Deux catrégories d'art : celle des enfants de Dieu, et celle des enfants des hommes.

Aller en bas

Deux catrégories d'art : celle des enfants de Dieu, et celle des enfants des hommes. Empty Deux catrégories d'art : celle des enfants de Dieu, et celle des enfants des hommes.

Message  Roger Boivin Mar 20 Nov 2018, 3:31 pm

« Si nous remontons aux premières pages de l'histoire du monde, nous trouverons que les arts peuvent être rapportés à deux catégories : les uns qui servent de fondement à la vie humaine, que les hommes savaient dès leur origine, et qu'ils avaient appris de Dieu ; les autres qu'ils ont inventés depuis. Les premiers consistaient surtout dans l'art de se vêtir, dans la culture des champs, dans le soin des troupeaux ; et ils se conservèrent plus particulièrement chez les enfants de Dieu, que la Bible nous montre toujours fidèles à la vie pastorale et aux travaux champêtres. Au contraire, Caïn, le chef des enfants des hommes, donne l'essor aux arts qui sont de seconde invention ; .. »



Lire la suite sur ces deux pages :

Deux catrégories d'art : celle des enfants de Dieu, et celle des enfants des hommes. 522_oe11
Deux catrégories d'art : celle des enfants de Dieu, et celle des enfants des hommes. 523_oe10

Gallica : Œuvres de monseigneur l'évêque de Poitiers. T. III, 1886 :

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6559854w/f532.image.r=soci%C3%A9t%C3%A9%20.langFR
Roger Boivin
Roger Boivin

Nombre de messages : 13140
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

Deux catrégories d'art : celle des enfants de Dieu, et celle des enfants des hommes. Empty Re: Deux catrégories d'art : celle des enfants de Dieu, et celle des enfants des hommes.

Message  Roger Boivin Jeu 07 Mar 2019, 12:12 pm


"... La famille d'Adam nous montre déjà dans Caïn et Abel un pasteur et un agriculteur. Caïn bâtit des villes; il fut le père des inventeurs des arts et des métiers. Seth, qui remplace Abel dans l'affection d'Ève et d'Adam, Seth et ses enfants sont les inventeurs des cérémonies religieuses, et, suivant Josèphe, de la science des astres. La mythologie s'est emparée de ces vieux souvenirs et les a idéalisés dans l'histoire d'Orphée et des héros. Ainsi la mythologie témoigne à sa manière que les premiers hommes n'ont mené ni la vie du singe, ni même celle du sauvage.

Ce n'a été qu'au prix d'un labeur incessant que l'homme déchu s'est relevé graduellement. Dieu, au paradis terrestre, lui avait commandé des efforts, et c'est parce qu'il les a bénis que l'humanité est entrée de bonne heure dans la voie du progrès. La civilisation est le fruit de l'observation, de la réflexion, des expériences accumulées, et aussi d'heureux hasards ménagés par la Providence.

Le progrès moral ne marche point du même pas que celui de l'industrie. Vivant nombreux ensemble, les hommes s'excitaient à devenir habiles dans les arts utiles; mais il arriva souvent qu'une autre émulation les enhardit dans la voie des ambitions coupables, des curiosités malsaines et des idolâtries de toute sorte. La vertu perdit ce que l'industrie gagna. Les vices furent souvent monstrueux et les erreurs colossales. « Il fallait , dit Bossuet , que le genre humain connût par une longue expérience le besoin qu'il avait de Dieu. L'homme fut donc laissé à lui-même; ses inclinations se corrompirent, ses débordements allèrent à l'excès. » Le combat commencé au premier jour continuait entre l'esprit et la chair, entre la raison et les passions. Deux sociétés se partageront le monde : la Bible les désigne sous les types de Caïn et d'Abel. Elle parle de deux fils du premier homme, pour faire entendre deux peuples dans l'humanité, ou, comme dit saint Augustin, deux cités.

