Accord des anciennes traditions avec Moïse.
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Accord des anciennes traditions avec Moïse.
Bonjour à tous,
Ce qui suit est tiré de l’HISTOIRE UNIVERSELLE DE L’ÉGLISE CATHOLIQUE par ROHRBACHER, continuée jusqu’en 1866 par J. CHANTREL, 6e Édition, tome I, Paris, 1872, page 53-62.
Dès publication sur TE DEUM, nous insérerons des liens pour faciliter la lecture.
Bien à vous.
Ce qui suit est tiré de l’HISTOIRE UNIVERSELLE DE L’ÉGLISE CATHOLIQUE par ROHRBACHER, continuée jusqu’en 1866 par J. CHANTREL, 6e Édition, tome I, Paris, 1872, page 53-62.
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Bien à vous.
ENTRE 4000 ET 6000 ANS AVANT L'ÈRE CHRÉTIENNE.Accord des anciennes traditions avec Moïse.
* L'histoire formant un corps complet dans Moïse et les prophètes, et ne se trouvant chez les auteurs profanes qu'à l'état de fragments qui ne peuvent être ramenés à l'unité sans le secours de ces livres. Pourquoi on recueille ici ces fragments.
* Résumé de Monseigneur l'archevêque de Reims sur la croyance générale du genre humain touchant l'unité de Dieu.
* Vestiges des traditions primitives et véritables sur Dieu, son unité, sa trinité, les bons et les mauvais anges, la création, le premier homme, la formation de la première femme, l'innocence et le honneur primitifs, le paradis terrestre, la chute de l'homme, la réparation future, chez les Chinois.
* Dans l’Inde.
* Dans la Chaldée,* l’Égypte et * la Perse.
* Chez les Grecs et les Romains.
* Chez les sauvages de l'Amérique.
* Le serpent chez les anciens peuples, dans l'Écriture et dans l'histoire de l'Église catholique.
Dernière édition par Louis le Sam 30 Nov 2019, 7:08 am, édité 11 fois
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
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Re: Accord des anciennes traditions avec Moïse.
Note de Louis : L'abbé ROHRBACHER fait de longs paragraphes ; je les ai aérés pour que la lecture soit plus facile, espérant ne pas entraver sa pensée. Bien à vous.
Accord des anciennes traditions avec Moïse.
Moïse et les prophètes sont les vrais Pères de l'histoire. Sans Moïse et les prophètes, et sans le Christ qui en est le complément, l'histoire humaine serait ce qu'était le monde à son origine, un chaos informe et vide, un je ne sais quoi sans corps ni âme.
Dix siècles avant que l'antiquité profane nous offre aucune histoire un peu suivie, Moïse le premier débrouille ce chaos, y crée la lumière, y distingue des jours ou des époques.
Moïse le premier lui donne un corps organique et vivant, un ensemble qui embrasse tous les siècles et tous les peuples ; le premier il nous découvre le souffle de vie qui anime ce vaste corps, la divine providence qui surveille tout le genre humain, comme une mère son fils, pour le conduire de l'enfance à l'adolescence, de l'adolescence à l'âge viril, et le mettre en état de remplir ses grandes destinées.
Après Moïse les prophètes développeront de plus en plus cette histoire vivante de l'humanité ; ils l'écriront même d'avance; ils écriront des siècles d'avance la succession, la durée, les révolutions de ces grands empires qui feront converger toutes les choses humaines vers un même centre, l'avènement du Christ, d'où rejailliront des torrents de lumière et de vérité sur le passé, le présent et l'avenir.
Quand les prophètes auront achevé d'écrire ainsi l'histoire future, cinq ou six siècles avant la venue du Christ, alors seulement apparaîtront les écrivains profanes pour enregistrer les faits isolés, recueillir les fragments de vérités; faits et fragments qui à eux seuls ne présenteraient qu'un amas de décombres, mais qui, dans Moïse, les prophètes et le Christ, trouvent leur ensemble, comme les pierres d'un même édifice.
Ces pierres éparses, que de nos jours on déterre de toute part, nous tâcherons de les rapporter à leur place convenable. À mesure que Moïse et les prophètes nous auront fait le récit de quelque événement principal, nous en signalerons les vestiges dans les traditions des principaux peuples. Sans doute et Moïse, et les prophètes, et les apôtres nous suffisent; dans leurs écrits Dieu rassasie nos âmes de toutes les vérités nécessaires; mais de ce divin banquet il est tombé ailleurs quelques fragments. Suivant le précepte du Seigneur nous les recueillerons, de peur qu'ils ne périssent.
En ceci, d'ailleurs, nous ne ferons que suivre l'exemple et même que reproduire les paroles des Pères et des docteurs de l'Église.
Voici comme leur tradition avec la science des modernes se trouve résumée par…
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Louis- Admin
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Re: Accord des anciennes traditions avec Moïse.
Accord des anciennes traditions avec Moïse.SUITE
En ceci, d'ailleurs, nous ne ferons que suivre l'exemple et même que reproduire les paroles des Pères et des docteurs de l'Église. Voici comme leur tradition avec la science des modernes se trouve résumée par un prélat de France distingué par sa doctrine, plus encore que par sa haute dignité, le cardinal Gousset, archevêque de Reims, en sa Théologie dogmatique, édition de 1849. Dans son chapitre de la Croyance générale touchant l'unité de Dieu, il s'exprime en ces termes :
« Toutes les nations ont conservé une idée plus ou moins distincte de l'unité de Dieu. « II faut, dit Bergier, ou que cette idée ait été gravée dans tous les esprits par le Créateur lui-même, ou que ce soit un reste de tradition qui remonte jusqu'à l'origine du genre humain, puisqu'on la trouve dans tous les temps aussi bien que dans tous les pays du monde 1. » D'abord les chrétiens et les Juifs n'ont jamais adoré qu'un seul Dieu, le Créateur du ciel et de la terre, et le Dieu des Juifs est le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, le Dieu des patriarches. Pendant près de deux mille ans les descendants d'Adam n'ont pas eu d'autre Dieu que le Tout-Puissant. Ce n'est que peu avant la vocation d'Abraham que l'idolâtrie s'est introduite, ne se développant que progressivement chez les différents peuples, sans jamais devenir générale, rigoureusement parlant.
