Saint Thomas répond à Bergoglio
3 participants
Page 1 sur 1
Saint Thomas répond à Bergoglio
Amoris laetitia a écrit:301. Pour comprendre de manière appropriée pourquoi un discernement spécial est possible et nécessaire dans certaines situations dites ‘‘irrégulières’’, il y a une question qui doit toujours être prise en compte, de manière qu’on ne pense jamais qu’on veut diminuer les exigences de l’Évangile. L’Église a une solide réflexion sur les conditionnements et les circonstances atténuantes. Par conséquent,
Question : Bergoglio tire une conséquence : « Par conséquent…» mais où est la preuve de ce qu’il avance ? Il dit que «[l’]’Église a une solide réflexion…» mais où est-elle cette réflexion ?
il n’est plus possible de dire que tous ceux qui se trouvent dans une certaine situation dite ‘‘irrégulière’’ vivent dans une situation de péché mortel, privés de la grâce sanctifiante.
Question : Est-ce à dire que ces situations dites « irrégulières » font que ceux qui s’y trouvent ont la charité, puisqu’elles sont sans péché mortel tel que spécifié dans I-II, q. 65, art. 3, ad. 2.) ?
Les limites n’ont pas à voir uniquement avec une éventuelle méconnaissance de la norme. Un sujet, même connaissant bien la norme, peut avoir une grande difficulté à saisir les « valeurs comprises dans la norme »[339] ou peut se trouver dans des conditions concrètes qui ne lui permettent pas d’agir différemment et de prendre d’autres décisions sans une nouvelle faute. Comme les Pères synodaux l’ont si bien exprimé, « il peut exister des facteurs qui limitent la capacité de décision ».[340]
Saint Thomas d’Aquin reconnaissait déjà qu’une personne peut posséder la grâce et la charité, mais ne pas pouvoir bien exercer quelques vertus
Question similaire à celle posée précédemment : Est-ce à dire que la difficulté soulevée par S. Thomas d’Aquin font que les personnes dans les situations dites « irrégulières » qui s’y trouvent ont la charité, puisqu’elles sont sans péché mortel tel que spécifié dans I-II, q. 65, art. 3, ad. 2.) ?
en sorte que même si elle a toutes les vertus morales infuses, elle ne manifeste pas clairement l’existence de l’une d’entre elles, car l’exercice extérieur de cette vertu est rendu difficile : « Quand on dit que des saints n’ont pas certaines vertus, c’est en tant qu’ils éprouvent de la difficulté dans les actes de ces vertus, mais ils n’en possèdent pas moins les habitudes de toutes les vertus ».[342]
Notons ici que cette note [342] est la solution à la difficulté 3, soit [342] Ibid., ad 3.
________________________________________________________________
Note de Louis : En ce qui a trait aux Notes [341 ] et [342], ce sont des difficultés soumises par S. Thomas contre la question de cet art. 3, à savoir : La charité peut-elle exister sans les autres vertus morales ? S. Thomas, si je comprends bien, pose des « difficultés » pour faire que, du premier abord, on puisse répondre OUI à la question; difficultés auxquelles il répond par la suite.
On dirait que dans le même paragraphe 301, Bergoglio cite de S. Thomas d’Aquin la difficulté 2 et la solution de la difficulté 3… Dans mes propres mots, je dirais que tout cela est pour moi, sans faire de jeu de mots, un imbroGLIO... Pour remettre S. Thomas d’Aquin dans son contexte, voici I-II, q. 65, art. 3 (tirée d’une Somme Théologique, Éditions du Cerf, 1934. Paris – Tournai – Rome) :
I-II, question 65
ARTICLE 3.
La charité peut-elle exister
sans les autres vertus morales?DIFFICULTÉS : I. On pourrait le penser. Si un moyen suffit pour atteindre un but, on ne doit pas en disposer plusieurs. Or à elle seule la charité suffit bien à remplir toutes les œuvres de vertu, comme on le voit par le passage de la Ire épître aux Corinthiens : « La chanté est patiente, elle est douce, etc. ». Il semblerait donc que les autres vertus fussent superflues, une fois qu'on a la charité.
SOLUTIONS : AD 1.
Pour que l'acte d'une puissance inférieure soit parfait, il faut qu'il y ait la perfection non seulement dans la puissance supérieure mais aussi dans l'inférieure : quand bien même en effet l'agent principal se comporterait comme il faut, l'action parfaite ne s'ensuivrait pas si l'instrument n'était, lui aussi, bien disposé. De là vient que, pour être en mesure de bien agir dans ce qui mène à une fin, il faut avoir non seulement la vertu par laquelle on est bien disposé à l'égard de la fin mais encore les vertus par lesquelles on est bien disposé en ce qui concerne les moyens : car la vertu concernant la fin se tient comme principale et motrice par rapport à celles qui regardent les moyens. Voilà comment il est nécessaire d'avoir aussi les autres vertus morales avec la charité [61].AD 2. Celui qui possède une habitude vertueuse, facilement en accomplit les œuvres; et ces œuvres en soi lui plaisent : d'où, « le signe même d'une habitude est le plaisir que l'on prend dans une œuvre », est-il dit aux Éthiques. Mais beaucoup ont la charité, puisqu'ils sont sans péché mortel, qui cependant souffrent difficulté dans les œuvres de vertus et à qui ces œuvres ne plaisent point par elles-mêmes mais uniquement selon qu'elles se réfèrent à la charité. Donc beaucoup ont la charité sans avoir les autres vertus.
SOLUTIONS : AD 2.
Parfois il arrive que quelqu'un qui a une habitude éprouve néanmoins de la difficulté à agir et par suite ne ressent pas de plaisir ni de complaisance dans l'acte, à cause de quelque empêchement survenant d'une manière extrinsèque. Ainsi celui qui est en possession d'une habitude de science éprouve parfois de la difficulté à penser, à cause du sommeil qui l'envahit ou de quelque malaise. Pareillement les habitudes des vertus morales infuses éprouvent de temps en temps une difficulté à agir, à cause de dispositions contraires qui restent des actes précédents. C'est là une difficulté qui n'arrive pas au même degré dans les vertus morales acquises, parce que cet exercice répété des actes par lequel ces vertus sont acquises fait disparaître même les dispositions contraires.AD 3. La charité se trouve dans tous les saints. Mais il y en a pourtant parmi eux qui manquent de quelques vertus. Bède ne dit-il pas que les saints s'humilient bien plus au sujet des vertus qu'ils n'ont point, qu'ils ne se glorifient des vertus qu'ils ont? Il n'est donc pas nécessaire que celui qui possède la charité possède toutes les vertus morales.
SOLUTIONS : AD.3.
Quand on dit qu'il y a des vertus que des saints n'ont pas, c'est en tant qu'ils éprouvent de la difficulté dans les actes de ces vertus, pour la raison qu'on vient de dire ; mais ils n'en possèdent pas moins les habitudes de toutes les vertus [62].
CEPENDANT, c'est par la charité que l'on remplit toute la loi : « Qui aime le prochain, dit l'Apôtre, a rempli la loi ». Mais la loi ne peut être accomplie entièrement qu'au moyen de toutes les vertus morales, puisque ses préceptes portent sur tous les actes des vertus. Donc celui qui a la charité a toutes les vertus morales. — Saint Augustin dit aussi, dans une Lettre, que la charité inclut en elle toutes les vertus cardinales.
CONCLUSION : Avec la charité sont infusées à la fois toutes les vertus morales. La raison en est que Dieu n'opère pas avec moins de perfection dans les œuvres de la grâce que dans celles de la nature. Or dans les œuvres de la nature nous voyons précisément que le principe de quelques œuvres ne se trouve jamais chez un être sans que se rencontre en cet être ce qui est nécessaire au parfait accomplissement de ces œuvres. Ainsi les êtres animés sont en possession des organes qui leur permettent d'accomplir parfaitement les œuvres pour lesquelles ils ont dans l'âme une capacité d'agir. Or il est manifeste que la charité, en tant qu'elle ordonne l'homme à la fin ultime, est le principe de toutes les bonnes œuvres qui peuvent aussi conduire à cette fin. Aussi faut-il qu'en même temps que la charité soient infusées toutes les vertus morales qui permettent à l'homme d'accomplir de bonnes œuvres en tout genre [59].
Et de la sorte il apparaît que les vertus morales infuses ont une connexion entre elles non seulement à cause de la prudence mais aussi à cause de la charité ; et que celui qui perd la charité par le péché mortel, perd toutes les vertus morales infuses [60].
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Saint Thomas répond à Bergoglio
.
Très bonne analyse Louis. Merci
On y voit le Bergoglio habituel: référence à Saint Thomas d’Aquin, pour en jeter et faire "continuité":
interprétation tout de travers de la doctrine de Saint Thomas: la routine habituelle des modernos.
Très bonne analyse Louis. Merci
On y voit le Bergoglio habituel: référence à Saint Thomas d’Aquin, pour en jeter et faire "continuité":
interprétation tout de travers de la doctrine de Saint Thomas: la routine habituelle des modernos.
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Saint Thomas répond à Bergoglio
Excellent! Du bon boulot Louis.
Mettre à nu les subterfuges et manipulations de la secte , donne à tous l'occasion de la voir dans toute sa laideur.
Mettre à nu les subterfuges et manipulations de la secte , donne à tous l'occasion de la voir dans toute sa laideur.
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Saint Thomas répond à Bergoglio
.
Exactement Gabrielle. Laideur de la routine sectaire et pseudo-continuité de la secte.
Exactement Gabrielle. Laideur de la routine sectaire et pseudo-continuité de la secte.
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum