Doit-on aimer les ennemis de Dieu ?

Pater noster Mer 23 Mar 2016, 8:24 am

Chers amis,

Le chrétien doit "aimer son ennemi".
Néanmoins, lorsqu'il assiste à une scène où l'on dénigre sa religion et son Dieu, doit-il "aimer" ces personnes là ?
Lorsqu'il assiste à une scène où, par exemple, des FEMEN saccagent une Eglise, n'a t-il pas le droit, même le devoir, de s'interposer physiquement ?
Quels sont les cas où le chrétien à le droit de faire appel à la violence physique ?

Je dis cela, parce qu'hier, je me suis surpris en train de haïr cette société maudite qui insulte Dieu chaque jour. Et je me suis demandais si je péchais en me laissant aller à ces sentiments de colère et de haine. Dans d'autres cas, il m'arrive de me réjouir à l'idée que certaines personnes se dirigent en enfer. Fiers d'eux et arrogants, ils foncent droit dans l'abîme, plein de mépris pour Dieu et ses brebis. Lorsque je pense à ces personnes, je souris à l'intérieur de moi, et alors je me demande si au contraire je ne devrai pas être peiné pour ces pauvres âmes.

gabrielle Mer 23 Mar 2016, 9:03 am

On ne doit pas se réjouir à l'idée qu'une personne puisse aller en enfer...

Quant à la haine du monde (esprit de Satan) c'est normal de l'avoir. Notre-Seigneur a maudit le monde.

La violence physique, les Vendéens en ont usé pour défendre la foi catholique, mais cela était dans un contexte de révolution, ils se sont défendus.

Saint Pierre au jardin de l'agonie tenta de s'interposer, Notre-Seigneur le réprimanda...

Tes ennemis je les hais d'une haine parfaite... dit la Sainte Écriture, il faudrait voir le sens de cette phrase...

On va chercher

gabrielle Mer 23 Mar 2016, 9:15 am

19 O Dieu, ne ferez-vous pas périr le méchant? Hommes de sang, éloignez-vous de moi!
20 Ils parlent de vous d'une manière criminelle, ils prennent votre nom en vain, eux, vos ennemis!
21 Ne dois-je pas, Seigneur, haïr ceux qui vous haïssent, avoir en horreur ceux qui s'élèvent contre vous?
22 Oui, je les hais d'une haine parfaite, ils sont pour moi des ennemis.

et que commente ainsi saint Hilaire:

Il est une haine religieuse, à savoir celle qui est en nous toutes la fois que nous haïssons ceux qui haïssent Dieu. Car il nous est commandé d'aimer nos ennemis (Mt. 5, 44); mais les nôtres, non ceux de Dieu.

En effet, selon Dieu Lui-même, haïr père, mère, conjoint, enfants et amis, peut appartenir à la piété (Lc. 14, 26). Le Christ hait donc ceux qui haïssent Dieu, et Il est consumé ou sèche de haine contre les ennemis de Dieu, Il les hait d'une haine parfaite, et ils deviennent ses ennemis. Car le Fils n'est pas dissemblable au Père, de telle sorte que nul ne peut être ennemi de l'un sans être l'ennemi des deux.

Saint Bruno le Chartreux:

Je les ai certes haïs, et il apparaît donc par là que je suis un avec vous en nature.

Sans parler du sixième cantique de saint Louis-Marie Grignon de Montfort:

Je suis dans l'Eglise visible,
Ferme appui de la vérité,
Très sainte, infaillible, invincible,
Malgré tout l'enfer irrité.

Mon Eglise est l'universelle
Soumise en tout à Jésus Christ;
Il n'est point de salut hors d'elle,
Et qui lui résiste périt.

Je déteste tout hérétique,
le juif, le turc et le païen,
L'apostat et le schismatique,
Le seul catholique est mon bien.

Réponse d'Abenader sur le FC... merci l'ami

Pater noster Mer 23 Mar 2016, 10:15 am

Merci pour vos réponses Gabrielle.

Cécilien Pelchat Mer 23 Mar 2016, 11:54 am

Tout ce que Gabrielle a énoncé se tient bien, mais moi j'y préférerais la priere pour les ennemis de Dieu , car nous ne savons le sort que Dieu leur réserve et cela nous évite de nous placer dans une situation de reglement de compte vis-à-vis d'eux. D'ailleurs, Daniel Rops dans son histoire de l'Église (tome I)page 321,rappelle qu'au début de la semaine sainte (le lundi ?)Jésus retourna au temple et y découvrit dans le parvis la même scene que celle qu'il avait vue deux ans plus tôt (les choses n'avaient guere changé, et IL y répéta la même colere que la premiere fois.
IL n'était sûrement pas en amour avec ses ennemis ce jour-la; pourtant,IL ne les punit pas sur le champ de leurs
fautes (ce qu'il aurait pu faire en tout droit et honneur envers Dieu). Le Maître a dons lui aussi ses moments de colere envers ses ennemis et Il ne procede pas a JUSTICE immédiatement. Alors, notre priere pour eux se justifie
pleinement. Qu'en pensez-vous les amis ? Cécilien

gabrielle Mer 23 Mar 2016, 12:56 pm

Cécilien Pelchat a écrit:Tout ce que Gabrielle a énoncé se tient bien, mais moi j'y préférerais la priere pour les ennemis de Dieu , car nous ne savons le sort que Dieu leur réserve et cela nous évite de nous placer dans une situation de reglement de compte vis-à-vis d'eux. D'ailleurs, Daniel Rops dans son histoire de l'Église (tome I)page 321,rappelle qu'au début de la semaine sainte (le lundi ?)Jésus retourna au temple et y découvrit dans le parvis la même scene que celle qu'il avait vue deux ans plus tôt (les choses n'avaient guere changé, et IL y répéta la même colere que la premiere fois.
IL n'était sûrement pas en amour avec ses ennemis ce jour-la; pourtant,IL ne les punit pas sur le champ de leurs
fautes (ce qu'il aurait pu faire en tout droit et honneur envers Dieu). Le Maître a dons lui aussi ses moments de colere envers ses ennemis et Il ne procede pas a JUSTICE immédiatement. Alors, notre priere pour eux se justifie
pleinement. Qu'en pensez-vous les amis ? Cécilien

Tout à fait d'accord. L'ennemi d'aujourd'hui sera peut-être notre frère de demain.

Je n'ai fait que citer les Saints.

ROBERT. Mer 23 Mar 2016, 2:22 pm

gabrielle a écrit:
Cécilien Pelchat a écrit:Tout ce que Gabrielle a énoncé se tient bien, mais moi j'y préférerais la priere pour les ennemis de Dieu , car nous ne savons le sort que Dieu leur réserve et cela nous évite de nous placer dans une situation de règlement de compte vis-à-vis d'eux. D'ailleurs, Daniel Rops dans son histoire de l'Église (tome I)page 321,rappelle qu'au début de la semaine sainte (le lundi ?)Jésus retourna au temple et y découvrit dans le parvis la même scene que celle qu'il avait vue deux ans plus tôt (les choses n'avaient guère changé, et IL y répéta la même colère que la première fois.
IL n'était sûrement pas en amour avec ses ennemis ce jour-la; pourtant,IL ne les punit pas sur le champ de leurs
fautes (ce qu'il aurait pu faire en tout droit et honneur envers Dieu). Le Maître a dons lui aussi ses moments de colère envers ses ennemis et Il ne procède pas a JUSTICE immédiatement. Alors, notre prière pour eux se justifie
pleinement. Qu'en pensez-vous les amis ? Cécilien

Tout à fait d'accord. L'ennemi d'aujourd'hui sera peut-être notre frère de demain.

Je n'ai fait que citer les Saints.

En accord également avec M. Cécilien.

Par contre, la remarque soulevée par Gabrielle,

est très vraie: on n'y pense pas assez souvent.

Louis Jeu 24 Mar 2016, 7:53 am

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En ce qui a trait à l’amour des ennemis, voici un Commentaire de S. Augustin sur les Psaumes (Ps. 54, 1-10) :

MON DIEU, exaucez ma prière et ne méprisez pas ma supplication: écoutez-moi et exaucez-moi. Ces paroles sont celles d'un homme affligé, accablé de tribulations. Livré à une épreuve pénible, brûlé du désir d'en être délivré, il a recours à la prière. Du reste, voyons en quels maux il se trouve plongé, et quand il nous l'aura dit, nous devrons reconnaître que nous avons part à son affliction : cette souffrance nous est commune avec lui, unissons notre prière à la sienne. Je suis, dit-il, rempli de tristesse dans mon épreuve, et je suis bouleversé. Anxieux, agité, en quoi? Dans mon épreuve, dit-il. Les méchants dont il souffre l'oppression, il vient d'en parler. Ce qu'il a à endurer de leur part, c'est là ce qui exerce sa patience. Ne vous imaginez pas qu'il y ait des méchants dans le monde sans motif, et que Dieu n'en sache rien faire. Chacun de ces hommes impies vit, soit pour avoir le temps de se corriger, soit pour servir à éprouver les hommes de bien.

PLAISE à Dieu que ceux qui pour l'instant servent à exercer notre patience, reviennent au bien et reçoivent avec nous la grâce de l'épreuve. Pourtant, aussi longtemps qu'ils sont ainsi à nous tourmenter, nous nous garderons soigneusement de les prendre en haine. Car, par le fait que l'un de ces méchants est impie, le restera-t-il jusqu'à la fin de sa vie? Nous n'en savons absolument rien. Et ainsi, le plus souvent, il vous semble que c'est bien un ennemi que vous haïssez là, alors qu'il est votre frère. Le démon et les anges déchus sont destinés à vivre dans les flammes durant toute l'éternité. Ce sont les seuls que nous n'ayons aucun espoir de voir revenir au bien. C'est contre eux que nous avons à soutenir une lutte invisible, et c'est à cette lutte que l'Apôtre nous veut voir prêts, quand il nous dit: « Nous n'avons pas à combattre contre la chair et le sang, c'est-à-dire contre des hommes, que nous sommes à même de voir; mais contre les principautés et les puissances déchues, contre les princes de ce monde de ténèbres ». A entendre l'Apôtre s'exprimer de la sorte, et dire « de ce monde », tu croiras peut-être que le gouvernement du ciel et de la terre appartient aux démons mais ne t'y trompe pas; aux mots « de ce monde» il a ajouté « de ténèbres ». Par le monde, il a entendu les amis du monde. Le monde, dit-il, ce sont les impies et ceux qui sont couverts d'iniquités; le monde c'est, selon lui, le monde dont l'Évangile a dit: Quant au monde incrédule, il n'a pas voulu reconnaître Jésus-Christ.

CAR j'ai vu l'injustice et la contradiction dans leur ville. Vois, chrétien, la gloire de sa croix. Elle est déjà au front des rois, cette croix que ses ennemis ont insultée. Ses effets témoignent de la force divine du Crucifié; il a dompté l'univers, non par les armes, mais par le bois de sa croix. Ce bois paraissait digne de mépris à ses ennemis: ils se tenaient fièrement devant lui et secouaient ironiquement la tête disant: « S'il est le Fils de Dieu, qu'il descende de sa croix». Mais le Sauveur étendait les mains vers ce peuple d'incrédules et de contradicteurs. — Si celui qui vit de la foi est un juste, l'impie sera celui-là qui n'a pas la foi. Et l'impiété dont il est question ici, c'est la perfidie. Le Seigneur voyant donc l'iniquité et l'opposition violente qu'il y avait dans la ville, n'en étendait pas moins les bras larges ouverts à ce peuple incrédule et habitué à le contredire. Et, malgré tout, il en attendait le repentir; et il disait: O Père, pardonnez-leur, car ils ignorent quel mal ils font!

ROBERT. Jeu 24 Mar 2016, 12:06 pm

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Comme on peut le voir, avec Saint Augustin nous sommes loin des fausses "mystiques" à la sauce Antipape Bergoglio.

https://messe.forumactif.org/t7005-les-saints-de-la-secte#127074

ROBERT. Jeu 24 Mar 2016, 3:46 pm

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Dans la même veine que Saint Augustin:

Saint Jean Chrysostôme in II Corinthiens II, vv.12-17 a écrit:
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Le diable sait bien que nous nous enfonçons alors un glaive dans la poitrine; et c'est pourquoi il se garde bien de nous distraire, de détourner notre attention; il veut nous causer ainsi tout le mal possible.

— Mais, direz-vous, on m'a fait injure, on m'a blessé.

— Eh bien, priez donc contre le démon, qui nous outrage plus que personne ne le fait. On vous prescrit de dire dans votre prière: "Délivrez-nous du malin". (Matthieu VI, 13) Voilà votre implacable ennemi; mais l'homme, quoi qu'il vous fasse, est votre ami et votre frère. Aussi lançons-nous tous contre lui, prions Dieu contre lui; et disons: brisez Satan sous nos pieds. C'est lui qui nous suscite des ennemis. Si vous priez contre vos ennemis, vous accomplissez le plus ardent de ses vœux; mais en priant pour vos ennemis, c'est contre lui que vous priez. Pourquoi donc laisser de côté votre véritable ennemi, pour dévorer vos membres, vous montrant ainsi plus cruels que les bêtes féroces ?

― Mais, dites-vous, on m'a outragé; on m'a enlevé mes biens.

— Qui donc est le plus à plaindre, de celui qui supporte l'outrage ou de celui qui le fait ? S'enrichir à vos dépens, c'est perdre l'amitié de Dieu, et le dommage l'emporte sur le gain. Agir de la sorte, c'est se nuire à soi-même. Au lieu de prier contre votre ennemi, priez pour lui, pour que Dieu lui fasse miséricorde. Que de souffrances n'endurèrent pas les trois jeunes Hébreux…
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Monique Jeu 24 Mar 2016, 4:20 pm

ROBERT. a écrit:.
Dans la même veine que Saint Augustin:

Saint Jean Chrysostôme in II Corinthiens II, vv.12-17 a écrit:
.
Le diable sait bien que nous nous enfonçons alors un glaive dans la poitrine; et c'est pourquoi il se garde bien de nous distraire, de détourner notre attention; il veut nous causer ainsi tout le mal possible.

— Mais, direz-vous, on m'a fait injure, on m'a blessé.

— Eh bien, priez donc contre le démon, qui nous outrage plus que personne ne le fait. On vous prescrit de dire dans votre prière: "Délivrez-nous du malin". (Matthieu VI, 13) Voilà votre implacable ennemi; mais l'homme, quoi qu'il vous fasse, est votre ami et votre frère. Aussi lançons-nous tous contre lui, prions Dieu contre lui; et disons: brisez Satan sous nos pieds. C'est lui qui nous suscite des ennemis. Si vous priez contre vos ennemis, vous accomplissez le plus ardent de ses vœux; mais en priant pour vos ennemis, c'est contre lui que vous priez. Pourquoi donc laisser de côté votre véritable ennemi, pour dévorer vos membres, vous montrant ainsi plus cruels que les bêtes féroces ?

― Mais, dites-vous, on m'a outragé; on m'a enlevé mes biens.

— Qui donc est le plus à plaindre, de celui qui supporte l'outrage ou de celui qui le fait ? S'enrichir à vos dépens, c'est perdre l'amitié de Dieu, et le dommage l'emporte sur le gain. Agir de la sorte, c'est se nuire à soi-même. Au lieu de prier contre votre ennemi, priez pour lui, pour que Dieu lui fasse miséricorde. Que de souffrances n'endurèrent pas les trois jeunes Hébreux…
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Saint Augustin montre bien l'importance du processus suivi pour élaborer les réponses.

Doit-on aimer les ennemis de Dieu ?

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Et la priere...

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