« Le vrai Dieu a eu des adorateurs en tout temps ; de tout temps il s'est rencontré, même parmi les gentils, des justes qui n'ont pas fléchi le genou devant les idoles, qui n'ont point offert leur encens aux démons, que les païens honoraient comme des dieux, dii gentium dœmonia 2.
« Nous voyons dans la Genèse que Melchisédech, roi de Salem, et Abimélech, roi de Gérare, chez les Cananéens, adoraient le même Dieu que les patriarches ; que, dans l'Arabie, Job, les rois ses amis, Jéthro, beau-père de Moïse, ne reconnaissaient point non plus d'autre Dieu.
« C'était encore la religion des Assyriens d'une époque moins éloignée de nous, puisque les habitants de Ninive, capitale de l'Assyrie, touchés des menaces que le prophète Jonas leur fit de la part du Dieu d'Israël, se convertirent au Seigneur 3.
« On trouve la croyance de l'unité de Dieu, la notion d’un Être suprême, créateur de toutes choses, même chez les peuples qui sont tombés dans l'idolâtrie. Les gentils ont connu le vrai Dieu, et c'est parce que, l'ayant connu, ils ne l'ont point glorifié comme Dieu, qu'ils sont inexcusables. Inexcusables, dit l'Apôtre, quia, cura cognovissent Deum, non sicut Deum glorificaverunt 4. Ils se sont rendus grandement coupables en adorant la créature au lieu du Créateur : Servierunt creaturæ potius quam Creatori 5.
« Voilà en quoi principalement consiste le crime des idolâtres. …
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1 Dictionnaire de Théologie, art. DIEU. — 2 Ps. 95.— 3 Jonas, c. 2. — 4 Rom., 1, 21. — 5 Ibid.
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Louis- Admin
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Re: Accord des anciennes traditions avec Moïse.
Accord des anciennes traditions avec Moïse.SUITE
« Voilà en quoi principalement consiste le crime des idolâtres. Ils n'admettaient point, du moins généralement, plusieurs dieux proprement dits, plusieurs êtres incréés, souverains, indépendants. Le polythéisme, comme nous l'avons déjà fait remarquer d'après Bullet, n'est point un polythéisme d'égalité, mais un polythéisme de subordination 1.
« Les païens, dit Beausobre, n'ont jamais confondu leurs dieux célestes ou terrestres avec le Dieu suprême, et ne leur ont jamais attribué l'indépendance et la souveraineté... Si par polythéisme on entend plusieurs dieux souverains, indépendants, il est faux que les peuples aient jamais cru en plusieurs dieux. Ils ont bien su que ces dieux n'étaient que des intelligences qui tiraient leur origine du Dieu suprême, et qui en dépendaient comme étant ses ministres, ou que des hommes illustres par leurs vertus et par les services qu'ils avaient rendus au genre humain ou à leur patrie 2. »
« Nous pourrions, continue le cardinal-archevêque de Reims, citer à l'appui les auteurs profanes, philosophes et poètes, tous ceux qui ont parlé de la religion des anciens peuples. Ils font tous mention d'un Être éternel et souverain, qu'ils nomment le Père, le Maître, le Roi des hommes et des dieux 3 ; ce qui répond à ce que disent les livres saints, où le vrai Dieu est appelé le Seigneur des seigneurs, le Dieu des dieux : Deus deorum Dominus dominantium 4. »
« Qui était Jupiter dans l'esprit des peuples? se demande l'abbé Batteux. Les poètes, qui ont été de tout temps les interprètes du peuple, nous le feront connaître : je ne citerai qu'Hésiode et Homère. Le premier chante le chaos et la naissance du monde; mais, aussitôt que le monde est formé, Jupiter prend l'empire et préside à l'exécution des destins. C'est lui qui voit, qui entend, qui élève, qui abaisse, qui distribue, comme il lui plaît, sur la terre et au ciel, la puissance, le bonheur et la gloire. Selon Homère, c'est la volonté suprême de Jupiter qui est la dernière raison des choses ; c'est de lui qu'émanent les lois sages ; c'est lui qui donne aux rois le pouvoir et le sceptre, qui brise la tête des villes; c'est le Dieu très-grand, très-glorieux, qui lance seul la foudre, qui est le père non-seulement des hommes, mais des dieux; enfin c'est lui qui tient le premier anneau de cette chaîne à laquelle tout l'univers est suspendu. Réunissez-vous, dieux et déesses, employez vos plus grands efforts ; vous n'abaisserez pas vers la terre le Dieu très-haut, impénétrable dans ses pensées, et, s'il me plaît, je vous enlèverai tous avec la terre et les mers profondes et je vous attacherai au sommet du ciel, où vous resterez suspendus. Tel est le pouvoir sans bornes qui m'élève au-dessus des cieux et des hommes. Tout Homère est rempli de ces traits 1. »
L'illustre auteur de la Théologie dogmatique continue son résumé :…
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1 Bullet, l'Existence de Dieu, part. 2, p. 9, édit. de 1819. — 2 Histoire de Manichée et du Manichéisme, l. 4, c. 4. — 3 Hésiode, Homère, Virgile, Ovide, etc. —4 Deutéron., 10, 17. — 1Mémoires de l'Académie des inscriptions, t. 35.
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Louis- Admin
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Re: Accord des anciennes traditions avec Moïse.
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L'illustre auteur de la Théologie dogmatique continue son résumé : « Maxime de Tyr, philosophe platonicien, n'est pas moins exprès. « Quand, dit-il, on interroge les hommes sur la nature de la Divinité, toutes leurs réponses sont différentes; cependant, au milieu de cette prodigieuse variété d'opinions, vous trouverez un même sentiment par toute la terre : c'est qu'il n'y a qu'un seul Dieu, qui est le Père de tous 2. »
Il est d'ailleurs constant, comme l'ont prouvé plusieurs savants, que les peuples de l'Asie, de l'Europe, de l'Afrique et de l'Amérique, même ceux qui ont adoré ou qui adorent encore plusieurs dieux, en ont toujours reconnu un comme supérieur à tous les autres 3. Forcés de nous restreindre, nous nous contenterons de faire remarquer que les Pères de l'Église n'ont pas craint d'invoquer, en faveur du dogme catholique, la croyance des peuples et des auteurs païens.
Saint Irénée, disciple de saint Polycarpe, prouve l'unité de Dieu, Créateur du ciel et de la terre, par le témoignage de tous les hommes, omnibus hominibus ad hoc demum consentientibus, ajoutant que les plus anciens ont conservé cette croyance d'après la tradition primitive du premier homme; que ceux qui sont venus ensuite en ont reçu le souvenir par les prophètes; que les gentils l'ont apprise de la création, et que l'Église, répandue par toute la terre, a reçu cette tradition des apôtres. 4
Dans le dialogue de Minutius Félix le païen Cécilius reproche aux chrétiens d'adorer un Dieu qui n'était connu que des Juifs. Le chrétien Octavius répond :
« Ne cherchez pas un nom à Dieu. Dieu, voilà son nom... À Dieu, qui est seul, le nom de Dieu est tout entier. Mais quoi ! n'ai-je pas, quant à lui, le consentement de tous? J'entends le vulgaire, lorsqu'il élève les mains au ciel, ne dire autre chose sinon : Dieu, Dieu est grand; Dieu est vrai ; si Dieu nous en fait la grâce. Est-ce là le discours naturel du vulgaire, ou bien la prière du chrétien confessant la foi ? Et ceux qui font de Jupiter le souverain se trompent pour le nom, mais ils s'accordent à ne reconnaître qu'une puissance. J'entends les poètes aussi proclamer un seul père des dieux et des hommes... Si nous passons aux philosophes, vous trouverez qu'ils diffèrent pour les noms, mais qu'ils sont d'accord pour ce qui regarde l'unité de Dieu 1. »
« Tertullien dit que les peuples adorateurs de faux dieux ne font pourtant mention, ni dans leurs serments, ni dans leurs actions de grâces, d'aucune divinité particulière, mais du seul vrai Dieu, auquel ils s'adressent en élevant les mains et les yeux vers le ciel; puis il conclut que cette manière d'invoquer est le témoignage d'une âme naturellement chrétienne : Testimonium animœ naturaliter christianœ 2.
Après avoir dit que plusieurs chrétiens avaient prouvé la vérité de leur doctrine par le témoignage des poètes et des philosophes, il ajoute : « Moi, j'invoque un témoignage nouveau plus connu qu'aucune littérature, plus répandu qu'aucune doctrine. Tiens-toi là, ô mon âme ! non pas toi, formée dans les écoles, exercée dans les bibliothèques, repue dans les académies et les portiques d'Athènes et travaillée d'une indigestion de sagesse. C'est toi, âme simple, rude et grossière, toi, telle que t'ont ceux qui n'ont que toi, c'est toi que j'interpelle, âme tout entière de village, de carrefour, d'ouvroir 3. Nous déplaisons quand nous prêchons un Dieu unique par cet unique nom ; rends témoignage s'il en est ainsi. Ce qui ne nous est pas permis, nous t'entendons, et à la maison et dehors, prononcer tout haut et avec toute liberté : Ce que Dieu donnera, ce que Dieu voudra. Par cette parole tu fais entendre qu'il est un Dieu à qui tu confesses toute puissance, à la volonté de qui tu es soumise ; en même temps tu nies que les autres soient dieux, en les désignant par leurs noms propres, Saturne, Jupiter Mars, Minerve. Tu affirmes seul Dieu celui que tu n'appelles que Dieu; en sorte que, si tu nommes ceux-là dieux de temps à autre, tu parais le faire comme une chose d'emprunt. Quant à la nature de Dieu telle que nous la prêchons, tu ne l'ignores pas non plus. Dieu est bon, Dieu est bienfaisant, c'est là ton expression... De même, que Dieu vous bénisse, tu le dis aussi facilement qu'il est nécessaire à un chrétien. Ainsi donc, et à la maison et en public, sans que personne se moque de toi et t'en empêche, tu cries du fond de ta conscience : Dieu voit tout ; je le recommande à Dieu ; Dieu vous le rendra ; Dieu jugera entre nous. D'où te vient cela, à toi qui n'es pas chrétienne ? à toi le plus souvent encore couronnée des bandelettes de Cérès, ornée du manteau de Saturne, revêtue des insignes d'Isis? Jusque dans les temples tu implores Dieu pour juge; debout dans une chapelle d'Esculape, dorant une Junon d'airain, chaussant une Minerve, tu n'en appelles à aucun des dieux présents. Dans ton for intérieur tu en appelles à un autre juge ; dans tes temples tu souffres un autre Dieu. O témoignage de la vérité, qui, près des démons eux-mêmes, te rend témoin des chrétiens 1 ! »
Le même apologiste, écrivant aux magistrats romains, leur dit ; …
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— 2 Discours, de Dieu, selon Platon. — 3 Bullet, l'Existence de Dieu, part, 2. — 4 L. 2, contra Hœreses, c. 9. — 1 Octavius, M. Minucii Felicis, c. 18, 19 et 20. — 2 Apologét. 17. — 3 Du Témoignage de l'âme, c. 1 et 2 — 1 Du Témoignage de l'âme, c. 2.
Dernière édition par Louis le Mer 20 Nov 2019, 8:59 am, édité 1 fois (Raison : Orthographe.)
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Re: Accord des anciennes traditions avec Moïse.
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Le même apologiste, écrivant aux magistrats romains, leur dit ; « Quand il serait certain que les dieux que vous adorez fussent dieux, ne convenez-vous pas, selon l'opinion générale, qu'il est un Être plus élevé, plus puissant, qui est comme le roi du monde ? que le pouvoir suprême ne réside qu'en lui quoiqu'il partage avec plusieurs les fonctions de la Divinité 2 ? »
« Suivant Lactance, observe le cardinal-archevêque de Reims, les idolâtres, en admettant plusieurs dieux qui président aux différentes parties de l'univers, admettent en même temps un seul gouverneur suprême 3...
« On sait, dit Arnobe, que le Dieu tout-puissant n'a été engendré ni mis au monde, mais qu'il est éternel; on le sait par l'unanimité et le commun sentiment de tous les mortels 1. »
Saint Augustin s'exprime comme Arnobe : « A l'exception d'un petit nombre en qui la nature est par trop dépravée, tout le genre humain confesse Dieu auteur de ce monde 2. » Maxime de Madaure, philosophe païen, écrivait à ce grand évêque : « Qu'il y ait un Dieu souverain qui soit éternel, le Père et l'Auteur de toutes choses, quel homme est assez grossier et assez stupide pour en douter ? C'est celui dont nous adorons, sous des noms divers, la puissance répandue dans toutes les parties du monde... Qu'ils vous conservent, ces dieux subalternes, sous le nom desquels et par lesquels, tout autant de mortels que nous sommes sur la terre, nous adorons le Père commun des dieux et des hommes par différents cultes, à la vérité, mais qui s'accordent tous dans la variété même et ne tendent qu'à la même fin 3. » Saint Augustin lui répondit : « Ce seul Dieu dont vous me parlez est certainement celui qui est reconnu dans tout l'univers, et sur lequel, comme l'ont dit les anciens, les ignorants s'accordent avec les savants 4 »
« Maxime se trompait sans doute, conclut le cardinal de Reims, et son culte était une erreur; mais il attestait du moins, comme saint Augustin l'attestait lui-même, la croyance générale d'un Dieu unique, dont la notion est commune à tous les peuples. On convient que la notion du vrai Dieu n'a jamais été aussi distincte, aussi pure, aussi parfaite chez les païens que chez les patriarches, les Juifs et les chrétiens ; mais il n'en est pas moins vrai que, quoique altérée par les superstitions de l'idolâtrie, elle se trouve partout, et que les gentils, encore qu'ils aient adoré les idoles, ont cependant connu et confessé le Dieu souverain, Père et Auteur de toutes choses, comme le dit le confesseur Saturnin au concile de Carthage, de l'an 258 : Gentiles, quamvis idola colant, tamen summum Deum patrem, creatorem cognoscunt et confitentur 5. »
A la suite de ce résumé de Monseigneur l'archevêque de Reims sur la croyance générale du genre humain touchant l'unité de Dieu, nous ajouterons quelques faits, particulièrement de ceux qu'on a découverts dans les temps modernes.
Sur la création du monde, voici ce qu'on a découvert jusqu'à présent de plus curieux…
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2 Apologétique, n.24. — 3 Institutions divines 1. 1, c. 3.— 1 L. 1, Contre les Gentils, n. 34. — 2 Tractat. 106 in Joonn. Evang. — 3 Lettre 15, alias 113, inter Augustinianas. — 4 Lettre 17, alias 54. — 5 Labbe, Concil., t. I, col. 794. Théologie dogmatique, par Mgr T.-M.-J. Gousset, archevêque de Reims, etc., t. 1. De la Révélation, ch. 2, p. 325-330, 3e édit. 1849.
Dernière édition par Louis le Mer 20 Nov 2019, 8:59 am, édité 1 fois (Raison : Orthographe.)
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Louis- Admin
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Re: Accord des anciennes traditions avec Moïse.
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Sur la création du monde, voici ce qu'on a découvert jusqu'à présent de plus curieux.
Il y a vingt-cinq siècles, à peu près au temps où florissaient sur les bords du Tigre et de l'Euphrate les derniers des prophètes, un sage de la Chine, que l'histoire assure avoir voyagé vers l'Occident, écrivait dans un livre qui subsiste encore : « Avant le chaos qui a précédé la naissance du ciel et de la terre, un seul Être existait, immense et silencieux, immuable et toujours agissant, sans jamais s'altérer; On peut le regarder comme la mère de l'univers. J'ignore son nom, mais je le désigne par le mot de raison. » Plus loin il distingue dans cet Être suprême une espèce de Trinité à laquelle il donne le nom à peine altéré de Jéhova, nom étranger à la langue chinoise, mais qui en hébreu signifie Celui qui est 1.
La Chine, dont le caractère distinctif est le respect des ancêtres, nous présenterait sans doute un développement plus complet de ces vérités premières si celui de ses empereurs qui le premier la réunit tout entière en une seule monarchie, deux cent cinquante ans avant l'ère chrétienne, n'avait mis tout en œuvre pendant vingt ans pour détruire toutes les anciennes histoires.
Néanmoins, dans le peu qui nous reste et au milieu de fables quelquefois absurdes, on trouve que de cette Trinité, qui a fait le ciel et la terre, l'un a tiré le monde du néant, l'autre a séparé les êtres flottant dans le chaos, le troisième a fait le jour et la nuit.
On y trouve la création du premier homme, formé de terre jaune : le jaune est la couleur sacrée des Chinois.
On y trouve, situé à la porte fermée du ciel, un paradis terrestre arrosé de quatre fleuves provenant d'une source jaune. Ce paradis s'appelle le jardin fermé et caché d'où est née la vie. Là on trouve un arbre de la conservation duquel la vie dépendait ; on trouve enfin la description d'un âge d'or 1.
Dans l'écriture chinoise, espèce de peinture algébrique, le plus ancien caractère pour signifier Seigneur (chang-ti) était le point…
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1 Mémoire de foi. Abel Rémusat sur Laotseu, p. 27. — 1 Mémoires concernant les Chinois, t. 1, p. 95-101.
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Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Accord des anciennes traditions avec Moïse.
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Dans l'écriture chinoise, espèce de peinture algébrique, le plus ancien caractère pour signifier Seigneur(chang-ti) était le point; souvent on voit au-dessous le signe du ciel et de la terre; ce point se place aussi dans un octogone. « Le point, dit un livre fort considéré à la Chine, est l'image de l'unité; l'unité est la substance de la vérité éternelle, l'idée de toutes les perfections du Ciel, le principe de tous les êtres, le mystère impénétrable de l'univers, la mère de toute lumière et l'abîme des ténèbres, l'Esprit éternel qu'on ne peut voir si on ne le figure, et qu'on ne peut figurer si ce n'est symboliquement... Le symbole de l'unité est le triangle équilatéral, qui signifie la grande union, l'union des trois puissances éternelles, les trois réunis dans un... Rien de créé ne porte en soi l'absolue nécessité de l'union ; mais elle est inséparable des trois puissances éternelles et sort de leur essence.
Parmi les caractères relatifs au culte se trouvent les suivants. Le signe de l'unité, au-dessus du caractère de l'instruction, s'appelle connaissance de Dieu et le culte de Dieu. Pourquoi un? demande le Glossaire. — Parce qu'il n'y a qu'un Seigneur et qu'un maître. La lune, avec le caractère d'époque, signifie assemblée religieuse; un cœur à côté de la coupe sacrée, sainte frayeur ; un homme à côté de cette coupe, le pur ou le purifié ; une maison ayant au milieu le caractère du sacrifice, consistant en deux mains qui tiennent l'image de la chair au-dessus du caractère de l'instruction, signifie adoration parfaitement pure.
D'autres caractères traditionnels et historiques ont une signification non moins remarquable ; par exemple, l'image de l'homme sous celle du ciel veut dire origine de l'homme.
« Si vous n'oubliez pas cela vous vivrez content et vous mourrez en paix, » dit le Chouwven. Homme et un signifie le chef, le commun patriarche. Quant à l'image d'un arbre et de deux individus humains à côté, avec la tête d'un démon, les lettrés chinois n'en donnent aucune explication. Une femme entre deux arbres signifie séduction . Un arbre avec le signe du ciel et celui de la transgression est appelé par les grammairiens le fruit inconnu 1.
Une concordance singulière avec le récit de Moïse se retrouve chez les principaux peuples…
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1 Windischmann, la Philosophie dans la progression de l'histoire universelle, t. 1, p. 360 et sqq. , en allemand.
Dernière édition par Louis le Ven 22 Nov 2019, 7:35 am, édité 1 fois (Raison : Correction du titre du message.)
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Re: Accord des anciennes traditions avec Moïse.
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Une concordance singulière avec le récit de Moïse se retrouve chez les principaux peuples sur les trois chefs qui ont fondé les nations et les empires. Moïse nomme, avant le déluge, les trois fils d'Adam, Caïn, Abel, Seth; après le déluge, les trois fils de Noé, Sem, Cham et Japhet, desquels descendent tous les peuples de la terre.
Or en Chine nous retrouvons en tête de son histoire trois enfants de Hoang-ty, Chao-hao, Fohy,Tchang-y;
en Égypte, à la tête des rois, trois personnages célèbres, Typhon, Osiris, Aruéris.
Les Grecs reconnaissaient que le ciel et le terre avaient été gouvernés d'abord par Kronos, lequel avait eu pour successeurs trois de ses enfants, Adès, Zeus, Poseidon. Les Grecs avaient encore une tradition qui donnait pour fondateurs de trois peuples célèbres trois enfants du cyclope Polyphème, Celtus, Gallus, Illyrius, lesquels avaient peuplé une partie de l'Europe et avaient été pères de trois nations célèbres, les Celtes, les Gaulois, les Illyriens.
Les Atlantes reconnaissaient pour premier roi Uranus, lequel avait eu trois principaux enfants, Titan, Saturne, Océan.
La mythologie romaine, qui a copié, à peu de choses près, celle de la Grèce, met aussi pour premier roi du monde trois enfants de Saturne, Pluton, Jupiter, Neptune.
Les Scythes, d'après Hérodote, avaient eu aussi pour fondateur un premier roi qui avait été père de trois enfants, Leipoxain, Arpoxain, Kolanxain.
Les Scandinaves, d'après l'Edda, qui nous reste encore, disent que le monde fut peuplé par Bore, qui eut trois enfants, Odin, Vile, Ve.
Les Germains croyaient que leur premier roi et leur premier fondateur avait été Mannus, lequel avait eu trois enfants, pères des Ingevones, des Herminones, des Isterones.
Les druides reconnaissaient, pour la race des îles Britanniques, trois principaux piliers ou soutiens, Hu-Gadarn, Prydain.Dyunwald-Moelmad.
Chez les Indiens leurs principaux dieux et rois fondateurs de la race indienne sont au nombre de trois, Brahma, Shiva, Vischnou 1. Quant à Hoang-ty, le premier homme des Chinois, son nom signifie la même chose que celui d'Adam et en paraît une traduction. Adam veut dire terre rouge; Hoang-ty veut dire seigneur ou patriarche de terre rouge ou orange; ty, seigneur, Hoang, jaune ou rouge. Son fils Chao-hao ou Hiuen-hiao répond à Caïn ; Tay-hao ou Fo-hy, c'est-à-dire le pasteur juste, la victime pure, répond à Abel ; Tchang-y ou Chin-nong à Seth, qui, à la Chine, comme dans Moïse, continue la série des patriarches, commencée par Hoang-ty ou Adam 2.
L'Inde, que l'on commence à mieux connaître depuis…
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1 Annales de Philosophie chrét., 2e série, t.15, p. 251. — 2 Ibid., 2e série, t. 16 : les Patriarches antérieurs à Noé retrouvés en Chine, p. 115.
Dernière édition par Louis le Lun 25 Nov 2019, 7:01 am, édité 2 fois (Raison : Correction d'un caractëre insécable.)
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
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Re: Accord des anciennes traditions avec Moïse.
Accord des anciennes traditions avec Moïse.SUITE
L'Inde, que l'on commence à mieux connaître depuis cinquante ans, nous offre dans sa prodigieuse littérature des poèmes immenses où règne une imagination gigantesque, divers systèmes de philosophie où la subtilité le dispute à l'étendue, mais pas une histoire, pas une époque ni une date certaines. C'est comme un Océan sans rivage. Une chose néanmoins y domine tout, le sentiment de la Divinité. C'est d'elle que tout émane, c'est à elle que tout retourne ; elle est tout en toutes choses.
On lit dans plus d'un endroit qu'avant toutes choses était l'Être des êtres, Brahm, l'Unique, l'Incomparable, le Pur, l'Infini, forme de tout, supérieur à tout, sans nom, sans figure, subsistant par lui-même, Créateur et souverain Seigneur de toutes choses 3.
On y voit le monde plongé d'abord dans les eaux et les ténèbres, puis la formation du ciel et de la terre, mais surtout la création de l'homme, qui se définit lui-même intelligence incarnée et finie.
On y voit former la femme d'une partie de l'homme, et de leur union naître tout le genre humain. Un des noms indiens de ce premier ancêtre est Adima, fort semblable à celui d'Adam, et un des noms de la première femme, nommée aussi Iva, est Pracriti, qui signifie la même chose qu'Ève en hébreu et que Zoé en grec, c'est-à-dire vie, parce qu'elle a été la mère des vivants.
On y voit également un paradis terrestre d'où sortent quatre grands fleuves : le Bourampoutre, le Gange, l'Indus et l'Oxus, appelé Géhon par les habitants du pays. On y voit tout cela, et beaucoup plus encore, mais noyé et confondu dans une sorte de chaos poétique et philosophique 1.
Quant à la Chaldée…
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3 Oupnekhat 1 et 2, passim. — 1 Religions de l'Antiquité, par Creuzer et Guigniaud, L 1.
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Quant à la Chaldée, Bérose en résume ainsi l'ancienne doctrine : Bélus (le même nom que Bel ou Baal, qui veut dire Seigneur), ayant divisé les eaux et les ténèbres primitives, sépara la terre et le ciel et coordonna l'univers. Avec son propre sang, mêlé à la terre, il fit former, par un autre dieu, les hommes, qui, pour cette raison, participent à l'intelligence divine. Lui-même enfin créa le soleil, la lune et les étoiles 2.
Il en est à peu près de l'antique Égypte…
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2 Eusèbe, Chron., l. 1, c. 2, p. 11 et 12, édit. de Milan.
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Il en est à peu près de l'antique Égypte comme de l'Inde. On a trouvé enfin depuis peu la clef de ses hiéroglyphes ; déjà plus d'une découverte intéressante a été faite. Une entre autres à laquelle on ne s'attendait guère et qui se confirme de plus en plus, c'est que les livres attribués à Hermès Trismégiste, qu'on voit cités souvent par les premiers Pères de l'Église, contiennent réellement les anciennes croyances de l'Égypte, telles qu'on les retrouve encore aujourd'hui dans les hiéroglyphes de ses temples et de ses pyramides.
On y voit, comme dans l'Inde, un Être suprême, seul existant de soi, s'émanant lui-même et se manifestant en une espèce de Trinité, et donnant l'être à toutes choses.
On y voit la création d'un monde invisible, celle des esprits et des âmes; puis la création d'un monde visible, et enfin celle de la race humaine. Les esprits ou dieux secondaires président au gouvernement des astres et des éléments. Tout cela s'y trouve, mais enveloppé sous une infinité d'allégories et de symboles.
Ce qu'il y a de bien remarquable, c'est que le symbole de la participation à la nature divine est une croix 3.
Les anciens Perses nous ont laissé…
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3 Panthéon Égyptien, par M. Champollion. Religions de l'Antiquité, 1. 3. Stobée, Eclogœ physic., L 1, p. 116 et 117.
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Les anciens Perses nous ont laissé des traditions analogues. Depuis douze siècles leur empire est détruit, mais plusieurs de leurs descendants, connus sous le nom de Parses, se sont perpétués dans l'Inde et ont conservé quelques-uns de leurs livres sacrés. Ces livres ont été apportés en Europe et publiés il y a soixante ans.
On y voit un Être suprême, immense, éternel, sans commencement ni fin, Zérouané-Akéréné, qui donne l'existence à deux esprits principaux, Ormuzd et Ahriman, accompagnés chacun de six autres.
On y voit Ormuzd, demeuré bon, et Ahriman, devenu mauvais, se livrer, avec la multitude de leurs anges, des combats qui doivent se terminer par la punition et la conversion d'Ahriman.
On y voit la création de l'univers, achevée en six époques successives, dans la dernière des¬quelles apparaissent Meschia et Meschiané, les deux ancêtres de la race humaine 1.
Chez les Grecs et les Romains…
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1 Zend-Avesta, traduit par Anquetil-Duperron. Religions de l'Antiquité, l. 2.
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Chez les Grecs et les Romains, au milieu de leurs fables poétiques, on trouve le même fond traditionnel sur la création du monde 2.
On y voit l'antique chaos, où tous les éléments sont confondus. « De cette eau, de cet abîme, nous dit le plus ancien des sages de la Grèce, Dieu, c'est-à-dire, comme il le définit, l'Être qui n'a ni commencement ni fin, a produit l'univers 3. »
« Dans la vérité, disait publiquement au peuple d'Athènes un de ses plus grands poètes, il n'y a qu'un Dieu qui a fait le ciel et la terre, et la mer azurée et les vents impétueux 4.»
« C'est une tradition ancienne, transmise des pères aux enfants, écrivait un de ses plus célèbres philosophes, que c'est Dieu qui a tout fait et qui conserve tout. Il n'est point d'être dans le monde qui puisse se suffire à lui-même et qui ne périsse s'il est abandonné de Dieu. Oui, Dieu est véritablement le générateur et le conservateur de tous les êtres, quels qu'ils soient, dans tous les lieux du monde 5. »
Les anciens sages de l'Italie, les Étrusques, enseignaient que Dieu a créé le monde en six époques: dans la première il fit le ciel et la terre; dans la seconde, le firmament : dans la troisième, la mer et les eaux qui sont sur la terre ; dans la quatrième, les deux grands flambeaux de la nature ; dans la cinquième, les âmes des oiseaux, des reptiles et des autres animaux qui vivent dans l'air, sur la terre et dans l'eau; dans la sixième, l'homme 1. Et cet homme, nous disent les poètes, il le fait à son image, lui donne une attitude droite, un regard élevé vers le ciel et une intelligence supérieure pour dominer sur tout le reste 2. Quant à son corps, il le lui forme, avec beaucoup d'art, du limon de la terre ; mais, pour l'animer, il dérobe au ciel une étincelle de feu divin. Enfin, chose singulière ! ce Dieu créateur de l'homme, qui l'a formé avec tant d'intelligence et d'amour, est pour cela même attaché en croix 3.
La coutume de compter les jours par sept ou par semaine, qu'on retrouve chez presque toutes les nations, paraît un antique souvenir des sept jours primitifs où Dieu créa et bénit l'univers. Dès la plus haute antiquité le septième jour était un jour de fête pour les Chinois. Il est rapporté dans l'Yking, un de leurs livres canoniques, que les anciens rois, le septième jour, qu'il appelle le grand jour, faisaient fermer les portes des maisons, qu'on ne faisait, ce jour-là, aucun commerce, et que les magistrats ne jugeaient aucune affaire. C'est ce qui s'appelle en Chine l'ancien calendrier 4.
Une circonstance qui à elle seule démontre l'universalité de ces traditions, c'est qu'on les trouve jusque chez les sauvages de l'Amérique, les Iroquois et les Hurons…
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2 Hésiode, Ovide. — 3 Thalès, Diogène Laërce et Cicéron, de Nat. deor. 1. 1. — 4 Sophocle, apud Euseb., Prœp, ev.,l. 13, c, 13. — 5 Arjstote, de Mundo, c. 6, et apud Stobæum. — 1 Suidas, Tyrrhenia. — 2 Ovide, Métam.t 1. 1, v.76-88; — 3 Prométhée d'Eschyle et de Sénèque. — 4 Chouking, Paris, 1770, Discours prélimin,, p. 118.
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Une circonstance qui à elle seule démontre l'universalité de ces traditions, c'est qu'on les trouve jusque chez les sauvages de l'Amérique, les Iroquois et les Hurons.
« D'après les rapports invariables des personnes qui, à diverses époques, depuis la découverte de l'Amérique, ont eu l'occasion de vivre au milieu des tribus indiennes, écrivaient, il y a peu d'années, de savants Anglais, il n'y a rien de plus certain que la ferme croyance de ces sauvages non éclairés à l'existence, la toute-puissance et l'unité de Dieu, et à un état futur de récompense et de punition. Ils adorent le grand Esprit qui donne la vie, et lui attribuent à la fois la création et le gouvernement de toutes choses, avec une sagesse, une puissance et une bonté infinies.
Quant à l'origine de leur religion, ils croient en général que, quand le grand Esprit eut formé des terrains pour la chasse et qu'il les eut fournis de gibier, il créa le premier homme et la première femme rouges, qui étaient d'une très-grande taille et vécurent fort longtemps; que souvent il s'entretenait familièrement avec eux; qu'il leur donna des lois à observer et leur apprit à prendre le gibier et à cultiver le blé ; mais que, par suite de leur désobéissance, il se retira d'eux et les abandonna aux vexations du malin esprit, qui depuis a été la cause de leur dégénération et de leurs souffrances.
Ils croient que le Créateur est d'un caractère trop élevé pour être directement l’auteur du mal, et que, malgré les offenses de ses enfants rouges, il continue de répandre sur eux toutes les bénédictions dont ils jouissent.
En conséquence de cette bienveillance paternelle pour eux, ils ont envers lui une piété vraiment filiale et sincère, lui adressent leurs prières dans tous leurs besoins et lui rendent grâces pour tous les biens qu'ils en reçoivent.
Selon leur manière de se représenter l'état futur, le paradis est une contrée délicieuse située bien loin au delà du grand Océan, où leurs occupations seront exemptes de peines et de troubles, sans changer pour cela de nature, où le ciel sera sans nuages et le printemps éternel. Là, dans la possession éternelle du bonheur, ils espèrent rentrer en la grâce et jouir de la présence immédiate du grand Esprit.
Avec cela ils ont une profonde conviction que la pratique des actions bonnes et vertueuses dans cette vie peut seule leur assurer un heureux avenir, et qu'une conduite opposée les entraînerait, au contraire, dans des afflictions, des misères, des malheurs sans fin, dans une terre stérile et déserte, patrimoine des esprits méchants, dont le plaisir et l'occupation sont de rendre les malheureux encore plus misérables 1. »
Ces traditions, que les historiens espagnols d'Amérique avaient déjà tous reconnues et consignées dès la découverte de ce pays, un savant d'Allemagne vient de les retrouver, comme eux, chez les diverses peuplades qu'il a visitées, en particulier dans les hiéroglyphes ou écritures par images des anciens Mexicains. Partout le grand Esprit, Être suprême et invisible, a créé le ciel et la terre, et sur la terre un premier homme et une première femme 1.
Le nom de grand Esprit, donné à Dieu par les sauvages d'Amérique, nous paraît admirable…
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1 Mémorial catholique, novembre 1825. — 1 Vues des Cordillères, par M. de Humboldt.
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Le nom de grand Esprit, donné à Dieu par les sauvages d'Amérique, nous paraît admirable. Ce qui ne l'est pas moins, c'est la manière dont Dieu intervient dans leurs discours. En 1813 une peuplade de l'Amérique septentrionale, sollicitée par les Anglais d'évacuer son territoire paternel, répondit par un de ses chefs : « Nos vies sont entre les mains du grand Esprit. Il a donné à nos pères les terres que nous possédons; si c'est sa volonté, nos os blanchiront sur ces champs, mais nous ne les quitterons jamais. » La couleur rouge donnée à nos premiers ancêtres étonne d'abord, ainsi que ce paradis plein de gibier. Cela s'explique. Ces peuples sont eux-mêmes rouges de couleur et vivent principalement de chasse. D'ailleurs, dans ces particularités mêmes, leurs traditions sont littéralement conformes au récit de Moïse. Le nom d'Adam, que Dieu donne au premier homme ainsi qu'à toute sa postérité, peut signifier, en hébreu, de terre rouge, et ces animaux qu'il lui amène et lui soumet dans le paradis peuvent bien faire regarder ce lieu comme une espèce de parc. Le nom même de paradis signifiait, chez les Perses et chez les Grecs, un jardin de plaisance où, avec les plus beaux arbres, se trouvaient des animaux de toute espèce pour la chasse du roi 2.
Ce qui paraîtra peut-être plus étonnant encore de la part de ces pauvres sauvages, c'est le souvenir de la chute de l'homme, mais surtout l'attente de la rédemption, l'espérance de rentrer en grâce et de jouir de nouveau de la présence immédiate et familière du grand Esprit, comme dans l'origine. Non-seulement l'Amérique croyait à la chute originelle de l'homme, elle conservait même le souvenir des personnages qui en ont été la cause, le serpent et la femme. Encore aujourd’hui on voit dans les peintures hiéroglyphiques des Mexicains la célèbre femme au serpent appelée aussi femme de notre chair, compagne du seigneur de notre chair, femme que ]es Mexicains regardaient comme la mère du genre humain, et qui est toujours représentée en rapport avec un grand serpent. D'autres peintures nous offrent une couleuvre panachée mise en pièces par le grand Esprit 1.
Enfin récemment encore on a découvert dans la Pensylvanie, sous un chêne énorme déraciné par la tempête, une grande pierre sur laquelle étaient gravés, entre autres choses, un homme et une femme séparés par un arbre, la femme tenant des fruits à la main. Autour d'eux se voyaient des cerfs, des ours et des oiseaux. Comme ce chêne avait au moins cinq ou six siècles d'existence, ces figures ont dû être sculptées longtemps avant la découverte de l'Amérique par Colomb 2.
Mais d'où ont pu venir aux Américains des traditions pareilles ? Aujourd'hui la réponse…
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2 Cyropédie de Xénophon. — 1 Vues des Cordillères par M. de Humboldt, t.1, p. 235. — 2 Annales de la Littérature et des Arts, 1. 10, p. 286.
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Mais d'où ont pu venir aux Américains des traditions pareilles ? Aujourd'hui la réponse n'est pas difficile. L'Amérique tient probablement à l'Asie par le nord ; du moins il est certain jusqu'à présent que l'Amérique septentrionale n'est pas plus éloignée de l'Asie orientale que l'Angleterre ne l'est de la France. Or dans toute l'Asie on retrouve ces mêmes traditions.
Un des livres canoniques des Chinois, l'Yking, parle ainsi du dragon ou du grand serpent : « Il gémit sur son orgueil ; » et : « L'orgueil le rendit aveugle lorsqu'il voulut monter au ciel, et il tomba au sein de la terre. » « Le désir immodéré de la science, dit Hoainantsée, a précipité dans la perdition le genre humain. » « N'écoutez pas la femme, » dit un ancien proverbe chinois, et la glose ajoute : « Parce que la femme a été la source et la racine des maux. » « Quand l'homme fut perverti, dit Lopi, les animaux, les oiseaux, les insectes et les serpents lui firent la guerre. A peine eut-il acquis la science que toutes les créatures devinrent ses ennemis. En moins de trois ou cinq heures le ciel se changea, et l'homme ne fut plus le même. » « Lorsque l'innocence fut perdue, dit Hoainantsée, alors parut la miséricorde 3.»
Dans les livres des Hindous, où l'Être suprême s'émane et se manifeste en trois personnes, Brahma ou le créateur, Vischnou ou le conservateur, Siva ou celui qui détruit et renouvelle; dans ces livres on voit la seconde personne de cette espèce de trinité divine descendre fréquemment sur la terre pour y rétablir l'ordre. Une fois elle se fait homme sous le nom de Crichna et tue un effroyable serpent. Aussi ce Dieu incarné est-il représenté tantôt enlacé d'un serpent qui lui mord le talon, tantôt tenant ce serpent des deux mains et lui marchant du pied sur la tête 1.
Dans les traditions des Perses on voit Ahriman, le maître du mal, nommé aussi Shetan ou Satan, on le voit, sous la forme d'une couleuvre, présenter des fruits au premier homme et à la première femme, qui en mangent et perdent par là les prérogatives dont ils jouissaient. On y voit, entre Ormuzd, chef des bons génies, et Ahriman, chef des mauvais, un Dieu médiateur qui doit vaincre le second et faire triompher le premier 2.
Le disciple bien-aimé du Christ a vu cette guerre…
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3 Mémoires concernant les Chinois, t.1, p. 203 et 101. — 1 Ancient history of Hindostan, by Thomas Maurice, vol. 2. — 2 Anquetil, Zend-Avesta.
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Le disciple bien-aimé du Christ a vu cette guerre ; il en décrit l'issue finale dans l'histoire prophétique qu'il nous a laissée de l'Église chrétienne. « Et il y eut un grand combat dans le ciel, écrit-il ; Michel 3 et ses anges combattaient contre le dragon, et le dragon combattait avec ses anges. Mais ceux-ci furent les plus faibles, et leur place ne se trouva plus dans le ciel. Et ce grand dragon, l'ancien serpent, appelé le diable et Satan, qui séduit toute la terre habitable fut précipité en terre et ses anges avec lui 4. »
Plus loin il a vu celui qui s'appelle le Fidèle et le Véritable, qui juge et qui combat justement; il a vu celui qui s'appelle le Verbe de Dieu et qui porte écrit sur son vêtement et sur sa cuisse : le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs; il l'a vu, suivi des armées du ciel, achevant la victoire et précipitant le dragon dans l'étang de feu et de soufre pour les siècles des siècles 5.
L'histoire de l'Église catholique n'est que l'histoire de cette grande guerre. Déjà diverses traditions nous ont indiqué comment elle a commencé pour l'homme ; Moïse nous l'apprendra plus complètement.
« Et le serpent était le plus fin des animaux des champs que Jéhova, Dieu, avait faits; et il dit à la femme : Dieu vous a-t-il vraiment dit : Vous ne mangerez pas du fruit de tous les arbres du jardin ? La femme répondit au serpent : Nous mangeons du fruit des arbres de ce jardin; mais, pour le fruit de l'arbre qui est au milieu, Dieu a dit ; Vous n’en mangerez point et vous n'y toucherez point, de peur que vous ne mouriez. Mais le serpent répondit à la femme : Assurément vous ne mourrez point de mort, car Dieu sait que, le jour où vous en aurez mangé, vos yeux s'ouvriront, et que vous serez comme des dieux, sachant le bien et le mal. La femme ayant donc vu que cet arbre présentait une excellente nourriture, qu'il était beau à voir et charmant à contempler, elle en prit du fruit et en mangea; elle en donna également à son mari, et il en mangea comme elle 1. »
Tel est le récit simple et court d'une si grande catastrophe.
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3 Ou plutôt Mi-ca-ël, c'est-à-dire qui est comme Dieu ? — 4 Apoc, 12. — 5 Ibid., 19 et 20. — 1 Gen., 3.
FIN.
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