Caïus : Qui est-il ?
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Caïus : Qui est-il ?
Caïus
Note de LouisI
La troisième Épître de saint Jean commence ainsi : « L'Ancien, le Prêtre, à mon très cher Caïus, que j'aime dans la vérité. Mon bien-aimé, je prie Dieu que toutes vos affections et votre santé se trouvent aussi bien que votre âme. »
Nous avons déjà dit pourquoi saint Jean s'appelle le prêtre, l'Ancien, le Vieux, le Plus Vieux. Prêtre, parce qu'il l'était, ordonné par Notre-Seigneur lui-même, et le Père des prêtres et des évêques par lui consacrés; le Vieux, à cause de son grand âge qui approchait de la centième année, et qui le distinguait de tous les autres prêtres ou évêques, dont il était le patriarche tant de fois vénérable.II
Quel était Caïus, si tendrement aimé de saint Jean et digne de recevoir une lettre de celui qui, par un privilège unique, avait reposé sur le sein du Sauveur?
A cette question nous répondons par la tradition espagnole. Elle nous paraît non seulement la plus belle, mais la plus suivie et la plus concordante. Ses défenseurs sont Lucius Dexter, dont l'autorité, quoi qu'on en dise, n'est pas à dédaigner, et le savant Hélécas, archevêque de Sarragosse.
Cette tradition s'exprime de la manière suivante : …Note de Louis :Caïus donnait l’hospitalité à S. Paul à Corinthe (Rom., XVI, 23). Origène dit qu’il devint évêque de Thessalonique.
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Note dans la sainte Bible selon la Vulgate, note 14. I, Cor, I4. (GLAIRE)Caïus était un chrétien de Corinthe, le seul, avec Crispus, que S. Paul eût baptisé dans cette ville (I Cor., I, 14).
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Note dans la sainte Bible selon la Vulgate, note 23. Rom., XVI. 23. (GLAIRE)
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
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Re: Caïus : Qui est-il ?
CaïusSUITEIII
Cette tradition s'exprime de la manière suivante : « L'an 70 de Notre-Seigneur, le quatorzième du règne de Néron, dans l'Arabie Heureuse/dans la ville de Sessania des Adrumètes, martyre des trois mages, Gaspard, Balthasar et Melchior, qui adorèrent le Christ. Vers ces temps-là descendit en Asie, saint Jean surnommé le Théologien. C'est de là qu'il écrivit sa lettre à son cher Caïus.
« Cet heureux Caïus était fils du centurion du Calvaire, successeur de saint Barnabé sur le siège de Milan, qui baptisa les illustres martyrs Gervais et Protais et mourut en paix, après avoir beaucoup souffert dans la persécution de Néron (1). »IV
Suivant la tradition, le centurion du Calvaire eut deux fils : Caïus et Démétrius. Le premier, auquel saint Jean adresse sa lettre et dont il loue en ces termes l'admirable charité : « Mon bien-aimé, vous agissez en vrai fidèle dans tout ce que vous faites pour les frères, et particulièrement pour les pèlerins, qui ont rendu témoignage à votre charité en présence de l'Église; et vous ferez bien de les assister dans leurs voyages d'une manière digne de Dieu. »
L'Apôtre adresse les mêmes éloges à Démétrius : « Tout le monde rend un témoignage favorable à Démétrius, et la vérité elle-même le lui rend; nous le lui rendons aussi nous-même, et vous savez que notre témoignage est véritable. »V
Après avoir loué la charité des deux frères envers les chrétiens voyageurs, qui ne voulaient rien accepter, des gentils, saint Jean blâme vertement Diotréphès qu'on croit avoir été un évêque d'Espagne et qui se permettait de critiquer le saint Apôtre et de maltraiter les pèlerins qui se rendaient en Espagne.VI
Comme son divin Maître, le disciple bien-aimé s'anime d'une sainte indignation contre le coupable : « J'aurais peut-être écrit à l'Église, mais Diotréphès, qui aime à tenir le premier rang, parmi eux, ne nous reçoit pas. C'est pourquoi, si je vais chez vous, je lui ferai connaître le mal qu'il fait, en répandant contre nous des discours malins. Et comme si c'était encore trop peu pour lui, non seulement il ne reçoit pas les frères, mais il s'oppose à ceux qui voudraient les recevoir, et les chasse de l'Église. »
Où habitait Caïus?...
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(1) Mediolani S. Caii episcopi, discipuli B. Barnabae apostoli, qui SS. Gervasium et Protasium baptizavit, et multa in persecutione Neronis passus, in pace quievit. Martyrol. Rom., 24 nov.
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Louis- Admin
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Re: Caïus : Qui est-il ?
CaïusSUITEVII
Où habitait Caïus? Quels sont les pèlerins dont parle saint Jean ? Quel est le pays où il espère aller lui-même ? Caïus habitait l'Espagne d'où il était originaire, et, suivant la tradition espagnole, de la ville de Malaga. Les pèlerins venaient en foule vénérer le corps de saint Jacques, premier apôtre de ce catholique pays. Saint Jean promet bien d'y venir aussi. « J'aurais, dit-il à la fin de sa lettre, beaucoup de choses à vous écrire, mais je n'ai pas voulu vous écrire avec une plume et avec de l'encre, car j'espère vous voir bientôt et nous parlerons bouche à bouche. Saluez nommément les amis. »VIII
Saint Jean serait donc venu en Espagne. De très fortes conjectures militent en faveur de cette opinion. Outre le désir qu'il manifeste de faire ce voyage, nous savons que le disciple bien-aimé, dévoré de zèle pour son bon Maître, n'est pas demeuré immobile dans cette petite partie du monde appelée l'Asie Mineure. Apôtre, il était, comme ses collègues, le missionnaire du monde entier.
Ainsi, nos monuments sacrés nous apprennent qu'il prêcha dans la Phrygie; qu'il évangélisa l'immense pays des Parthes dont la Chine faisait alors partie, et qu'il pénétra jusqu'aux Indes. Ce dernier fait s'est trouvé consigné dans de très anciennes archives, trouvées par les Pères Jésuites, et dont il est fait mention dans leurs lettres, écrites des Indes, en 1555.IX
Il n'est donc pas étonnant que saint Jean soit venu en Espagne. On peut même dire qu'il avait deux motifs personnels de visiter cette contrée. II était le frère de saint Jacques dont le corps reposait dans cette terre arrosée de ses sueurs. Les catholiques d'Espagne étaient pour ainsi dire sa famille, et tous devaient désirer ardemment de voir le frère de leur vénérable Apôtre. On ne peut douter que saint Jean n'éprouvât un désir analogue.
De plus, son cœur si aimant devait être inondé de bonheur…
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Re: Caïus : Qui est-il ?
CaïusSUITEX
De plus, son cœur si aimant devait être inondé de bonheur en revoyant le miraculeux sanctuaire dont nous allons parler.
Voici ce que nous apprend la tradition la plus irrécusable. La Très Sainte Vierge était à Éphèse avec saint Jean. La divine Mère veillait sur les Apôtres dispersés aux quatre coins du monde, et savait miraculeusement ce qui se passait dans leurs différentes missions. Ses regards, on n'en peut douter, se portaient avec une affection particulière sur le frère bien-aimé de saint Jean, qui travaillait en Espagne.XI
Un jour donc de l'an 37 de Notre-Seigneur, elle prend saint Jean avec elle et se fait transporter, par les Anges, en Espagne. Ils arrivent sur les bords de l'Èbre, près de la ville de Sarragosse. Saint Jacques y était en prières, pendant la nuit. Comme les bergers de Bethléem, il entend la voix des anges qui chantaient : Ave, Maria, gratia plena, Dominus tecum : Salut, Marie, pleine de grâces, le Seigneur est avec vous !XII
Au même instant, la divine Mère, rayonnante de lumière, apparut sur une colonne de marbre magnifique (pilar), et s'adressant à l'Apôtre lui dit : « Jacques, mon fils, voici le lieu où, par vos soins, je veux que vous éleviez un sanctuaire en mémoire de moi. C'est principalement en ce lieu que, par mes prières, la vertu du Très-Haut opérera une foule de miracles, surtout en faveur de ceux qui m'invoqueront dans leurs nécessités.
« Cette colonne demeurera ici jusqu'à la fin du monde, et il y aura toujours des chrétiens dans cette ville. Regardez d'ailleurs cette colonne sur laquelle je suis, c'est mon Fils et votre Maître qui l’a fait apporter d'en haut par les mains des Anges. »
J'ai dit que cette tradition est irrécusable et j'ajoute sans hésiter qu'elle est plus certaine que tous les faits de César, dont personne ne doute…
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Re: Caïus : Qui est-il ?
CaïusSUITEXIII
J'ai dit que cette tradition est irrécusable et j'ajoute sans hésiter qu'elle est plus certaine que tous les faits de César, dont personne ne doute. Sans compter les plus anciens monuments espagnols, les bréviaires, les missels, les livres liturgiques de la plus haute antiquité, plus de trente auteurs de tous les pays rendent hommage à cette belle tradition.
Parmi eux on cite un grand nombre d'évêques, plusieurs rois et deux papes, en particulier Calixte III. Né dans le royaume de Valence, non loin de Sarragosse : nul témoin plus compétent pour juger du fait.XIV
Or, dans la Bulle donnée à Rome le 9 des calendes d'octobre 1456, il s'exprime ainsi : « L'église du Pilar est la première entre toutes qui ait été érigée sous le vocable de la Bienheureuse Vierge Marie. C'est dans ce sanctuaire que la Sainte Vierge, étant encore sur la terre, apparut sur une colonne à saint Jacques le Majeur, à qui elle commanda de lui élever cette église, où s'opèrent d'innombrables miracles (1). »
C'est donc avec pleine raison que le savant Martin de Villari fait ce…
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(1) Ecclesia prima inter caeteras sub vocabulo B. Mariae : in qua dicta B. Maria, antequam ad Coelos assnmeretur, B. Jacobo Majori in columna apparuit. In ibi infinita miracula divina Providentia dietim fiunt.
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Re: Caïus : Qui est-il ?
CaïusSUITEXV
C'est donc avec pleine raison que le savant Martin de Villari fait ce bel éloge du sanctuaire de Notre-Dame de la Colonne : « La tradition unanime de toutes les Églises, surtout de la grande province où elle est érigée, les approbations plusieurs fois réitérées de ses pontifes, assignent, sous le rapport de l'ancienneté, de l'excellence, de l'origine, à Notre-Dame del Pilar, le premier rang parmi toutes les églises du monde.XVI
« Ainsi la ville de Sarragosse peut vraiment et à bon droit se glorifier d'avoir, non seulement en Espagne, mais dans l'univers entier, possédé la première un monument sacré de la foi catholique, monument érigé par la main des Anges sur l'ordre de la Très Auguste Mère de Dieu, pendant qu'elle était encore sur la terre, avec la coopération de l'Apôtre saint Jacques le Majeur, Apôtre et cousin du Sauveur (1). »
Ajoutons qu'avec Saint-Jacques-de-Compostelle, Nuestra Señora del Pilar est encore aujourd'hui la grande dévotion de l'Espagne.
Quelle fut la fin de Caïus, l'ami particulier de saint Jean ?...
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(1) Obtinet enim (ecclesia de Pilari) ex receptissima omnium Ecclesiarum praesertim istius amplissimae provinciae traditione, a Pontificibus suis non semel approbata, inter onmes ecclesias muodi vetustatis, excellentiae originis primatum : atque ideo Caesaraugustina vere et ac jure gloriam potest se primam non solum in Hispania, sed in universo orbe catholicae fidei, fidem et aram tenuisse et extitisse : quae Angelicis manibus jussu Sacratissimae Reginae Virginis Dei Genitricis, dum adhuc in humanis ageret, auctore S. Jacobo Majore, Christi apostolo consobrino, erecta fuit. Monita Matriti, an. 1605.
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Louis- Admin
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Re: Caïus : Qui est-il ?
FIN.CaïusSUITEXVII
Quelle fut la fin de Caïus, l'ami particulier de saint Jean ? Où et comment mourut-il ? À toutes ces questions, dont la réponse serait pour nous d'un si grand intérêt, la tradition et l'histoire sont également muettes.
Grande leçon d'humilité! Dieu a voulu que la vie d'un grand nombre de ses plus illustres serviteurs fût ensevelie dans un oubli perpétuel. Apprenons nous-mêmes à ne pas chercher la gloire devant les hommes; car, dit le Saint-Esprit, ce qui est un honneur aux yeux des hommes est souvent une abomination devant Dieu : Quod hominibus altum est, abominatio est ante Deum (1).
Note de Louis :La seule raison du paragraphe suivant est que dans son œuvre des Biographies, celle de Caïus est la dernière qu’il a écrite. Avec l’aide de Dieu, nous pourrons en publier d’autres sur Te Deum. Bien à vous.
Ici finissent nos Biographies évangéliques. Si imparfait qu'il soit, puisse ce long et laborieux travail n'être pas inutile. Notre but serait atteint s'il faisait revivre, surtout dans les jeunes âmes, à qui l'avenir appartient, la foi des premiers siècles. Au milieu des terribles dangers qui les menacent, seule elle peut les sauver, en les rendant victorieuses d'un monde qui, par son esprit, ses blasphèmes, ses hostilités, ses doctrines et tous les genres de séductions, a tant de rapport avec le monde païen, au milieu duquel vécurent les grands hommes dont nous avons essayé de retracer la vie, les souffrances, les travaux et les vertus : hace est victoria quae vincit mundum fides nostra (2).
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(1) Luc, XVI. 15. (2) Joan., I, v. 4.
Voir : Cor. a Lap. in III, ep. Joan. ; et Comment. Bivar. in L. Dextr. an. 34 et an. 70, ubi multa, Histoire de N.-D. del Pilar, etc.
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