L'ORIGINE DU CORPS HUMAIN.

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Message  Roger Boivin Dim 04 Sep 2016, 3:33 pm


37. L'homme tout entier a été créé par Dieu. - L'homme, être contingent, a commencé d'exister. Cest Dieu qui par un acte divin de création l'a appelé à la vie. Son âme, substance spirituelle, essentiellement distincte de la matière, a été créée immédiatement, cest-à-dire que le Créateur ne s'est pas servi d'intermédiaire pour la produire. Elle est encore immortelle. 1 Le corps humain, Dieu l'a aussi façonné de toutes pièces. Au témoignage de certains transformistes, il serait le résultat de l'évolution de la matière vivante à travers les siècles. A ce compte, le Créateur aurait fait l'homme en unissant l'âme à un organisme apte à la recevoir, lequel serait de la matière transformée. Mais « aussi loin qu'on remonte dans les origines humaines, l'homme est toujours franchement homme : on ne peut vérifier cette marche lente et ascendante d'un organisme se déprenant de l'animalité... il résulte que l'homme est le même à travers le temps comme à travers l'espace, qu'il possédait la perfection organique actuelle dès ses commencements que par conséquent il constitue un type isolé au-dessus des espèces animales. 1 » Au reste, dans cette question, comme dans toutes les autres, d'ailleurs, le transformisme est une hypothèie insoutenable 2. Le corps de l'homme. — c'est l'enseignement catholique. — a donc été créé directement par Dieu.

[..]

---

- 1. Leçons de psychologie, pp. 80-82 : https://archive.org/stream/cihm_79191#page/n87/mode/2up et pp. 84-89 : https://archive.org/stream/cihm_79191#page/n91/mode/2up

- 2. GUIBERT. Les Origines. pp. 212-213, 6e ligne : https://archive.org/stream/lesoriginesquest00guib#page/212/mode/2up


Leçons d'apologétique - par Arthur Robert - 1917 : https://archive.org/stream/cihm_79196#page/n63/mode/2up


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Message  Roger Boivin Dim 04 Sep 2016, 3:37 pm


D'abord L'âme :

CHAPITRE V

Origine de l'âme humaine.

160. L'âme humaine a eu un commencement. — L'âme humaine est contingente, et partant, elle a dû être appelée à l'existence par l'action d'une cause distincte d'elle-même. Un être contingent, en effet, ne peut pas se donner l'existence parce qu'il ne l'a pas ; et, de sa nature, il est indifférent à exister ou n'exister pas.

161. Les différentes opinions sur l'origine de l'âme humaine. — Il y a trois opinions sur l'origine de l'âme humaine : le traducianisme, le génératianisme et le créatianisme. Les deux premières opinions enseignent que l'homme tout entier, corps et âme, vient des parents. Cependant, la manière dont les père et mère sont la cause de l'âme, ces deux opinions ne l'expliquent pas de la même façon. D'après le traducianisme, l'âme est engendrée, comme le corps, par l'action matérielle des parents. Pour le génératianisme, c'est l'âme des parents qui donne naissance à l'âme des enfants comme un flambeau en allume un autre. Le créatianisme soutient que chaque âme est créée immédiatement par Dieu.

162. Le traducianisme est faux. — L'âme humaine est une substance spirituelle, essentiellement distincte du corps dont elle n'a pas besoin pour exercer les opérations propres à sa nature. Comment supposer qu'un être tout spirituel soit l'effet d'un agent matériel, comme le prétend le traducianisme ? Ce serait manifestement contraire au principe de causalité qui exige toujours proportion entre l'effet et la cause. L'âme humaine ne peut donc pas être engendrée comme le corps.

163. On ne peut pas admettre le génératianisme. — tour que l'âme des parents donne naissance à celle des enfants — comme le veut le génératianisme — il faudrait que l'âme humaine fut divisible. En effet, selon la comparaison, l'âme des parents serait comme une lumière qui en produit une autre. Or une lumière ne peut engendrer une autre lumière qu'en se divisant. Au reste, la lumière n'est pas une substance simple. Mais l'âme humaine — on l'a prouvé (120-121) 1 — est une substance essentiellement et intégralement simple. L'âme des parents, à cause de son indivisibilité, ne peut donc pas donner naissance à celle des enfants.

164. L'âme humaine est immédiatement créée par Dieu.2 Argument indirect. L'âme humaine, parce que contingente, a eu un commencement. D'autre part, à cause de sa spiritualité, elle ne peut être engendrée comme le corps ; de plus, sa simplicité empêche qu'elle soit produite par l'âme des parents. Il ne reste donc qu'une conclusion possible, c'est qu'elle a été faite de rien, c'est-à-dire, créée. Et la création est l'action propre de Dieu. Dieu seul en effet peut faire passer une chose du néant à l'existence. L'âme humaine est donc créée immédiatement par Dieu. Dira-t-on qu'elle est une substance émanée de la substance divine ? Dans cette hypothèse, il faudrait admettre division en Dieu. Ce qui répugne, puisqu'il est une substance absolument simple.  Argument direct. Il y a toujours proportion entre la manière dont un être a été produit et la faqcn dont il existe : parce que la façon d'exister est comme la fin, et la manière d'être produit, le moyen, et que le moyen doit être proportionné à la fin. Or, l'âme humaine, substance spirituelle, existe indépendamment de la matière. Elle a donc été produite indépendamment de la matière. Mais être fait indépendamment de la matière, c'est être crée. L'âme humaine arrive donc à l'existence par la création. Et Dieu seul peut créer. L'âme humaine est donc créée immédiatement par Dieu.

165. L'âme humaine est créée au moment où elle est unie au corps. — Platon a enseigné la pré-existence des âmes. Pour lui, chaque âme a existé bien longtemps avant d'être unie à tel corps. Selon le philosophe grec, c'est en expiation d'une faute commise que l'âme est obligée de vivre avec le corps. Qu'il suffise de dire que cette doctrine est contraire au témoignage de la conscience. On a beau descendre au plus profond de soi-même, interroger ce témoin incorruptible qu'est la conscience, toujours il répond que l'âme n'a pas préexisté au corps qu'elle anime. Et d'alleurs, chaque âme humaine est créée spécialement pour tel corps. Concluons donc que l'Ame humaine est appelée à l'existence au moment où elle est unie au corps.

---

- 1.
120. L'âme humaine est essentiellement simple. — L'âme humaine n'est pas composée de matière et de forme : c'est le sens de la proposition. — " Premier principe de vie, l'âme ne peut pas avoir, comme éléments constitutifs de son essence, deux parties dont l'une joue le rôle de matière, et l'autre, de forme. La matière, en effet, élément passif, comme telle, ne peut pas être principe de vie (14: https://archive.org/stream/cihm_79191#page/n15/mode/2up ). En admettant qu'elle est une partie essentielle de l'âme, il faudrait conclure qu'elle ne donne pas la vie. Celle-ci viendrait donc de la partie appelée forme, ou encore, élément actif. Alors — dans l'hypothèse — l'âme ne serait plus le premier principe de vie, mais plutôt un être vivant, c'est-à-dire une matière animée par la forme, laquelle est vraiment la première source de la vie. — *' Les opérations de l'âme humaine notts renseignent sur sa nature. Or l'âme humaine comprend des choses simples, indivisibles, comme la justice, la adénite, etc. Elle est donc une substance simple.

121. L'Ame humaine n'est pas composée de parties quantitatives. — Parce que l'âme humaine n'a pas la matière comme partie constitutive, elle ne peut pas être composée quantitativement ou intégralement. En effet la matière est la source de la quantité, de l'étendue. —
(A. Robert, Leçons de Logique, p. 14.) L'âme humaine se connaît, par voie de réflexion elle se replie tout entière sur elle-même. C'est ce que ne peut faire un corps étendu. Une de ses parties s'applique sur une autre. Mais il est impossible de le superposer tout entier sur lui-même. L'âme humaine n'a donc pas d'étendue, et partant, pas de parties quantitatives.

122. La simplicité de l'Ame humaine n'est pas absolue. — Tout en étant simple essentiellement et intégralement, l'âme humaine n'exclut pas pour cela toute espèce de composition. Aussi bien sa simplicité ne peut pas être assimilée à la simplicité divine. Non, l'âme humaine ne possède pas la simplicité absolue, parfaite, qui est le privilège de Dieu seulement. Elle est composée d'essence et d'existence, de substance et d'accidents. Ce par quoi elle est ce qu'elle est, son caractère distinctif, ce qui la sépare des autres êtres, bref, son essence, ne se confond pas avec ce qui la fait passer de la possibilité à la réalité, c'est-à-dire, son existence. De plus, toutes les pensées, les volitions, tous les désirs qui sont dans l'âme, sont des accidents avec lesquels, elle-même substance, compose un tout.


Leçons de psychologie - par Arthur Robert - 1917 : https://archive.org/stream/cihm_79191#page/n85/mode/2up

- 2. GUIBERT, Les Origines, pp. 212-213, 6e ligne : https://archive.org/stream/lesoriginesquest00guib#page/212/mode/2up



Leçons de psychologie - par Arthur Robert - 1915 - nos 160 à 165 :

https://archive.org/stream/cihm_79191#page/n113/mode/2up

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Message  Roger Boivin Dim 04 Sep 2016, 3:48 pm


Revenons au corps :


166. L'origine du corps de l'homme. - La genèse nous représente le créateur procédant, en deux actes distincts, à la formation du premier homme. D'abord il façonna son corps avec « le limon de la terre », puis il l'anima « d'un soufle vital, d'un esprit communiquant la vie ». Cet esprit, c'est l'âme, et nous en avons dit l'origine (no 164). Mais le corps de l'homme, ce « limon », d'où vient-il ? Les uns soutiennent que Dieu l'a façonné de toutes pièces. Les autres prétendent qu'il a choisi l'organisme le plus parfait, lequel est l'aboutissant de l'évolution de la matière vivante à travers les siècles. C'est la théorie du transformisme. D'aurès les les transformistes matérialistes, l'homme tout entier, corps et âme, serait le résultat de l'évolution de la matière. Les transformistes  spiritualistes admettent que l'âme a été créée immédiatement par Dieu, mais déposé dans cet organisme parfait, résultat d'une évolution, choisi par lui. Les partisans du transformisme, et matérialiste, et spiritualistes, s'efforcent par toute espèce d'exemple, de montrer la similitude qui existe entre les organes de la brute et ceux de l'homme. Nous savons déjà les différences qui existent entre l'homme et l'animal (no 113 : https://archive.org/stream/cihm_79191#page/n79/mode/2up ) ; et pour conclure, nous dirons avec M. Guibert, que, d'après les documents et les découvertes « aussi loin qu'on remonte dans les origines humaines, l'homme est toujours franchement homme : on ne peut vérifier cette marche lente et ascendante d'un oganisme se deprenant de l'animalité... il résulte que l'homme est le même à travers le temps comme à travers l'espace, qu'il possédait la perfection organique actuelle dès ses commencements, que par conséquent il constitue un type isolé au-dessus des espèces animales » 1.  Il faut donc admettre que, dans la question de l'origine de l'homme, comme dans toutes les autres, le transformisme est une hypothèse insoutenable et que le corps de l'homme — c'est l'enseignement catholique — a été créé directement par Dieu.

167. Le transformisme : axposé et refutatlon. — EXPOSÉ. Le transformisme est une hypothèse qui veut que tous les êtres, existant aujourd'hui, soient le résultat de l'évolution, de la transformation de la matière à travers les siècles. Il y a le transformisme radical et le transformisme modéré. Le premier enseigne que la matière inorganique, non vivante, par ses propres forces, peut, dans un avenir plus ou moins reculé, devenir matière vivante, organique et animal raisonnable. Quant au second (transformisme modéré), encore appelé évolutionnisme, il prétend que la transformation ne se fait que parmi les vivants. Ainsi un être vivant inférieur, après une série plus ou moins longue d'évolutions, donnerait naissance à un être vivant supérieur. Aussi bien, selon les transformistes modérés, au commencement du monde il n'y avait que quelques types vivants qui sont les parents de toutes les espèces d'animaux qui existent aujourd'hui.

RÉFUTATION. a) Le transformisme radical n'est que la génération spontanée dont nous avons déjà prouvé la fausseté (no 20). Ajoutons seulement que dans tout être, il y a une tendance naturelle à rester ce qu'il est.
Et le transformisme radical contredit ce fait incontestable puisqu'il prétend qu'un être spécifiquement inférieur (être non-vivant) devient un être spécifiquement supérieur (être vivant, organique).

b) Le transformisme modéré ne peut pas davantage être admis. 1  Il est contraire au principe de causalité. Un être inférieur ne peut pas donner naissance à un être supérieur.  L'expérience prouve que jamais on n'a pu constater vraiment le changement d'une espèce.  Des lavants tels que Buffon, Cuvier, Limé, Blainville, de Quatrefages, etc., ont toujours rejeté le transformisme modéré comme anti-scientifique. Le transformisme modéré — comme le transformisme radical — est une hypothèse de moins en moins en vogue. Aussi bien parle-t-on couramment aujourd'hui de la crise du transformisme.

---

- 1. GUIBERT. Les Origines. pp. 212-213.



Leçons de psychologie - par Arthur Robert - 1915 : https://archive.org/stream/cihm_79191#page/n115/mode/2up


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Message  Roger Boivin Dim 04 Sep 2016, 3:55 pm


Dernier post, le corps encore :


20. La vie n'a pu commencé par la génération spontanée.1 Il y a toujours similitude entre la cause et l'effet, parce que l'effet est quelque chose de la cause. Cette similitude est parfaite ou univoque comme entre le père et le fils, imparfaite ou analogue comme entre l'ouvrier et son œuvre. Or entre l'être non- ttrnnt et l'être vivant, il n'y a aucune similitude. Celui-ci (être vivant) n'est donc pas l'effet de celui-là (être non vivant), comme l'enseignent les partisans de la génération spontanée. Au reste personne ne donne ce qu'il n'a pas. Et l'être inorganique n'ayant pas la vie ne peut donc pas la causer. 2 — La science, grâce aux travaux de l'immortel Pasteur (chimiste français 1822-1895), a prouvé d'une façon péremptoire et définitive que la vie ne vient que de la vie. Pouchet (naturaliste français 1800-1872) prétendait avoir démontré expérimentalement l'apparition de la vie sans germes vivants. C'était apparemment le triomphe de la génération spontanée. Dans deux séries d'expériences Pasteur établit d'une manière incontestable que les infusoires (petits animaux visibles au microscope) dont se remplit le liquide fermentescible exposé à l'air, et remarqués par Pouchet, ont pour cause des germes vivant dans l'atmosphère. Il conclut aussi qu'un liquide fermentescible vraiment stérilisé et mis en contact avec un air pur véritablement privé de ses germes ne devient pas le rendez-vous de ces animalcules. La génération spontanée était scientifiquement réfutée, et le viel axiome, tout vivant vient d'un vivant, omne vivens ex vivo, une fois de plus démontré.

21. La vie a commencé sur la terre par un acte divin de création. — L'être vivant n'a pan toujours existé : c'est la conclusion logique de ce qui précède. Et donc le premier être vivant, parce qu'il est contingent, a été produit par une cause distincte de lui-même. Cette cause du premier être vivant n'est pas autre que Dieu qui possède la vie à un degré éminent et dont l'acte propre est un acte de création. Le commencement de la vie sur la terre ne peut donc pas s'expliquer sans l'intervention du Maître Créateur de toutes choses.

22. Aristote, saint Thomas et la génération spontanée. — Les partisans de la génération spontanée se prévalent parfois de l'autoiité d'Aristote et de saint Thomas qui, selon eux, ont enseigné cette théorie. Contentons-nous de dire que ces deux grands philosophes, tout en ne niant pas la génération spontanée pour quelques êtres vivants (les plantes et quelques animaux), ne l'ont cependant pas interprétée au sens matérialiste. Ainsi ils n'ont jamais admis que les forces brutes, non-vivantes de la nature peuvent d'elles-mêmes produire des forces vitales, vivantes. Aussi bien réfutant Avicenne (philosophe arabe 980-1037) le Docteur angélique dit que « si la matière produit la vie, c'est en vertu d'un pouvoir spécial que Dieu lui a donné ». 1 Et de son côté Aristote affirme que « la véritable cause de ces générations dites spontanées, c'est le principe vital contenu dans les corps ». 2 Conséquemment il nie à la matière brute, inorganique la puissance de produire par elle-même un être vivant.

---


- 1. Guibert, Les Origines.
- 2. Farges. La vie et révolution des espèces, p. 159.



Leçons de psychologie - par l'abbé Arthur Robert - 1915 :

https://archive.org/stream/cihm_79191#page/n23/mode/2up

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Message  Roger Boivin Mar 06 Sep 2016, 9:04 pm



CHARLES DARWIN (1809-1892)


342. Vie et œuvres de Darwin. — Né à Elston, dans le comté de Nottingham, Darwin fut un naturaliste plutôt qu'un philosophe. Cependant, quelques-uns de ses ouvrages appartiennent à la philosophie. C'est l'Origine des espèces par voie de sélection naturelle, la Descendance de l'homme et l'Expression des émotions chez l'homme et chez l'animal.

343. Doctrines de Darwin. — Il arrive souvent que les auteurs confondent le darwinisme avec l'évolutionnisme et le transformisme. C'est à tort. Darwin n'est pas le créateur de l'évolutionisme et du transformisme. L'œuvre du grand naturaliste et philosophe anglais, et, partant, le darwinisme, est le système de la sélection naturelle qui est une manière d'expliquer le transformisme dont l'auteur véritable fut Lamarck (1741-1829). Celui-ci avait constaté l'existence d' "espèces douteuses", à savoir, d'espèces qu'il ne pouvait nullement classer, parce que leurs caractères n'étaient pas suffisamment distincts. Alors il voulut savoir l'origine de ces variantes qui rendent certaines espèces "douteuses", et en même temps se rendre compte de leur ressemblance avec les autres. Ceci l'amena à conclure que toutes les espèces animales peuvent être les transformations progressives de quelques types primitifs très simples. Pour Lamarck, cette transformation s'est opérée sous l'action de trois facteurs : le milieu, l'habitude et le besoin.

Darwin reprend la théorie de Lamarck et lui donne une allure plus scientifique. Tandis que la philosophe français traite d'une manière plus spéciale la formation des variétés organiques, Darwin s'attache surtout à démontrer comment ces variétés produites se fixent et s'accroissent de manière à former des groupes bien caractérisés. Et, suivant le naturaliste anglais, cette fixation, cet accroissement se fait sous l'influence de la grande loi qu'il appelle la sélection naturelle.

La sélection naturelle, qui est le fond du darwinisme, est, de tous points, identique à la sélection artificielle. Celle-ci, en effet, se pratique sur une haute échelle ; et, tous les jours, on peut constater les grands résultats qu'elle obtient dans l'élevage du bétail et la culture des plantes, par exemple. C'est ainsi que. voulant obtenir l'amélioration d'une race, l'éleveur choisit pour reproducteurs les individus qui possèdent la qualité cherchée. Et, par ce procédé, on est parvenu à créer beaucoup de races de chevaux, de chiens, de bœufs, de moutons, et une grande variété d'arbres, de plantes, etc. Or, ce que l'homme fait par sélection artificielle, la nature l'opère par sélection naturelle, avec cette différence que celle-ci (la nature) a pour champ d'action les espèces sauvages, celui-là (l'homme) agit sur les espèces domestiques. Et, dans la nature, la lutte pour la vie et l'influence du milieu prennent la place de l'éleveur qui choisit les reproducteurs et les isole.

La lutte pour la vie ou la concurrence vitale découle nécessairement de la trop grande fécondité des êtres vivants. Si tous ces êtres restaient à la surface de la terre, celle-ci ne serait bientôt plus assez fertile pour les nourrir, ni assez vaste pour les contenir. Les individus qui naissent luttent donc pour conserver leur existence, et de cette lutte, ce sont les mieux doués et les mieux protégés qui sortent victorieux, les plus faibles et les moins avantagés périssent. C'est la mise en pratique de l'inexorable loi de la survivance des plus aptes. Et, à son tour, l'hérédité fixe les caractères que les vainqueurs transmettent à leur descendence.

L'influence du milieu est encore un puissant auxiliaire pour la sélection naturelle. Si le climat ambiant change, se refroidit, par exemple, seuls les animaux les mieux protégés, les plus aptes, pourront, sans succomber, subir cette transition. Les autres disparaîtront. Et c'est ainsi que le milieu contribue à la sélection faite par la nature. En se reproduisant, ces individus seront la cause de nouvelles races, de nouvelles variétés et de nouvelles espèces.

A l'appui de son hypothèse. Darwin apporte beaucoup d'exemples tirés de la biologie, de la paléontologie et de l'embryogénie.

Dans la première édition de l'Origine des espèces, parue en 1859, le philosophe anglais était relativement modéré. Sa théorie n'embrassait que les espèces animales et végétales issues, selon lui, de trois ou quatre types primitifs créés par Dieu. Mais ses disciples allèrent plus loin, et le transformisme fut appliqué à l'homme. Et ensuite, Darwin écrivit un livre sur la Descendance animale de l'homme.

Il n'est pas exact de dire, dans l'hypothèse darwiniste, que l'homme descend du singe, mais plutôt, que l'homme et le singe descendent d'un même type inconnu, dont ils sont les deux déviations divergentes.

344. Appréciation. — Le darwinisme — comme toutes les théories transformistes — n'est encore qu'une hypothèse mal fondée. Darwin, lui-même, dans l'exposé de son système, s'exprime d'une manière qui n'a rien de certain. . . Il me semble que. . . écrit-il ; je suis porté à croire que. . . n'est-il pas plus simple de supposer que. . . etc. Monsieur Yves Delâge, professeur d'anatomie et de physiologie comparées à la Sorbonne, un partisan du transformisme, reconnaît « sans peine qu'on n'a jamais vu une espèce engendrer une autre, ni se transformer en une autre, et que l'on n'a aucune observation absolument formelle démontrant que cela ait jamais eu lieu 1 ». Il est vrai que réminent professeur parle en son nom, mais son opinion ne manque pas de valeur. Et, il ajoute, en note, cette phrase bien caractéristique : « Je suis cependant absolument convaincu qu'on est ou qu'on n'est pas transformiste, non pour des raisons tirées de l'histoire naturelle, mais en raison de ses opinions philosophiques. S'il existait une hypothèse scientifique autre que la descendance pour expliquer l'origine des espèces, nombre de transformistes abandonneraient leur opinion actuelle comme insuffisamment démontrée. » L'auteur oublie ou ignore le grand fait de la création.

La théorie darwinienne est basée sur l'analogie qui existe entre la sélection artificielle et la sélection naturelle. Or, nous savons que celle-là est intelligente, tandis que celle-ci est aveugle. De quel droit, par conséquent, attribuer à cette dernière tout ce que fait ou peut faire la première ?

Au reste, la sélection artificielle n'a jamais pu transformer une espèce donnée en une autre espèce. Elle produit des races et des variétés qui, laissées à elles-mêmes, reviennent bientôt aux types primitifs. Et, si haut que l'on peut remonter dans l'histoire, on rencontre toujours les espèces à l'état de permanence. Si, durant l'espace de soixante et soixante-dix siècles, la sélection naturelle n'a opéré aucune modification notable, est-il juste et raisonnable de lui attribuer. un pouvoir quasi illimité pendant les époques antérieures ? Il est vrai — et c'est la réponse des darwinistes — que dans les âges précédents, la sélection naturelle a pu agir d'une façon plus efficace, avant à sa disposition un temps illimité. Mais le temps n'est qu'une condition qui permet à un agent de produire ; et si, durant soixante-dix siècles, cette condition n'a pas été suffisante pour déterminer les transformations supposées, ne pouvons-nous pas conclure que son rôle n'a pu être spécifiquement supérieur durant une époque plus prolongée 2 ?

345. Alexandre Bain (1818-1903), continuateur et disciple de Stuart Mill, professeur à l'Université d'Aberdeen, fut, pour ainsi dire, le physiologiste de l'Ecole Associationniste. Il a étudié spécialement les phénomènes physiologiques dans leurs rapports avec les phénomènes psychologiques. Bain écrivit de remarquables pages sur le rôle des sensations musculaires dans la perception du monde extérieur. Ses principaux ouvrages sont : Sens de l'Intelligence, Emotions de la volonté, Logique inductive et déductive, Science de l'éducation. Les théories de Bain tendent au positivisme matérialiste. Au dire de Lange, le matérialisme de Bain n'est pas le matérialisme brutal de Büchner ; c'est un matérialisme prudent et modéré 3.

---

- 1. Yves Delâge, La structure du protoplasme et les théories sur l'hérédité et les grands problèmes de la biologie générale.
- 2. Cf. La crise du transformisme, Revue néo-scolastique, fév. 1911, article du Dr H. Lebrun.
- 3. Cf. Gonzalez, op, cit., vol. IV, p. 306.



HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE - Par l'Abbé Arthur Robert - (dument approuvé) - 1912 :

https://archive.org/stream/histoiredelaphi00robe#page/324/mode/2up

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Message  Roger Boivin Dim 11 Sep 2016, 9:46 pm


J'ajoute ici cet extrait d'un autre ouvrage intitulé LE CONCILE DU VATICAN ET LA COUR DE CASSATION - étude théologique sur la divinité de l'Eglise démontrée par son histoire - par H. Goujon - 1910 :



14. — Que si l'on allègue l'évolutionnisme, nous répondrons qu'il n'est qu'une hypothèse invraisemblable et qu'aucun texte de l'Ecriture, sagement interprété, n'a jamais été, ne sera jamais allégué contre aucune vérité scientifique. Du reste, l'évolutionnisme athée a définitivement disparu de la liste des objections contre l'enseignement de l'Eglise, depuis que son chef, Haeckel, le faux savant de Berlin, a scandaleusement révélé sa propre imposture. On sait que ce sectaire fut récemment convaincu d'avoir falsifié la photographie d'un squelette préhistorique humain, en ajoutant, à la partie inférieure de l'épine dorsale, plusieurs vertèbres qui n'existaient pas dans le fossile ; et cela, pour démontrer l'origine simienne de l'homme. Ce pseudo savant et ses disciples sont jugés. On ne doit plus répondre à leurs mensonges et à leurs impostures.

Ce procédé scandaleux fait éclater d'une nouvelle lumière la vérité de la doctrine enseignée par l'Eglise.

Cette doctrine est admise par la majorité des plus vastes intelligences. L'Eglise sait la mettre, sans l'amoindrir, à la portée des plus humbles esprits. Elle est un foyer éclatant de vérités et de vertus. Depuis dix-neuf siècles, elle enseigne, elle moralise avec un zèle qui ne se lasse pas. Elle est une institutrice, une éducatrice sans égale. Le monde n'a rien produit qui lui soit comparable.


https://archive.org/stream/leconcileduvatic00gouj#page/76/mode/2up

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Message  Roger Boivin Dim 11 Sep 2016, 10:21 pm


Wiki : Ernst Haeckel :


Fraude scientifique

D'après Michael Richardson, embryologiste à la St. George’s Medical School (en), « c'est un des pires cas de fraude scientifique. Il est choquant de se rendre compte que quelqu'un qu'on croyait avoir été un grand scientifique induisait volontairement ses lecteurs en erreur. Cela me met en colère. Ce que Haeckel a fait était de prendre un embryon humain et de le dessiner, en prétendant que la salamandre, le porc et tous les autres avaient la même apparence au même stade de développement. Ce n'est pas vrai. Ces dessins sont des faux. »

Stephen Jay Gould a écrit, après avoir qualifié certains dessins de Haeckel de frauduleux (« fraudulent ») : « Nous ne devons donc pas nous étonner si les dessins de Haeckel entrèrent dans les manuels du dix-neuvième siècle. Mais nous avons le droit, je pense, d'être étonnés et honteux en songeant que durant un siècle, un recyclage insouciant a fait persister ces dessins dans un grand nombre, sinon la majorité, des manuels modernes ! »


https://fr.wikipedia.org/wiki/Ernst_Haeckel

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