La poésie et la musique sont l'expression naturel du sentiment religieux.

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Message  Roger Boivin Jeu 03 Aoû 2017, 1:36 pm


La religion a toujours regardé la poésie et la musique comme l'expression naturelle du sentiment religieux. L'élévation solitaire de l'âme vers Dieu, l'oraison silencieuse est nécessairement monotone et fatigante pour les multitudes. Aussi le chant des hymnes et des cantiques a toujours fait le fond de la prière publique.

Dans l'Ancien Testament, David est loué pour ses psaumes autant que pour les services immenses qu'il rendit à ce royaume dont il fut comme le créateur. Quand nous évoquons son souvenir, nous pensons plutôt à sa harpe, qui redisait les louanges de Dieu, qu'à son glaive libérateur qui refoulait les peuplades ennemies. Son nom réveille tellement l'idée de l'harmonie, que le prophète Amos reproche aux Israélites leur orgueil de se croire habiles musiciens comme David : Qui canitis ad vocem psalterii, sicut David putaverunt se habere vasa cantici (Amos, VI, 5). L'auteur de l'Ecclésiastique y fait aussi allusion, lorsqu'il dit que les saints personnages d'Israël s'occupaient d'harmonie : requirentes modos musicos.

Les psaumes de David furent chantés dès les premiers siècles. Néanmoins, comme ces admirables poésies n'expriment pas tous les sentiments de l'âme chrétienne, l'Eglise a intercalé dans ses offices des hymnes qu'elle doit au génie de ses enfants : tels, chez les Latins : le Pange lingua gloriosi de Claudien Marnert, le Te Deum, le Vexilla régis de Fortunat, le Stabat de Jacopone, le Dies irœ d'Innocent III, et les hymnes incomparables de saint Thomas, où l'élan du cœur est égal à celui de l'intelligence.

Mais ces psaumes de David, ces hymnes et ces proses d'inspiration chrétienne sont, en un sens, comme une lettre morte pour la plupart des fidèles, qui ne savent pas le latin. Car l'Eglise, connaissant l'instabilité des idiomes, les phases variées du goût littéraire et la rareté des grands écrivains, ne veut pas qu'on chante sa liturgie en langue vulgaire. Elle a raison. Après quelques siècles, ces magnifiques monuments du génie religieux n'auraient présenté que des non-sens ou des vulgarités.

Comme il est bon néanmoins que le peuple chante sa loi et son amour dans une langue intelligible pour lui, elle permet que dans tous les idiomes on compose des cantiques qui, chantés au sein de la famille ou à l'église, en dehors de la liturgie proprement dite, réveillent l'amour et la foi dans le cœur des fidèles, et gravent dans leur esprit le souvenir des vérités éternelles. Le V[énérable] Montfort n'est pas, dans nos contrées de l'Ouest, le premier auteur des cantiques populaires : il en existait avant lui. Mais c'est à lui qu'on doit les poésies sacrées les plus pieuses, les plus instructives, les mieux appropriées au niveau intellectuel de ceux qui devaient les chanter.


VIE DU VÉNÉRABLE LOUIS-MARIE GRIGNION DE MONTFORT - Par M. l'Abbé PAUVERT - 1875 :

https://archive.org/stream/vieduvnrable00pauv?ref=ol#page/618/mode/2up


Roger Boivin
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