Le MEMORARE et le Vénérable Claude Bernard.

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Message  Louis Mar 18 Fév 2020, 5:37 am

Memorare

[SUITE]

Le samedi 16 mars 1641, au retour d'une exécution où il avait fait de grands efforts pour convertir une âme endurcie, dont la victoire lui était enfin restée, il se sentit attaqué d'une violente douleur de côté, qui fut encore augmentée par la peine qu'il se donna aux prisons du Fort-l'Évêque et à l'Hôtel-Dieu, qu'il visita avant de se retirer en sa maison. Les remèdes humains n'ayant fait qu'aigrir le mal, il connut bien qu'il était mortel et qu’il fallait se disposer à une autre vie.

Le mardi suivant, qui était le jour de la saint Joseph , il demanda à communier, par une dévotion particulière qu'il avait à ce grand patriarche, et il passa le reste du jour dans une telle tranquillité, qu'il n'eut point de peine à souffrir les douleurs aiguës de son mal. Les médecins avouèrent qu'ils n'avaient jamais vu personne souffrir tant que lui; et lui-même disait quelquefois, dans l'excès de ses peines, qu'il ne croyait pas que ceux qui sont sur la roue, que l'on écorche, et qui sont déchirés par les tigres et par les lions, souffrissent plus que lui; ce qui néanmoins ne le rendit jamais impatient.

Le lendemain, il reçut le Viatique des mains du curé de Saint-Côme, son pasteur, avec tous les sentiments d'un homme entièrement détaché de la terre, et qui n'a plus de pensée que pour le ciel.

Le soir, il fit son testament, par lequel il disposa de la somme d'environ trois mille livres en legs pieux; mais, par une erreur du notaire, il monta à six mille livres ; car, au lieu de mettre qu'il donnait trente livres aux filles de la Miséricorde, il écrivit : à chacune de ces filles; de sorte que, comme elles étaient cent, c'étaient trois cents pistoles, au lieu de trois qu'il voulait donner à leur maison, comme à quelques autres; mais, après sa mort, la Providence divine répara cette faute, en faisant que ses meubles fussent vendus au double de ce qu'ils valaient, chacun désirant en avoir quelque chose, et ainsi l'on eut de quoi satisfaire aux clauses du testament.

Le jeudi il demanda l'Extrême-Onction,  disant qu'étant un excellent remède pour les malades, il ne fallait pas attendre si tard. Chaque fois qu'on lui appliquait les saintes huiles, il élevait son esprit à Dieu, se plaignant de ses sens qui avaient été si déréglés et desquels il avait fait un si mauvais usage, et, après les avoir condamnés les uns après les autres, à mesure que le prêtre les oignait, ii éleva sa voix, et, d'un visage riant, il dit ces paroles : « C'est maintenant que je mourrai content. »

Un peu avant sa mort…


Dernière édition par Louis le Mar 25 Fév 2020, 7:42 am, édité 2 fois (Raison : Ponctuation.)

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Message  Louis Mer 19 Fév 2020, 5:44 am

Memorare

[SUITE]

Un peu avant sa mort, il demanda du fiel à boire, afin d'imiter son divin Maître, à qui on en avait donné sur la croix. Aussitôt on lui apporta une coupe où il y avait quatre cuillerées de vin, qu'il avala sans peine, croyant que c'était du fiel, quoiqu'auparavant il jetât les hauts cris quand il lui fallait prendre quelque chose, et, au lieu de se plaindre à son ordinaire, levant les mains au ciel, il dit : « Je vous ai beaucoup d'obligation, mon Jésus, de ce que vous avez pris toutes les amertumes pour vous, et que vous avez laissé les douceurs à un homme aussi coupable que moi ! »

Enfin, tenant le cierge bénit, auquel on avait attaché le Memorare, qu'il baisa l'espace d'un quart d'heure, il dit d'une voix mourante et languissante, mais affective et pleine d'amour et de zèle :
« Si les mondains savaient le plaisir qu'il y a de vous servir, ô Jésus ! ils ne s’arrêteraient pas à tant de folies. Oh ! qu'ils sont fous et aveugles! Mon Dieu, que vous êtes fidèle et bon à tous ceux qui vous aiment ! »  

Et sa voix se baissant peu à peu, on n'entendit plus que cette parole : Fidelis, qu'il dit se tournant vers M. le Gauffre, son successeur; pour l'encourager à être fidèle dans son ministère, après quoi il passa de ce monde à deux heures du matin, le samedi 23 mars 1641.

Le même jour, dès six heures du matin…

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Message  Louis Jeu 20 Fév 2020, 6:18 am

Memorare

[SUITE]

Le même jour, dès six heures du matin, son corps fut porté à la Charité, où, après avoir été exposé trois jours entiers, il fut enterré dons le cimetière, ainsi qu'il l'avait souhaité. Son cœur, selon sa dernière volonté, fut porté aux Minimes de Châlon-sur-Saône, pour être mis auprès des cendres de son père et de sa mère, dans la chapelle de leur famille; ce qui fut exécuté le 17 avril de la même année, avec toute la pompe imaginable.

Il s'est fait plusieurs miracles à son tombeau. On a tenu registre de plus de deux cent cinquante, que l'on publiera quand l'Église le jugera à propos. Plusieurs pécheurs endurcis ont été aussi convertis par les mérites de son intercession.

Nous avons tiré ce recueil de la vie de ce grand serviteur de Dieu, composée immédiatement après sa mort par le même M. le Gauffre, son successeur, prêtre, conseiller du roi et maître en sa Chambre des Comptes, à Paris.

FIN.

SOUVENEZ-VOUS, ô très miséricordieuse Vierge Marie, qu’on n’a jamais entendu dire qu’aucun de ceux qui ont eu recours à votre protection, imploré votre  assistance ou réclamé votre intercession, ait été abandonné de vous. Animé d’une pareille confiance, je cours vers vous, ô Vierge des vierges et notre Mère, je viens à vous, et, gémissant sous le poids de mes péchés, je me prosterne à vos pieds. Ô Mère du Verbe, ne rejetez pas mes prières, mais écoutez-les favorablement et daignez les exaucer. Ainsi soit-il.

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