Les Ressuscités du Calvaire : Qui sont-ils ?
Page 1 sur 1
Les Ressuscités du Calvaire : Qui sont-ils ?
LES RESSUSCITÉSDUCALVAIREI
Dans son récit de la Passion, saint Matthieu, chapitre XXVII, versets 50-53, rapporte les faits suivants : « Jésus, jetant de nouveau un grand cri, rendit l'esprit. Aussitôt le voile du temple fut déchiré en deux, du haut en bas, par le milieu. Et la terre trembla, et les rochers se fendirent ; et les tombeaux furent ouverts; et beaucoup de corps des saints qui étaient morts se levèrent, et sortant du tombeau, après sa résurrection, vinrent dans la ville sainte et apparurent à un grand nombre. »II
Quelques éclaircissements sur différentes parties de cet Évangile.
Le vendredi saint fut l'image du jugement dernier. Trois croix sont dressées au sommet du Calvaire. A droite est l'humanité pénitente, personnifiée dans le bon larron, à qui le paradis est promis. A gauche, l'humanité impénitente, représentée par le mauvais larron, qui tombe dans l'enfer. Au milieu, est l'homme-Dieu, juge souverain des vivants et des morts, fixant du haut de sa croix, devenue son tribunal, les destinées éternelles des fils d'Adam.III
Le vendredi saint est le jour où tout est consommé pour la rédemption du monde, comme le jour du jugement dernier sera le jour de la consommation finale du monde lui-même. Alors, tous les mystères seront mis au jour : plus d'obscurités sur Dieu, sur l'homme, sur le temps et sur l'éternité. Le voile impénétrable qui nous cache toutes ces choses sera déchiré comme le voile du temple, devenu inutile du moment où tous les rites figuratifs de l'ancienne loi faisaient place aux réalités de la nouvelle alliance.IV
Le vendredi saint les rochers se fendent, toute la nature est bouleversée : la mort vaincue se voit arracher sa proie. Il en sera de même au jour du jugement. Quelques détails sur le voile déchiré, sur les rochers fendus et sur les morts ressuscités. Confirmés par les faits de l'histoire et par les enseignements de la tradition, ces détails jettent un grand jour sur le récit de l'Évangile, dont ils proclament hautement l'irréprochable véracité.
Nous avons dit déjà que la partie du temple, appelée le Saint des Saints, était fermée par un vaste rideau…
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Les Ressuscités du Calvaire : Qui sont-ils ?
LES RESSUSCITÉSDUCALVAIRESUITEV
Nous avons dit déjà que la partie du temple, appelée le Saint des Saints, était fermée par un vaste rideau. Ce rideau n'était ouvert qu'une seule fois chaque année, à la fête des Expiations, lorsque le grand prêtre entrait, et entrait seul, dans le sanctuaire, afin d'intercéder pour lui-même et pour tout le peuple, après l'immolation de la victime.
Ce rideau était fixé à quatre colonnes dorées. Il était long de quarante coudées et large de vingt. Il se trouvait ainsi en rapport avec le Saint des Saints qui avait les mêmes dimensions. Tissu d'or et de pourpre, et orné de broderies et de franges couleur d'hyacinthe, il était partagé en soixante-douze champs ou quartiers. Il avait l'épaisseur de la main et se composait en tout de quatre-vingt-deux myriades de fils. Vingt mille vierges y avaient travaillé pendant une année entière, et il fallait trois cents prêtres pour le lever. Telle est la description que nous en a laissée le rabbin Siméon, fils de Gamaliel.VI
C'est dans le sanctuaire, en face du mystérieux et magnifique rideau, qu'avait commencé trente-cinq ans auparavant l'œuvre préparatoire de la Rédemption, lorsque l'ange du Seigneur avait annoncé à Zacharie, pendant le sacrifice du matin, la naissance d'un fils qui devait être le précurseur du Très-Haut. A la fin du grand acte de la Rédemption, un autre prêtre entrait dans le temple pour le sacrifice du soir; et tandis qu'il se préparait à faire l'encensement et à allumer la lampe, l'ange du Seigneur déchira, sous ses yeux, le rideau du Saint des Saints et lui découvrit le tabernacle. La loi figurative avait cessé.VII
Pendant que le voile du temple se déchirait, les rochers du Calvaire se fendaient. Aujourd'hui encore on voit la preuve de cette rupture miraculeuse. Non loin de l'ouverture où la croix fut plantée, commence une fente large et profonde qui descend dans le rocher jusqu'au bas du Calvaire. La tradition affirme que c'est là un des rochers qui se fendirent à la mort de Notre-Seigneur. Comme on sait, rien n'est plus certain que les traditions de Terre Sainte, dont la chaîne n'a jamais été interrompue.
