une plainte contre un autre : de même que le Seigneur vous a pardonné, vous aussi (Coloss. iii. 13).
(ii) En priant pour le pardon de son péché, comme nous l'ordonne Saint Jacques, Priez les uns pour les autres afin d'être sauvés (Jacques v. 16). Cette façon de se laver, comme la première, est ouverte à tous les fidèles.
(iii) La troisième voie est réservée aux prélats, qui doivent se laver en pardonnant les péchés par l'autorité des clés, selon l'évangile : Recevez le Saint-Esprit ; les péchés que vous pardonnerez, ils leur seront pardonnés (Jean xx. 23).
Nous pouvons également dire que dans cet acte unique, Notre-Seigneur a montré toutes les œuvres de miséricorde. Celui qui donne du pain à celui qui a faim, lave ses pieds, comme aussi celui qui héberge les sans-abri ou celui qui habille les dénudés.
Communiquer aux nécessités des saints (Rom. xii. 13).
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Monique- Nombre de messages : 13722
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Re: MÉDITATIONS POUR CHAQUE JOUR DE CARÊME par ST. THOMAS D'AQUIN, O.P.
La Semaine Sainte : Dimanche des Rameaux
La passion du Christ nous sert d'exemple
La Passion du Christ suffit à elle seule pour nous former à toutes les vertus. Car celui qui veut vivre parfaitement, n'a qu'à mépriser ce que le Christ a méprisé sur la croix, et à désirer ce qu'Il y a désiré. Il n'y a pas de vertu dont, de la croix, le Christ ne nous donne pas l'exemple.
Si vous cherchez un exemple de charité, un amour plus grand que celui que nul homme n'a, que celui qu'un homme a donné sa vie pour ses amis (Jean xv. 13), et que le Christ a fait sur la croix. Et puisque c'est pour nous qu'Il a donné sa vie, il ne devrait pas être pénible de porter pour Lui les maux qui nous arrivent. Que dois-je rendre au Seigneur, pour tout ce qu'il m'a rendu (Ps. cxv. 12).
Si vous cherchez un exemple de patience, c'est dans la croix que vous trouverez le meilleur de tous. Une grande patience se manifeste de deux façons. Soit quand un homme souffre de grands maux avec patience, soit quand il souffre ce qu'il pourrait éviter et s'abstient d'éviter. Or, le Christ sur la croix a souffert de grands maux. Vous tous qui passez par le chemin, soyez attentifs et voyez s'il y a une douleur semblable à la mienne (Lam. i. 12) quand il souffre ce qu'il pourrait éviter et s'abstient d'éviter. Or, le Christ sur la croix a souffert de grands maux. . Et il les souffrit patiemment, car, lorsqu'il souffrit, il ne menaça pas (i. P. ii. 23), mais conduisit comme une brebis à l'abattoir, il était muet comme un agneau devant son tondeur (Esaïe liii. 7).
Il était également en son pouvoir d'éviter la souffrance et il ne l'a pas évitée. Penses-tu que je ne puisse pas demander à mon Père, et qu'il me donne à l'instant plus de douze légions d'anges ? (Mt. xxvi. 53). La patience du Christ, donc, sur la croix fut la plus grande patience jamais démontrée. Courons avec patience au combat qui nous est proposé : en regardant Jésus, auteur et finisseur de la foi, qui, dans la joie qui lui était réservée, a enduré la croix, en méprisant la honte (He xii. i, 2).
Si vous cherchez un exemple d'humilité, regardez le Crucifié. Car c'est Dieu qui veut être jugé et mourir selon la volonté de Ponce Pilate. Ta cause a été jugée comme celle des méchants (Job xxxvi. 17). Vraiment comme celle du méchant, car condamnons-le à une mort des plus honteuses (Sg. ii. 20). Le Seigneur a voulu mourir pour l'esclave, la vie des anges pour l'homme.
Si vous cherchez un exemple d'obéissance, suivez Celui qui est devenu obéissant jusqu'à la mort (Phil. ii. 8 ), car de même que par la désobéissance d'un seul homme, beaucoup ont été rendus pécheurs ; de même par l'obéissance d'un seul, beaucoup seront rendus justes (Rom. v. 19).
Si vous cherchez un exemple dans le mépris des choses de ce monde, suivez Celui qui est le Roi des Rois, et le Seigneur des Seigneurs, en qui se trouvent tous les trésors de la sagesse. Voici que sur la croix, il est pendu nu, trompé, craché, battu, couronné d'épines, rassasié de fiel et vinaigre, et mort. Ils se sont partagés mes vêtements, et ils ont tiré au sort mon vêtement (Ps. xxi. 19).
Erreur de vouloir des honneurs, car il a été exposé aux coups et aux moqueries. Erreur de rechercher des titres et des décorations pour avoir déposé une couronne d'épines, ils l'ont mise sur sa tête, et un roseau dans sa main droite. Et, fléchissant le genou devant lui, ils se moquaient de lui, en disant "Je vous salue, roi des Juifs" (Matthieu, xxvii. 29).
Erreur de s'accrocher aux plaisirs et à la consolation car ils m'ont donné du fiel pour ma nourriture, et dans ma soif ils m'ont donné du vinaigre à boire (Ps. Ixviii. 22).
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Monique- Nombre de messages : 13722
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Re: MÉDITATIONS POUR CHAQUE JOUR DE CARÊME par ST. THOMAS D'AQUIN, O.P.
Lundi de la semaine sainte
Il est nécessaire que nous soyons totalement propres
1. Si je ne te lave pas, tu n'auras pas de part avec moi (Jean xiii. 8 ). Personne ne peut être rendu participant à l'héritage de l'éternité, cohéritier avec le Christ, à moins qu'il ne soit spirituellement purifié, car l'Apocalypse l'affirme. Il n'y aura pas de souillure (Apoc. xxi. 27), et dans les Psaumes nous lisons : "Seigneur, qui habitera dans ton tabernacle ? (Ps. xiv.) Qui montera à la montagne du Seigneur, ou qui se tiendra dans son lieu saint ? L'innocent dans les mains, et le coeur pur (Ps. xxiii. 3, 4).
C'est donc comme si Notre-Seigneur disait : Si je ne te lave pas, tu ne seras pas purifié, et si tu n'es pas purifié, tu n'auras pas de part avec moi.
2. Simon Pierre lui dit Seigneur, non seulement mes pieds, mais aussi mes mains et ma tête (Jean xiii. 9). Pierre, frappé de stupeur, s'offre tout entier à être lavé, tant il est confondu d'amour et de crainte. En effet, nous lisons dans le livre intitulé Le voyage de Clément que Pierre était si accablé par la présence corporelle de Notre-Seigneur, qu'il avait aimée avec tant de ferveur, que chaque fois que, après l'Ascension de Notre-Seigneur, le souvenir de cette très chère présence et de la très sainte compagnie lui revenait, il se mettait à fondre en larmes, que ses joues semblaient toutes usées avec elles.
Nous pouvons considérer trois parties du corps de l'homme, la tête, qui est la plus haute, les pieds, qui sont la partie la plus basse, et les mains qui se trouvent entre les deux. Dans l'homme intérieur, c'est-à-dire dans l'âme, il y a également trois parties. À la tête correspond la raison supérieure, la force par laquelle l'âme s'accroche à Dieu. Pour les mains, il y a la raison inférieure par laquelle l'âme opère dans les bonnes œuvres. Pour les pieds, il y a les sens, les sentiments et les désirs qui en découlent. Or Notre-Seigneur savait que les disciples étaient purs en ce qui concerne la tête, car il savait qu'ils étaient unis à Dieu par la foi et par la charité. Il savait que leurs mains aussi étaient propres, car Il connaissait leurs bonnes œuvres. Mais quant à leurs pieds, Il savait que les disciples étaient encore quelque peu empêtrés dans ces penchants pour les choses terrestres qui découlent de la vie des sens.
Pierre, alarmé par l'avertissement de Notre-Seigneur (v. 8), non seulement consentit à ce que ses pieds soient lavés, mais il supplia que ses mains et sa tête soient également lavées.
Seigneur, dit-il, non seulement mes pieds, mais aussi mes mains et ma tête. Comme pour dire : "Je ne sais pas si les mains et la tête doivent être lavées. Car je n'ai conscience de rien pour moi-même, et pourtant je ne suis pas justifié par la présente (i Cor. iv. 4). C'est pourquoi je suis prêt non seulement à ce que mes pieds soient lavés, c'est-à-dire les inclinaisons qui naissent de la vie de mes sens, mais aussi mes mains, c'est-à-dire mes œuvres, et ma tête aussi, c'est-à-dire ma raison supérieure".
3. Jésus lui dit : Celui qui est lavé n'a besoin que de se laver les pieds, mais il est entièrement pur. Et tu es pur (Jean xiii. 10). Origène, commentant ce texte, dit que les Apôtres étaient propres, mais qu'ils devaient être encore plus propres. Car la raison devrait toujours désirer des dons encore meilleurs, devrait toujours se fixer pour atteindre les sommets de la vertu, devrait aspirer à briller avec l'éclat de la justice elle-même. Que celui qui est saint soit encore sanctifié (Apoc. xxii. 11).
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Monique- Nombre de messages : 13722
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Re: MÉDITATIONS POUR CHAQUE JOUR DE CARÊME par ST. THOMAS D'AQUIN, O.P.
Mardi de la Semaine Sainte
Le Christ se prépare à laver les pieds de l'Apôtre
Il se lève du souper, met de côté ses vêtements et, ayant pris une serviette, se ceint... (Jean xiii. 4).
1. Le Christ, dans son humble fonction, se montre vraiment un serviteur, conformément à ses propres paroles, le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir, et pour donner sa vie une rédemption pour beaucoup (Matt. xx. 28).
Trois choses sont recherchées chez un bon serviteur ou un bon ministre :
(i) Qu'il prenne soin de garder devant lui les nombreux détails dans lesquels son service peut si facilement échouer. Or, le fait qu'un serviteur s'asseye ou se couche pendant son service rend impossible cette surveillance nécessaire. C'est pourquoi les serviteurs sont debout. C'est pourquoi l'Évangile dit de Notre-Seigneur : "Il se lève de son souper. Notre Seigneur lui-même nous demande aussi : "Lequel est le plus grand, celui qui est assis à table ou celui qui sert ? (Luc xxii. 27).
(ii) Qu'il fasse preuve de dextérité en faisant au bon moment tout ce que son bureau particulier lui demande. Or, une tenue vestimentaire élaborée est un obstacle à cela. C'est pourquoi Notre-Seigneur met de côté ses vêtements. Et cela a été présagé dans l'Ancien Testament quand Abraham a choisi des serviteurs bien établis (Gen. xiv. 14).
(iii) Qu'il soit prompt, ayant à sa disposition toutes les choses dont il a besoin. Saint Luc (x. 40) dit de Marthe qu'elle était très occupée à servir. C'est pourquoi Notre-Seigneur, ayant pris une serviette, se ceignit. Ainsi, il était prêt non seulement à laver les pieds, mais aussi à les sécher. Ainsi, Lui (qui est venu de Dieu et qui va vers Dieu - Jean xiii. 3), en lavant leurs pieds, écrase à jamais notre importance de soi.
2. Après cela, il met de l'eau dans un bassin, et commence à se laver (Jean xiii. 5).
Ce service du Christ nous est donné en considération ; et son humilité nous sert d'exemple de trois manières.
(i) Le genre de service qu'il était, car c'était le genre de service le plus bas de tous ! Le Seigneur de toute majesté se penchant pour laver les pieds de ses esclaves.
(ii) Le nombre de services qu'il contenait, car, nous dit-on, il mettait de l'eau dans une bassine, il leur lavait les pieds, il les séchait et ainsi de suite.
(iii) La méthode de service, car il ne le faisait pas par l'intermédiaire d'autres personnes, ni même avec l'aide d'autres personnes. Il a fait le service lui-même. Plus tu es grand, plus tu es humble en toutes choses (Ecclus. iii. 20).
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Re: MÉDITATIONS POUR CHAQUE JOUR DE CARÊME par ST. THOMAS D'AQUIN, O.P.
Mercredi de la semaine sainte
Trois choses sont symbolisées par le lavage des pieds
Il met "de l'eau dans un bassin, et il se mit à laver les pieds des disciples, et à les essuyer avec le linge dont il était ceint" (Jean xiii. 5).
On peut considérer que cela symbolise trois choses.
1. Le déversement de l'eau dans le bassin est un symbole du déversement de son sang sur la terre. Puisque le sang de Jésus a un pouvoir de purification, on peut en un sens l'appeler eau. La raison pour laquelle l'eau, ainsi que le sang, sont sortis de Son côté, était de montrer que ce sang pouvait laver le péché.
Là encore, nous pourrions considérer l'eau comme une figure de la Passion du Christ. Il a mis de l'eau dans un bassin, c'est-à-dire que par sa foi et sa dévotion, il a gravé dans l'esprit des fidèles le souvenir de sa Passion. Souvenez-vous de ma pauvreté, et de ma transgression, de l'absinthe et du fiel (Lam. iii. 19).
2. Par les mots et a commencé à laver, c'est l'imperfection humaine qui est symbolisée. Car les Apôtres, après leur vie avec le Christ, étaient certainement plus parfaits, et pourtant il fallait les laver, il y avait encore des taches sur eux. Nous sommes ici amenés à comprendre que, quel que soit le degré de perfection d'un homme, il a toujours besoin d'être rendu plus parfait ; il continue de contracter une sorte d'impureté dans une certaine mesure. Ainsi, dans le Livre des Proverbes, nous lisons : Qui peut dire Mon coeur est pur, je suis pur de tout péché (Prov. xx. 9).
Cependant, les Apôtres et les justes n'ont ce genre d'impureté que dans leurs pieds.
Il y en a cependant d'autres qui sont infectés, non seulement dans leurs pieds, mais entièrement et complètement. Ceux qui font leur lit sur les attractions souillées du monde sont rendus totalement impurs par cela. Ceux qui, par leurs sens et leur volonté, s'attachent à leur désir de choses terrestres, sont totalement impurs.
Mais ceux qui ne se couchent pas ainsi, ceux qui se tiennent debout, c'est-à-dire ceux qui, dans leur esprit et dans leur désir, s'attachent aux choses célestes, contractent cette impureté dans leurs pieds. Celui qui se tient debout doit, nécessairement, toucher la terre au moins avec ses pieds. Et nous aussi, dans cette vie, où nous devons, pour maintenir la vie, faire usage des choses terrestres, nous ne pouvons que contracter une certaine impureté, du moins en ce qui concerne les désirs et les inclinations qui commencent dans nos sens.
C'est pourquoi Notre-Seigneur a ordonné à ses disciples de secouer la poussière de leurs pieds. Le texte dit : "Il commença à laver", car ce lavage sur terre de l'affection pour les choses terrestres n'est qu'un début. Ce n'est que dans la vie à venir qu'il sera vraiment complet.
Ainsi, en mettant de l'eau dans le bassin, le déversement de Son sang est signifié, et en commençant à laver les pieds de Ses disciples, le lavage de nos péchés.
3. Il y a enfin le symbole de la prise en charge par Notre-Seigneur du châtiment dû à nos péchés. Non seulement Il a lavé nos péchés, mais Il a aussi pris sur Lui la punition qu'ils avaient méritée. Car nos douleurs et nos pénitences ne suffiraient pas si elles n'étaient pas fondées sur le mérite et la puissance de la Passion du Christ. C'est ce que montre le fait qu'Il essuie les pieds des disciples avec le linge de lin, c'est-à-dire la serviette qui est Son corps.
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Monique- Nombre de messages : 13722
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Re: MÉDITATIONS POUR CHAQUE JOUR DE CARÊME par ST. THOMAS D'AQUIN, O.P.
Jeudi Saint
La Dernière Cène
Il était tout à fait approprié que le sacrement du corps du Seigneur soit institué lors de la dernière Cène.
1. En raison de ce que ce sacrement contient. Car ce qu'il contient, c'est le Christ lui-même. Lorsque le Christ, dans son apparence naturelle, était sur le point de quitter ses disciples, il s'est livré à eux dans une apparence sacramentelle, tout comme en l'absence de l'empereur, on expose l'image de l'empereur. C'est pourquoi saint Eusèbe dit : "Puisque le corps qu'il avait pris pour acquis allait être enlevé de leur vue corporelle, et qu'il allait être transporté vers les étoiles, il était nécessaire que, le jour de sa dernière cène, il nous consacre le sacrement de son corps et de son sang, afin que ce qui, comme prix, était offert une fois, soit adoré sans cesse par un mystère".
2. Car sans la foi dans la Passion, il ne peut y avoir de salut. Il est donc nécessaire qu'il y ait, pour toujours, parmi les hommes quelque chose qui représente la Passion du Seigneur et le chef de ces choses représentatives dans l'Ancien Testament était l'Agneau pascal. À cela a succédé dans le Nouveau Testament le sacrement de l'Eucharistie, qui commémore la Passion passée du Seigneur, car l'Agneau pascal était une préfiguration de la Passion à venir.
Il était donc tout à fait approprié que, la veille même de la Passion, l'ancien sacrement de l'Agneau pascal ayant été célébré, Notre-Seigneur institue le nouveau sacrement.
3. Parce que les derniers mots des amis qui partent restent le plus longtemps dans la mémoire, notre amour étant à ces moments-là le plus tendrement alerte. Rien ne peut être plus grand dans le domaine du sacrifice que celui du corps et du sang du Christ, aucune offrande ne peut être plus efficace. C'est pourquoi, pour que le sacrement soit d'autant plus vénéré, c'est dans son dernier congé des Apôtres que Notre-Seigneur l'a institué.
C'est pourquoi saint Augustin dit : "Notre Sauveur, pour faire apparaître de toute sa puissance les hauteurs et les profondeurs de ce sacrement, a voulu, avant de quitter les disciples pour aller à sa Passion, le fixer dans leur cœur et leur mémoire comme son dernier acte".
Notons que ce sacrement a une triple signification :
(i) En ce qui concerne le passé, il commémore la Passion du Seigneur, qui était un véritable sacrifice, et à cause de cela, le sacrement est appelé un sacrifice.
(ii) En ce qui concerne un fait de notre époque, à savoir l'unité de l'église et le fait que, par ce sacrement, l'humanité devrait être réunie. C'est pourquoi le sacrement est appelé communion.
Saint Jean Damascène dit que le sacrement est appelé communion parce qu'à travers lui nous communiquons avec le Christ, et cela parce que nous partageons par la présente son corps et sa divinité, et parce qu'à travers lui nous sommes communiqués et unis les uns aux autres.
(iii) En ce qui concerne l'avenir, le sacrement préfigure la jouissance de Dieu qui sera la nôtre dans notre patrie. À ce titre, le sacrement est appelé viatique, puisqu'il nous donne les moyens de nous rendre dans cette patrie.
A SUIVRE...
Monique- Nombre de messages : 13722
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Re: MÉDITATIONS POUR CHAQUE JOUR DE CARÊME par ST. THOMAS D'AQUIN, O.P.
Vendredi Saint
La mort du Christ
Il était opportun que le Christ meure.
1. Pour que notre rédemption soit complète. Car, bien que toute souffrance du Christ ait une valeur infinie, en raison de son union avec Sa divinité, ce n'est pas par n'importe laquelle de Ses souffrances que la rédemption de l'humanité a été rendue complète, mais seulement par Sa mort. Le Saint-Esprit déclara donc en parlant par la bouche de Caïphe : "Il vous est avantageux qu'un seul homme meure pour le peuple" (Jean xi. 50). C'est pourquoi Saint Augustin dit : "Soyons dans l'émerveillement, réjouissons, soyons dans l'allégresse, aimons, louons et adorons, car c'est par la mort de notre Rédempteur que nous avons été appelés de la mort à la vie, de l'exil à notre propre terre, du deuil à la joie".
2. Pour accroître notre foi, notre espérance et notre charité. En ce qui concerne la foi, le psaume dit (Ps. cxl. 10), je suis seul jusqu'à ce que je passe de ce monde, c'est-à-dire au Père. Quand je serai passé au Père, alors je serai multiplié. A moins que le grain de blé tombé en terre ne meure lui-même, il reste seul (Jean xii. 24).
Quant à l'accroissement de l'espérance, saint Paul écrit : "Celui qui n'a pas épargné son propre Fils, mais qui l'a livré pour nous tous, comment n'a-t-il pas aussi, avec lui, donné toutes choses ? (Rom. viii. 32). Dieu ne peut pas nous le refuser, car nous donner toutes choses est moins que de donner son propre Fils à la mort pour nous. Saint Bernard dit : "Qui n'est pas porté à l'espérance et à la confiance dans la prière, quand il regarde le crucifix et voit comment Notre-Seigneur y est suspendu, la tête penchée comme pour embrasser, les bras tendus dans une étreinte, les mains percées pour donner, le côté ouvert à l'amour, les pieds cloués pour rester avec nous".
Viens, ma colombe, dans les fentes du rocher (Cant. ii. 14). C'est dans les plaies du Christ que l'Église construit son nid et attend, car c'est dans la Passion de Notre-Seigneur qu'elle place son espoir de salut, et qu'elle se confie ainsi à la protection de l'artisanat du faucon, c'est-à-dire du diable.
En ce qui concerne l'accroissement de la charité, la Sainte l'Écriture dit : "À midi, il brûle la terre (Ecclus. xliii. 3), c'est-à-dire que dans la ferveur de sa Passion, il brûle toute l'humanité de son amour. C'est pourquoi saint Bernard dit : "Le calice que tu as bu, ô bon Jésus, te rend plus aimable que tout". L'œuvre de notre rédemption, balayant facilement tous les obstacles, appelle en retour tout notre amour. C'est lui qui attire plus doucement notre dévotion, la construit plus droitement, la garde plus étroitement et l'enflamme avec plus d'ardeur.
A SUIVRE...
Monique- Nombre de messages : 13722
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Re: MÉDITATIONS POUR CHAQUE JOUR DE CARÊME par ST. THOMAS D'AQUIN, O.P.
Samedi Saint
Pourquoi Notre-Seigneur est descendu dans les Limbes
De la descente du Christ aux enfers, nous pouvons apprendre, pour notre instruction, quatre choses :
1. Une ferme espérance en Dieu. Quelle que soit la difficulté dans laquelle un homme se trouve, il doit toujours se fier à l'aide de Dieu et s'y fier. Il n'y a pas de plus grande difficulté que de se retrouver en enfer. Si donc le Christ a libéré ceux qui étaient en enfer, tout homme ami de Dieu ne peut qu'avoir une grande confiance que lui aussi sera libéré de toute angoisse. La Sagesse n'a pas abandonné le juste quand il a été vendu, mais elle l'a délivré des pécheurs ; elle est descendue avec lui dans la fosse et en groupes elle ne l'a pas laissé (Sagesse x. 13-14). Et puisque Dieu donne à ses serviteurs une assistance particulière, celui qui sert Dieu devrait avoir encore plus de confiance. Celui qui craint le Seigneur ne tremblera devant rien et ne craindra pas, car il est son espérance (Ecclus. xxxiv. 16).
2. Nous devons concevoir la peur et nous débarrasser des présomptions. Car si le Christ a souffert pour les pécheurs et est descendu en enfer pour les libérer, il n'a pas libéré tous les pécheurs, mais seulement ceux qui étaient libres du péché mortel. Ceux qui étaient morts dans le péché mortel, Il les a laissés là. C'est pourquoi, pour ceux qui sont descendus en enfer à cause du péché mortel, il ne reste aucun espoir de pardon. Ils seront en enfer comme les saints Pères le sont au ciel, c'est-à-dire pour toujours.
3. Nous devons être pleins d'attention. Le Christ est descendu aux enfers pour notre salut, et nous devrions faire attention à y descendre fréquemment aussi, en nous rappelant les peines et la souffrance de l'enfer, comme l'a fait le saint roi Ezéchias ; comme nous l'avons lu dans la prophétie d'Isaïe, j'ai dit : Au milieu de mes jours, j'irai aux portes de l'enfer (Isaïe xxxviii. 10).
Ceux qui, dans leur méditation, descendent souvent aux enfers durant leur vie, n'y descendront pas facilement à la mort. De telles méditations sont une arme puissante contre le péché, et une aide utile pour ramener un homme du péché. Chaque jour, nous voyons des hommes empêchés de faire le mal par la peur des châtiments de la loi. Quelle plus grande attention ne devraient-ils pas porter à la punition de l'enfer, plus grande dans sa durée, dans son amertume et dans sa variété. Souviens-toi de ta dernière fin et tu ne pécheras jamais (Ecclus. vii. 40).
4. Le fait est pour nous un exemple d'amour. Le Christ est descendu aux enfers pour libérer les siens. Nous aussi, nous devrions donc y descendre pour aider les nôtres. Car ceux qui sont au purgatoire sont eux-mêmes incapables de faire quoi que ce soit, et c'est pourquoi nous devons les aider. En vérité, ce serait un homme dur qui ne serait pas venu en aide à un parent qui gît en prison, ici sur terre. Combien plus dur, alors, l'homme qui ne veut pas aider l'ami qui est au purgatoire, car il n'y a aucune comparaison entre les douleurs de ce monde et celles de ce monde. Ayez pitié de moi, ayez pitié de moi, au moins vous mes amis, car la main du Seigneur m'a touché (Job xix. 21).
Nous aidons les âmes au purgatoire principalement par ces trois moyens, par les messes, par les prières et par l'aumône. Il n'est pas non plus merveilleux que nous puissions le faire, car même dans ce monde, un ami peut donner satisfaction à un ami.
Monique- Nombre de messages : 13722
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Re: MÉDITATIONS POUR CHAQUE JOUR DE CARÊME par ST. THOMAS D'AQUIN, O.P.
Dimanche de Pâques de la résurrection du Seigneur
BESOIN DE LA RÉSURRECTION DU CHRIST
Il fallait que le Christ souffre et ressuscite le troisième jour
parmi les morts (Lc 24, 46).
Il fallait que le Christ ressuscite pour cinq raisons:
1) Pour la recommandation de la justice divine, à laquelle il appartient d'exalter
ceux qui s'humilient pour Dieu, selon cela: Il a détrôné les puissants, et
exalté l'humble (Luc., I, 52). Alors, si le Christ s'est humilié jusqu'à la
mort sur la croix pour l'amour et l'obéissance à Dieu, il fallait qu'il soit
exalté par Dieu jusqu'à la glorieuse résurrection; c'est pourquoi on dit de sa
personne: Vous avez rencontré, c'est-à-dire que vous avez approuvé, ma venue, c'est-à-dire
l'humilité et la passion, et ma montée, à savoir ma glorification dans la
résurrection (Ps 138, 2).
2º) Pour l'instruction de notre foi; parce que par sa résurrection, il était
a confirmé notre foi dans la divinité du Christ, comme le dit l'apôtre: oui
Christ n'est pas ressuscité, donc vain est notre prédication, et c'est aussi vain
notre foi (1 Co 15, 14) Et dans le Psaume 29, 10: Quel profit y a-t-il en moi
du sang, c'est-à-dire dans l'effusion de mon sang, si je descends, comme par
certaines étapes du mal, à la corruption? Comme pour dire: non
profit; "parce que si je ne me levais pas instantanément, et mon corps aurait
corrompu, je ne prêcherai ni ne gagnerai personne à personne ", comme le dit le Gloss.
3º) Pour élever notre espérance, parce que quand nous voyons la résurrection du Christ,
qui est notre tête, nous espérons que nous aussi nous ressusciterons. Pour
cela est dit: S'il est prêché que le Christ est ressuscité des morts, comment
certains d'entre vous disent-ils qu'il n'y a pas de résurrection des morts? (1 Cor 15,
12). Et dans Job: je sais, par la certitude de la foi, que mon rédempteur, c'est-à-dire
le Christ vit, étant ressuscité des morts, et donc dans le dernier jour je dois me lever:
de la terre ... cette espoir est déposé sur ma poitrine (19, 25.27)
4º) Informer la vie des fidèles, selon cela: Comme le Christ
est ressuscité de la mort à la vie pour la gloire du Père, alors marchons aussi
dans la nouveauté de vie (Rom 6, 4); et plus tard: avoir le Christ
ressuscité des morts, il ne meurt plus; ... donc vous aussi
considérez-vous comme vraiment morts au péché, mais vivants pour Dieu
Notre-Seigneur Jésus-Christ (Ibid. 9, 11).
5º) Pour compléter notre salut car tout comme il a souffert
le mal et s'humilie en mourant, pour nous débarrasser du mal, de la même manière
Il a été glorifié en étant ressuscité, pour nous conduire aux biens, selon cela:
qui a été livré pour nos péchés et qui est ressuscité pour notre
justification (Rom 4:25) [i]La Passion du Christ a travaillé notre salut
concernant l'élimination des maux; mais la résurrection, quant à
l'initiation et modèle d'actifs (3e, pq LIII, a. 1)[/
Monique- Nombre de messages : 13722
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