" ..plusieurs manières d'attaquer la religion catholique. " - (Louis Veuillot)
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" ..plusieurs manières d'attaquer la religion catholique. " - (Louis Veuillot)
BUT ET PLAN DES IMPIES.
- Spoiler:
611. — On connaît plusieurs manières d'attaquer la religion catholique. Depuis dix-huit siècles que la multitude des beaux esprits s'y adonne, tous les moyens et toutes les ruses ont été essayés ; maintenant les plus médiocres écrivains possèdent les plus fins secrets de l'art ; ils les emploient suivant les lieux et les temps.
Il y a la négation brutale, le rire épais, la grossière injure, qui réussissent merveilleusement dans la populace : ce fut le talent de Déranger sous la Restauration : c'est pour cela et pour avoir outragé les mœurs, délits ordinairement connexes, qu'il a été condamné en police correctionnelle au grand profit de sa popularité et de sa gloire.
Il y a la négation philosophique, plus mesurée quant à la forme, non moins brutale au fond. Elle se produit avec ses variétés sans nombre dans les écrivains rationalistes de notre époque. Tous ces auteurs, pour combattre la religion, travestissent ses enseignements, falsifient son histoire ; ils la présentent comme un mensonge, comme une institution de tyrannie et de haine qui n'a pu se soutenir que par la persécution et posent contre elle les prémisses dont les conséquences sont : il faut l'extirper, il faut la déshonorer, il faut l'étouffer dans la boue ! ( 14, p. 62.)
612. — Il y a des hypocrites de religiosité et de philanthropie qui disent que le christianisme est une religion d'amour, mais que les chrétiens ne l'ont pas connu et n'ont jamais su qu'établir la tyrannie et faire couler le sang. Ceux-ci, prétendant honorer le Christ, diffament sans relâche son Église, qu'ils disent n'avoir pas été instituée par lui, ou ne lui être pas restée fidèle : ils la défigurent et la calomnient dans ses dogmes, dans son histoire, dans ses héros ; ils lui imputent toutes les monstruosités qui peuvent révolter la conscience humaine; et si les chrétiens entreprennent de rétablir les faits travestis par la mauvaise foi et par l'ignorance, s'ils veulent expliquer des idées que l'on ne comprend plus, justifier des principes dont les conséquences vraies ont été tout autres qu'on ne dit, et dont la violation définitive serait la ruine de toute civilisation, aussitôt les clameurs redoublent. Les apologistes de la vérité sont traités de forcenés qui veulent rallumer les bûchers, qui veulent détruire la liberté humaine et qui font enfin haïr une religion d'amour. (44, p. 63.)
613. — Les petites combinaisons (des ennemis actuels de l'Église) ne manquent pas d'une certaine sagesse.
Ils se disent : « Ne faisons rien de trop ! Ne nous donnons pas le mauvais genre de tuer le Pape, il ressuscite ; ni de l'enlever, il revient ; ni de le mettre en prison, il y grandit. Réduisons-le à la condition de simple particulier, soumis aux lois de simple police.
« N'abjurons pas le christianisme ; cela nous obligerait de faire un autre culte, et finirait en farce tragique. Gardons « l'auguste religion de nos pères ; sans rien lui ôter » que la tête. C'est-à-dire retirons peu à peu le cerveau, laissons la figure. Ce caput mortuum tombera. de lui-même tout doucement.
« Les enragés qui veulent tout abattre, tout brûler, tout jeter au vent, sont sur la pente d'adorer ; ils ont quelque dieu en poche, quelque autel à bâtir. Ne leur permettons que des hurlements, et protégeons contre eux le tremblant troupeau catholique.
« Ayons les yeux sur la Russie. La Sainte Russie ! Il y a là des prêtres, des évoques, des moines, des sacrements, des églises ; on y dit la messe, on chante, on prêche ; et rien de gênant pour personne. C'est l'idéal. Un service pour le nettoyage des âmes, comme il y a un service pour le nettoyage des rues... tous deux dans les attributions de la police !
« Il faut prendre Rome peu à peu. Rome enlevée au Pape, plus de papauté temporelle, et la papauté spirituelle languira. Ce sera le battant de la cloche dans une robe de paille. Ainsi les catholiques ne resteront pas sans consolation. Ils attendront que le spirituel recompose le temporel, que la vertu du battant rende à la paille la sonorité du bronze.
« Cependant la voix de Rome se taira ; les catholiques se désaccoutumeront de l'entendre ; ils se désaccoutumeront aussi d'attendre. Discutons. Quand la force discute, malheur aux principes qu'elle veut contester ! Ses adversaires biaisent, de peur qu'elle ne leur coupe la parole ; les tiers partis se forment, les principes se rouillent. Enfin la force prononce lorsqu'elle voit les esprits assez préparés. (21, p. 193.)
PENSÉES DE M. LOUIS VEUILLOT - 1868 : https://archive.org/stream/pensesdemlouis00veui#page/278/mode/2up
Roger Boivin- Nombre de messages : 13222
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