[…] La Bible constate dans le monde moral une explosion passionnelle […] Les pensées, les volontés criminelles s'épanchèrent en une lave brûlante qui ravagea et détruisit tout ce qui était sur son chemin. Le vice s'étendit dans des proportions colossales, et le bien fut comme enfoui sous les envahissements du mal.
L'Écriture rapporte ce fait étrange en des termes que l'exégète cherche à interpréter. Dans les explications que nous allons donner ici, comme dans celles qui suivront, nous n'entendons pas dogmatiser. Pour expliquer des faits obscurs, étonnants, que nos traditions imposent à la croyance et qui sont placés en dehors du contrôle de notre expérience, sans que la Bible leur donne à tous le caractère de miracle, nous établissons des possibilités, nous formons des conjectures, ainsi qu'on l'a toujours fait. Mais nous donnons ces conjectures pour ce qu'elles valent ; nous ne les imposons à personne. Elles ont varié dans le cours des siècles, parce qu'elles ont suivi le progrès des sciences naturelles.

La géologie, science créée au XIXe siècle, a ouvert les entrailles de la terre et nous y a fait lire, comme dans un livre, les souvenirs du passé : il faut tenir compte des faits prouvés qu'elle a mis au jour. Ils ne contredisent pas la Bible : ils en éclairent les obscurités.

Que faut-il entendre par ces géants auxquels donnèrent naissance les fils des Élohim unis aux filles des hommes ? On écarte avec raison et comme absolument impossible l'union des mauvais esprits, infernaux ou autres, avec les femmes de la terre. Mais sous ces images on découvre des profanations horribles, des désordres affreux. En grand nombre, les fils de Seth, ceux qui comptaient parmi les croyants et les saints, se laissèrent séduire par les filles déréglées et impies de la race de Caïn. Alors on vit des monstruosités dans le domaine des sens, des monstruosités dans le domaine de l'intelligence.

« Et, dit l'Écriture, lorsque les hommes eurent commencé à devenir nombreux sur la terre, et qu'il leur naquit des filles, les enfants de Dieu, voyant que les filles des hommes étaient belles, prirent pour leurs femmes celles d'entre elles qui leur plurent. Et l'Éternel dit : « Mon esprit ne s'abaissera pas toujours dans l'homme, car il n'est que chair ; il est mortel, et le temps de sa vie ne sera plus que cent vingt ans. Les géants étaient sur la terre en ces temps-là; car depuis que les enfants de Dieu avaient épousé les filles des hommes, il en était sorti des enfants qui furent les hommes fameux d'autrefois.»

On a écrit des livres pour expliquer ces textes obscurs; on ne doit, selon nous, ni les écarter comme mythologiques ni les interpréter au sens strictement littéral. La génération issue de l'union les Séthites et des Caïnites connut toutes les audaces du mal. Ce fut une race à part, race de géants, dit l'Écriture, mais aussi race de méchants. Le pire fut que le mal était sans contrepoids. La lignée le Seth, restée un long temps généralement pure rivalisait dans le vice avec la descendance de Caïn. La race des hommes pieux allait disparaître et faire place à une génération orgueilleuse, très puissante dans le mal, issue de l'union des fils des Élohim devenus infidèles avec les filles des hommes, corrompues depuis longtemps.

Il sortit de l'union de ces deux fortes races des hommes au corps athlétique, de taille extraordinaire, à l'esprit superbe, qui abusaient à la fois de leurs lumières et de leurs forces physiques. Les inventions de leur génie pénétrant et industrieux parurent aux foules ignorantes et crédules une révélation de secrets ravis au ciel. Le peuple les crut nés du commerce des êtres célestes avec les femmes de la terre..."



(Cardinal Meignan : L'Ancien Testament dans ses rapports avec le nouveau et la critique moderne. Tome I, De l'Eden à Moïse, Paris, 1895, pp 216-223)

http://www.larchange.org/viewtopic.php?f=14&t=117&sid=919343f54035ad1f4e41f756148ab3b3&start=10#p780

Roger Boivin
Roger Boivin

Nombre de messages : 13140
Date d'inscription : 15/02/2009

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum