La nouvelle Rome...?
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La nouvelle Rome...?
Les religions à Auschwitz, pour redire « Plus jamais »
À Auschwitz, les religions du monde, sans exclusive, ont répondu à l’invitation de Sant’Egidio pour construire ensemble une paix nouvelle
Des responsables des grandes religions du monde à Auschwitz, mardi 8 septembre 2009 (Photo Ulatowski/AFP).
Ici, seul le silence peut être prière. Sous un soleil trompeur, les centaines de délégués venus du monde entier à l’appel de la communauté de Sant’Egidio cheminent, comme sonnés, dans les allées d’Auschwitz 1, à 60 kilomètres de Cracovie.
Pour certains, l’ampleur de la Shoah, qu’ils peuvent ici constater, est une découverte physique. Gerald Pereira est venu de Malaisie. Cet homme de loi a fondé dans son pays l’Union des avocats chrétiens, et ses questions n’en finissent pas à mesure qu’il avance au milieu des baraques de l’horreur. Avec, au fond, la seule qui vaille : « Comment cela a-t-il été possible ? » Arrivé de Bombay, un religieux hindou interroge : « Comment votre Dieu a-t-il pu laisser faire cela ? »
Face au mur des fusillés, qui a vu des dizaines de milliers d’hommes et de femmes perdre la vie sous les fenêtres murées des baraquements – comme si même les prisonniers ne devaient pas savoir –, le cardinal Stanislaw Dziwisz, archevêque de Cracovie, accompagné d’un survivant du camp, s’agenouille, dans un silence minéral. Il prie.
En arrière, le grand rabbin de Pologne Michaël Schudrich nous confie, la voix cassée : « Ma seule prière : que notre rencontre, ici, sur les lieux du pire exemple de génocide dans l’Histoire, dont ont été victimes non seulement des juifs mais aussi des Tsiganes, des Polonais et tant d’autres, nous permette de faire un pas, tous ensemble, pour que cela ne se reproduise plus. Peut-être que si, il y a soixante-dix ans, nous avions pu nous rencontrer ici, l’inhumanité aurait reculé… »
"Reprendre la force d’espérer bâtir un monde sans violence"
Quelques pas plus loin, au sous-sol du bloc 11, le cardinal Franciszek Macharski, ancien archevêque de Cracovie, pénètre dans la cellule de saint Maximilien Kolbe. Encore et toujours le silence.
À proximité des barbelés, la première chambre à gaz. Mgr Vincenzo Paglia, évêque de Terni (Italie) et assistant ecclésiastique de Sant’Egidio, murmure le sens de la venue de la communauté ici : « C’est une descente aux enfers. Nous faisons mémoire, en silence, de la passion du Christ, de l’homme, de tous les hommes, sans distinction de religions, de cultures. Descendre jusque-là est peut-être le seul moyen pour reprendre la force d’espérer bâtir un monde sans violence, sans barbarie. Nous entendons ici les cris des millions d’opprimés qui continuent aujourd’hui, dans le monde entier, à souffrir. »
Sur la place d’appel, le rabbin israélien David Brodman, lui aussi survivant de la Shoah, veut encore nous dire : « La vie doit être plus forte que la mort. » La veille, lors d’un atelier de travail sur ce thème (« N’oubliez pas Auschwitz »), très ému, il avait déjà assuré : « Nous ne réclamons pas la revanche : Dieu seul jugera. Mais nous devons nous souvenir que cela avait été planifié par l’une des nations les plus civilisées de l’époque. »
Martin Salm, président de la fondation allemande « Mémoire, responsabilité, et avenir », confirmait alors : « Mes parents étaient trop jeunes pour être des acteurs du nazisme, mais ils se sont toujours affrontés : mon père disait toujours que nous aurions pu savoir, tandis que ma mère soutenait que nous ne pouvions pas savoir. »
Une cohabitation silencieuse, de haute signification en ces lieux
En fin de matinée mardi, à Auschwitz 2-Birkenau, camp de l’« extermination industrielle », la longue marche a duré longtemps. Tout au long du kilomètre de voie ferrée où se décidaient la vie et la mort des déportés, Sant’Egidio a réuni des centaines de jeunes : Polonais, Allemands, Italiens. À la demande d’Andrea Riccardi, ils ont « mis leurs pas dans ceux des victimes ».
En tête de ce lent et long cortège, toutes les religions, toutes les Églises, tous les continents. Le fondateur de Sant’Egidio donne le bras au cardinal Roger Etchegaray. À leur côté, le cardinal Paul Poupard, le théologien islamique saoudien Mohamed Esslimani, un membre du conseil islamique de Côte d’Ivoire et Israël Meir Lau, grand rabbin ashkénaze d’Israël. Une cohabitation silencieuse, de haute signification en ces lieux. Des dignitaires asiatiques voisinent avec un représentant du président Obama.
Arrivées devant le mémorial, à deux pas des fours crématoires effondrés, ces délégations vont chacune déposer dans un silence seulement troublé par le vent et l’envol de quelques colombes, de simples gerbes de fleurs. D’abord les juifs, puis les Tsiganes.
"Que plus jamais aucune usine de la mort ne puisse être construite !"
La grande diversité des chrétiens frappe – mais aussi, très remarqués, les musulmans venus d’Inde, d’Égypte, d’Indonésie, du Maroc, d’Arabie saoudite. Pour la France, Michel Camdessus, l’ambassadeur Pierre Morel, Mme Olivier Clément, Gérard Testard… Tous s’inclinent, s’agenouillent, joignent les mains en des gestes désormais communs.
« Plus jamais ! » crie le grand rabbin Meir Lau. Tous le dirent, haut et fort, sans distinction de religion. Avec une attention spéciale envers les jeunes générations. « Que plus jamais aucune usine de la mort ne puisse être construite ! » répète le grand rabbin, ajoutant : « Vivons ensemble, en amitié, avec amour. Ce sera notre meilleure revanche ! »
Une représentante des Tsiganes raconte son histoire, terrible. Puis retentit le kaddish, la prière juive des morts. Pour que vivent les semences d’unité et de paix portées jusqu’ici par Sant’Egidio, au son lancinant du schofar, la corne de bélier appelant à la mémoire et au repentir.
Frédéric MOUNIER, à Auschwitz
http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2392519&rubId=1098
Faut-il prévoir un changement d'adresse, des antipapes conciliaires vers la nouvelle ville éternelle?
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: La nouvelle Rome...?
archevêque de Cracovie, accompagné d’un survivant du camp, s’agenouille, dans un silence minéral. Il prie.
Exactement le contraire de NSJC: s'Il se taisait, les pierres parleraient.
Gaby, ça fait longtemps qu'ils ont déménagé-
Rome, c'est pour la poste restante.
Rosalmonte- Nombre de messages : 1985
Date d'inscription : 16/07/2009
Re: La nouvelle Rome...?
Rosalmonte a écrit:archevêque de Cracovie, accompagné d’un survivant du camp, s’agenouille, dans un silence minéral. Il prie.
Exactement le contraire de NSJC: s'Il se taisait, les pierres parleraient.
Gaby, ça fait longtemps qu'ils ont déménagé-
Rome, c'est pour la poste restante.
Rosalmonte,
je sais bien que le déménagement, il y des lunes qu'il est fait.
Mais, il reste que pour beaucoup, l'ancienne adresse est encore la bonne, ils n'ont pas vue la Tiare et la Sedia gestatoria leur passer sous le nez.!
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: La nouvelle Rome...?
« Plus jamais ! » crie le grand rabbin Meir Lau. Tous le dirent, haut et fort, sans distinction de religion. Avec une attention spéciale envers les jeunes générations. « Que plus jamais aucune usine de la mort ne puisse être construite ! » répète le grand rabbin, ajoutant : « Vivons ensemble, en amitié, avec amour. Ce sera notre meilleure revanche ! »
"(…) plus jamais aucune usine de la mort ne puisse être construite !"
Soit ! Mais qu’en est-il de ce grand "melting pot", de cet Assise œcommuniste à la vue duquel Ratz & Cie peuvent s’écrier : "PLUS QUE JAMAIS CES USINES DE MORT SPIRITUELLE DES ÂMES." !!!
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
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