Déjà au quatrième siècle, c'est-à-dire presque aussitôt que les chrétiens furent en possession du Calvaire, saint Cyrille, évêque de Jérusalem, nous apprend qu'on montrait sur le Calvaire les rochers fendus par la violence du tremblement de terre arrivé à la mort du Sauveur, et il dit ces remarquables paroles : « Si je voulais nier que Jésus-Christ ait été crucifié, cette montagne du Golgotha, sur laquelle nous sommes présentement assemblés, me l'apprendrait (1).»VIII
Tous les voyageurs, anciens et modernes, catholiques et protestants, confirment la tradition. De préférence écoutons le protestant Maundrell : « Que le déchirement de ce rocher ait été occasionné par le tremblement de terre qui eut lieu lors de la passion de Notre-Seigneur, il n'y a que la tradition qui le prouve. Mais que ce soit une rupture naturelle et dans laquelle l'art n'est pour rien, c'est ce dont les sens et la raison suffisent pour convaincre quiconque le verra. En effet, ses deux côtés s'adaptent parfaitement l'un à l'autre ; et pourtant cette déchirure fait des circuits tellement compliqués, qu'il serait impossible à l'art de les contrefaire, ni d'y parvenir à l'aide d'aucun instrument. »
Tel est le témoignage d'un témoin non suspect.
Non seulement la déchirure en question n'est pas faite de main d'homme, elle n'est pas même l'effet d'un tremblement de terre ordinaire…
_______________________________________________________________
(1) Catéch., comm. 13.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Les Ressuscités du Calvaire : Qui sont-ils ?
LES RESSUSCITÉSDUCALVAIRESUITEIX
Non seulement la déchirure en question n'est pas faite de main d'homme, elle n'est pas même l'effet d'un tremblement de terre ordinaire. C'est ce que démontre, après un sérieux examen, un gentilhomme anglais, dont voici les paroles, rapportées par Addison. « Ce gentilhomme, homme très estimable, qui avait visité la Palestine, m'a assuré que son compagnon de voyage, déiste plein d'esprit, cherchait, chemin faisant, à tourner en ridicule les récits que les religieux catholiques leur faisaient sur les lieux sacrés. Ce fut dans ces dispositions qu'il alla visiter les fentes du rocher que l'on montre sur le mont Calvaire, comme l'effet d'un tremblement de terre arrivé à la mort de Jésus-Christ, et que l'on voit aujourd'hui renfermé dans le vaste dôme construit par l'empereur Constantin.X
« Mais lorsqu'il vint à examiner ces ouvertures avec l'exactitude et la science d'un naturaliste, il dit à son ami : Je commence à être chrétien. J'ai fait, continua-t-il, une longue étude de la physique et des mathématiques, et je suis assuré que les ruptures du rocher n'ont jamais été produites par un tremblement de terre ordinaire et naturel. Un ébranlement pareil eût, à la vérité, séparé les divers lits dont la masse est composée; mais c'eût été en suivant les veines qui les distinguent, et en rompant leurs liaisons par les endroits les plus faibles.XI
« J'ai observé qu'il en est ainsi dans les rochers que les tremblements de terre ont soulevés, et la raison ne nous apprend rien qui n'y soit conforme. Ici, c'est tout autre chose. Le roc est partagé transversalement; la rupture croise les veines d'une façon anormale et surnaturelle. Je vois donc clairement et démonstrativement que c'est le pur effet d'un miracle, que ni l'art, ni la nature ne pourraient produire. C'est pourquoi je rends grâce à Dieu de m'avoir conduit ici pour contempler ce monument de son merveilleux pouvoir, monument qui met dans un si grand jour la divinité de Jésus-Christ (1). »
Le pouvoir de l'homme-Dieu expirant sur une croix ne se fit pas seulement sentir à la nature entière, mais encore…
_________________________________________
(1) Addison, de la Relig. chrét., t. II.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Les Ressuscités du Calvaire : Qui sont-ils ?
LES RESSUSCITÉSDUCALVAIRESUITEXII
Le pouvoir de l'homme-Dieu expirant sur une croix ne se fit pas seulement sentir à la nature entière, mais encore à la mort dont il brisa les prisons et délivra les captifs.
Quand ces captifs revinrent-ils à la vie ? (Le présent message)
* A qui se montrèrent-ils ?
* Quels sont-ils ?
Que sont-ils devenus ?
Quand ces captifs de la mort revinrent-ils à la vie ? Il est certain que Notre-Seigneur, le chef de l'humanité, est ressuscité le premier. De là vient que saint Paul l'appelle le premier-né d'entre les morts : Primogenitus ex mortuis. Ainsi, aucune résurrection n'eut lieu avant le jour de Pâques. Saint Matthieu le dit en propres termes : « sortant de leurs tombeaux après sa résurrection : exeuntes de monumentis post resurrectionem suam. »
Qu'il dut en être ainsi, on le comprend sans peine. Pourquoi ces saints personnages étaient-ils rappelés à la vie? Pour rendre témoignage de la résurrection de Notre- Seigneur. Mais ils ne pouvaient témoigner de ce fait avant qu'il fût accompli. Il est vrai, l'ouverture des tombeaux se fit au moment même où Notre-Seigneur expira. La Providence le permit afin de rendre plus évidente la résurrection de ces morts, qu'on avait pu, pendant deux jours, voir couchés dans leurs tombes. Ils s'en relevèrent, le jour de Pâques, immédiatement après que le nouvel Adam fut sorti de son tombeau, vainqueur de la mort.
A qui se montrèrent-ils ?…
Dernière édition par Louis le Lun 22 Juil 2019, 6:13 am, édité 2 fois (Raison : Mettre un lien.)
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Les Ressuscités du Calvaire : Qui sont-ils ?
LES RESSUSCITÉSDUCALVAIRESUITEXIII
A qui se montrèrent-ils ? Les tombeaux des Juifs rayonnaient autour de la ville. Donc, le jour de Pâques, alors que Jérusalem était pleine de monde venu de toutes les contrées de l'Orient et de l'Occident, on vit entrer dans la ville et apparaître dans les rues et sur les places, un grand nombre de personnages ressuscités. Tous disaient : « Le Christ est ressuscité et il nous a ressuscités avec lui. Reconnaissez-nous ; nous ne sommes pas des fantômes : voyez et palpez. Croyez donc en lui, adorez-le comme le Fils de Dieu ; aimez-le comme votre Rédempteur, pleurez ce qui vient d'être fait contre lui. »
Qu'on se figure l'impression que durent produire dans les différents quartiers de la ville la présence et le langage de pareils témoins! Nous disons dans les différents quartiers de la ville, et le texte sacré nous y autorise : venerunt in sanctam civitatem. Il nous apprend encore que ces étranges, mais irrécusables témoins furent vus et entendus, non par quelques personnes seulement, mais par un grand nombre. Et apparuerunt multis.XIV
Toutefois, pas plus que Notre-Seigneur ressuscité ne daigna se montrer à toute la race déicide, mais seulement à des témoins choisis; de même les ressuscités du Calvaire ne furent pas vus de tous indistinctement : cette faveur n'était due ni à ceux qui avaient crucifié le Sauveur, ni à ceux qui avaient nié la résurrection de Lazare ou qui avaient voulu, en faisant mourir Notre-Seigneur, en effacer l'importun souvenir. Mais, en dehors des apôtres et des disciples, beaucoup de Juifs présents à Jérusalem furent favorisés de cette éloquente apparition. Dans les uns la foi prit naissance, dans les autres elle s'affermit, et ce fait, plus étonnant que tous les prodiges, explique les nombreuses conversions du jour de la Pentecôte.
