Les 4 Évangélistes: Qui sont-ils ?
2 participants
Page 2 sur 3
Page 2 sur 3 • 1, 2, 3
Re: Les 4 Évangélistes: Qui sont-ils ?
71. — Quelles remarques a-t-on faites sur le langage, le style, la manière de saint Jean ?
(pp.178-179)
I. S. Jean a un langage qui le distingue des autres évangélistes. Les discours qu'il rapporte et les tableaux qu'il trace ont, pour la forme et pour le fond, un caractère particulier.
1º Son vocabulaire est peu abondant 2. Les mêmes termes reviennent sans cesse, parce que la doctrine roule constamment sur les mêmes idées; mais tous ces termes saisissent l'âme, toutes ces idées l'élèvent et la tiennent en présence des plus grandes et des plus saintes réalités.
2º Il a des tournures qu'il affectionne et qu'il répète : In hoc..3, … Hoc est 4; et des expressions qui lui sont propres, surtout pour rendre les rapports du Père avec le Fils et du Fils avec nous : Esse apud Deum..., esse in Patre..., in Filio..., Manere in Deo... in Christo... in caritate... Esse ex Deo... ex veritate... ex caritate... ex diabolo... Nasci ex Deo... ex Spiritu... ex carne... Nosse, cognoscere Deum... Facere veritatem... Ambulare... ambulare in luce... in tenebris. Il dit le Père, le Fils, d'une manière absolue. Quant à ces métaphores si souvent employées, lux, vita, tenebræ, mors, mendacium, plenitudo, on ne peut pas dire qu'elles lui soient propres ; car on les trouve aussi dans les prophètes, dans S. Paul et même dans les synoptiques ; mais elles se lisent à toutes les pages de cet évangile. Comme elles étaient familières aux gnostiques qu'il avait à réfuter, c'était pour lui une nécessité d'y revenir souvent, en revendiquant pour l'Homme-Dieu et pour sa doctrine les perfections que ces hérétiques attribuaient aux créations fantastiques de leur imagination.
3º Il aime les sentences brèves et détachées, il se plaît à énoncer ses pensées simplement, à la suite l'une de l'autre, comme autant d'intuitions, sans conjonctions ni pronoms relatifs, ce qui n'empêche pas qu'étant unies par le fond, elles ne produisent dans leur ensemble un grand effet. Au lieu de déduire, il affirme, ou plutôt il atteste ce qu'il voit ou ce qu'il a vu, et il se plaît à répéter les mots et les pensées 1, comme les vieillards, dit Michaëlis, qui ont recours à ce moyen pour graver leurs maximes dans les esprits.
4º En fait de figures, il emploie souvent l'antithèse, pour faire ressortir ses idées. Il oppose les lumières aux ténèbres2, ceux qui sont nés de Dieu à ceux qui sont nés des hommes 3, Jésus-Christ à Moïse 4 , la loi à la grâce5 , les fidèles aux incrédules 6; ou bien après avoir affirmé une chose, il nie la chose opposée. Il paraît aimer aussi l'apposition, qui se formule par c'est-à-dire, à savoir.
II. Mais ce qui caractérise S. Jean…
A suivre : 71. — Quelles remarques a-t-on faites sur le langage, le style, la manière de saint Jean ? SUITELes notes ou les nos, libellés dans le texte et qui ne figureront pas en bas de page, seront fournies sur demande. Bien à vous.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Les 4 Évangélistes: Qui sont-ils ?
71. — Quelles remarques a-t-on faites sur le langage, le style, la manière de saint Jean ?
[SUITE](pp.179-180)
II. Mais ce qui caractérise S. Jean, c'est moins la forme extérieure du langage que le fond de la pensée.
La simplicité, la naïveté, la négligence même se joignent chez lui à une finesse, à une pénétration, à une profondeur, à une élévation sans égales.
Ses récits sont autant de drames pleins de vérité et de mouvement. Tout ce qu'il décrit est sensible et vivant. On assiste aux scènes qu’il retrace ; on a les acteurs sous les yeux 1. Il fait parler tous ses personnages, comme S. Marc 2, et un mot lui suffit pour les faire connaître 3.
Avec le talent de peindre, au degré le plus éminent, S. Jean a le don d'éveiller la pensée et de s'énoncer d'une manière frappante. Il sait donner un corps aux choses les plus abstraites et faire apparaître le monde idéal et surnaturel à travers les réalités de l'ordre naturel et terrestre. Tout tableau est un emblème; chaque mot renferme une prophétie, une leçon, un mystère 4; l’importance des faits qu’il rapporte est dans les idées qu’ils suggèrent; le présent figure l’avenir.
Vivacité, profondeur, sublimité, voilà ce qui distingue cet évangile, ce qui l'a fait appeler par les Saints Pères l’Évangile de l'Esprit 5, ce qui fait que les cœurs purs y trouvent tant de charmes. Il n'est pas de livre où la divinité du Verbe rayonne avec tant d'éclat. Œuvre merveilleuse, sans modèle comme sans égale, qui porte en elle la preuve de son inspiration et de sa véracité, et qu'on ne pouvait mieux caractériser que par cette figure d'aigle qu'on lui a donnée pour emblème 6.
A suivre : 72. — D’où vient cette sublimité de pensées qui caractérise ce dernier évangile ?Les notes ou les nos, libellés dans le texte et qui ne figureront pas en bas de page, seront fournies sur demande. Bien à vous.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Les 4 Évangélistes: Qui sont-ils ?
72. — D’où vient cette sublimité de pensées qui caractérise ce dernier évangile ?
(pp.180-182)
On peut en indiquer plusieurs : le but que S. Jean se proposait, ses dispositions personnelles et les vues de la Providence par rapport à l’Église.
1° Les moyens employés par S. Jean devaient être en rapport avec sa fin. Les négations des hérétiques portant sur les dogmes, et sur les dogmes les plus élevés, il fallait bien les suivre sur ce terrain, pour corriger leurs erreurs et rectifier leurs expressions. Voiler les mystères du Christianisme, parler un langage humble et populaire, n'était pas le moyen de confondre ces docteurs superbes, infatués de leur gnose, et dédaigneux de tout ce qui leur semblait vulgaire, soit pour l'expression, soit pour la pensée. — Que le ton du Sauveur s'élève comme celui de l'évangéliste, que ses discours paraissent plus sublimes et plus mystiques que dans les autres évangiles, c'est également ce qui doit être. Dans les synoptiques, le divin Maître s'adresse à des Galiléens peu instruits, souvent à des habitants des campagnes : il parle de choses terrestres; il ne saurait être trop familier et trop simple. Dans S. Jean, il est presque toujours à Jérusalem, près du temple ou sous ses portiques; il discute avec les docteurs de la loi, c'est-à-dire avec les esprits les plus cultivés et les plus subtils : n'est-ce pas le moment de parler des choses du ciel 1 ? Au lieu de recourir aux paraboles ou de s'énoncer en courtes maximes, n'est-il pas naturel qu'il présente à leur esprit des vérités capables de les frapper et de les ravir 2 ? S. Paul ne prend-il pas un ton plus solennel et plus sublime lorsqu'il s'adresse aux gnostiques d’Éphèse ou de Colosses que lorsqu'il exhorte ses humbles disciples de Philippes ou de Thessalonique 3 ?
