"Contre-révolution liturgique – Le cas "réduit au silence" du Père Calmel"

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Message  Monique Dim 18 Aoû 2019, 12:46 pm

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"Contre-révolution liturgique – Le cas "réduit au silence" du Père Calmel"

par Cristiana de Magistris



Théologien dominicain religieux et thomiste d'une importance inusitée, directeur des âmes apprécié et recherché dans toute la France, écrivain catholique d'une logique stricte et d'une clarté sans équivoque, le père Roger-Thomas Calmel (1914-1975) se distingue dans les années folles du Concile et de l'après-concile par son action contre révolutionnaire exercée - par sa prédication, ses écrits et surtout son exemple - tant sur le plan doctrinal que liturgique.

Mais sur un point bien précis, la résistance de ce fils de saint Dominique a atteint l'héroïsme : la messe, puisque c'est sur la rédemption opérée par le Christ au Calvaire et perpétuée sur les autels que la foi catholique est fondée. 1969 fut l'année fatidique de la révolution liturgique, longtemps préparée et finalement imposée par l'autorité à un peuple qui ne l'avait pas demandée ou désirée.

La naissance de la nouvelle messe n'a pas été paisible. Face aux chants de victoire des novices, il y avait les voix de ceux qui ne voulaient pas piétiner les près de deux mille ans passés d'une Messe qui revenait à la tradition apostolique. Cette opposition était soutenue par deux cardinaux de la Curie (Ottaviani et Bacci), mais elle est restée totalement ignorée.

L'entrée en vigueur du nouvel Ordo Missae était prévue pour le 30 novembre, premier dimanche de l'Avent, et l'opposition n'a pas eu tendance à s'atténuer. Paul VI lui-même, en deux audiences générales (19 et 26 novembre 1969), intervint en présentant le nouveau rite de la messe comme la volonté du Concile.

Le 26 novembre, Paul VI disait : "Nouveau rite de la Messe : c'est un changement, qui concerne une vénérable tradition séculière, et touche donc notre patrimoine religieux héréditaire, qui semblait devoir jouir d'une fixité intangible, et devoir porter sur nos lèvres la prière de nos ancêtres et de nos saints, et nous donner le confort d'une fidélité à notre passé spirituel, que nous faisons courant pour le transmettre aux générations futures. Nous comprenons mieux dans cette contingence la valeur de la tradition historique et de la communion des saints. Le déroulement cérémoniel de la messe touche à ce changement ; et nous sentirons, peut-être avec un peu de harcèlement, que les choses à l'autel ne se passent plus avec cette identité de paroles et de gestes à laquelle nous étions si habitués, presque comme si nous ne leur prêtions plus attention. Ce changement touche aussi les fidèles, et voudrait intéresser chacun d'entre eux, les distrayant ainsi de leurs dévotions personnelles habituelles, ou de leur sommeil habituel. …”. Il a poursuivi en disant qu'il faut comprendre le sens positif des réformes et faire de la Messe "un terrain d'entraînement tranquille mais exigeant pour la sociologie chrétienne".

"Il sera bon - a averti Paul VI dans la même audience - que nous prenions conscience des raisons pour lesquelles cette grave mutation est introduite : l'obéissance au Concile, qui devient maintenant obéissance aux évêques qui interprètent et exécutent ses prescriptions...". Pour réprimer l'opposition au Pape, il ne restait que l'argument de l'autorité. Et c'est à ce sujet qu'a été joué tout le jeu de la révolution liturgique.

Le Père Calmel, qui avec ses articles était un collaborateur assidu de la revue Itinéraires, avait déjà abordé le sujet de l'obéissance qui, dans la période post-conciliaire, devint le sujet principal des novices. Mais, a-t-il affirmé, c'est précisément en vertu de l'obéissance qu'il faut rejeter tout compromis avec la révolution liturgique : "Il ne s'agit pas de faire un schisme mais de préserver la tradition".

(…)

A SUIVRE...


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Le Père Calmel, qui avec ses articles était un collaborateur assidu de la revue Itinéraires, avait déjà abordé le sujet de l'obéissance qui, dans la période post-conciliaire, devint le sujet principal des novices. Mais, a-t-il affirmé, c'est précisément en vertu de l'obéissance qu'il faut rejeter tout compromis avec la révolution liturgique :[/b] "Il ne s'agit pas de faire un schisme mais de préserver la tradition".

PÈRE CALMEL, PRIEZ POUR NOUS !!!

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Montini, montre ton vrai visage, misérable fils de p..., bête infernale!!!
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Message  Monique Lun 19 Aoû 2019, 12:42 pm

Le 27 novembre 1969, trois jours avant la date fatidique de l'entrée en vigueur du Novus Ordo Missae, le père Calmel exprime son refus dans une déclaration d'importance exceptionnelle, rendue publique dans la revue Itinéraires.

"Je m'en tiens à la messe traditionnelle - a-t-il déclaré -, celle qui a été codifiée, mais non fabriquée, par saint Pie V, au XVIe siècle, conformément à une coutume séculaire. Je rejette donc l'Ordo Missae de Paul VI.

Pourquoi ? Parce qu'en réalité, cet Ordo Missae n'existe pas. Ce qui existe, c'est une révolution liturgique universelle et permanente, permise ou voulue par le Pape actuel, et qui, pour le moment, recouvre le masque de l'Ordo Missae du 3 avril 1969. Tout prêtre a le droit de refuser de porter le masque de cette révolution liturgique. Et j'estime mon devoir de prêtre de refuser de célébrer la messe dans un rite mal compris.

Si nous acceptons ce nouveau rite, qui favorise la confusion entre la messe catholique et le souper protestant - comme le prétendent les deux cardinaux (Bacci et Ottaviani) - et comme le montrent de solides analyses théologiques - nous passerions alors sans délai d'une messe interchangeable (comme le reconnaît d'ailleurs un pasteur protestant) à une messe totalement hérétique et donc rien. Commencée par le Pape, puis abandonnée par lui aux Églises nationales, la réforme révolutionnaire de la messe conduit à l'enfer. Comment pouvons-nous accepter de nous rendre complices ?

Vous allez me demander: maintenant, envers et contre tout, la messe de tous les temps, avez-vous pensé à ce à quoi vous vous exposez? Bien sûr que oui. Je m'expose, pour ainsi dire, à persévérer dans la voie de la fidélité à mon sacerdoce, puis à donner au Grand Prêtre, qui est notre juge suprême, l'humble témoignage de mon ministère sacerdotal. Je m'expose aussi à rassurer les fidèles qui sont perdus, tentés par le scepticisme ou le désespoir. Tout prêtre, en effet, qui reste fidèle au rite de la Messe codifié par saint Pie V, le grand Pape dominicain de la Contre-Réforme, permet aux fidèles de participer au Saint Sacrifice sans aucun malentendu possible ; de communiquer, sans risque de se tromper, au Verbe de Dieu incarné et sacrifié, rendu vraiment présent sous les espèces sacrées. Au contraire, le prêtre qui se conforme au nouveau rite, composé de diverses pièces de Paul VI, collabore de son côté à établir progressivement une fausse messe où la Présence du Christ ne sera plus authentique, mais se transformera en un mémorial vide ; le Sacrifice de la Croix lui-même ne sera donc qu'un repas religieux où un peu de pain sera mangé et boirez du vin. Rien de plus : comme les protestants. Le refus de collaborer à l'établissement révolutionnaire d'une messe équivoque, orientée vers la destruction de la Messe, à quelles mésaventures temporelles, à quels troubles va-t-elle jamais conduire ? Le Seigneur sait : sa grâce est donc suffisante. En vérité, la grâce du Cœur de Jésus, dérivée pour nous du Saint Sacrifice et des sacrements, est toujours suffisante. C'est pour cette raison que le Seigneur nous dit si calmement : "Celui qui perd sa vie en ce monde à cause de moi, la sauvera pour la vie éternelle".

(...) Je maintiens que le Pape Paul VI a commis un abus d'autorité d'une gravité exceptionnelle lorsqu'il a construit un nouveau rite de messe sur une définition de la messe qui a cessé d'être catholique. "La messe - écrit-il dans son Ordo Missae - est le rassemblement du peuple de Dieu, présidé par un prêtre, pour célébrer le mémorial du Seigneur". Cette définition insidieuse omet a priori ce que fait la Messe catholique, toujours et pour toujours irréductible au dîner protestant. En effet, pour la Messe catholique, il ne s'agit pas d'un mémorial ; le mémorial est d'une nature telle qu'il contient vraiment le sacrifice de la Croix, parce que le Corps et le Sang du Christ sont rendus vraiment présents en vertu de la double consécration. Or, si cela apparaît si clairement dans le rite codifié par saint Pie V qu'il ne peut être trompé, dans le rite de Paul VI, il reste fluctuant et équivoque. De même, dans la Messe catholique, le prêtre n'exerçait aucune présidence : marqué par un caractère divin qui l'introduit dans l'éternité, il était le ministre du Christ qui faisait la Messe à travers lui ; tout autre chose était d'assimiler le prêtre à tout pasteur, délégué par les fidèles pour maintenir leurs assemblées dans le bon ordre. Eh bien, si cela est certainement évident dans le rite de la messe prescrit par saint Pie V, il est au contraire caché, sinon éliminé dans le nouveau rite.

Simple honnêteté donc, mais infiniment plus d'honneur sacerdotal, demandez-moi de ne pas avoir l'impudence de faire le trafic dans la Messe catholique, reçue le jour de mon ordination. Puisqu'il s'agit d'être loyal, et surtout en matière de gravité divine, il n'y a aucune autorité au monde, même si c'était une autorité pontificale, qui pourrait m'arrêter. D'autre part, la première preuve de fidélité et d'amour que le prêtre doit donner à Dieu et aux hommes est celle de garder intact le dépôt infiniment précieux qui lui a été confié lorsque l'évêque lui a imposé les mains. C'est surtout sur cette épreuve de fidélité et d'amour que je serai jugé par le juge suprême. J'espère que la Vierge Marie, Mère du Grand Prêtre, m'obtiendra la grâce de rester fidèle jusqu'à la mort à la Messe catholique, vraie et sans ambiguïté. Tuus sum ego, salvum me fac (je suis tout à toi, sauve-moi)".

A SUIVRE...

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Message  Monique Lun 02 Sep 2019, 9:44 am

Devant un texte d'une telle profondeur et d'une telle catégorisation, tous les amis et sympathisants du Père Calmel ont tremblé en attendant les sanctions les plus sévères de Rome. Tous, sauf lui, fils de saint Dominique, qui répétait sans cesse : "Rome ne fera rien, elle ne fera rien...". Et en fait, Rome n'a rien fait. Les sanctions ne sont pas venues. Rome se tut devant ce frère dominicain qui ne craignait rien d'autre que le juge suprême devant lequel il était responsable de son sacerdoce.

D'autres prêtres, grâce à la déclaration du père Calmel, ont eu le courage de se manifester et de résister aux abus d'une loi injuste et illégitime. Contre ceux qui recommandaient l'obéissance aveugle aux autorités, il a montré le devoir de l'insurrection. "Toute la conduite de sainte Jeanne d'Arc montre qu'elle pensait ainsi : Bien sûr, c'est Dieu qui le permet, mais ce que Dieu veut, du moins tant que j'ai une armée, c'est que je fasse un bon combat et une justice chrétienne. Puis elle a été brûlée (...). S'abandonner à la grâce de Dieu ne signifie pas ne rien faire. Cela signifie plutôt faire, rester amoureux, tout ce qui est en notre pouvoir[...]. A ceux qui n'ont pas médité sur les justes insurrections de l'histoire, comme la guerre des Maccabées, les manèges de sainte Jeanne d'Arc, l'expédition de Jean d'Autriche, la révolte de Budapest, à ceux qui ne sont pas entrés en harmonie avec la noble résistance de l'histoire, je refuse le droit de parler d'abandon des chrétiens... L'abandon ne consiste pas à dire : Dieu ne veut pas de la croisade, que les Maures fassent cela ! C'est la voix de la paresse".

L'abandon surnaturel ne peut être confondu avec l'obéissance surnaturelle. "Le dilemme qui se pose à tous - a averti le Père Calmel - n'est pas de choisir entre obéissance et foi, mais entre obéissance de foi et collaboration avec la destruction de la foi. Nous sommes tous invités à faire "dans les limites imposées par la révolution, le maximum de ce que nous pouvons faire pour vivre la tradition avec intelligence et ferveur. Vigilate et orate".

Le Père Calmel avait parfaitement compris que la forme de violence exercée dans"l'Église post-conciliaire" est  l'abus d'autorité, exercé en exigeant une obéissance inconditionnelle. Le clergé et de nombreux laïcs s'inclinèrent sans tenter aucune forme de résistance. "Cette absence de réaction - note Louis Salleron - me semble tragique. Parce que Dieu ne sauve pas les chrétiens sans eux, ni son Église sans elle".

A SUIVRE...

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"Devant un texte d'une telle profondeur et d'une telle position catégorique, tous les amis et partisans du Père Calmel ont tremblé, attendant les sanctions les plus dures de Rome. Tous, sauf lui, fils de saint Dominique, qui répétait sans cesse : "Rome ne fera rien, elle ne fera rien...". Et en fait, Rome n'a rien fait. Les sanctions ne sont pas venues. Rome se tut devant ce frère dominicain qui ne craignait rien d'autre que le juge suprême devant lequel il était responsable de son sacerdoce".

Ce n'était pas intéressant que le cas de l'héroïque père Calmel soit révélé, n'est-ce pas, misérable Montini? La Rome hérétique et apostate, la Rome qui venait d'expulser le Saint-Esprit pour le remplacer par l'esprit de Satan, ne pouvait tolérer l'émergence d'une autre figure herculéenne en Europe, comme à Mexico avec le révérend P. Sáenz et Arriaga, n'est-ce pas? Hérétique nauséabonde? C'est pourquoi nous avons dû ignorer complètement le Père Calmel courageux et sacrifié, c'est pourquoi nous avons dû faire taire sa lutte contre l'hérétique Novus Ordo, vrai serviteur des ténèbres? ...
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Message  Monique Lun 09 Sep 2019, 10:45 am

"Le modernisme fait marcher ses victimes sous la bannière de l'obéissance - écrivait le religieux dominicain -, mettant en suspicion d'orgueil toute critique des réformes, au nom du respect dû au Pape, au nom du zèle missionnaire, de la charité et de l'unité".


Quant au problème de l'obéissance en matière liturgique, le Père Calmel observe : "La question des nouveaux rites consiste dans le fait qu'ils sont ambivalents : ils n'expriment donc pas explicitement l'intention du Christ et de l'Église. La preuve en est que même les hérétiques l'utilisent avec tranquillité de conscience, alors qu'ils rejettent et ont toujours rejeté le Missel de Saint Pie V". "Il faut être fou ou effrayé (ou les deux ensemble) pour se considérer lié en conscience par des lois liturgiques qui changent plus souvent que la mode féminine et qui sont encore plus incertaines".

En 1974, lors d'une conférence, il dit : "La messe appartient à l'Église. La nouvelle messe n'appartient qu'au modernisme. Je m'en tiens à la messe catholique, traditionnelle, grégorienne, parce qu'elle n'appartient pas au modernisme [...]. Le modernisme est un virus. C'est contagieux et nous devons le fuir. Le témoignage est absolu. Si je témoigne à la messe catholique, je dois m'abstenir de célébrer les autres. C'est comme brûler de l'encens aux idoles : soit un grain, soit rien. Donc, rien".


Malgré la résistance ouverte du Père Calmel aux innovations liturgiques, aucune sanction n'est jamais venue de Rome.La logique du père dominicain était trop stricte, sa doctrine trop orthodoxe, son amour pour l'Église et sa tradition pérenne trop loyale pour qu'il soit attaqué. Aucune mesure n'a été prise contre lui parce que ce n'était pas possible. Puis l'affaire fut enveloppée dans le silence le plus caché, au point que le théologien dominicain - connu, en partie, du monde français traditionnel - est presque inconnu dans le reste de l'orbe catholique.

En 1975, le père Calmel meurt prématurément, couronnant son désir de loyauté et de résistance. Dans sa Déclaration de 1969, il demandait à la Sainte Vierge de "rester fidèle jusqu'à la mort à la Messe catholique, vraie et non ambiguë". La Mère de Dieu a exaucé le vœu de ce fils bien-aimé qui est mort sans avoir jamais célébré la nouvelle messe de rester fidèle au Juge suprême à qui elle devait rendre des comptes pour son sacerdoce.

(par Cristiana de Magistris)

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Père Calmel, priez pour nous !
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