Quels sont ces captifs de la mort revenus à la vie?
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Les Ressuscités du Calvaire : Qui sont-ils ?
LES RESSUSCITÉSDUCALVAIRESUITEXV
Quels sont ces captifs de la mort revenus à la vie? Nombreux furent les ressuscités du Calvaire, nombreux les témoins oculaires et auriculaires de leur résurrection : telle est la vérité évangélique. Mais qui furent ces morts rendus à la vie? Parmi ces témoins d'outre-tombe, la tradition, consignée dans les écrits des premiers Pères de l'Église, nomme une partie des saints personnages de l'ancien testament qui, soit par les circonstances de leur vie, soit par l'éclat de leurs vertus, avaient eu des rapports plus marqués avec Notre-Seigneur. Tels sont entre autres: Adam et Ève, Abraham, Isaac, Jacob, Melchisédech, Josué, Samuel, David, Isaïe et les autres prophètes.XVI
A ces témoins des premiers âges, furent ajoutés des contemporains de la génération déicide, tels que Zacharie, père de saint Jean-Baptiste, le bienheureux vieillard Siméon, saint Joseph, le bon larron et d'autres encore. Qu'il dut en être ainsi, on le comprend sans peine. En témoignage de sa divinité, l'auguste victime du Calvaire avait appelé tous les éléments: tous étaient venus et leur déposition était palpable. Les morts eux-mêmes devaient venir, et leur témoignage ne devait pas être moins irrécusable.XVII
Pour cela, il ne suffisait pas de venir dire dans Jérusalem : Je suis Adam, je suis Abraham, je suis Noé, je suis Moïse: il fallait le prouver. Le meilleur moyen était que des personnes connues, mortes et enterrées depuis quelques années ou même depuis quelques jours, vinssent pleines de vie et de santé dire à leurs parents et à leurs amis : « Je suis Zacharie, je suis Siméon, je suis Dimas; je suis votre père, je suis votre frère. Regardez-moi bien, je ne vous trompe pas, ni ne puis vous tromper. Moi, et ceux que vous voyez avec moi sommes bien ce que nous disons, les témoins de la résurrection de Jésus de Nazareth, dont la puissance nous a rappelés à la vie, »XVIII
Dans ces conditions, le témoignage ne laissait rien à désirer, et la Sagesse éternelle avait atteint son but. Comme Notre-Seigneur avait toujours donné sa résurrection comme la grande preuve de sa divinité et qu'il était venu pour la faire connaître non seulement aux Juifs, mais au monde entier, on croit qu'un grand nombre de morts ressuscitèrent en dehors de la Palestine. Il convenait d'ailleurs à la libéralité et à la magnificence du noble vainqueur de la mort et de l'enfer, de rentrer dans le ciel accompagné d'un immense et brillant cortège (1).
Que sont devenus les ressuscités du Calvaire ?
____________________________________________________________________________
(1) « Præter jam dictos plures alii, præsertim ii quos celebrat apostolus Hebr., c. II., etiam extra Judæam mortui et sepulti, resurrexerunt : nam Matthæus ait : multa corpora sanctorum, qui dormierant, surrexerunt. Hoc enim liberalitatem et magnificentiam Christi, ut suam resurrectionem et ascensionem in cœlum, magna sanctorum simul resurgentium copia et pompa adornaret. » Cor. a Lap. in Matth., c. XXVII, 53.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Les Ressuscités du Calvaire : Qui sont-ils ?
LES RESSUSCITÉSDUCALVAIRESUITEXIX
Que sont devenus les ressuscités du Calvaire ? Les glorieux témoins de la divinité de Notre-Seigneur ne firent-ils que passer, sauf à disparaître promptement et à mourir de nouveau? Le sentiment des plus graves théologiens, fondé sur l'autorité des Pères et même sur la raison, est que ces saints personnages restèrent visiblement sur la terre, jusqu'au jour de l'Ascension, se montrant, comme Notre-Seigneur lui-même, à ceux qui en étaient dignes, testibus præordinatis, et confirmant par leur miraculeuse présence la divinité du Fils de Dieu et de l'Église qui allait sortir du Cénacle.XX
Le jour de l'Ascension ils montèrent au ciel, en corps et en âme, à la suite de leur libérateur, qui les présenta à son Père et aux anges, comme les trophées de sa victoire et les prémices du genre humain régénéré.
Les grands théologiens qui soutiennent cette opinion si consolante et si belle sont entre autres : Bède le Vénérable, saint Anselme, Raban Maur, Paschase Ratbert, Druthmar, Rupert, Cajétan, Jansenius, Denis le Chartreux, Maldonat, Cornélius à Lapide et le célèbre Suarez.XXI
Avec celles des Pères, citons quelques-unes de leurs paroles. « Il y a sur la terre, dit saint Épiphane, des reliques des saints, excepté de ceux qui ressuscitèrent et qui sont entrés dans la sainte cité (1). » Né en Palestine, saint Épiphane connaissait mieux que personne ce qui s'était passé à la mort de Notre-Seigneur.
Il faut en dire autant de saint Sophrone, patriarche de Jérusalem. Dans sa lettre synodale, rapportée et approuvée par le sixième concile œcuménique, le savant prélat s'exprime ainsi : « Après trois jours, Notre-Seigneur sort du tombeau, et avec lui en fait sortir tous les morts ; de la corruption il les conduit à l'immortalité par la résurrection d'entre les morts (2). »XXII
Avec lui, et plus explicite encore, nous trouvons le premier historien de l'Église, Eusèbe. « Le corps de Notre-Seigneur est ressuscité, et beaucoup de corps des saints qui étaient morts ressuscitèrent, et, avec Notre-Seigneur, entrèrent dans la vraie cité céleste (3). »
Saint Anselme, citant le Vénérable Bède qui enseigne que ces saints sont montés au ciel avec Notre-Seigneur, dit : « Il ne faut ajouter aucune créance aux téméraires, qui prétendent que ces saints sont retournés en poussière (1). »
Enfin le grand archevêque de Reims, saint Rémi, examinant la question ex professo, conclut en ces termes : « Nous devons donc croire, sans hésiter, que ceux qui ressuscitèrent avec Notre-Seigneur montèrent au ciel avec lui (2). »XXIII
La raison elle-même nous y convie. Dans l'ascension glorieuse de ces illustres ressuscites, elle volt de hautes convenances. Qu'était Notre-Seigneur montant au ciel? L'Écriture nous le représente comme un conquérant qui, revient dans son royaume, chargé de riches dépouilles et conduisant, comme le plus beau trophée de son triomphe, une multitude de captifs, délivrés par sa valeur : Ascendens in altum captivam duxit captivitatem. Puisque lui-même rentrait dans le ciel avec son corps glorieux et immortel, n'était-il pas convenable qu'il y fît entrer avec lui, en corps et en âme, ses principaux amis, ainsi que les miraculeux témoins de sa résurrection, et qu'il les montrât à la cour céleste comme le fruit de sa complète victoire sur la mort?
D'ailleurs, ne fallait-il pas que ces âmes désormais bienheureuses fussent unies à des corps glorieux et immortels?...
__________________________________________________________________________
(1) « Reliquias sanctorum esse in terra, exceptis ils qui surrexerunt, et ingressi sunt sanctam civitatem. » Hæres. XXXV, in fin.
(2) Act. II.
(3) « Ipsius corpus mortuum excitatum est, et multa corpora eorum, qui dormierant, sanctorum surrexerunt, unaque cum ipso in sanctam ac vere cœlestem civitatem ingressa sunt. » Demonstr. evang., lib. IV, c. XII.
(1) « Neque ulla ratione illorum temeritati fides accommodanda est, qui illos postea reversos in cinerem dicunt. » In Matth., XXVII, 53.
(2) « Incunctanter ergo credere debemus quia qui, résurgente Domino, a mortuis resurrexerunt, ascendente eo ad cœlos, et ipsi pariter ascenderunt. » Vid. Caten. aur, in Matth., XXVII, p. 372, édit. in-8.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Les Ressuscités du Calvaire : Qui sont-ils ?
LES RESSUSCITÉSDUCALVAIRESUITEXXIV
D'ailleurs, ne fallait-il pas que ces âmes désormais bienheureuses fussent unies à des corps glorieux et immortels? Et la place des corps glorieux, n'est-ce pas le ciel? La raison se refuse à croire que des âmes, jouissant de la vision béatifique, soient associées à des corps mortels et corruptibles, exposées conséquemment à souffrir les intempéries des saisons, toutes les infirmités de la vie présente et, de plus, les douleurs d'une nouvelle mort. Si ces grands saints avaient dû mourir une seconde fois, mieux eût valu pour eux ne pas ressusciter.
Enfin, n'était-il pas convenable que Notre-Seigneur, régnant dans le ciel en corps et en âme, son humanité eut des compagnons de sa gloire, qu'elle vît de ses yeux, avec qui elle pût s'entretenir et ne fût pas solitaire et sans consolations propres à sa nature (1) ?XXV
De là nous devons, sans hésiter, conclure avec les saints Pères, et avec les plus grands théologiens, que le sentiment qui place dans le ciel, en corps et en âme, les nombreux ressuscités du Calvaire, est le plus raisonnable, le plus vrai, le mieux fondé en autorité, le plus conforme à la nature des choses, à la bonté de Dieu et aux intérêts de la gloire de Noire-Seigneur Jésus-Christ (2).
En ce qui nous regarde nous-mêmes, concluons que ce qu'il y a non seulement de plus raisonnable, mais d'uniquement raisonnable, c'est de faire de notre vie la préparation à la mort et à la résurrection glorieuse.
____________________________________________________________________________________________________
(l) « Convenit ut Christus in cœlo habeat beatos, quorum aspectu et collocutione externa se pascat ejus humanitas, ne alioquin solitaria sit expersque humanæ consolationis. » Cor. a Lap. in Matth., XXVII, 52.
(2) « Quocirca, omnibus pensatis, hæc sententia videtur verisimilior. Nam et majori anctoritate nititur, et est magis consentanea tum rebus ipsis, tum divinæ misericordiæ, et pietati, et gloriam Christi magis illustrat. » Suarez , De myster. Christi, q. 53, art. 3, p. 306, édit. in- 4º.
Voir : Sepp, Vie de N.-S. J.-C. ; S. Cyrill. Hieros. Catéch. 13 ; Mgr Mislin, Les Lieux Saints, t. II, c. XX, p. 49; Addison, De la relig. chrét., t. II ; Dom Calmet, Dissert, sur la résurr. des SS. Pères, Bible de Vence, t. XX, p. 175, in-8 ; S. Ignat. Epist. ad Magnes., c. IX.; Origen. in Matth. tract. 35, et in Cantic., c. XVI. ; Béda, in Matth. XXVII ; Raban Maur., ibid. ; Pasch. Ratbert et Druthmar, in idem; Rupert. in Joan., lib. VI; Ruffin. in Exposit. symb. ; Maldonat et Cor. a Lapid. in Matth. XXVI, 52, 53, etc., etc.
FIN.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum