Avent 2016
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Avent 2016
Sermon de saint Léon, Pape.
Ier Dimanche de l’Avent
Ier Dimanche de l’Avent
Le Sauveur, instruisant ses disciples au sujet de l’avènement du royaume de Dieu, ainsi que de la fin du monde et des temps, et, en la personne de ses Apôtres, instruisant toute son Église, leur dit : « Faites attention, de peur que vos cœurs ne s’appesantissent dans l’excès du manger et du boire et les soins de cette vie. « Nous savons, très chers, que ce précepte nous regarde tout spécialement, puisque l’on ne doute guère que ce jour annoncé, quoique encore caché, ne soit bien proche.
I1 convient que tout homme se prépare à l’avènement du Sauveur ; de crainte qu’il ne le trouve livré à la gourmandise, ou embarrassé dans les soucis du siècle. Il est prouvé, par une expérience de tous les jours, que la vivacité de l’esprit s’altère par l’excès du boire, et que l’énergie du cœur est affaiblie par une trop grande quantité d’aliments. Le plaisir de manger peut devenir nuisible, même à la santé du corps, si la raison et la tempérance ne le modèrent, ne résistent à l’attrait, et ne retranchent au plaisir ce qui serait superflu.
Car, bien que, sans l’âme, la chair ne désirerait rien, et que c’est d’elle qu’elle reçoit la sensibilité, comme elle en reçoit le mouvement, il est cependant du devoir de cette âme de refuser certaines choses à la substance matérielle qui lui est assujettie. Par un jugement intérieur, elle doit tenir ses sens extérieurs éloignés de ce qui ne lui convient pas, afin qu’étant presque constamment détachée des désirs corporels, elle puisse vaquer à l’étude de la sagesse divine dans le palais de l’intelligence, où le bruit des sollicitudes terrestres ne se faisant plus entendre, elle se réjouit dans des méditations saintes, à la pensée des délices éternelles.
gabrielle- Nombre de messages : 19796
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Re: Avent 2016
Deuxième Dimanche de l’Avent
Homélie de saint Grégoire, Pape.
Homélie de saint Grégoire, Pape.
Après tant de signes et de prodiges que le Sauveur avait fait voir, il ne pouvait être pour personne un sujet de scandale, mais il aurait dû rester pour tous un sujet d’admiration. Cependant après tant de miracles, sa mort causa un très grand scandale dans l’esprit des infidèles ; et c’est pourquoi saint Paul a dit : « Nous prêchons le Christ crucifié ; scandale pour les Juifs, folie pour les Gentils ». Oui, les hommes regardèrent comme une folie que l’auteur de la vie mourût pour le salut des hommes ; et ainsi l’homme a tiré un sujet de scandale de ce qui devait le plus exciter sa reconnaissance. Car Dieu doit être honoré par les hommes d’une manière d’autant plus digne, qu’il a souffert pour les hommes de plus indignes traitements.
Quel est donc le sens de ces paroles : « Bienheureux celui qui ne sera point scandalisé de moi ? » N’est-ce pas une déclaration manifeste de l’abjection et de l’humiliation de sa mort ? Comme s’il disait ouvertement : II est vrai que je fais des choses admirables ; mais je ne dédaigne pas d’en souffrir d’abjectes. Puisque donc, en mourant, je me fais semblable à toi, que les hommes qui vénèrent mes miracles, se gardent bien de mépriser en moi la mort.
Mais, écoutons ce que le Sauveur dit aux foules, en leur parlant de Jean, après avoir renvoyé les disciples de ce même Jean : « Qu’êtes-vous allé voir au désert ? un roseau agité par le vent ? » Question qu’il pose non pour affirmer l’exactitude de la comparaison, mais pour la nier. Un roseau s’incline vers le côté opposé dès que la brise le touche. Et que nous désigne le Sauveur par ce terme de roseau, sinon l’âme charnelle ? Celle-ci, aussitôt que la faveur ou la disgrâce viennent l’atteindre, s’incline d’un côté ou de l’autre.
gabrielle- Nombre de messages : 19796
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Re: Avent 2016
Homélie de saint Grégoire, Pape.
Troisième Dimanche de l’Avent
Troisième Dimanche de l’Avent
Les paroles qu’on vient de nous lire, mes très chers frères, portent notre attention sur l’humilité de saint Jean. Lui, dont la vertu était si grande qu’on avait pu croire qu’il était le Christ, il préféra demeurer simplement et inébranlablement en son propre rôle et ne pas être vainement élevé dans l’opinion des hommes au-dessus de lui-même. Car il le déclara et ne le nia point ; il le proclama : « Je ne suis pas, moi, le Christ. » En disant : « Je ne le suis pas », il a clairement nié qu’il fût ce qu’il n’était pas ; mais il n’a pas nié être ce qu’il était, afin que, parlant selon la vérité, il devînt membre de celui dont il ne voulait pas usurper fallacieusement le nom. Parce qu’il ne veut pas chercher à prendre le nom de Christ, il est fait membre du Christ. Tandis qu’il s’étudie à reconnaître humblement sa propre faiblesse, il mérite de participer véritablement à la grandeur du Christ.
Mais, quand revient à l’esprit une autre parole de notre Rédempteur, les expressions que nous venons de lire soulèvent une question très compliquée. En effet, dans un autre endroit, le Seigneur, interrogé par ses disciples au sujet de l’avènement d’Élie, répondit : « Élie est déjà venu, et ils ne l’ont pas connu ; mais ils lui ont fait tout ce qu’ils ont voulu : et, si vous voulez le savoir, Jean lui-même est Élie. » — Jean, cependant, étant interrogé, dit : « Je ne suis point Élie. » Comment se fait-il, mes frères, que la Vérité affirme une chose et que le Prophète de la Vérité la nie ? Car il y a opposition complète entre ces expressions : « Il est », et, « Je ne suis pas. » Comment donc est-il le Prophète de la Vérité, fil n’est pas d’accord avec les paroles de cette même Vérité ?
Mais si l’on cherche à approfondir la vérité, on découvre comment ce qui paraît contradictoire ne l’est point. Car l’Ange, parlant de Jean, dit à Zacharie : « Il marchera devant Lui, dans l’esprit et la vertu d’Élie, » L’Ange parla de Jean, comme devant venir dans l’esprit et la vertu d’Élie, parce que, de même qu’Élie préviendra le second avènement du Seigneur, Jean a prévenu le premier ; et, comme celui-là sera le précurseur du Juge, celui-ci a été le précurseur du Rédempteur. Jean était donc Élie en esprit ; il ne l’était pas en personne. Ainsi ce que le Seigneur affirme de l’esprit, Jean le nie de la personne.
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Re: Avent 2016
Homélie de saint Grégoire, Pape.
Quatrième Dimanche de l'Avent
Jean disait à ceux qui accouraient en foule pour être baptisés : « Race de vipères, qui vous a montré à fuir la colère à venir ? » Or, la colère à venir est le châtiment final, que ne pourra fuir alors le pécheur, s’il ne recourt maintenant aux gémissements de la pénitence. Et i ! faut remarquer que ces rejetons mauvais, imitant la manière d’agir de parents méchants, sont appelés : race de vipères ; parce qu’en portant envie aux bons, en les persécutant, en faisant du mal à leur prochain, en se vengeant du dommage qu’on leur porte, ils suivent en tout cela les voies de leurs pères selon la chair, et agissent comme des enfants envenimés, nés de parents remplis eux-mêmes de venin.
Mais, puisque nous avons déjà péché, et que nous sommes enveloppés dans de mauvaises habitudes invétérées, qu’il nous dise ce que nous devons faire pour pouvoir fuir la colère à venir. Le voici : « Faites donc de dignes fruits de pénitence. » Il faut remarquer, dans ces paroles, que l’ami de l’Époux nous avertit de faire, non seulement des fruits de pénitence, mais de dignes fruits de pénitence. Car, c’est autre chose que de faire un fruit de pénitence, et de faire un digne fruit de pénitence. Pour bien parler de ces fruits de pénitence, il faut savoir que quiconque n’a rien commis d’illicite, a le droit d’user des choses licites : et ainsi, en s’exerçant dans les œuvres de piété, il lui est libre d’user, s’il le veut, des choses du monde.
Mais, si il quelqu’un est tombé dans de grands péchés, il doit d’autant plus se retrancher ce qui est permis, qu’il se souvient d’avoir commis des actions défendues. Et, en effet, les fruits des bonnes œuvres ne doivent pas être pareils en celui qui a peu péché, et en celui qui a péché beaucoup ; ou bien en celui qui n’a jamais commis de crimes, celui qui en a commis quelques-uns, et celui qui en a commis un grand nombre. Ces paroles donc : « Faites de dignes fruits de pénitence, » sont un appel à la conscience de chacun, l’invitant à acquérir par la pénitence un trésor de bonnes œuvres d’autant plus grand, qu’il s’est causé de plus grands dommages par le péché.
gabrielle- Nombre de messages : 19796
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