Apologie sur le Canon romain dit de saint Pie V - R.P. R.-TH. Calmel, O.P.
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Apologie sur le Canon romain dit de saint Pie V - R.P. R.-TH. Calmel, O.P.
Apologie sur le Canon romain dit de saint Pie V
R.P. R.-TH. Calmel, O.P.
Première section : Le silence intentionnel
Un certain nombre de prêtres n'ont pas fait difficulté d'adopter les nouvelles Preces Eucharisticae pour offrir le Saint Sacrifice. Plus souvent encore que la Prex III ou la Prex IV ils ont adopté la Prex II, ultra‑rapide et tellement a‑typique qu'elle est utilisée par les Protestants. Mais, du reste, qu'elles soient Quarta, Tertia vel Secunda, les nouvelles Preces sont toutes atteintes du même mal incurable ; altérées par les mêmes omissions ; affectées de la même tare, par‑là même frappées à mort.
Avant de le montrer, observons que trop souvent hélas ! les prêtres qui se sont ralliés n'ont pas pris le temps, la peine, le risque de réfléchir profondément à ce qu'ils faisaient. On peut penser qu'un examen attentif des omissions n'aurait pas permis à leur conscience de se tenir quitte à peu de frais avec l'abandon du Canon romain, car ces omissions sont en elles‑mêmes très graves.
Comme d'autre part elles ne sont pas compensées par le fameux enrichissement biblique des nouvelles Preces on est en droit de penser que, par un silence intentionnel, les novateurs ont cherché à détruire la Messe.
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"(...) on est en droit de penser que, par un silence intentionnel, les novateurs ont cherché à détruire la Messe.
Javier- Nombre de messages : 4271
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Re: Apologie sur le Canon romain dit de saint Pie V - R.P. R.-TH. Calmel, O.P.
1. Une première omission, une des plus apparentes, se rapporte au Qui Pridie, c'est‑à‑dire à la présentation immédiate des paroles consécratoires. Les novateurs ont supprimé toute allusion aux mains saintes et adorables du Christ, à ses Yeux levés au ciel, à la toute‑puissance de son Père. Ils ont fait ces trois suppressions juste au moment où la consécration va mettre en cause la Toute‑Puissance du Père et la sainte humanité du Fils. On est alors amené à s'interroger sur l'intention qui les a guidés. Pourquoi ce silence ? Pourquoi à ce moment‑là ? s'ils avaient voulu nous détourner d'attacher de l'importance à cela même qui constitue la Messe auraient‑ils procédé différemment ? Un tel silence, à un tel moment : il n'y avait peut‑être pas de moyen plus simple et plus habile d'entraîner les prêtres à perdre de vue l'essentiel de la Messe : la transsubstantiation sacrificielle, effet de la toute‑puissance divine. Mais si le prêtre perd de vue l'essentiel de la Messe il en viendra peu à peu, surtout en une période de subversion hérétique, à ne plus offrir validement la Sainte Messe. On croit entendre l'explication perfide de quelque démon du modernisme : « Vous pouvez estimer qu'il y a transsubstantiation et que par là‑même le Sacrifice est réellement offert. Nous ne vous demandons pas de penser ou de soutenir le contraire. La seule chose qui nous intéresse c'est que vous en finissiez avec ce rappel intempestif de la Toute‑Puissance de Dieu : ad te, Deum, Patrem suum omnipotentem alors que vous allez dire les paroles consécratoires. Laissez tomber ce qui est à notre avis un embellissement inutile, introduit en vertu de préjugés dogmatiques : et elevatis oculis in caelum ad Te, Deum, Patrem suum omnipotentem... Item tibi gratias agens.
« Pour vous, la Messe est le don suprême du cœur de Jésus Christ, le Fils de Dieu incarné rédempteur, qui est infiniment cher à son Père et que l'Eglise aime par‑dessus tout. Il vous arrive de prêcher sur les versets du chapitre treizième de saint Jean : Cum dilexisset suos qui erant in hoc mundo in finem dilexit eos [1]. Prêchez cela tant que vous voudrez. Loin de nous de vous demander une rétractation ouverte. Nous exigeons seulement que, juste avant de consacrer, vous cessiez de vous attendrir avec l'Eglise, ‑ serait‑ce par le seul mot dilectissimi, sur l'amour du Père pour son Fils Jésus‑Christ et sur l'amour de Jésus‑Christ pour l'Eglise lorsqu'il a opéré la première transsubstantiation. Donc plus de dilectissimi Filii tui avant de dire le ut nobis Corpus et Sanguis fiat... Et pas davantage de ces expressions qui feraient songer de trop près à la divinité de Jésus, inséparable de sa nature humaine. On ne doit plus évoquer en termes clairs la sanctification ineffable de la nature humaine par la divinité. Pourquoi donc parler avec tant de révérence des mains du Christ ? Tenez‑vous au texte de l'Ecriture sans expliciter d'aucune façon les vérités que l'Eglise y perçoit depuis toujours. Donc terminées les merveilleuses précisions : accepit panem in sanctas et venerabiles manus suas... Terminé le : accipiens et hunc praeclarum calicem in sanctas ac venerabiles manus suas... »
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Javier- Nombre de messages : 4271
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Re: Apologie sur le Canon romain dit de saint Pie V - R.P. R.-TH. Calmel, O.P.
2. Cette première omission n'est qu'un modeste début. Elle se complète, si on peut dire, par une addition qui détourne de voir un mystère de foi dans la consécration elle‑même ; dans le sacrifice sacramentellement offert ici et maintenant. En introduisant les trois dialogues ad libitum, en demandant au prêtre de s'entretenir avec l'assemblée aussitôt après la consécration, les novateurs semblent nous dire : « D'après vous, le prêtre est seul à consacrer ; l'assemblée ne partage pas ce pouvoir. D'après vous, le caractère baptismal qui rend le chrétien capable de participer au Saint‑Sacrifice et d'y communier, ne l'ordonne pas à consacrer le pain et le vin. Vous pouvez garder cette position. Simplement nous vous demandons d'entrer en conversation avec l'assemblée juste après la consécration. Vous penserez de cela ce que vous voudrez et l'assemblée fera comme vous. Notre idée à nous c'est qu'un bon dialogue placé au bon endroit conduira peu à peu les chrétiens, non moins que les prêtres, à revoir les théories anciennes du sacerdoce ministériel. Nous demandons en outre que, dans ce dialogue, rien ne soit affirmé de trop clair, mais aussi que rien ne soit explicitement nié, touchant la présence réelle substantielle, l'oblation objective du sacrifice passé, rendu présent sous forme sacramentelle. Il est important que vos acclamations ne soulignent point ceci ‑ la consécration elle‑même constitue un mysterium fidei. Dans notre dialogue nous entendons que le mysterium fidei soit référé uniquement soit à la Passion et à la Résurrection, soit au repas eucharistique. Pas de référence nette à la consécration, à son effet de présence substantielle et de sacrifice objectif. »
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Javier- Nombre de messages : 4271
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