signe de croix avant repas

le "moi" est haissable

Le "votre" est haissable. ça je le savais

Le "votre" est haissable. ça je le savais

Hélas je l'aime trop ....

Humilis Miles a écrit:

Le "votre" est haissable. ça je le savais

Hélas je l'aime trop ....

Faites-vous en pas avec ça.... vous êtes le seul dans ce cas

Allez, parlez-nous de votre expérience de la prière..

Aller cher Humilis, ne faites plus attendre les lecteurs, ils sont tous là à vous écouter!!!

Allons cher ami , c'est parti....

Prise 1

bon, cela peut servir à d'autres.

Le problème, avec les prières, c'est qu'on pense à autre chose. On récite le Pater, et puis on pense à l'oiseau qui passe dans le ciel. J'ai vécu durant des années et des années ainsi.

Jusqu'au jour où je me suis dit : plutôt que de mettre mon corps, ma mémoire etc. au coin pendant que je prie, il faut que tout cela porte ma prière. Je voyais bien que, dans l'ancien temps, on priait ainsi ... (contrairement aux mauvaises habitudes des "tradis", qui se font une gloire de réciter leur chapelet comme on flingue du bolchevique avec un FM : plus c'est désagréable, plus c'est méchanique, plus c'est scandé, mieux c'est !!!).

Donc, j'ai en quelques jours mis au point des attitudes physiques correspondantes aux phrases du Pater et de l'Ave. Au début, faut trouver ... et ensuite, il faut s'approprier ces gestes, les peaufiner, leur donner un aspect à la fois humain et à la fois hiératique, sacré.

La première chose, d'ailleurs, c'est de faire jouer ses yeux : il faut se mettre devant une statue (pour l'Ave), ou regarder le Ciel (pour le Pater).

Le résultat fut stupéfiant : il me suffit maintenant de faire le geste pour provoquer l'attitude intérieure correspondante, et me faire dire les paroles.
Mieux : lorsque je suis immobile (dans mon lit par exemple), je ferme les yeux et je fais mentalement ces gestes : cela fait naître la prière et les paroles. Si bien que je ne sais pas si je dors ou pas, mais je suis dans cette ambiance de prière. Et parfois lorsque je me réveille, je suis en train de faire mentalement ces gestes et de prier mentalement.

Humilis Miles a écrit:

Le résultat fut stupéfiant : il me suffit maintenant de faire le geste pour provoquer l'attitude intérieure correspondante, et me faire dire les paroles.
Mieux : lorsque je suis immobile (dans mon lit par exemple), je ferme les yeux et je fais mentalement ces gestes : cela fait naître la prière et les paroles. Si bien que je ne sais pas si je dors ou pas, mais je suis dans cette ambiance de prière. Et parfois lorsque je me réveille, je suis en train de faire mentalement ces gestes et de prier mentalement.

Génial! une prière continuelle...merci pour le truc

Le principe, c'est qu'on n'intellectualise pas la prière. On la vit, et sans aucun effort on pense à ce qu'on dit, on se met dans l'attitude intérieure qui correspond aux paroles dites. On ne peut pas en être distrait, car tout le corps y participe. C'est une action "globale".

Par exemple : en disant AVE MARIA : pour créer un geste qui soutienne ces paroles, on peut penser à une image "classique" de l'Annonciation. On se met devant une statue de la Vierge, et on lui parle comme lui a parlé l'ange. Et on fait un geste approprié : une révérence ou autre chose. Au bout de quelques jours, il suffit de faire ce geste pour créer en soi l'attitude intérieure religieuse qui y correspond.
Quand on dit : PRO NOBIS PECCATORIBUS, on peut battre sa coulpe (ce qui se relie à ce geste durant la sainte Messe).

Pour : PANEM NOSTRUM QUOTIDIANUM DA NOBIS HODIE, on peut tendre les mains, comme autrefois on le faisait, comme un pauvre qui tient d'un Autre sa subsistance.

Pour : QUI ES IN CAELIS : on peut tendre les deux mains au ciel, et le regard (même si on est dans une chambre avec un plafond !).

Il faut mettre au point une succession de gestes, correspondant au déroulement de la prière. Il faut aussi adopter une diction adéquate, qui exprime la joie, le respect, la contrition, la demande etc. Au début on tatonne, ensuite on a un ensemble cohérent, et par la suite cela se modifie selon la "compréhension" qu'on a de la prière.

Cela abat le côté mécannique de la prière vocale, comme le chapelet...

Sainte Bernadette inclinait la tête en disant Ave Maria et la Vierge Marie, elle, s'inclinait au Gloria. Comme quoi le geste y fait pour quelque chose dans l'attitude de la prièrs

Il faut aussi que le souffle participe.

J'ai mis au point une technique fondée sur le souffle et le rythme, pour apprendre par cœur des textes entiers : j'ai appris sans difficulté le commencement de l'évangile selon saint Jehan en grec, et si j'avais persévéré je le connaitrais entièrement. Cette technique, c'est que le mot est d'abord une sentation, et que je ne conscientise qu'une fois que je l'ai dit ! Contrairement à la technique classique qui veut qu'on se souvienne de la phrase pour la dire, je la dis sans m'en souvenir, et je ne la comprends que lorsque je m'entends la dire. La cause est simple : 99% de notre mémoire n'est pas intellectuelle, elle est sensitive. Un geste, une odeur, un couleur, cela fait rejaillir à notre conscience un événement vieux de plusieurs décennies. Et donc, un rythme dans la respiration, cela fait revenir à nos lèvres des phrases entières.

Pourquoi se souvient-on si peu de textes, alors que par ailleurs on connaît autant de chansons ? Tout simplement parce que la chanson est portée par un rythme et une respiration.

la Vierge Marie, elle, s'inclinait au Gloria.

bon exemple. Lorsque les moines s'inclinent pour le Gloria qui termine chaque psaume, ils sont enclins (c'est le cas de le dire !) à se faire petits devant la gloire divine. Leur sentiment intérieur ne serait pas le même s'ils ne s'inclinaient pas.

Je précise que le but n'est pas de "ressentir" et de "vivre" la prière. Mais de ployer notre coeur dans l'attitude religieuse qui convient à chaque prière.

Humilis Miles a écrit:

la Vierge Marie, elle, s'inclinait au Gloria.

bon exemple. Lorsque les moines s'inclinent pour le Gloria qui termine chaque psaume, ils sont enclins (c'est le cas de le dire !) à se faire petits devant la gloire divine. Leur sentiment intérieur ne serait pas le même s'ils ne s'inclinaient pas.

Je précise que le but n'est pas de "ressentir" et de "vivre" la prière. Mais de ployer notre coeur dans l'attitude religieuse qui convient à chaque prière.

Merci infiniment pour ses précieux conseils!

Si vous n'aviez pas parlé, nous n'aurions pas su!

Merci cher HM! Tout ce que vous dites là est magnifique et ouvre de nouvelles fabuleuses perspectives. Gloria!

C'est vrai, le Christ en priait les yeux et certainement les bras levés au ciel, ce qui fait bien sentir la prière holistique à travers le geste. Le geste est très important. Votre méthode est très intéressante.

Vous devez certainement connaître la prière hesychaste, méthode orientale, qui consiste comme vous le dites à trouver le rythme à travers la respiration, et répéter "Jésus-Christ, Fils de Dieu, prends pitié de moi pécheur". Voire même uniquement les Saints Noms de Jésus et de Marie. Peu à peu, on arrive à se mettre à l'unisson et par la voix et par la respiration, et par le mouvement, et la respiration devient le seuil de la prière. Cette technique s'applique également au Rosaire.

Les litanies grégoriennes en sont le plus bel exemple.

Le contre exemple simiesque de l'Ennemi, ce sont les récitations des mantras, les ânonnements shinto et leurs voix gutturales, les récitations coraniques et autres batakouèques.

le Christ en priait les yeux et certainement les bras levés au ciel,

Le pauvre, il se ferait fiche à la porte de bien des prieurés tradi !!!

Merci cher Humilis, votre méthode de prière est très valorisante dans le Ciel, je suis persuadée que le Ciel devient silencieux pour entendre cette pratique de prières.

oui, et accueilli les bras ouverts chez les charismatiques... Le comble... Le monde à l'envers

Humilis Miles a écrit:

le Christ en priait les yeux et certainement les bras levés au ciel,

Le pauvre, il se ferait fiche à la porte de bien des prieurés tradi !!!

Non, on ne l'aurait pas fichu à la porte, mais il serait resté sur le perron de la frat

Merci et bravo Via pour ce beau texte!

Je vais m'en inspirer!

Ce que vous dites sur la récitation en latin est rès juste! Si je peux me permettre, je dirais que le latin, langue chantante, à pronocer à l'italienne et non à la française, donne à la prière la couleur musicale d'une douce mélopée, la rendant encore plus agréable à Dieu et à nous. Car ce sont Ses Mots que l'on récite, dans cette langue admirable qu'est le latin d'Eglise, qui a le don d'irriter par elle-même le dyabolos demonicum. Bien fait pour sa gueule.

Un grand merci chère Via pour ce merveilleux texte sur l' ''AVE MARIA'' qui est à méditer et sûrement à mettre en pratique !