S. Maximin : Qui est-il ?

S. MAXIMIN,

Témoin des Miracles de Jésus ;
L'un de ses 72 Disciples;
Apôtre de la Gaule méridionale;
Évêque d'Aix, en Provence.

Suivant une ancienne tradition ¹, combattue par plusieurs critiques du XVII^e siècle, défendue victorieusement par d'autres savants du XIV^e siècle, S. Maximin était l'un des soixante-douze Disciples ² de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Il fut chassé de Jérusalem par les Juifs, à cause de sa foi intrépide en Jésus-Christ, et embarqué sur la Méditerranée avec Lazare, Marthe, Madeleine, Marcella, leur servante, et plusieurs autres, il vint prendre terre à Marseille; il alla ensuite prêcher l'Evangile à Aix en Provence, y fonda une église dont il fut le premier évêque, vers l'an XLVIII de Jésus-Christ. Il était accompagné de Cédonius ou Sidonius ou Célydonius  qui fut évêque de la même ville Après lui S. Pierre lui avait spécialement recommandé sainte Madeleine. S. Lazare visita ce pays et cette ville et il gouverna ainsi l'Eglise qu'il y établit conjointement avec son ami et compagnon.

Les reliques de S. Maximin, de S. Chélidoine ou Sidoine, son successeur, et celles de plusieurs autres, se montrent à Saint-Maximin, petite ville située à six lieues d'Aix. Le monastère qui portait le nom de ce Saint, et qui a donné son nom à la ville, suivait anciennement la règle de S, Benoît, et était dépendant de celui de S. Victor de Marseille. Charles II, roi de Sicile et comte de Provence, le donna en 1295 aux Frères-Prêcheurs. Ce prince fit rebâtir l'église, qu'on peut regarder comme un des plus beaux monuments du XIII^e siècle. L'ordre d'architecture est le même que celui des églises d'Italie, bâties dans ce temps-là. Le trésor, qui était précieux et digne de la vénération des fidèles, offrait d'autres preuves de la pieuse libéralité de Charles II et de ses successeurs. Il n'y avait qu'une paroisse dans la ville, et un religieux du couvent en était curé. Il recevait les pouvoirs de l'Archevêque d'Aix et exerçait les fonctions sacrées dans l'Eglise de son ordre. ¹
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¹ Fondée sur l'autorité des Anciens Bréviaires d'Espagne (e quibus legi possunt, Asturicense et Palentinum), sur la chronique de Flav. Dexter, an. 48 ; sur le témoignage de Pierre des Noëls, évêque italien, l. 6, c. 124 ; in Maximino ; vide Bivar. in Dextrum ; sur la croyance populaire du pays, qui a constamment regardé S. Maximin comme son premier apôtre. — Voir la notice de S. Lazare et de ses compagnons ; la vie de S^te Madeleine par Raban. Maur.,  c. 37, p. 1493, ed. Migne.

² Le Martyrologe Romain dit : « Le 8 juin, à Aix en France, S. Maximin, premier évêque de cette ville, qu'on dit avoir été disciple du Seigneur. » Voyez Baronius, in Matyrol. ; les Actes de S^te Marthe, Raban. Maur., S. Odon, les anciens actes de S^te Marie-Madeleine, Pierre des Noëls, in catal., l.. 5, c. 101 ; les anciens catalogues de l'église d'Aix, dressés par Démocharès, etc. ; tous ces monuments marquent que S. Maximin était du nombre des 72 Disciples de Jésus-Christ. — Le Bréviaire Romain, au 29 juillet, affirme le même fait lorsqu'il dit : « Martha... cum fratre et Maximino, uno ex Septuaginta duobus Discipulis Chisti, qui totam illam domum baptizaverat... »

¹ Voyez le P. Papon,  hist. gén. de Provence,  L. 1, et le  Gallia Christ., L. 1, p. 299, etc. Godescard, 8 juin; les Annales de Philosophie chrét. nº  97, p. 7. Le marquis de Fortin-d'Urban ; les monuments inédits de M. Faillon, savant Sulpicien.

(In Les Témoins du Christ— Histoire de chacun des Soixante-Douze Disciples de N.-S. J.-C. , par M. L’abbé Maistre, Paris 1868.)