2° A la différence des autres Apôtres, S. Jean eut une vie tout intérieure, toute contemplative. Il avait un cœur affectueux et pur, une âme noble par conséquent. Sa pureté virginale donnait à son esprit une aptitude spéciale pour la méditation et un essor puissant vers la lumière 4 : Cœperat esse angelus, dit S. Augustin 5. De plus, son amour pour le Sauveur, pour l'Agneau de Dieu 6, comme il s'est toujours plu à nommer son Maître, devait lui attirer les plus hautes faveurs 1. Il s'était donné à lui de bonne heure avec une grande générosité 2. Il l'avait suivi partout sur la terre, comme les vierges le suivent au ciel. Il l'avait accompagné au Calvaire comme au Thabor. Et ce qui l'avait le plus frappé, ce qu'il avait le mieux senti dans ses discours comme dans ses mystères, c'est ce qu'il y voyait de surhumain. Plus d'une fois, il avait obtenu du divin Maître des connaissances que d'autres n'osaient demander 3. Ajoutez que depuis l'Ascension il avait vécu longtemps auprès de la très sainte Vierge dans le recueillement et la prière, et que la gloire du Sauveur au ciel était plus souvent présente à leur esprit que son état d'humiliation sur la terre 4. Ajoutez encore qu'il avait passé par le martyre, et que, dans son ravissement de Patmos, le Fils de Dieu s'était montré à lui, plus longtemps et plus pleinement qu'à S. Paul lui-même, dans l'éclat de sa vie triomphante.
3° Enfin et surtout, il faut voir ici…
A suivre : 72. — Quelles remarques a-t-on faites sur le langage, le style, la manière de saint Jean ? SUITELes notes ou les nos, libellés dans le texte et qui ne figureront pas en bas de page, seront fournies sur demande. Bien à vous.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Les 4 Évangélistes: Qui sont-ils ?
72. — Quelles remarques a-t-on faites sur le langage, le style, la manière de saint Jean ? SUITE
(pp.182-183)
3° Enfin et surtout, il faut voir ici une attention du Sauveur envers les âmes pures et ferventes. Il était à désirer que l’Évangile fût pour les chrétiens ce qu'était la manne pour les Israélites, que tous les fidèles trouvassent dans les exemples et dans les discours du Fils de Dieu un aliment en rapport avec leurs besoins et conforme à leurs attraits 5. Faut-il s'étonner si, dans l'un des récits qu'il en a fait faire, il a songé à ceux qui l'aiment davantage, s'il a tenu compte de leurs aspirations, et si, pour se révéler plus pleinement à eux, il s'est servi de celui à qui il avait donné sur la terre la plus grande part à ses lumières et à son amour? Les trois premiers évangélistes avaient posé la base du christianisme et tracé sa voie à la vie active, en consignant dans leurs écrits la vie extérieure du Sauveur et son enseignement populaire. Pour couronner cette œuvre, que restait-il à l'Apôtre de la dilection, sinon de pourvoir aux besoins de la vie contemplative 6, en reproduisant dans sa sublimité la doctrine théologique du divin Maître, en révélant aux âmes ferventes et généreuses ce qui le ravissait lui-même davantage, l'intérieur de l'Homme-Dieu, sa sainteté infinie, son union avec son Père, et par-dessus tout sa charité pour les âmes et les communications qu'il veut leur faire de son Esprit et de sa grâce? C'est ce qu'on trouve dans son Epître comme dans son Evangile : Prope omnia de caritate. Qui habet in se audire, audiat : erit illi lectio ista tanquam oleum in flamma 1.
Du reste ce serait se faire illusion de juger de S. Jean par les premiers versets et de penser qu'il est partout également sublime. Quand il est question de sujets ordinaires, de guérisons, de discours au peuple, son style n'a pas moins de simplicité que celui des synoptiques 2. Ce serait aussi mal apprécier les synoptiques, que de penser qu'ils n'ont jamais rien de l'élévation et de l'éclat de S. Jean 3.
A suivre : 73. — La physionomie du Sauveur n’étant pas la même dans saint Jean et dans les synoptiques, quelle est celle que l’on doit tenir pour vraie ?Les notes ou les nos, libellés dans le texte et qui ne figureront pas en bas de page, seront fournies sur demande. Bien à vous.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Les 4 Évangélistes: Qui sont-ils ?
73. — La physionomie du Sauveur n’étant pas la même
dans saint Jean et dans les synoptiques, quelle est celle que l’on doit tenir pour vraie ?
(pp.183-185)
La physionomie d'un homme n'est pas invariable comme celle d'une statue. Un personnage peut être tour à tour grave, riant, impérieux, irrité. Quelle que soit celle de ces physionomies qu'on lui donne, s'il est placé dans les conditions qui lui conviennent, elle n'aura rien que de vrai. Un même homme peut aussi posséder bien des qualités diverses, la grandeur et la bonté, la fermeté et la patience, l'élévation de la pensée et la simplicité du cœur; et chacune de ces dispositions peut se révéler successivement dans son extérieur et dans son langage.
D'un autre côté, tous ne sont pas frappés des mêmes choses ; tous n'en conservent pas le même souvenir, et ce que chacun exprime le plus sûrement, le plus fidèlement dans sa mémoire et dans ses écrits, c'est lui-même. Jésus-Christ est un : c'est le soleil de justice, c'est la perfection même ; mais les évangélistes différaient les uns des autres, comme des miroirs de nature et de dimensions diverses. Chacun d'eux reflète ce divin soleil, mais à son heure et à sa manière, suivant sa capacité et ses dispositions. S. Jean étant celui dans l'esprit duquel l'image du Sauveur s'est reflétée avec le plus d'éclat, n'est-il pas naturel qu'il l'ait représenté avec l'auréole la plus brillante et la physionomie la plus divine 1?
Toutefois, si brillant qu'il paraisse, qui ne reconnaît en lui le Fils de Marie, le docteur, le prophète, le thaumaturge des synoptiques? Est-ce que nous n'avons pas des Histoires du Sauveur, où les quatre évangiles fondus ensemble forment un tout harmonique? Jésus-Christ est toujours conforme à lui-même et différent de tout autre, d'une élévation, d'une sainteté, d'une sérénité, d'une onction sans égales. Il a partout la même prudence 2, la même modestie 3, la même douceur envers ses ennemis 4, le même ascendant sur ses disciples 5, la même idée de sa personne et de son ministère 1 le même langage figuré et parabolique 2, la même manière d'opérer des miracles 3, d'enseigner 4, de prouver 5, d'expliquer ses actes 6. Un bon nombre de ses paroles qu'on croirait propres à S. Jean, ont été reproduites, à peu près identiquement, par les synoptiques 7.
Les notes ou les nos, libellés dans le texte et qui ne figureront pas en bas de page, seront fournies sur demande. Bien à vous.
A suivre : 74. — L’évangile de S. Jean, tout dogmatique qu’il est, n’offre-t-il pas des données précieuses pour l’histoire du Sauveur, et n’a-t-il pas des parties bien distinctes ?
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Les 4 Évangélistes: Qui sont-ils ?
74. — L’évangile de S. Jean, tout dogmatique qu’il est, n’offre-t-il pas des données précieuses
pour l’histoire du Sauveur, et n’a-t-il pas des parties bien distinctes ?
(pp.185-186)
I. S. Jean fait connaître, plus précisément que les synoptiques, la durée de la prédication du Sauveur et ses diverses phases. Dans ses vingt et un chapitres, il fait mention de quatre solennités, dont trois Pâques au moins, et il signale chacune d'elles parce qu'elle a fourni au Sauveur l'occasion de donner plus d'éclat à sa mission et à sa doctrine 8. A la première, II, 13, il chasse les vendeurs du temple, et entre en rapport avec un Docteur de la loi. A la seconde, v, 1, il guérit un paralytique et proclame sa divinité. A la troisième, VI, 4, il multiplie les pains et annonce l'Eucharistie. Il l'institue à la quatrième, XIII.
II. Les vingt et un chapitres de cet évangile débutent par un prologue assez court et se divisent naturellement en deux parties; — 1° Dans la première, qui est la plus considérable, I, 19-XII, Jésus-Christ se révèle au monde comme la vraie source de la lumière 1 et de la vie 2 : un certain nombre croient à ses paroles; mais la plupart ferment l'oreille à sa prédication et demeurent incrédules. — 2° Dans la seconde, XIII-XXI, le Sauveur se manifeste à ses disciples en particulier; on y voit l'achèvement de sa prédication, la consommation de son sacrifice et le couronnement de sa vie mortelle. Après avoir ouvert son âme à ses Apôtres dans la dernière cène, XIII-XVII, il endure avec courage tous les tourments que la haine et l'envie lui font subir, XVIII, XIX, puis, sortant du tombeau, il ranime la foi de ses disciples et leur donne ses dernières instructions, XX, XXI.
Les notes ou les nos, libellés dans le texte et qui ne figureront pas en bas de page, seront fournies sur demande. Bien à vous.
A suivre : Saint Marc.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Les 4 Évangélistes: Qui sont-ils ?
60. — Saint Marc l’évangéliste est-il la même chose que Jean Marc, parent de Barnabé 4 ?
(pp.146-147)
Bien des savants distinguent S. Marc, l'évangéliste, de Jean Marc, parent de Barnabé. Le Bréviaire romain ne tranche pas la question 5; mais communément on admet l'identité. D'après les Actes, Jean ou Jean Marc était lié avec S. Pierre avant de se lier avec S. Paul. C'est chez la mère de ce disciple que le prince des Apôtres, au sortir de la prison d'Hérode, trouve les chrétiens réunis 6, et cette circonstance fait supposer que Jean Marc n'était pas sans fortune, ni probablement sans instruction.
S. Pierre l'aura vraisemblablement pris pour son interprète; selon le mot du prêtre Jean dans Papias 7, ou pour son secrétaire, comme le dit S. Jérôme 8, après que ce jeune disciple se fut séparé de S. Paul 9. De là le nom d'Évangile de Pierre, donné par Tertullien à sa composition 10.
S'il n'est pas nommé Jean mais simplement Marc, comme évangéliste et compagnon de S. Pierre, c'est sans doute qu'il avait pris ce nom latin en entrant dans l'empire, et qu'il n'était pas connu autrement à Rome et parmi les Gentils 1. S. Luc nous avertit que c'est un surnom 2.
Il a pu aller en Égypte quelques années après la venue de S. Pierre à Rome, y fonder l’Église d'Alexandrie 3, puis se retrouver à Rome pendant la première captivité de S. Paul et à Éphèse pendant la seconde 4.
S. Pierre l'appelle son fils 5. Son Évangile, composé peu de temps après celui de S. Matthieu 6, dut être présenté à l’Église par le prince des Apôtres, comme objet de foi et livre inspiré 7.
A suivre : 61. — Les particularités du second évangile en désignent-elles l'auteur?Les notes ou les nos, libellés dans le texte et qui ne figureront pas en bas de page, seront fournies sur demande. Bien à vous.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Les 4 Évangélistes: Qui sont-ils ?
61. — Les particularités du second évangile en désignent-elles l'auteur?
(pp.147-148)
Si l'on s'en rapporte aux caractères de sa composition, l'auteur du second évangile était originaire de Judée, contemporain des Apôtres, et disciple de S. Pierre; il a écrit pour les Gentils, spécialement pour les Romains, sans autre souci que d'unir l'exactitude et la précision à la brièveté et à la simplicité.
1° L'auteur était Juif d'origine et contemporain des Apôtres.
— On distingue sa nationalité à ses nombreux hébraïsmes, à ses citations syrochaldéennes, II, 9; III, 17; v, 41; VII, 11, 34; X, 46; XIV, 36; XV, 34, etc., et à la connaissance qu'il montre des usages de la Judée, V, 3; VII, 2-4, 11; XIII, 3; XIV, 12 ; XV, 42 ; etc. On reconnaît un contemporain des Apôtres aux particularités de ses récits. Ils sont vifs, précis, circonstanciés, comme devaient l'être ceux des premiers témoins de la vie du Sauveur. Il ne néglige aucun détail. Il indique nettement les moindres particularités de temps 1, de lieux 2, de nombre 3, de personnes 4, d'attitude 5, de disposition 6.
Par exemple, il remarque que Jaïre était chef de synagogue 7, que la femme du pays de Chanaan était une grecque syrophénicienne 8, que l'aveugle de Jéricho s'appelait Bartimée, fils de Timée 9, que les enfants de Zébédée furent nommés Boanerges, que le crime de Barabbas était le meurtre 10, que Joseph d'Arimathie était membre du sanhédrin, et Simon de Cyrène père d'Alexandre et de Rufus 11. Il rapporte même en langue syrochaldéenne certaines paroles de Notre Seigneur 12. Plusieurs pensent qu'il parle de lui-même dans le récit de la Passion 13, sans se nommer, comme fait aussi S. Jean 14 et peut-être S. Luc 15.
A suivre : 2° Il était particulièrement attaché à S. Pierre.…Les notes ou les nos, libellés dans le texte et qui ne figureront pas en bas de page, seront fournies sur demande. Bien à vous.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Les 4 Évangélistes: Qui sont-ils ?
61. — Les particularités du second évangile en désignent-elles l'auteur?[SUITE](pp.148-149)
2° Il était particulièrement attaché à S. Pierre. — Il expose avec la plus grande précision les faits qui concernent cet Apôtre, ceux dont il a été l'auteur ou le témoin 16. Là où les autres évangélistes nomment les Apôtres en général, S. Marc désigne S. Pierre séparément et tout d'abord, par exemple dans la guérison de sa belle-mère, dont il indique le jour 17, dans la résurrection de la fille de Jaïre 18, dans la prédiction de la ruine de Jérusalem 19, dans les recommandations du Sauveur ressuscité 20.
Une autre remarque, faite par S. Chrysostome, c'est qu'il nomme S. Pierre dans les circonstances les plus propres à l'humilier, quand Notre Seigneur lui dit : Vade retro, Satana 1, quand il s'endort au Jardin des Olives 2, quand il renie son Maître 3, tandis qu'il ne dit rien de sa marche sur les eaux près de Tibériade 4, ni des prérogatives que Notre Seigneur lui accorde en récompense de sa foi et de son amour 5.
Du reste, S. Marc rapporte les actions de Notre Seigneur avec plus de soin que ses discours; il semble surtout frappé des prodiges qu'il opérait et de l'empire qu'il exerçait sur les possédés 6. Cette particularité, en le distinguant de S. Matthieu, lui donne un rapport de plus avec le prince des Apôtres, qui se montre toujours préoccupé de la pratique. C'est ce qui a fait dire que cet Évangile n'était que la réalisation du programme tracé par S. Pierre au Cénacle 7 et le développement de l'instruction donnée par le même Apôtre à Corneille sur la vie de l'Homme-Dieu : « Il a passé en faisant le bien et en guérissant tous ceux que le démon tourmentait 8. »
3° Il écrivait pour tous les peuples Gentils...
Les notes ou les nos, libellés dans le texte et qui ne figureront pas en bas de page, seront fournies sur demande. Bien à vous.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Les 4 Évangélistes: Qui sont-ils ?
61. — Les particularités du second évangile en désignent-elles l'auteur?[SUITE](pp.149-150)
A suivre : 4° Son écrit est rédigé comme un simple mémorial.…
Les notes ou les nos, libellés dans le texte et qui ne figureront pas en bas de page, seront fournies sur demande. Bien à vous.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Les 4 Évangélistes: Qui sont-ils ?
61. — Les particularités du second évangile en désignent-elles l'auteur?[SUITE](pp.150-151)
4° Son écrit est rédigé comme un simple mémorial. — On n'y remarque aucune tendance spéciale, soit apologétique, soit polémique. S. Jérôme dit que S. Marc n'a fait qu'un abrégé de l'Evangile 24, Papias qu'il s'est borné à mettre par écrit les prédications de S. Pierre 1 S. Augustin l'appelle pedissequus Matthæi 2 et Bossuet le plus divin des abréviateurs 3.
Cependant S. Marc ne se borne pas à résumer, ou bien ce qu'il résume est plutôt l'histoire du Sauveur que le livre de S. Matthieu. En certains endroits, il change l'ordre suivi par son devancier ; en d'autres, il rafraîchit ses tableaux en les complétant par de nouveaux traits; par exemple, dans la guérison de l'hémorroïsse 4, dans la délivrance des possédés Géraséniens 5, dans le récit de la mort de S. Jean-Baptiste 6.
Encore qu'il n'ait pas plus de vingt-sept versets dont on ne trouve pas l'équivalent dans S. Matthieu ou dans S. Luc, on lui doit cependant une parabole 7, deux guérisons miraculeuses, celles du sourd-muet de la Décapole 8 et de l'aveugle de Bethsaïde 9, et un des incidents de l'arrestation du Sauveur, auquel l'évangéliste semble ne pas être étranger 10.
A suivre : 5° Pour le style…
Les notes ou les nos, libellés dans le texte et qui ne figureront pas en bas de page, seront fournies sur demande. Bien à vous.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Les 4 Évangélistes: Qui sont-ils ?
61. — Les particularités du second évangile en désignent-elles l'auteur?[SUITE](pp.151-152).
A suivre : 62. — D’après certains critiques, S. Marc n’aurait-il pas écrit son Évangile bien plutôt que S. Matthieu ?Les notes ou les nos, libellés dans le texte et qui ne figureront pas en bas de page, seront fournies sur demande. Bien à vous.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Les 4 Évangélistes: Qui sont-ils ?
62. — D’après certains critiques,
S. Marc n’aurait-il pas écrit son Évangile
bien plutôt que S. Matthieu ?(pp.152-153)
Un certain nombre de rationalistes 2 attribuent aujourd'hui à l’Évangile de S. Marc la priorité d'origine. En cela, ils sont forcés de rompre avec Baur, d'après lequel l'Évangile le plus ancien devrait être plus que tout autre imprégné de l'esprit judaïsant, personnifié dans S. Pierre 3; mais ils ont l'avantage de mettre en question l'authenticité de S. Matthieu, et par ce moyen de contester à l’Église l'autorité d'un témoin oculaire des faits évangéliques, de jeter du doute sur les principales prédictions du Sauveur 4 et de gagner du temps pour l'éclosion de leurs mythes ou légendes. L'intérêt du système explique donc ce sentiment. Ce n'en est pas moins un paradoxe, opposé à toutes les vraisemblances, et démenti par tous les témoignages.
I. Ce sentiment est contraire à toute vraisemblance.
1° C'est aux Hébreux que le christianisme fut d'abord prêché ; c'est dans la Judée que se formèrent les premières églises ; c'est là plus tôt qu'ailleurs qu'on dut avoir l'idée et sentir le besoin d'un évangile écrit. Il y a donc lieu de croire que le premier évangile n'a pas été fait à Rome pour les Romains, mais, comme on l'a toujours dit, en Judée, pour les Juifs.
2° On n'a pas attribué à S. Pierre l’Évangile de S. Marc, ni à S. Paul celui de S. Luc, malgré la part prise à chacun de ces ouvrages par l'un et l'autre de ces apôtres: comment donc admettre, ce qu'on suppose ici, qu'on ait attribué unanimement à S. Matthieu un écrit composé longtemps après lui, et auquel il n'aurait coopéré en aucune manière? On prétend que le faussaire a usurpé ce nom pour donner crédit à son ouvrage. Mais comment a-t-il pu tromper l'Église entière? D'ailleurs, ce n'est pas le nom de Matthieu, le publicain, que devait prendre l'auteur d'un livre écrit pour les Juifs : c'était celui de Jacques, l'évêque de Jérusalem, ou celui de Pierre, l'apôtre de l'ancien peuple. Dira-t-on que S. Matthieu avait fourni le fond de cette composition dans un Evangile hébreu primitif? Alors la difficulté se double. Comment a-t-on pu répudier cet évangile authentique, ouvrage d'un Apôtre et le plus ancien de tous, et lui substituer celui d'un inconnu, d'un faussaire, sans que personne ait aperçu la fraude ou crié à l'imposture ?
A suivre : 3° Si l'on renvoie ainsi la rédaction du premier évangile…
Les notes ou les nos, libellés dans le texte et qui ne figureront pas en bas de page, seront fournies sur demande. Bien à vous.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Les 4 Évangélistes: Qui sont-ils ?
62. — D’après certains critiques,
S. Marc n’aurait-il pas écrit son Évangile
bien plutôt que S. Matthieu ?[SUITE](pp.152-154)
3° Si l'on renvoie ainsi la rédaction du premier évangile à la fin du premier siècle, ses caractères intrinsèques, aussi bien que sa diffusion par toute l’Église dès cette époque, sont inexplicables.
— Comment croire, en effet, qu'après la ruine du temple et la dispersion du peuple juif, on ait encore composé un évangile spécial pour les Hébreux ; qu'on l'ait écrit dans leur langue ou du moins conformément à leurs usages ; qu'on y ait parlé de cité sainte 1; qu'on se soit arrêté à en prédire la ruine en même temps que la fin du monde 2, à montrer les Pharisiens en possession des honneurs, à stigmatiser leurs défauts 3 ? On ne voit pas cela dans S. Jean.
— D'un autre côté, il suffit de la moindre notion des premiers auteurs ecclésiastiques pour être convaincu que S. Matthieu leur était connu. On le trouve cité dès l'origine, et sans comparaison plus que les autres évangélistes ensemble. Ainsi, en S. Barnabé, il l'est trois fois et il l'est seul. En S. Clément, trois textes sur six sont de lui; en S. Ignace, c'est cinq textes sur six; en S. Polycarpe, six sur sept; en S. Justin, cinquante sur soixante-cinq, etc.
Pourquoi S. Matthieu serait-il le plus cité, s'il n'avait pas été répandu, et comment aurait-il été répandu, s'il n'avait pas été le plus ancien, surtout s'il n'était pas antérieur à S. Luc, s'il n'avait été publié qu'à la fin du siècle, s'il était encore inconnu à Rome vers 97, comme on le prétend 1?
A suivre : II. Ce sentiment est démenti par…
Les notes ou les nos, libellés dans le texte et qui ne figureront pas en bas de page, seront fournies sur demande. Bien à vous.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Les 4 Évangélistes: Qui sont-ils ?
62. — D’après certains critiques,
S. Marc n’aurait-il pas écrit son Évangile
bien plutôt que S. Matthieu ?[SUITE](pp.154-155)
II. Ce sentiment est démenti par la tradition la plus universelle et la plus expresse.
Les Pères et les écrivains ecclésiastiques, à commencer par les plus anciens, les maîtres de Papias 2, S. Irénée 3, Clément d'Alexandrie 4, Origène 5, S. Épiphane 6, Eusèbe 7, S. Cyrille de Jérusalem 8, S. Chrysostome 9, S. Jérôme 10, S. Augustin 11, affirment expressément que l'auteur de notre premier évangile est S. Matthieu, qu'il l'a écrit en hébreu, dans la Judée, avant d'aller prêcher la foi chez les nations, par conséquent que son livre est le plus ancien de ceux du Nouveau Testament. Contre un témoignage aussi positif et aussi universel, contre la tradition tout entière, aucune conjecture, aucun système, aucune habileté ne saurait prévaloir. Il s'agit d'un fait public qui intéressait l’Église au plus haut degré : il est impossible qu'elle n'en ait pas gardé un fidèle souvenir. La tradition, en effet, est unanime et remonte jusqu'aux Apôtres. En 210, Origène, énumérant nos quatre évangiles et plaçant S. Matthieu avant tous les autres, invoque, en faveur de leur authenticité, le témoignage de l'Église de Dieu répandue par toute la terre 12.
D'ailleurs celui de l’Église romaine suffirait ici, à lui seul. Evidemment, si le plus ancien évangile avait paru à Rome, s'il avait été composé en faveur de l’Église de Rome, sous l'influence et la direction de S. Pierre, cette Église n'aurait pas manqué de publier un fait si important et si glorieux pour elle. Jamais elle ne l'aurait oublié; jamais elle n'aurait eu l'idée d'attribuer la priorité d'origine à un autre évangile composé pour les Juifs, trente ans plus tard, par un faussaire inconnu; jamais elle ne lui aurait donné la première place dans ses recueils et ses catalogues ; jamais enfin elle n'aurait souffert qu'on appelât S. Marc un imitateur ou un abréviateur de S. Matthieu 1, de celui à qui il aurait, au contraire, servi de modèle et fourni ses plus précieux matériaux.
Il est donc hors de doute que l'Evangile de S. Matthieu est antérieur à celui de S. Marc.
A suivre : Saint Matthieu.Les notes ou les nos, libellés dans le texte et qui ne figureront pas en bas de page, seront fournies sur demande. Bien à vous.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Les 4 Évangélistes: Qui sont-ils ?
52. — Origine et objet du premier évangile.
(pp.133-135)
L'auteur du premier évangile est l'apôtre S. Matthieu. Il y a qu'une voix à cet égard dans la tradition 2. Les Pères s'accordent également à dire que cet évangile a paru avant tous les autres 3, que S. Matthieu l'a écrit en hébreu pour l'usage des chrétiens de Judée 4, avant de quitter ce pays pour aller prêcher la foi parmi les Gentils, entre l'an 45 et l'an 48, un peu avant que S. Paul écrivît ses premières Épîtres 5. Sur ce dernier point, on a dit souvent que S. Irénée était en opposition avec le sentiment commun; mais c'est à tort. Ses paroles se concilient sans peine avec ce que nous venons de dire. En faisant cette remarque que S. Matthieu « écrivit l’Évangile en hébreu pour les Juifs, tandis que S. Pierre et S. Paul le prêchaient de vive voix aux Romains 1, » il ne paraît pas qu'il ait eu l'intention d'affirmer la simultanéité des travaux accomplis par le premier évangéliste et les deux principaux apôtres, mais bien de signaler la manière différente dont eux et lui exercèrent leur zèle. Quant à la version grecque du texte hébreu de S. Matthieu, il est certain que, si l'auteur ne l'a pas faite lui-même, comme Josèphe a fait la traduction de sa Guerre des Juifs 2, elle date du moins du temps des apôtres et a dû être approuvée par eux; car dès le premier siècle, et avant la mort de S. Jean, elle était citée et reçue par toute l’Église avec l'autorité des textes inspirés 3. S'il en était autrement, on aurait peine à s'expliquer la disparition du texte hébreu.
II. L'évangile de S. Matthieu n'est pas proprement une histoire, une biographie. On y trouve bien une esquisse de la vie du Sauveur et un sommaire de sa prédication. Mais les faits n'y tiennent pas une grande place ; ils sont peu circonstanciés et souvent groupés, comme les discours, suivant leurs analogies. L'ordre chronologique fait défaut, aussi bien que les dates. Le dessein de l'auteur est donc, avant tout, dogmatique et moral. Il se propose de montrer à ses lecteurs ce qu'il prêche à tous de vive voix, que Jésus est le Messie promis au peuple Juif, qu'il faut croire à sa parole, accepter ses maximes, entrer dans son Église, et se conformer à ses lois 4. Aussi s'attache-t-il à signaler dans sa personne toutes les prérogatives que les prophètes ont attribuées au Messie, celles de roi 5, de législateur 6, de thaumaturge 1, de prophète 2, de souverain prêtre 3. A tous ces points de vue, il a soin de faire remarquer l'accord des prophéties avec les faits qu'il décrit : Tunc adimpletum est... Ut adimpleretur... Sicut scriptum est... etc.
Cet évangile a été appelé quelquefois l'évangile du royaume des cieux 4 parce qu'on y voit annoncée et souvent désignée sous ce nom la grande œuvre du Fils de Dieu qui est son Église ; mais l'auteur ne laisse pas ignorer que son royaume est spirituel et ouvert à tous les peuples 5. Il a soin aussi de faire remarquer que les Juifs s'en excluent eux-mêmes par leurs préjugés et par leurs passions.
Ses vingt-huit chapitres se divisent en trois parties : les premières années du Sauveur, sa prédication, ses derniers jours. Les premières années du Sauveur remplissent trois chapitres, dans lesquels il est surtout représenté comme roi, I-III. Ses derniers jours, depuis le commencement de sa Passion jusqu'à son retour au ciel, en occupent trois également, XXVI-XXVIII: Notre Seigneur y paraît comme prêtre et victime. La partie intermédiaire, la seconde, est de beaucoup plus considérable, IV-XXV. Si l'on en fait deux sections, on aura d'abord sa prédication dans la Galilée, IV-XVIII, puis son ministère, si laborieux et si combattu, dans la Judée, XIX-XXV et le thaumaturge , VIII-XVIII. Dans la seconde, XIX-XXV, il agit en prophète : il enseigne, il reprend, il prédit. Mais ces points de vue s'entremêlent, et il paraît plusieurs fois sous le même aspect.
A suivre : 53. — Les caractères du premier évangile confirment-ils… ?Les notes ou les nos, libellés dans le texte et qui ne figureront pas en bas de page, seront fournies sur demande. Bien à vous.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Les 4 Évangélistes: Qui sont-ils ?
53. — Les caractères du premier évangile confirment-ils le témoignage de la tradition à son égard ?
(pp.135-137)
Les caractères de cet évangile s'accordent sur tous les points avec le témoignage de la tradition. On ne peut s'empêcher de reconnaître, en le lisant, que l'auteur était juif, qu'il avait été témoin des faits, qu'il écrivait pour les Juifs de Palestine, à une époque peu éloignée de la mort du Sauveur, enfin qu'il avait bien le caractère et les dispositions que devait avoir S. Matthieu 1.
1° L'auteur était juif de naissance. — Ses citations indiquent un homme versé dans l'étude de l'Ancien Testament et dans la méditation des prophètes 2. Son langage dénote un habitant de la Palestine qui a reçu une éducation juive et qui est habitué à parler l'idiome de son pays. A ses yeux. la maison d'Israël est toujours la maison du Dieu 3; tous ceux qui en font partie ont le Seigneur pour père 4. Jérusalem est encore la cité sainte, malgré son déicide 5; le temple est encore le lieu saint 6. Les hébraïsmes 7 et les répétitions ou oppositions paralléliques 8 surabondent dans son style. Enfin l'aspect de la Galilée, son ciel, ses campagnes, son sol, ses troupeaux, ses figuiers, ses montagnes, ses torrents, son lac, s'y reflètent comme ils durent se refléter dans les discours de notre Sauveur, dans ses paraboles, ses comparaisons et ses images 9.
2° Il a été témoin des faits qu'il rapporte. — C'est ce qu'il suppose évidemment, en retraçant en détail 10 les actions du divin Maître, et surtout en reproduisant ses discours avec tant d'étendue, sans jamais indiquer aucune source, ni donner d'autre garantie que son témoignage. A la vérité, ses récits sont moins circonstanciés que ceux de S. Marc, et il ne suit pas l'ordre des temps aussi fidèlement que S. Luc; mais cette particularité s'explique par le but spécialement dogmatique de sa composition. Quant aux discours, qui tiennent la plus grande partie de son ouvrage, si l'auteur ne les avait pas recueillis de la bouche du Sauveur, il faudrait dire qu'il les a inventés ou qu'il les a rédigés d'après la tradition; mais s'ils étaient supposés, conviendraient-ils si bien au caractère du Fils de Dieu, à sa dignité, à ses lumières, à sa sainteté ? Y trouverait-on ce naturel, cette élévation, cette placidité, ce charme ? Il nous semble voir trop d'unité dans le fond et dans la forme, trop de pureté dans la doctrine, trop de noblesse et de simplicité dans le langage, pour n'y pas connaître une reproduction directe de renseignement du divin Maître. C'est un assez grand honneur pour l'évangéliste d'avoir reproduit sans altération cette morale et ce style.
3° Il écrivait pour ses compatriotes…
Les notes ou les nos, libellés dans le texte et qui ne figureront pas en bas de page, seront fournies sur demande. Bien à vous.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Les 4 Évangélistes: Qui sont-ils ?
53. — Les caractères du premier évangile confirment-ils le témoignage de la tradition à son égard ?[SUITE](pp.137-138)
3° Il écrivait pour ses compatriotes, c'est-à-dire pour les Juifs de Palestine convertis au christianisme.
— S'il avait destiné son évangile aux Gentils,
il se proposerait un autre but;
il suivrait une autre marche ;
il insisterait sur d'autres points ;
il ferait moins d'emprunts à l'Ancien Testament ;
il parlerait un autre langage.
A qui peut-il s'adresser, sinon à des Juifs,
quand il annonce la venue du royaume de Dieu,
quand il établit l'autorité du Sauveur sur sa qualité de Messie,
quand il lui applique les prédictions des prophètes,
quand il commence par écrire sa généalogie 1,
quand il l'appelle le fils de David 2,
quand il parle du lieu saint3 et de la sainte cité 4,
quand il mentionne sans nulle explication les localités 5, les lois 6 et les usages du pays 7,
quand il met les Gentils sur la même ligne que les publicains 1,
quand il rapporte avec tant de détails les invectives du Sauveur contre les Pharisiens 2,
quand il fait entendre que le règne de la Synagogue est fini et qu'une autre Église, une Église universelle, va s'élever sur ses ruines, etc. 3 ?
Mais si c'est à des Juifs convertis qu'il destine son évangile, ce ne peut être qu'à ceux de la Palestine, car ils ne formaient une église particulière qu'en Judée, et partout ailleurs ils étaient mêlés avec les Gentils 4.
4° II a composé son livre de bonne heure, assez peu de temps après l'ascension du Sauveur. — Puisque l'auteur est un apôtre, et qu'il destine son livre aux Juifs de la Palestine, il a dû l'écrire lorsqu'il était au milieu d'eux, avant la dispersion du collège apostolique, de l'an 45 à l'an 48 au plus tard 5.
Si l'on compare cet évangile avec les deux autres synoptiques, on est conduit à la même conclusion, car il est visiblement le plus ancien.
On conçoit S. Marc, disciple de S. Pierre, abrégeant S. Matthieu et retranchant de l'évangile hébreu ce qui était sans intérêt pour les Romains.
On conçoit S. Luc, disciple de S. Paul, complétant les Mémoires des premiers évangélistes, et s'efforçant de mettre dans leurs récits l'ordre et la correction qui y manquent 6.
Mais on ne concevrait pas S. Matthieu, un témoin oculaire, un apôtre, prenant pour guide dans beaucoup d'endroits un simple disciple, paraphrasant S. Marc, traduisant S. Luc dans un langage moins correct et s'écartant à dessein de l'ordre chronologique.
Matthieu le publicain a donc été le premier à écrire l’Évangile, comme Madeleine la pécheresse a été la première à annoncer la résurrection.
5° Les dispositions qu'il manifeste conviennent parfaitement à S. Matthieu.…
Les notes ou les nos, libellés dans le texte et qui ne figureront pas en bas de page, seront fournies sur demande. Bien à vous.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Les 4 Évangélistes: Qui sont-ils ?
53. — Les caractères du premier évangile confirment-ils le témoignage de la tradition à son égard ?[SUITE](pp.138-140).
A suivre : 54. — L'authenticité des deux premiers chapitres est-elle moins certaine que celle du reste du livre ?Les notes ou les nos, libellés dans le texte et qui ne figureront pas en bas de page, seront fournies sur demande. Bien à vous.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Les 4 Évangélistes: Qui sont-ils ?
54. — L'authenticité des deux premiers chapitres
est-elle moins certaine que celle du reste du livre ?(pp.140-141)
On l'a prétendu; mais ces chapitres sont ceux dont l'authenticité est le mieux constatée:
— 1° Ils sont le début naturel du livre. S. Matthieu, voulant prouver que Jésus-Christ est le Messie, ne devait-il pas faire connaître son origine et montrer l'accomplissement des prophéties relativement à sa naissance et à ses premières années ?
— 2° Ils sont supposés par les premiers mots du chapitre troisième: In diebus autem illis, et même par le verset 13 du chapitre suivant : Et relicta civitate Nazareth, car on n'a été averti qu'au chapitre second, 23, que Nazareth était la patrie du Sauveur.
— 3° Dans tous les manuscrits, comme dans les versions les plus anciennes, l'évangile de S. Matthieu commence par ces deux chapitres 1.
— 4° Ils sont cités par un grand nombre de Pères des premiers âges, S. Justin 2, S. Irénée 3, Tertullien 4, en particulier par tous ceux qui se sont préoccupés de concilier ensemble les deux généalogies. Quant à l'adoration des Mages, c'est un des sujets les plus fréquemment reproduits dans les Catacombes dès le commencement du IIIe siècle. Les fidèles y voyaient un symbole de leur vocation à la foi en même temps qu'un hommage à. la divinité de Jésus-Christ et à la maternité de la très sainte Vierge.
— 5° Celse en a tiré une objection contre le christianisme 5, aussi bien que Julien.
— 6° Les objections qu'on apporte ne sont pas sérieuses. Le style de ce début, loin d'être en opposition avec celui du livre, porte visiblement l'empreinte de S. Matthieu et respire le génie hébreu 6. Il est vrai que S. Marc ne reproduit pas les faits qu'il contient : mais a-t-il promis de suivre en tout S. Matthieu et de le résumer complètement ? Il est vrai encore que les Ebionites l'avaient retranché de leur évangile ; mais n'avaient-ils pas intérêt à le faire? Et S. Epiphane ne leur en fait-il pas un reproche 7 ?
A suivre : 55. — Est-il certain que saint Matthieu ait écrit son Evangile en hébreu?Les notes ou les nos, libellés dans le texte et qui ne figureront pas en bas de page, seront fournies sur demande. Bien à vous.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Les 4 Évangélistes: Qui sont-ils ?
55. — Est-il certain que saint Matthieu ait écrit son Evangile en hébreu?
(pp.141-142)
Les Pères disent unanimement que le premier évangile a été composé en hébreu 8, et il ne paraît pas qu'il y ait lieu de récuser leur témoignage. Les caractères du livre l'attestent également. Il est visible qu'il a un Juif pour auteur, et qu'il a été écrit pour les Juifs, avant la dissolution de l'organisation juive. Il est plein d'hébraïsmes et de citations de l'Ancien Testament d'après l'hébreu 1. Quelle apparence qu'il ait été composé en grec ?
Mais le texte hébreu, ou plutôt syrochaldéen 2, ne s'est jamais beaucoup répandu. Traduit en grec de très bonne heure par un écrivain dont S. Jérôme et Papias lui-même ignoraient le nom 3, il fut lu en cette langue par toute l’Église, et c'est sur cette traduction qu'ont été faites les versions et les citations les plus anciennes qui nous soient parvenues 4. Bientôt le texte original se perdit, comme s'étaient perdus ceux de Tobie, de Judith, de l'Ecclésiastique et du premier livre des Machabées. Il disparut vers la fin du premier siècle avec le petit groupe de chrétiens orthodoxes qui en faisaient usage 5; ou plutôt il en resta assez longtemps une édition entre les mains des sectes judaïsantes, mais édition altérée et sans valeur dans les endroits qui diffèrent de notre version grecque 6.
A suivre : 56. — Quelle langue parlait-on en Palestine au temps de Notre Seigneur? Était-ce l'hébreu, le syrochaldéen, le grec?Les notes ou les nos, libellés dans le texte et qui ne figureront pas en bas de page, seront fournies sur demande. Bien à vous.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Les 4 Évangélistes: Qui sont-ils ?
56. — Quelle langue parlait-on en Palestine au temps de Notre Seigneur ?
Etait-ce l'hébreu, le syrochaldéen, le grec ?(pp.142-143)
1° L'hébreu pur, ou proprement dit, s'est conservé jusqu’à la captivité; et même un peu au delà, puisque nous voyons les auteurs de cette époque, Jérémie, Esdras, Michée, Aggée, Zacharie, Malachie, écrire encore en cette langue. Mais déjà il commençait à s'altérer, par suite des rapports que les Juifs avaient avec les Chaldéens et des alliances qu'ils ne tardèrent pas à contracter avec les peuples syriens. De là l'emploi du chaldéen dans plusieurs livres inspirés, Tobie, Judith probablement, et quelques fragments de Daniel et d'Esdras. De là bientôt la formation d'un dialecte nouveau, le syrochaldéen, mélange du chaldéen et du syriaque avec l'ancien hébreu. C'est sans doute en cet idiome que fut écrit le premier livre des Machabées.
2° Au temps de Notre Seigneur, le syrochaldéen était la langue ordinaire des Juifs, le seul hébreu usité en Palestine 1. C'est celui qui fut employé, avec le grec et le latin, dans l'inscription de la croix 2, celui auquel appartiennent tous les mots prononcés littéralement par Notre Seigneur, ou cités dans l'Evangile comme originaux : Boanergès, Ephpheta, Tabitha cumi, Eli, Eli, lamma sabbactani, Rabboni, Barjona, Golgotha, Haceldama, etc.3. Une preuve qu'à Jérusalem on parlait encore généralement cet idiome, c'est ce qui est dit dans les Actes, que S. Paul, voulant haranguer le peuple, de l'escalier de la tour Antonia, s'exprima en hébreu 4. Josèphe rapporte aussi qu'ayant été chargé de porter aux Juifs les propositions de Titus ou de leur traduire ses paroles pendant le siège, il leur parla dans la langue du pays 5.
3° Néanmoins il est certain que la connaissance du grec et même du latin…
Les notes ou les nos, libellés dans le texte et qui ne figureront pas en bas de page, seront fournies sur demande. Bien à vous.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Les 4 Évangélistes: Qui sont-ils ?
56. — Quelle langue parlait-on en Palestine au temps de Notre Seigneur?
Etait-ce l'hébreu, le syrochaldéen, le grec?[SUITE](pp.143-144)
A suivre : 57. — L'Evangile selon les Hébreux, dont parlent les Pères et qui a subsisté jusqu'au cinquième siècle, est-il l'original syrochaldéen de saint Matthieu?Les notes ou les nos, libellés dans le texte et qui ne figureront pas en bas de page, seront fournies sur demande. Bien à vous.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Les 4 Évangélistes: Qui sont-ils ?
57. — L’Évangile selon les Hébreux , dont parlent les Pères
et qui a subsisté jusqu'au cinquième siècle,
est-il l'original syrochaldéen de saint Matthieu?
(pp.144-145)
C'est le sentiment de la plupart des auteurs ecclésiastiques que l’Évangile selon les Hébreux a pour origine le texte syrochaldéen de S. Matthieu. Au temps de S. Jérôme, on disait indifféremment Évangile hébreu de S. Matthieu ou Évangile selon les Hébreux 2. Mais, à en juger par la peine qu'a prise ce saint docteur d'en faire une traduction en grec et en latin 3, et par les fragments de ce livre recueillis dans ses écrits 4, dans ceux d'Origène, d'Eusèbe, de S. Épiphane, etc.5, l’Évangile selon les Hébreux différait déjà notablement de notre premier évangile.
Ces différences consistaient, non dans la substitution d'un mot ou d'une tournure à une tournure ou à un mot équivalent, mais dans des lacunes, des additions, des modifications importantes.
D'où venait cette altération?
S. Épiphane en indique sans doute l'origine et la raison lorsqu'il dit que l’Évangile hébreu était à l'usage de deux sectes de judaïsants, les Nazaréens et les Ebionites 6. Il est vraisemblable que ces hérétiques, assez peu éclairés, qui voulaient être à la fois chrétiens et juifs, et qui finirent par n'être plus ni l'un ni l'autre, dit S. Augustin 7, avaient cherché à mettre leurs Écritures en harmonie avec leurs principes et, par ce motif, corrompu le texte de S. Matthieu. On explique ainsi tout à la fois l'estime de certains Pères pour l’Évangile hébreu , la défiance que cet Évangile inspire à d'autres 8, les différences qu'il présente avec celui de S. Matthieu, et enfin le désaveu que l’Église en a fait, et sa disparition au cinquième siècle.
A suivre : 58. — D'où sont tirés les textes de l'Ancien Testament, cités par S. Matthieu, et dans quel sens doivent-ils être entendus?Les notes ou les nos, libellés dans le texte et qui ne figureront pas en bas de page, seront fournies sur demande. Bien à vous.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Les 4 Évangélistes: Qui sont-ils ?
58. — D'où sont tirés les textes de l'Ancien Testament, cités par S. Matthieu,
et dans quel sens doivent-ils être entendus?(pp.145)
A suivre : 59. — Pourquoi les rationalistes prétendent-ils que cet Evangile a pour auteur un ébionite, un écrivain judaïsant et antipaulinien?Les notes ou les nos, libellés dans le texte et qui ne figureront pas en bas de page, seront fournies sur demande. Bien à vous.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Page 2 sur 3 • 1, 2, 3
Page 2 sur 3
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum