UNITÉ DE L'ÉGLISE, ET UNITÉ PUREMENT EXTÉRIEURE DES SECTES
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UNITÉ DE L'ÉGLISE, ET UNITÉ PUREMENT EXTÉRIEURE DES SECTES
13. — L'unité catholique reste un fait unique dans l'histoire. En dehors d'elle, on ne voit que divisions au lieu d'unité, que nationalisme au lieu d'universalité. Qui supputera le nombre des religions païennes, anciennes et modernes ? Chaque peuple, chaque individu a la sienne propre. Nul ne pourra jamais énumérer les écoles philosophiques. Elles ne s'entendent que pour nier les affirmations de la doctrine chrétienne ; elles se fractionnent à l'infini, quand il s'agit de se prononcer, même sur les principes les plus certains et les plus évidents.
Le judaïsme n'était qu'une religion transitoire et nationale ; il se divisa par le schisme des dix tribus, qui ne purent jamais se rallier aux autres. L'unité du schisme grec et du schisme russe est purement extérieure et gouvernementale ; ils ne s'entendent pas entre eux ; et, dans le sein de chacun, que de divisions mal dissimulées sous des formules de concorde qui changent et se renouvellent toujours ! Le nom de catholique que se donne de temps à autre, tel ou tel patriarche oriental, n'est qu'un titre décoratif et voit se dresser la protestation d'autres patriarches, dont la dignité est égale. La tyrannie des Czars, de Henri VIII et de Calvin, les professions de foi d'Augsbourg, ou d'ailleurs, n'ont jamais pu réaliser cette unité des esprits dans la foi, des cœurs dans la charité, des volontés dans le culte et dans la morale qui existent dans l'Eglise. L'épée sanglante des sultans interdit toute discussion chez les Mahométans, dont l'unité n'est que politique. L'application du nom de catholiques aux protestants les ferait éclater de rire, à une époque où les synodes des évêques anglicans n'aboutissent qu'à formuler une fois de plus leur opposition à l'Eglise romaine, où la plupart des pasteurs évangéliques d'Allemagne nient la divinité de Jésus-Christ, où le protestantisme libéral n'admet plus l'existence d'un Dieu personnel et tend à se résoudre en un indéfinissable panthéisme. Si le bouddhisme réalise un fantôme d'uniformité, c'est que ses doctrines sont négatives et confinent à l'indifférence. C'est un problème de savoir si la religion bouddhique reconnaît l'existence de Dieu. Son uniformité est cadavérique ; elle n'a ni mouvement ni vie, tandis que l'Eglise ne cesse d'agir dans ses œuvres de science, de zèle et charité. Si l'on nous oppose le nombre des Protestants ou des Schismatiques ou des sectateurs de Confucius, ce nombre, serait-il dix fois plus grand, ne prouverait pas la catholicité des fausses religions. Le schisme conserve la multitude, grâce à l'autocratie civile ; l'Inde et la Chine, grâce au sommeil tant de fois séculaire de l'intelligence ; le Protestantisme, grâce au fractionnement infini des sectes, qui ont chacune un symbole différent ou n'en ont pas du tout. Seule l'Eglise est une dans la doctrine dogmatique et morale, qui contient une multitude de vérités précises, déterminées, enchaînées admirablement ; une dans le pouvoir spirituel du Pape ; catholique enfin, s'étendant partout, parce qu'elle plane au-dessus de toute puissance politique, au-dessus des frontières des peuples, au-dessus des races humaines.
LE CONCILE DU VATICAN ET LA COUR DE CASSATION - Étude théologique sur la Divinité de l'Église démontrée par son histoire -- Par L'Abbé H. Goujon - (avec approbation) - 1910 :
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Roger Boivin- Nombre de messages : 13222
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